Le Manuscrit

Transcript par Marion pour Buffy VS. Interdiction formelle de recopier.

PROLOGUE :
Wesley est en train de déchiffrer les rouleaux d'Aberjian, tandis qu'Angel lit un livre, et Cordelia un journal.
WESLEY : 'Shanshu'… 'Shanshu'… Ou bien ça pourrait être 'Shushan'.
CORDELIA : Tu essaies encore de comprendre ce mot ? Pourquoi c'est si long ?
WESLEY : Ah, oui, en effet, entre nous, on se le demande. Les prophéties d'Aberjian n'ont été transcrites durant 4000 ans qu'en une douzaine de langues différentes, dont *beaucoup* ne sont pas humaines ! On pourrait dire à un phalangile de me sucer la cervelle. Ça améliorerait peut-être mon modeste rendement.
CORDELIA : C'est qu'il est nerveux quand il traduit.
WESLEY : C'est un mot clé *pivot* sur ce qui est prophétisé pour le vampire avec une âme.
CORDELIA : Dépêches-toi de comprendre ce que dit le parchemin sur Angel. Je veux savoir ce qu'on dit sur *moi*. Est-ce qu'il y a une torride romance dans mon avenir ? Une méga fortune ? Si j'y suis forcée, je suis d'accord *même* pour être célèbre.
WESLEY : C'est un texte sacré ancien, pas un porte bonheur.
Wesley reprend sa loupe et son crayon, puis retourne au déchiffrage du texte.
CORDELIA : Personne n'aime mon humour.
ANGEL : (Sans relever le nez de son livre) Moi, ça m'a fait rire.
CORDELIA : Oui ?
Zoom sur un panneau directionnel se trouvant à l'extérieur de l'immeuble, où habite et travaille Angel, pour indiquer les numéros où se trouvent les diverses sociétés, dont Angel Investigations, qui se trouve au numéro 103.
Quelqu'un vêtu d'une cape entre dans l'immeuble.
CORDELIA : Dites voir ? Vous vous rappelez l'avocat qui voulait tellement partir de chez Wolfram & Hart ?
ANGEL : Lindsey ?
CORDELIA : Ils l'ont promu récemment. (Tournant le journal de sorte à montrer l'article à Angel et Wesley) Il est associé maintenant.
WESLEY : Après ce que tu as fait pour lui. Il a vendu son âme pour une trentaine de pièces d'argent.
CORDELIA : En fait, il l'a vendue pour un salaire à *six* chiffres avec une part sur les bénéfices.
WESLEY : Je suis extrêmement déçu. Il avait l'occasion de changer.
ANGEL : Il l'a ratée. (Il reprend sa lecture)
Soudain, Angel se glace, puis lève les yeux.
WESLEY : (Remarquant la réaction d'Angel) Quoi ?
ANGEL : Il est un peu tard pour les visites.
Angel se lève, puis se rend dans le hall. Cordy et Wesley le suivent.
La personne couverte de la cape est vue de dos. Angel lui donne une légère tape sur l'épaule avec sa hache, la personne laisse échapper un cri.
ANGEL : M. Nabbit ?
CORDELIA : David ?
NABBIT : Oh ouais ! Oh, le Cœur… le cœur bat trop vite.
ANGEL : Non, non, je ne voulais pas…
NABBIT : Non, j'ai… j'ai jamais eu aussi peur. On pourrait la refaire ?
WESLEY : Vous voulez… notre aide, je suppose ?
NABBIT : Moi ? Non. Je suis là pour passer le temps. J'ai séché mon conseil d'administration pour faire un jeu de rôle. (Gai comme un pinson) Je suis le Maître ! Chouette ma cape, hein ?
CORDELIA : Eblouissante.
NABBIT : Merci. Vous voulez jouer ? (Regardant le bureau se trouvant derrière Angel) Oh, mais… Oh, la, la ! (Il entre dans le bureau suivi du trio) C'est la pièce où ça se passe ? Un désespéré, il souffre. Il n'a plus personne vers qui aller. (Angel pose la hache sur les classeurs à rangement dans l'entrée) C'est pour ça qu'il vient. Il boit de ce café. Il s'assied sur ce canapé. (Il s'assied) Il a une bande de monstres assoiffés de sang à ses trousses. (Cordy, Wesley, et Angel le regardent sans rien dire) Moi, qu'est-ce que j'ai fait aujourd'hui ? J'ai mis au point une messagerie numérique, gagné quelques millions de dollars. (Le trio le regarde toujours en silence) Bon d'accord, plusieurs. Ça change quoi, franchement ?
CORDELIA : On s'habille plus au dépôt-vente ?
NABBIT : Alors que… alors que vous autres, vous avez… des vies si… si pleines, si riches, si excitantes… à combattre les démons ! A n'importe quel moment, un démon peut franchir votre porte ! (Tous trois se tournent vers la porte, puis de nouveau vers M. Nabbit) (Après un silence) Vous en avez vu des sympas dans le coin ?
Deux moines sont en train de faire une incantation, tout en traçant un cercle avec une poudre blanche entre quelques arbres.
MOINES : (Récitant ensemble l'incantation d'un ton monocorde) Cette terre sainte est prête à le recevoir. Son moment est venu car comme il est écrit, lui qui est pures ténèbres, obscurité, sortira dans la lumière.
Le sol commence de trembler. Comme une explosion se produit, de hautes flammes dessinent le cercle. Une figure apparaît au milieu de celles-ci. Il s'agit d'un démon portant une cape, et un masque couleur bronze. Il sort du cercle, et passant entre les deux moines, s'approche de Lindsey, Lilah et Holland. Le trio d'avocats l'attend devant le building de Wolfram & Hart.
HOLLAND : Bienvenue chez Wolfram & Hart. J'espère que vous avez fait bon voyage.
Le démon passe à côté d'eux sans proférer la moindre parole. Les moines, et les trois avocats le suivent dans les bâtiments de la société.

GENERIQUE

ACTE 1
Angel, Cordelia et Wesley se tiennent toujours, silencieux, en face de David Nabbit, qui est, quant à lui, toujours assis sur le canapé.
NABBIT : Vous, vous trois… Ah… Vous… vous ne savez jamais ce qui va se passer, c'est vrai. Ça c'est… (Il se lève brusquement) J'étais content de vous voir.
ANGEL : (Alors que M. Nabbit s'en va) Nous aussi.
CORDELIA : C'était sympa.
WESLEY : Repassez un de ces jours.
NABBIT : Oui, à bientôt !
WESLEY : (Après un silence) Ça y est. Je viens de comprendre.
CORDELIA : Que c'est un type richissime qui s'ennuie à mourir ? Que la vie est trop nulle ?
WESLEY : Non. Le mot sur le rouleau.
Il entre dans le bureau d'Angel, suivi de près par celui-ci et Cordy.
CORDELIA : Le truc du 'chat-chien' là ?
WESLEY : 'Shanshu'.
Angel s'assied, et reprend sa lecture.
WESLEY : S'il ne vient pas du Phygian, mais qu'il descend au contraire des anciens Magyars, sa racine serait plutôt 'phyna' ou 'guerrienne'. Et la signification de ce mot est…
CORDELIA : Quoi ? On attend !
WESLEY : (Regardant toujours son livre) La mort.
CORDELIA : Mais, le parchemin concerne bien le vampire qui a une âme. (Wesley la regarde, puis tous deux se tournent vers Angel, qui continue de lire comme si de rien n'était) Angel va mourir ?
ANGEL : (Levant les yeux) Oh. Et quoi d'autre ?
CORDELIA : On peut dire qu'il le prend bien. (Avec un large sourire) L'instant est bien choisi pour parler de mon augmentation ?
WESLEY : Ça arrivera dans bien des années, après de nombreuses batailles.
CORDELIA : Qu'on m'augmentera ?
WESLEY : Les prophéties apocalyptiques ne sont pas une science. Elles sont souvent à côté de la plaque, alors… aucune… raison de s'inquiéter.
ANGEL : (Ne levant jamais les yeux de son livre) Mmm.
WESLEY : D'ailleurs, tu as l'air très détaché. Tu ne te sens même pas concerné ?
Angel regarde Wesley puis Cordelia. Il se lève précipitamment pour la rattraper comme elle a une vision. Il s'agit d'une femme se faisant attaquer par un démon.
CORDELIA : Mal ! Un cachet !
WESLEY : Un démon prend des cachets, il a mal.
CORDELIA : Donne-moi un cachet !
WESLEY : Oh.
ANGEL : Détends-toi Cordelia.
CORDELIA : Une femme. A en juger par le sac en plastique sur sa tête, une sans-abri, je suppose. Elle affronte un démon poisseux.
ANGEL : Où ça ?
CORDELIA : Il y avait une atroce puanteur. C'est sûrement le démon poisseux. Beurk ! Il sévit derrière l'usine de retraitement à El Segundo.
ANGEL : (Prenant sa veste en triple vitesse) J'connais !
WESLEY : Tu as besoin…
ANGEL : Non, reste ! Occupe-toi d'elle !
CORDELIA : Y'en a *marre* de souffrir de ces saletés de visions d'horreur !
WESLEY : (Lui donnant quelques cachets) Tiens.
CORDELIA : Merci. Si je tombe sur les Puissances Supérieures, je leurs balance un magnifique pain dans le ventre ! (Wesley essaye de réprimer un sourire) Tu crois qu'elles ont un ventre ?
Wolfram et Hart.
VOCAH : Vous avez perdu le rouleau d'Aberjian ?
HOLLAND : Le manuscrit a été volé dans notre coffre.
VOCAH : La résurrection ne peut se faire sans le rouleau.
LILAH : Nous en avons conscience.
LINDSEY : (S'approchant du Vocah de quelques pas) J'ai commis une énorme erreur. Je veux la réparer.
VOCAH : (Se retournant vers lui) Vous ne ferez rien. Je vais récupérer le rouleau moi-même. Qui l'a volé ?
HOLLAND : Angel.
VOCAH : Angel ! On m'a convoqué pour la résurrection. Le seul rite qui aurait ramené cette créature enfin vers nous, qui devait l'arracher aux Puissances d'en Haut… et c'est *lui* qui a le rouleau.
LILAH : Nous sommes conscients de l'ironie de la situation.
VOCAH : Il est en possession des Prophéties. Sa dévotion aux Puissances Supérieures est absolue.
LILAH : Il est certain qu'il n'a pas pu étudier le texte en entier.
VOCAH : Non, et il ne le pourra pas. Toutes les voix d'accès aux Puissances Supérieures seront fermées pour lui, et le rouleau de parchemin nous reviendra.
LINDSEY : Pouvons-nous vous aider ?
VOCAH : Non, je n'ai besoin de personne.
Vocah et les deux moines quittent la pièce.
HOLLAND : (Haussant les épaules) Eh bien, la discussion est close.
Deux officiers de police regardent une voiture de police venir dans leur direction, gyrophare et sirène enclenchés. Kate Lockley sort de la voiture.
PREMIER OFFICIER : Tiens, je t'avais dit qu'elle viendrait. Elle guette les appels des cinglés à la radio.
DEUXIEME OFFICIER : T'es sûr qu'elle branche pas sa radio sur son propre cerveau ?
Kate les rejoint.
PREMIER OFFICIER : Lieutenant. Selon le rapport, on aurait entendu des, je cite, "De drôles de plaintes, et des hurlements inhumains".
DEUXIEME OFFICIER : L'appel faisait état d'une espèce de chose visqueuse qui enlevait une pauvre vieille.
KATE : Je sais, j'ai entendu. Restez-là.
Elle se dirige vers la sombre allée.
PREMIER OFFICIER : Vous voulez pas qu'on vous file un petit coup de main ?
DEUXIEME OFFICIER : Ou alors, une camisole ?
Kate ralentit le pas, puis se retourne vers eux, avant de reprendre son chemin, sans mots dire.
Elle entend les gémissements d'une femme, ainsi qu'un homme en train de parler. Elle pose la main sur son arme.
ANGEL : Détendez-vous, c'est fini, tout va bien. Vous n'avez rien. Vous êtes sous le choc.
Angel et une femme sans abri arrivent dans l'allée.
VIEILLE FEMME : Vous voyez, dès qu'on a le dos tourné, ils viennent vous prendre. Ils sont malins.
ANGEL : C'est fini. Vous ne craignez plus rien.
VIEILLE FEMME : Oui, il a son compte. Vous l'avez mis en morceaux. (Kate retire sa main de sur son arme, puis croise les bras devant elle comme ils viennent dans sa direction) Il m'a sauvée. Un de leurs espions a failli m'emmener. Et puis au fait… j'en ai marre que le service de l'hygiène soit après moi comme ça.
La vieille femme passé à côté de Kate et continue son chemin tandis qu'Angel s'arrête à côté d'elle.
ANGEL : Bonsoir.
KATE : C'était quoi ?
ANGEL : Il ne fera plus de mal à personne.
KATE : Qu'est-ce que c'était ?
ANGEL : Un démon poisseux.
KATE : Génial. Je vois que cette ville a tout ce qu'il faut. Démons, sorciers, (Indiquant Angel) vampires…
ANGEL : Ecoutes, je sais que ce n'est pas facile pour toi. C'est normal. Il est très dur d'affronter une telle réalité. Mais il faut peut-être penser que…
Kate commence de rire.
KATE : (Sarcastique) Désolée. C'est… c'est parce que toi, tu n'es même pas un être humain, mais tu me fais la morale. C'est assez cocasse, non ? La réalité, je l'affronte. Et que mes collègues se moquent de moi, je m'en fiche. Ils peuvent penser ce qu'ils veulent. Ce qui compte désormais, c'est débarrasser la ville de ton espèce.
ANGEL : Mon espèce.
KATE : Oui, ton espèce. Celle qui a tué mon père. Tu croyais que j'avais oublié, peut-être ? Non, je n'oublie rien du tout.
Kate se retourne, puis s'en va par où elle est arrivée. Angel la regarde un moment, puis se tourne et s'en va à son tour.
Le lendemain. Wesley est assis au bureau d'Angel qui est couvert de papiers et de livres divers. Il ferme le volume qu'il a en face de lui.
WESLEY : La mort. (Il se lève puis sort du bureau d'Angel pour rejoindre Cordelia dans la pièce voisine. Il s'assied en face d'elle) Toutes les sources disent la même chose. (Il retire ses lunettes, puis se frotte les yeux)
CORDELIA : (Ecrivant une liste) Bon, ce n'est qu'une prophétie. Si encore, cela venait d'un esprit de l'au-delà.
WESLEY : Justement, une prophétie s'est ça, Cordelia.
CORDELIA : Bon, d'accord. Oui, mais, Angel, la mort, (Wesley remet ses lunettes) il l'affronte tout le temps. Comme… comme un type normal affronte… un vol au vent, une part de frites. C'est quelque chose qu'il affronte chaque jour. Genre… le déjeuner. T'as as faim ?
Elle se lève pour prendre un beignet à la confiture.
WESLEY : Le fait qu'on lui ait prédit qu'il *mourrait*, ce qui est inquiétant, l'est d'autant plus qu'il n'a pas eu l'air de prendre la chose au sérieux.
CORDELIA : (Revenant à son bureau) Pourquoi ? Parce qu'il ne s'est pas mis à hurler comme une fille, comme certains l'auraient fait ? (Se rasseyant) Angel est cool.
WESLEY : Angel est handicapé. Si ça ne l'ennuie pas de mourir, c'est que… il n'attend rien de la vie, tu vois ? Ce sont nos désirs qui font de nous des êtres humains.
CORDELIA : (Mangeant son beignet) Angel est presque humain. (Elle se lèche les doigts) Il a une âme.
Cordy se relève pour se servir une tasse de café.
WESLEY : Sans aucun doute... mais, il ne fait pas partie du monde. (Il se lève) Il y est étranger, il ne peut pas en faire partie.
CORDELIA : (Se versant du café dans sa tasse) Parce qu'il n'a pas envie d'un truc précis ? C'est grotesque. (Wesley lui prend son beignet) Hé ! Rend-moi ça !
WESLEY : Qu'est-ce qui nous relie à la vie ?
CORDELIA : Pour l'instant ? C'est mon envie de beignet.
WESLEY : Ce qui nous fait exister, c'est simplement qu'on fait partie de la vie. On est, on vit, on évolue… on change. Mais Angel…
CORDELIA : (Baissant les yeux) N'a aucune chance de changer. (Wesley mange un bout du beignet de Cordy) Hé ! (Elle se prend un autre beignet) Alors, ce que tu essaies d'expliquer, (Elle retourne derrière son bureau) c'est que Angel n'attend rien, qu'il n'a aucun espoir, qu'il va continuer *éternellement* à vivre de cette manière, sans évoluer, toujours coupé du monde ?
WESLEY : Oui.
CORDELIA : Bah, ça c'est nul ! Il faut l'aider. Il faut absolument l'aider.
WESLEY : Je ne sais pas s'il y a un moyen.
CORDELIA : (Elle pose le beignet sur son bureau, puis souffle) C'est quoi cette histoire ?! (Elle se rapproche de Wesley) Tu nous as cassé les pieds avec ton parchemin qui sent le renfermé (Elle met son doigt sur le torse de Wesley, celui-ci recule) et maintenant tu dis qu'il n'y a rien à faire ?
WESLEY : Angel est ce qu'il est.
CORDELIA : Il est Angel. Il a du cœur. Il aide les désespérés et maintenant, lui aussi, il est devenu comme eux. Il va falloir qu'il se mette à en vouloir des choses ! Il va vouloir qu'il le veuille ou non !
Angel sort de l'ascenseur comme Wesley et Cordy viennent l'accueillir.
ANGEL : Bonjour.
CORDELIA : (Gaiement) Bonjour ! Tu veux un bon café ?
ANGEL : Non, merci. (Il prend un livre qu'il ouvre et commence de lire)
CORDELIA : Et un beignet doré ? Au chocolat…
ANGEL : (Feuilletant le livre tout en allant s'asseoir) Non.
CORDELIA : A la crème ?
ANGEL : (Il s'arrête en chemin, puis commence de sourire, comme il relève le nez de son livre pour la regarder) Non. Je n'ai envie de rien. (Cordelia émet un petit couinement en regardant Wesley qui se tient derrière elle) Est-ce que je peux savoir ce qui se passe ?
WESLEY : On venait de discuter et de constater que tu ne désires… tu ne veux jamais rien.
CORDELIA : Tu es coupé de la vie. Je vais trouver le moyen d'y remédier.
ANGEL : C'est gentil.
CORDELIA : On va commencer petit et simple. Tu voudrais un chat ? Un bébé ? (Angel la regarde de marbre) D'accord. Euh… Un ficus ? Ça demande peu d'entretien. Un vélo ?
WESLEY : Il faut que j'y aille.
ANGEL : Où est-ce que tu vas ?
WESLEY : Dans une librairie de livres rares. (Il enfile sa veste) Je voudrais des références… pour traduire… la prophétie. Il vaut mieux pas que je garde le rouleau de parchemin sur moi.
ANGEL : Je vais l'enfermer dans l'armoire avec les armes.
WESLEY : Angel… J'espère me tromper là-dessus mais, à mon avis, il est temps de consulter les Oracles.
ANGEL : Inutile que je consulte l'Oracle à mon sujet.
WESLEY : Tu dois y réfléchir.
Wesley s'en va.
CORDELIA : (Sur le ton de la confidence) Les Oracles. Sortir en douce. Ça peut être drôle.
Angel se tourne, et reprend l'ascenseur.
La chambre des Oracles.
FEMME ORACLE : Comment oses-tu ? C'est un sacrilège que ta présence.
HOMME ORACLE : Tu violes une enceinte sacrée.
FEMME ORACLE : Oui, nous n'apprécions pas d'être convoqués par un être démoniaque…
HOMME ORACLE : … qui vient pour satisfaire une lubie.
VOCAH : (S'approchant d'eux) Je ne suis pas là par simple lubie.
FEMME ORACLE : Nous ne conseillons pas ceux de ton espèce. Les Puissances de l'Enfer sont rejetées de ce lieu sacré. Qui t'a autorisé à entrer ?
VOCAH : L'Ordre Ancien passe et trépasse. Un Ordre nouveau le remplace. Celui qui le premier était devient le dernier et le mort, enfin, ressuscite.
FEMME ORACLE : Oui, et celui qui a forcé la porte devra repartir.
Vocah passe une main dans son dos.
HOMME ORACLE : Nous ne dirons plus un mot.
Une faux magique apparaît dans la main de Vocah.
VOCAH : Oui. J'en suis sûr.

ACTE 2
Cordy se balade dans un marché à ciel ouvert. Un jeune homme joue de la guitare et chante à côté d'un stand où sont vendus des jouets. Cordy passe à côté de lui. Elle s'approche d'un stand où sont vendues des casquettes. Elle en prend une jaune dans les mains, puis sourit en la regardant. Elle la repose, puis continue son chemin. A côté, se trouve un stand de peinture. Elle prend l'une des boîtes de peinture.
FEMME : Vous peignez ?
CORDELIA : Oh, non. (Elle repose la boîte) Je cherche quelque chose pour un ami à moi. Je voudrais bien trouver de quoi l'occuper. Il s'intéresse à rien, ça m'ennuie.
FEMME : C'est parfait. On dit que c'est la meilleure thérapie pour ça.
CORDELIA : Ah oui ?
FEMME : À l'hôpital, c'est une méthode très courante. On fait peindre les patients, ils travaillent la terre glaise. Ça les aide à se remettre dans le réel.
CORDELIA : Oh, c'est pas qu'il soit dingue. Il est… différent.
FEMME : Il déprime ?
CORDELIA : Il s'habille qu'en noir ou presque. C'est combien ces pastels ?
FEMME : Oh, il y a une offre spéciale. C'est un lot. Vous avez la grande boîte, un carnet à dessins grand format, et un chevalet pliant…
Sa voix diminue comme la camera se dirige vers la foule présente au marché, pour montrer Vocah. Le démon se trouve dans la foule.
La femme donne deux larges sacs à Cordelia.
FEMME : Je pense qu'il aura tout ce qu'il lui faut, et plus. J'ai fait ma journée, merci.
CORDELIA : Je suis ravie, merci.
FEMME : Ça doit être un ami très cher.
CORDELIA : Ouais. C'est sûr.
FEMME : Au revoir.
CORDELIA : Au revoir.
Comme Cordy s'éloigne du stand de peinture, Vocah passe à côté d'elle, lui frôlant sa main contre la sienne. Cordelia regarde autour d'elle mais elle ne voit rien. Elle reprend son chemin, quand tout à coup, une vision la frappe. Elle met les mains sur ses tempes pour calmer la douleur qu'elle ressent. Les gens la regardent tous. Elle sort son téléphone portable, mais avant qu'elle ne puisse composer le numéro, elle est frappée par une nouvelle vision encore bien plus douloureuse. Celle-ci ne se termine pas, en effet, elle enchaîne sur une autre vision, puis une autre et encore une autre. N'y tenant plus, et hurlant de douleur, elle s'effondre sur le sol. La jeune femme tenant le stand de peinture la rejoint, et s'agenouille à ses côtés.
JEUNE FEMME : Appelez une ambulance, les pompiers, des secours, aidez-moi.
Angel Investigations. Nuit. Vocah s'introduit dans le bureau d'Angel Investigations.
Angel descend les marches de son appartement en regardant le parchemin. Il enroule le rouleau, quand il arrive devant le meuble contenant les armes, puis il le range dans son étui, avant de le placer dans le meuble qu'il ferme à clé. Il s'éloigne de celui-ci, puis tout à coup, il s'arrête. Il a senti quelque chose. Il fait demi-tour et retourne vers le meuble quand le téléphone sonne.
ANGEL : (Il décroche le combiné) Allô ? Et alors, c'est grave ? Je suis son employeur. Non, elle n'a pas de famille, ici. Qu'est-ce qui se passe ? J'arrive tout de suite.
Il raccroche le téléphone en triple vitesse, puis sort tout aussi rapidement de l'appartement, prenant son manteau au passage.
Vocah entre dans la pièce qu'Angel vient tout juste de quitter. Il fracture le meuble contenant les armes, puis y prend le parchemin. Une fois qu'il a le rouleau en sa possession, il y place un autre objet. Finalement, il referme le meuble, puis s'en va.
Angel arrive en courant au poste de l'infirmière de garde.
ANGEL : Je cherche Cordelia Chase !
INFIRMIERE : Euh… Elle est… Le médecin est avec elle, asseyez-vous, on vous appellera. (Angel entend Cordelia crier. Il part en courant) Attendez ! N'y allez pas, les neurologues s'occupent d'elle !
Cordelia est en train de convulser sur le lit.
MEDECIN : Donnez-lui un comprimé d'Ativan.
Angel entre dans la chambre.
MEDECIN : Hé ! Vous n'avez pas le droit d'entrer !
ANGEL : Qu'est-ce qui se passe ?
MEDECIN : Vous êtes de la famille ?
ANGEL : (Se dirigeant vers Cordy) Oui !
MEDECIN : On l'a amenée ici il y a quelques heures. On ne sait pas ce qu'il s'est passé.
Nous avons un extrait des visions de Cordelia.
MEDECIN : Elle a déjà eu des problèmes mentaux ?
ANGEL : (Essayant de retenir Cordy) Non.
MEDECIN : Elle prend de la drogue ?
ANGEL : Non.
MEDECIN : Elle fait un épisode de psychose. On lui a fait un scanner, elle n'a aucune lésion organique, mais on n'arrive pas à la calmer.
ANGEL : Cordelia, tu m'entends ? Ecoute-moi ! Cordelia ! (D'autres visions) Cordelia !
MEDECIN : Nous allons essayer d'y faire un traitement médicamenteux. Elle a des allergies ?
ANGEL : Non, je ne crois pas. Mais, ça ne servira à rien.
MEDECIN : Il faudra bien, pourtant. Je vous préviens que si nous ne trouvons pas un moyen d'enrayer la crise…
Angel regarde Cordy qui s'agite dans tous les sens, le médecin, puis de nouveau Cordy.
Wesley entre dans le bureau tout en portant des livres. Il descend l'escalier et entre dans l'appartement d'Angel. Quand il arrive dans le salon, il voit que le meuble contenant les armes a été fracturé. Il pose les livres, puis ouvre doucement le meuble, avant de commencer à reculer.
Angel se gare dans la rue se trouvant en face de son appartement. Il sort de voiture, puis alors qu'il se trouve à mi-chemin entre sa décapotable et son appart, une explosion se produit, qui le projette dans les airs. Il atterrit comme une masse sur le bitume. Les voitures garées devant l'immeuble ont explosé dans la déflagration. Les alarmes de celles-ci peuvent être entendues tout le long de la rue.

ACTE 3
Angel se précipite dans l'appartement en flammes.
ANGEL : Wesley ! Wesley ! Wesley ! Wesley ! Wesley !
Comme il avance dans l'appartement, il voit Wesley étendu sur les marches menant à l'étage du dessus. Il prend le pouls de son ami.
ANGEL : Wesley. Wesley.
Il prend Wesley par-dessus son épaule, et sort.
Les camions des pompiers sont en face du building. Wesley, qui porte un masque à oxygène et est étendu sur un brancard, est emmené dans une ambulance. Angel suit les ambulanciers et Wesley de très près. Il regarde son ami comme ils le mettent dans l'ambulance et prennent le chemin le l'hôpital. Angel s'apprête à prendre sa voiture pour les suivre quand Kate arrive.
KATE : On ne s'ennuie jamais quand tu es dans les parages.
ANGEL : Je suis pressé.
KATE : Où est-ce que tu vas ? Tu es le témoin capital d'un attentat criminel. Tu ne vas pas t'en aller.
ANGEL : Tu veux m'en empêcher ?
KATE : C'est peu la franche amitié entre toi et moi. J'en ai marre. Je suis *écœurée* de ton attitude. Tu oublies qu'il y a des lois !
ANGEL : Ça ne compte pas la loi. Il y a plus important. Il y a la vie. Je suis navré pour ton père, mais ce n'est pas moi qui l'ai tué. Et moi aussi, j'en ai assez que tu me reproches tes propres échecs et tes erreurs ! Tu cherches un ennemi ? Alors, essayes-moi.
Angel passe à côté d'elle, exaspéré, et se dirige vers sa voiture, tandis qu'elle le regarde.
Une infirmière est en train de faire un électrochoc à l'un de ses patients.
INFIRMIERE : Attention ! C'est bon, le cœur est reparti.
La camera se dirige vers un autre lit. Wesley est étendu sur celui-ci. Il est inconscient et légèrement brûlé au visage. Son cœur, qui est relié à un moniteur, bat régulièrement.
Angel, qui se trouve à ses côtés, le regarde. Après un moment, il se tourne et prend les marches. Il se dirige lentement dans une autre aile de l'hôpital, celle où se trouve Cordy. Il semble complètement abattu. L'infirmière de garde le regarde passer, de la compassion se lisant dans son regard.
Cordelia, qui est mise sous sédatifs, n'est absolument plus agitée, mais continue, cependant, d'avoir ses affreuses visions les unes après les autres.
Angel s'approche d'elle, et lui prend la main tout en se penchant sur le lit.
ANGEL : Cordelia. Je vais te sortir de là. Je te le promets. Je vais te ramener dans le monde. J'ai besoin de toi.
Il regarde la main de celle-ci comme il la lâche, et aperçoit alors un symbole noir sur sa paume de main.
Angel tient un morceau de papier sur lequel est dessiné le symbole se trouvant sur la main de Cordy. Il commence de réciter l'incantation pour entrer dans la chambre des Oracles.
ANGEL : Je viens devant les Oracles demander conseil et assistance. J'implore l'accès vers les sages.
La 'porte' s'ouvre dans un éclair de lumière aveuglante.
Angel entre en vacillant dans la chambre des Oracles, et ce tout en clignant des yeux. Une fois que sa vue s'est remise de la lumière aveuglante, il voit les Oracles, étendus sur le sol, morts. La faux du Vocah est toujours enfoncée dans le dos de la femme.
Le fantôme de celle-ci apparaît à ses côtés.
FEMME ORACLE : C'est malheureux. Le destin est imprévisible. Ceux de l'Enfer violent nos temples, maintenant.
ANGEL : Pouvez-vous m'aider ?
FEMME ORACLE : Je n'ai droit qu'à un instant. Je n'ai plus guère de forces. Je suis morte et je suis glacée.
ANGEL : Mais, mon amie, celle qui a des visions…
FEMME ORACLE : … est en danger. C'est la marque de celui qui a fait ça.
ANGEL : Qui ? Qui a fait ça ?
FEMME ORACLE : Vocah. Combattant des forces du mal. Il veut t'affaiblir. Il a ouvert son esprit à tous ceux qui souffrent, à tous les martyrs de la terre. Son calvaire lui sera fatal.
ANGEL : Qu'est-ce que je dois faire ?
FEMME ORACLE : C'est le parchemin sacré d'Aberjian qui la sauvera. Il est en la possession de Vocah pour l'instant.
ANGEL : (Comme son image s'efface) Non, revenez.
FEMME ORACLE : Trouve le rouleau. Les paroles d'Anatole ont seul le pouvoir d'effacer la marque et sauver l'infortunée.
ANGEL : Dites-moi où le trouver. Il paiera pour cet acte odieux.
FEMME ORACLE : Il vient pour la renaissance.
ANGEL : La renaissance ?
FEMME ORACLE : Oui, et comme beaucoup de ses semblables, il se cache derrière la loi. Combats-le.
Elle disparaît.
ANGEL : Je le ferais.
Angel prend la faux se trouvant dans le cadavre de la femme Oracle, et sort de la chambre.
Un restaurant italien de Los Angeles, extérieur, de nuit.
Gunn et quelques uns de ses potes sont en train de charger leur camionnette de cartons remplis de vivres.
GUNN : Super ! Y'a plein d'affamés qui vont te bénir. Tu fais le boulot du Seigneur. Si Dieu était serveur, je peux te garantir qu'il aurait ta tête. Allez, amènes vieux. Faites gaffe ! On a de la visite !
Une voiture approche d'eux à vive allure, les pneus de celle-ci crissant sur le bitume. Gunn et son gang se saisissent de leurs armes. La décapotable d'Angel s'arrête à côté d'eux.
GUNN : Baissez vos armes. J'connais ce cinglé. (Il saute de sa camionnette pour aller à la rencontre d'Angel) Une bonne trouille, ça fait pas de mal. Qu'est-ce que t'as sous le capot ?
ANGEL : J'ai besoin que tu m'aides.
GUNN : Je me doutais bien que t'étais pas venu ici juste pour prendre de mes nouvelles. Au fait, moi j'ai une pêche d'enfer. Dis donc t'as assez de fer ? J'te trouve un peu pâle. Ça va, c'est une tradition chez les humains de faire de l'humour avec une personne qui t'a rendu service. Alors, marre-toi, s'il te plaît.
ANGEL : Tu vas m'en rendre un bientôt.
GUNN : S'il faut zigouiller un vampire avec des avocats pourris, ça me botte. Comme ça, je joins l'utile à l'agréable.
ANGEL : Mes associés sont à l'hôpital Saint Matthieu. Un aux soins intensifs, l'autre en neuropsychiatrie. Il faut les protéger pendant que je pourchasse celui qui les y a mis.
GUNN : Il viendra à l'hôpital lui-même ou il enverra un copain ?
ANGEL : Qu'il vienne ou pas, il ne les touchera pas. Ils sont ma famille, tu comprends ?
GUNN : (Hochant la tête) J'ai reçu le message.
L'un des cimetières de Los Angeles, une crypte. Cinq vampires sont enchaînés à une cage se trouvant en plein milieu d'une étoile à cinq branches, peinte sur le sol. Les deux moines entrent dans la pièce, suivis de Vocah.
MOINES : Nous avons préparé un lieu sacré dans les ténèbres et nous l'avons oint comme il faut. Nous avons pris le sang des vivants et rassemblé les morts-vivants.
VOCAH : Car comme il est écrit, ils lui prépareront la voie et les portes de l'enfer s'ouvriront. Et celui du monde d'en haut devra trembler (la terre commence de trembler) car celui du monde d'en bas s'élèvera. Et le monde connaîtra la bête… et la bête connaîtra le monde.

ACTE 4
Un groupe de personnes descend les quelques marches se trouvant devant chez Wolfram et Hart.
LILAH : (Consultant sa montre) On va arriver bien tard.
HOLLAND : Il ne faut jamais être à l'heure pour les rituels. Les sacrifices, les prières, les chants… c'est… mortel.
Angel les épie depuis un mur de briques. Lindsey ordonne à deux hommes de les suivre.
LINDSEY : Vous venez avec nous.
HOLLAND : (À Lindsey) Vous avez pris toutes les précautions ?
LINDSEY : Oui, monsieur.
HOLLAND : Tous nos partenaires attendent beaucoup de cette affaire, Lindsey. Il ne faut pas les décevoir.
LINDSEY : Pas question.
Holland monte dans la Limousine. Lilah se tourne vers Lindsey.
LILAH : (À Lindsey) Je me rappelle quand Robert Price a déçu nos partenaires. Ils lui ont fait manger son foie. (La Limousine démarre) Qu'est-ce qui me fait penser à ça ?
Elle monte en voiture. Après un moment, Lindsey suit ses deux collègues à l'arrière de la Limousine. Angel les regarde partir, puis monte en voiture pour suivre le camion de déménagement accompagnant les avocats.
Vocah continue le rituel, marchant doucement d'une pointe à l'autre de l'étoile à cinq branches.
VOCAH : Voyez, cinq n'ont pas de souffle.
MOINES : Et pourtant ils vivent.
VOCAH : Pour cinq, le temps ne passe plus.
MOINES : Et pourtant ils vivent.
Les avocats de Wolfram et Hart entrent dans la crypte.
VOCAH : Voit cinq dont l'âme est perdue.
MOINES : Et pourtant ils vivent.
HOLLAND : (À Lilah) Ils n'ont même pas récité le latin.
VOCAH : Pour cinq, il n'y a plus de soleil.
MOINES : Et pourtant ils vivent.
Vocah lève la tête, puis pose le parchemin sur la cage avant de s'avancer de quelques pas vers l'escalier menant au fond de la crypte.
LILAH : Qu'est-ce qu'il a ?
HOLLAND : Je n'en sais rien.
Vocah produit une autre faux dans sa main. Un instant plus tard, Angel enfonce la fenêtre se trouvant an haut des marches. Tous deux commencent une bataille avec leurs faux respectives.
HOLLAND : Lindsey ?
Lindsey regarde la bataille se déroulant entre Vocah et Angel, puis il s'avance de quelques pas pour prendre le parchemin se trouvant sur la cage.
LINDSEY : Morts sont les cinq. (Comme les moines ne réagissent pas) Allez !!!
MOINES : Et pourtant ils vivent.
LINDSEY : (En latin) Et les cinq seront sacrifiés… et celui qui est mort vivra…
HOLLAND : (A Lilah) Que les transporteurs viennent.
LILAH : Oui, monsieur.
LINDSEY : (En latin) Tout comme la vie et la mort ne sont pas deux choses, mais une… Dans l'ombre se trouve la lumière, et dans la lumière se trouve l'ombre. Lève-toi ! Lève-toi ! Lève-toi !
Les cinq vampires deviennent squelettes puis poussière comme la terre tremble. Puis, tout à coup se produit un tourbillon qui commence de tourner autour de la cage, aspirant la poussière à l'intérieur de celle-ci. Soudain, un rayon de lumière aveuglante s'échappe de la cage, il s'agit d'un flux d'énergie. Celui-ci est si puissant qu'il projette Lindsey violemment contre le mur. L'avocat atterrit inconscient par terre.
Angel et Vocah continuent de se battre comme si de rien n'était. Les transporteurs entrent promptement dans la crypte.
HOLLAND : Vite, on s'en va.
Les transporteurs sortent la cage de la crypte. Holland jette un dernier coup d'œil à Lindsey, qui est toujours étendu inconscient sur le sol, avant de suivre les autres en dehors de la crypte.
Angel et Vocah se battent encore comme Lindsey revient doucement à lui. Il a toujours le rouleau d'Aberjian en main.
Angel, qui parvient finalement à faire lâcher la faux magique à Vocah, le coince contre le mur. Il fait tomber le masque du démon, révélant ainsi le véritable visage de celui-ci. Sa figure est en fait recouverte de vers grouillant dans tous les sens.
ANGEL : Très joli sourire.
Angel lui fend le crâne avec la faux.
Derrière lui, Lindsey, qui s'est remis sur pieds, se saisit d'une croix qu'il brandit dans la direction du vampire. Angel s'approche doucement de l'avocat, la faux ensanglantée dans la main droite.
ANGEL : Lindsey, le manuscrit.
LINDSEY : Tu ne l'auras jamais. Il nous appartient.
ANGEL : Nous ? Tu as mis ta foi en Wolfram et Hart ?
LINDSEY : Il fallait bien choisir.
ANGEL : Et toi, tu as choisi.
LINDSEY : Ouais. J'ai eu une crise. J'ai douté, et je te remercie pour ton aide, mais… je vois clair. Je suis plus lucide qu'avant.
ANGEL : Tu ne vois rien du tout. Tu as tout faux, Lindsey.
LINDSEY : (Tenant le parchemin dans sa main droite, bien en évidence) Je vois que ce qui s'est passé était écrit dans le manuscrit. C'est pas de bonne augure pour toi. Je vois aussi que tu es soit tout puissant, soit plein de faiblesses.
ANGEL : Tu vois ce que je vais te faire si tu refuses de me donner le rouleau ?
LINDSEY : Tu veux les paroles d'Anatole pour la fille ? Elle est ton lien avec les Puissances Supérieures. Si on suit les prédictions, on va couper tous vos liens. (Il tient le parchemin au-dessus de la flamme de l'un des chaudrons se trouvant dans la crypte) Tu vois ?
Angel lance la faux dans la direction de Lindsey, coupant la main droite de ce dernier au niveau du poignet. Lindsey lâche la croix, et tombe en hurlant par terre. Il est en train de tenir son bras délicatement contre son torse au niveau du moignon comme Angel s'approche de lui afin de récupérer le parchemin tombé à ses côtés.
ANGEL : Il ne faut pas croire tout ce qu'on prédit.
Lindsey essaye de réprimer ses cris comme Angel s'en va.
Cordelia est étendue sur son lit d'hôpital auquel elle est toujours attachée. Wesley est assis dans une chaise roulante à gauche de celle-ci, tandis qu'Angel se tient penché au-dessus du lit du côté droit.
WESLEY : Et si la bête te trouve et te touche, tu auras une plaie à l'âme… et tu connaîtras la folie. La bête t'attaquera, elle t'affaiblira, et ni les amis, ni la famille, tu ne reconnaîtras. Mais, celui qui veut détruire la bête, celui-là devra trouver les paroles sacrées d'Anatole. Ainsi, son âme sera restaurée. Par trois fois, il lira devant toi ces paroles : "Délies-moi, délies-moi, délies-moi".
Des infirmières descendent le couloir comme un éclair de lumière blanche venant de la chambre de Cordelia se produit. L'infirmière de garde se précipite dans la chambre.
Comme Cordelia cligne des yeux, Angel baisse les siens pour regarder si la marque de Vocah a disparu. Il n'y en a plus une trace.
Cordy lève les yeux vers Angel. Le vampire lui adresse un sourire.
ANGEL : Hé !
CORDELIA : Angel ?
ANGEL : Bonjour, princesse.
Cordy tourne la tête vers Wesley.
INFIRMIERE : (Voyant Cordelia rétablie) Il faut que le docteur voie ça.
Elle s'en va.
CORDELIA : (Elle retourne la tête vers Angel) J'ai vu le malheur. Il y a tellement de misère. On va les aider, tu le promets ?
ANGEL : Je te le promets. (Lui caressant la joue) Je te le promets.
Angel serre la main de Cordy dans la sienne.
L'appartement de Cordelia, de jour.
Cordelia est dans la cuisine où elle prépare un sandwich. Elle s'approche du frigo qu'elle ouvre pour y prendre quelque chose. Wesley est assis dans la salle à manger. Le parchemin et plusieurs livres sont éparpillés sur la table tout autour de lui. Angel est assis, quant à lui, sur une malle en bois contre le mur.
WESLEY : Là, j'ai une piste.
ANGEL : Ah oui, c'est quoi ?
WESLEY : La bête d'Amalfi. Un messager des morts à six yeux, aux mains coupantes. Non, une minute. Elle est sensée apparaître en 2003 à Reseda.
ANGEL : J'espérais Tarzana.
Cordy qui est revenue dans la salle entre-temps pose le sandwich et le verre de lait sur la table, à côté de Wesley.
WESLEY : (Après s'être retourné incrédule vers Angel) Tu peux faire une croix dessus.
Cordy retourne dans la cuisine pour prendre un gobelet de sang.
WESLEY : Ça m'ennuie. Je ne vois pas du tout ce qu'ils ont pu créer dans cette boîte. Je cherche, pourtant.
CORDELIA : Ça fait même deux jours de suite. Tu as besoin de te détendre, de recharger tes petites cellules grises. (Elle lui met l'assiette contenant le sandwich sous le nez) Mange !
Wesley l'accepte en regardant Angel.
CORDELIA : (Tendant à Angel le gobelet de sang) Toi aussi. (Angel lève les yeux vers elle) Sois pas mal à l'aise. On est en famille.
Angel accepte le gobelet. Cordy s'aperçoit que Wesley la dévisage.
CORDELIA : Quoi ?
WESLEY : Ben, c'est que j'ai… je dois m'habituer à…
ANGEL : … à la nouvelle toi. Laisses-lui le temps.
CORDELIA : Maintenant, je connais la vie. J'en ai vu des choses. On doit mener la lutte contre le mal, et aider énormément d'êtres humains. Et j'espère que monsieur *l'intello* ici présent va découvrir ce que les avocats ont trafiqué avant que la prophétie se réalise et que tu claques. Euh… C'est l'ancienne *moi* qui parlait.
ANGEL : J'aime les deux.
WESLEY : (Se penchant tout à coup sur ses livres) Oh… Oops. (Il relève le nez de ses bouquins pour regarder Angel) J'ai peut-être fait une petite erreur. (Angel pose le gobelet de sang à côté de lui, puis se lève) Le mot "Shanshu", selon lequel tu devais mourir dans peu de temps, en réalité, à l'inverse, veut dire que tu vas vivre.
CORDELIA : D'accord. Alors, en ce qui concerne les petites erreurs, euh… celle-là s'en est pas une !
WESLEY : Le 'Shanshu' a des racines dans beaucoup de langues différentes. La source la plus ancienne et le Proto-Bantu et, ils considèrent que 'vie' et 'mort' sont une même chose. Elles font partie d'un cycle. Sauf que, il n'y a qu'un être qui est en vie qui peut mourir. Et donc, ça dit que… que tu vas vivre et que tu mourras. Ça dit… ça dit que… tu vas devenir humain.
Wesley et Cordy se tournent vers Angel.
CORDELIA : (Se tournant ensuite vers Wesley) Alors, c'est ça la prophétie ?
WESLEY : (Se penchant de nouveau sur son livre) "Le vampire qui a une âme, une fois sa destinée accomplie, va 'Shanshu'. Il va devenir humain. (Se redressant pour regarder Angel) C'est sa récompense.
CORDELIA : (Regardant Angel) Bah, mince alors. Angel, humain.
ANGEL : J'aimerais assez.
CORDELIA : Hé, une minute ! C'est quoi le truc sur le vampire qui devra accomplir sa destinée *d'abord* ?
WESLEY : Bien, ça dit que… ça n'arrivera ni demain, ni après-demain, c'est certain. Il aura à survivre à tous les maux à venir, aux batailles de l'Apocalypse, à quelques pestes, et à des… (Regardant le dictionnaire) Non pas tant que ça. Non, rien de méchant. Plusieurs monstres, quelques spécimens disséminés… de par le monde.
ANGEL : (Souriant) On devrait peut-être ouvrir le champagne.
CORDELIA : Y a intérêt qu'on va le sabrer le champagne, Pinocchio. C'est que c'est pas rien !
ANGEL : Oui, tu as raison.
CORDELIA : C'est typique. Il a fallu que je m'associe à la seule personne de l'Histoire qui est venue à Los Angeles pour vieillir.
Wolfram et Hart. Lilah, Holland et Lindsey entrent dans la chambre forte où la cage du rituel est, à présent, conservée. Le bras droit de Lindsey se trouve en écharpe.
HOLLAND : Tout le cabinet a fortement apprécié votre sacrifice. (Lindsey lève les yeux vers lui) Faites-moi confiance. Nous aurons notre revanche.
LINDSEY : Oui, avec plaisir.
HOLLAND : D'abord, grâce à ce qu'il y a dans cette boîte.
LILAH : (Se penchant pour regarder ce qui se trouve à l'intérieur de la cage) Nous sommes ravis de votre arrivée. C'est sûr, c'est un peu troublant… mais, tout ira bien mieux bientôt. Il n'y a pas de doute. (Dans un coin de la cage, se trouve une femme nue et tremblante recroquevillée sur elle-même) Darla ?