Titre : Sous ton charme...
Auteur : MissesLovely
Résumé : A Sunnydale, en 2030, un fantôme revient tout droit de Los Angeles pour pleurer sur une tombe (quelle drôle d'activité nocturne :p !)...
Sunnydale, Décembre 2030.
Devant une tombe, en pleurs, un fantôme crachait des mots écrits en désordre sur une feuille chiffonnée.
-C'est bizarre. Tu aurais pu mourir en été. Ou au printemps. Mais tu as choisi l'hiver. L'hiver, c'est le froid. Le froid, c'est moi, la mort... Bref, tout tes combats. Est-ce un clin d'œil ? Ou alors un fait qui t'est été inconscient, naturel ? Est-ce que je me trompais, lorsque, il y a certes bien longtemps, je te murmurais à l'oreille mille vérités sur toi ?
" Toutes les Tueuses sont attirées par la mort ". Je me revoie encore le dire. Ta vie a été longue, tu peux t'en vanter. Longue. Mais heureuse ? Ma vie n'est pas longue, n'est pas heureuse. Longue... Trop petit pour la qualifier. Eternelle... Oui, éternelle. Même quand une de ces filles exécutrices m'aura planté son pieu dans le cœur, je vivrai. Tout ces gens, que j'ai tué, torturé. Toutes ces vies que j'ai gâchées, détruites... Tout ça vivra encore. Toutes ces jeunes vierges, étranglées et violées, n'auront pas d'enfants. Elles ont perdu leur avenir comme elles ont perdu leur dignité. Des enfants qui auraient pu naître... Qui auraient dû ? Peut-être. Et même toutes ces créatures de l'ombre que j'ai éliminé ne suffiront jamais à pardonner. La rédemption... Jamais. Jamais de rédemption. Qui peut oublier ? Qui peut effacer ? Les vies sont réelles. J'en ai tué. Notre vie n'est pas un récit écrit au crayon de papier qu'on peut gommer.
Fautes. Crimes. Honte. Tu me les aurais presque fait oublier. Tes bras. Ta douceur. Ton visage. Tes paroles. Tes attentions. Amoureux. Je l'étais. Je le suis. Je le serrais.
Tombe. J'en suis sorti il y longtemps. Tu y rentres. Ce n'est pas la première fois. Tu connais les lieux. Tu t'habitueras peut-être. Moi, jamais je ne m'habituerais à ton absence. Même au bout de la centième fois. Tristesse. Douleur. A moi de les ressentir et non plus de les faire. Je n'y crois pas. Tu sortiras. Mais qui te feras sortir ? Tes amis ne le feront pas deux fois. Et puis quels amis ? Ils sont morts. Tu as été triste, effondrée. Seule. Tu es restée. Tu as combattu jusqu'au bout. Mais quel bout ? Etait-ce vraiment ton heure ? Moi je suis déjà mort. Mort plus de fois que toi. Est-ce que tu es morte quand tu t'es séparée de moi ? Moi oui. Et je viens encore de mourir. Ton corps inanimé. C'était un rêve. Maintenant un cauchemar. Tu m'as tué. Pourquoi seulement, à force de mourir, je ne le suis pas réellement ? Abandonné. Seul. Est-ce que tu me laisseras comme ça ? Tu as sauvé le monde plusieurs fois. Reviens pour me sauver.
Prier. Prier en Dieu. N'est-ce pas ironique pour un ex-vampire ? Ame. Maudit cadeau. Si seulement j'aurais été mort sous les coups des démons ! Jamais je n'aurais eu cet état. Une âme... Pourquoi faire ? Tu connais déjà la chanson. Avec moi tu as connu le refrain. Les couplets... Est-ce un humain qui te les a appris ? Ou le temps ? Le temps d'écouter la chanson et de l'apprendre pour mieux la chanter ? J'aurai pu écrire les notes, ou y ajoutai de la poésie. Je n'ai rien touchée. Intacte. Elle est restée la même. J'ai déjà changé assez de choses en toi.
En moi, c'est le tourbillon, le chaos, le désordre complet. Avec toi, il y avait une partie nette et sûre : l'amour. Tout y était bien rangé. Je t'aimais, je t'aime et je t'aimerai. Phrase courante... Est-elle dans ta chanson ? J'aurais alors peut-être inscrit un vers. Non, l'amour, tu le connaissais. Je ne t'ai rien appris sur cela. Même pas la passion. La barbarie, la fougue, tu les connaissais ces sentiments. Par ta mission. Tueuse. Tu te rappelles, Tueuse. C'était le bon temps. Alliée. C'est devenu plus compliqué. Ames sœurs ? Est-ce qu'on l'était ? Est-ce qu'on aurait seulement pu l'être ??
Ton corps me voulait mais je ne voulais pas ton corps. Je te voulais toute entière. C'était tout ou rien... Mais à la fin, tout m'avait échappé, fuis. Je ne sais pas si tu sais que je veux me faire pardonner. Que tu oublies tout, tout ce que je t'ai fait. Et Dieu sait que pendant ces quelques années j'ai fait des conneries. Je n'ai presque pas de remords, juste de la honte. La honte de cette nuit où j'avais trop bu et où j'ai mélangé désir et haine. Je t'ai enlevé quelque chose de divin cette nuit : ta dignité. Celle qui te guidait à moi la tête haute, et celle avec laquelle tu repartais de mon lit en te disant qu'après tout je t'aimais. Oh si tu savais combien je regrette !! Jamais je n'aurais du, j'ai tout gâché. Tu ne voulais pas, tu avais mal ; et moi, brute épaisse, je me suis dit que tes cris de douleur n'étaient que des gémissements de plaisir anticipés... Et puis, la fois où ma tristesse m'a conduit entre les jambes de l'ex-démone... Je regrette. Je le regretterais toujours, mais tu n'es plus là pour me pardonner. Le pêcher. Combien de fois je l'ai exercé ?! Toutes ces fois que j'ai couché avec les catins du canton en mélangeant l'amour pur et le désir sexuel avec le whisky !! Toutes ses jambes offertes à moi que j'ai ouvertes sans me demander si ces filles étaient contentes. Prendre son pied, c'est tout ce qui m'importait. Puis, il y a eu toi. Toi que j'aime avec délicatesse, avec douceur. Toi qui m'as rappelé qu'avant tout, j'étais un peu humain. Toi qui a fait ressortir l'attention et la poésie du fond de mon cœur mort. Toi qui a été mon but. Te décevoir, te faire du mal.... Jamais j'aurais pensé que cela me ferait autant souffrir, autant que toi.
Ma princesse, tes cheveux boucles d'or tournoyant dans le vent, tes lèvres roses si douces, tes yeux où l'on peut lire ton âme et tes sentiments, ton visage enfantin et sage comme un ange, ton corps de déesse que je touchais en caressant ta peau, dorée comme l'astre solaire, vanillée comme une épice si rare qu'elle fait de toi une femme unique. Ce sourire de petite fille, ces pleurs qui déchirent l'âme, cette délicatesse et cette bonne humeur. Ma déesse, ma reine qui règne sur ma conscience et mon corps. Ma raison de vivre, ma dulcinée insaisissable, toi qui fais que mon cœur mort bat pour toi dans le silence pieux de nos regards. Tes regards qui m'apportent tout. Qui me libère de cette prison aux murs invisibles et infranchissables : la prison que tu as construits pour ceux qui t'aiment, où chaque pièce nous rendent encore plus fou amoureux de toi. Celle qui m'a envoûté et enfermé dans ce désir et cette passion incontrôlable.
Tu es partie, tu t'es envolée loin de moi et de cette mission, ce destin qui te pourrissait la vie. J'aurais tant aimé t'en délivrer. Mais sans lui, je ne t'aurais jamais connu, tu m'aurais échappée à jamais. Je n'aurais jamais vu la beauté de la vie et de la mort. Mais sans toi, je continuerais à être libre et à faire du mal. A être le William que Drusilla aimait et celui que tu voulais abattre. Jamais assez de mots pourraient qualifier mon amour et mes sentiments pour toi et il n'y en aurait jamais assez pour clamer la beauté que tu dégages et tout ce qui est en toi et que j'adore.
Et tu continueras à ta battre. Pour forcer le destin. Car tu es courageuse et forte. La peur que te déchirait la chair dans ta jeunesse a disparu. Il ne reste plus que de la confiance en soi. Tu es forte ma petite Buffy. Vigoureuse et sûre de toi. Tu iras loin, même après la mort. Pourquoi pas pour devenir la déesse du paradis ?! Ça te ressemblerait bien. Et sur mon cœur mort depuis trop de temps, tu régneras toujours, telle la déesse dans mon esprit emprisonné dans mon amour....
Pourquoi es-tu morte ? Tu avais la force de survivre. Même si ton âge plus qu'avancé pour une Tueuse sonnait le glas de l'heure venue. Est-ce un châtiment que tu as fait pour moi ? Spécialement ? On a fait que de se chamailler, tout le temps, sans relâche. Alors, peut-être que c'est bien ça. Une punition, pour que mon corps meurtri saigne de mes méfaits. Buffy & Spike. Quelle union !! Faut-il que je te rejoigne dans le royaume l'après vie pour qu'elle continue à vivre. Tu me meurs et je continue à t'aimer. Parce que je t'aimerais toujours pour ce que tu es ; et crois moi, au fond de ton lit mortuaire, que rien ne pourra faire changer cela. Si nos vies sont destinées à mourir, mon amour pour toi est éternel...
Buffy Anne Summers 1981-2030.
Je ne te le cache, j'aurais préféré ne jamais voir ses dates. Mais maintenant, elles sont gravées sur le marbre gris, dans ce cimetière.
Amour tant aimé, je pillerai ta tombe, je te délivrerai des griffes de l'oubli, pour que tu sois comme moi, à moitié en vie.