La Machine à arrêter le temps

Transcript par Sam pour Buffy VS. Interdiction formelle de recopier.

PROLOGUE :
INT - CHAMBRE D'ANGEL - NUIT
Angel regarde à travers sa fenêtre, pensif.
INT - LOCAL D'ANGEL INVESTIGATION - NUIT
Le local est envahi par de nombreux cartons. Cordy fait du rangement. Wesley est assis par terre et lit des dossiers.
WESLEY : Quand ils ont déposé le bilan, ils ont laissé tout ça ?
CORDY : Ouais. Le bureau aussi, on le partagera.
WESLEY : et quand on déposera le bilan, on pourra le laisser à notre successeur.
CORDY : Non, pas de pensées négatives. Avec toutes nos économies mises en commun, on peut rester ici très longtemps. Au moins…
WESLEY : Au moins 20 minutes.
CORDY : Ouais.
WESLEY : "Angel Investigation" sans Angel. Tu crois que ça peut marcher ?
CORDY : Il faut l'espérer. Je ne sais pas ce qu'on va devenir sinon. J'ai toujours des visions et ça devrait nous occuper un petit moment.
WESLEY : Il va nous falloir mieux que ça : Une clientèle stable et régulière.
CORDY : On l'aura, Wesley. On a tout l'avenir devant nous. Et pour tout te dire, moi je le trouve plutôt prometteur.
Elle se lève et se cogne la tête avec une plante qui est suspendue au plafond.
CORDY : Une plante morte. Qui en aucun cas symbolise notre avenir.
Gunn entre avec des prospectus.
GUNN : toutes les voitures garées à 5 kilomètres à la ronde ont un tract sur le pare-brise.
Il se fraie un passage entre les meubles qui encombrent l'entrée.
GUNN : On a juste irrité une quelque centaine de personne. (reniflant) Ca sent bizarre, vous ne trouvez pas ?
CORDY : Je vais aérer. Et excellent boulot avec les tracts ! On n'a plus qu'à attendre les coups de fil.
GUNN (décrochant le téléphone) : A mon avis, on va attendre un moment. Pas de tonalité.
CORDY (prenant le téléphone) : Quoi ? !
WESLEY : Ce sont peut-être les fils.
Il va sous le bureau.
CORDY : Ca devrait être branché pourtant.
GUNN : un seul bureau ? On se le partage ?
WESLEY : Ah ! Pas de panique, je crois que j'ai trouvé le bon fil.
Soudain, le courant se coupe et toutes les lumières s'éteignent.
GUNN : Qu'est-ce que j'ai comme chance de vous connaître. Un vrai bonheur.
INT - CHAMBRE DANGEL - JOUR
Le jour se lève. Angel va se coucher.
INT - CHAMBRE DANGEL - JOUR
Angel se réveille. Il entend quelqu'un chanter mais ne sait pas d'où ça vient. Il se lève, intrigué.
INT - HOTEL / HALL - JOUR
Host est au milieu du hall et chante. Angel descend les escaliers, énervé.
HOST : Salut, mon grand. Dis-moi, tu dois passer ta vie à chanter, ici. Il y a une de ces acoustiques !
Il se remet à chanter. Angel le fixe, toujours énervé.
HOST : T'entends comme ça résonne ?
ANGEL : ce que j'entends.. Mais peut-être que je suis encore en train de rêver, c'est un démon vert braillant à plein poumon l'hymne national américain.
HOST : Sous la peau on est tous frères, mi amigo. Cela dit ce teint dévêtu et ces cornes sont effectivement un obstacle au développement de ma carrière. Une fois dans ma vie j'aimerais chanter ça avant le match des Lakers. C'est trop demander, tu crois ?
ANGEL : Oui.
As-tu une raison d'être là ?
HOST : J'en ai une. On est quoi aujourd'hui ? Jeudi ? Demain soir, le monde va s'arrêter. Je te dis ça pour info.

GENERIQUE

ACTE 1
INT - HOTEL / HALL - NUIT
ANGEL : Le monde va s'arrêter. Mouais…
HOST : Ca t'en bouche un coin, hein ? (Angel s'assoit) Oh, te sens surtout pas obliger de m'offrir un capuccino ou un petit pain à la canelle…
ANGEL : D'accord.
HOST : Tu sais, ta noirceur s'accentue de jour en jour. Par contre, est-ce que tu sais de quelle couleur est ton aura ? Beige.
ANGEL : Je n'ai pas de café.
HOST (touche la poussière sur le comptoir) : Ni de chiffon à poussière. Je sais pas pourquoi tu as viré tes 3 petits assistants, ils étaient de bonne compagnie.
Angel est exaspéré.
HOST : Et la Cordelia.. Ouh ! Torridorama ! Dans le sens j'ai le bas du dos qui ruisselle… si tu vois ce que je veux dire. Et l'Anglais, il a vraiment un très joli petit… Bon, bref.
ANGEL : Tu vas me parler de la fin du monde jusqu'à ce qu'elle arrive ?
HOST : Bon, très bien. Mais ma débordante jovialité tombant dans tes oreilles de sourd est un sujet dont nous devrons reparler. La fin du monde ? Une drôle d'histoire en fait. J'étais au club hier soir, clientèle typique du mercredi.
INT - CARITAS - NUIT - La veille
Plan sur des démons qui sont assis à des tables.
HOST (V.O) : un démon torto et son parasite massacraient les Everly Brothers.
Un démon vert est sur scène. Une tête sort de son torse. Ils chantent tous les deux. Host est au bar et les écoute.
HOST (V.O) : Ce qui n'était rien comparé à ce qu'Elian avait fait à mon Seabreeze.
Le barman lui donne un verre d'alcool. Il boit et est écœuré.
HOST (au barman) : C'est un concept trop difficile ? On était absent le jour où ils ont appris à faire les Seabreeze à l'école hôtelière ? Vodka… Herel, jus de pamplemousse frais. Ce qui nécessite un vrai pamplemousse préalablement coupé et pressé. Et non provenant d'une bouteille. Oh…
INT - HOTEL / HALL - JOUR - Présent
HOST : Ce type est d'une nullité affligeante, Angel. Tu n'imagines pas à quel point je souffre depuis que Ramone est parti.
ANGEL :Si, j'imagine. Est-ce que tu peux en venir aux faits maintenant ?
HOST : Je vais le faire. A condition que tu me laisses en placer une, Monsieur "Viens-en-aux-faits maintenant". Donc, un homme que j'avais jamais vu avant se lève pour chanter. D'habitude moi, j'adore ça. Tu sais, ils chantent et je vois leur avenir, leur aura.
ANGEL : Et alors, ce garçon…
INT - CARITAS - NUIT - La veille
Plan sur un jeune homme qui monte sur scène.
HOST (V.O) : Ce que ce garçon avait de particulier, c'est qu'il n'avait absolument rien de particulier.
JEUNE HOMME (au micro) : C'est une chanson que j'aime. Parce que…
HOST (V.O) : Un client banal qui s'apprêtait à m'insquinter les oreilles et me faire bailler d'ennui avec une vision insipide de son avenir insipide.
Le jeune homme chante "All by myself" sur scène. Host le regarde, intrigué.
HOST (V.O) : Mais quand il s'est mis à chanter, là, il m'a mis K.O.
INT - HOTEL / HALL - JOUR - Présent
ANGEL : Il chantait bien ?
HOST : Non, vraiment, il m'a mis K.O.
INT - CARITAS - NUIT - La veille
Plan sur Host qui souffre et qui s'évanouit.
INT - HOTEL / HALL - JOUR - Présent
HOST : Quand je suis revenu à moi, il n'était plus là.
ANGEL : Il n'a pas attendu tes prédictions ?
HOST : Non. Parti.
ANGEL : Qu'est-ce qui t'as fichu K.O ?
HOST : J'ai regardé ce garçon et j'ai vu qu'il n'avait plus d'avenir à compté de 10h demain soir et que personne d'autre n'en avait.
ANGEL (se lève, suspicieux) : En supposant que je te crois…
HOST : Oh, arrête ton cinoche. On n'a pas le temps. Il faut retrouver ce garçon ! C'est le grand trou noir dont je te parle. Il va faire quelque chose de pas net entre maintenant et demain soir. Je ne sais pas quoi, moi, mais ça va annuler tous nos projets pour les vacances. Il faut qu'on l'empêche de nuire absolument.
ANGEL : Pourquoi tu t'adresses à moi ?
HOST : Ben, c'est évident, non ? Tu es un champion. La seule force du Bien dans un monde tourmenté. Et en plus, tous les autres champions que je connais sont soit morts soit en voyage. Tu ne veux pas travailler avec moi ? Mais pourquoi ? Parce que je t'ai dirigé sur des missions qui se sont avérées…
ANGEL : Dangereuses et inutiles ?
HOST : Et encore, tu es trop gentil. Mais je t'assure que j'étais vraiment de bonne foi. Hé, nous interrompons ce programme pour vous informer que "le monde va s'arrêter" ! C'est un cas d'extrême urgence, là, ce serait bête de rater le train.
ANGEL : Pourquoi a-t-il quitter le club sans attendre ce que tu avais à lui dire ?
HOST : Ca fait peur à certains. En fin de compte, ils n'ont pas envie de savoir. Surtout quand le médium s'évanouit…avec une petite trace de vomi… (écoeuré) Oh, allons, ne nous étendons pas.
ANGEL : C'était peut-être juste un fan de karaoké qui est venu sans savoir qui tu étais.
HOST : C'est plausible, en effet. La première chose à faire c'est d'enquêter dans tous les bars karaoké de la ville. Enfin, si tu n'es pas trop occupé à tuer des avocats et à brûler vives des filles.
Angel le regarde sans rien dire.
INT - UNIVERSITE / LABORATOIRE DE PHYSIQUE - JOUR
Le jeune homme, Gene, que recherche Angel et Host est devant un tableau où sont écrites des formules. Il réfléchit. Derrière lui, dans une cabine, une étudiante, Valérie, et un étudiant, Mike, travaillent. Valérie l'observe.
MIKE : J'ai l'impression qu'on a oublié de le remonter.
VALERIE : Il réfléchit. Tu devrais essayer de temps en temps.
MIKE : Oui, très drôle. Tu sais, il n'est pas tellement plus malin que nous, en fait.
VALERIE : C'est pour ça que son travail sur le paradoxe du temps a valu au professeur Orphale, une nomination au prix Nobel et que le tien sur la moisissure des moquettes a été très vite oublié par tous le monde.
MIKE : Tu sais ce que tu es ?
VALERIE : Oui, je le sais. Et si tu le dis, je te plante la tête dans de l'azote liquide.
Elle se lève et tape à la porte qui sépare le laboratoire de la cabine. Gene la voit et va lui ouvrir.
VALERIE : Alors, c'est quoi le mot-clé ?
GENE : Enchevêtrement.
Ils vont vers le tableau.
VALERIE : Tu peux préciser ?
GENE : Dans l'univers de Newton, l'espace et le temps sont des entités différentes. Dans celui d'Einstein, elles sont enchevêtrées.
VALERIE : "Einstein enchevêtré", dis le 10 fois de suite de plus en plus vite.
GENE (observant le tableau) : Pourquoi l'altération d'une des deux particules d'une paire enchevêtrée finit toujours par se répercuter sur l'autre ? Sans qu'il n'y ait aucune communication entre les deux ?
VALERIE : Parce que l'espace et le temps ne font qu'un.
GENE : Alors comment sépare-t-on une paire enchevêtrée ? C'est impossible, en réalité. Il ne faut même pas essayé.
VALERIE : Personnellement, j'évite.
GENE : Ce qu'il faut faire… (écrit une équation sur le tableau) C'est découper un seul instant à la fois.
VALERIE : Ecoute, j'adore la théorie du temps suspendu comme n'importe quel fan de Star Trek mais…
GENE : Il ne s'agit pas de suspendre le temps bien que c'est ça que ça aurait l'air vu de l'extérieur. Je te parle de prélever une quantité infinitésimale d'espace-temps et de l'isoler entièrement sur tout ce qui m'entoure.
VALERIE : Un micro-évenement ?
GENE : Oui, si tu veux. Que l'on transformerait ensuite en quelque chose de mesurable et de contrôlable. Ton chien et son os préféré préservés à jamais à l'intérieur d'une bulle impénétrable.
VALERIE : Je ne suis pas sûre que ça intéresse tout le monde.
GENE : Et avec une bonne équation, je devrais le prouver.
Il va vers une machine où la sortie de plusieurs tubes se rejoignent.
GENE (montrant les tubes) : En produisant un point de convergence avec les rayons de l'accélérateur de particules et puis en faisant passer du mercure liquide à travers ce poids.
VALERIE : Tu suspends le mercure, tu l'arraches à notre continuum spatio-temporel et tu figes le moment.
GENE : Pour l'éternité.
Une jeune femme, Denise, entre dans le laboratoire.
VALERIE (allant vers elle) : Denise, tu arrives juste à temps. Ton petit-ami me faisait du plein avec la vieille corrélation Podolsky-Rosen-Einstein.
DENISE : C'est ce truc-là qui m'a décidé à quitter la physique pour le théâtre.
Le GENE va vers Denise, timidement.
GENE : Salut, Denise.
DENISE : Salut.
GENE : Comment ça va ?
DENISE : Bien. Et toi ?
GENE : Ca va. Quoi de neuf ? (elle hausse les épaules) On se voit toujours demain soir ?
DENISE (gênée) : Oui.
GENE : Faut marquer ça.
DENISE : Ouais, un an qu'on se connaît, c'est un grand jour. Bon, Valérie et moi, on va…
GENE : Vous avez un truc à faire ?
DENISE : Oui.
GENE : Bon, alors on se voit demain soir.
Il l'embrasse.
DENISE : Travailles pas toute la nuit.
VALERIE : Alors, tu rêves.
Elles s'en vont. Le jeune home regarde Denise avec admiration.
INT - WANDA BAR - NUIT
Angel et Lorne entrent dans un bar karaoké rempli d'ivrognes.
ANGEL (regarde autour de lui) : Charmant.
HOST : Oui, j'ai vu pire. Quelques litres de désinfectant y viendraient à bout.
Sur scène, un homme chante. Host s'assoit au bar.
HOST (le regardant) : Choix très intéressant. Il va se prendre les doigts dans un mixer. Enfin, si on évite la fin du monde, la cicatrice sera à peine visible. (Angel le regarde en insistant) Oh, excuse-moi, c'est le métier qui reprend le dessus.
ANGEL : Il est là ?
HOST (regarde autour de lui) : Non.
ANGEL (s'assoit) : C'est notre 17ème bar. (se touchant la tête) : Il faut que je m'allonge, j'ai la tête qui va exploser.
HOST : Peut-être qu'on se fourvoie ou que la piste est déjà froide.
Le barman va vers eux.
BARMAN : On en voit pas beaucoup.
HOST : Je vous demande pardon ?
BARMAN : Des démons. De temps en temps, un ou deux vampires qui essaient de se faire passer pour des humains.
HOST : Moi, je ne passe pour rien et je ne passe rien. Surtout pas mon tour de boire un très bon cocktail.
ANGEL : Vous travaillez ici depuis longtemps ?
BARMAN : Ca fait 11 ans. C'était un bar normal au début. Puis ils ont acheté cette machine, ça devait attirer du monde. Ca en a fait fuir pas mal. On a quelques habitués qui compensent.
ANGEL : Quel genre ?
BARMAN : Surtout les étudiants niveau maîtrise.
HOST : Je dirais que ça correspond.
ANGEL : Nous cherchons quelqu'un : 20-25 ans, corpulence moyenne. C'est peut-être un de vos habitués. Il chante des chansons tristes style "All by myself".
BARMAN : Oh, je crois savoir qui c'est.
ANGEL : Son nom ?
BARMAN : Je ne connais pas son nom mais il vient assez régulièrement. Il nous fait tout le répertoire des trucs larmoyants. Au début, j'ai cru qu'il y avait un mort. Et puis, j'ai compris que c'était un de ces maniaco-dépressif.
HOST : Est-ce que vous avez une bonne image de cet étudiant dans la tête ?
Le barman ne comprend pas.
HOST : Vous ne voulez pas nous chanter quelques mesures de "C'est un joyeux camarade" ?
Le barman regarde Angel, intrigué.
ANGEL : Vous savez, c'est un démon. Vous feriez mieux d'obéir ou il pourrait… vous saouler de paroles.
Host est vexé.
BARMAN (chantant) : "C'est un joyeux camarade, C'est un joyeux camarade…"
HOST : Stop, ça va, ça ira, merci. (à Angel) C'est le bon. (au barman) Vous avez vraiment un organe magnifique. Si, si, très joli vibrato. (le barman est flatté) Et continuez à bûcher sur votre roman, Francis Scott. L'Art est sa propre récompense. (à Angel) Il faut donner de l'espoir aux gens. (au barman) Cet étudiant, à quelle université le trouve-t-on ?
INT - UNIVERSITE / LABORATOIRE DE PHYSIQUE - NUIT
Plan sur une photo de GENE et Denise. Le réveil indique 2h31 du matin. GENE est toujours dans son labo. Il note des formules au tableau, tout en réfléchissant à haute voix.
GENE : …proportionnellement à la masse moléculaire dans la conservation de PX, PY et PZ.
Il tape à l'ordinateur.
GENE : Ca ne va rien donner.
La machine se met en route. Deux faisceaux lumineux sortent de 2 tubes et se croisent. Du mercure sort d'un autre tuyau situé au-dessus. Le mercure traverse les 2 faisceaux sans s'arrêter. Gene est déçu.
GENE : Ca n'a rien donné. (jète un boulon, énervé) Ca ne marchera jamais.
Il sort du labo et part. Deux démons au teint blanc et avec de grandes cernes sous les yeux, sortent de derrière des bombonnes de gaz.
DEMON (sous-titré) : "C'est l'élu. Il ne le sait pas, mais il est l'élu. "
Il tient un bâton avec une boule rouge au bout. Ils vont vers le tableau de formules.
DEMON : " C'est du néant que sont nés ces vils humains… C'est au néant qu'ils retourneront "
La boule rouge s'allume quand il passe sa main devant et les formules sur le tableau changent.

ACTE 2
INT - LOCAL D'ANGEL INVESTIGATION - JOUR
Cordy porte des bougies. On voit qu'il y an a beaucoup déposées dans la pièce.
CORDY : Voilà, vous voyez ?
Gunn et Wesley sont assis derrière le bureau et dépriment. Wesley a un plâtre au bras.
CORDY : On va travaillé sans être aveuglés par la lumière crue des néons et sans être distrait par des données informatiques.
GUNN : Cordélia… T'en fais trop.
CORDY : Tu crois ?
WESLEY : Viens t'asseoir.
Cordy les rejoint et s'assoit.
GUNN : Voilà.
WESLEY : Parfois, il faut savoir renoncer et laisser la dépression s'installer en silence.
Soudain, Virginia entre avec des paquets. Ils ne bougent pas.
VIRGINIA (regardant autour d'elle) : Ouah, super, cet endroit ! J'ai apporté du champagne. Vous devez tous être tout excité ! (ils ne bougent toujours pas) D'une façon très froide et limite suicidaire.
Wesley se lève et l'embrasse.
WESLEY : Désolé, ma chérie. Tu nous as surpris dans un moment de… comment dire … ?
CORDY (prenant la bouteille) : De lucidité.
VIRGINIA : Oh, la réalité. J'essaye d'éviter.
GUNN : Et comment évite-t-on la réalité ?
VIRGINIA : Avec de l'argent. L'argent guérit de tout mis à part de l'ennui. Et contre l'ennui, il y a de la bouffe. Alors, allez-y.
Elle montre ses paquets.
VIRGINIA : Chips mexicaines et fromages en tout genre.
GUNN : Merci.
WESLEY : On va grignoter ça blotti autour de nos misérables bougies.
Cordy ouvre la bouteille.
CORDY : Dans notre misérable bureau.
Elle boit à la bouteille directement.
VIRGINIA : Vous avez vraiment le moral à zéro.
GUNN : Et ne viens pas nous raconter qu'on ne peut plus que remonter, parce que c'est pas vrai. On peut toujours descendre plus bas.
VIRGINIA (se rappelle quelque chose) : Oh ! (à Gunn) c'était vachement bien dit soit dit en passant.
GUNN : Je te remercie.
VIRGINIA : Mais j'ai trouvé une affaire pour vous. Un client, un client riche.
WESLEY (très intéressé) : C'est vrai ?
CORDY : Tu n'aurais pas pu commencer par ça en arrivant dans la pièce ?
VIRGINIA : Je dois dire que j'ai été un peu distraite par vos signaux de détresse. En tout cas, c'est vrai. C'est ma copine Patricia et une espèce de gros balèze qui n'arrête pas d'harceler sa famille. Il traîne autour de la maison, il leur fait peur. Et si on pouvait leur en débarrasser, ils en seraient reconnaissants.
GUNN : Ca a l'air facile.
CORDY : Une minute, par "Gros balèze", tu veux dire démon ?
VIRGINIA : Oui. Et par "maison" je veux dire propriété gigantesque. Et par "reconnaissant" je veux dire qu'il y a plein de fric à la clé.
Ils sont tous ravis.
VIRGINIA : C'est une famille richissime. Ils ont inventé, je sais plus… la chaise ou un truc comme ça.
CORDY : On va le faire. On est prêt à tout.
VIRGINIA : Alors, ça, c'est génial. LE démon, c'est un Wainakay et il a réussi à avoir le fils aîné.
Ils la regardent, surpris et choqués.
CORDY : Il y a déjà une victime ?
VIRGINIA : Oui.
CORDY : Tu nous files vraiment les infos l'une après l'autre.
VIRGINIA (allant vers le téléphone) : Je les appelle tout de suite.
WESLEY : Heu… chéri, y'a pas de téléphone.
CORDY : Et pas d'électricité.
GUNN : Et y'a une drôle d'odeur.
Ils s'en vont.
VIRGINIA : J'allais rien dire, vous savez.
INT - UNIVERSITE / LABORATOIRE - JOUR
Gene entre dans le labo. Il passe à côté du tableau puis le regarde, surpris. Il voit alors que la formule a changé.
GENE (lisant) : Neuf puissance dix-sept ? Sachant que T et E au carré la différencielle sont obtenus par le calcul de la différencielle de la résultante. (se précipitant vers la machine) La résultante des quatre vitesses ?
Il tape les données sur son ordinateur. La machine se met en route et de rayons d'énergies sortent de deux tubes. Du mercure sort du 3ème tube mais contrairement à avant il ne passe pas à travers les rayons mais y reste coincé. Gene va vers la machine, impressionné.
GENE : J'ai réussi. Je crois que c'est le moment de crier "Eurêka". C'est sans aucun doute le moment de crier "Eurêka".
Il sort du labo en courant.
GENE : Eurêka ! !
EXT - UNIVERSITE / PARC - JOUR
Il traverse le parc en courant.
INT - UNIVERSITE / BIBLIOTHEQUE - JOUR
Angel et Host entrent dans la bibliothèque.
ANGEL : où as-tu appris à conduire ?
HOST : Dans la voiture, à l'instant. Pourquoi ? C'est pas mal pour un débutant.
Ils marchent entre des rangées de livres.
ANGEL : On a échappé quatre fois à la mort.
HOST : Il fallait bien que quelqu'un conduise et c'est pas toi qui allait le faire, planqué sous ta bâche à cause du soleil.
Une jeune fille passe. Host se met de dos à face à une rangée.
HOST : J'ai intérêt à rester dans l'ombre et à réfléchir à ce que je dirais si je tombe sur un charmant étudiant.
ANGEL : Dis-lui que tu es la nouvelle mascotte de la fac. Attends-moi là.
Il part. Host prend un livre, l'ouvre et se cache derrière. Angel va à l'accueil de la bibliothèque. Il parle avec un étudiant qui s'en occupe. Host l'observe. La jeune fille repasse à côté de lui et le dévisage. Pendant ce temps, l'étudiant de l'accueil donne une pile de livres à Angel. Celui-ci va vers Host.
ANGEL (lui donnant les livres) : Tiens, mon grand. Les annuaires de l'université couvrant ces cinq dernières années. Vois si tu trouves ton espèce de barge qui projète de détruire l'univers.
HOST : Non, Angel, "notre" espèce de barge. Tout ce qui est à moi est à toi. Surtout lui.
Il repose son livre. On voit que le démon zombi les regarde derrière une rangée.
EXT - UNIVERSITE / PARC - JOUR
Valérie et Denise sont assises sur un banc. Denise est soucieuse.
VALERIE : Ca va comme tu veux ?
DENISE : Hein ? Oui, merci. Ca va super, je suis… pas bien, en fait. Oh la la.
VALERIE : Allez, dis-moi tout, on est entre nous.
Derrière le banc, il y a un escalier. Gene le monte en courant. Il surprend la conversation et se cache pour l'écouter.
DENISE : Il faut que ça reste entre nous. Tu ne le dis à personne surtout.
VALERIE : Promis.
DENISE : Je crois… je crois que ça ne va pas pouvoir marcher avec Gene.
Gene est anéanti.
VALERIE : et ce soir, vous fêtez le premier anniversaire de votre rencontre.
DENISE : Tu crois que je le sais pas ?
VALERIE : Oh… Denise.
DENISE : Je l'apprécie. C'est vraiment quelqu'un de bien.
VALERIE : Mais ?
DENISE : Mais il est… comment dire… transparent. Je sais pas, quand je suis avec lui, je me sens… je me sens seule, voilà.
Gene continue d'écouter, triste.
VALERIE : Peut-être parce qu'il l'est. Tu sais, je l'adore mais c'est vrai qu'il est loin d'être drôle.
DENISE : Il faut absolument que je rompe.
VALERIE : Je ne voudrais pas t'enfoncer encore plus, mais tu ne pouvais pas t'en rendre compte avant votre soirée d'anniversaire ?
DENISE : Il a tout organisé depuis longtemps. Il m'invite à dîner chez lui.
VALERIE : Qu'est-ce que tu vas faire ? (elle est gênée) D'accord, je vois. Tu vas lui offrir une dernière nuit d'amour, c'est ça ? Ca va être dîner, câlins et tchao mon gars, j'ai raison ?
DENISE : Ecoute, on est ensemble depuis un an. Je vais quand même pas le larguer comme ça. Ce ne serait pas bien. Après tout ce qu'on a…
VALERIE : Non, t'as raison. T'as pas d'autre possibilité. C'est le seul moyen de la laisser tomber en douceur.
DENISE : Pendant un temps, ça a été vraiment bien. Vraiment agréable. Mais je crois qu'en fait, ce n'est pas le genre d'amour qui dure.
Gene s'en va lentement.
INT - UNIVERSITE / BIBLIOTHEQUE - JOUR
Angel et Host feuillète les annuaires.
ANGEL (montrant une photo) : C'est lui ?
HOST : Rien à voir.
Angel est desespéré.
HOST : Je l'ai. (montre l'annuaire) c'est un physicien. Et un bon, si j'en crois ce qui est écrit là.
ANGEL (prend le livre) : Je vais trouver son laboratoire.
Il part à l'accueil.
ANGEL : Bonjour. Je cherche à joindre Gene Rainy. (il lui montre sa photo) Il est étudiant en physique.
ETUDIANT : ah oui, notre Stephen Hawkins local. Vous lui voulez quoi exactement ?
ANGEL (referme le livre et lui serre la main) Excusez-moi. Léonard Taubman de la fondation "Humaine". Nous avons une bourse à attribuer et nous avons pensé à lui.
ETUDIANT : Ah. C'est cool d'être un génie. Il est au Département de physique. Il a son laboratoire personnel. (lui montre un plan) c'est à environ 400 mètres d'ici. Vous prenez cette allée et vous passez devant Kelton Hall…
Il voit quelque chose derrière Angel et est surpris.
ETUDIANT : C'est quoi ça ?
ANGEL (ne se retourne pas) : C'est votre nouvelle mascotte.
Soudain, un démon zombie lui donne un coup dans le dos. Angel tombe à terre.
INT - UNIVERSITE / LABORATOIRE - JOUR
Dans le labo, le mercure est toujours en suspension. Gene entre, désespéré. Il regarde une photo de Denise et lui. Puis il fixe sa machine.
GENE : Je vais lui donner le genre d'amour qui dure.

ACTE 3
INT - UNIVERSITE / BIBLIOTHEQUE - JOUR
Le démon essaie de planter sa hache sur Angel mais il atteint l'ordinateur. Angel se bat contre lui pendant que Host les regarde ne sachant quoi faire. Host crie une phrase en langage de démon. Le démon se retourne et Host lui lance dessus un livre mais le rate. C'est Angel qui se le reçoit.
HOST : Désolé.
Angel et le démon continuent de se battre. Le démon parle dans sa langue, lance une chaise sur Angel et s'enfuit.
ANGEL (à Host) : Qu'est-ce que tu lui as dis ?
HOST : "Nous venons en paix". Il m'a pas cru apparemment.
ANGEL : et lui, qu'est-ce qu'il m'a dit ?
HOST : "Vous n'arrêterez pas l'enfant roi, celui que nous avons attendu". Ces démons Lubber, ce sont de vrais poètes !
ANGEL : C'est quoi des démons Lubber ?
HOST : Une secte de fanatiques. Ils attendent le messie qui annoncera la fin de toute vie humaine. Oui, on ne le crie pas sur tous les toits mais dans le monde d'en bas, c'est une croyance assez répandue.
ANGEL : Cette espèce de savant fou est donc protégé et vénéré par ces démons parce qu'il va faire sauter la planète ? Ou la faire… qu'est-ce qu'il va faire ?
HOST : Allons vite à son labo, lui tirer les vers du nez. Il paraît évident que nous avons affaire à un génie du Mal.
Ils partent.
INT - IMMEUBLE / SOUS-SOL - JOUR
Gene branche sa machine dans le sous-sol de son immeuble. Il chante "All by myself" en même temps.
INT - UNIVERSITE / LABORATOIRE - JOUR
Angel et Host arrivent dans le laboratoire en courant. Mike est à l'intérieur. Il regarde le vide autour de lui.
ANGEL : Nous cherchons Gene Rainy.
MIKE : Moi aussi. Ses équipements ont disparu.
ANGEL : Quels équipements ?
MIKE : Accélérateur de particules, batterie de propulsion… (voit Host, effrayé) Hé ! C'est quoi ça ?
ANGEL : C'est rien. Juste votre nouvelle mascotte.
MIKE : Ca doit nous porter chance ?
HOST : Change de ton, insolent.
ANGEL : Savez-vous sur quoi Gene travaillait ?
MIKE (regardant toujours Host) : Le paradoxe du temps. Faire passer certaines molécules de notre continuum dans un univers différencié.
ANGEL (ne comprenant rien) : Pardon ?
HOST : Arrêter le temps, autrement dit.
MIKE : Il n'y arrivera jamais. L'équation est introuvable. Seulement, est-ce qu'on m'écoute ? Non. A lui, les bons d'or et à moi la moisissure.
INT - CHEZ GENE - NUIT
Gene installe son équipement dans sa chambre autour de son lit.
ANGEL (V.O) : Bon, imaginons qu'il puisse le faire, qu'il puisse arrêter le temps. Comment s'y prendrait-il ?
MIKE (V.O) : Et bien, en fait… si on s'en tient à ses spéculations, on dirige les rayons de l'accélérateur sur un point précis et si on parvient à produire la bonne vitesse, tout ce qui se trouve dans le champ est soustrait.
ANGEL (V.O) : soustrait ?
MIKE (V.O) : A notre réalité.
HOST (V.O) : Et qu'est-ce que ça devient ?
MIKE (V.O) : Rien.
Gene arrange la couverture de son lit.
MIKE (V.O) : Au sens littéral du mot. L'intérieur du champ est figé de sa petite bulle impénétrable.
Gene pose une rose au milieu du lit.
INT - UNIVERSITE / LABO - NUIT
HOST : Imaginons que quelqu'un, pour s'amuser, augmente la vitesse de façon inconsidérée.
MIKE : Le champ ne pourrait plus être contenu et cet état de paralysie se propagerait. Au monde tout entier. Plutôt flippant, hein ?
ANGEL : Qui a les clés de ce laboratoire ?
MIKE : Seulement Gene. Même les gars de la maintenance ne peuvent venir que quand il est là.
HOST : Il n'y a pas d'effraction.
MIKE : Pourquoi aurait-il emmené ses équipements ?
ANGEL : Le question est : "Où aurait-il emmené ses équipements ?"
INT - CHEZ GENE - NUIT
Gene s'est changé et la table est mise. Il allume les chandelles avec un briquet.
EXT - VOITURE D'ANGEL - NUIT
Angel et Host sont dans la voiture.
HOST : Alors, est-ce qu'il y a une autre vitesse après le truc marqué 2 ? Oh, relax, je te paierais la révision. Sauf si bien entendu le monde s'arrête.
ANGEL : Si ça peut te faire économiser du fric, c'est toujours ça de pris.
HOST : Oh, ton côté synicou-bougounou-soupe au lait commence à me taper sur les nerfs. Tu sais ce que c'est ton problème ? Est-ce que tu m'écoutes ?
ANGEL : Je n'ai pas vraiment le choix.
HOST : Tu es blasé. Le cœur n'y est plus.
ANGEL : Je n'ai pas de pouls donc autant te dire que je n'ai pas de cœur.
HOST : N'empêches que si on te le transperce avec un pieu, l'effet est plutôt radical. Alors, ton cœur ne compte pas pour du beurre.
ANGEL : Je ne comprends pas un mot de ce que tu me dis.
HOST : Bien sûr que si. Honnêtement, si c'était la fin du monde ce soir, est-ce que pour toi au fonde de ton cœur, ce serait vraiment si terrible que ça ? (Angel ne dit rien) entree nous, mon grand, tu t'éclates tant que ça sur cette planète ?
ANGEL : Est-ce que tu vas la fermer ?
HOST : Moi, je suis animateur. C'est mon métier, je ne la ferme jamais. Toi, tu as fais le vide autour de toi. Avant, tu aidais les gens dans le besoin et maintenant tu traques les coupables. La vengeance sanglante, c'est bon pour les mortels. Toi, tu es un champion, Angel. Enfin, tu l'étais en tout cas.
ANGEL : Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?
HOST : Absolument tout. Ouvre-moi ton cœur. Dis-moi pourquoi tu n'as plus le feu sacré. Fais-moi le grand déballage de façon à ce que je puisse t'aider à retrouver ta voie. Heu, une chose à la fois seulement, on a tout notre temps. (regarde sa montre) Enfin, un petit quart d'heure.
INT - CHEZ GENE - NUIT
Gene pose la salade et un cadeau sur la table. Il regarde sa montre et sourit.
EXT - VOITURE D'ANGEL - NUIT
Host chantonne. Angel est agacé.
ANGEL : Tu sais quel est mon problème ? Je ne peux pas gagner, c'est ça mon problème. Je n'y arriverais pas. Je me crève pour expier un siècle de Mal absolu. Et grande nouvelle : ça ne sert à rien, je n'y arriverais jamais. Maintenant que j'ai Wolfram & Hart sur le dos, je n'ai vraiment plus aucune chance. Deux cents avocats brillants diplômés des meilleures écoles qui travaillent à plein temps à me rendre barjo. Et tout le monde s'étonne que je craque ? ! Toute la journée, "Angel, pourquoi tu es si grincheux ?", "Angel, pourquoi tu fais cette tête-là ? Souris un peu. Mets une chemise hawaïenne" !
HOST : Oh, pas en cette saison, trésor.
ANGEL : La rédemption. Darla n'a pas eu le temps d'essayer de la gagner. Il faut que je la trouve et que je la tue. Je vais le faire. Je vais la tuer et ensuite je mettrais ce cabinet d'avocats à feu et à sang. Mon équipe ne pouvait pas faire ça. Ca me rassure, ce qui veut dire qu'ils sont encore humains et c'est mieux pour eux d'avoir été virés.
HOST : Ouais, enfin, c'est quand même très dur.
ANGEL : Moins que s'ils étaient restés.
HOST : Ce ne sera pas toujours comme ça, crois-moi. Less choses vont changer. Sauf si nous arrivons trop tard, évidemment. Auquel cas, tu passeras toute l'éternité dans cette humeur massacrante. Atroce perspective.
ANGEL : On y arrivera.
Soudain, un démon apparaît devant la voiture.
HOST : Attention !
Ils leur rentrent dedans. Ils sortent de la voiture et voient arriver des démons de tous les côtés.
INT - CHEZ GENE - NUIT
Quelqu'un tape à le porte. Gene se recoiffe avant d'ouvrir.
GENE : Bonsoir.
DENISE (entrant) : Bonsoir.
GENE : Tu es vraiment… (le regarde) Bon anniversaire.

ACTE 4
INT - CHEZ LES BOINTOIN - NUIT
Plan sur un démon mort à terre. Gunn lui enlève sa hache du dos et la nettoie. M. Bointoin est impressionné.
M. BOINTOIN (à Gunn) : Un coup de maître. Nous vous sommes très reconnaissants.
Wesley regarde le monstre. Derrière lui, il y a la tante Helen et Cordy.
WESLEY : Ah oui, nous avons trouvé le tueur. Mais pas le meurtrier.
HELEN : Mais qu'est-ce qu'il raconte ?
Le fils, Kévin, est assis sur le fauteuil aux côté de sa sœur et sa mère.
WESLEY : Ce démon n'était qu'un pantin manœuvré par une autre personne.
Cordy regarde avec envie des petits fours posés sur une table.
WESLEY : Qui est parmi nous ce soir.
Tout le monde se regarde, surpris.
CORDY (montrant les fours) : Ils sont pour tous le monde ?
WESLEY : Que savons-nous ? Nous savons qu'à notre arrivée hier soir, il y avait une forte odeur de digitale et d'éllebore.
Cordy mange un four.
WESLEY : Non pour écarter le démon, ainsi qu'on aurait pu supposer mais plutôt pour l'attirer à l'intérieur afin qu'il puisse exécuter le plan machiavélique du meurtrier. (M. Bointoin est gêné) Un tel plan requiert les talents d'un grand maître de la sorcellerie.
Il regarde avec insistance M. Bointoin.
M. BOINTOIN : c'est une chose à laquelle je ne touche plus.
WESLEY : Et puis nous avons les traces de pas laissées dans la terre neuve sous la fenêtre de la véranda. Trop petite pour être celles du démon et qui plus est dépourvues de griffe.
HELEN : Kevin vous l'a répété, ce sont les siennes.
M. BOINTOIN : Il est sorti en cachette, hier soir.
WESLEY : De façon fort peu discrète.
Cordy se nettoie les dents avec ses doigts.
WESLEY : Prétendument pour retrouver cette jeune vendeuse. (il s'amuse avec une canne) Or, nous savons tous que Kevin est impuissant.
Kevin le regarde méchamment. Tous regardent Kevin, choqués.
WESLEY : Alors pourquoi toute cette mise en scène ? Peut-être pour couvrir le véritable assassin. A moins évidemment que Kevin ne soit en fait le véritable assassin. Derek mort, la fortune familiale tombe entre vos mains. Le jeune frère est la brebis galeuse de la famille. Mais hélas, vous n'aviez ni la possibilité ni l'intelligence de perpétrer ce crime.
Kevin est vexé.
WESLEY : Désolé pour la remarque sur l'impuissance. Donc si c'est Kevin qui contrôle la fortune familiale, qui contrôle Kevin ?
Plan sur toute la famille.
CORDY : Il ne resterait pas quelques…
WESLEY (la regardant méchamment) : Hum hum.
CORDY (repose le plateau) : Pardon.
WESLEY : Sa sœur ? Sa mère ? Toutes les deux sont très présentes et exerçant sur lui une forte influence. Mais une seule personne connaissait le secret de Kevin qui lui permettrait de le faire chanter jusqu'à la fin de ses jours. Une seule personne a pris la peine de cacher ses chaussures boueuses. Une seule personne empestait la digitale et l'ellébore. Une seule personne est responsable de la mort de Derek Bointoin. Sa très chère et dévouée tante Helen !
Il la montre du doigt. Elle court pour s'échapper.
M. BOINTOIN : Helen ? !
Cordy se met en travers du chemin d'Helen.
CORDY : Non, pas si vite, jeune fille.
GUNN (à Wesley) : ah, c'était trop fort !
WESLEY : Ce n'est pas si difficile. Il suffit de te passer les indices en revue jusqu'à ce que la vérité te frappe au visage.
EXT - RUE DE L.A - NUIT
Angel se bat contre les démons. Host l'observe. Angel réussit à les mettre K.O. Deux démons vont vers Host. Il se met à chanter d'un son aigü. Les démons se bouchent les oreilles. Host en profite pour les frapper, fier de lui.
INT - CHEZ GENE - NUIT
Gene et Denise sont à table et mangent.
GENE : Ca s'est bien passé ton cour de théâtre ?
DENISE : Oui, pas trop mal. Jack dit qu'il faut une barbichette pour jouer le rôle.
GENE : Je croyais qu'il jouait le rôle du tabouret.
DENISE : Oui, mais tu connais Jack.
Ils sont gênés. Elle touche son collier.
DENISE : Merci pour… Il est vraiment très joli.
GENE : Il m'a fait pensé à toi.
Elle est gênée.
GENE : T'as fini ?
DENISE : Oui, j'ai pas très faim. C'était bon. C'était vraiment délicieux.
EXT - RUE DE L.A - NUIT
Angel tabasse un des démons.
HOST (V.O) : On y va !
Ils courent dans la voiture et partent.
INT - CHEZ GENE / CHAMBRE - NUIT
Denise prend la rose sur le lit et la sent.
DENISE : C'est gentil.
GENE : excuse-moi pour le bazar.
DENISE : Ce ne serait pas toi si c'était rangé.
Elle enlève son chemisier et détache ses cheveux. Il l'embrasse.
EXT - RUE DE L.A - NUIT
Angel et Host sont toujours dans la voiture.
INT - CHEZ GENE / CHAMBRE - NUIT
Gene et Denise sont dans le lit et s'embrassent.
GENE : Je t'aime.
Elle sourit.
EXT - DEVANT CHEZ GENE - NUIT
Angel et Host arrivent devant l'immeuble.
ANGEL : Alors, si tu avais une machine à arrêter le temps, où est-ce que tu la mettrais ?
HOST : Sûrement à un endroit où les démons pourraient la surveiller.
On voit qu'un démon avec une hache garde l'entrée du sous-sol. Ils vont vers lui.
INT - CHEZ GENE / CHAMBRE - NUIT
Gene et Denise font l'amour. Gene appuie sur un bouton posé sur la table de nuit. Les appareils autour du lit s'enclenchent et des rayons d'énergie en sortent. Ils s'étendent et figent le triangle autour de Gene et Denise. Ceux-ci restent figés.
INT - IMMEUBLE / SOUS-SOL - NUIT
Un démon est à côté de la machine et fait une programmation sur un ordinateur.
INT - CHEZ GENE / CHAMBRE - NUIT
Le triangle d'énergie s'étend dans toute la chambre et continue à se répandre.
INT - IMMEUBLE / SOUS-SOL - NUIT
Angel travers une fenêtre avec un démon. Ils atterrissent à l'intérieur du sous-sol.
INT - APPARTEMENT VOISIN - NUIT
Un habitant de l'immeuble s'apprête à boire une bière, le champ d'énergie arrive sur lui et fige tout son appartement.
INT - IMMEUBLE / SOUS-SOL - NUIT
Angel se bat contre les démons mais ils protègent la machine. Angel se fait envoyer en haut des escaliers du sous-sol. Le démon le rejoint et le frappe. Angel tombe en bas des escaliers. Le démon s'apprête à lui sauter dessus mais il est bloqué par le champ d'énergie qui s'étend. Angel rampe vers la machine et la débranche. Le démon tombe. Angel le tue avec sa hache.
INT - APPARTEMENT VOISIN - NUIT
Le champ d'énergie se retire et le voisin se défige.
INT - IMMEUBLE / SOUS-SOL - NUIT
Angel tue tous les démons et reprend son souffle.
INT - CHEZ GENE / CHAMBRE - NUIT
Denise est assise au bord du lit tandis que Gene est allongé.
DENISE : Gene, il faut qu'on parle.
Elle se retourne pour le regarder.
GENE (V.O) : J'arrive pas à y croire.
INT - CHEZ GENE - NUIT
Gene, Host et Angel sont autour de la table dans le salon.
GENE : Ecoutez, je suis vraiment vraiment désolé. Je ne savais pas du tout que je mettais l'avenir du monde en péril et qu'il y avait ces démons. Quoique l'idée d'une présence extraterrestre ait trouvé un écho dans la communauté scientifique. Je ne voulais pas qu'elle me quitte.
Host regarde Angel en insistant.
ANGEL : Oui. Vous savez… l'amour est un feu…
Host est exaspéré.
GENE : Vous êtes passé par-là ?
ANGEL : Qui vous dévore vivant. Et qui vous brûle jusqu'aux os. Et les os sont transformés en cendres…
HOST : Je crois que ce que mon joyeux camarade essaie de vous dire, Gene, c'est que la roue tourne. Et que vous ne pouvez pas l'arrêter. Parfois les choses empirent, parfois elles s'améliorent.
GENE : Je veux que ça s'arrête, moi. Ce qui explique probablement toute cette histoire qui a failli tourné au désastre. Je ne dirais jamais assez à quel point je regrette tout ce qui s'est passé.
HOST : Il ne faut pas que la roue s'arrête. C'est comme une chanson. Quand je chante, je peux tenir une note de très longues minutes. En réalité, je peux la tenir indéfiniment mais au bout du compte, ce n'est plus que du bruit. C'est le changement qui est intéressant. La note qui vient après et celle qui suit. C'est ça qui fait de la musique.
GENE : C'est sûrement vrai. (à Angel) Vous voulez une bière ?
ANGEL : Oui, avec plaisir.
GENE (se lève) : Et je suis bien content que vous ayez…
Il part dans la cuisine.
HOST : Tu communiques avec un humain. C'est un beau début. Je te conseille de laisser tomber tes charmantes métaphores, cela dit.
ANGEL : Ce garçon est une catastrophe en amour et il a failli détruire le monde. On se comprend. (réfléchit) Tu as raison, je crois que j'ai été un peu dur.
HOST : Avec tes copains ? En les fichant à la porte ?
ANGEL : Oui. Ils doivent être complètement déprimés.
INT - ANGEL INVESTIGATION - NUIT
Cordy, Gunn et Wesley dansent au milieu du local. Ils ont organisé une grande fête, il y a du monde. Soudain, Cordy voit quelqu'un. Elle va à l'entrée en faisant signe à Gunn et Wesley de la suivre. Un homme ouvre la porte.
CORDY : Bonsoir.
WESLEY : Bonsoir.
L'homme n'a pas l'air bien.
GUNN : Ca va ?
HOMME : J'ai… besoin que quelqu'un m'aide. C'est bien "Angel Investigation" ?
WESLEY : Oui, oui, Monsieur. Absolument. Désolé pour le bruit.
CORDY : Nous faisons une petite soirée pour fêter notre nouveau départ.
HOMME : Oh, je peux passer une autre fois…
TOUS : Non !
GUNN : Vous avez frappé à la bonne porte.
CORDY : c'est vrai.
WESLEY : Allons dans la pièce de derrière.
HOMME : Mais… lequel d'entre vous est Angel ?
Ils sont gênés.
WESLEY (sourit) : Ce n'est qu'un nom.