La Pierre d'Amarra

Transcript par Marion pour Buffy VS. Interdiction formelle de recopier.

PROLOGUE :
Une ruelle sombre et déserte. Une jeune femme blonde est en train de courir, regardant derrière elle de temps en temps, avant de se cacher dans une allée perpendiculaire. Elle jette, de nouveau, un œil, derrière elle, dans la ruelle qu'elle vient de quitter, puis comme elle s'apprête à reprendre son chemin, un homme vêtu de cuir noir la prend par les épaules et la balance violemment contre une poubelle.
RACHEL : Oh, j't'en prie Lenny… Pas de coups… Non.
LENNY : Tu croyais que j'allais pas te retrouver, hein, après que tu m'aies… humilié encore une fois ?
RACHEL : Je t'assure que j'ai rien fait ! J'aurais jamais… Je te jure !
LENNY : Non ! Je vois bien ce que tu fais. Je sais. Les mecs, c'est sans arrêt ! C'est la dernière fois, je te promets !
RACHEL (S'approchant doucement de lui en souriant) : J't'en prie, qu'est-ce que tu racontes, mon amour ? Tu sais bien que tu es dans cet état quand tu as…
Lenny la frappe violemment au visage, la projetant de nouveau contre la poubelle.
RACHEL : Qu'est-ce que tu comptes faire ? Me tabasser à mort dans la rue ? On va m'entendre crier, ça tu peux me faire confiance.
LENNY (Riant) : En pleine nuit, dans cet endroit désert ? Qui t'entendra, Rachel ? Tout le monde s'en fout. Et puis, ça va aller très vite. (Il sort un revolver qu'il pointe sur le visage de la jeune femme) Ça fera pas beaucoup de bruit.
RACHEL : Lenny (Il charge l'arme), pitié, (Larmoyante) non ! Pitié !
LENNY : C'est moche, chérie. (Rachel met les mains devant son visage, pour se protéger quelque peu) Je ne supporte plus tes mensonges.
ANGEL (Attrapant soudain Lenny par derrière) : Ça te plaît de la terroriser ? Tu ne la supportes plus ? (Il le frappe, lui faisant lâcher son arme) Rassures-toi, je vais t'arranger ça.
Angel le balance contre le mur. Comme il tombe, Lenny ramasse une barre de fer. Il se relève, puis tente de frapper Angel avec la barre. Le vampire l'évite aisément, avant de le mettre KO.
ANGEL (Se rapprochant de Rachel qui est recroquevillée sur elle-même à côté de la poubelle) : Est-ce que ça va ?
RACHEL : Est-ce qu'il est mort ?
ANGEL : Non, ne t'inquiètes pas. Il est juste sonné.
RACHEL (Se relève) : C'est incroyable que tu sois venu quand j'en ai eu besoin.
ANGEL : J'avais un accord avec toi.
RACHEL : Oui, c'est vrai.
Quelqu'un est en train de les espionner depuis le toit de l'un des immeubles de la ruelle. Il s'agit de… Spike.
SPIKE (D'une voix aigue) : Comment pourrais-je te remercier, beau mec de noir vêtu, créature de la nuit ? (D'une voix grave) C'est inutile, je n'attends rien. Ton sourire et tes larmes de gratitude sont assez pour moi. Je dois te dire… qu'avant, j'étais un méchant vampire. Mais l'amour et une malédiction idiote m'ont transformé. Et je ne suis plus qu'un *brave*, brave, chiot pit-bull avec des petits crocs. (Rachel fait un pas vers Angel, qui la stoppe en levant les mains) Non, pas les cheveux ! Jamais les cheveux ! (Voix aigue) Mais, j'aimerais trouver un moyen de te… prouver ma reconnaissance. (Voix grave) Non. Aider ceux qui en ont besoin, c'est mon travail. Et le fait de provoquer des désirs sexuels et de me défiler comme un *magnifique* gay *pervers* est une récompense très suffisante. (Voix aigue) Je comprends. J'ai un neveu homosexuel… (Voix grave) N'en dis pas plus, créature de rêve. Et, je n'ai presque plus de gel qui donne à ma coiffure ce côté hérisson si mignon. Allons, vite, à la Angel-mobile. Partons !
Spike allume une cigarette tout en regardant Angel et Rachel s'éloigner.
SPIKE : Continue, mon coco. Joues les beaux héros musclés, pendant qu'il en est encore temps. Je vais avoir plusieurs *charmantes* surprises. La bague d'Amarra, la visite de ton *vieux* copain Spike, ah… et j'oubliais aussi… des tortures immondes et une mort certaine.
Il prend une bouffée de sa cigarette, puis affiche un sourire démoniaque.

GENERIQUE

ACTE 1
Oz est en train de conduire dans les rues de Los Angeles, de nuit.
RADIO : Et c'est parti pour quarante minutes de musique ininterrompue. Vous écoutez KLA-Rock, la seule radio a passer du rock alternatif, du *vrai*. Il est 23h05, (Il se gare devant l'appartement d'Angel) est-ce que vous connaissez votre karma ? (Oz arrête le van, puis la radio, avant de prendre un petit sachet se situant sur le siège passager)
Tandis que Cordelia est en train de frapper un document sur l'ordinateur, Doyle est enfoncé dans l'un des fauteuils du bureau où il lit le journal.
CORDELIA : C'est trop fabuleux. La première cliente qui vient nous voir à l'agence et tout marche comme prévu ! Angel rencontre la jeune fille en détresse, il la sauve des griffes d'un paumé de junkie - son petit copain - lequel petit copain est condamné, et conclusion… (Elle récupère le document qu'elle vient d'imprimer, puis le levant afin de le montrer à Doyle) Voici la facture ! (Remuant fièrement la facture) Ta-da !
Doyle n'a pas l'air plus impressionné que cela.
CORDELIA (Pliant la facture pour la mettre dans une enveloppe) : Quoi ?
DOYLE : Rien, rien. Tu fais un travail superbe. Ça fait… très official.
CORDELIA : Alors pourquoi tu ne sautes pas de joie ? La première cliente payante, ça se fête !
DOYLE : Ah, une facture ! (Il se lève, puis s'approche de son bureau) C'est pas de l'argent, mon ange. C'est du papier et ce n'est pas du tout pareil de faire une facture et de se faire payer.
CORDELIA : Mais elle devra payer ! (Lui montrant la facture qu'elle a re-déplié) C'est la facture ! C'est la loi, la règle qui régit notre société !
DOYLE (Se penchant sur son bureau) : Les impayés. Une autre règle populaire de notre société, que pratiquent surtout les fauchés, bien que je n'aie pas perpétré ce crime atroce moi-même, mais…
CORDELIA : Alors, qu'est-ce que tu racontes ? Pourquoi se prendre la tête ?
DOYLE : Je dis seulement que si toi et moi on a envie de faire une croisière aux Bahamas un jour, il faudrait qu'on ait plein de clients plus riches.
CORDELIA : Et qu'on vise une autre réalité où tu serais *Mel Gibson*, c'est clair ?
OZ (Entrant dans le bureau) : Bonsoir, Los Angeles.
CORDELIA (Levant la tête) : Oz ? Oz, mais c'est dingue ! (Se levant, puis faisant le tour de son bureau pour le rejoindre) Oh, Oz, ça me fait tellement plaisir de te voir. (Le serrant dans ses bras, tandis que Doyle les regarde interrogateur) Ce brave vieux, Oz ! (Elle se tourne vers Doyle, puis pointant Oz du doigt) Oh, c'est Oz !
DOYLE : Euh, laisses-moi deviner, tu t'appellerais pas… tu t'appellerais pas Oz ?
OZ (Hochant la tête) : Quel flair !
CORDELIA : C'est trop fabuleux ! C'est vrai, te voir ici à Los Angeles, toi l'incarnation, la personnification de tout Sunnydale.
OZ : C'est un lourd fardeau que je porte, mais j'assume.
CORDELIA : On a tellement de choses à se raconter nous deux. A quoi ressemble la vie là-bas ? Comment est le Bronze ?
OZ : Comme avant.
CORDELIA : Et la bande ?
OZ : Aussi.
CORDELIA : Aussi… chouette ? Chouette !
Ils se regardent l'un l'autre un instant.
OZ : Ça te suffit ?
CORDELIA : Oui, merci.
Doyle toussote pour attirer l'attention de Cordelia.
CORDELIA (Se dirigeant vers son bureau pour s'asseoir de nouveau) : Oh, lui c'est Doyle. Et - entre guillemets - il bosse ici.
DOYLE (Comme Oz s'approche de lui et lui serre la main) : Doyle.
OZ (Mettant les mains dans ses poches) : Je suis au courant des rumeurs. Allez, avouez, vous pouvez avoir confiance. Vous êtes des espèces de détectives ?
CORDELIA : Non ! Je suis actrice !
DOYLE : Elle est fascinante. Elle a beaucoup de talents.
CORDELIA : Et entre deux engagements, quand j'ai du temps libre, j'aide un peu Angel.
DOYLE : C'est lui le détective.
OZ : Est-ce qu'il a un imper et un flingue ?
CORDELIA : Non, des crocs.
OZ : Ça doit suffire. Il se cache où ?
Angel est en train de feuilleter un livre tout en se dirigeant dans le salon. Comme il passe à côté de l'ascenseur menant à son appartement, Doyle, Oz et Cordelia en descendent.
ANGEL (Relevant le nez de son livre) : Bonsoir, collègues.
CORDELIA & DOYLE : Bonsoir.
ANGEL (Il baisse les yeux sur son livre puis les relève aussitôt) : Oz.
OZ : Angel.
ANGEL : Quelle bonne surprise.
OZ : Merci.
ANGEL : Tu restes longtemps ?
OZ : Quelques jours.
DOYLE : Ils sont toujours aussi loquaces ?
OZ (A Doyle) : D'habitude, on est laconiques.
ANGEL : Tu peux entrer. (Ils s'avancent davantage dans l'appartement) Ça me fait plaisir de te voir.
OZ : Moi aussi. Je suis venu pour faire un concert, mais… je devais aussi te donner ça. (Il lui tend une bague).
DOYLE (Se rapprochant d'Oz pour mieux voir la bague) : Non d'un… Est-ce que c'est bien ce que je crois ?
ANGEL (Ne bougeant pas d'un pouce) : Oui, c'est la pierre d'Amarra.
OZ : C'est toujours la même. (Il l'offre à Angel, qui finit par l'accepter) Buffy voulait que je te l'apporte.
CORDELIA : Buffy, bien sûr ! Que devient notre chère Buffy, au fait ?
OZ : Eh bien, elle est…
CORDELIA : Quoi ? Notre brave petite Tueuse est aussi en train de ruminer dans le noir ? (Comme Angel lui adresse un regard noir, elle lève les mains pour proclamer son innocence) Je fais allusion à personne. (Remuant la tête négativement) Mmmm.
Angel se tourne, puis s'éloigne un peu des autres tout en examinant la bague se trouvant, à présent, dans ses mains.
OZ : Elle est chouette. C'est… Buffy.
DOYLE : On en reparlera avec beaucoup d'intérêt, mais pour l'instant, on peut se concentrer sur le trésor qu'Angel vient de recevoir ?
Angel se penche sur la table de la cuisine tout en tournant la bague dans sa main pour l'examiner d'un peu plus près.
DOYLE : Mais… qu'est-ce que tu attends ? Vas-y, mets là au doigt ! Tu…
CORDELIA : Ça suffit. T'en fais trop avec cette bague. Depuis quand tu es fana des accessoires de mode ?
DOYLE : Depuis que l'accessoire est inestimable et qu'il rend celui qui le porte *cent pour cent* invulnérable si c'est un vampire.
CORDELIA : Euh… Réellement ?
DOYLE (Hochant la tête) : Réellement.
CORDELIA : Même pas… avec… avec un pieu ?
DOYLE : Rien ne le tue. Ni pal, ni pieu, ni le feu, ni même les rayons du soleil. (A Angel) Imagine ce que tu vas faire. Bronzette en chaise longue, poker sur la plage… Je connais plusieurs clubs de strip-tease de jour réputés pour leur brunch d'excellente qualité. Ça vaut le coup, à ce qu'il paraît.
ANGEL (Levant le nez de la bague d'Amarra) : Elle vient de Buffy ?
OZ : Oui. Ton vieux copain, Spike, a remué tout Sunnydale pour la trouver, mais Buffy ne lui a pas donné. Elle est restée là-bas. Elle voulait que cette bague te revienne.
ANGEL (Ne regardant pas Oz en face) : Et elle t'a envoyé ici.
OZ : Je devais passer par Los Angeles.
CORDELIA (A Oz) : Elle lui a pas envoyé un mot avec ? Houa ! Ah, c'est *dur* ça ! (Angel la regarde droit dans les yeux) J'ai l'impression qu'il faut peut-être changer de sujet en vitesse.
DOYLE (S'approchant d'Angel) : J'ai une idée qui va vous éclater. Toi, tu passes la bague au doigt (Saisissant un crayon qu'il fait mine d'enfoncer dans le cœur du vampire), moi je t'enfonce un pieu, et on va bien se marrer !
ANGEL (Continuant de faire tourner la bague dans sa main et regardant sur le côté) : On verra plus tard.
DOYLE : Qu'est-ce que tu dis, t'es malade ?!
ANGEL : J'ai dit, "on verra plus tard".
DOYLE : Mais tu…
ANGEL : Doyle.
DOYLE (Se dirigeant vers l'ascenseur) : Bon, c'est comme tu voudras, mais… je vais quand même fêter ça en buvant un verre au pub.
CORDELIA (A Oz) : Lui, il irait fêter l'ouverture d'une boîte au lettres en buvant un verre au pub. (Elle commence de suivre Doyle) Tu viens, Oz ? (Se retournant pour faire un signe de la main à Angel) Salut !
OZ (Ne quittant pas Angel des yeux) : Ouais, j'ai le gosier sec.
ANGEL : Vas avec eux.
Après un court instant, Oz se retourne, puis suit les autres dans l'ascenseur.
Angel reprend son examen de la bague, qu'il met finalement dans sa poche, avant de descendre dans les égouts. Arrivé à un certain point, il sort la bague de sa poche, se baisse, retire une brique de la paroi de l'égout, puis, place la bague à cet endroit, avant de replacer la brique, et partir comme si de rien n'était.
Au bureau, le lendemain. Cordelia est en train de remplir un gobelet d'eau minérale pour Doyle qui est assis à son bureau, la tête entre les mains.
DOYLE (Gémissant, tout en tenant sa tête d'une main, et une bouteille de médicaments de l'autre) : Oh, Seigneur. Oh, tu sais ce qui me ferait plaisir, là, tout de suite ? C'est d'avoir une de mes visions qui me donnent l'impression que j'ai le crâne qui va éclater avec une douleur franchement insupportable… (Se débattant avec la bouteille pour faire sortir l'une des pilules) parce que ça m'achèverait ça au moins. Y'a un truc pour ouvrir ça ?
CORDELIA (Lui prenant la bouteille des mains) : Je crois que le meilleur truc, c'est de laisser tomber l'alcool (Retirant le coton de protection de la bouteille, puis faisant tomber quelques pilules dans sa main) avant de te remettre à citer "L'Enfer" de Dante et te remettre à pleurer comme un *bébé*.
DOYLE (Acceptant les pilules que Cordy lui tend) : C'est un excellent bouquin.
CORDELIA : Il paraît.
DOYLE : Merci.
Doyle avale les pilules avec l'eau que Cordy lui a servie précédemment.
CORDELIA : Mais, je doute que les personnages principaux soient… Winnie l'ourson et Betty Boop, bien que tu n'aies pas voulu en démordre de la soirée. Et j'ai eu l'honnête sensation que Oz n'appréciait pas que tu l'appelles le Petit Chaperon Rouge sans arrêt.
Cordy referme la bouteille de pilules avant de la poser sur le bureau.
Angel est en train de faire une séance de Tai-chi dans son appartement, quand la sonnerie de son téléphone retentit. Il décroche à la troisième sonnerie.
ANGEL : Allô ? Allô ?
RACHEL : Angel ?
ANGEL : Rachel ? C'est toi ?
RACHEL (Reniflant) : Ils ont relâché Lenny. Son avocat a plaidé un vice de forme.
ANGEL : J'arrive.
Alors qu'Angel s'approche de sa voiture dans le garage de son immeuble, il se prend un violent coup de planche dans la figure, le projetant jusque dans le mur opposé. La personne se trouvant à l'autre bout de la planche est Spike.
SPIKE (Avec son vrai visage) : Angel. Il paraît que t'as quelque chose que je veux. J'ai envie d'une jolie bague brillante.
ANGEL (Il se relève) : Tu perds ton temps avec moi, Spike. La bague d'Amarra est chez moi.
Spike tente de nouveau de frapper Angel avec la planche, mais celui-ci s'attendant au coup, la rattrape avant de donner un coup de poing à Spike dans la figure, puis dans l'estomac, avant de lui donner un coup de pied l'envoyant valser par terre.
SPIKE (Se redressant par terre) : Pourquoi ? Parce que tu es devenu Angel le vampire fin limier ? (Rebondissant sur ses pieds, la planche, de nouveau, en main) Je suis impressionné et après ? Tu feras quoi ? Vampire cow-boy ? Vampire pompier ? Ah ouais, vampire *ballerine*.
Il se jette de nouveau sur Angel avec la planche.
ANGEL : J'ai un bon jeu de jambes, ça c'est vrai.
Il saute pour attraper l'un des tuyaux se trouvant au-dessus de lui afin de pouvoir percuter Spike des deux pieds.
Le vampire sans âme se relève promptement, puis recommence de frapper Angel avec la planche. Seulement, c'est sans compter sur la dextérité d'Angel qui évite aisément les coups et parvient à lui reprendre la planche des mains.
ANGEL (Faisant tourner la planche dans ses mains) : Alors, on se bat tous les deux ? C'est ta stratégie pour récupérer la bague ?
SPIKE : J'avais un plan !
Spike l'attaque de nouveau.
ANGEL (Il l'évite aisément avec la planche, puis le flanque sur le capot de la voiture) : Toi ? T'avais un plan ?
SPIKE : Ouais. Un bon plan. Brillant. Malin. Bien organisé. Mais j'en ai plus que marre ! (Il frappe Angel et le pousse jusqu'à ce qu'il soit bloqué contre le mur) Toujours surveiller, toujours attendre… je commençais à avoir sans arrêt des crampes. (Il balance Angel violemment contre la porte menant à l'extérieur de l'immeuble) J'en ai marre des coups et de l'humeur vaseux. On arrête. Dis-moi où est la bague.
ANGEL (Il se retourne, affichant son visage vampirique) : Elle n'irait pas du tout avec tes fringues.
Il frappe Spike à plusieurs reprises, l'envoyant, finalement, valser contre le mur opposé, au moment même où Doyle et Cordelia accourent dans le garage.
SPIKE : Cordelia. (Se relevant doucement) Tu es superbe. Tu as maigri ?
CORDELIA : Oui, tu connais le super club de gym qui… Hé !
SPIKE (A Angel) : J'aurais cette bague. Ce ne sera fini que quand l'un de nous tombera en poussière, beau gosse.
Il s'enfuit.
CORDELIA (A Angel) : Tu n'as rien ?
D'un signe de main, Angel empêche Cordelia de le toucher. Il se tourne, puis s'éloigne de ses deux amis, affichant toujours son vrai visage.
DOYLE : Hé, plus important, la bague n'a rien ?
ANGEL (Se retournant vers eux) : Elle n'a rien. (Il affiche de nouveau son visage humain) L'ennui c'est que vous n'êtes plus en sécurité. Il vaut mieux disparaître. Il a besoin de sang. (A Doyle) Qu'elle aille habiter chez toi.
CORDELIA : Pourquoi ? Je pourrais rentrer chez moi ?
ANGEL : Je le connais, Cordelia. Il te traquera chez toi.
CORDELIA : Mais, je l'ai pas invité, alors il pourra pas rentrer.
DOYLE : Non, mais il peut brûler la baraque, par exemple.
CORDELIA : D'accord. Je vais habiter chez lui.
DOYLE (A Angel) : Et toi, tu sais qu'il va venir te provoquer.
ANGEL : Je sais.
CORDELIA : Qu'est-ce que tu comptes faire ?
ANGEL : Le trouver le premier.
CORDELIA & DOYLE : D'accord, on y va.
Comme ils partent, Angel s'essuie le coin de la bouche, là où coule du sang.

ACTE 2
L'appartement de Doyle. Le mi-démon est assis dans l'un de ses fauteuils et parle au téléphone, tandis que Cordelia marche de long en large dans le salon.
DOYLE : Non pas "Spice". Ça, c'est mon indic qui travaille sur Broadway. "Spike", un [k] comme "kiwi". Mmmm, un vampire, exact. Hein ? Tant pis, au revoir. (Il raccroche)
DOYLE (Faisant une croix dans son carnet d'adresses) : Frankie Trépied, c'est pas lui.
CORDELIA : Frankie Trépied ? Ah, je vois, oui. Une espèce de… d'horrible monstre à trois jambes ?
DOYLE : Non, c'est un humain.
CORDELIA : C'est quoi cette jambe en plus, alors ? (Réalisant le pourquoi de ce nom) Oh…
DOYLE (Se levant) : Mais, pourquoi tu tournes en rond ? Assieds-toi. Mets-toi à l'aise. Angel a dit qu'il faut que j'appelle toute personne susceptible de savoir où se cache Spike. Ça peut prendre du temps.
CORDELIA : Merci. Je crois que je serais même pas à l'aise si le sol était couvert d'hermine.
Comment tu arrives à vivre là-dedans ?
DOYLE : Avant, c'était très différent. Et puis, j'ai vu ce que tu as fait de ton appartement. Du coup, j'ai appelé mon décorateur.
CORDELIA : Non arrête. Mon appartement n'a pas la moitié de la crasse de ce gourbi. (Alors que Doyle est en train de mettre un peu d'ordre en retirant ses vêtements de sur l'un des fauteuils du salon, Cordelia s'assied sur l'une des chaises. Comme elle entend un papier se froisser, elle se relève promptement, retire le papier, puis se rassied) Ça pue l'eau croupie, c'est infect !
DOYLE : C'est vrai que j'ai du linge un peu moite et que j'ai oublié de le faire sécher, mais…
La sonnerie du téléphone retentit, Doyle se précipite pour répondre.
DOYLE : Ouais ? Salut, Kirzy. Ouais, un vampire appelé Spike. Non, hein ? Quoi ? Pas du tout ! Je suis sûr de t'avoir remboursé. Bon, je te laisse, j'ai un autre appel, au revoir. (Il raccroche. Voyant l'expression de Cordelia) Il se trompait, je t'assure. Mais, je lui expliquerais une autre fois, j'ai ma mission avant. (Cordy baisse les yeux) Parles-moi de Spike ? Il est *si* terrible que ça ? Je dois trembler ou quoi ?
CORDELIA : Non, il a rien d'aussi… (Elle pousse un soupir) Tremble.
DOYLE : C'est bien ce que je craignais. Ouais.
L'appartement de Rachel.
RACHEL : Si j'appelle et que tu viens, je vais finir par croire que tu respectes ta parole.
ANGEL : Je n'y vois rien d'extraordinaire.
RACHEL : Moi si.
Elle va dans la cuisine.
ANGEL (La suivant, tout évitant les zones de lumière directe) : Je vais t'installer ailleurs. Je connais plusieurs endroits où tu seras à l'abri.
RACHEL (Faisant la vaisselle) : Genre l'Armée du Salut ?
ANGEL : Non. Un endroit sûr… où il ne pourra jamais te retrouver.
RACHEL : Si je ris, c'est parce que c'est quelque chose d'assez grotesque. A chaque fois, ou presque, est-ce que tu sais de quelle façon ça recommence entre Lenny et moi ?
ANGEL : Tu l'appelles.
RACHEL : Au bout d'un certain temps… (Elle écrase sa cigarette) ça devient dingue. Je crève d'envie de lui, comme lui il crève d'envie de drogue. Et je l'appelle, ou je le ramasse dans un boui-boui infect. Je le traîne de force chez moi, et c'est *géant* quelques semaines.
ANGEL (Remuant la tête) : Mais, ça ne dure qu'un temps. La dernière fois, il a failli te tuer.
Angel la regarde en poussant un petit soupir, comme elle essaye de ne pas pleurer.
RACHEL : J'ai peur, Angel. J'ai plus peur de moi que de lui, c'est pas très brillant.
ANGEL : Tu es à un carrefour de ta vie. Je l'ai vécu. Soit tu choisis de prendre la voie facile et tu en subis les conséquences, ou bien tu choisi la difficulté en essayant de garder la foi.
RACHEL : Oh, mince. Tu ne fais pas partie des fous de cette espèce de secte à la noix ?
Elle s'éloigne de lui de quelques pas.
ANGEL : Il est important de garder la foi en soi. Ce que je veux dire, c'est que si tu te décides à quitter Lenny, tu vas souffrir. Mais, cette souffrance t'apportera la force. Et après, tu finiras par trouver l'amour qui te convient.
RACHEL : L'amour qu'on vit sans avoir besoin d'appeler au secours tout le temps, hein ?
ANGEL : C'est ce que je voulais dire.
L'appartement de Doyle.
CORDELIA (Mangeant du pop-corn) : Oh, oui. Spike a failli tuer Buffy et pas qu'une fois. Je t'ai parlé des deux Tueuses qu'il a liquidées ?
DOYLE : En détails.
CORDELIA : Oh, et la foi où Drusilla et lui ont fait revivre un démon qui brûlait vif ses victimes de l'intérieur. Une chose affreuse avec un bras dans une boîte.
DOYLE (Buvant les paroles de Cordy) : Bras ? Y'avait un bras en boîte ?
Cordelia acquiesce. Doyle décroche le téléphone comme il sonne.
DOYLE (Parlant du nez) : La cage au bétail, j'écoute.
L'appartement d'Angel.
ANGEL (Armant ses bras de pieux) : Doyle ? C'est toi ?
DOYLE : Oui, excuse-moi. Je joue la discrétion. Les coups de fils à de vieilles connaissances ont réveillé de vieux… ressentiments.
ANGEL : J'espère que ça en valait la peine.
DOYLE : Ouais. Manny le Pourceau m'a dit qu'il ne savait rien sur un vampire appelé Spike.
ANGEL : Et alors ?
DOYLE : Il me l'a annoncé avant même que j'aie dit un mot sur Spike. Tu le trouveras dans un bar louche sur la troisième, la Chambre en Orbite.
ANGEL : Entendu. Je vais aller voir Manny le Pourceau.
DOYLE : Bonne chance.
Angel raccroche.
Dans la Chambre en Orbite. Angel fracasse la tête d'un homme sur le comptoir.
HOMME : Il est déjà parti au club !
Au club. Angel frappe un homme, qu'il pousse contre un mur, tout en lui serrant le cou.
HOMME : Des joueurs de poker.
Angel fait une entrée fracassante, dans la salle où Manny le Pourceau joue au poker, en envoyant valser l'un des hommes sur la table, cassant cette dernière et faisant tomber les quatre joueurs à terre. Comme l'indic tente de se relever, Angel l'agrippe par le cou, l'étranglant au passage. Trois des hommes se trouvant auparavant assis autour de la table se lèvent, pour braquer leur arme sur Angel, qui ne bouge pas d'un pouce.
MANNY LE POURCEAU : Baissez vos flingues ! (Ils baissent leurs armes) (A Angel) Si je vous parle, il va me tuer.
ANGEL : Ne rien dire ne va pas te permettre de t'en sortir.
MANNY LE POURCEAU : Il est sorti par derrière.
Angel sort par derrière pour voir Spike en train de se nourrir sur une jeune femme.
ANGEL : Lâche-la, Spike !
SPIKE (Levant les yeux vers Angel avec son visage vampirique) : On t'a jamais dit que tu étais rabat-joie ? Tu me gâches mon repas.
Après avoir balancé la fille dans les bras d'Angel, Spike s'enfuit, dégoûté d'avoir été interrompu.
ANGEL (A la fille) : Courrez.
La fille obéit à Angel, qui poursuit Spike dans l'une des allées se trouvant derrière la salle de poker. Spike se trouve stoppé par une grille se trouvant à la fin de cette allée.
SPIKE (Se retournant vers Angel, en parlant d'une voix ennuyée) : Oh, tu m'as eu, je suis fait comme un rat, Columbo. (Il lève doucement les mains au-dessus de sa tête) Je dois reconnaître que tu gagnes et moi, je perds. Je jure que je vais être sage… et payer ma dette à la société.
ANGEL (Se rapprochant doucement de lui) : *Toi*, tu vas payer ta dette envers la société ? Je vais te croire Spike.
SPIKE (Avec un large sourire) : Je peux parfois être lent, mais…
Angel entend soudain un bruit de chaîne derrière lui. Il se retourne pour qu'un homme tout de blanc vêtu lui passe une chaîne autour de cou et le fasse tomber à terre.
SPIKE (Regardant Angel se faire enchaîner par l'homme mystérieux sans pouvoir rien y faire) : … j'obtiens toujours ce que je désire.

ACTE 3
L'appartement de Doyle. Cordelia est assise à côté du téléphone, tandis que Doyle marche de long en large dans son salon.
CORDELIA (Inquiète) : Il aurait déjà dû appeler. (Poussant un soupir en s'enfonçant dans le fauteuil) Y'a un problème !
DOYLE : T'es pessimiste. A mon avis, il a trouvé Spike, il lui a réglé son compte et il a eu envie de faire un peu de surf.
CORDELIA (Hochant la tête) : T'as raison. Je vois pas pourquoi je m'inquiète, Angel a la bague, pas vrai ?
DOYLE : Mais, bien sûr ! Je parie qu'il se la coule douce sur une plage de Malibu, sur le sable, au soleil.
Un vieil entrepôt. Angel est enchaîné par les poignets au plafond de celui-ci.
DOYLE (Voix Off alors que la camera descend le long du corps d'Angel) : Une petite brise dans les cheveux, des filles en string autour de lui…
L'homme mystérieux, tout de blanc vêtu, met un disque vinyle, puis ouvre une malle d'où il sort divers instruments de torture.
SPIKE : Marcus est un expert. Certains diraient un artiste, mais j'ai toujours du mal à trouver les mots justes. C'est le roi de la torture, un empereur. (Se rapprochant d'Angel) Humains, démons, politiciens, pour lui, c'est pareil. Il paraîtrait qu'il ait inventé certains Classiques de la torture, mais il refuse de me dire lesquels. (Il commence de marcher autour d'Angel) Malgré son air décontracté, tu verras qu'il est très réservé. Sauf avec les enfants. (A Marcus) Les jeunes enfants, tu aimes ça, hein Marcus ? C'est vrai, il adore en manger. (Murmurant à Angel) Il leur fait d'autres vilaines choses aussi.
Angel tente de frapper Spike de ses jambes, mais en vain. Celui-ci se recule d'un pas, un sourire illuminant son visage.
Marcus s'approche d'Angel, met ses lunettes, puis ouvre la chemise du vampire avant d'examiner son torse.
MARCUS : Sa peau…
SPIKE : C'est énervant, hein ? Elle est encore intacte.
MARCUS : Il a vécu plus de deux cents ans et ça n'a laissé aucune trace sur sa peau. Qu'est-ce qui se passe à l'intérieur ?
SPIKE : Tu veux l'examiner encore ou bien on va passer à la partie douloureuse ?
MARCUS (Appliquant sa main sur le cœur d'Angel) : Il a connu l'amour.
SPIKE : Avec une Tueuse de vampires, rien que ça. Une nouvelle forme de perversion.
MARCUS : Mais, il a une âme en plus.
SPIKE (S'ennuyant à mourir) : En effet, c'est un vampire qui a été maudit. Condamné à errer sur terre en essayant de faire le Bien. Ça ne va pas poser de problèmes ?
MARCUS : Bien au contraire. Une créature qui a une âme a quelque chose à perdre.
SPIKE : Bon alors, oreilles, orteils… Quand est-ce qu'on va couper ? Alors, ça vient ? Je la veux ma bague !
MARCUS (A Angel) : Qu'est-ce que tu veux, Angel ?
ANGEL : Tu as l'intention de me torturer ou de me faire mourir d'ennui ?
Marcus se tourne pour saisir l'un des tisonniers se trouvant dans un large baril où brûle un feu. Une fois qu'il l'a bien en main, il se retourne et le plante dans le torse d'Angel, qui hurle de douleur.
MARCUS : Peut-être un peu les deux.
SPIKE (Avec un sourire) : On va manger du chiche-kebab.
Après de nombreuses heures de torture, au cours desquelles Marcus n'a cessé de lui demander ce qu'il veut, Angel se retrouve avec plusieurs tisonniers plantés dans diverses parties du corps.
MARCUS (Jouant avec l'un de ses instruments de torture favori) : Qu'est-ce que tu veux, Angel ?
ANGEL (Haletant) : Une maison de campagne, une paire de chaussures lézard pour mes dîners en ville…
SPIKE (Levant les mains au ciel tout en marchant de long en large) : Pourquoi tu n'arrêtes pas de lui poser cette question ? Pourquoi tu remets ce morceau de Brahms sans arrêt ?
MARCUS : C'est du Mozart. La Symphonie numéro 41. Elle me fait beaucoup d'effets.
SPIKE : Oui, bon ? Moi, ce que je préfère ce sont ses œuvres de jeunesse, toutes ses premières symphonies. BREF, JE VEUX CETTE *BAGUE* !!! Et s'il ne me la donne pas tout de suite… (Il se tourne, se saisit de l'un des instruments de Marcus, le casse, obtenant ainsi un pieu improvisé qu'il pointe quelques secondes plus tard sur le cœur d'Angel) Je vais lui enfoncer ça dans le cœur et il ira se faire voir !
MARCUS : Tu as fini ? Tu ne le feras pas et il le sait. Ça n'est pas très malin.
SPIKE (A Marcus) : Je te le confie. A toi de le faire parler.
Spike jette le pieu, puis s'éloigne de quelques pas.
MARCUS : Il va nous dire *tout* ce qu'on veut savoir bientôt. Il sait que je ne mens jamais.
SPIKE (Regardant Angel) : Oui, à mon avis, il le sait.
ANGEL : Tu es un imbécile, Spike.
SPIKE : Tu crois ? C'est drôle, c'est pas moi… (Il regarde les poignets enchaînés d'Angel, puis de nouveau le vampire) qui suit enchaîné avec des tisonniers brûlants dans les flancs.
ANGEL : Tu as engagé un vampire. Qu'est-ce que tu crois qu'il fera de la bague une fois qu'il l'aura, hein ? Qu'il t'en fera cadeau ?
SPIKE : Oh ! Doux Seigneur, pourquoi j'ai été aussi naïf ? Oh, je suis un demeuré. Gagné ! Pas du tout. J'ai engagé quelqu'un qui se *moque* de la bague. Il n'a rien à faire de quoi que ce soit sur terre, excepté de découper les gens bouts par bouts, consciencieusement. Ça s'appelle un *vice*, et on en a tous. J'imagine que le tien s'appelle "Sexy la Tueuse de vampires". (Comme la musique arrive à son terme, Spike pousse un soupir de soulagement en levant les yeux au ciel) Grâce à Dieu ! A propos de cette chère Buffy, il se trouve que je l'ai rencontrée. On n'a pas parlé de toi, pourtant, je l'ai trouvée occupée, très occupée à… copuler furieusement avec le premier crétin qui passait par là. Beau gosse, remarques. Il a abusé d'elle sans vergogne. Elle est si… jolie quand elle est excitée, tu trouves pas ?
ANGEL : Elle est encore mieux quand elle t'éclate la tête.
Comme Marcus remet le vinyle, Spike soupire.
SPIKE : Bon, je vais aller prendre l'air. Je vous laisse à vos petits jeux. (Marcus plante un nouveau tisonnier dans la cuisse d'Angel cette fois-ci. Le vampire hurle de douleur) Ah ! *Ça*, c'est de la musique !
L'appartement d'Angel. Spike s'introduit dans la cuisine en passant par les égouts.
SPIKE : Où est-ce que je me cacherais, si j'étais une bague ? (Il commence de fouiller l'appartement, le mettant sans dessus dessous) C'est très amusant. Seulement, ça devient ennuyeux très vite.
Le vieil entrepôt. Marcus marche autour d'Angel, un pistolet en main.
MARCUS : La plupart des créatures vivantes ont horreur du noir et recherchent la lumière.
Marcus tire dans la tôle du toit, créant un trou laissant pénétrer les rayons du soleil. Angel recule la tête comme les rayons manquent de le toucher.
MARCUS : Pour nous, ce n'est pas pareil. Nous détestons la lumière du jour, et elle nous le rend bien. (Il tire de nouveau, Angel se reculant encore un peu) Tu as caché la bague, Angel, alors que tu pourrais te prélasser au soleil. Aussi, je te pose la question : qu'est-ce que tu désires, toi qui possède la bague ? Dans la souffrance, on peut trouver la substance de notre être. Elle fait tomber nos défenses les plus profondes. Elle nous ramène à l'état d'innocence de l'enfant. Les enfants sont ma passion. Je suis là pour te rendre ton innocence. Je vais t'aider… avec la lumière (Il tire de nouveau dans le toit, obligeant Angel à se contorsionner pour éviter les rayons mortels du soleil).
Spike entre dans le bureau d'Angel pour se faire accueillir par Cordelia.
CORDELIA (Tenant Spike en joue avec son arbalète) : Quand tu auras fini de donner un look 1917 à l'appartement, j'espère que tu auras de quoi payer la casse.
SPIKE : Cordelia. Ce que j'aime tes cheveux.
Il s'approche doucement de la brunette.
CORDELIA : Je peux pas en dire autant des tiens.
DOYLE (Pointant également une arme sur Spike) : Reste où tu es, abruti.
SPIKE (Il s'arrête) : C'est quoi ce délire ? Vous les gentils, maintenant, vous faites la paire ? (A Cordelia) Qui c'est ce type là ?
DOYLE : Tu pourrais pas le croire, *Blondie*.
SPIKE : Oh, le monsieur a le sang chaud, ça me plaît ! Je peux peut-être y goûter ?
CORDELIA : Tu veux me forcer à m'en servir ?
SPIKE : Tu pourrais en subir les conséquences avant moi. (Cordy ferme les yeux, puis baisse légèrement l'arbalète) Bon, où en étais-je ? Ah oui, j'en ai marre de chercher cette maudite bague. Maintenant, c'est à vous de prendre la relève.
DOYLE : Où est Angel ?
SPIKE : Euh… Un grand brun qui a toujours l'air de se morfondre ? (Gaiement) Il souffre le martyre sous la torture. Mais, tu le connais… Il est tellement têtu qu'il risque de mourir avant de parler. Essayez de trouver la bague avant et donnez la-moi. Il aura la vie sauve.
CORDELIA : J'ai pas confiance en toi.
SPIKE : Selon le mot populaire à Sunnydale, je dirais : "duh !" Vous avez jusqu'au coucher du soleil. Retrouvez-moi derrière la poissonnerie Fisherbrow entre Seward et Westminster. (S'éloignant pour sortir) Soyez bien à l'heure.
Le vieil entrepôt.
MARCUS : Tu as fait des choses terribles. Tu as été souvent le pire d'entre nous. Maintenant, tu essayes de toutes tes forces de te rattraper. Mais, c'est un tort. Il n'y a pas d'actes bons ou mauvais en soi. C'est notre jugement qui les rend tels qu'ils sont. (Angel tend le pied pour pouvoir récupérer le pieu que Spike a précédemment jeté par terre, tandis que Marcus, le dos tourné, est en train de s'occuper de ses instruments favoris) Maintenant, je vais faire cesser la douleur, (Il retire l'un des tisonniers, faisant hurler Angel) et tu sais qu'elle va revenir si je recommence (Il retire un autre tisonnier, faisant de nouveau hurler le vampire avec une âme). (Comme Marcus retourne à la table où sont disposés les instruments, Angel parvient à se saisir du pieu, entre ses pieds) (Se retournant calmement vers Angel) Qu'est-ce que tu veux Angel ? Je crois que je le sais, mais je veux l'entendre de ta bouche. Je t'écoute, allez, je saurais si c'est la vérité.
ANGEL (Murmurant de sorte que Marcus se rapproche de lui pour mieux l'entendre) : Je veux… je veux le pardon.
MARCUS (Souriant) : Oui. C'est ce que tu veux, et tu veux le gagner. Ce n'est pas ton genre la facilité. C'est pour ça que je suis ravi de t'avoir comme ennemi. Au bout du chemin… tu n'auras plus de regrets… plus de remords… Tu ne sentiras rien de plus que la pureté du néant. A la fin, le passé, là-bas, dans les ténèbres, rien ne comptera plus. Il n'y aura plus que le vide. Je te le promets.
ANGEL : Je te promets… (Balançant ses jambes pour planter le pieu qu'il a entre ses pieds dans la poitrine de Marcus) de te tuer.
SPIKE (Rattrapant les jambes d'Angel) : Ah, tu plaisantes ? Il est *strictement* interdit de tuer son bourreau.
Comme Spike a désarmé Angel, Marcus s'approche du vampire pour le frapper au visage.
SPIKE (Faisant reculer Marcus) : Ça va, du calme, je n'ai pas encore la bague. (A Angel) Il t'en veut beaucoup maintenant. Je ne voudrais pas être dans tes chaînes.
MARCUS (Rajustant sa chemise) : Il va parler, je te le garantie.
SPIKE : Parfait. Et si je prenais… une de ces pinces pour lui retoucher un ou deux plombages ?
Angel pousse un immense et long cri de douleur pouvant être entendu depuis l'extérieur du vieil entrepôt.
L'appartement d'Angel. Cordy et Doyle sont en train de le passer au peigne fin pour retrouver la fameuse bague d'Amarra.
CORDELIA : Raté !
DOYLE : Quoi ?
CORDELIA : Elle n'est pas dans le frigo et elle n'est pas dans la chasse d'eau. Dans les films, c'est *toujours* là qu'on trouve les objets.
DOYLE : Il n'y a rien du tout !
CORDELIA : On a cherché partout pourtant !
DOYLE : Excepté…
CORDELIA : Les rats vivent dans les égouts et ils se servent des tuyaux pour se déplacer dans la journée.
Doyle opine du chef.
Les égouts. Cordelia et Doyle recherchent la bague d'Amarra dans ces derniers, les éclairant de leur lampe torche respective.
CORDELIA : C'est pas une aiguille dans une botte de foin, c'est une aiguille au Kansas.
DOYLE : Je sais, c'est pas évident. Il faut pas se décourager.
Doyle laisse Cordy le précéder de quelques pas dans les égouts. Comme il la trouve assez éloignée de lui, il affiche son vrai visage démoniaque, c'est-à-dire un visage vert couvert d'aiguilles bleues à la manière des hérissons, et des yeux rouges. Il renifle l'air, puis affiche de nouveau son visage humain, avant de se diriger d'un pas décidé vers la cachette de la bague, se baisser, puis sortir la bague de derrière la brique.
DOYLE : Je l'aie !
CORDELIA (Revient en courant) : Hein ? Attends, c'est trop génial !
DOYLE : Hé, il faut bien avoir un peu de chance de temps en temps.
CORDELIA : Je te sauterais au cou de joie ! (Doyle ouvre ses bras) N'exagérons rien.
DOYLE : Mais écoutes…
CORDELIA : Oh, dépêches-toi, il faut sauver Angel !
Cordelia rebrousse chemin pour sortir.
DOYLE : Ouais, (Cordy s'arrête) on court apporter à Spike ce qu'il veut, comme ça il peut nous tuer.
CORDELIA : Super ! (Réalisant ce qu'il vient de dire) Je suis d'accord. Il nous faut un plan.
A côté de la poissonnerie. Spike attend dans l'ombre, Cordelia et Doyle, qui arrivent finalement.
SPIKE : Alors, où est ma bague ?
DOYLE : Toujours cachée.
CORDELIA : Mais, on sait où elle est.
SPIKE : Ah, la lassitude qui me prend est sans borne. Il reste peu de temps, les enfants. Donnez-moi la bague, faites comme si la vie de votre ami en dépendait.
CORDELIA : Ça suffit, blondinet. Conduis-nous à Angel et en vitesse !
DOYLE : D'accord ? S'il est en vie et entier, on te donnera la bague.
SPIKE : Il est en vie, je crois. Mais, entier, ça n'a jamais fait partie du marché.
Doyle et Cordy suivent Spike.
Le vieil entrepôt. Angel ne tient plus debout, seuls ses poignets enchaînés le tiennent en place. Spike, Cordelia et Doyle entrent dans le vieux bâtiment.
SPIKE : Lucy, c'est moi !
CORDELIA (Se précipitant vers Angel) : Angel !
SPIKE (Retenant Doyle et Cordy) : Restez-là ! Un marché est un marché !
ANGEL : Cordelia.
SPIKE : Et… j'attends toujours la bague. Alors ? J'ai perdu assez de temps avec vous, je la veux… *MAINTENANT* !
DOYLE : Tu la veux la bague, sale chien, hein ? (Il sort la bague d'Amarra de sa poche, puis la lançant près d'Angel) Va chercher !
CORDELIA : Très bien. Vous avez la bague, nous on a Angel. Vous allez nous laisser tranquilles, et… et on va s'en aller.
SPIKE : Tu plaisantes ? Tu ne crois pas sérieusement qu'on va vous laisser faire ?
Comme Spike se penche pour ramasser la bague, un crissement de pneus peut être entendu depuis l'extérieur de l'entrepôt.
CORDELIA : Pas vraiment.
DOYLE : Non.
Oz fait entrer son van dans le vieil entrepôt, détruisant la porte en mille morceaux. Comme il arrête son van, il pointe deux arbalètes, depuis la fenêtre côté conducteur, sur Spike, afin de protéger Doyle, Angel et Cordelia.
DOYLE (Libérant Angel de ses chaînes avec Cordy) : Appuies-toi.
OZ : Spike.
Alors que Spike relève la tête pour voir Oz pointer les deux arbalètes dans sa direction, Cordy et Oz soutiennent Angel jusqu'au van dans lequel ils l'aident à monter.
Une fois qu'ils sont à l'intérieur, Oz fait marche arrière, puis s'enfuit dans les rues ensoleillées de la Californie avec ses trois amis.
SPIKE (Cherchant la bague d'Amarra en vain) : Où est la bague ? (Levant les yeux au ciel) Je vous maudits.
Les rues ensoleillées de Los Angeles. Marcus se dirige lentement dans le soleil, sans prendre feu, il porte la bague d'Amarra. Un large sourire illumine son visage.

ACTE 4
Le vieil entrepôt.
SPIKE (Piquant une crise de nerf) : Je le (Balançant la malle par terre) maudits, ce sale chien ! Je fais tout le travail, je fais les recherches, je me bats contre Buffy, (Shootant dans la malle) je fais le voyage jusqu'ici, j'engage un collègue, et qu'est-ce que je récolte ?! Je me fais (Renversant violemment la table sur laquelle sont exposés les instruments de torture) avoir en beauté, voilà ce que je récolte. Eh bien, la conclusion c'est que je ne veux plus d'associés. Désormais, je suis le seul maître à bord. (Déambulant dans l'entrepôt) Je suis… le loup des steppes. Le dernier survivant. Attention, on regarde ! Voici venir l'ami Spike, le plus grand, le plus cruel, le plus… (Spike relève la tête pour voir les trois trous, que Marcus a créés en tirant au revolver, laisser passer les rayons du soleil. Ses cheveux prennent feu) Ahh ! (Il se penche tout en se mettant les mains dans les cheveux afin d'éteindre le feu) (La tête toujours fumante) Tout ce que j'espère, c'est qu'ils s'entretuent.
La plage. Marcus marche le long de la jetée, en plein soleil.
Le van d'Oz.
OZ : Il va s'en sortir ?
DOYLE : Il est encore en vie.
CORDELIA : Ça ne va pas durer. On l'emmène à l'hôpital.
OZ : Lequel ? En général, ils sont tous spécialisés dans les êtres humains.
DOYLE : C'est vrai, c'est trop risqué. Tu as des leçons de secourisme ?
OZ : J'ai quelques bases comme tout le monde, mais je peux improviser. Si on trouve un endroit sombre, je peux essayer de…
ANGEL : Il faut qu'on y retourne !
OZ : Quoi ?!
CORDELIA : Il délire. Ne l'écoute pas.
ANGEL : Demi-tour !
CORDELIA : Qu'est-ce que tu pourras faire ? On est en plein jour, tu n'as pas la bague. A moins que tu ne veuilles jouer le rôle de la torche humaine, c'est de la folie de retourner là-bas.
DOYLE : Elle a raison. Si tu sors, tu vas jouer les toasts en plein soleil. Et tu n'es pas en forme pour affronter un démon.
Angel sort l'ultime tisonnier se trouvant dans son flanc droit.
ANGEL : Ecoutez ! Il dévore des enfants. Oz ! Fais demi-tour. Il doit pas être loin.
Oz fait un demi-tour sur l'une des routes californiennes.
Marcus, qui est toujours sur la jetée, regarde des enfants se trouvant autour d'un marchand de glaces.
MARCUS (Avec un sourire) : Salut, les petits scouts.
Oz conduit jusque sur la jetée pour percuter Marcus de plein fouet et l'envoyer valser sur quelques mètres. Cordy sort vivement du van et se précipite vers les scouts.
CORDELIA (Aux scouts) : Courez, partez très loin d'ici. Vite ! (Comme ils ne se décident pas) Allez !!!! Vous retournez pas !
Doyle passe derrière Oz pour sortir du van, alors que celui-ci est en train de pointer son arbalète sur Marcus. Comme ce dernier se retourne, Oz lui tire une flèche dans la poitrine, à la place du cœur. Marcus retire la flèche comme si de rien n'était, avant de la jeter par terre.
DOYLE : Je vais lui faire la peau.
Le mi-démon et Marcus commencent de se battre. Le vampire a visiblement le dessus sur Doyle, qu'il finit par assommer.
CORDELIA : Doyle !
OZ (A Angel qui se trouve toujours à l'arrière du van) : Tu veux vraiment y aller ?
ANGEL : Ouais.
Oz ouvre la porte arrière du van, permettant ainsi à Angel de sortir. Celui-ci commence de prendre feu alors qu'il se précipite sur Marcus, les faisant chuter tous les deux, par-dessus la balustrade, dans l'océan Pacifique. Oz, Cordelia et Doyle se précipitent jusqu'à la rambarde.
CORDELIA (Regardant par-dessus la balustrade) : Où il est ?
Sous la jetée, dans une zone où ne passent guère les rayons du soleil. Angel et Marcus se relèvent dans les vagues. Ils commencent de se battre, mais heureusement pour Angel qui n'est pas au meilleur de sa forme, Marcus n'est pas un très bon combattant. Ils sont ainsi à forces égales.
MARCUS (Avec son visage vampirique alors qu'Angel le maintien contre l'un des poteaux de la jetée) : Qu'est-ce que tu t'imagines ? Que tu vas me tuer ?
ANGEL : Tu te souviens que je te l'ai promis ?
Ils se battent encore un peu plus.
ANGEL : Tu ne m'as jamais soumis ! Tu as essayé, (Il empale Marcus sur un bout de bois dépassant de l'un des poteaux de la jetée) Tu dois le ressentir comme une torture.
Comme Marcus tente de lui attraper le cou, Angel lui prend le bras, puis lui retire la fameuse bague d'Amarra. Marcus n'étant plus protégée par celle-ci et ayant un bout de bois lui traversant le cœur, finit en poussière dans un cri de douleur.
Angel passe doucement la bague à son majeur, puis sort d'un pas hésitant sous le soleil éclatant de Los Angeles. Il regarde la plage et les divers oiseaux sur celle-ci avec émerveillement.
Cordy, Doyle et Oz le rejoignent à côté de la jetée, sur le sable.
CORDELIA : Tout va bien ?
ANGEL : Ça va. Oui, ça va. Tout se termine bien. Merci.
OZ : C'est rien Angel. C'est terrible ce que t'es blanc.
CORDELIA : Angel, il faut te reposer. On va te ramener.
DOYLE : Laisse-le s'habituer.
Angel se promène au hasard, complètement abasourdi par le soleil, et les enfants jouant sur la plage sans aucune crainte, alors qu'ils font des châteaux de sable.
OZ : C'est incroyable ce qu'il est blanc. C'est vrai, il est pâle comme un mort.
DOYLE : Ouais.
Le sommet d'un gratte-ciel. Angel regarde le soleil se coucher, assis sur le rebord du building, en compagnie de Doyle.
DOYLE : C'était il y a combien de temps ton dernier coucher de soleil ?
ANGEL : Il y a 200 ans environ.
DOYLE : Tu dois avoir des sensations très fortes. Dis-moi cette bague, ça va changer toute ta vie ? C'est très spectaculaire, je sais, mais, je suis en mesure de te promettre que demain, il y en aura un *aussi* beau.
ANGEL : Non, pas pour moi.
DOYLE : Qu'est-ce que tu racontes ? La ville va être détruite par une météorite avant demain soir ? Ou alors… (Angel descend du rebord du gratte-ciel) peut-être… non, c'est trop difficile à dire, je peux pas formuler l'autre hypothèse, non.
ANGEL : Je ne porterai pas cette bague.
DOYLE : C'est ce que je redoutais. T'as vraiment le chic pour voir la vie en noir, on ne te l'a jamais dit ?
ANGEL : Si. (Souriant) Une ou deux fois.
DOYLE : Je voudrais comprendre… Cette bague, c'est ta rédemption, le fameux pardon que tu attends.
ANGEL : Non. Ce n'est qu'une illusion.
DOYLE : Tu as pensé aux conséquences ?
ANGEL : J'y ai pensé. J'ai pensé aux conséquences, j'y ai réfléchi des nuits entières, plus que tu ne l'imagines.
DOYLE : Conclusion, tu refuses la bague parce que ta période d'auto-flagellation n'est pas terminée ? Tu oublies les gens que tu pourrais aider du matin au soir.
ANGEL : Ils n'ont pas besoin de moi. Le monde est fait pour eux, à leur image, à tel point qu'ils n'ont aucune idée de ce qui se passe quand il fait nuit. Ils ne savent rien de tous ceux qui errent, qui deviennent les proies de la mort. Si je reste dans ce monde, j'ai peur d'oublier, d'être aveugle.
DOYLE : En effet, qui pourrait protéger les insomniaques ?
ANGEL : On ne m'a pas ramené à la vie par hasard. Ça me plairait de croire que c'est pour le plaisir, mais je n'arrive pas à m'en convaincre.
Le soleil se couche finalement en dessous de la ligne d'horizon. Angel retire la bague d'Amarra de sa main gauche, la pose sur le rebord du gratte-ciel, prend une pierre, puis brise la bague avec cette dernière en la rabattant violemment sur celle-ci. Une grande vague d'énergie verte se dégage de la bague, à présent, détruite.
DOYLE : Oh, Rachel a appelé, la fille au petit copain violent. (Prenant un papier qu'il avait dans sa poche et le dépliant) Elle dit qu'elle te remercie et qu'elle a réussi à trouver la foi. Et que tu pourras comprendre.
ANGEL : Personnellement, j'ai passé une journée agréable. (Doyle replace le papier dans sa poche) Enfin, à part la partie où j'ai souffert le martyre sous la torture.
DOYLE : Tu as survécu.
ANGEL : J'étais à deux doigts de tout lui dire. (Se dirigeant vers la porte menant à l'escalier) Je n'aurais pas supporté un tisonnier de plus. Je lui aurais donné la bague, ta mère… (Ouvrant la porte pour descendre) enfin, tout ce qu'il voulait. Au fait, ça va ta mère ?