Les Démons du passé

Transcript par Marion pour Buffy VS. Interdiction formelle de recopier.

DANS LES EPISODES PRECEDENTS :
BIBLIOTHECAIRE : Fred a disparu il y a cinq ans. On ne l'a jamais retrouvée.
WESLEY : Cordelia a été aspirée par le portail. Elle est dans la dimension de Host.
FRED : Ils vous utilisent comme esclave et quand vous n'êtes plus bonne à rien…
GARDIEN : Fugitive !
FRED : Oh non !
Angel tue le capitaine des gardes, un démon de la dimension de Lorne.
FRED : Un beau jeune homme…
ANGEL : Ça va aller.
FRED : … m'a sauvée des monstres.
FRED : J'adore les tacos. Ça existe toujours dans votre monde ?
WESLEY : Host lit dans leurs âmes. Il devine leur avenir.
CORDELIA : Oui, mais seulement quand ils font un Karaoké.
Fred chante "Crazy."
L'ancienne bande de Gunn entre dans le club de Lorne et commence de tirer dans tous les sens. Fred se fait éclabousser par le sang de l'un des démons qui finit tué par l'une des balles.
LORNE : (Se planquant derrière le bar avec Gunn) Oh ! Mon club ! Des amis à toi, Gunn ?

PROLOGUE :
Wesley est en train de dévisager une personne tenant une épée juste sous son nez. On a l'impression que cette personne est sur le point de lui trancher la tête.
WESLEY : Tu ne vas pas faire ça… Tu oserais ranger une épée Prothgarian à côté d'un poignard Sancteus de cérémonie du troisième siècle ?
La personne tenant la fameuse épée se révèle être Cordelia. Elle rapproche l'épée de ses yeux pour la regarder attentivement.
CORDELIA : Mmm. Voyons voir. Long, métal, pointu. … Ouais.
WESLEY : Cordelia ! Le but d'un inventaire c'est justement…
GUNN : Oh oui, refais-nous ton petit topos sur le but d'un inventaire. Vas-y, Wesley.
WESLEY : Ce n'était pas mon idée.
CORDELIA : Non. C'est Angel qui n'arrête pas de se plaindre. Il ne retrouve plus rien dans l'armoire, (Faisant des guillemets avec ses doigts) *soi-disant*. Mais, Wesley, c'est qui le patron, ici ? Toi ou le maniaque de l'arme blanche millésimée ?
FRED : Quelle heure il est ?
Wesley lève le bras pour montrer sa montre à Cordy afin qu'elle puisse dire l'heure à Winifred.
CORDELIA : (Se rapprochant de Fred accroupie juste à côté du meuble contenant les armes) Dix-huit heures vingt-quatre. Soit *exactement*, trois minutes de plus que la dernière fois que tu nous l'as demandée.
Fred est en train de bricoler une sorte de valise ressemblant à un grille-pains géant.
FRED : Je suis désolée. En fait… (Cordy se rend derrière le comptoir) j'ai une grande théorie. Plus on fait attention au temps, plus il avance lentement, ce qui pourrait permettre de voyager à la vitesse de la lumière, mais seulement si on se concentre vraiment…
CORDELIA : (Depuis le comptoir de l'hôtel) Il reviendra quand il reviendra.
FRED : Maintenant qu'elle est ressuscitée, ils vont se remettre ensemble… Angel et cette fille qui a un nom ridicule.
WESLEY : Bien… *Fred*… (S'asseyant sur une petite marche se trouvant devant l'armurerie) c'est une excellente question. La réponse ayant des chances d'être… *non*. Impossible, sous aucun prétexte, seulement dans leurs rêves, sans oublier… *niet*.
FRED : Mais, je croyais qu'il l'aimait. Et forcément, elle l'aime aussi, parce qu'il est tellement… fort, et séduisant, et il écoute vraiment quand on lui parle. C'est vrai, si on tient compte de toutes ces choses là, ça peut que marcher, non ?
CORDELIA : Je vais t'expliquer, Fred.
Cordy s'éloigne du comptoir pour se rapprocher d'eux. Elle prend une profonde inspiration et commence d'imiter Buffy.
CORDELIA : (D'un ton larmoyant) Oh… Angel ! Je sais que je combats les démons… et que tu es un vampire… et qu'il est impossible que nous soyons un jour réunis… mais…
Gunn, qui est assis sur l'un des fauteuils, rit de l'imitation de Cordy.
WESLEY : (Se levant) Mais !
Cordy se tourne vers Wesley. Celui-ci retire ses lunettes et les pose sur le côté.
WESLEY : L'âme que m'a donnée le Bohémien m'empêche parfois de voir la vérité. (Levant les yeux au ciel) Oh, Buffy !
CORDELIA : Oui, Angel ?
WESLEY : Je t'aime tellement que j'en oublie presque de faire la tête !
Fred regarde la scène les yeux écarquillés. Gunn continue, quant à lui, de rire.
CORDELIA : Et ce n'est pas parce que je t'ai envoyé en Enfer, cette seule et unique fois, que nous ne pouvons pas être simplement amis.
Wesley attrape le poignet de Cordy pour qu'elle se tourne et lui fasse face.
WESLEY : Voire peut-être même plus.
CORDELIA : (Haletante) Oh ! (Se tournant de l'autre côté) Oui, mais non, Angel ! C'est impossible.
Wesley attire Cordy à lui.
WESLEY : Embrasses-moi.
CORDELIA : Mords-moi !
Wesley prend Cordy dans ses bras, et se penche sur elle, tout en faisant semblant de planter ses canines dans son cou.
ANGEL (Voix Off) : Mordez-moi tous les deux.
FRED : (Bondissant sur ses pieds) Tu es rentré !
Cordy et Wesley stoppent tout à coup leur représentation, en s'apercevant qu'Angel est ici en train de les regarder. Ils s'écartent rapidement l'un de l'autre, Cordy redescendant quelque peu sa minijupe qui a remonté pendant leur petite scène.
GUNN : Euh, ça a été ?
ANGEL : (S'avançant davantage dans le hall) Je dirais que ces deux-là ont plutôt bien résumé les retrouvailles. En fait, je n'ai pas trop envie d'en parler.
Gunn acquiesce.
CORDELIA : (S'approchant d'Angel en jouant avec ses mains) Mais… mais, Angel… on est tes amis… (Lui adressant un large sourire amical) et, c'est dangereux de garder ça pour toi. C'est malsain. Il faut que tu parles de ce qu'il s'est passé, que… que… que tu exprimes tout ce que tu as ressenti dans le détail, sinon… Je crois que la curiosité va me tuer !
ANGEL : (Doucement) Oh, non. Je ne voudrais pas ça.
FRED : (Levant la main) Moi, je me fiche de savoir ce qu'il s'est passé.
CORDELIA : (S'éloignant d'Angel et passant à côté de Winifred) Toi, fermes-là.
ANGEL : (Doucement) Ce que je voudrais, c'est… une bonne glace. (Regardant Fred) Tu n'as pas envie d'une glace ?
FRED : (Un large sourire ornant son visage) J'adore ça, justement !
Elle rejoint Angel. Tous deux quittent l'hôtel ensemble.
CORDELIA : Maintenant, on saura jamais.
ANGEL (Voix Off) : Hé, non.
Angel et Fred, qui pour sa part tient un large cône en main, sont en train de parcourir les sombres égouts.
FRED : C'est vraiment une super soirée ! D'abord, tu m'emmènes chercher une glace, je choisis ma glace, là y'a un monstre qui saute du congélateur, tu me cries "Fred, attention !", et après, on le poursuit jusque dans les égouts, qui sont sombres et oppressants, et cosy à souhait. Je pourrais me faire un appart ici.
ANGEL : Je suis heureux que tu t'amuses.
FRED : Tu crois que le monstre avait juste envie d'une petite glace pistache ?
ANGEL : J'en doute. Les Durslars ne remontent généralement pas à la surface. Normalement, ils restent… sous terre.
FRED : Les p'tits veinards. Ils vivent une vie mystérieuse de gros rat d'égout, alors que moi, je reste 'Fred la barbante'.
ANGEL : Barbante ? Ce n'est pas le mot que j'utiliserai.
FRED : Bon, alors, 'Fred la folledingue', cloîtrée dans sa chambre, qui fiche rien à part enquiquiner Angel. Je me demande comment vous faites pour me supporter. Il me faut pratiquement des fiches pour comprendre. (Regardant à côté d'Angel, sur la paroi de l'égout) Quels magnifiques cristaux ! Oh, y'en a partout.
Un profond grognement retentit tout à coup dans les égouts. Fred fait un bond en arrière.
FRED : Ah ! C'est pas moi.
ANGEL : Non, non. Nous devons approcher de la tanière du Durslar. Tu n'as qu'à retourner à l'hôtel. Je m'en occupe.
FRED : Mais, on devrait appeler Wesley d'abord, et p't'être même, tu sais, l'armée ?
ANGEL : Les Durslars sont assez Faulknerien. Beaucoup de bruit, mais pas coléreux. Tu vas retrouver ton chemin ?
FRED : Je crois que ça devrait aller. Alors, demi-tour, 128 mètres, à droite à la fourche, 207 mètres, à gauche à la fourche, tout de suite à droite, douze mètres… (Angel tourne la tête pour la regarder) Je me comporte encore comme une andouille, hein ? (Angel hoche la tête) Je m'en vais maintenant.
Fred fait demi-tour et commence de s'éloigner tandis qu'Angel se tourne de son côté pour pourchasser le Durslar.
FRED : (Faisant demi-tour tout à coup) T'es sûr que ça va aller ? Parce que je peux rester avec toi, si tu veux. Ça ne me dérange pas.
ANGEL : Non, ce n'est pas la peine.
FRED : T'as pas besoin de moi. OK. Bye !
Fred reprend son chemin, et disparaît au tournant de l'égout, quand, soudain, elle refait demi-tour, passant simplement la tête dans le tunnel où se trouve encore Angel.
FRED : T'es sûr, hein ?
ANGEL : (Souriant) J'en suis certain !
FRED : Bon, d'accord. Alors, à plus tard !
Winifred laisse finalement Angel qui la regarde s'éloigner, un large sourire ornant son visage. Il n'a pas encore remarqué le Durslar se trouvant juste derrière lui.

GENERIQUE

ACTE 1
L'Hyperion. Wesley, Cordelia et Gunn sont toujours en train de faire l'inventaire des armes.
WESLEY : Fourche scythienne à trois pointes, (Cordy prend la fourche des mains de Wesley) catégorie six. Armoire spéciale, troisième étagère.
Cordy place la fourche dans le meuble.
WESLEY : Tu vois, à l'époque où j'étais chasseur de démons à mon compte, j'ai utilisé un jour cette fourche pour transpercer ce que je croyais être un petit démon Rodentius… évidemment, les propriétaires du caniche n'ont pas tellement apprécié.
GUNN : (Se penchant sur Cordelia qui s'est accroupie pour placer une dague dans le meuble) Tu pourrais te dépêcher d'avoir une vision ?
CORDELIA : (Se relevant) Tu sais, même si j'adorerais endurer (Elle commence de reculer sans regarder où elle met les pieds) une autre de ces *abominables* et *terrifiantes* invasions de mon cerveau rien que pour te faire plaisir… Aie ! Aie ! Aie !
Wesley et Gunn se précipitent vers Cordy qui se tord de douleur.
GUNN : Oui ! Oui !
CORDELIA : Non ! (Se tenant le genou) Aie, Fred ! Elle *m'énerve* à laisser traîner ses *joujoux* partout.
Cordy s'avance jusque sur le canapé en boitillant, et en se massant le genou. En effet, elle s'est cognée contre l'étrange machine de Winifred, et s'est fait extrêmement mal. Pendant ce temps, Gunn et Wesley admirent le "joujou" de Fred.
GUNN : Oh ! Sacré joujou dis donc !
Gunn et Wesley s'accroupissent pour regarder la machine de plus près.
WESLEY : Je dirais… que ça ressemble Presque à un instrument de décapitation fonctionnant sur ressorts.
CORDELIA : Ou alors c'est un grille-pains. Avec elle on sait jamais.
HOMME (Voix Off) : Euh. Excusez-moi ! (La porte d'entrée se referme) C'est bien, Angel Investigations ?
Le groupe relève la tête pour voir un couple d'âge mur se tenir sur le palier de l'hôtel.
WESLEY : (S'approchant un peu d'eux) Oui. Je peux vous aider ?
ROGER : Je l'espère de tout cœur. Je m'appelle Roger, voici ma femme Trish. Excusez-nous de débarquer au milieu de… de cet arsenal (Wes, Cordy et Gunn regardent les armes se trouvant tout autour d'eux), mais… nous avons vraiment besoin de vous parler.
WESLEY : Bien sûr. (Indiquant son bureau) Suivez-moi dans mon bureau, je vous prie.
Roger guide sa femme jusque dans le bas des marches, tout en penchant la tête sur le côté afin de regarder les armes éparpillées un peu partout dans la pièce.
Ils entrent tous dans le bureau de Wesley.
WESLEY : Je suis Wesley Wyndam-Pryce. Et voici mes collègues, Cordelia Chase et Charles Gunn.
CORDELIA : (Serrant la main de Trish, puis celle de Roger) Bonjour. Ravie de vous rencontrer.
WESLEY : Que pouvons-nous faire pour vous ?
Le couple s'assied en face de Wesley qui s'est assis derrière son bureau. Cordy et Gunn se placent, quant à eux, sur le côté.
TRISH : C'est au sujet de notre fille. Elle a disparu.
CORDELIA : Oh, non. Kidnappée par des monstres ?
TRISH : Pas que nous sachions.
WESLEY : (Prenant des notes) Je vois. Votre fille était-elle une adoratrice des démons ?
ROGER : Bien sûr que non !
GUNN : C'est peut-être un vampire. (Se rapprochant du bureau de Wes, sur lequel il s'assied) Des vampires dans cette ville, y'en a à la pelle, mais rassurez-vous on la retrouvera. Nous sommes détectives.
ROGER : On en a déjà engagé un.
WESLEY : Il n'a pas pu la localiser.
ROGER : Il a dit qu'elle vivait ici… dans votre hôtel.
Wesley relève la tête de ses notes.
TRISH : Son nom est Winifred Burkle. Nous l'appelons Fred.
Wesley lève la tête vers Gunn et Cordelia.
Fred entre dans le hall de l'hôtel en passant par la porte de la cave. Elle est encore en train de se délecter de son cône. Comme elle entend des voix en train de parler d'elle, elle jette un coup d'œil par la porte entrouverte du bureau de Wesley. Quand elle voit qui se trouve dans le bureau - Roger et Trish - elle monte les marches en courant jusque dans sa chambre.
WESLEY : Vous avez dit, Fred ?
ROGER : Oui, tout le monde l'appelle comme ça.
GUNN : Fred est votre fille ?
TRISH : Oui. Vous la connaissez ?
ROGER : Elle est ici ? Elle va bien ?
WESLEY : Oui, très bien… Elle est sortie en ce moment avec l'un de nos associés.
CORDELIA : Qui n'est… ni un monstre, ni un vampire… parce que ça n'existe que dans les livres et… et dans l'argot des détectives de L.A. avec lesquels vous n'êtes peut-être pas familiarisés.
ROGER : Mais qu'est-ce qui s'est passé ? Où était-elle pendant ces cinq années ? Elle est restée ici tout ce temps là ?
WESLEY : Non. Nous ne la connaissons que depuis quelques mois, en fait. Nous l'avons trouvé dans un…
Wes regarde Cordy et Gunn pour avoir un peu d'aide.
CORDELIA : … grave état de dépression.
TRISH : Elle était dépressive ? (Cordy acquiesce, tout comme Gunn) A cause de quoi ?
Cordelia regarde Wesley.
WESLEY : Elle venait de changer brusquement d'endroit, et… avait quelques petits problèmes d'adaptation. (S'enfonçant dans son fauteuil de bureau et croisant les mains) Alors dites-moi, comment l'avez-vous retrouvée ?
TRISH : Il y a environ un mois, nous avons reçu une lettre.
ROGER : Mais, elle ne laissait pas d'adresse. Tout ce qu'elle disait c'est qu'elle allait bien, et qu'il ne fallait pas qu'on la cherche, mais…
TRISH : Cinq ans sans savoir si notre fille était vivante… On ne pouvait pas laisser tomber.
ROGER : Alors, on a engagé un détective privé.
GUNN : Et, il l'a localisée à l'aide d'une simple enveloppe ? (Croisant les bras) Fastoche.
ANGEL (Voix Off) : Vous ne devinerez jamais ce qu'il s'est passé chez le marchand de glaces ! D'habitude ces trucs là n'opposent pas trop de résistance, mais celui-ci, je pense que je vais le faire…
Angel entre dans le bureau en tenant la tête du Durslar qu'il a décapité dans les égouts. Finalement, il se rend compte que ses amis ne sont pas seuls dans le bureau. Entre temps, Trish et Roger se sont levés brusquement en entendant Angel.
ANGEL : … empailler. Salut.
CORDELIA : Angel ! Tu es… tout seul. Et tu as rapporté une… superbe tête… de ton film ! (Aux parents de Fred) Il fait les effets spéciaux pour des films de *monstres*. (Gunn hoche la tête) Angel, (Tout sourire) voici les parents *extrêmement* normaux de Fred.
Angel tient, à présent, la tête du Durslar derrière lui.
ANGEL : Ah. Alors, Fred a des parents.
Cordelia acquiesce avec un large sourire.
Fred se trouve dans sa chambre. Elle essaye vainement d'enlever tout ce qu'elle a écrit et dessiné sur les murs avec une serviette éponge. Elle regarde autour d'elle dans la pièce, puis commence de rassembler ses affaires se trouvant éparpillées un peu partout, notamment sur sa table de nuit et son lit.
ANGEL : (Souriant) Ça alors, en tout cas, c'est… c'est un plaisir de vous connaître.
ROGER : Euh. (Pointant du doigt la tête se trouvant derrière Angel) Il y a votre tête qui goutte par terre. Je ne sais pas si vous avez vu.
Angel baisse les yeux pour regarder la tête du Durslar. Il s'aperçoit que du sang vert coule depuis les diverses plaies qu'il a affligées au démon au cours de la bataille.
ANGEL : (Riant) Oh, oui. Ça… (Il commence de balancer la tête du démon d'avant en arrière, en la tenant par les cheveux, ce qui fait avoir un mouvement de recul à Roger et Trish) c'est une fausse, vous savez. Un peu de colle, du papier mâché…
Angel lance la tête derrière lui sans regarder où il l'envoie. Nous entendons, soudain, un grand fracas comme la tête percute quelque objet en verre. Wesley baisse la tête avec un petit sourire.
ANGEL : … plus un petit peu de lest. Alors, comme ça vous êtes les parents de Fred. Vous savez, nous avons… beaucoup… Bref… Ça fait vraiment plaisir de vous rencontrer.
GUNN : (Comme Angel recule en se faisant tout petit) Aucune adresse sur l'enveloppe ?
ROGER : Non. Rien.
Angel s'assied le plus discrètement possible dans un coin du bureau.
GUNN : Fortiche, le mec.
ROGER : (A Angel) Elle sera là dans combien de temps, à peu près, vous savez ?
Angel regarde Cordy et Gunn, qui lui font signe de répondre.
ANGEL : Oh, moi. Eh bien, écoutez, je l'ai renvoyée ici, (Il se relève) juste avant de… prendre cette tête, alors… à mon avis, elle est… dans sa chambre. (Heureux, Trish et Roger se sourient l'un à l'autre) Elle y est.
Les parents et les amis de Fred entrent dans la chambre de cette dernière. Elle est remarquablement bien rangée et organisée.
TRISH : Fred ?
ROGER : Elle n'est pas là.
Angel ramasse le papier chiffonné dans lequel se trouvait emballé le cône.
ANGEL : Non. Mais, elle est repassée.
Trish regarde les murs.
TRISH : C'est… c'est son écriture. Mais, qu'est-ce que ça veut dire ? C'est délirant.
ROGER : (Doucement à Trish) On va peut-être devoir les appeler plus tôt qu'on ne le croyait.
CORDELIA : (Murmurant à Wesley et Gunn) Dites… quand est-ce que Fred est sortie toute seule dans la rue pour la dernière fois ?
GUNN : C'est jamais arrivé que je sache.
ROGER : (À Angel) Nous voulons notre fille.
WESLEY : Alors, qu'est-ce qu'elle fuit ?
Tous trois se tournent vers les parents de Fred, qui se tiennent de l'autre côté de la pièce.
Fred descend l'une des sombres et désertes rues de Los Angeles. La seule et unique chose qu'elle a avec elle est son sac à dos. Elle est complètement terrifiée.

ACTE 2
La bande se trouve seule dans le bureau de Wesley, les parents de Fred se trouvent, quant à eux, seuls dans le hall de l'Hyperion.
CORDELIA : (Enfilant son manteau tout en regardant Roger et Trish) Il y a quelque chose de *bizarre* chez eux. Mais, je n'arrive pas à trouver ce que c'est.
WESLEY : Fred a dû rentrer quand on était ici. Elle a vu ses parents et…
ANGEL : Elle est partie. C'est mauvais signe.
GUNN : Ils disent avoir reçu une lettre. Vous l'imaginez s'éclipser discrètement jusqu'à la boîte ?
CORDELIA : Pfft ! Franchement, ça m'étonnerait. C'est à peine si elle peut lacer ses chaussures sans M. "Oh, tu es mon super gros héros chéri !" dans les parages.
ANGEL (Doucement) : Tu me trouves gros ?
Gunn lève les yeux au ciel en entendant cela.
WESLEY : A moins que la lettre n'existe pas, que ce soit une ruse destinée à l'approcher, en nous faisant croire que c'est *elle* qui a renoué le contact.
ANGEL : Même si la lettre est vraie, elle leur dit de ne pas la chercher. Il y a sûrement une raison à ça.
CORDELIA : C'est vrai qu'elle nous a jamais parlé de sa famille.
ANGEL : Par où on commence ?
Angel regarde Wesley, Cordy, puis Gunn, mais aucun d'eux ne fait une proposition.
ANGEL : Où a-t-elle pu aller ?
GUNN : On pourrait essayer le premier vendeur de tacos. (Tous trois le regardent incrédules) J'rigole ! Quoique…
ANGEL : Essayons de réfléchir. Allez ! Qu'est-ce qu'on sait sur Fred ?
GUNN : Je vois pas à part les tacos.
ANGEL : Tout à l'heure, elle avait l'air… très à l'aise dans les égouts. Il fait noir, ça ressemble à une grotte, elle s'y sentait en sécurité. J'vais aller voir là-bas.
Tandis qu'Angel parle, Cordy se dirige vers la porte menant du hall au bureau.
WESLEY : Elle travaillait à la bibliothèque. Elle y a peut-être encore des amis.
Cordy épie les Burkle qui sont en train de discuter doucement l'un avec l'autre dans le hall de l'Hyperion.
CORDELIA : Et eux ? (Elle prend Wesley, qui s'approche du portemanteau, par le bras, puis indique les Burkle dans le hall de l'hôtel) On va quand même pas les laisser là ! (Ils se regardent les uns les autres. Cordelia reprend son espionnage des parents de Fred) Imaginez que Fred se pointe ?
Les Burkle lèvent la tête au moment précis où Cordy passe la tête dans l'embrasure de la porte pour les épier.
CORDELIA : (Reculant promptement et se mettant la main devant la bouche pour ne pas crier) Oh !
Wesley enfile son manteau.
ROGER : On y va, on les appelle ?
TRISH : Pas encore.
La bande suit Wesley en dehors du bureau pour rejoindre les Burkle dans le hall.
WESLEY : M. et Mme. Burkle, nous allons essayer quelques endroits où elle aurait pu aller. Voulez-vous nous accompagner ?
ROGER : Quoi, tous les six ? Ce ne serait pas plus logique de se séparer pour couvrir plus de terrain ?
GUNN : (Après un silence) Ah oui, peut-être, oui.
ANGEL : Je vais me renseigner auprès de mes… relations dans le cinéma. Ça ne fait donc plus que cinq.
TRISH : Vos relations dans le cinéma ? Fred ne fait pas… des films, rassurez-moi ?
ANGEL : Des films ? Oh, vous voulez dire… Non ! Non, non, non, non, bien sûr que non. C'est juste que dans mes relations, il y a des gens qui savent des choses. Ils sont comment dire… dans l' "underground".
WESLEY : Bien. Euh… (Indiquant la porte) on y va ?
Les Burkle suivent Cordy et Gunn à l'extérieur de l'hôtel. Comme Wesley les suit, Angel le prend par le bras.
ANGEL : Appelles-moi…
WESLEY : Oui.
Quelqu'un est en train de donner de grands coups à la porte d'entrée du club de Lorne. Ce dernier entre dans la salle principale, vêtu d'un peignoir blanc en éponge. Il tient un verre de whisky et une cigarette.
LORNE : Oh, flûte alors. Juste au moment où il allait lui dire le nom de son père. (La personne continue de frapper lourdement à la porte) J'arrive ! Je ne suis pas sourd.
Lorne pose sa cigarette dans le cendrier se trouvant sur l'une des tables de son bar tenant encore debout. La cigarette arrive à peine à destination que la table s'écroule sous le seul poids de celle-ci, envoyant le verre et la bouteille qui se trouvent dessus par terre. Lorne remue la tête et respire un bon coup avant de se diriger vers le comptoir, où il appuie sur un bouton servant à déverrouiller la porte d'entrée.
LORNE : Vous ne savez pas lire ce qui est écrit sur la porte ? 'Fermado', 'Closed'. (Fred descend les quelques marches menant au club) Oh, Fred, c'est toi ? Le bar est fermé, chérie. (Il se tourne, et reprend la direction de sa chambre, en faisant au revoir de la main) Merci de ta visite, hein ? Bye, bye.
Fred prend une profonde respiration, puis s'élance vers Lorne, en commençant de chanter "Il était un petit navire".
FRED : Il était un petit navire…
LORNE : (Grimaçant, et se retournant vers Fred) Oh, non ! Baisses la sirène d'un ton, s'il te plaît, tu seras mignonne. Toute cette peur et cette panique me font sauter les plombs.
FRED : Excuses-moi. Quelque chose… d'horrible vient de se produire.
LORNE : Vraiment ? (Indiquant le club de la main, qui se trouve toujours dans un état lamentable après la petite virée de l'ancien gang de Gunn) Quelque chose dans ce genre ?
FRED : Oh, non. Y'a eu un autre massacre ?
LORNE : Non, non. Toujours le même. Mais, tu sais, les massacres, c'est comme regarder "Le Parrain III". Une fois, ça va.
FRED : Pardon. (Regardant autour d'elle) C'est pas du tout que je critique mais… Pourquoi c'est encore comme ça ?
LORNE : Fred, trésor. (Se dirigeant vers l'une des rares tables tenant encore debout) Tu n'es pas venue ici discuter de décoration intérieure. (Il recule l'une des chaises se trouvant autour de la table) Je me trompe ? (Il replace correctement l'une des lampes, avant de passer la main sur la table pour enlever la poussière) Que puis-je faire pour toi ?
Il invite Winifred à s'asseoir en face de lui.
FRED : (Elle s'assied) J'ai besoin d'argent. Et je veux pas parler, parce que je crois que ma tête tourne plus rond. Je veux bien chanter en revanche. (Elle commence de chanter) "Il était un petit…"
LORNE : Non ! Arrête ! Arrête ! Non, pas la peine de chanter ma jolie. Ton aura pousse des cris de bête ! (Fred baisse la tête) Oui, tu es comme un animal traqué, n'est-ce pas ? Tu croyais pouvoir les distancer… pouvoir t'en libérer. Mais, ces vieux démons t'ont finalement rattrapée. Je sais pourquoi tu fuis, ma chérie. Et… tu sais quel est ton problème ?
FRED : (Levant les yeux) Je ne suis pas suffisamment forte pour affronter mes peurs.
LORNE : (Remuant la tête dans la négative) Non. Tu n'as pas encore fui assez loin.
Fred continue de le regarder tandis qu'il prend une gorgée de son whiskey.
Un rat se déplace rapidement le long de l'un des tuyaux parcourant les égouts de Los Angeles.
ANGEL : Fred ? Fred, c'est moi ! Je suis seul. Fred. Je ne sais pas quel est le problème avec tes parents, mais… mais nous pouvons t'aider. Fred ?
Deux larges yeux bleus fluorescents regardent Angel comme il continue d'avancer dans les égouts.
La bibliothèque municipale de Los Angeles, de nuit.
TRISH : Elle vient souvent à la bibliothèque ?
CORDELIA : Eh bien, c'est ici que je l'aie vue pour la première fois.
TRISH : Ah ! Elle adorait notre petite bibliothèque municipale. Tous les soirs, je passais la chercher là-bas après ma tournée.
CORDELIA : Oh ! Vous êtes médecin ! Je comprends pourquoi elle est aussi intelligente !
TRISH : Je suis chauffeur de bus.
CORDELIA : Oh. Je n'ai jamais vraiment eu… l'occasion d'en conduire un, mais à ce qu'on dit, c'est très agréable.
ROGER : Mais, qu'est-ce que Fred fait pour vous exactement ? Je trouve ça un peu étrange, une physicienne dans une agence de détectives.
CORDELIA : Disons que Fred a… énormément changé.
ROGER : Et à cause de qui ?
Cordy réfléchit à ce qu'il vient de dire comme Wesley et Gunn les rejoignent.
WESLEY : On a fait tous les étages. Rien.
TRISH : Oh !
ROGER : Alors. C'est quoi la suite ?
WESLEY : Laissez-moi m'entretenir une seconde avec mes collègues.
CORDELIA : (Aux parents de Fred, comme elle suit Wes et Gunn un peu plus loin) J'arrive.
GUNN : J'vous l'aurais dit *moi* qu'elle était pas à la bibliothèque.
WESLEY : Si tu es *si* malin, qu'est-ce que tu attends pour nous dire où elle est ?
GUNN : Le vendeur de tacos, ça te paraît plus si bête maintenant, hein ?
CORDELIA : Hé ! Calmez-vous *deux* minutes, les filles ! Arrêtez de vous crêper le chignon. Il y a *décidément* un truc bizarre. Je ne sais pas ce qu'ils complotent.
Tous trois se tournent vers les Burkle qui discutent doucement entre eux.
WESLEY : Bon. Alors, où est-ce qu'on cherche ?
CORDELIA : Bah…
WESLEY : Où Fred irait-elle pour être secourue ? Pour être guidée ?
Angel continue d'avancer lentement dans les égouts à la recherche de Winifred.
ANGEL : Fred ? Il n'y a aucune raison d'avoir peur.
Soudain, la sonnerie du téléphone d'Angel retentit, faisant bondir le vampire de surprise. Il sort le portable de la poche de son manteau, puis répond.
ANGEL : Quoi ? Non. Et vous ?
Nous voyons Angel, d'une manière déformée, par les yeux bleus fluorescents de l'étrange créature.
ANGEL : (Il soupire, puis se retourne pour rebrousser chemin) L'endroit où elle irait pour être secourue et guidée ?! (Nous voyons de nouveau Angel, d'une manière déformée, en train de s'éloigner) Et on ose se prétendre détectives. (Nous voyons la fameuse créature aux yeux bleus fluorescents - on dirait une sorte d'insecte géant - en train de regarder Angel s'en aller) On se retrouve là-bas.
LORNE : Quelle charmante surprise !
Angel lève les yeux au ciel en entendant le ton sarcastique employé par Lorne.
CORDELIA : Pas pour nous, hein ? Je trouve le peignoir en éponge assez moyen.
LORNE : Mmm. Vous êtes en petit comité ce soir. Alors, Gunn, tu n'as pas ramené tes amis ? Eux, ils mettent de l'ambiance.
GUNN : (Il regarde Angel, puis Wesley avant de reposer les yeux sur Lorne) J'vais p't'être attendre dehors.
LORNE : Je t'avoue que je ne suis pas *tout à fait* opposé à cette suggestion.
Gunn s'en va.
TRISH : Qu'est-ce que c'est que cet endroit ?
LORNE : Ça vous plaît ? J'avais envie d'un truc genre… Berlin après les bombardements alliés.
ROGER : C'est ça vos supers relations dans le cinéma ? Un type en peignoir de bain, avec du maquillage et des fausses cornes ?
LORNE (Offensé) : Elles ne sont pas fausses ! Et… je n'ai qu'un léger trait d'eye-liner.
WESLEY : Lorne, je te présente les parents de Fred, M. et Mme Burkle, qui viennent de la *campagne*, figures-toi.
ROGER : Oui. Il faut nous excuser, mais au Texas, c'est vrai qu'on ne voit pas souvent des types avec de l'eye-liner. Ou alors, pas très longtemps.
CORDELIA : Il vous taquine. Il revient probablement d'un tournage. Angel et lui font des films de monstres, ensemble ! N'est-ce pas, Lorne ?!
LORNE : Euh… Non.
Angel s'approche de Lorne pour le prendre à part.
ANGEL : Je peux te parler une seconde ?
LORNE : Oui.
TRISH : (S'appuyant contre le comptoir) Ils sont beaux les détectives ! Vous n'avez *aucune* idée de l'endroit où se trouve notre fille ?
Cordelia et Wesley gardent le silence.
ROGER : Peut-être que si. Mais, ils ne tiennent pas à ce qu'on la retrouve.
ANGEL : Ecoutes, je suis désolé pour ton bar, mais Fred a disparu, et nous avons besoin de ton aide.
LORNE : Vraiment ? Et bien, je ne suis pas un distributeur automatique qui te crache une solution à chaque fois que tu déboules avec un problème. J'ai un cœur. D'accord, il est situé dans ma fesse gauche, mais c'est quand même un cœur. Et il est en mille morceaux ! C'est vrai, pourquoi personne ne se préoccupe de *ma* destinée ? Dès qu'on passe cette porte, c'est tout de suite moi, moi, moi, moi. Et mon *moi* alors ? Il compte pour des prunes peut-être ?
ANGEL : Tu sais où elle est.
LORNE : Et encore une chose, comment… comment ils mettent les piments dans les olives, hein ? Ça, c'est un sacré mystère, est-ce qu'ils les mettent un par un à la main, parce que… ce serait quand même très fastidieux, où est-ce qu'ils ont une sorte de petite machine pour farcir les olives ? Oui…
Angel continue de regarder Lorne, impassible.
LORNE : (Il soupire) Fred ne tient pas à voir ses parents. Il y a des raisons à ça. Je ne vois pas pourquoi on la forcerait si elle n'en a pas envie ?
ANGEL : Parce que ce ne sera jamais fini. Ils l'ont retrouvée, et ils la retrouveront. Là, au moins, on peut essayer de la protéger. (Lorne remue la tête, puis regarde au loin) S'il te plaît. Dis-moi où elle est. Mmmm. Je sais que tu n'es pas une machine à sous.
LORNE : Un *distributeur*, espèce de pauvre type. (Il soupire) D'accord, mais s'il te plaît, évites d'y aller avec tes gros sabots. Ça risque de *très* mal se passer.
Winifred sert son ticket très fort dans ses mains, comme elle est assise, à côté d'un vieux sans domicile fixe, sur un banc de la gare routière.
FRED : J'peux le faire. Bien sûr que oui. J'peux monter dans un bus, et devenir quelqu'un d'autre… comme par… enchantement… par magie. Débarquer dans un endroit inconnu, sans amis, sans travail, sans argent, c'est… facile comme bonjour. Comme deux et deux font quatre. Je pose quatre, je retiens rien…
Le sans-abri se lève afin de s'éloigner d'elle. Il n'a pas l'air particulièrement rassuré.
FRED : Oh, excusez-moi, je faisais un peu de maths… pour me détendre. J'suis pas dangereuse !
Soudain, nous voyons Winifred d'une manière déformée. Apparemment, la même bestiole qui observait Angel dans les égouts la regarde.
FRED : Et si j'allais à Las Vegas. Jouer un peu au Black Jack. J'pourrais mémoriser quatre cent cinquante deux combinaisons possibles. C'est vrai, quelques petites centaines de cartes, ça paraît facile.
La bande arrive finalement à la gare routière. Fred qui se trouve derrière une plante, et de dos, ne les voit pas arriver.
WESLEY : Vous deux ! Allez voir par là !
ANGEL : D'accord.
FRED : Neuf, dix, Valet. (Comme elle relève la tête, elle aperçoit ses parents en train de discuter avec l'un des employés) Reine, Roi. Non !
A cette exclamation, Trish se tourne tout comme son mari pour voir Fred en train de se lever du banc.
TRISH : Fred ?!
FRED : Non, non, vous n'êtes pas là ! Allez-vous-en !
TRISH : (Se rapprochant de Winifred avec Roger) Fred, ma chérie, c'est nous !
FRED : (Niant) Vous n'êtes pas mes parents. Ce n'est pas possible, parce qu'ils sont pas au courant.
ROGER : Mais Fred, c'est maman et papa.
FRED : (Fermant les yeux) Chut ! C'est pas vrai, (Comme elle les rouvre, on s'aperçoit, qu'ils sont remplis de larmes) je ne vous crois pas !
TRISH : Tu ne te souviens pas de nous ?
FRED : Ça a duré… ça a duré cinq ans, et j'étais perdue, et… et la nuit j'étais…j'étais vraiment seule au monde, vous n'étiez pas là !
Fred commence de pleurer. Wesley et Gunn ont leur gorge qui se serre.
ROGER : Fred, je n'y comprends rien.
FRED : J'étais seule, et j'étais perdue. Et, ils m'ont fait des choses horribles, (Les larmes montent aux yeux de Trish) mais c'était pas la réalité, c'était dans un livre. Ce n'était qu'une histoire avec des monstres, c'était pas vrai. (Elle continue de remuer la tête dans la négative) C'était pas vrai, mais… (Sa gorge se serre) mais si vous êtes là aujourd'hui, si vous me voyez… Alors, c'est vrai ! Tout ça est arrivé ! Si vous voyez ce qu'ils ont fait de moi, alors… alors… Je ne voulais pas être aussi perdue !
Trish, qui pleure également, prend le visage de Fred entre ses mains.
TRISH : Oh, ce n'est rien ma chérie, peu importe ce qu'ils t'ont fait.
Elle prend sa fille dans ses bras.
FRED : Maman !
TRISH : Tout va s'arranger, maintenant.
De la tristesse se lit sur les visages d'Angel et Wesley, tandis que des larmes montent aux yeux de Gunn et Cordelia.
FRED : Pardon. Pardon. J'suis complètement perdue.
ROGER : Ce n'est pas grave. Tu es notre petite fille.
FRED : Vous m'avez tellement manqué.
TRISH : (Etreignant toujours sa fille) C'est fini.
FRED : J'voulais pas, j'vous jure…
TRISH : Chut…
ROGER : Tout va s'arranger maintenant. Tu verras. Tu es en sécurité.
Alors que Roger embrasse sa fille sur la joue, un insecte géant se laisse tomber du plafond, où il les regardait, en poussant des cris stridents.
ROGER : (À Angel) Dites-moi, que c'est une créature d'un de vos films !
CORDELIA : Non. (Roger tourne la tête vers Cordy) C'est une créature qui va nous tuer.

ACTE 3
ANGEL : Tout le monde dehors.
WESLEY : Angel…
ANGEL : Tout le monde dehors ! J'm'en charge.
GUNN : Vite ! Vite !
Angel évite un coup de patte de la part de la créature.
Le gang et les Burkle sortent en triple vitesse de la gare routière par les portes principales.
ROGER : Qu'est-ce que c'est que cette chose ?!!!
CORDELIA : Toutes nos armes sont restées à l'hôtel !
Le gang s'arrête devant la gare routière, et jette un œil en arrière.
GUNN : Angel a dit qu'il…
C'est alors qu'Angel passe, en voltigeant, à travers les portes closes de la gare routière, les fracassant en mille morceaux. Il atterrit aux pieds de Gunn.
GUNN : …qu'il s'en chargeait.
Le gros insecte suit Angel, à l'extérieur de la gare routière, en passant par les anciennes portes. Angel lève la tête pour le regarder. Il porte son vrai visage.
GUNN : J'ai peut-être quelque chose dans le coffre.
ROGER : (En se précipitant avec les autres vers la voiture de Gunn) Mais, qu'est-ce qu'il a au visage ?
WESLEY : Angel est un vampire. Il a une âme, mais c'est une longue histoire. Je vous la raconterais, si on survit.
Comme Wesley voit en courant une pile de bagages, il fait brusquement demi-tour et appelle Cordy.
WESLEY : Cordelia ! (Il prend le sac) Ici. (Lui et Cordy commence de l'ouvrir)
Le gros insecte continue de frapper et couper Angel avec ses pattes en forme de pinces géantes. Le vampire parvient à éviter la plupart des coups de la bestiole, mais celle-ci finit par l'envoyer valser au loin encore une fois.
GUNN : Hé ! (L'insecte se tourne vers Gunn qui est armé d'un arc bandé) La bébête !
Il tire une flèche sur la bestiole qui commence d'émettre des cris stridents. L'insecte s'est à peine remis de la flèche que Wesley et Cordy se jettent sur lui pour lui flanquer des coups avec des clubs de golf. Gunn s'approche de la bête avec son arc, et rejoint ses amis pour la frapper. Mais, cette dernière parvient à se débarrasser de ses attaquants, faisant lâcher son club à l'un d'entre eux. Celui-ci glisse jusqu'aux pieds de Winifred.
Angel, qui s'est remis sur pieds, se jette sur l'insecte à qui il redonne des coups. L'insecte parvient à l'envoyer voltiger, une troisième fois, contre le pneu de l'un des bus encore parqués à l'extérieur. Alors qu'Angel se relève, la créature lui enfonce ses pinces dans les épaules, le maintenant ainsi coincé contre le bus.
Mais finalement, le gros insecte lâche prise quand Winifred lui assène un coup de club par derrière.
ANGEL : Fred, vas-t-en…
Alors que la créature se jette sur Winifred, Angel pousse son amie hors de porté de celle-ci. Elle s'en sort, saine et sauve, mis à part pour son bras, que l'insecte est parvenu à blesser. Alors que la bestiole s'apprête à revenir à la charge, elle se fait frapper à son tour sur la tête, par un Roger en colère, armé d'une poubelle cylindrique en métal.
ROGER : C'est ma *fille* espèce de sale bestiole !!!
Angel profite de la distraction occasionnée par Roger pour sauter sur le dos de l'insecte, à qui il coince les pinces derrière le dos. Pendant ce temps, Roger aide sa fille à se relever.
ROGER : (Lui donnant un mouchoir) Tiens, ma chérie. (Conduisant sa fille sur le côté) Viens par là.
L'insecte parvient, finalement, à se défaire de l'emprise qu'Angel a sur lui, et le fait valser une fois de plus sur l'un des bus stationné sur le parking. Comme l'insecte géant repart à la charge, il finit en bouillie. En effet, il se fait littéralement pulvériser par un bus, arrivant à toute allure dans sa direction. Fred qui se trouvait juste là, avec son père, se fait éclabousser par les restes de la créature. Une fois le bus arrêté, Trish descend de celui-ci.
TRISH : (Trépignant sur place) J'l'ai eue ! Vous avez vu ? J'l'ai eue !
Ils sont tous de retour à l'Hyperion. Cordy est en train de panser la blessure que l'insecte a infligée au bras de Winifred.
TRISH : Je ne suis pas sûre de vouloir connaître la réponse, mais… vous faites beaucoup de pansements dans ce travail ?
CORDELIA : Les risques du métier. Enfin, c'est vrai que de temps en temps, il y a un démon qui essaye de nous tuer à coups d'oreiller, mais, hélas, c'est loin d'être le cas de figure le plus répandu.
Roger regarde la tête du Durslar. Elle est couverte de quelques cristaux violets, identiques à ceux que Fred a remarqué dans les égouts.
ROGER : Et ce truc là, c'était un démon ?
CORDELIA : Je crois que… Angel a appelé ça un Durslar.
Fred touche les cristaux du doigt.
CORDELIA : Il l'a poursuivi dans les égouts avec Fred, après qu'il les a attaqués chez le marchand de glaces.
ROGER : Ça veut dire que tu sais chasser ces créatures, Fred ?
FRED : Non. Moi, j'étais là pour la glace, essentiellement.
TRISH : Heu, j'aurais préféré que vous rangiez cette chose. Elle me fiche la trouille.
ROGER : Sois pas idiote Trish. Ce n'est qu'une tête *tranchée*.
Gunn prend la tête à pleines mains pour la mettre hors de vue de Trish.
GUNN : Ah, d'accord. Madame fait de la soupe de démons avec un bus de dix tonnes, mais montrez lui une tête en papier mâché, et elle a les chocottes. Ah, les femmes !
Gunn pose la tête sur le comptoir de l'hôtel, à côté d'Angel et Wesley.
ANGEL : Euh, Gunn, ce *n'est pas* du papier mâché.
Gunn retire promptement les mains de la tête du Durslar.
GUNN : Euh, y'a toujours de l'eau de javel dans les toilettes ?
Il se précipite dans la salle de bains.
Angel et Wesley regardent les Burkle aux petits soins avec Winifred.
TRISH : Oh, ma p'tite fille chérie, j'suis si heureuse. Elle a toujours d'aussi beaux cheveux.
ANGEL : Je ne pensais pas que ça se passerait de cette façon.
TRISH : Petite, j'adorais la coiffer.
WESLEY : Ils ont l'air vraiment heureux.
CORDELIA : Et voilà ! Ça veut dire, que je crois que j'ai stoppé l'hémorragie.
FRED : Merci, Cordelia.
CORDELIA (Gaiement) : Suivant ! Coups et blessures multiples ! Angel ?
Angel descend d'un bon de son tabouret, et se dépêche de rejoindre Cordelia sur le canapé, à la place laissée vacante par Fred.
ANGEL : Oh, c'est mon tour ! Hé ! Hé !
CORDELIA : Quel idiot !
Fred s'approche de Wes.
WESLEY : Comment tu te sens, Fred ?
FRED : Comme si on m'avait mis le cœur dans une espèce de presse-agrumes, et que… (Baissant soudain les yeux pour regarder son bras) Oh. Comme si un monstre avait essayé de m'arracher le bras, et que Angel m'avait sauvée.
TRISH : J'ai l'impression qu'il fait ça *souvent* ?
FRED : (Acquiescant) Oui, c'est vrai. (Se tournant vers Angel) Angel est le champion, et… Wesley le cerveau des opérations, Gunn les muscles et Cordelia le cœur, et moi…
ROGER : Quand je pense qu'on voulait appeler la police et envoyer en prison une bande de *super héros* !
ANGEL : Je ne suis pas vraiment un héros.
GUNN : Plutôt une bête suceuse de sang.
Angel lui lance un regard noir, tandis que Cordelia soigne sa blessure.
ROGER : Franchement, je me fiche qu'il boive du sang de vache, du sang de porc, ou une de ces cochonneries de bières importées. Il a sauvé ma p'tite fille !
ANGEL : Je n'aurais pas eu à le faire si elle ne s'était pas prise pour une Amazone, et n'avait pas frappé cette chose avec un club de golf.
ROGER : Je n'avais pas vu un coup pareil depuis Nicklaus contre Gary Player en 63 dans la…
ANGEL & ROGER : "Bob Hope Desert Classic".
Ils se regardent l'un l'autre, puis éclatent de rire avant de se serrer la main.
ROGER : Ah, ouais !
FRED : Je veux rentrer chez nous.
Le silence s'installe tout à coup dans l'hôtel. Ils se tournent tous vers elle, sans exception. Roger se lève du canapé, où il était assis à côté d'Angel.
FRED : Je ne suis pas faite pour tout ça. C'est vrai, si Angel ne m'avait pas sauvée in extremis, vous seriez sûrement en train de rire sur mon cadavre. (Cordelia finit le pansement d'Angel) Enfin, p't'être pas en train de rire, mais… En un mot, je crois que… je devrais rentrer à la maison où tout est tranquille et rassurant, et où les… les monstres ne dévorent pas votre famille. J'espère… que je ne vous déçois pas trop ?
TRISH : Oh, Fred. Jamais de la vie ! Ça va être tellement bon de t'avoir à la maison ! Oh, ma chérie !
Les Burkle s'étreignent tous trois, en famille.
GUNN : Elle y sera probablement plus heureuse.
WESLEY : Oui. C'est mieux comme ça.
Fred se tient au milieu de sa chambre. Elle contemple les murs, où se trouvent tous ses écrits. Angel apparaît dans le chambranle de la porte, derrière elle. Il frappe à la porte pour attirer son attention.
FRED : Oh, Angel. C'est toi. (Indiquant l'intérieur de sa chambre) Je t'invite à entrer.
ANGEL : (Entrant dans la chambre de celle-ci) C'est gentil, mais ce n'est plus la peine de le dire à chaque fois. A partir du moment où tu m'as fait…
FRED : Je sais. C'est simplement que comme je rentre chez moi, j'aurais plus jamais l'occasion de t'inviter nulle part. Sauf, bien sûr, si tu passes par le Texas.
ANGEL : Ou si tu te fais un appartement dans les égouts.
Silence.
ANGEL : Comment te sens-tu ?
FRED : Toute drôle. Etrangement décontractée… mais excitée comme une puce. Un peu triste… Reconnaissante. Heureuse, tout en restant prudente. Soulagée et anxieuse à la fois. Légèrement nauséeuse, et en même temps, pleine d'espoir.
ANGEL : On a à peu près fait le tour. (Il regarde les murs autour de lui) Tu te souviendras de tout ce que tu as écrit ?
FRED : Oui, c'est… c'est une histoire. (Tous deux regardent les murs) Il était une fois… une jeune fille qui vivait toute seule dans une horrible grotte… si loin de chez elle qu'elle en avait mal dans la poitrine. (Angel se tourne vers Winifred qui reprend son histoire) Et chaque jour dans cette horrible grotte, la jeune fille essayait de trouver un moyen de s'échapper. Jamais elle n'y parvenait, bien sûr…, et elle avait presque perdu tout espoir… Quand un jour, comme dans un conte de fées, arriva un beau jeune homme à cheval qui la sauva… et la ramena à son château. (Silence) (S'asseyant sur le rebord de son lit) On pourrait croire que c'est la fin, hein ? Ils vécurent heureux, etc.… Je pense que tu connais la chanson.
Angel s'assied à côté d'elle, à son tour.
FRED : Mais, tu vois, à peine arrivé aux portes du château, le jeune homme repartit vers d'autres aventures. Et bien qu'elle n'en ait pas du tout eu l'intention, sans s'en rendre compte, la jeune fille se construisit une autre grotte, bien à l'abri, en haut du château. En espérant qu'il viendrait à nouveau la sauver. (Elle lève les yeux vers Angel) Mais, cette fois-ci, tu me sauveras pas, n'est-ce pas ?
Comme Angel garde le silence, Fred baisse la tête.
Roger est en train de discuter avec Wesley et Gunn au comptoir, tandis que Trish et Cordy discutent, ensemble, sur le canapé.
TRISH : Roger adore ces abominables films fantastiques. Toute cette série avec des aliens visqueux, et plein de dents. A chaque fois, il en redemande. Sauf le dernier qu'ils ont fait, il s'est carrément endormi. Mais, j'ai encore du mal à croire que c'est la réalité.
CORDELIA : Pour les aliens, je peux pas vraiment vous dire, mais pour tout ce qui est démons, et dimensions parallèles, je connais. C'est vrai qu'il faut du temps pour s'y faire.
TRISH : Je suis tellement heureuse qu'elle rentre à la maison. Je crois que c'est trop dangereux pour elle ici.
Roger et Gunn portent la machine que Fred a créée à côté du canapé.
ROGER : Hé, chérie ! Regarde un peu ça ! Une invention de *Fred*.
GUNN : C'est *cool*, hein ?
WESLEY : Nous pensons qu'il s'agit d'une arme mécanique, probablement inspirée de la bonne vieille catapulte, et conçu pour provoquer de graves blessures, voire même la décapitation.
ROGER : Ou alors, c'est un grille-pains.
WESLEY : Ou alors, c'est un grille-pains.
Trish voit Fred et Angel descendre les marches.
TRISH : Ah ! Tu as fini tes bagages, chérie ? Tu n'as pas pris le T-shirt couvert de boyaux d'insecte géant, tu l'as jeté à la poubelle ? Tu ne le remportes pas à la maison, hein ?
FRED : Je ne sais pas. J'avais envie de le prendre avec moi… les boyaux et tout. Tu sais, en souvenir.
ROGER : (Fièrement) Je te reconnais bien là !
FRED : (Regardant la bande) Vous savez, sous la douche, j'avais réfléchi à plein de jolies choses à dire, et… j'allais vous faire tout un discours… oh, crotte. (Elle jette un œil à ses parents) Enfin, j'veux dire zut.
Elle s'approche de Gunn et le serre dans ses bras. Gunn la tient fort contre lui, puis la laisse partir, en s'éclaircissant doucement la gorge. Fred s'approche ensuite de Wesley. Tous deux hésitent un peu dans leurs gestes, avant de se serrer l'un contre l'autre à leur tour. Fred s'approche finalement de Cordy. Toutes deux s'étreignent.
CORDELIA (Murmurant) : Strictement entre toi et moi, je suis presque un peu jalouse.
Fred s'approche d'Angel. Ils se regardent l'un l'autre.
FRED : Merci Angel… merci pour tout.
Angel lui tend, sans prononcer une parole, la valise qu'il a descendu pour elle.
ANGEL : Au revoir, Fred.
Winifred lui adresse un sourire, puis se tourne vers ses parents.
FRED : On ferait mieux d'y aller avant les chutes du Niagara.
TRISH : D'accord.
Les Burkle montent les quelques marches menant à la sortie. Fred se retourne une dernière fois pour saluer ses amis avant que les portes ne se referment derrière eux.
Les Burkle sont assis, tous trois, sur la banquette arrière d'un taxi.
ROGER : Ta chambre est exactement comme tu l'as laissée. Mis à part, le type qui s'y est installé, mais il s'en va à la fin du mois, son bail est fini.
FRED : Vous avez loué ma chambre ?
ROGER : Euh, bah oui, au bout de quatre ans, comme on n'avait toujours aucune nouvelles de toi…
FRED : J'avais été kidnappée dans une autre dimension.
Le chauffeur de taxi tourne quelque peu la tête vers eux, incrédule.
TRISH : (Au conducteur) C'est la pure vérité.
Fred ouvre son sac. Elle en sort le T-shirt qu'elle portait durant la bataille à la gare routière, celui qui a été éclaboussé par les restes de l'insecte géant tué par sa mère avec le bus.
FRED : Ils vont beaucoup me manquer.
Elle s'aperçoit finalement que les restes de l'insecte géant se sont transformés en cristaux violets, comme ceux se trouvant sur les parois des égouts, et sur la tête du Durslar à l'Hyperion.
FRED : Faites *immédiatement* demi-tour !
Angel, Cordelia, Gunn et Wesley sont affalés dans les chaises et fauteuils du bureau de ce dernier.
CORDELIA : Vous savez qui est-ce qui me manque, bizarrement ?
WESLEY : Fred.
CORDELIA : En fait, j'allais dire ses parents. Y'a que moi ?
ANGEL : Non, tu as raison. Ils sont vraiment… gentils.
CORDELIA : Gentils ? Ils sont pas gentils, Angel. Ils sont carrément…
GUNN : Des parents.
WESLEY : Ils l'aiment. Ils la soutiennent. Ils ne l'écrasent pas jusqu'à en faire… une toute petite chose coincée, et male dans sa peau, en la rabaissant continuellement. Ils ne l'accablent pas de leur mépris avec leurs reproches incessants.
Wesley s'arrête dans ses propos quand il s'aperçoit que ses amis le dévisagent. Il s'apprête à dire autre chose, mais garde finalement le silence.
CORDELIA : En tout cas, elle au moins, elle va avoir droit à une vie *normale*. Non, mais attendez, je vous adore, j'adore L.A, et j'adore mon boulot, mais… les choses ne sont *jamais* tout à fait normales ici. C'est vrai, non ?
Quelque chose commence de bouger sous la peau de la tête du Durslar se trouvant toujours sur le comptoir de l'hôtel.

ACTE 4
WESLEY : Elle était *tellement* intelligente.
ANGEL : Elle va me manquer. Elle était… calme, douce, gentiment folle. Je trouvais ça… apaisant.
CORDELIA : Et moi alors ? Je ne suis pas apaisante, peut-être ? (Cordy se redresse dans son fauteuil) Je suis très apaisante, figures-toi. Si tu veux, je peux t'apaiser à mort.
GUNN : Et en plus, elle était douée avec un club de golf.
Gunn et Wesley se regardent l'un l'autre en échangeant un rire.
CORDELIA : Elle a quand même failli se faire tuer. Moi, je dis *bon débarras*. (Elle se renfonce dans le fauteuil qu'elle occupe) Ça va nous faire des vacances de ne plus avoir à s'occuper de… la folle qui veut des *tacos* à tous les repas.
ANGEL : Elle reviendra nous dire bonjour.
CORDELIA (Avec une toute petite voix) : Tu crois vraiment qu'elle reviendra nous voir ?
Ce qui se trouve sous la peau du Durslar s'agite de plus en plus. Un insecte géant, ressemblant à celui que les amis ont vaincu à la gare routière, regarde ce qui se passe à l'intérieur depuis l'une des fenêtres. Les quatre amis ne remarquent, quant à eux, rien du tout.
CORDELIA : Bon, allez. J'vais pas rester assise ici, (Elle enfile sa première chaussure) à pleurnicher comme cette… bande de… pleurnicheurs que vous êtes. Je vais rentrer chez moi. (Elle enfile sa deuxième chaussure) Me consoler avec un p'tit plat. (Elle se lève, rajuste sa jupe, puis commence de sortir du bureau) Pleurer un bon coup. Et me glisser sous ma couette moelleuse… (Comme elle entre dans le hall de l'hôtel, elle s'aperçoit qu'un immense insecte est en train de s'introduire dans l'Hyperion) Grosse bestiole !
Cordy hurle de terreur, et retourne à vive allure dans le bureau, comme les garçons sortent en vitesse.
WESLEY : On l'a écrasée avec un bus. Elle n'a pas survécu à ça ?
ANGEL : Je ne crois pas que ce soit la même.
Angel et les autres se tournent vers la fenêtre menant au jardin, et s'aperçoivent que celui-ci est littéralement envahi de ces chères petites bestioles.
CORDELIA : On est tous morts et enterrés.
WESLEY : Les armes.
Angel se précipite vers le comptoir de l'hôtel, puis passe par-dessus celui-ci, afin de détourner l'attention de la créature, pour permettre aux autres de courir jusqu'au meuble contenant les armes. Une fois armé, Wesley se tourne uniquement pour voir Angel se faire propulser par terre par la créature.
WESLEY : Angel, on va…
La porte de l'hôtel s'ouvre pour laisser entrer Fred.
FRED : Je suis là ! Je suis là !
WESLEY : (Se retournant à cette voix) Fred ?
Les parents de Fred entrent dans l'hôtel à la suite de leur fille.
FRED : Je suis en retard !
Roger aide Winifred à positionner sa création dans la bonne direction. Pendant ce temps, l'insecte continue de frapper un Angel, toujours à terre, avec ses pinces. Gunn et Wesley, qui lèvent alors leurs armes ensemble, parviennent à bloquer celles-ci.
ANGEL : (Toujours coincé sous les autres pattes de l'insecte géant) Quelqu'un peut m'aider ?
FRED : Oui, moi !
Elle appuie d'un coup sec sur sa création, enclenchant ainsi un mécanisme, permettant de lancer une hache. Cette dernière traverse la pièce pour terminer sa course dans la tête du Durslar qu'elle coupe en deux comme un melon. Une substance verte sort de la tête du démon, et vient éclabousser le mur. Comme de petits cafards sortent de la tête, le gros insecte laisse Angel et le gang tranquilles. En effet, il s'approche de la tête pour aller recueillir la partie inférieure de celle-ci contenant les petits insectes. Pendant ce temps, Cordy aide Angel à se relever. La créature se dirige ensuite vers le jardin, suivie par les quelques petits insectes déjà sortis de la tête. Fred et ses parents descendent les quelques marches de l'entrée pour rejoindre les autres.
GUNN : Alors… c'était *pas* un grille-pains.
ANGEL : Fred, comment as-tu…
FRED : Les cristaux. Ceux qu'on a vus dans les égouts ? Y'en avez aussi sur la tête. Et d'abord, j'ai cru qu'ils venaient du Durslar, mais ensuite, j'ai vu ça… le T-shirt.
Roger lui tend le T-shirt couvert de cristaux violets.
FRED : C'est la substance visqueuse du gros insecte qui a fait ça en séchant. Il avait dû pondre ses œufs dans la tête du Durslar, ce qui explique qu'il soit remonté des égouts, parce que… vous seriez pas un peu cinglé, si vous aviez des œufs dans la tête ? Je sais que moi, je le serais. (Cordy ouvre la bouche, regarde Angel, puis ferme de nouveau la bouche) Enfin bref, tout ça, ça serait très beau et très Darwinien, si Angel n'avait pas tué le Durslar et rapporté sa tête. Le gros insecte devait la récupérer pour récupérer aussi ses petits.
WESLEY : (S'asseyant sur le canapé, tout comme Cordy) Et à la gare routière, quand Trish a écrasé la mère…
FRED : Ou le père. Il est possible que cette espèce soit en fait asexuée, mais… il faudra que je fasse des recherches pour le confirmer.
WESLEY : L'essaim s'est présenté au grand complet pour réclamer sa progéniture. (Fred acquiesce) Brillante déduction, Fred !
GUNN : Sans parler d'un certain gadget *classe*.
FRED : (Riant) C'est juste une idée qui m'a traversé la tête. Imaginez que vous deviez vous battre avec vos deux bras arrachés ? Bon, bien sûr, vous seriez très vite morts d'hémorragie, mais avant ça, vous en auriez décapité quelques uns !
ANGEL : Bien joué.
FRED : (Souriante, et gênée par tous ces compliments) Ce n'est rien. Si ce n'est la soudaine révélation de ma véritable vocation dans la vie.
ROGER : Tu peux le redire ?
FRED : (S'approchant de ses parents) Ecoutez… je pourrais rentrer à la maison avec vous et faire comme si ces cinq années n'avaient pas existé. Je pourrais faire semblant d'avoir une vie normale aussi. Mais la vérité, c'est que… je ne suis plus normale, maintenant. (Roger et Trish se regardent l'un l'autre) Finalement, ce que j'essaie de vous dire, c'est que… c'est que… (Elle se rapproche davantage de ses parents) vous m'avez terriblement manqué. Mais… ma place est ici. (Elle se tourne vers ses quatre amis) Enfin, sauf si elle est pas ici, si vous n'avez pas envie de me supporter, je comprendrais…
WESLEY : (Se levant promptement) On va mettre ça au vote. Tous ceux qui sont pour dites oui ? Oui. Adopté à l'unanimité. Tu restes.
Tous les membres de la bande se sourient, avant d'adresser leur sourire à Fred.
FRED : Maman. Papa. C'est ma vie dorénavant.
TRISH : (Les yeux emplis de larmes) Nous avions espéré que tu ne t'en rendrais pas compte.
ROGER : Il est clair qu'on va devoir rester ici encore un mois ou deux.
FRED : (S'appuyant contre son père) Arrêtes !
ROGER : (Riant) Un jour ou deux. Le temps de discuter un peu, de refaire connaissance, et puis de vérifier que tu es *parfaitement* sûre d'avoir pris la bonne décision.
FRED : De ce côté-là, il n'y aura aucune surprise.
L'Hyperion, de jour. Fred et Angel ont chacun un rouleau à la main. Ils sont en train de peindre les murs de la chambre de la jeune femme en blanc.
ROGER : Alors, Spiro Agnew, je sais que c'était un…
ANGEL : (Se tournant vers Roger, rouleau en main) Un démon Grathnar ! Vous le saviez ? Je croyais être le seul à le savoir.
ROGER : Mais, qu'est-ce qu'il pouvait être d'autre ?
Wesley, qui a de la peinture sur les bras, entre dans la chambre de Winifred avec un autre seau de peinture. Il voit Gunn en train de peindre l'un des murs horizontalement.
WESLEY : Pas horizontalement, verticalement ! Sinon, tu vas…
GUNN : Non, j't'assure, si on va de haut en bas, ça fait de grosses dégoulinades…
TRISH : (Elle s'arrête de peindre, et se met la main sur la hanche) Ça suffit les garçons, je ne veux pas vous entendre vous chamailler.
GUNN : OK.
Comme Gunn retourne à son mur, Cordy entre dans la chambre de Fred avec deux pizzas.
CORDELIA : Quelqu'un a commandé une pizza ? (A Fred) Tu veux de la pizza ?
FRED : (Se dirigeant vers un autre pan de mur) Oh, une minute. Je voudrais juste finir ce coin.
Tandis que les autres se réunissent autour de la pizza, Fred se dirige vers le pan de mur où elle a dessiné deux personnes montées à cheval. Elle regarde quelques instants encore le dessin, puis lève son rouleau et commence de l'effacer. Ce pan de sa vie est terminé.