Bienvenue à Los Angeles

Transcript par Marion pour Buffy VS. Interdiction formelle de recopier.

ANGEL (Voix Off) : Los Angeles. La nuit cette ville brille. C'est un phare. Elle attire les êtres comme des papillons. On peut s'y brûler. Peu importe pourquoi on y vient. Vous voulez savoir pourquoi j'y suis venu ? C'est simple. C'est à cause d'une fille.

PROLOGUE :
Angel est assis à un bar où il joue avec son verre. Il semble ivre.
ANGEL : Une fille vraiment très jolie. Non, c'est vrai, elle… elle était… elle était différente. Elle avait… Comment dire ? Ses cheveux… ils étaient… En fait, tu me la rappelles un petit peu.
Il regarde à sa gauche, où est assis un noir dont le crâne est rasé.
ANGEL : A cause… à cause de tes cheveux. Tu pourrais avoir la même coiffure.
Angel tourne la tête de l'autre côté pour regarder, par-dessus son épaule, un groupe composé de deux filles et trois hommes en train de jouer au billard.
L'un des hommes s'approche du bar et tend un billet au barman.
HOMME 1 : Je peux avoir ma monnaie ?
BARMAN : Bien sûr.
ANGEL : (Levant les yeux vers l'homme, et riant) Sympa, ta p'tite copine.
L'homme le regarde, dégoûté.
BARMAN : Tenez, monsieur.
HOMME 1 : Merci bien.
L'homme rejoint les autres au billard.
BLONDINETTE : Si on allait ailleurs ?
HOMME 1 : (Aux autres) Ah, c'est bien sympa tout ça.
Les cinq joueurs de billard partent. Angel se redresse sur sa chaise, complètement sérieux, puis après un court instant, il se lève et les suit à l'extérieur.
La ruelle adjacente au bar.
BLONDINETTE : Oh, c'est vrai, tu connais le portier ? Vous rentrez comme chez vous au Lido ?
HOMME 1 : Eh, j'ai pas envie d'aller en boîte. On va faire la fête ici, tout de suite. (Il attrape la fille par la taille)
BLONDINETTE : Arrête ! Lâche-moi ! (Le repoussant)
VAMPIRE 1 : (Passant la main autour du cou de la blondinette) Eh ! C'est moi qui décide. (Il se transforme en vampire)
Le deuxième vampire attrape la fille qui accompagnait la blondinette.
Angel arrive alors. Il semble ivre.
ANGEL : Excusez-moi. Excusez-moi. Pardon. Vous avez pas vu ma voiture ? Elle est belle, elle est grande.
VAMPIRE 1 : Tire-toi ! Barre-toi !
Angel approche le premier vampire qui tient toujours la blonde. Comme il se penche légèrement vers lui pour mieux voir son visage, le premier vampire grogne à son encontre. Angel recule un peu la tête, en grimaçant.
ANGEL : (Grimaçant) Uhh, change de dentifrice.
Le premier vampire projette la blondinette dans les poubelles, puis donne un coup de poing à Angel qui le bloque avant de le frapper à son tour et de l'envoyer valser. Il se tourne juste à temps pour éviter le deuxième vampire qui se jette sur lui. Il envoie ce vampire contre la voiture garée dans la ruelle. C'est alors qu'arrive le troisième vampire. Angel le projette par-dessus sa tête puis se relève. La rouquine aide son amie à se relever. Angel voit les deux vampires charger sur lui des deux côtés, aussi sort-il ses doubles pieux cachés dans ses manches, ce qui lui permet de les tuer tous les deux en même temps.
Le premier vampire, qui s'est relevé entre temps, frappe Angel sur la tête avec l'une des poubelles. Angel tombe.
ANGEL : (Se retournant avec son vrai visage) T'aurais pas dû faire ça.
Il se lève, puis frappe le premier vampire dans l'estomac, avant de l'envoyer valser sur le pare-brise de la voiture qu'il fêle au passage.
Les deux filles ont regardé la scène, apeurées. La blonde a du sang lui coulant le long de la joue gauche à cause de la blessure qu'elle a au front.
BLONDINETTE : Oh, mon Dieu ! Ce sont…
ANGEL : (Ayant son dos tourné à la fille) Rentrez chez vous.
BLONDINETTE : (Se rapprochant de lui, avant de lui poser la main sur le bras) Merci.
Angel se retourne brusquement, affichant toujours son vrai visage. Choquée, la blonde le dévisage. Il a les yeux rivés sur sa blessure.
ANGEL : Eloignez-vous de moi.
La fille se recule lentement. Angel descend l'allée, il semble dégoûté. Il casse un bout de bois au passage depuis une caisse, avec lequel il tue, sans le regarder, le premier vampire se trouvant toujours sur la voiture, sonné. Les filles le regardent s'éloigner.

GENERIQUE

ACTE 1
Angel descend une rue, puis entre finalement dans un immeuble. Il descend quelques marches, ouvre une porte, puis traverse le bureau où il vient d'entrer pour arriver à un ascenseur. Là, il ferme la grille métallique derrière lui, l'ascenseur commence à descendre.
Angel sort de celui-ci, pour entrer dans son appartement, où il se débarrasse de son manteau. Il retire ensuite les pieux qu'il portait pour les placer à côté de l'armoire contenant diverses armes. Il enlève sa chemise qu'il pose sur le sofa, puis tout à coup, il se fige. Finalement, il regarde par dessus son épaule pour découvrir un homme appuyé sur le chambranle de la porte menant à la cuisine.
DOYLE : C'est sympa chez toi. T'as pas beaucoup de vue, mais… mais ça ne manque pas de charme ce côté troglodyte.
ANGEL : Qui êtes vous ?
DOYLE : (Jouant avec un paquet de cartes) : Je m'appelle Doyle.
ANGEL : (Se retournant) Vous n'avez pas l'air humain.
DOYLE : Ça, c'est pas gentil. Justement, il n'y a pas plus humain. (Il éternue, son visage se recouvrant de pics bleus - il ressemble à un hérisson. Puis, il secoue la tête, faisant ainsi disparaître les pics) Au moins du côté de ma mère.
DOYLE : (Passant à côté d'Angel) Comme je n'ai pas été invité, je ne suis pas un vampire, tu le sais.
ANGEL : Qu'est-ce que vous voulez ?
DOYLE : J'ai été envoyé… (Levant les yeux vers le plafond) par des Puissances amies.
ANGEL : Je ne comprends pas de quoi tu parles.
DOYLE : Je vais te raconter une petite histoire.
ANGEL : Je risque de m'endormir.
DOYLE : Il était une fois un vampire. C'était le plus *méchant* vampire de tout le pays. (Flash-back d'Angelus mordant Daniel, puis une fille, et enfin une autre fille, celle qui s'était approchée de lui après qu'il a reperdu son âme [cf. Innocence, partie 2, saison 02, BtVS]) Même les autres vampires avaient peur de lui, tant il était… brutal. Mais, il a été damné… par des bohémiens. (Flash-back montrant une vieille bohémienne en train de réaliser la fameuse damnation) Ils lui ont donné une âme humaine. Ce qui fit qu'il se mit à culpabiliser. "Mon Dieu, qu'est-ce que j'ai fait ?" Ça y est, c'est la panique.
ANGEL : (S'asseyant sur le sofa) Oh. Et voilà. Je vais m'endormir.
DOYLE : C'est parce que cette histoire est un peu triste. Mais, il y a de l'amour. Ça met du piment. Donc, à ce moment là, on fait entrer la fille. (Doyle frappe dans ses mains, flash-back montrant Buffy en action dans le premier épisode de la troisième saison de BtVS, intitulé Anne) Une ravissante petite blonde, (Il siffle) ennemie des vampires par tradition. Et là, notre vampire tombe fou amoureux d'elle. (Flash-back montrant Angel et Buffy en train de s'embrasser) Elle n'est pas insensible à son charme non plus, et ils se fondent l'un dans l'autre. Mais, au moment où… disons, où ils atteignent le bonheur parfait, absolu, (Flash-back montrant le rêve qu'Angel a fait dans l'épisode 10, intitulé Soleil de Noël) notre héros sent son instinct se réveiller. Et il redevient le tueur qu'il était. C'est affreux. Alors quand son âme lui est rendue à nouveau, il se dit qu'il ne doit pas rester avec sa poupée d'amour, s'il ne veut pas la mettre en danger. Et que fait-il ? Il fuit. (Flash-back montrant Angel en train de s'éloigner dans les fumées s'échappant du lycée que la bande vient de faire exploser pour se débarrasser du maire, Buffy le regarde partir, épisode 22, La Cérémonie, deuxième partie) Il va à Los Angeles. (Doyle se saisit d'un couteau placé sur l'un des meubles de l'appartement) Pour combattre le mal… et s'absoudre de ses crimes. (Il repose le couteau) Il est dans l'ombre. (Se penchant sur Angel, toujours assis sur le sofa) Il est le sauveteur anonyme des âmes humaines désespérées. T'aurais pas de la bière au frais, par hasard ?
ANGEL : Non.
Doyle pose le paquet de cartes à côté du sofa.
DOYLE : Il n'y a vraiment que du sang à boire dans cette maison ?
ANGEL : (Se levant du sofa pour suivre Doyle dans la cuisine) Bien. Tu m'as raconté l'histoire de ma vie. Tu ne seras pas surpris, si je te dis que je la connaissais déjà. Je devrais te virer.
DOYLE : (Regardant dans le réfrigérateur contenant seulement des poches de sang) Ça serait dommage, la suite est passionnante. (Il ferme le frigo) Donc, notre vampire s'est donné un but. Combattre les démons. Rester à l'égard des humains pour ne pas succomber. A l'abri, confiné dans sa… (Levant les mains pour désigner l'appartement) cachette. Mais, il est isolé. Abandonné. Il ne connaît plus ceux qu'il prétend aider.
ANGEL : Je les sauve quand même. Je n'ai pas besoin de les connaître pour ça.
DOYLE : Du sang, depuis combien de temps t'en n'as pas bu ?
ANGEL : (A voix basse) Depuis Buffy.
DOYLE : Tu as dû rester sur ta faim. C'est pas l'estomac vide qu'on peut mener un combat. Et un de ces jours, une de ces victimes que tu prétends ne pas avoir besoin de connaître, va te paraître bien trop appétissante, et tu ne pourras pas résister. Tu penseras : "Je peux en sacrifier une, j'en ai sauvé plein. C'est pas une vie en moins qui va perturber l'équilibre." (Après un court silence) Bon, on parle, on parle, mais pendant ce temps là… on boit toujours rien.
Angel et Doyle traversent une rue.
DOYLE : (Portant une bouteille dans un sac en papier) Il n'y a pas que les armes et la bagarre dans la vie. Il y a aussi de belles histoires. Il faut dire qu'il y a de l'amour et de l'espoir en ce bas monde.
CLOCHARDE : (Tendant la main) Une petite pièce, s'il vous plaît ?
DOYLE : (A la SDF) Quoi ? Ah, t'as qu'à bosser vieille femme. (A Angel) Il faut parler à leur cœur. Il ne suffit pas de sauver leur vie. Tu dois sauver leurs âmes. (Angel et Doyle s'arrêtent de marcher) Eh ! Profites-en un peu pour sauver la tienne au passage.
ANGEL : Dis-moi qui t'envoie.
DOYLE : (Reprenant leur chemin) Honnêtement, je ne le sais pas moi-même. Je n'ai pas de contacts directs avec eux. J'ai (Regardant le ciel un instant) des visions assez floues. Et il arrive que parfois, ces images me donnent mal au crâne, ou m'envoient un nom, un visage. Je sais pas d'où ça vient. Ce dont je suis sûr, c'est que c'est une force qui nous dépasse. Et c'est une force bienveillante.
ANGEL : Pourquoi moi ?
DOYLE : Mais, parce que tu as le potentiel. Et que pour l'instant, tu as des comptes à rendre, tu crois pas ?
ANGEL : Pourquoi toi ?
DOYLE : (Ils s'arrêtent à nouveau de marcher) Parce que, moi aussi, j'ai des comptes à rendre. (Il retire un morceau de papier de sa poche) J'ai eu une vision ce matin. Et quand ma *migraine* m'a enfin quitté, j'ai écrit ça.
ANGEL : (Lisant le papier) Tina au café à 17 heures. (A Doyle) Tina ?
DOYLE : Elle est très jolie. Tu vas l'aider.
ANGEL : L'aider à quoi ?
DOYLE : Ça, c'est ton boulot, mon gars. J'ai fini le mien.
ANGEL : Je ne comprends pas. Comment je suis censé savoir…
DOYLE : T'es censé sauver des vies, tu te rappelles ? Parle au cœur. Passes aux travaux pratiques. (S'approchant d'une voiture garée le long du trottoir. Il s'assied sur le capot) Prouves que t'es capable d'aider les gens.
ANGEL : Pourquoi cette femme me parlerait, si elle ne me connaît pas ?
DOYLE : (Riant) Mais, tu t'es regardé dans une glace ? (Réfléchissant) Bon, non, c'est vrai… Tu peux pas, bien sûr.
ANGEL : Je ne suis pas doué pour parler.
DOYLE : (Il boit une gorgée de sa bouteille) C'est très bien. Tu vas pouvoir t'entraîner. Tu vas y arriver ? (Après un silence) T'es prêt ?
Le "Coffee Spot". Angel gare sa décapotable dans le parking du café. Angel est assis à l'une des tables buvant un café. Une des serveuses est en train de parler au patron.
PATRON : Tina, je procède par ancienneté. Tout le monde veut faire des heures sup.
TINA : Je sais mais je… j'en ai besoin. Je peux… je peux prendre les samedis soirs. Ça m'est égal. Je fais double service si vous voulez.
PATRON : J'te mets sur la liste, ça te va ?
TINA : Ouais. Merci.
Comme Tina se dirige vers la table d'Angel, il se penche en avant pour regarder un chien tout blanc couché à côté de la table voisine) Oh, il est mignon… (Tina passé à côté de lui sans même le remarquer) ce p'tit chien. (Angel se redresse sur sa chaise)
Il essaye à nouveau de lui parler quand elle repasse à ses côtés.
ANGEL : Euh… C'est ouvert tard, ici ?
TINA : Vous me parlez… ? (Elle se tourne vers Angel, faisant tomber une tasse à café encore remplie, alors qu'elle débarrasse l'une des assiettes. Heureusement, Angel étant très rapide, il rattrape la tasse, sans qu'une goutte ne déborde)
TINA : Wow. (Angel se lève) Bons réflexes.
Il repose la tasse à café.
TINA : Merci. On l'aurait retenu sur ma paye.
Angel se tient à côté d'elle, les mains dans les poches.
ANGEL : Et, vous êtes… heureuse ?
TINA : (Levant les yeux de la table qu'elle est en train de nettoyer) Pardon ?
ANGEL : Vous n'avez pas l'air heureuse.
TINA : (Le regardant droit dans les yeux) Vous êtes venu m'observer ?
ANGEL : Ah, non, non ! Je sais… je regardais de ce côté… et vous êtes arrivée… de ce côté.
TINA : (Souriant) Vous êtes timide avec les filles ? (Elle recommence à laver la table)
ANGEL : Oui. Oui, un peu, c'est vrai. Je suis nouveau en ville.
TINA : Oh. Vous voulez un bon conseil ? Ne restez pas.
Elle prend la bassine contenant les assiettes, tasses et autres ustensiles qu'elle a débarrassé des tables.
ANGEL : Vous n'avez pas répondu à ma question.
TINA : (Se retournant avec un sourire) Vous avez du temps à perdre… pour parler du bonheur ?
ANGEL : Ai-je l'air occupé ?
TINA : (Après un silence) On ferme à dix heures.
Angel est adossé contre sa décapotable, les bras croisés. Tina sort du café, vêtue d'une superbe robe noire à fines bretelles.
ANGEL : Oh. Je me sens très mal habillé tout à coup. Vous vouliez peut-être…
TINA : (Le menaçant d'une bombe lacrymogène qu'elle sort de son sac en s'approchant de lui) Taisez-vous. Je sais qui vous êtes… et ce que vous faites ici. Ne vous en mêlez pas et dites à Russell qu'il peut m'oublier.
ANGEL : Je ne connais pas de Russell.
TINA : Vous mentez.
ANGEL : Je ne mens pas.
TINA : Pourquoi vous m'observiez, dites-moi ?
ANGEL : Parce que vous aviez l'air seule. …Et je me suis dit que nous avions au moins ça en commun.
Tina le regarde encore un moment, et finit par baisser la bombe lacrymogène.
TINA : Oh. Pardonnez-moi. Mais vraiment, je…
ANGEL : Non, c'est pas grave.
TINA : Oh, si ça l'est. C'est parce que ma vie est un peu compliquée.
ANGEL : Qui est Russell ?
Tina fait non de la tête.
ANGEL : J'aimerais… j'aimerais vous aider.
TINA : Je ne serais bien que de retour chez moi. Mais, j'ai besoin de pas mal d'argent pour ça.
Tina enfile sa veste.
ANGEL : D'où êtes vous ?
TINA : De Missoula, dans le Montana. (Elle voit le visage souriant d'Angel) Vous êtes allé là-bas ?
ANGEL : Pendant la Dépression. Enfin, *ma* dépression. J'étais pas bien. Mais, c'est un beau pays.
TINA : Oui. De beaux paysages. A part ça, il n'y a rien. Je voulais faire du cinéma… devenir une star. Mais mon rêve s'est brisé. J'ai tout de même la chance d'aller à une *fête* où il y aura le tout Hollywood. Cette robe n'est pas à moi. (Elle se penche pour ramasser son sac qu'elle a posé par terre le temps de passer sa veste) La fille qui invite a promis de me rembourser la location. Excusez-moi encore de vous avoir menacé.
ANGEL : Je peux vous y conduire ?
Angel gare sa voiture dans le parking souterrain de l'immeuble où se déroule la soirée hollywoodienne. Margo circule dans l'appartement pour filmer les gens s'y trouvant. Angel et Tina entrent.
MARGO : Tina ! Un sourire pour la caméra. Oh, quel est le beau ténébreux qui t'accompagne ?
TINA : C'est un ami. Margo, il faut vraiment qu'on se parle.
MARGO : Oh, vas au buffet te servir à boire. Je te rejoins tout de suite.
TINA : (Prenant un amuse-gueule en forme d'étoile, au buffet) Génial. Rien que des stars.
Angel sourit.
ANGEL : Qui est Russell ?
TINA : (Une flûte de champagne à la main) Quelqu'un à qui je n'aurais pas dû faire confiance.
Margo arrive derrière Angel.
MARGO : Oh, ça y est. Je suis libre.
TINA : (A Angel) Je reviens vite.
MARGO : A ta place, je le laisserais pas seul trop longtemps.
Les deux filles s'éloignent. Angel avance au hasard parmi les invites. Il semble perdu.
OLIVER : (S'approchant d'Angel) Vous êtes magnifique, magnifique, vraiment.
ANGEL : (Plutôt abasourdi) Merci.
OLIVER : Vous êtes acteur.
ANGEL : Non.
OLIVER : (Sortant son portefeuille de la poche intérieure de sa veste) Ce n'est pas une question. Je m'appelle Oliver. Demandez à n'importe qui de vous parler d'Oliver, (Il sort une carte de son portefeuille) et il vous dira qui je suis. Je peux m'occuper de votre carrière.
Oliver donne sa carte à Angel, avant de replacer son portefeuille.
ANGEL : (Essayant de redonner sa carte à Oliver) Je ne suis pas acteur.
OLIVER : En plus, vous avez de l'humour. Vous allez réussir. Appelez-moi. N'ayez surtout pas peur. Je suis tout à fait comblé et épanoui dans mon couple. (Il s'éloigne tandis qu'Angel regarde la carte en fronçant les sourcils)
Angel avance de nouveau parmi les invités.
CORDELIA : (Voix Off) Ils ont eu le culot de me rappeler pour une troisième audition. Je suis actrice et on ne me traite pas comme ça !
ANGEL : (L'apercevant en train de discuter avec deux hommes vêtus de sombres costards) Cordelia ?
CORDELIA : (Se tournant et le voyant) Oh, mon Dieu. (Elle le rejoint) Angel ?
ANGEL : (Souriant) Ça me fait plaisir de te voir.
CORDELIA : Je savais pas que tu étais à Los Angeles. Tu habites ici ?
ANGEL : Oui. Et toi ?
CORDELIA : A Malibu. Un petit appartement sur la plage. C'est pas une plage privée, mais étant donné mon âge, j'ai de l'espoir.
ANGEL : Tu es actrice ?
CORDELIA : Oui, t'imagines ? J'ai commencé par hasard, juste pour me faire un peu d'argent, et d'un seul coup, boom, c'est devenu… ma raison de vivre ! Et toi tu… tu es toujours… (Levant les mains pour imiter des griffes, et grimaçant) grrr ?
ANGEL : Oui, ils n'ont pas trouvé de… remède à ça.
CORDELIA : Dommage. Mais, tu ne fais pas… de mal ? T'es pas venu ici pour… tu sais… mordre les humains ?
ANGEL : Non, j'ai accompagné une amie.
CORDELIA : Tant mieux. (Riant) Bon, il faut que je me montre. Je suis pas là pour m'amuser, il faut que je parle aux gens qui sont importants. Ciao, ciao. (Elle s'éloigne)
ANGEL : (A lui-même) C'est bien. Je vois qu'elle est en progrès. (Il reprend son chemin parmi les invités. Finalement, il aperçoit un homme à la chevelure brune, en train de parler à Tina après que Maud l'a laissée)
STACY : Maintenant, ça suffit.
TINA : Arrête ! Lâche-moi, tu me fais mal.
STACY : T'as qu'à faire ce que je t'ai dit.
Tina rejoint Angel en se frottant le bras à l'endroit où Stacy la tenait.
TINA : (Souriant à Angel) Ah, dommage. Elle ne peut pas me rembourser tout de suite.
ANGEL : (Indiquant l'homme à qui elle vient de parler d'un signe de tête) Qui est-ce ?
TINA : (Se tournant vers ce dernier qui est au téléphone) Stacy ? (Se retournant vers Angel) Il n'en vaut pas la peine. Je voudrais m'en aller ?
ANGEL : Ouais.
STACY : (Au téléphone) OK, à tout de suite.
La porte de l'ascenseur s'ouvre au parking révélant Angel et Tina. Trois hommes viennent à leur rencontre. L'un d'eux attrape Tina alors qu'elle sort, tandis que les deux autres saisissent Angel. Les portes se referment sur les trois hommes.
Tina se débat toujours alors que Stacy sort de l'ascenseur voisin à celui où se elle se trouvait avec Angel.
STACY : Ça va, ça va. Calmes-toi. Il veut juste te voir, c'est tout. Du calme.
TINA : (Elle cesse de se débattre) D'accord. D'accord. Pas de problème.
L'homme qui tenait Tina la relâche sur les ordres de Stacy.
STACY : (Indiquant une direction du doigt) Par-là.
Ils suivent Tina qui se sauve alors à toute vitesse dans le parking.
STACY : Arrête !
Les deux hommes la rattrapent en peu de temps.
TINA : Lâchez-moi, non !

ACTE 2
Stacy et Tina montent dans une Mercedes Sedan conduite par l'homme qui l'a attrapée quand elle est sortie de l'ascenseur.
Angel sort enfin de l'ascenseur, laissant les deux hommes derrière lui, inconscients. Il court dans le parking, où il voit la Sedan s'éloigner. Il bondit dans la décapotable, et s'apprête à mettre la clé dans le démarreur quand il s'aperçoit qu'elle ne rentre pas. Il regarde autour de lui. Une décapotable, identique à la sienne, est garée à quelques pas de celle-ci.
ANGEL : Bon sang ! (Il sort promptement de la voiture)
Une course poursuite est entamée. Comme Angel arrive en sens inverse, le chauffeur réalise qu'il ne va pas céder, aussi change-t-il de direction, pour percuter l'une des voitures garée dans le parking. Angel sort de sa décapotable, et s'approche de la portière du conducteur de la Sedan. Quand le chauffeur sort de la voiture une arme à la main, Angel lui flanque la portière dans le ventre, et lui prend le pistolet des mains. Pistolet qu'il pointe ensuite à la figure de Stacy, quand celui-ci sort à son tour de la Sedan.
STACY : (Levant les mains) Je ne sais pas qui vous êtes, mais… ne vous mêlez pas de mes affaires, croyez-moi.
ANGEL : Tina, dans la voiture. (Tina qui est sortie de la Sedan pendant la bagarre, fait ce qu'il lui dit)
STACY : J'ai pas peur. Vous n'allez pas appuyer sur la gâchette.
ANGEL : (Lui flanquant un coup de poing dans la figure) Bien vu. (Il laisse tomber l'arme, et monte dans la décapotable)
TINA : Une merveilleuse soirée ?
ANGEL : Un peu trop mondaine pour moi. (Il démarre la décapotable)
L'appartement de Cordelia. Il est vraiment minable. Il y a du plâtre de-ci, de-là sur les murs jaunis. Elle est en train de placer sa robe de soirée dans une penderie vide.
REPONDEUR : Vous avez un nouveau message.
L'AGENT SUR LE REPONDEUR : Cordelia, c'est Joe à l'agence. (Fermant le rideau de la penderie) Oh, pas de chance, décidément. J'ai du mal avec cette audition. Les producteurs m'ont dit qu'ils t'avaient assez vue. Bon, hein, ne me rappelles pas. Je te fais signe, s'il y a autre chose. Au revoir.
Cordelia sort, avec un soupire, quelques amuse-gueules en forme d'étoile de son sac. Elle les a apparemment mis de côté à la soirée.
REPONDEUR : Fin des messages.
Enfoncée dans son canapé, Cordelia mange un amuse-gueule.
L'appartement d'Angel. La bouilloire siffle. Tina est en train de farfouiller dans son sac.
TINA : Mon sac contient tout ce que j'ai. Avec ce qu'il y a dedans, je peux me débrouiller assez longtemps.
ANGEL : (Depuis la cuisine) Tu veux un peu de thé ?
TINA : Oui, merci.
ANGEL : Tu le prends avec du lait et du sucre ?
TINA : Oui.
ANGEL : Ça tombe mal, j'en n'ai pas. Je ne reçois pas beaucoup de visites.
TINA : (Montrant le mur où sont accrochés les armes) J'aurais dû le deviner.
ANGEL : (Sortant de la cuisine) J'ai aussi des problèmes relationnels.
Il lui tend la tasse de thé.
TINA : Merci. (Après un silence) J'imagine que maintenant tu vas proposer… de me consoler ?
ANGEL : Non. Je te propose de t'offrir un abri où tu peux rester en attendant que ça se calme.
TINA : Tu ne vas pas essayer…
ANGEL : Il y a déjà trop de gens qui profitent de toi.
TINA : (Essayant de ne pas éclater en sanglots) Merci, t'es pas pareil que les gens de cette ville.
Elle s'assied sur le lit. Angel va dans la cuisine, juste le temps de prendre un essuie-main, puis il lui donne, pour qu'elle sèche ses larmes. Enfin, il s'assied auprès d'elle.
ANGEL : Russell, il a un nom de famille ?
TINA : Oui, mais c'est mieux que tu l'ignores. Tu en as déjà assez fait comme ça. On est à Los Angeles, ici les criminels sont respectés.
ANGEL : Pourquoi, il y a eu meurtre ?
TINA : Je sais pas. Peut-être pas. Il aime… il aime faire le mal. Il aime ça par-dessus tout. Il parle du mal comme d'un être vivant. C'est quelqu'un qu'on ne quitte pas. C'est lui qui décide s'il en a assez. Je connaissais cette fille, Denise, elle a essayé de lui échapper. Elle a disparu. On ne l'a jamais revue. Il te retrouve toujours.
ANGEL : Non, plus maintenant.
Angel remonte la couverture sur Tina qui est en train de dormir à poings fermés. Il sort le carnet d'adresses du sac de celle-ci, puis commence à tourner les pages jusqu'à ce qu'il arrive au nom de Denise. Son nom complet est Denise Perkins.
La bibliothèque municipale de Los Angeles. Angel est en train de faire une recherche sur trois ordinateurs différents. L'un d'eux affiche un article sur une certaine Denise Perkins, exerçant les métiers d'actrice et de danseuse à Los Angeles sous les pseudonymes de Lyla Williams et Lyla Jones. Cette actrice porte un tatouage, une rose, sur l'épaule gauche. L'autre écran affiche un article de journal intitulé "Un cadavre découvert sur les hauteurs de Los Angeles". Quant au dernier ordinateur, il montre une photo tirée d'un rapport d'autopsie, représentant une rose identique à celle que s'est faite tatouer Denise Perkins sur l'épaule.
Angel rentre chez lui en passant par les égouts. Le bruit d'une rame de métro peut-être entendu en bruit de fond. Il entend quelqu'un gémir, aussi monte-t-il rapidement par une trappe dans son appartement juste en face du lit, où est allongée Tina. Il la prend dans ses bras pour essayer de la calmer, quand elle se réveille, effrayée par le cauchemar qu'elle vient de faire.
ANGEL : Calmes-toi. Tout va bien. Calmes-toi.
TINA : Il était là.
ANGEL : Du calme.
ANGEL : Eh, ton amie, Denise, avait un tatouage sur l'épaule gauche ?
TINA : Ouais. (Se passant les mains sur le visage) Ouais. C'était une rose.
ANGEL : Elle a sans doute était assassinée… ainsi que plusieurs autres. Il ramasse des filles qui sont toutes seules, qui n'ont pas de famille.
Tina s'écarte quelque peu de lui quand elle aperçoit la note de Doyle sur la petite table voisine.
ANGEL : Eh… Il ne faut pas que tu aies peur. Tu es en sécurité ici.
TINA : (Pointant du doigt, par-dessus l'épaule d'Angel, la note de Doyle) Qu'est-ce que c'est que ça ? "Tina au café". Tu savais qui j'étais quand tu es venu l'autre soir ?
ANGEL : (Se levant) Non, je ne savais pas. C'est… (Tina se lève et commence à rassembler ses affaires en triple vitesse) c'est vrai, ton nom, on me l'avait dit, mais c'est compliqué.
TINA : Oui, tu parles. Bien sûr que c'est compliqué de s'entendre avec Russell pour jouer avec ma vie ! J'espère qu'il te paie bien au moins.
ANGEL : Tu te trompes. Je t'en supplie !
TINA : Vous êtes tous les mêmes. Ne m'approche pas ! (Elle monte promptement les marches pour s'enfuir de l'appartement)
Elle traverse le bureau en courant et se dirige vers la porte de sortie de l'immeuble. Le soleil brille à l'extérieur.
Angel finit par la rattraper.
ANGEL : Tina, j't'en prie, écoute-moi ! Ce n'est pas ce que tu crois…
Comme Angel tient Tina par le bras, et qu'elle se retrouve dans la lumière du soleil, le bras de celui-ci prend feu, et son vrai visage s'affiche, sous l'effet de la douleur. Tina se recule vers la porte, horrifiée, puis sort en courant dans la rue. Angel essaye de la suivre, mais s'arrête quand il se rend compte qu'il commence de nouveau à fumer à cause des rayons du soleil.

ACTE 3
L'appartement de Tina. Elle est en train de faire ses valises. Elle sort un revolver de l'un de ses tiroirs, et se tourne pour le pointer sur Russell.
TINA : Russell.
RUSSELL : Quand je pense que je t'ai cherchée partout. Et que je te retrouve enfin, tout près de moi. C'est vrai que je possède le quartier. Presque tous les immeubles. (Il lui adresse un sourire) Tu vas pointer cette arme sur moi longtemps ?
TINA : (Tenant l'arme dans ses mains tremblantes) Qu'est-ce que tu as fait à Denise ?
RUSSELL : Mais rien.
TINA : Dis-moi la vérité.
RUSSELL : Elle voulait aller voir sa famille, je lui ai payé le billet de retour.
TINA : (Des larmes dans les yeux) Elle est morte.
RUSSELL : Qu'est-ce que tu racontes ? Elle m'a appelé hier. (Commençant à se rapprocher d'elle) Elle a envie de reprendre des études, et m'a demandé de la pistonner.
RUSSELL : (Continuant à se rapprocher d'elle) Bon, toi et moi, on sait que je vis de façon un peu marginale, mais ce n'est pas pour autant que je tue mes amis ! T'en as assez de Los Angeles ? Tu as besoin d'argent ? (Il pose la main sur l'arme) Dis-le, je suis là pour t'aider. (Il lui retire l'arme des mains)
RUSSELL : Dis-moi ce qui te ferait plaisir.
TINA : (Le regardant avec des larmes dans les yeux) Je veux rentrer chez moi.
RUSSELL : (Souriant) Tu iras. (Lui caressant la joue tandis qu'elle pleure) Mon pauvre petit chou. Qui t'as mis cette drôle d'idée en tête ?
TINA : J'en sais rien. J'ai cru que vous étiez ensemble. Et puis, il s'est transformé. Et… j'ai rien vu d'aussi horrible de ma vie.
RUSSELL : Oui… (Se transformant en vampire) Tu es encore jeune.
Terrorisée, Tina a le souffle coupé. Il se penche sur elle pour la mordre.
Angel se précipite dans l'appartement de Tina. Il arrive trop tard, en effet, le cadavre de celle-ci est étendu sur le sol. Il touche la morsure que Russell lui a faite au cou, puis quand il retire sa main, il regarde le sang se trouvant sur ses doigts.
Les coroners sont en train de refermer le sac dans lequel ils ont placé le corps de Tina, pendant qu'un inspecteur prend des photos des lieux, et qu'un autre discute avec l'un de ses supérieurs au téléphone.
INSPECTEUR : (Au téléphone) Oui, un cadavre de jeune femme. Oui, on va procéder à l'identification, je prends des empreintes. Non, non, pour l'instant, on l'ignore.
Angel les regarde faire depuis le toit de l'immeuble d'en face.
Angel sort de l'ascenseur pour entrer dans son appartement, il est suivi de Doyle.
ANGEL : Le type qui a essayé de l'embarquer l'autre soir s'appelle Stacy.
DOYLE : C'est son nom de famille ?
ANGEL : C'est pas un débutant. Il a probablement fait de la taule.
DOYLE : Je vais me renseigner.
ANGEL : Super. Tu commences par la voiture. (Il sort deux annuaires de ses étagères) Une Mercedes grise, 300 E, de 87. Pare-choc très sérieusement endommagé. Cherche du côté des ferrailleurs.
DOYLE : J'ai pas besoin d'annuaires, merci.
ANGEL : Le propriétaire de la voiture m'amener à Stacy. Stacy m'amener à Russell.
DOYLE : Tu ne pouvais pas deviner qu'elle allait s'enfuir de chez toi.
ANGEL : L'important, c'est qu'on le trouve.
DOYLE : Il faut pas t'en vouloir.
ANGEL : *Doyle*, je ne veux pas parler de ce que je ressens. Ce n'est pas le moment. Je veux trouver le type qui a tué Tina, et je veux qu'il me regarde en face.
DOYLE : Et après ?
ANGEL : Je lui dirai ce que je ressens.
L'immense et magnifique manoir de Russell. Des hommes vêtus de costards noirs protègent le manoir tandis que des femmes de ménage s'occupent de l'intérieur. L'une met des fleurs à l'étage, tandis que l'autre époussette l'un des meubles voisin de l'escalier.
Six écrans de télévision se trouvent face à Russell. Cinq d'entre eux affichent le taux du Dow Jones, tandis que sur le dernier, Russell visionne la vidéo enregistrée par Margo lors de sa soirée. Il fait cela tout en écoutant le rapport de son avocat, Lindsey McDonald, qui se tient debout derrière lui.
LINDSEY : Monsieur Winters. La fusion avec Eltron va se faire. Ils ont accepté toutes vos conditions. La négociation a été un vrai succès. Nous apporterons les papiers dès cet après-midi.
RUSSELL : (Regardant Tina sur l'écran) Elle avait du charme cette petite.
Tina sourit à la caméra et fait un signe de la main.
RUSSELL : J'ai été triste de la voir mourir.
LINDSEY : Ah, j'y pense. Vous ne l'avez pas vue depuis plusieurs semaines. (Il ouvre son attaché-case, duquel il sort un papier) Vous étiez en conférence pour la signature des contrats, quand ce terrible accident est arrivé. De plus, quelqu'un a témoigné avoir vu un homme à la peau foncée s'enfuir du lieu du crime.
RUSSELL : Impressionnant.
LINDSEY : (Replaçant le papier dans son attaché-case avant de le refermer) Wolfram & Hart est un cabinet d'affaires très efficace. Notre métier est de veiller… à ce que nos clients soient satisfaits.
RUSSELL : (Remarquant Cordelia sur la vidéo) Qui est cette fille ? (Il se lève pour se rapprocher de l'écran) Joli visage. J'aimerai la rencontrer.
LINDSEY : (Se rapprochant de l'écran à son tour) Dois-je avertir la compagnie que cette jeune femme pourrait constituer un nouvel investissement à long terme ?
RUSSELL : Ça n'est pas nécessaire. Ce sera juste un amuse-gueule.
"Stacy, Matériel de Gym". Stacy est en train de discuter avec un homme quand Angel casse la vitrine de son magasin avec une poubelle.
Angel maintient Stacy sur l'une des machines, en maintenant appuyé sur son cou, une barre au bout de laquelle se trouvent des poids pour haltérophiles.
ANGEL : Où habite-t-il ? Et quel genre de protection il a ?
STACY : Eh, Superman. Cette fille, tu ferais mieux de l'oublier, sinon je te dis pas à qui tu vas avoir à faire.
ANGEL : Russell ? Est-ce que c'est lui ? Le suceur de jus de tomates ? Est-ce que c'est lui dont tu parles ?
STACY : Si t'es sur son chemin, t'es mort. Il tuera tous ceux auxquels tu tiens.
ANGEL : Je ne tiens plus à personne.
L'appartement de Cordelia. Elle est assise sur son canapé-lit dans la position du Lotus, les yeux fermés. Un livre intitulé "Méditation" est placé devant elle.
CORDELIA : J'existe en tant qu'être humain… à part entière. Mon positivisme attire les autres, et mon énergie me permet d'atteindre mon but. Je suis en parfaite harmonie avec le monde… et je n'admets pas que je suis morte de *faim* ! (Elle s'effondre sur le matelas, la tête la première)
Le téléphone sonne. Cordy bondit dessus.
CORDELIA : Allô, Cordelia Chase.
MARGO : (Se servant à boire) Cordelia, c'est Margo. Tu as été la *reine* de ma soirée.
CORDELIA : Oh, merci !
MARGO : C'est vrai. Et tu devineras jamais qui a regardé ma vidéo et qui veut absolument te rencontrer. (Versant quelques cachets sur le plan de travail de sa cuisine)
CORDELIA : Un réalisateur ? Un producteur ? Le deuxième assistant du premier assistant qui veut m'inviter à déjeuner ?
MARGO : (Avalant les médicaments avec le verre qu'elle s'est servi) Russell Winters.
CORDELIA : C'est un homme d'affaires.
MARGO : Oh, Cordelia. Il est bien plus qu'un homme d'affaires. C'est par lui que tu peux démarrer une carrière. Et ici, il connaît tout le monde. Et surtout, il veut te voir dès ce soir.
CORDELIA : Ce soir ?
MARGO : Il t'envoie sa Limousine à huit heures.
L'appartement d'Angel. Le vampire est en train de remplir un sac à dos noir de diverses armes.
DOYLE : Hou la, tu t'équipes pour partir à la guerre ? C'est vrai que t'as dû en connaître un certain nombre.
ANGEL : Quatorze, sans compter le Vietnam. Celle-là, je l'ai pas faite.
Cordelia se trouve dans la Limousine.
CORDELIA : Mon positivisme va attirer les autres, et mon énergie va me permettre d'atteindre mon but. (Mangeant une cacahuète) Ça marche !
La Limousine s'introduit par un large portail métallique dans le jardin entourant le manoir de Russell.
L'appartement d'Angel.
DOYLE : Bon, je te souhaite bonne chance. (Donnant une tape sur l'épaule d'Angel) J'ai misé un gros paquet sur l'équipe des Vikings, mais mes pensées t'accompagnent.
ANGEL : Tu conduis.
DOYLE : Quoi ? Attends une seconde. (Angel se passe une corde autour du bras) Non, non, non, non, non. Non, attends, je suis pas prêt à me battre. Je ne suis qu'un messager !
ANGEL : (Lui donnant le sac contenant les armes) Et moi, le message.
Cordelia est en train de suivre un maître d'hôtel dans l'immense manoir de Russell. Ils entrent, finalement, dans l'une des pièces.
RUSSELL : (Se levant pour l'accueillir) Bonsoir. Je suis Russell. Merci d'être venue. (Au maître d'hôtel) Ce sera tout Franklin. Laissez-nous, je vous prie.

ACTE 4
CORDELIA : (S'avançant dans la pièce) Wow, c'est vraiment magnifique. J'adore vos rideaux. C'est vrai, ils sont impressionnants.
RUSSELL : J'aime beaucoup les matières nobles.
CORDELIA : J'ai grandi dans une belle maison. Pas aussi grande que la vôtre, mais il y avait tout de même deux pièces qu'on n'utilisait pas. Jusqu'à ce que le FISC découvre que mes parents n'avaient pas payé leurs impôts depuis… bien… toujours. Ils ont tout pris.
RUSSELL : (L'invitant à s'asseoir) Margo m'a dit que vous étiez actrice. Ça se passe bien ?
CORDELIA : (S'asseyant) Oh… Oui, très bien ! J'ai eu beaucoup d'opportunités. La dernière, c'était une publicité pour du liquide vaisselle, ce sont mes mains, avec celles de deux autres filles. Et, enfin… Ce n'est pas tout à fait…
Angel arrête sa décapotable à côté du portail de Russell, puis il sort de la voiture pour aller parler au gardien.
ANGEL : Comment ça va ? (Il lance les clés de la voiture à Doyle) On s'est perdu. On cherche Roscomere. Qu'est-ce que vous regardez ? Le match ? Les Vikings gagnent ? (Il se penche à l'intérieur de la baraque du garde pour lui flanquer un coup de poing dans la figure. Le gardien s'effondre)
Angel arrache ensuite les fils de la camera de sécurité se trouvant sur le côté de la baraque du garde.
ANGEL : (Enlevant la chemise hawaïenne qu'il porte sous une veste et la balançant sur la banquette arrière de la décapotable, tandis que Doyle s'assied à la place du conducteur) Attaches le. Je reviens dans dix minutes.
Angel qui est, à présent, tout de noir vêtu sort le sac contenant les armes, puis saute par-dessus le mur entourant le manoir.
Cordelia et Russell continuent de discuter dans son bureau.
CORDELIA : Je me donne vraiment du mal. J'y crois. La plupart du temps, quand j'entreprends quelque chose, j'ai l'impression de réussir assez vite… mais là, je… je connais presque personne. Je n'ai pas encore d'amis ici.
RUSSELL : Vous m'avez moi. Maintenant, ça va aller, ne vous inquiétez pas.
CORDELIA : (Baissant les yeux, puis le regardant de nouveau) Qu'est-ce que vous voulez que je fasse ?
RUSSELL : (S'approchant d'elle) Qu'est-ce que vous attendez de moi ?
CORDELIA : Oh, mon Dieu. Je suis désolée ! Je suis toute émue en face de vous. Oh, je suis sûrement affreuse. (Elle se lève et regarde autour d'elle) Pour une fois que je suis invitée dans un superbe endroit… il n'y a pas un seul miroir, et… ces rideaux épais… Hé ! Vous êtes un vampire !
RUSSELL : Quoi ? Mais non.
CORDELIA : Mais si !
RUSSELL : Mais non. Enfin, je comprends pas.
CORDELIA : Je suis de Sunnydale. Je sais ce que c'est que le monde occulte, et je sais reconnaître un vampire quand je… je me… retrouve dans sa maison fortifiée, seule comme ici. Et… et ce que je veux dire, c'est que j'ai la tête qui tourne parce que j'ai faim. Alors je délire. Je blague ! Ha, ha.
Angel est en train de placer un explosif sur le compteur électrique. Le compte à rebours est mis à 30 secondes.
RUSSELL : Tu es intelligente. Ça me fait très plaisir. (Cordelia recule un peu) Nous allons gagner du temps.
Russell se transforme en vampire. Cordelia se tourne, et s'enfuie en courant.
Angel lance un grappin sur la rambarde du balcon. Il passe par-dessus celle-ci.
Doyle est assis dans la voiture, côté conducteur, il regarde sa montre.
Cordelia montre quatre à quatre les marches de marbres du manoir, tout en regardant Russell qui la poursuit.
Le vampire qui finit par la rattraper grogne à son encontre.
Le compteur électrique explose.
Russell lève les yeux quand les lumières s'éteignent tout à coup.
ANGEL : Russell Winters.
Il lâche Cordelia.
CORDELIA : Angel ?
ANGEL : (Il sort doucement de l'ombre) J'apporte un message… de la part de Tina.
RUSSELL : Tu n'aurais jamais dû venir, ce n'est pas prudent.
CORDELIA : Oh, mais tu sais pas qui il est, avoues ? (Avec un très, très large sourire) C'est pas trop tard. T'inquiètes pas, tu vas faire connaissance !
Angel sort un pieu, puis attaque Russell. Ils sont à peu près égaux dans leurs mouvements. Russell finit tout de même par envoyer valser Angel.
CORDELIA : Angel ?
Angel lève les yeux, et voit des gardes du corps armés jusqu'aux dents en train de charger dans les escaliers pour les rejoindre. Il se relève, et tire sur le tapis, faisant tomber Russell.
RUSSELL : Tuez-la ! Tuez-les !
Entendant cela, Angel se précipite devant Cordelia, pour l'empêcher de se faire tuer. Il se prend une balle dans le torse, puis il se tourne pour prendre Cordelia dans ses bras. Tandis qu'il reçoit plusieurs autres balles dans le dos, il saute par-dessus la rambarde de l'escalier, pour tomber au rez-de-chaussée.
CORDELIA : (Pendant la descente) Angel ! Ah !
Angel repose Cordelia sur ses pieds. Tous deux sortent en courant du manoir par la porte principale.
Doyle bondit sur son siège quand il entend des coups de feu.
DOYLE : Ça suffit ! Je m'en vais !
Il met la voiture en marche, fait marche arrière, puis s'engage sur la route.
DOYLE : (Changeant d'avis) Pas vrai. Demi-tour !
Il fait demi-tour, et fonce droit sur le portail, criant et appuyant à fond sur l'accélérateur. La décapotable frappe le portail… et s'arrête, le portail n'a pas bougé, il est toujours fermé.
DOYLE : Ah ! J'aurais essayé.
Doyle referme le capot de la voiture d'où s'échappe toujours de la fumée, tandis qu'Angel et Cordelia courent vers la décapotable. Angel avance le dos voûté, il est supporté par Cordelia.
DOYLE : J'ai eu un petit accident, je vous raconterai…
Cordelia s'assied sur le siège passager, tandis qu'Angel s'affale sur la banquette arrière. Doyle redémarre la voiture, mais pour partir de bon, cette fois-ci.
L'appartement d'Angel. Doyle est en train d'extraire la balle logée dans le torse du vampire.
DOYLE : Je l'ai eue !
CORDELIA : (Se retirant les mains de devant les yeux) Enfin, c'est pas trop tôt ! J'ai cru que j'allais m'évanouir ! (Elle s'agenouille aux côtés du vampire alité) Bon. (Angel tressaille, quand elle tamponne autour de sa plaie avec un morceau de gaze) Alors, tu crois que ça va aller, maintenant ? C'est terminé, hein ? Il n'est pas près d'oublier la trouille que tu lui as flanquée. (Collant une gaze sur la blessure du vampire avec de l'adhésif) Oh, j'espère qu'il ne va pas essayer de se venger sur moi, hein ?
Angel et Cordelia regardent Doyle. Cordelia inquiète d'éventuelles représailles sur sa personne, Angel sidéré par ce qu'il vient d'entendre.
DOYLE : (Regardant Angel) Non, sûrement pas.
Gratte-ciel des "Entreprises Russell Winters". Salle de conférence de l'entreprise. Russell est assis à la présidence de la table où se trouvent attablés six autres personnes, dont l'avocat de chez Wolfram & Hart, Lindsey McDonald.
LINDSEY : (Lui tendant un dossier) Le contrat Eltron n'attend plus que votre signature. Quant à l'homme qui s'est introduit chez vous hier soir, la police n'a toujours pas d'informations. De notre côté, nous avons mis nos meilleurs détectives sur l'enquête et… (Angel fait irruption dans la salle) et nous avons bon espoir de le trouver.
RUSSELL : J'ai l'impression que vous l'avez trouvé.
Lindsey se lève, empêchant Angel de passer.
LINDSEY : Cabinet Wolfram & Hart. (Lui tendant une carte) M. Winters n'a jamais été accusé et ne sera jamais soupçonné d'aucun crime… jamais. Si vous continuez à harceler mon client, je serais obligé de vous exposer au grand jour. (Angel contourne Lindsey, fixant Winters du regard alors qu'il s'approche de ce dernier) J'ai cru comprendre que vous n'aimiez pas du tout la lumière.
RUSSELL : Angel. Il y a des lois à Los Angeles.
ANGEL : C'est pour ça que je suis ici.
RUSSELL : Mais, tu es quelqu'un de bien. On ne va pas passer notre temps à se faire la guerre. Moi par exemple : je paie mes impôts ; dans les journaux, on ne parle pas de moi ; et je ne fais pas de vagues. En contrepartie, je suis un homme libre !
ANGEL : Vraiment ?
RUSSELL : Mmmm.
ANGEL : (Il pose le pied sur la chaise de Russell, entre les jambes de ce dernier, puis se penchant vers lui) Alors, tu sais voler ? (Il pousse la chaise de bureau, sur lequel le vampire est assis, d'un coup sec, en arrière, vers la baie vitrée. Russell passe à travers la fenêtre. Il entame alors une longue chute, au cours de laquelle, il prend feu avant de n'être plus qu'un nuage de poussière)
RUSSELL : Ahhhhh !
ANGEL : (Une fois que le cri s'est arrêté) Il ne sait pas. (Il sort, mais pas avant d'avoir remis la carte de l'avocat dans la poche de celui-ci)
La chaise de bureau de Russell s'écrase enfin sur le bitume avec des morceaux de verre.
LINDSEY : (Il sort son téléphone portable et fait un numéro) : Je veux tous les associés dans mon bureau à quatre heures. Il y a un nouveau joueur en ville. Non, non. Pas la peine de déranger le grand patron maintenant. Merci. (Il replace son portable dans la poche intérieure de sa veste)
Angel est assis dans son appartement où il regarde son téléphone. Il finit par le décrocher et compose un numéro.
VOIX DE BUFFY : (Au téléphone) Buffy Summers, j'écoute ?
Angel raccroche le téléphone.
DOYLE : (Se tenant à l'entrée de la chambre d'Angel) Qu'est-ce qui est arrivé à Russell ?
ANGEL : Il est entré dans la lumière.
DOYLE : (Entrant) Ça n'a pas l'air de te mettre de bonne humeur.
ANGEL : J'ai tué un vampire. Je n'ai aidé personne.
DOYLE : C'est pas si sûr. Il y a une fille là-haut qui est contente d'être en vie.
Ils entendent alors Cordelia pousser un cri de terreur. Les deux hommes bondissent et se précipitent à l'étage au-dessus.
CORDELIA : (Tenant un plumeau à la main) Ah ! Un cafard ! Là, dans le coin. (Pointant le cafard du doigt, tandis que Doyle le cherche) C'est le plus gros que j'ai jamais vu.
CORDELIA : (A Angel) On va commencer par désinfecter cette maison. Ensuite, on appelle un peintre en lettres. (Indiquant la porte derrière elle avec le plumeau) Il faut notre nom sur la porte !
ANGEL : Attends. Je comprends pas tout.
CORDELIA : Tu vois, Doyle m'a mise au courant de tes projets. (Elle prend un carton dans les mains et se rend dans la pièce adjacente) (Angel se tourne vers Doyle qui ne sait pas quoi dire) Alors, j'ai réfléchi et je me suis dis que quitte à aider les gens, pourquoi ne pas leur demander une petite contribution. Des honoraires, (Elle pose la boîte sur l'un des meubles) pour qu'on puisse payer le loyer *et* mon salaire. Oui. Il faut bien organiser les choses, et on ne peut pas dire que tu roules sur l'or. Monsieur a réussi à vivre 200 ans, mais pas à ouvrir un livret de caisse d'épargne.
ANGEL : Tu veux faire payer les gens ?
CORDELIA : Pas tout le monde. Mais il y a aussi des gens riches qui auront besoin de nous quand même, hein ? (A Doyle) Pas vrai ?
DOYLE : Possible, oui.
CORDELIA : (A Angel) Passes-moi cette boîte. Donc, on pourrait faire payer les gens au cas par cas. Par contre, moi, je pourrais avoir un salaire fixe. (Hésitant) Si bien sûr, ça te convient de travailler avec moi ?
DOYLE : Alors ?
Après un court instant de réflexion, Angel prend la boîte qu'elle lui a demandée, et la lui tend avec un sourire.
CORDELIA : (Lui prenant le carton des mains) Evidemment, ça risque d'être temporaire… jusqu'à ce que mon talent soit enfin reconnu. (Elle s'éloigne avec la boîte, un sourire illuminant son visage)
Doyle et Angel la regardent s'éloigner.
DOYLE : Tu as fait le bon choix. Elle va te permettre de t'ouvrir sur les autres. Elle est très… humaine, ça te fera du bien.
ANGEL : (Avec un demi-sourire) Elle est mignonne.
DOYLE : Ah, oui. Ça, on ne peut pas dire le contraire. Elle est *très* mignonne. Mais elle aussi, elle a besoin de toi.
ANGEL : Je sais.
DOYLE : Il y a décidément beaucoup de gens à aider en ce bas monde.
ANGEL : J'ai remarqué.
DOYLE : T'es prêt ?
Vue aérienne nocturne de Los Angeles. Angel regarde la ville s'étendant sous ses yeux.
ANGEL : Ouais.