Le Sens de la mission

Transcript par Marion pour Buffy VS. Interdiction formelle de recopier.

PRECEDEMMENT DANS ANGEL :
LILAH (Interrogeant Merl) : Il paraît que vous rendez des services à Angel.
Merl est suspendu, tête à l'envers, dans un égout, par Angel qui le tient avec une corde.
MERL : J'ai tout dit, je sais pas autre chose, je le jure.
Angel fait descendre Merl un peu plus dans l'égout.
WESLEY (A propos de Lorne) : Il lit dans leur âme, il devine leur avenir.
CORDELIA : Oui, mais seulement quand ils font un Karaoké.
Angel rencontre Gunn et son gang pour la première fois.
ANGEL : Il faut que je retrouve ces jeunes. Je crois qu'ils vivent dehors. Si ils chassent les vampires, ils vont se faire tuer.
Gunn arrive au repaire de son gang pour y trouver le corps sans vie de George. Il pousse Rondell violemment contre sa voiture.
GUNN : Vous auriez dû m'attendre pour y aller.
RONDELL : Ça fait des mois qu'on attend que tu te pointes.
Angel projette Darla à travers les portes vitrées de son appartement.
Angel et Darla sont sur le lit de ce premier. Ils s'embrassent avec passion et s'arrachent leurs vêtements.
ANGEL (A Darla qui se réveille) : Rhabille-toi et vas-t-en, parce que si jamais je te revois, je serais obligé de te tuer.

PROLOGUE :
ANGEL (Voix off) : Cette nuit me hante toujours. (Gros plan sur le visage du vampire) J'ai honte de la façon dont je t'ai traité… (Il baisse les yeux) dont je me suis servi de toi. (Il relève les yeux) J'ai pris… ce dont j'avais besoin, (Il baisse les yeux de nouveau) et ensuite, (Il relève la tête) je t'ai rejeté et ça… c'était pas bien. Pas bien du tout.
Angel est, en fait, en train de parler à Merl, assis en face de lui, au Caritas.
MERL (Levant les mains, exaspéré, tout en se tournant vers Cordy et Lorne, accoudés au comptoir, derrière lui) : Il lit !
Le Caritas est désert, excepté pour Merl, Angel, Lorne, Cordelia, Wesley et Gunn. L'ancien Observateur est placé derrière le vampire, tandis que Gunn est assis aux côtés de Lorne et Cordy, au bar.
ANGEL (Tenant quelques feuilles) : J'ai pris quelques notes.
MERL : Je sens pas la sincérité là-dedans.
ANGEL : Je vous l'avais dit que ça servirait à rien.
Wesley pousse un soupir.
MERL : Les vrais amis n'ont pas besoin de notes.
ANGEL : On n'est pas *amis* ! Enfin, Merl, c'est à peine si on se connaît tous les deux !
MERL : Mais, t'as pas vraiment fait d'efforts non plus, hein ?!
Alors que Merl se lève pour sortir, Cordy se place devant lui.
ANGEL : Non, non, s'il veut partir, laissez-le partir.
CORDELIA (A Merl) : Merl, tu avais dit que tu écouterais ce que Angel avait à te dire.
WESLEY (A Angel) : Tu avais promis de faire un essai pourtant.
MERL (A Cordelia) : Il se fiche de moi ou quoi, il a encore combien de pages à me lire ?
Angel et Wesley continuent de discuter dans le fond du Caritas.
CORDELIA (Les mains sur les hanches pour plus d'emphase, à Merl) : Tu ne vas pas lui reprocher d'avoir mis ça par écrit.
ANGEL (A Wesley) : Mais qu'est-ce qu'il *veut* de moi ?!
MERL (Se tournant vers Angel) : Ce que je veux ? Hein ? Je vais te dire ce que je veux. Je veux que tu me rendes les trois mois que j'ai passé en thérapie après avoir été suspendu à l'envers, dans un égout. Voilà, *voilà* ce que je veux.
CORDELIA : Angel, lis-lui le reste. Allez.
ANGEL : Non. Il… il a raison. Il a raison. A chaque fois où je suis allé chez lui, lui demander une info, il me la donnait. Et moi… Tu sais quoi, Merl ? Vas-y, cognes. (Se tenant en face de Merl, les bras ouverts) Allez, vas-y, Merl.
Cordelia, Angel, Merl et Wesley se mettent à parler tous ensemble, tandis que Lorne remue la tête, incrédule, et que Gunn essaye de ne pas éclater de rire.
CORDELIA : Oh, non, arrêtez, vous n'allez pas vous battre.
ANGEL : Vas-y, cogne-moi. Allez, Merl, vas-y !
MERL : Vous voyez ? Il me cherche, ce mec.
ANGEL : Vas-y, Merl, mais vas-y, frappe-moi, je te dis.
MERL : Non. C'est lui qui me cherche. Vous avez vu ?
ANGEL : Merl, vas-y ! Cogne !
MERL : Tu veux que je te cogne ?!
ANGEL : Mais cogne, cogne, cogne !
WESLEY : Non ! Non ! Non ! Non ! Non !
Merl saisit l'une des bouteilles se trouvant sur le bar, prend de l'élan, puis se jette sur Angel afin de le frapper avec. Mais, avant qu'il ne puisse atteindre sa cible, la bouteille percute un mur d'énergie invisible, l'envoyant valser droit dans les bras de Lorne, qui le rattrape au vol.
MERL (Secouant la tête) : Houa, purée ! Je suis sûr que tu l'as fait exprès ! Tu savais ce qui allait m'arriver. C'était un piège, hein ?
Angel s'assied de nouveau sur sa chaise, tentant de maintenir un visage impassible.
LORNE : Mais non, voyons. Je suis sûr qu'Angel avait momentanément oublié que *toute* violence démoniaque est impossible chez Caritas.
ANGEL : Oui. J'avais… j'avais oublié.
MERL (Remuant les mains dramatiquement) : Mais oui. Peu importe ! De toute façon, j'en ai ma claque d'écouter ce suceur de sang. Et c'est valable pour *tout* le reste de la bande, OK ?! Je veux plus jamais vous revoir, tous autant que vous êtes !
Merl se dirige vers la sortie, ralentit, puis s'arrête avant de se retourner.
MERL : Euh, est-ce que quelqu'un peut me ramener chez moi ?
La voiture de Gunn. Il dépose Merl dans une sombre et déserte allée.
MERL (Descendant de voiture) : Merci. J'espère… que je t'ai pas fait faire… (Il ferme à peine la portière, que Gunn démarre sur les chapeaux de roues, les pneus crissant sur le bitume) un trop grand détour !
Merl entre chez lui, allume la lumière, puis commence de regarder son courrier. Comme il relève la tête, ses yeux s'écarquillent, sa bouche formant un "o" de surprise et terreur.
MERL : Ho la… C'est… (Il lève les mains, lâchant son courrier, puis recule, terrifié) Non, non, non, non, non, non, non, non, non ! Ahhhhhh !!!!
Merl hurle de terreur, puis de douleur comme il reçoit de multiples blessures provoquées à l'arme blanche. Du sang jaune vert gicle sur le mur.

GENERIQUE

ACTE 1
Image floue de Gunn souriant à Alonna.
ALONNA : Salut, grand frère.
Flash-back.
Alonna portant son visage vampirique.
Flash-back.
GUNN : J'avais juré que tant que je serais là, il ne t'arriverait rien. J'étais sensé te protéger. Tu étais ma sœur.
ALONNA : Je le suis toujours.
Alonna affiche son nouveau visage de vampire, puis s'avance lentement vers Gunn pour le mordre.
GUNN : Au revoir.
Gunn enfonce un pieu dans le cœur d'Alonna, qu'il regarde partir en poussière.
GUNN (Bondissant dans son lit, en sueur) : Alonna !
Gunn était en train de 'rêver' de sa petite sœur. Le biper se trouvant sur sa table de nuit commence de sonner. Gunn ferme les yeux, tentant de retrouver sa respiration après ce cauchemar.
Une substance poisseuse jaune verte recouvre l'ampoule éclairant l'appartement de Merl. Angel, qui se tient au milieu de la pièce, se retourne comme Gunn frappe à la porte d'entrée ouverte.
ANGEL : On t'a prévenu ?
GUNN (Entrant dans l'appartement) : Oui. J'ai appelé l'hôtel. Cordelia m'a dit que tu étais chez Merl. (Indiquant le mur du doigt) C'est quoi ça ?
ANGEL : C'est Merl.
GUNN : Et le reste, il est passé où ?
Angel indique l'ampoule, puis divers autres emplacements dans la pièce.
GUNN : La vache ! C'est quoi ce plan ?
ANGEL : J'en sais rien. Je suis passé, ce matin, pour lui faire de sincères excuses. J'ai même apporté des beignets. Et… voilà ce que j'ai trouvé. Pour l'instant… on peut écarter la thèse du suicide.
Wesley entre dans la pièce principale où se trouvent Gunn et Angel, quelques documents en mains.
WESLEY : J'ai trouvé quelques documents personnels et son carnet d'adresses. (Levant la tête) Gunn. Tu es là. Très bien. Tu n'as rien remarqué d'étrange quand tu l'as déposé, hier soir ?
GUNN (Il se tourne vers Angel, puis de nouveau vers Wesley) : Pas vraiment.
WESLEY : Bon, on va… mettre tout ça dans des sacs et les répertorier à l'hôtel.
GUNN : Hé, les gars… on fait quoi là ?
WESLEY : On passe tout au peigne fin.
GUNN : Oui, ça je le vois. Mais, c'est quoi l'intérêt ?
WESLEY : Un meurtre a été commis.
GUNN : Oui, et ça aussi, je le sais. Ecoutez, j'avais strictement rien contre Merl. Je suis même désolé qu'il soit mort, mais bon ! On ne devrait pas passer notre temps à des trucs plus importants ? C'est vrai quoi, il était ce qu'il était.
ANGEL (Relevant vivement la tête) : Ça veut dire quoi exactement ?
GUNN : Rien. Simplement qu'apparemment quelqu'un a tué un démon. C'est pas ce qu'on fait tous les jours ?
WESLEY : Merl était inoffensif.
GUNN (Baissant les bras) : OK.
ANGEL : T'es sûr que ce qui te gêne c'est pas plutôt qu'on t'ait dérangé en plein milieu de quelque chose ?
GUNN (Se retournant vers Angel) : Non.
ANGEL : D'accord. (Il continue de fouiller dans les vêtements de Merl) D'habitude, il te faut pas deux heures pour répondre à un message, c'est tout.
GUNN : Excuses-moi, mais c'est à nouveau toi qui commandes ici ? Parce que si c'est le cas, on a oublié de me prévenir.
Alors qu'Angel semble perdre son sang froid, Wesley se place entre lui et Gunn.
WESLEY : Du calme. Gunn, si tu préfères ne pas travailler sur cette affaire, on comprendra. Maintenant, tu devrais rentrer chez toi.
Gunn reste là, sans bouger, à regarder Wesley.
WESLEY (Lui donnant une tape sur le bras) : Rentre chez toi.
GUNN : Tu sais quoi ? C'est p't'être pas une mauvaise idée.
Alors que Gunn passe derrière lui pour sortir de l'appartement, Angel est en train d'examiner l'agenda rotatif de Merl.
ANGEL : Pauvre type.
WESLEY : Angel !
ANGEL (Se tournant vers Wesley) : Merl. Il avait raison, je n'ai jamais vraiment essayé de savoir qui il était. Il va bien falloir, maintenant.
De jour. Gunn se gare devant une barrière en acier, qu'il regarde pendant quelques instants avant de couper le contact et descendre de voiture.
La pièce dans laquelle il pénètre est éclairée à la bougie, et ses murs sont couverts, en majeure partie, de graffitis.
Gunn évite aisément un Latino qui se jette sur lui soudainement avec un bâton. Il parvient à le désarmer, puis à le faire tomber sur le dos, avant de le tenir à distance avec l'arme qu'il vient de lui subtiliser. Quelques secondes plus tard, un Black, qui vient tout juste de se placer derrière lui, lui pointe une arbalète dans le dos.
GIO : Hé ! La situation est peut-être pas exactement celle que tu croyais.
Gunn se retourne pour se trouver nez à nez avec l'arbalète, la pointe de la flèche à peine à quelques centimètres de son visage.
GUNN : Classe l'arbalète.
GIO : Je suis content qu'elle te plaise.
RONDELL : Normal qu'elle lui plaise, c'est lui qui l'a faite. Gio, vire ce truc de sous le nez de mon pote !
Gunn lâche le bâton, comme Gio pointe l'arbalète sur le plafond. Il aide ensuite le Latino à se relever.
GUNN : Je vois que tu continues à *transmettre* un peu de ce que je t'ai appris.
Rondell et Gunn s'étreignent avant de s'échanger une poignée de main qui leur est spéciale.
RONDELL : On est au point, et je peux te dire que ça se sait. Les vampires évitent de traverser Venice Boulevard ces temps-ci. On a une équipe au top niveau.
L'UN DES HOMMES DE RONDELL (Un peu en retrait) : Tu m'étonnes.
RONDELL : Encore mieux qu'à ton époque.
GIO (Pointant Gunn du doigt) : C'est Charles Gunn ?!
Rondell opine du chef, fièrement.
GUNN (Se retournant vers Gio) : Bah ouais.
GIO : Je sais absolument tout sur toi. Pour tout te dire, c'est un peu à cause de toi que je suis venu ici.
RONDELL : Gio vient de Miami.
GUNN : Oh, t'as changé de latitude ?
GIO : Quelque chose comme ça, ouais. Tiens, tu vas peut-être pouvoir m'aider. (Se rapprochant de Gunn) Pourquoi… c'est justement à Los Angeles et à Miami, qu'il y a le plus de canines ? C'est vrai. (S'arrêtant) Tu pourrais croire que les vampires préféreraient le Canada ou l'Alaska, si tu vois ce que je veux dire ?
GUNN : Je vois ce que tu veux dire.
GIO : On pourrait peut-être demander à ton *patron* ce qu'il en pense.
RONDELL (Faisant non de la tête) : Gio, arrête.
GIO : Il est *imbattable*, trop fort pour toi ?
GUNN : Tu sais pas de quoi tu parles.
GIO : Non ? OK. Si c'est *Charles Gunn* qui le dit. Non, parce que il paraît qu'avant… t'étais une vraie terreur. Y'a pas *un seul* vampire qui arrivait à t'échapper. Et maintenant, tu bosses avec un suceur de sang. Comment t'expliques ça ?
RONDELL : Gio… qui est-ce qui est sensé surveiller en bas ?
GIO (Nez à nez avec Gunn qu'il ne quitte pas des yeux) : Ça doit être moi.
RONDELL : Pourquoi tu y es pas, alors ?
Gio renifle Gunn, puis ricane un peu.
GIO (Avec un grand sourire) : Ouais. C'est cool. Je te laisse avec ton gentil visiteur. (Comme il part en riant, il fait soudain demi-tour. A Rondell) Mais vous devriez peut-être aller dehors - tu sais, au soleil -, histoire de pas prendre de risques ?
Après avoir jeté un dernier coup d'œil à Gunn, Gio quitte la pièce.
L'UN DES HOMMES DE RONDELL (Comme il suit Gio) : Allez les mecs, on y va.
Angel est assis sur le comptoir de l'Hyperion, alors que Cordelia est assise à son bureau où elle entre des données sur son ordinateur.
CORDELIA : Il y a des gens qui ont besoin de rester *seuls* un moment. Faut pas t'inquiéter pour ça.
ANGEL : Elle y est restée un bon bout de temps. Cinq ans. Je crois que c'est ça le problème.
Angel descend du comptoir après avoir posé une feuille jaune à côté de lui. Il s'avance dans le hall pour regarder Fred se tenir dans le jardin ensoleillé de l'hôtel.
ANGEL : Ça fait trois mois qu'elle est revenue dans ce monde et elle n'est toujours pas sortie de l'hôtel.
CORDELIA : Oui. (Elle se lève de son bureau) Et c'est pourtant pas comme si la dernière fois qu'elle avait mis le nez dehors, elle avait pas été aspirée dans une autre dimension, ou qu'elle avait vécu comme un animal traqué dans un monde peuplé d'affreux démons. (Entrant dans le hall, des papiers en main) Oh, mais attends. Si, c'est ça en fait.
ANGEL (Passant derrière le comptoir) : C'est pour ça que j'aimerai que tu… (S'accoudant sur le comptoir) que tu lui parles.
CORDELIA (Se retournant doucement vers lui) : Je ne sais si c'est une bonne idée.
ANGEL : Tu ne l'aimes pas ?
CORDELIA : Bien sûr que si. Non mais, (Indiquant Fred dans le jardin, avec ses feuilles, tout en se tournant vers elle) regardes-la ! C'est une fille charmante, adorable, qui apparemment trouve très drôle ce que la plante vient de lui dire. (Se tournant de nouveau vers Angel) Ecoute, c'est pas que je ne l'aime pas, c'est juste… que je n'arrive pas à la cerner.
ANGEL : Je ne te demande pas de la *cerner*. Je te demande simplement… (Il regarde Fred à l'extérieur, puis de nouveau Cordy) de lui parler.
Comme il regarde Cordy, un petit sourire s'affiche sur son visage angélique. Cordy ne peut pas résister et pose les papiers sur le comptoir.
CORDELIA : Très bien. On discutera.
ANGEL (Alors que Cordelia s'éloigne) : Merci.
Il ramasse le feuillet que Cordy a déposé sur le comptoir, tandis qu'elle se dirige vers le bureau de Wesley.
ANGEL : C'est quoi ça ?
CORDELIA : La liste des ennemis de Merl.
Angel jette un œil au feuillet, alors que Cordy entre dans le bureau de Wes.
Peu de temps après, il suit Cordy dans le bureau de Wesley. Celle-ci est penchée sur le bureau de ce dernier pour lire ce qu'il est en train d'écrire.
ANGEL (A Cordy) : Hé ! (Montrant le feuillet) Je peux savoir pourquoi mon nom est le *premier* de la liste ?
CORDELIA : Euh… "A" ?
ANGEL : On n'était pas ennemis.
CORDELIA : D'accord, autant pour moi.
Elle fronce les sourcils en se penchant de nouveau sur ce que Wesley écrit.
ANGEL : Je te rappelle que c'est moi qui aie trouvé le corps.
CORDELIA (Se redressant) : Oh. Et selon toi, ce n'est pas louche ? (Angel croise les bras, comme elle se met les mains sur les hanches) La seule fois où tu lui rends une visite de courtoisie, il finit en grosse purée verte.
WESLEY : C'est drôle, la plupart de ces noms ne me sont pas inconnus.
CORDELIA : Normal. En fait, c'était pas des ennemis de Merl avant qu'on l'oblige à cafter sur eux.
ANGEL : Je serais redevenu mauvais, et j'aurais tué Merl.
Wesley et Cordy le dévisagent un instant.
WESLEY : Alors, si tu préfères, on commence par les "Z". (Se levant) Ça te va ? (Sortant de son bureau) Allez, il n'y a pas de temps à perdre.
Angel suit Wesley, puis, tout à coup, il fait demi-tour pour s'adresser à Cordy.
ANGEL : Non mais réfléchis deux secondes… (Cordy lève la tête) Si j'avais tué Merl, est-ce que je lui aurais… apporté des beignets ?
Cordy sourit comme il sort de la pièce.
Rondell et Gunn marchent sous le soleil éclatant de Los Angeles.
GUNN : C'est ça qu'on pense de moi, maintenant ? Que je suis un traître ? L'ami des vampires ?
RONDELL : Ha, faut pas faire attention à ce qu'il dit. Il te connaît pas.
Ils entrent dans un nouveau bâtiment.
GUNN : Non, mais *toi*, tu me connais. Alors, t'en dis quoi ? Que je vous ai tourné le dos pour me maquer avec un vampire ?
RONDELL : Mais, j'en sais rien, moi. Ça fait des mois que je l'ai pas vu ton dos. Je sais pas dans quel sens il est.
GUNN : C'est pas une réponse.
RONDELL : C'est la vérité ! J'ai eu aucune nouvelle de toi, depuis le jour où on a dispersé les cendres de George. Y'en avait même qui commençaient à se demander si t'étais toujours vivant.
GUNN : Je voulais pas vous planter. C'était pas calculé. Je crois qu'après que George…
RONDELL : T'étais déjà plus là *bien* avant ça. Ça date de la mort de ta sœur. Les choses ont plus *jamais* étaient les mêmes après Alonna.
GUNN : J'ai rien pu faire pour la sauver. Qu'est-ce que j'aurais pu faire pour vous ?
RONDELL : T'aurais fait beaucoup. Autant qu'avant. Y'en a plein qui sont en vie, grâce à ce que *tu* as mis en route.
GUNN : Non, man. Qu'on a mis en route tous les deux.
RONDELL (Avec un sourire) : J'te le fais pas dire.
Ils refont leur fameuse poignée de main, avant de s'étreindre de nouveau.
De nuit. Wesley et Angel remontent un couloir.
ANGEL : C'est qui celui-là ?
WESLEY (Sortant son calepin) : Samuel Larch, un bookmaker. Merl lui devait pas mal de fric.
ANGEL : Démon ou humain ?
WESLEY : Je ne sais pas trop.
Angel regarde la porte close, portant le numéro 424, avec un soupir.
ANGEL : Ça t'intéresse de savoir ?
Angel enfonce la porte d'un coup de pied, puis entre dans l'appartement sans aucune invitation.
WESLEY (Sortant une dague de sa poche, tout en suivant le vampire à l'intérieur) : Démon, on dirait.
Comme ils entrent dans le salon, ils tombent nez à nez avec un cadavre. Une substance jaune gluante a éclaboussé les murs de la pièce, dont les meubles sont cassés et renversés un peu partout. C'est un véritable capharnaüm.
ANGEL : Je crois que lorsqu'on aura découvert qui a fait ça… nous aurons besoin de Gunn.
WESLEY : Je suis d'accord. Quel carnage ! Il est clair que le meurtrier… est d'une taille imposante, et d'une force peu commune…
ANGEL : … et d'une humeur massacrante.
Un démon plutôt balourd descend doucement l'un des égouts de la ville, tout en émettant un profond bruit de succion, il se trouve qu'il boit du soda, d'une manière pas très discrète. Comme il se fait éclairer par un faisceau de lumière, il s'arrête et fait demi-tour pour regarder derrière lui. Il stoppe brusquement de boire, ne sachant que faire.
MONSTRE : Oui ? Qui est là, répondez ?
Un groupe d'hommes armés arrive au pas de charge sur le démon, qui ne peut s'échapper, n'allant pas assez vite, et se trouvant bloqué, qui plus est, par une grille. Il est pris au piège. Ils commencent de le matraquer, sans qu'il puisse faire quoi que ce soit pour se défendre. Du sang gicle sur son soda.
HOMME : Vas-y Gio (Gros plan sur Gio tenant une arbalète prête à l'emploi), envoie-le en Enfer !
La flèche part.

ACTE 2
Wesley est en train de chercher des indices dans l'appartement de Larch. Plusieurs objets sont mis sous plastique et étiquetés. Comme il relève la tête de sur la substance qu'il examine sur le sol, il aperçoit la pointe d'une flèche enfoncée dans le mur opposé. Cette dernière est identique à celle que Gio a pointée sur Gunn, un peu plus tôt. Il la retire du mur et la regarde de plus près.
Gunn apparaît dans le chambranle de la porte comme Wesley examine la pointe.
WESLEY (Il se tourne vers la porte) : Gunn.
GUNN (Restant sur le pallier) : Salut. J'ai eu ton message. (Scrutant la pièce du regard) Il est où Angel ?
WESLEY : Il fait des vérifications, mais entre, je t'en prie. (Gunn entre dans l'appartement) La victime s'appelle Samuel Larch. On l'a trouvé hier soir.
Gunn se penche pour toucher la substance jaune visqueuse ayant éclaboussé les meubles.
GUNN : C'était un démon.
WESLEY : Oui.
GUNN : Wesley ? (Wes relève la tête) On est sensé travailler pour qui ? Tu veux me dire ce qu'on fout là exactement ? Les Pouvoirs nous ont envoyés ici ? Cordelia a eu une vision ?
WESLEY : Non.
GUNN : Eh bah, alors ?
WESLEY (Se relevant) : Charles, tu as une conception trop manichéenne. Tu sais, les choses ne sont pas ou blanches ou noires. Il y a dans ce monde des nuances de gris.
GUNN : Oui. Et de vert aussi, et de jaune caca d'oie avec des gros yeux roses et de maronnasse avec des cornes. J'ai pigé, ça va ! Ce que je pige pas, c'est que tout à coup, on joue les femmes de ménage pour une bande de saleté de *démons* ! Très bien, alors on va… on va se défoncer jour et nuit jusqu'à ce qu'on trouve qui a zigouillé Merl et le dénommé Larch…
WESLEY : Et six autres victimes mortes dans les mêmes circonstances.
GUNN : On retrouve cette machine à tuer démoniaque, et après ? On la stoppe ou on la décore ?
WESLEY (Après un silence) : J'en sais rien.
GUNN : T'en sais rien.
Gunn se tourne, en remuant la tête.
WESLEY : D'après ce que j'ai pu établir (Il balance le petit sachet en plastique contenant la pointe acérée sur la table de salon, parmi les autres sachets), cette victime était parfaitement intégrée. Pas de violence à son actif (Gunn s'assied sur le canapé), il n'était une menace pour personne. En revanche, sur les six autres, deux au moins étaient des démons qu'il aurait fallu ranger dans la catégorie bêtes féroces.
GUNN : Où veux-tu en venir ?
WESLEY : Au fait que la créature responsable de ces attaques ne fait *aucune* distinction. Elle tue au hasard, sans raison apparente.
Angel apparaît dans l'embrasure de la porte.
ANGEL (S'appuyant contre le chambranle) : Tu avais raison. Ça s'est reproduit.
WESLEY : Quand ?
Gunn aperçoit le sachet contenant la pointe de la flèche. Il le ramasse.
ANGEL : Hier soir. Un Yarbnie a été éviscéré dans un égout près de Century City.
Wesley s'approche de sa sacoche pour en retirer quelque chose.
GUNN (Se levant du sofa) : Un Yarbie, c'est quoi ?
Il place, comme si de rien n'était, le petit sachet dans la poche arrière de son jean.
WESLEY (Fouillant toujours son sac) : Yarb*n*ie. C'est… une entité équilibrante. Il niche généralement dans les zones urbaines, sous les autoroutes. Tout à fait non violents.
Wesley prend quelques notes.
GUNN : Bon bah… Je vais peut-être aller faire un tour, voir ce que je peux dégoter ici ou là. Enfin, si tu veux ?
Angel regarde Gunn puis Wesley.
WESLEY (Levant les yeux vers Gunn) : Oui. Ça me paraît une bonne idée.
GUNN : OK. Ça marche. (Passant à côté d'Angel pour sortir) Salut.
ANGEL : Salut.
Angel jette un coup d'œil à Gunn qui s'éloigne dans le couloir de l'immeuble, avant de retourner toute son attention sur Wesley qui continue d'écrire dans son calepin.
Gunn est avec Rondell dans le repaire du gang.
GUNN : Alors, (Montrant le sachet en plastique contenant la pointe de la flèche) tu peux m'expliquer ça ? Elle était plantée dans le mur d'un appartement sur Miracle Mile.
HOMME : Salut Rondell !
Rondell donne une poignée de main à celui-ci avant de se retourner vers Gunn.
RONDELL : Ouais, et alors ?
GUNN : Alors, je la reconnais, Rondell. (Une jeune femme donne un papier à Rondell) Elle vient de ma vieille arbalète, celle que ton copain Gio utilise.
RONDELL (Rangeant le papier dans l'une de ses poches) : OK.
GUNN : Ecoute, y'a un truc qui va pas là ? Je suis venu te prévenir. Je crois que t'as un électron libre dans ta bande. Apparemment, ton pote, Gio, tire sur tout ce qui bouge. Quelqu'un, autrement dit toi, vas devoir avoir une discussion avec ce mec. Lui expliquer que ce n'est pas comme ça que ça se passe ici.
RONDELL : T'as trouvé la flèche dans un appart sur le Miracle Mile ?
GUNN : Oui. Oui.
RONDELL : Des grandes tours blanches ? (Gunn acquiesce, sur quoi Rondell commence de rire) Ça, c'est marrant. Tu te goures sur Gio. C'est pas un électron libre. On était tous là-bas avec lui. Toute la bande.
GUNN : Toi aussi ?
RONDELL : La chose qui vivait dans cet appartement, elle était pas humaine. Alors, on s'en est occupé.
GUNN : Mais… y'a eu agression de sa part ?
RONDELL : Non. Personne n'a rien eu.
GUNN : Non, je veux dire… avant que vous entriez.
RONDELL : Non. On ne lui en a pas laissé l'occasion. Qu'est-ce qui va pas ?
GUNN : Rien.
L'UN DES HOMMES DE RONDELL : Hé, Rondell ! Tout le monde est là.
Gunn voit le gang en train de sortir toutes leurs armes.
GUNN : Une vraie armurerie ici.
RONDELL : On n'est jamais trop prudent. Bon, il faut que j'y aille. Au fait, tu veux venir avec nous, ce soir ? (Gunn baisse les yeux sur le sachet) Gio a trouvé un nid de je sais pas quoi. Du premier choix.
GUNN : Non, merci. Je suis déjà pris.
RONDELL (Pointant Gunn du doigt avant de rejoindre les autres) : Sois sage.
Gunn se tourne pour partir, et tombe nez à nez avec Gio, qui se tient quelques pas derrière lui.
GIO (Souriant) : Hé ! Tu sais quoi ? Il te prend toujours pour un héro. (Il le regarde de la tête aux pieds) Mais toi et moi, on sait à quoi s'en tenir ? (Gunn continue de le regarder sans sourciller) Ouais. On sait à quoi s'en tenir.
GIO (Aux hommes du gang) : On y va.
Gio affiche un large sourire comme il ferme la porte du repaire, derrière lui et le gang, en regardant Gunn.
Tous les indices que Wesley a recueillis sont éparpillés sur le fauteuil central de l'Hyperion se trouvant dans le hall. L'ancien Observateur s'approche du fauteuil circulaire, deux livres en main.
WESLEY : Je n'ai pas la moindre idée de ce que ça peut être. Ça ne correspond à aucune des données dont je dispose. (Regardant les sachets disposés devant lui, alors que Cordy les rejoint lui et Angel, des papiers en mains) Il manque quelque chose.
ANGEL : C'est peut-être un démon qui n'a jamais été répertorié.
CORDELIA : Ne me dis pas qu'il y a un nouveau portail qui s'est ouvert. On a assez de monstres comme ça à Los Angeles !
Comme Fred descend l'escalier, le nez plongé dans un livre, Angel se lève brusquement.
WESLEY : Non. Quand je dis qu'il y a quelque chose qui manque, je parle des pièces à conviction.
Angel s'approche de Cordelia, lui donne une tape dans le dos, puis lui indique Fred d'un signe de tête. Winifred lève la sienne un instant, pour les regarder, puis replonge le nez dans son livre, pour sortir dans le jardin ensoleillé de l'hôtel.
WESLEY : Sept, huit, neuf, voilà le dix, là j'ai le douze, mais… où est le onze ?
Cordy donne ses papiers à Angel pour suivre Fred dans le jardin.
WESLEY : C'était quoi le onze ?
Winifred s'assied au soleil, sur le rebord de la fontaine, lisant toujours son livre avec la plus grande attention. Cordy descend les quelques marches menant au jardin, derrière elle.
CORDELIA (Avec entrain) : Salut !
Fred hurle de peur, en bondissant de la fontaine. Cordelia n'est pas en reste, surprise par la réaction de son amie.
FRED : Oh ! Oh ! Oh ! Tu m'as fait peur !
CORDELIA (Rejoignant Winifred) : Je suis désolée.
FRED : Non. Non, c'est de ma faute. C'est moi qui suis désolée.
CORDELIA : Oui.
FRED (Se dirigeant vers l'escalier) : Bon, bah, je vais pas rester dans tes jambes.
CORDELIA : Si, Fred, je veux que tu restes !
Fred s'arrête, pour regarder Cordelia depuis l'un des poteaux extérieurs de l'hôtel. Cordy s'assied sur le rebord de la fontaine, puis fait signe à Winifred de la rejoindre en indiquant une place à côté d'elle.
CORDELIA : En fait, j'espérais qu'on pourrait… parler entre filles.
Fred la rejoint, puis s'assied à ses côtés.
FRED : Oui, bien sûr.
Elles sont finalement toutes deux assises sur le rebord de la fontaine. Un instant se passe sans que l'une d'entre elle ne profère une parole. Finalement, Cordy prend une profonde respiration, puis s'éclaircit la gorge, avant de reprendre une nouvelle bouffée d'oxygène. Elle ne sait visiblement pas par quoi commencer.
FRED : Tu veux dire, maintenant ?
CORDELIA (Souriant) : Oui ! Oui. Excuses-moi, j'ai… j'ai un peu de mal, c'est pas évident, mais… (Elle prend une nouvelle inspiration) Angel veut que tu sortes d'ici.
FRED : Oh, je vois. Oui, d'accord. (Elle se lève, puis se dirige vers l'escalier menant à l'intérieur de l'hôtel) Non, je comprends. J'ai pas grand chose à prendre, j'en n'ai pas pour longtemps.
CORDELIA (Se levant à son tour, alors que Winifred monte les marches) : Non, Fred ! (Winifred s'arrête et fait demi-tour pour l'écouter) Je veux dire que tu ailles dehors, dans le vrai monde, que tu sortes pour une soirée, ou bien…
FRED (Elle pousse un soupir de soulagement, puis affiche un large sourire) : Ah ! Oh ! (Regardant Cordelia, ses yeux s'écarquillant) Oh ? (Elle se tourne pour cacher l'expression de son visage) Oh…
CORDELIA : Pas toute seule, n'aies pas peur. On pourrait… On pourrait faire ça toutes les deux ?
FRED (Hochant la tête) : Eh bien… Oui, j'imagine qu'il n'y aura pas de problèmes si j'étais avec toi.
CORDELIA : Non, aucun.
FRED : Comment dire… Y'aurait pas du tout de danger ?
CORDELIA : Non, pas le moindre.
FRED (Souriant) : Personne ne prendra la peine de me regarder si tu es là.
CORDELIA : Exact. Non ! C'est tout le contraire Fred, tu peux me croire. Les gens ne verront que toi !
FRED (Ne souriant plus) : Ah bon ?
CORDELIA : Oui ! Et tu sais pourquoi ? (Tournant la tête sur le côté, l'air rêveur) Parce que tu seras sur une scène (Winifred tourne la tête comme Cordy, s'imaginant la scène, de plus en plus inquiète) avec tous les spots et tous les regards braqués sur toi.
FRED (Se retournant vers Cordy, en grimaçant) : Ah bon ?
CORDELIA (Affichant un large sourire et acquiescant) : Oui.
FRED (Baissant les yeux, pétrifiée) : Ah.
De nuit. Gunn est assis dans sa voiture parquée dans une rue déserte. Il regarde par la fenêtre, sans rien voir. Finalement, il baisse les yeux pour regarder la pointe acérée qu'il a pris parmi les indices que Wesley a réunis, le fameux numéro onze. Il la range, puis démarre la voiture.
Comme Gunn entre dans l'Hyperion, dont les lumières sont tamisées, Angel sort du bureau de Wesley en examinant quelques papiers.
ANGEL : Salut.
GUNN : Salut. T'es tout seul ?
ANGEL : Oui.
GUNN (S'approchant d'Angel, qui regarde les papiers sur le comptoir) : Est-ce que… vous avez un peu avancé.
ANGEL : J'en sais rien. Enfin… peut-être. Wesley pense que les crimes sont commis au hasard, mais je n'en suis pas convaincu.
GUNN : Ah bon ?
ANGEL : Oui. La façon dont ça se passe… me rappelle des choses… que j'ai déjà vues.
GUNN : Comment ça ?
ANGEL : Le schéma… l'apparente gratuité des meurtres, le chaos. (Il soupire) Il y a un but bien plus vaste derrière tout ça.
GUNN : Lequel ?
ANGEL : Se faire plaisir.
Gunn reste sans bouger, coi.
ANGEL : Y'a un problème ?
GUNN : Non. Il faut que je voie le patron. Tu sais où il est ?
Fred est assise sur un tabouret, placé sur la scène du Caritas, où elle chante "Crazy" de Patsy Cline.
FRED : Crazy. I'm crazy for feeling so lonely. (Elle laisse échapper un petit rire de nervosité, puis se place une mèche de cheveux derrière l'oreille) I'm crazy…
Lorne est accoudé au bar, où il écoute Winifred chanter. Cordelia et Wesley sont, quant à eux, assis à une table.
CORDELIA (A Wesley) : J'te jure, elle a choisi la chanson toute seule.
FRED : …for feeling so blue. I knew you'd love me as long as you wanted…
Gunn arrive au Caritas. Comme il voit Fred sur scène, un large sourire illumine son visage.
FRED : …and then some day, you'd leave me for somebody new.
Gunn aperçoit ensuite Wesley et Cordelia assis à l'une des tables. Il part dans la direction opposée et se retrouve nez à nez avec Lorne, dans lequel il manque de rentrer. Il s'appuie alors sur le bar, en baissant les yeux. Quelques secondes plus tard, Lorne se penche sur le bar, dévisageant Gunn, du regard.
GUNN : Je sais ce que tu fais, arrête !
Lorne prend une gorgée de son verre, ne quittant pas Gunn des yeux.
GUNN : S'il te plaît ! Arrête ! (Il se tourne brusquement vers Lorne) Hé ! Arrête de lire en moi !
FRED : Worry. Why should I let myself worry ?
LORNE : C'est pas vraiment que j'y tienne, mais Trésor, tu es un panneau d'affichage. (Gunn tourne la tête vers la table de Cordy et Wesley) Oui. Il est venu ce soir avec des questions dont j'ai l'impression que tu détiens les réponses.
FRED : I'm crazy for thinking that my love could hold you…
GUNN (Se tournant vers Lorne) : J'ai pas trop envie de penser à tout ça.
LORNE : Ouais. Alors, tu veux qu'on en parle ?
FRED : I'm crazy for trying, and crazy…
GUNN : Faut que je chante ?
Des hommes armés de fusils descendent dans le Caritas où ils ouvrent le feu sur tout ce qui bouge, autrement dit, les démons. L'un des démons passant devant Fred, se fait fusiller, son sang vert éclaboussant la jeune femme, qui chute de son tabouret. Gunn pousse rapidement Lorne hors du chemin pour le diriger promptement derrière le bar.
GUNN (A Lorne) : Vas-y !
Wesley et Cordy couchent leur table sur le côté avant de se cacher derrière elle pour se protéger. D'autres démons font de même, mais d'autres n'ont pas la même chance, et se trouvent fusillés sur place. Pendant ce temps, l'un des hommes tire sur toutes les bouteilles du bar, exactement comme dans les westerns. C'est une véritable tuerie.
Gio s'avance au centre de la salle, relevant son fusil sur son épaule.
GIO (Parcourant la pièce du regard, avec un immense sourire) : C'est la fête ! Hou !

ACTE 3
Les hommes continuent des tirer dans tous les sens pour mieux détruire le Caritas.
LORNE : Oh, mon club !
Wesley qui voit Fred se relever sur scène, se précipite vers elle. Il saute sur scène, la prend dans ses bras, et l'emmène derrière la table où se trouve Cordy.
CORDELIA (A Wesley) : Je croyais que la violence des démons était impossible ici ? (A Fred) Ça va aller.
WESLEY : Ce ne sont pas des démons.
L'un des démons se faisant tuer tombe juste à côté du trio. Cordy et Fred font un bond. L'un des vampires se trouvant dans le club tombe en poussière après avoir reçu une flèche dans le cœur, cette dernière tirée par l'un des membres du gang avec une arbalète.
RONDELL : Allez les mecs ! On s'arrache !
GIO : Oh, du calme. On a tout notre temps ! Y'a pas le feu au lac. Ce serait bête de rater ce qu'il y a de plus intéressant. C'est vrai, on a qu'une vie. Yo ! Charlie Gunn ! Allez, je sais que t'es là, où tu es ?
GUNN (Se levant de derrière le comptoir) : Ici.
Plusieurs hommes pointent leurs armes sur Gunn, tout comme Gio se tourne vers lui.
RONDELL : Non, mais attends. Qu'est-ce que tu fous là ?
GIO (Souriant) : Répond ! Allez, dis-lui ! Raconte-lui que tu passes toutes tes soirées ici, depuis des mois, à trinquer avec tes copains démons.
Gunn reste là, sans bouger, le visage de marbre.
RONDELL (Remuant la tête dans la négative) : C'est pas vrai ce qu'il dit. C'est pas vrai.
GIO : Pourquoi ? Son meilleur *pote*, c'est un *vampire*. A quoi tu t'attendais ?
Lorne relève un peu la tête pour voir ce qui se passe.
GUNN (Se dirigeant lentement de l'autre côté du bar, tout en gardant les yeux sur Gio et Rondell) : Rondell, tires-toi. Embarque tes hommes et casse-toi d'ici.
RONDELL : Non. Non, je veux des réponses avant.
GIO : Eh oui ! Des réponses ! Il veut des réponses.
WESLEY (Se relevant de derrière la table) : Oui, (Certains des hommes tournent leurs armes sur lui) je crois que nous en voulons tous.
CORDELIA (Lui tirant sur la main) : Wesley !
GUNN : Reste en dehors de ça !
WESLEY : J'aimerais beaucoup mais… malheureusement on n'a pas le choix.
Alors que Lorne se relève doucement, Gio fait un signe de tête à l'un des hommes qui se jette sur Lorne et le pousse jusqu'à ce qu'il soit à côté de Gunn.
LORNE : Non, lâchez-moi ! Bas les pattes !
GUNN (A l'homme poussant Lorne) : Hé ! Hé ! Arrête (Plaçant Lorne derrière lui), ça suffit !
DEMON VERT DE GRIS : Oh, la, la, Seigneur, Seigneur.
Rondell a toujours son arme pointée sur Gunn, à côté de qui se tient Lorne, en face du bar.
RONDELL : Non, dis-moi que je rêve.
GUNN (Plaçant sa main devant Lorne) : Il est OK, laisse-le.
GIO : Hou, ça alors !
RONDELL : Il est pas OK. Regarde-le !
GUNN : Tu sais pas ce que tu fais, Rondell.
WESLEY : Ce sont eux en fait. (Se rapprochant des autres au milieu de la salle) Ils ont tué Merl et les autres. (Gunn et Wesley se regardent l'un l'autre, un long moment) Tu le savais.
GUNN : J'aurais dû dire quelque chose. J'allais le faire. Je voulais, seulement… Je réfléchissais à la manière de régler ça.
LORNE : Alors ça y est ? Tu as *assez* réfléchi, oui ?
GUNN : Je suis désolé.
RONDELL : Tu rampes devant cette chose ? (Pointant son arme sur Lorne) Pousse-toi !
Gunn se place devant Lorne.
GIO (Gaiement) : Ça va gicler !
GUNN : Non, je te laisserai pas faire ça, Rondell. Tu as oublié la mission.
RONDELL : Quoi ?!
Comme Rondell pointe sur arme sur Gunn, Gio fait de même, un large sourire ornant son visage.
GUNN : Tu te plantes. C'est mal ce que tu fais. T'es à côté de la plaque ! Notre rôle, c'est pas ça.
RONDELL (Son arme toujours pointée sur Gunn) : Ah oui ! C'est quoi ? Je sais pas toi, mais nous, on fait ce qu'on a toujours fait ! On protège les nôtres !
WESLEY : Vous protégez les vôtres, quand vous pénétrez par effraction chez les gens ?
RONDELL : Ce ne sont pas des gens. (Il se tourne vers Wesley, pointant, à présent, son arme sur ce dernier) Et toi ?
CORDELIA : Arrêtez ! (Cordy sort brusquement de derrière la table, levant les mains quand des armes sont pointées dans sa direction) S'il vous plaît.
Winifred est totalement pétrifiée derrière la table.
WESLEY : Si ça ne t'ennuie pas, je préférerai être tué *net*. La dernière fois, je n'ai été que blessé, j'ai mis des mois à guérir. Blessé (S'avançant vers Rondell), si je ne m'abuse, en tentant de vous venir en aide.
GUNN : Regarde-moi. Regarde-moi ! (Rondell regarde Gunn par-dessus son épaule) Ils n'ont rien à voir là-dedans. Ce qui se passe, c'est entre nous. Entre nous, t'entend ? Maintenant, laisse-les partir.
GIO : Ouais, pourquoi pas ? On peut faire ça. C'est vrai quoi. (Souriant) On n'est pas des *monstres*.
GUNN : Prenez ma caisse. Elle est dehors. (Lançant ses clés aux pieds de Wesley) Ils vous arrêteront pas.
Wesley ne bouge pas d'un millimètre, alors que Cordy ramasse les clés.
RONDELL (Se tournant de nouveau vers Gunn, son arme dirigée sur lui) : Comment tu peux passer ton temps avec ces choses ? Et dire que c'est moi qui me suis écarté de la mission ?!
GUNN : Mais, c'est la vérité. Avant, on affrontait la mort parce qu'il le fallait. Maintenant, tu lui cours après pour le plaisir. Ça ne va pas.
Rondell pointe tout à coup son arme derrière lui, sans tourner la tête, sur Cordy et Winifred, que la première a aidé à se relever.
RONDELL : Une seule ! (Il se tourne vers elles) Une seule personne. Celle-là. (Indiquant Cordy de son fusil) Celle-là, elle peut y aller. (Cordy regarde Wesley) Les autres, vous restez !
GUNN : Rondell, commence pas !
CORDELIA : Il n'est pas question que je parte sans elle. (Passant son bras autour de Fred) *Ça*, jamais.
L'un des membres du gang attrape Winifred, qu'il éloigne de Cordy.
CORDELIA (Tenant toujours son amie par le bras) : Non ! Non ! (Cordy la lâche quand l'un des autres hommes lui pointe son fusil dessus) Non !
Cordelia lève les mains, tandis que Wesley attire Winifred à lui, l'éloignant de l'un des hommes armés, et la rassurant du mieux qu'il peut.
RONDELL : Les autres pourront partir quand *elle* aura ramené le vampire. (Jetant un œil à Gunn) Et on verra qui s'est écarté de la mission.
Gio ricane à ces paroles.
Rondell fait signe à Cordelia de partir.
Cordy regarde Gunn, qui hoche la tête. Elle se dirige lentement vers la sortie.
DEMON VERT DE GRIS : Seigneur, Seigneur, Seigneur, Seigneur, Seigneur, Seigneur, Seigneur, Seigneur, Seigneur…
HORRIBLE DEMON : La ferme ! Il t'écoute pas le Seigneur.
Cordelia suit Angel au pas dans course dans l'escalier menant au hall de l'Hyperion.
CORDELIA : Il faut qu'on trouve un meilleur plan ! Ça, ça c'est un mauvais plan ! Et tu sais pourquoi ?! Parce que c'est *leur* plan ! Ils veulent que tu ailles là, où tu ne peux pas te battre pour pouvoir te tuer !
ANGEL : Je n'ai pas le choix.
CORDELIA : C'est carrément du suicide !
ANGEL : Ça va aller.
CORDELIA : Ça ne peut pas aller, Angel ! (Il enfile sa veste) Ces types là sont enragés !
ANGEL (Ecrivant un petit quelque chose sur un bout de papier) : Ecoutes, je veux que tu ailles à cette adresse.
CORDELIA : Qu'est-ce que c'est ?
ANGEL (Lui donnant le papier) : Les furies transcendantes.
CORDELIA : A tes souhaits.
ANGEL : Trois sœurs. Lorne les paye tous les mois pour jeter un charme qui protège Caritas. Demandes leur de le rompre, comme ça, je pourrais me battre.
CORDELIA (Sarcastique) : Oui, comme ça…
ANGEL : Fais ce que je te dis !
CORDELIA (Sarcastique) : … elles rompront le charme, et tu pourras les affronter tous les *vingt* en même temps et te faire tuer. Super idée !
ANGEL : S'il te plaît, fais ce que je te demande !
CORDELIA (Alors qu'il se dirige vers la porte) : Et si elles refusent de rompre le charme ?!
ANGEL : Elles le feront. Dis leur simplement que c'est pour moi.
CORDELIA (Suivant Angel) : Pour toi ? Tu les connais ?
ANGEL : Je les *ai* connues.
CORDELIA : Et si elles se souviennent pas de toi ?!
ANGEL : Elles devraient.
CORDELIA : Espérons-le ! Angel… (Il s'arrête devant la porte, et se retourne, exaspéré) Je lui avais dit qu'elle risquait rien avec moi.
ANGEL : Je sais.
Il se retourne, puis sort finalement de l'hôtel.
Gio se trouve sur scène, où il chante "Wind Beneath My Wings". Gunn, Winifred et Wesley sont assis ensemble dans le club, tandis que Rondell arpente la pièce de long en large.
GIO : Did you ever know that you're my… hero ? (Il rit) You're everything I wish I could be… (Il rit de nouveau) I could fly higher…
WESLEY (Doucement à Gunn) : Il faut agir et *vite*. Dès qu'Angel entrera, ils le tueront.
GUNN : Non. Je crois pas. Ils m'obligeront à le faire.
GIO : …You are the wind beneath my wings. Hé, Chuck ! (Gunn tourne la tête vers lui) Did I ever tell you you're my… (Des interférences commencent soudain de se produire entre le micro et les haut-parleurs) Hé !
Gio secoue le micro, qu'il balance finalement par terre. Il descend de la scène, puis tire un coup de fusil sur la machine à Karaoké, stoppant la musique une bonne fois pour toute.
Wesley se rapproche de Fred, qui se blottit tout contre lui, en gémissant.
GIO : Ah ! Je commence à croire que notre gentil vampire va pas venir.
LORNE : Miami.
Gio se tourne vers Lorne, qui est assis sur l'une des chaises se trouvant dans le fond du club.
GIO : Tu m'as adressé la parole, crapaud à cornes ?
LORNE : Est-ce que cinq mille kilomètres de distance suffisaient, je me le demande ? Je *sais* pourquoi tu es parti…
Alors qu'il se lève, deux des hommes de Rondell pointent leur arme sur lui. Gio leur fait signe de les lâcher, les empêchant de tirer.
LORNE (Se rapprochant de Gio) : … Pourquoi tu t'es enfui. Tu ne pouvais plus rester là… (Il s'arrête à seulement quelques pas de Gio) après ce que tu avais fait. Elle avait confiance en toi.
GIO (Doucement) : La ferme.
LORNE : Jusqu'à la fin, elle a eu confiance en toi. Tu le savais ça ?
Gio frappe violemment Lorne avec la crosse de son fusil. Wesley se redresse pour voir si tout va bien. Lorne se retourne, après un instant, vers Gio, la bouche en sang, mais un sourire sur son visage. Gio recule d'un pas.
Soudain, le démon horrible bondit sur ses pieds et se dirige à vive allure vers la porte.
L'UN DES HOMMES DU GANG : Ho ! Hé ! Où tu vas toi ?!
L'homme, ayant poussé Lorne précédemment de derrière le comptoir, se jette sur le démon, et le frappe jusqu'à ce qu'il cesse de bouger.
DEMON VERT DE GRIS : Seigneur, Seigneur… (Se mettant la main sur la bouche) On va tous y passer.
GIO : Je t'avais dit de *surveiller* la porte !
Gunn se lève brusquement, se précipite sur Gio, lui subtilise son arme, puis pointe cette dernière sur celui-ci. Pendant ce temps, tous les membres du gang, y compris Rondell, braquent leur arme sur lui.
GIO (Désignant Gunn du doigt) : Regardez ! Regardez ! (Indiquant le démon horrible derrière lui) Il essaye de sauver ce sal fumier ! Vous savez ce que c'est ? C'est un tueur de bébés. Y'en avait plein en Floride.
Il s'approche de l'horrible démon, à qui il sourit.
GIO : T'adores ça, bouffer des bébés, hein ?
HORRIBLE DEMON : Ouais. Vas-y, je m'en fiche. (Gio s'éloigne de lui, pour se faire remplacer par l'un des hommes du gang, qui braque son arme sur le torse du démon) Qu'est-ce que t'attend ? Allez, vas-y, fais-le. Espèce de lâche. Lâche.
GIO (Se rapprochant de nouveau de Gunn) : Et qui est-ce qu'il vise là ? Qui est-ce qu'il veut descendre ? Le monstre tueur de bébés ? Non. C'est moi qu'il veut tuer. Ça veut dire quoi ?
GUNN : Ça veut dire que pour ce qui est des monstres, j'ai que l'embarras du choix ici.
GIO : Et peut-être que t'en est un. (Il s'approche de Gunn de quelques pas) T'en es un, ça y est. Ils t'ont mordu là où il fallait. T'en es un ?
GUNN : Viens te rendre compte toi-même.
GIO : Ouais, je crois que t'en es un. Ou alors… peut-être que tu voudrais bien, (Gunn regarde les autres dans la pièce) mais qu'y a pas moyen. Ouais. C'est plutôt ça. Je parie qu'ils veulent même pas de toi dans leur club. Hein, Charlie ? Mince alors, t'es pas assez bien pour les vampires, les démons et les bouffeurs de bébés. (Il rit) Ouais, c'est ça en fait. Tu leur offres à boire, tu les invites à dîner, tu les défends même : "Oh, laisse. Il est OK celui-là.", et ils veulent quand même pas de toi. C'est pas juste, hein ?
GUNN : La ferme !
GIO (Souriant) : Et tout ce qu'il nous a raconté sur sa sœur, c'est peut-être pas tout à fait vrai. Y'a que *lui* qui était là. (A Rondell) Tu vois ce que je veux dire ?
HORRIBLE DEMON (Parlant en même temps que Rondell) : J'engloutirai vos enfants…
GIO : C'est toi qui l'as laissée devenir un vampire, hein Charlie ?
HORRIBLE DEMON : Je leur arracherai les membres. Je les mangerai…
GIO : Parce que moi, je sais que je laisserais pas un suceur de sang approcher ma sœur. Alors pourquoi ?
HORRIBLE DEMON : Je vis dans les cours de récréation…
GIO : Tu pensais… qu'elle allait te donner ce que t'attendais depuis toujours ? C'était ça le plan ? C'est pour ça que tu l'as laissée se faire mordre.
HORRIBLE DEMON : …leur tendre petit corps, qu'une simple écorce.
GIO : Une fois qu'elle a été là, changée en monstre, toutes dents dehors, t'as enfin pu lui demander de te donner le baiser éternel ! Mais elle t'a dit non, et c'est là que tu lui as enfoncé le pieu. Voilà ce que je crois.
GUNN : La ferme !
LORNE : Non. Non, arrêtez, arrêtez.
GIO : C'est pour ça que tu l'as tuée. C'est pour ça que tu viens ici traîner avec des vampires et des démons. Tu rêves qu'un jour tu feras partie de leur clan !
GUNN (Hurlant) : Est-ce que tu vas (Il fusille l'horrible démon mangeur de bébés) la fermer ?!
Alors que l'horrible démon s'écroule, mort, Gio affiche un immense sourire. Fred se rapproche, quant à elle, encore un peu plus de Wesley.
LORNE : C'est un sanctuaire ici.
GIO : Non, plus maintenant.
ANGEL : En plein dans le mille. (Regardant Gunn) C'est moi le prochain ?

ACTE 4
RONDELL : A toi de jouer, Gunn. (Il baisse son arme) Prouves à tout le monde ici… (Il sort un pieu de sa poche) que cette (Pointant du pieu Angel) *chose*… (Plaçant le pieu juste en face de Gunn) n'est pas ton amie.
Gunn prend le pieu, ne quittant pas un seul instant des yeux Angel. Wesley, qui est resté jusqu'alors aux côtés de Winifred, se place entre Angel et Gunn.
WESLEY : Mais c'est de la folie. Angel a une âme.
GIO : C'est un vampire.
WESLEY : Doué d'une âme !
GIO : Et alors ? Ça veut pas dire qu'il est pareil que nous.
WESLEY : Non. Il est meilleur. (A Gio) Il est meilleur que *vous*, en tout cas. Quand il tuait pour le plaisir, il n'avait pas d'âme. Vous ne pouvez pas en dire autant.
RONDELL (A Gunn) : Alors, tu te décides ?
Gunn baisse les yeux sur le pieu qu'il a en main.
ANGEL : Charles. (Gunn lève les yeux vers lui) Je vais te simplifier les choses. (Il se rapproche de quelques pas, puis affiche son vrai visage) Regarde. Voilà ce que je suis. Tu l'acceptes ou pas. Mais décides toi une fois pour toute.
Ils se tournent tous vers Gunn.
Chez les furies.
Cordelia est assise sur un canapé, les trois furies flottant dans les airs, en face d'elle.
CORDELIA : Alors, euh, Angel m'a dit que… vous étiez… de vieux amis ?
LES FURIES (Ensemble) : Mmm, Angel.
CORDELIA : Euh, ouais. (L'une des furies lui sert du café) Et donc, à propos du sortilège qui protège Caritas en en faisant un sanctuaire… Ce serait possible que vous débranchiez ça, genre… *maintenant* ?! Parce que… par exemple, ce serait légèrement urgent.
LES FURIES (Prenant la parole chacune leur tour) : Vous voudriez… que nous rompions… ce qui a été mis en place… par consentement… et contrat… mutuel ?
L'une des furies verse, à présent, du lait dans la tasse de Cordelia.
CORDELIA : Sinon, Angel risque de mourir.
LES FURIES (Ensemble) : Mmm, Angel.
Au Caritas.
Gunn regarde toujours Angel portant son vrai visage, en face de lui. Un instant plus tard, il laisse tomber le pieu que Rondell lui a donné, par terre.
GUNN : Je ne le ferai pas.
GIO : Je le savais !
GUNN : Tu ne sais *rien*. Tu crois que je ne le tuerais pas parce que c'est mon ami ? (Angel a repris son apparence humaine) Ce n'est pas pour ça. (Gunn se rapproche d'Angel) En fait, il ne sera *jamais* mon ami. A cause de ce qu'il est. Ce n'est pas sa faute. C'est comme ça, c'est tout.
RONDELL : Ton ami, c'est *moi*. Et entre lui et *moi*, c'est (Désignant Angel) *lui* que tu vas choisir ?
GUNN : On dirait bien. (Il se retourne vers Rondell) Et tu veux savoir pourquoi ? Parce qu'il est fidèle à la mission et pas toi.
GIO (Retirant l'arbalète de sur son épaule) : Ah ! Donc, tu crois que parce que tu laisses vivre ce monstre, t'es fidèle à la mission ? Bah moi, tu vois, je dis qu'un ami des monstres, c'est pas mieux qu'un monstre. Et je *tue* les monstres. C'est mon boulot. Alors… si vous voulez sortir d'ici sain et sauf va falloir le mériter. Prouvez-moi de quel côté vous êtes. (Montrant Gunn de l'arbalète) Faites ce que *lui* veut pas faire. Celui qui tuera le vampire, on le laissera partir. Vous avez le choix. C'est ça ou mourir avec les autres. (Il lève son arbalète, pour regarder le groupe d'humains rassemblé derrière Winifred) Qui a envie de vivre ?
FRED (Se levant doucement de sa chaise en regardant Angel) : Pardon, je suis désolée. Angel… je regrette, mais je n'ai… je n'ai pas envie de mourir.
Gio présente l'arbalète à Winifred, un large sourire ornant son visage.
CORDELIA : Ecoutez, c'est vraiment *très* urgent. Je sais que Lorne vous paie pour que ce charme opère. Combien voulez-vous pour le rompre ?
LES FURIES (Parlant chacune leur tour) : Ce n'est pas une dette… que vous… pouvez payer.
CORDELIA : C'est vous qui le dites. Mon compte en banque est loin d'être dans le *rouge* cette année.
LES FURIES : Seul Angel… est équipé… pour annuler cette dette.
CORDELIA : Angel ? Pfff. Alors ça, j'en sais rien. Pour quelqu'un qui a plus de deux cents ans… il est pas très sage en matière de placements. (Elle lève la tête pour voir le sourire rêveur des furies) Quand vous dites "équipé", c'est pas le mot exact, hein ?
LES FURIES : Mmm, Angel.
CORDELIA : Hum. Et beurk !
Fred prend l'arbalète des mains de Gio.
FRED : Je te demande pardon, mais… j'ai aucune envie de mourir.
Elle lève l'arbalète qu'elle dirige sur Angel.
ANGEL : C'est rien. Je comprends.
GIO (Se rapprochant de Fred) : Bon, il faut viser le cœur, sinon c'est raté.
Gio recule de quelques pas pour laisser de la place à Fred. Celle-ci regarde Angel, en cherchant sa respiration, puis soudain, elle se tourne brusquement sur Gio, pointant l'arbalète droit sur lui.
FRED : A moins que je vise plutôt ta gorge, hein ? (Les hommes du gang pointent leur arme sur elle) Si je te transperce l'une des artères carotides, vu la température qu'il fait ici - car je crois que quelqu'un a flingué le thermostat -, l'hémorragie sera *importante*. Il y a de bonnes chances que je te perfore une corde vocale, aucun son ne pourra plus sortir de ta bouche. Pourtant, t'auras envie de crier quand l'hémorragie provoquera un accident cérébro-vasculaire… une attaque, quoi. Je ne voulais pas avoir l'air snob, tu sais.
ANGEL : Fred. Fred, ce n'est rien. Vas-y, pointes le sur moi, allez.
FRED (Remuant la tête dans la négative) : Non, Angel. C'est hors de question.
ANGEL (Se rapprochant d'elle) : Vas-y, Fred. Je t'assure.
Gio profite d'un instant d'inattention de la part de Winifred pour reprendre son arbalète. Il pousse Fred en dehors de son chemin, droit dans les bras de Wesley qui la rattrape, pour pointer l'arbalète sur Angel, quand soudain, un éclair de lumières se produit dans le bar.
ANGEL (Levant les yeux au ciel avec un petit sourire) Merci, les filles. Je vous revaudrai ça.
Angel se précipite sur Gio, lui faisant lâcher l'arbalète, puis désarme l'homme se trouvant à côté de ce dernier. Wesley confie Fred à Lorne, tandis que Gunn aide Angel face au gang.
L'UN DES HOMMES DU GANG : Allez-y les mecs ! Chopez-le !
GIO : Mais battez-vous ! Allez, dix contre trois ! Qui m'a fichu cette bande de nazes ? Je me demande ce que je suis venu foutre ici ! Ça craint, LA ! (Lorne qui regarde dans la direction de Gio semble avoir vu quelque chose de particulier derrière celui-ci) Ah ! Je retourne en Floride ! (La tête du démon vert de gris, assis sur une chaise placée derrière Gio, commence de s'ouvrir en deux, pour laisser place à un immense démon, ressemblant à un insecte géant) Nous là-bas, on assure. Les vampires, on les traîne sur la plage en plein soleil. Et là, c'est vite fait !
Le monstre géant à la forme d'insecte se penche sur Gio pour ne faire qu'une seule bouchée de sa tête. Gunn se tourne de l'autre côté à cette vue. Comme le démon se relève, le corps décapité de Gio tombe par terre. Rondell lève alors son arme et commence un véritable carton sur le démon. Wesley se précipite sur Rondell, tandis que le corps du démon tombe sans vie sur le sol.
La rue adjacente au Caritas.
Wesley conduit Fred dans un taxi venu les chercher.
Gunn est en train de discuter avec Rondell, un peu en contrebas, dans la rue. Ils sont entourés par le reste du gang.
RONDELL : Je crois que le mieux, c'est que mes hommes et moi, on reste pas dans le secteur.
GUNN : Ouais, allez, sans rancune.
RONDELL (A ses hommes) : Bon, allez, on y va.
Rondell et son gang partent. Gunn rejoint Wesley à côté du taxi.
GUNN : Je crois pas que Rondell et sa bande vont retraverser Venice Boulevard avant un sacré bout de temps.
WESLEY : Ce n'est jamais facile… d'avoir à choisir entre deux camps. Quelle que soit la décision qu'on prend, on a toujours l'impression d'avoir trahi quelqu'un.
GUNN (Hochant la tête) : Ouais.
WESLEY : Si tu me caches encore des informations ou contestes à nouveau mon autorité, je te fiche dehors. Je ne peux pas laisser un de mes hommes compromettre la sécurité du groupe. Si jamais tu refais ça… dis-toi que c'est *terminé* pour toi. Tu prends la porte avec armes et bagages, direct à la rue.
Angel sort finalement du Caritas. Wesley entre dans le taxi où il rejoint Fred sur la banquette arrière.
Gunn regarde le taxi démarrer, puis partir, avant de se retourner vers Angel, qu'il rejoint.
GUNN : J'imagine que tu veux des explications sur ce que je t'ai dit tout à l'heure.
ANGEL : Non.
GUNN : J'essayais de gagner du temps. J'ai fait comme j'ai pu.
ANGEL : Oui. Je comprends.
GUNN : Je pensais pas ce que j'ai dit.
ANGEL : Si, tu en pensais chaque mot, mais ce n'est pas grave.
GUNN : Il faut pas m'en vouloir. J'y peux rien. Ça veut pas dire que je veux pas travailler avec toi, ni même que je t'aime pas. Un jour peut-être. J'en sais rien.
ANGEL : Moi non plus, j'en sais rien. Mais, j'ai le temps.
Angel se tourne, puis s'éloigne.
GUNN : Hé !
Angel s'arrête et fait demi-tour pour le regarder.
GUNN : Je t'ai prouvé une chose en tout cas, c'est que tu peux avoir confiance en moi. J'aurais pu te tuer et je l'ai pas fait.
ANGEL : Non. Tu me prouveras que je peux avoir confiance en toi, le jour où tu devras me tuer… et où tu le feras.
Gunn regarde Angel s'éloigner, avant de partir à son tour dans la direction opposée.