La Prophétie

Transcript par Marion pour Buffy VS. Interdiction formelle de recopier.

PRECEDEMMENT DANS ANGEL :
WESLEY : Il lit dans leur âme, devine leur avenir.
CORDELIA : Oui, mais seulement quand ils font un Karaoké.
CORDELIA : Imagine ce qui se serait passé si t'étais devenu cinglé, si t'avais couché avec Darla !
Angel projette Darla à travers les portes vitrées.
Angel et Darla sur le lit, en train de s'embrasser et de s'arracher leurs vêtements.
ANGEL : Tu sais que je ne ferais jamais ça.
Angel se réveille aux côtés de Darla et fait un bond dans le lit.
ANGEL : Habille-toi, et va-t-en, parce que si jamais je te revois, je serais obligé de te tuer.
SHAMAN : Je ne peux pas vous aider. Aucun homme ne le peut. Ceci n'est pas destiné à être connu.
DARLA (Caressant son ventre arrondi) : Bien, alors il ne reste plus qu'une chose à faire. Il est temps de rendre visite à ton père.

PROLOGUE :
Rome - 1771
Des rats dans un égout. Angelus est en train de le parcourir à vive allure. Il regarde derrière lui, et voit un groupe de moines tenant des torches venir dans sa direction. Il prend l'un des tunnels se trouvant dans le sens opposé et se retrouve nez à nez avec un autre groupe de moines tenant des torches. Il fait demi-tour et prend un autre tunnel. Il se retrouve alors face à une grille bloquant un autre tunnel, il la retire, puis s'introduit dans celui-ci, avant de la replacer derrière lui. Comme il se tourne, il trébuche, et se retrouve dans une pièce éclairée de torches. Il est encerclé par des moines armés d'arbalètes pointées sur lui. C'est alors qu'une paire de portes doubles s'ouvre derrière lui pour laisser entrer les rayons mortels du soleil. Angelus se jette à terre, afin de se protéger de ces derniers, tandis que de la fumée émane de sa peau. Entre ensuite, dans cette sorte de chambre secrète, un homme monté à cheval. Celui-ci descend de sa monture, qu'il confie à l'un des moines, puis s'approche de Monseigneur Rivalli. Pendant ce temps, Angelus se relève.
HOLTZ : Grazie, Monsignore (Merci, Monseigneur). Sono lo vostro debitore (Je vous suis redevable).
MONSEIGNEUR RIVALLI : No, quest' animale ha ucciso la vostra familia (Non, cet animal a massacré votre famille). (A ces moines, tout en indiquant Angelus) Trattenete la bestia ! (Retenez cette bête !)
Angelus se retrouve soudain enchaîné. Il ne peut même plus bouger les bras.
HOLTZ (S'approchant d'Angelus) : C'est Monseigneur Rivalli, qui a célébré la cérémonie quand Caroline et moi nous nous sommes mariés. Vous vous souvenez de Caroline ?
ANGELUS : Jolie fille. Au gosier robuste.
HOLTZ : Monseigneur a depuis été excommunié. L'ordre qu'il a fondé, "Inquisitori", adhère aux anciennes croyances. Ce sont des traditionalistes, qui font très bien leur travail. Je suggère que nous commencions ?
Holtz regarde l'assortiment de diverses armes mises à sa disposition par les moines. Il prend un crochet bien acéré, puis l'enfonce lentement dans le cou d'Angelus qui commence de hurler.
ANGELUS : Ah. Ah !!!!!
Le soleil se couche, puis se relève, tandis qu'Angelus hurle toujours de douleur.
Monseigneur Rivalli marche de long en large dans la pièce, tout en lisant un livre. Pendant ce temps, Holtz est assis sur un banc, où il boit un peu. Quelques moines sont en train de réciter quelque chose, tandis qu'Angelus suffoque de douleur.
HOLTZ : Vous m'avez semé en Afrique du Nord. (Il se lève, puis s'approche du vampire) Je savais que vous reviendriez en Europe, mais à *Rome*, Angelus ? (Il se place devant Angelus, qui est à présent suspendu par les bras, au plafond de la pièce) Pourquoi avoir choisi le siège de tout ce qui est saint ?
ANGELUS : Darla… elle adore la chapelle Sixtine.
HOLTZ : Michel-Ange ?
ANGELUS : Non. Elle raffole des fresques de Botticelli. (Epuisé) "La Tentation du Christ" est sa préférée… sans doute à cause du lépreux. (Il pousse un soupir) Que voulez-vous, Holtz ?
Holtz prend une griffe à trois dents, qu'il examine tout en se rapprochant d'Angelus.
HOLTZ : Je ne veux strictement rien. Je n'ai plus de famille. Je ne crois pas que vous me donnerez Darla, mais je la trouverai. Mon seul souhait en venant ici… est de découvrir si une infâme créature telle que vous est capable de payer pour ses péchés. (Holtz enfonce la griffe quelque part en dessous de la ceinture d'Angelus. Le vampire gémit de douleur) Vous êtes un démon. Il est en votre nature de faire le mal là où vous passez. Mais vous avez aussi été un homme. Si nous extirpons la bête qui est en vous par le feu et la torture, restera-t-il quelque chose ? (Holtz retire la griffe du corps d'Angelus, qui grogne de douleur) Restera-t-il quoi que ce soit ? J'en doute. Mais, je suis prêt à sacrifier quinze jours de ma vie pour le savoir. Quelle que soit la réponse, n'ayant pas d'âme, vous ne serez pas sauvé.
Une flèche en flamme est tirée dans la pièce, elle vient s'enfoncer dans le torse de l'un des moines.
DARLA : Désolée d'avoir mis si longtemps, chéri.
Angelus et Holtz se retournent pour voir Darla se tenir dans l'entrée de la pièce, une arbalète en main armée d'une nouvelle flèche en flamme, et un groupe de vampires à ses côtés.
DARLA (A ses vampires) : Tuez-les.
Darla tire la flèche en feu dans l'épaule d'Holtz. Les vampires s'avancent et attaquent les moines. Plusieurs vampires se font tuer par les moines, mais cela ne les ralentit pas pour autant.
Monseigneur Rivalli s'approche de Darla, en la menaçant de sa croix.
MONSEIGNEUR RIVALLI : Torna nel inferno, parta demonio ! (Allez en enfer, immonde démon !)
Darla lui flanque un coup de poing, qui l'envoie valser dans le mur opposé.
DARLA : Grazie, padre.
Tandis qu'Holtz retire la flèche l'ayant touché à l'épaule, les portes, par lesquelles il est entré précédemment, se trouvent ouvertes pour laisser entrer un cheval transportant un chariot, le tout conduit par un vampire couvert d'une couverture.
Darla brise les chaînes d'Angelus, qui se fait rattraper par deux autres vampires, qui le soutiennent jusqu'au chariot, sur lequel, ils l'aident ensuite à monter. Alors qu'Holtz tente de se relever, Darla l'assomme d'un coup de poing. Elle rejoint Angelus dans le chariot.
ANGELUS : Chérie ?
DARLA : Quoi ?
ANGELUS : On ne devrait pas tuer Holtz ?
DARLA : Je sais, mais c'est tellement plus drôle de détruire sa vie. Il fait partie de la famille, maintenant.
Angelus attire Darla à lui, pour l'embrasser fougueusement. Pendant ce temps, un vampire les couvre d'une bâche, afin qu'ils puissent sortir dans la lumière du jour, sans finir en poussière. Le vampire, toujours protégé par la couverture, et se trouvant aux rênes, fait partir le cheval tractant le chariot sous le soleil éblouissant de Rome.
Los Angeles, de nos jours.
Un bus (Downtown LA - Hollywood) se parque dans une rue sombre et déserte de LA.
DARLA : Ici, c'est parfait. (Au chauffeur de bus) Merci beaucoup. Ça n'a pas été long du tout. (Descendant du bus) Je devrais prendre plus souvent les transports en commun à Los Angeles.
Le chauffeur du bus se retourne doucement, pour regarder à l'arrière. Trois passagers sont avachis dans leur fauteuil, deux petits trous visibles sur leur jugulaire, tandis que quatre autres personnes sont regroupées dans le fond du bus.
CHAUFFEUR DE BUS (Sortant sa radio, les mains tremblantes) : Envoyez une ambulance ! On a un code deux sur la ligne cinquante huit ! Je répète, code deux, sur la ligne cinquante huit ! Il nous faut une ambulance, de toutes urgences ! Répondez ! Au secours ! Au secours !
Darla traverse la rue.

GENERIQUE

ACTE 1
Le sous-sol de l'Hyperion. Cordelia est en train d'arranger des fleurs dans un vase. Angel entre dans la salle d'entraînement pour découvrir une pièce remplie de vases et de fleurs diverses.
ANGEL (Prenant l'un des vases) : Qu'est-ce que c'est ?
CORDELIA : Ce sous-sol est tellement sombre et lugubre que j'ai eu envie de l'égayer un peu. Il t'est difficile de gambader dans la nature, sous les doux rayons du soleil, mais… ce n'est pas pour autant qu'on ne peut pas mettre un peu de fraîcheur dans tes ténèbres.
ANGEL (Sentant les fleurs qu'il tient) : Elles sont fausses.
CORDELIA : Evidemment. Tu mets des vraies fleurs dans ce trou à rats et elles crèvent (Faisant claquer ses doigts) comme ça.
Angel repose le vase, puis relève les yeux vers Cordy.
CORDELIA : Merci, Cordelia ?
ANGEL : Tu sais, ça fait quelques années que je suis sur cette planète…
CORDELIA : Au fait, en parlant de ça, à ton prochain anniversaire, on pourrait faire l'impasse sur les deux cent cinquante bougies sur le gâteau, et l'inévitable pompier de service, et se contenter d'une petite chanson ?
ANGEL : Je n'ai jamais rencontré quelqu'un comme toi.
CORDELIA : Bah, oui ! J'suis unique. C'est maintenant que tu t'en aperçois ? On attend quoi là, on y va ? (Prenant une pose combative) Ya-a !
ANGEL (Souriant) : D'accord. Tu dois y aller à fond, et surtout ne pas ménager ton adversaire. Vas-y, t'en fais pas pour moi. (Cordelia lui donne un coup de poing, qu'il évite avec son bras) Bien. (Cordy tente de nouveau de le frapper) Ouais ! C'est ça. Tu déplaces ton poids vers l'avant et… (Regardant les pieds de Cordy) bien sur la pointe des pieds.
Cordy lui flanque un coup de poing dans le visage.
CORDELIA : Oh ! Zut ! Ça va là ? (Angel se redresse, puis se retourne en souriant) Ça va ?
ANGEL : Je suis un vampire. (Continuant de lui sourire) Tu ne peux pas me faire mal. Oui.
Angel se retourne afin de ne plus lui faire face, puis grimace de douleur, en se touchant le nez de la main.
CORDELIA : T'es pas en forme, Angel. C'est à cause de la prophétie sur laquelle Wesley et Gunn essaient de mettre la main. Tu crois que la fin est proche ?
ANGEL (Se retournant vers elle) : Non, je ne crois pas ça. Régulièrement, il y a quelqu'un qui met à jour un vieux manuscrit, et à chaque fois, il prédit la même chose : la fin du monde. Tu sais combien j'ai vu de ces choses dans ma *très* longue vie ?
CORDELIA : Quatre ?
ANGEL : Non, il n'y en a que trois.
CORDELIA : Alors pourquoi Wesley et Gunn sont-ils en train de commettre un cambriolage ?
ANGEL : Un cambriolage ? Cordelia, tu as de ces mots. Ils sont simplement partis récupérer quelques éléments manquants du manuscrit de Nyazian, de façon à être tout à fait sûr…
CORDELIA : Que la fin est bien proche. Tout ce qu'on peut faire en attendant, c'est vivre pleinement chaque instant et remercier le ciel de ne pas avoir mis tout notre argent à la bourse.
ANGEL (Il cligne des yeux, puis indique son visage de la main) : Je suis pas en train d'enfler ?
Une villa, dans un quartier particulièrement huppé, non loin de la montagne. Dans l'une des pièces de cette villa se trouvent de vieilles peintures à l'huile et une statue. Dans le jardin, se trouve Wesley. Il est tout de noir vêtu et jette un coup d'œil dans la pièce, depuis l'extérieur. Il fait signe à Gunn de le rejoindre.
WESLEY : Etape numéro un : Les Dobermans dévorent gentiment leur steak. Les fils de l'alarme sont coupés. (Il sort un scanner, puis regarde l'écran de ce dernier après l'avoir passé devant la fenêtre) C'est bon, pas d'infrarouges. Etape numéro deux : On découpe un trou dans la vitre, on glisse une mini caméra qui balaie l'intérieur.
Gunn regarde par la fenêtre, puis passe à côté de Wesley, pour se placer devant la porte d'entrée vitrée menant au mini musée. Pendant ce temps, l'ancien Observateur place un coupe-verre avec une ventouse sur la fenêtre.
WESLEY : Si la voie est libre, on s'attaque au blindage, et au verrou de la porte accomplissant ainsi… (Gunn enfonce la clenche de la porte… qui s'ouvre. Il entre dans la pièce) l'étape numéro trois.
Wesley se dépêche de rassembler ses affaires, pour rejoindre Gunn, mais fait promptement demi-tour pour récupérer le coupe-verre qu'il a oublié sur la fenêtre. Gunn l'attend patiemment. Comme Wesley entre dans la pièce, il fait tomber le coupe-verre par terre. Alors qu'il le ramasse, il fait signe à Gunn de fermer la porte derrière lui.
WESLEY (Après que Gunn s'est exécuté) : Merci, Gunn.
Tous deux ouvrent les portes menant à la pièce adjacente. Celle-ci contient toutes sortes d'objets entreposés.
Gunn scrute la pièce tout en sifflant.
WESLEY : Tu peux le croire ça ?
GUNN (Regardant autour de lui) Y'a des types qui collectionnent les vieilles voitures, et y'en a d'autres…
Gunn fait un bond en arrière, quand il pose les yeux, sur la tête d'un démon à un œil, mise sous verre. Lui et Wesley se rapprochent finalement de la tête pour la regarder de plus près.
GUNN : On dirait… que l'œil te suit partout où tu vas.
Wesley s'approche d'une bouteille posée sur un piédestal. Il retire le bouchon, respire ce qui se trouve à l'intérieur, puis referme la bouteille.
WESLEY : Alors, si tu étais les vestiges inestimables du célèbre Manuscrit de Nyazian, où te cacherais-tu ?
GUNN : Inestimable, tu dis ? (Pointant un coffre-fort du doigt) Je me cacherais dans le coffre.
WESLEY : Le coffre ? Ton informateur n'a jamais parlé d'un coffre !
GUNN : Là franchement, je le sens plutôt mal.
WESLEY : N'exagères pas non plus. Ce n'est… qu'un coffre.
GUNN : En fait, ce que je sens plutôt mal, c'est l'homme qui est derrière toi avec un gros revolver.
Wesley se retourne pour voir un homme armé se tenir dans l'embrasure de la porte. Ce dernier a son arme pointée sur eux.
HOMME : Pas un geste, ou je vous tue.
L'homme entre dans la pièce, puis se dirige vers le téléphone.
WESLEY : J'espère que vous appelez la police.
HOMME : Exactement, t'as tout compris.
Tout en décrochant le combiné, il continue de pointer son arme sur les deux amis.
WESLEY : Bien. Vous pourrez donc leur expliquer pourquoi vous gardez autant de GHB chez vous. (Wesley se dirige vers la bouteille posée sur le piédestal) Vous savez, le Rohypnol, la drogue du viol.
HOMME : Quoi ?
WESLEY (Indiquant la bouteille) : Votre amalgame cataleptique. Au microscope, il est pratiquement impossible de le distinguer du GHB.
L'homme replace doucement le combiné à sa place.
HOMME : Très bien. Je n'appellerai pas la police.
WESLEY : Je suis heureux que nous nous comprenions.
HOMME : Avant de vous avoir tué.
WESLEY : Oh.
Gunn saisit quatre boules en verre rouge se trouvant sur un autre piédestal.
GUNN : Hé, ça vaut chez ces trucs là ?
HOMME : Très cher. Ce sont des globes magiques de Cyopian.
GUNN : Combien ? Trois zéro ? Quatre ? (Il commence de jongler avec deux d'entre elle dans une main) Plus ?
HOMME : Reposez-les !
GUNN : Posez d'abord votre flingue.
Quand l'homme ne bouge pas, Gunn laisse tomber l'un des globes par terre. Celui-ci se brise en mille morceaux. L'homme se mord les doigts pour s'empêcher de crier.
GUNN : Zut, alors. (Il jongle à présent avec les trois dernières) Ecoutez, on n'est pas des voleurs, on est des détectives. Il faut qu'on jette un œil sur le Manuscrit, alors, posez votre arme, parce que là, je commence un peu à fatiguer.
HOMME : Très bien !
L'homme pose son revolver sur la cage en verre contenant la tête du démon à un seul œil. Wesley récupère l'arme par mesure de précaution.
Gunn laisse tomber l'un des autres globes, mais le fait rebondir avec son pied, au plus grand soulagement de l'homme qui pousse alors un profond soupir.
GUNN : Il faut toujours terminer en beauté.
Fred descend l'escalier menant au sous-sol de l'Hyperion.
CORDELIA : Ça fait bizarre.
ANGEL : Détends-toi. Il faut que tu plies.
CORDELIA : Mais ça plie pas là. (Elle soupire) C'est complètement contre nature ton truc.
ANGEL (Placé derrière Cordy) : Je sais que ça ne paraît pas naturel, mais si un assaillant arrive sur toi par derrière, il faut que tu puisses faire passer… tout ton poids immédiatement sur l'autre pied, de façon à pouvoir lancer la jambe. Vas-y, essayes.
Cordelia acquiesce, puis se retourne brusquement, en levant la jambe, afin de frapper Angel avec celle-ci. Le vampire rattrape Cordy, un bras autour de la jambe, l'autre autour de la taille, afin de l'empêcher de tomber.
ANGEL : Oh ! Doucement. Doucement. Y'a du progrès. (Alors que Cordy baisse la jambe, Angel l'aide à se maintenir debout. Elle semble complètement brisée) C'est beaucoup mieux. On essaiera de retravailler là-dessus. D'accord ? (Il retire sa main du dos de Cordelia) Pour cette fois, on va s'arrêter là.
CORDELIA : Oui, enfin, on pourrait sûrement continuer un peu, mais là, là j'aurais plus d'articulations. Salut.
Cordy se dirige vers l'escalier, une main posée dans le bas du dos.
CORDELIA : Salut Fred.
FRED : Salut ! Kyrumption.
CORDELIA (Montant les marches) : Ah. Ouais, pareil pour toi.
ANGEL : Qu'est-ce que tu as dit ?
FRED : Kyrumption. C'est à peu près le seul mot gentil de Pylea, dont je me souvienne.
ANGEL : Qu'est-ce que ça veut dire ?
FRED (Rejoignant Angel) : C'est quand deux grands héros s'affrontent sur le champ de bataille et reconnaissent leur valeur mutuelle. C'est aussi une sorte de décoction de bouse de vache, mais dans ce sens là, c'est archaïque.
ANGEL : Ah, c'est vraiment… très intéressant.
FRED : Oui, quand je vous vois, vous entraîner au combat tous les deux, c'est le mot qui me vient *immédiatement* à l'esprit.
ANGEL (Après un silence) Moi et Cordelia…
FRED : Oui, je sais. C'est une vraie héroïne avec ses visions. Elle est tellement courageuse. Il est naturel que vous soyez, irrésistiblement attirés l'un vers l'autre. Oh ! Des fleurs artificielles ! (Se précipitant vers l'un des vases se trouvant juste à côté d'Angel) J'adore ça ! Ça ne se fane jamais, tu sais.
ANGEL : Non, non, mais, attend. Il n'y a rien entre Cordelia et moi, je t'assure.
FRED : Rien sauf la Moira.
ANGEL : C'est quoi la Moira ?
FRED : La Moira, c'est l'attirance physique qui peut exister entre deux êtres d'exception.
ANGEL : Ha. Non, il n'y a aucune attirance. Cordelia est une amie. Une personne avec qui je travaille. C'est tout.
FRED (Souriant malicieusement) : Tu vois ? Tu te montres chevaleresque, parce que tu es un héros et elle aussi. Vous avez la Kyrumption !
ANGEL : Je ne veux plus entendre ce mot !
WESLEY (Les rejoignant) : Qu'est-ce qui se passe ici ?
ANGEL : Rien.
WESLEY : Je crois que Fred a subi assez d'horreurs pour qu'on évite de lui crier dessus.
FRED : C'était pas du tout méchant.
Wesley reste là sans bouger, à regarder le sol.
ANGEL : Tu désirais quelque chose ?
WESLEY : Oui. (Regardant Fred) Gunn et moi espérions que tu pourrais nous aider à déchiffrer le Manuscrit. Il y a quelques calculs à faire.
FRED : Volontiers.
Fred monte l'escalier.
WESLEY (Regardant autour de lui) : Qui t'a offert ces fleurs ?
ANGEL : Personne.
L'Hyperion, le soir.
Gunn est en train de jouer aux fléchettes, tandis que Wesley prend des notes à partir de l'un de ses livres, tout en ayant le Manuscrit à ses côtés, que Fred, assise aux côtés de l'ancien Observateur, travaille avec l'ordinateur et que Cordelia écrit à son bureau.
GUNN : Alors, tu t'en sors, Fred ?
FRED : Oh, c'est une petite équation de rien du tout. Le calendrier romain comporte mille quatre cent soixante quatre jours, dans un cycle de quatre ans. Les Etrusques, Sumériens, et Dradiens, ayant tous leur propre cycle ; il suffit de partir de la date présumée de la prophétie sous chacun des calendriers et de l'appliquer à notre propre calendrier de trois cent soixante cinq jours, en tenant compte des années bissextiles et…
Angel arrive dans le hall de l'hôtel, et voit Cordelia assise à son bureau. Il s'arrête avant que l'un d'entre eux ne l'aperçoive.
FRED : Ah. Il y a une petite erreur… sauf si la fin du monde a eu lieu en mars dernier.
GUNN : Alors, qu'est-ce qui nous pend au nez ? Armageddon ou l'Antéchrist ? (Il s'assied sur la chaise, située en face de Wesley) Une catastrophe ou le grand méchant loup ?
WESLEY : Ce n'est pas très clair. La prédiction évoque l'arrivée ou l'apparition du Tro-Clon, une créature mal définie qui provoquera la perte de l'humanité.
GUNN : Alors, c'est les deux à la fois. On est drôlement gâté.
WESLEY : Je ne suis pas sûr de la traduction. Ce n'est peut-être pas la "perte", mais la "purification".
GUNN : La "purification" ? Alors, ce Tro-Clon est une bonne chose ?
WESLEY : J'en doute. Mais, c'est "purification" en araméen, "perte" en grec ancien et dans le dialecte des Ga-Shundi ça veut dire les deux.
CORDELIA (Continuant d'écrire) : Et tu ne voudrais pas commettre deux fois la même erreur.
Alors que Cordy lève les yeux pour le regarder, il baisse les siens sur ses notes.
WESLEY : Non.
FRED : De quoi elle parle ?
WESLEY : D'une autre prophétie que j'ai tenté de décrypter. Elle semblait concerner Angel et contenait le mot "Shanshu", dont j'ai cru qu'il signifiait "mourir" et j'ai… plus ou moins dit à Angel…
CORDELIA : Il lui a dit qu'il allait mourir.
FRED : Oh, non !
WESLEY : Et puis, j'ai découvert que ça pouvait *également* vouloir dire "vivre". Le mot avait les deux significations.
FRED : Alors, c'était laquelle ?
WESLEY : Les deux. Dans son cas, ça voulait dire qu'un jour peut-être, le vampire en lui mourrait, mais que l'humain pourrait vivre.
Angel, qui se trouve toujours dans le hall, les écoute attentivement.
FRED : Ce serait un homme tout à fait normal ?
Angel relève lentement la tête, pour regarder Cordy en train de travailler à son bureau.
WESLEY : Oui.
FRED : Dis donc. Qu'est-ce qu'on ferait si jamais ça arrive ?
CORDELIA (Arrêtant d'écrire) : Moi, je lui achèterais des chemises bariolées, et je l'emmènerais à la plage. (Fred reprend son travail sur l'ordinateur) Il a besoin d'un peu de couleurs.
FRED : Voilà. C'est nettement mieux. Enfin, si on veut. C'est encore un peu approximatif, mais… si mes calculs sont exacts, cette chose horrible devrait déjà être parmi nous. (Elle regarde autour d'elle) Enfin, je veux dire pas ici, mais… à Los Angeles. Je vais re-vérifier.
Angel les rejoint, puis s'assied.
CORDELIA (Relevant la tête de ses notes) : Ça va ?
ANGEL : Oui.
CORDELIA (Après un moment) : Pourquoi tu me regardes comme ça, là ?
ANGEL : Sans raison.
Un instant plus tard, alors qu'il continue de la regarder, Cordelia se lève, puis passe devant lui pour se servir une tasse de café.
CORDELIA : Là tu vois… ça devient un peu lourd.
ANGEL : Je réfléchissais à certaines choses. Tu sais, aux gens, à leurs rapports. Tiens, toi et moi, par exemple, on est *très* différent. On peut même difficilement trouver plus différent. (Désignant Cordelia) Humaine. (Se désignant lui-même) Vampire. (Indiquant Cordy) Femme. (S'indiquant lui-même) Homme… Vampire.
CORDELIA : T'es sûr qu'on t'a pas mis un peu de vodka dans ton sang ?
ANGEL (Riant) : T'es marante ! Moi, j'en sors une bonne de temps en temps, mais alors toi, tu…
CORDELIA (Remuant son café après y avoir mis un sucre) : Angel, est-ce que tu essaierais de me dire que tu m'aimes ?
ANGEL : Quoi ?
CORDELIA (Après avoir bu une gorgée de son café) : Moi aussi, je t'aime.
ANGEL : C'est vrai ? (Cordelia acquiesce) Mais, quand est-ce que…
CORDELIA (Criant vers la porte ouverte du bureau de Wesley) : Angel m'aime et je l'aime.
ANGEL : Non, arrête !
CORDELIA : Tu nous aimes tous et on t'aime tous.
FRED, WESLEY & GUNN (Tous en chœur) : On t'aime Angel.
CORDELIA : On se l'ait déjà dit tout à l'heure. Au cas ou on mourrait tous conformément à la prophétie. Tu ne vas tout de même pas me serrer dans tes bras ?
ANGEL (Remuant la tête négativement) : Non.
CORDELIA (Retournant à son bureau, tout en buvant son café) : On en a vécu des choses ensemble.
ANGEL : Oui, en fait, c'est ça. C'est ce que je voulais dire. On a vécu des tas de choses ensemble, toi et moi, en *amis*. (Cordy acquiesce tout en sirotant son café) Tu as vu… mes bons côtés, … et les moins bons.
CORDELIA : Et tu as vu aussi les miens. Et je peux te dire que chez toi, le bon l'emporte de loin sur le mauvais.
ANGEL (Après un silence) : Merci. Chez toi, aussi.
CORDELIA : A quoi ça sert les amis ?
DARLA : Moi, je dirais à vous mettre en cloque et à vous laisser en plan.
Angel se retourne pour voir une Darla, enceinte, se tenir sur le pallier de l'hôtel, son sac par terre.
DARLA : Salut, beau brun. Ça fait un sacré bout de temps, qu'on ne s'est vus.

ACTE 2
ANGEL : Darla.
WESLEY : Darla ?
CORDELIA : Darla ?
FRED : C'est qui Darla ?
GUNN : Une ancienne petite copine.
FRED : Celle qui était morte ?
GUNN : Ouais. Non, une autre qui était morte, mais qui a été ramenée à la vie. C'est un vampire.
FRED : Vous avez des fiches ? C'est compliqué.
GUNN : Dans les dossiers. Je te les filerai tout à l'heure.
ANGEL : Et, c'est arrivé quand ?
DARLA (Descendant les quelques marches les séparant) : Tu sais *parfaitement*, quand s'est arrivé.
CORDELIA : Angel… est-ce que… toi et Darla… ?
Cordy se tourne vers lui.
ANGEL : C'est impossible.
DARLA : Vraiment papa, tu crois ?!
CORDELIA : T'as couché avec elle ?
ANGEL : Les vampires ne peuvent pas avoir d'enfants. Wesley ?
WESLEY : Euh, effectivement. C'est… impossible.
CORDELIA : C'est pas ce que je demandais.
DARLA : *Tu* sais que ça ne se peut pas. *Je* sais que ça ne se peut pas. Mais… (Regardant son ventre arrondi) nous l'avons fait.
FRED : Je me demande si ça ne pourrait pas être ce que nous annonce la prophétie.
DARLA : Qu'est-ce que tu m'as fait ?
Elle flanque un coup de poing à Angel, qui retombe sur le meuble contenant les armes derrière lui.
CORDELIA (Se plaçant entre Angel et Darla) : Non !
ANGEL : C'est bon. Ça va Cordelia. Je n'ai rien.
CORDELIA : Laisse-la ! Tu as déjà fait assez de mal. (Se tournant vers Darla) Venez, asseyez-vous, il faut vous reposer.
Cordelia conduit Darla jusque sur le fauteuil se trouvant au milieu de la pièce, puis se retourne vers les autres.
CORDELIA : Allez lui chercher un verre d'eau.
FRED (Partant en chercher un) : J'y vais.
ANGEL : Je te rappelle que c'est *Darla*. Tu ferais peut-être bien de réfléchir.
CORDELIA : Angel, est-ce que tu m'as *oui* ou *non* regardé dans les yeux et dit que *jamais* tu ne ferais ça avec elle ?
DARLA : Ah, tu as menti ? Quelle surprise !
FRED (Apportant un verre d'eau) : Salut. Moi, c'est Fred. De l'eau, ça va ? Vous préférez du sang, peut-être ?
Darla prend le verre d'eau, tandis que Wesley fait s'éloigner Fred de Darla.
ANGEL : Cordelia. Je suis désolé. Je ne voulais pas te mentir. C'est arrivé dans un moment très sombre.
CORDELIA : Ah, bon ! Tu t'es servi d'elle pour te sentir mieux dans un de tes… moments sombres. Effectivement, de ta part, c'est tout à fait héroïque.
ANGEL : Tu n'y es pas du tout. C'est arrivé… comme ça. Je ne suis pas redevenu mauvais, ni rien… Je suis juste…
CORDELIA : Redevenu un mâle. (Plaçant les cheveux de Darla en dehors de son visage) Avez-vous vu un médecin ?
DARLA (Adressant un regard noir à Cordy) : Non. Mais, j'ai consulté… tous les shamans du continent américain.
WESLEY : Et qu'est-ce qu'ils ont dit ?
DARLA : Ils ne savent pas ce que c'est. Ni ce que ça peut vouloir dire. Ça n'est jamais arrivé auparavant.
ANGEL : C'est peut-être une grossesse nerveuse.
DARLA : Tu veux venir le sentir ?
CORDELIA : Il donne des coups de pied ?
DARLA : Comme un hystérique.
ANGEL : Ce ne serait pas justement un signe de… (Cordy lui lance un regard noir) nervosité ?
CORDELIA : Qu'est-ce qu'on peut faire pour vous ?
DARLA : Vous pourriez, par exemple, utiliser vos talents de détectives spécialisés dans le surnaturel pour découvrir ce qui m'arrive et comment y mettre un terme.
CORDELIA (Regardant Darla) : Est-ce que tu vas prendre des responsabilités ? (Levant les yeux vers Angel) Angel ?
ANGEL : Euh, moi ? Oui, évidemment. Wesley, allez, au travail.
WESLEY : Qu'est-ce que tu suggères ?
ANGEL : Je suggère que tu utilises tes bouquins pour découvrir ce qui lui arrive. Faut vraiment tout te dire !
Wesley prend l'un des livres se trouvant sur le comptoir.
WESLEY (Ouvrant le livre) : Ah, nous y voilà.
Darla se redresse, tandis qu'Angel rejoint Wesley pour lire ce qu'il a trouvé.
WESLEY : Ça dit, on n'a absolument aucune idée de ce qui lui arrive. (Il ferme le livre) Il ne nous reste qu'une seule solution.
LORNE : Non, non, non, non. Ça ne va pas du tout.
Lorne est en train de regarder une peinture moderne, tenue par deux ouvriers.
LORNE : Essayez de le mettre sur le mur du fond. Loin de l'endroit où les gens mangent.
LES MUSES : Violence débordante, violence contenue, cet espace fut un sanctuaire, et un sanctuaire, à nouveau, sera.
LORNE : Oh, merci les filles. Hé, dis donc, Arney, pourquoi tu me factures mille deux cents dollars de plus que prévus, hein ?
ARNEY : J'ai dû remettre une deux douze sur la boîte de connections. Double assonorisation et isolation des taux des murs, sans parler de la fuite de Takmar. Ça, je ne pouvais pas le prévoir. Et n'oublies pas ce que tu m'as dit : "Ce club est mon bébé. Je veux de la top qualité partout".
ANGEL : Lorne ! Tu es là ? Il faut que tu m'aides. J'ai… (Regardant les autres arrivant derrière lui) une affaire assez délicate à régler.
LES MUSES : Mmm, Angel.
CORDELIA : Et c'est reparti. Trois autres groupies d'Angel. Dites-moi, j'espère qu'au moins vous prenez la pilule.
LES MUSES : Mmm.
Angel sourit et leur fait un petit signe, tout en s'approchant de Lorne pour lui parler à l'oreille.
ANGEL : Qu'est-ce qu'elles font là ?
LORNE : Elles sont venues jeter à nouveau le charme qui empêche l'usage de la violence dans le club. (Cordy aide Darla à s'asseoir sur l'un des fauteuils du club) Et cette fois-ci, je couvre les démons *et* les humains. J'ai décidé de rouvrir le club. Après sa destruction, je suis passé par toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. Dieu merci, j'ai retrouvé ce joli teint que tout le monde m'envie. (Lorne est le seul à rire. Il se rend finalement compte des visages graves qu'affichent les détectives) Bon, (Se tournant vers Darla) je vous écoute. Racontez-moi un peu ce qui vous arrive ?
DARLA : A votre avis ?
CORDELIA : Angel se l'est tapée.
Lorne se retrouve bouche bée.
ANGEL : Seulement une fois. Cette unique soirée. Seulement les deux ou trois… seules fois de cette unique soirée…
FRED : Angel va chanter ?
GUNN : Oh !
WESLEY : J'imagine qu'il le faut.
CORDELIA : C'est elle qui porte le bébé !
Darla se lève, puis saisit Lorne par le col de sa veste, avant le rapprocher d'elle, et de commencer à chanter.
DARLA : "Oh, Danny boy…" Qu'est-ce qu'il y a à l'intérieur de moi ?
LORNE : Oh, non, non, non, non, non. On n'en est plus à chanter, ma jolie. C'est une nouvelle ère qui commence. (Aux personnes se trouvant dans le club) Allez, au revoir tout le monde. On remballe ! (Les humains et les démons commencent de s'en aller) Salut, les filles ! On remet ça à demain. Nous avons une petite crise qui se prépare. Merci d'être venus ! Le chèque est dans le courrier ! Allez, cassez-vous.
LES MUSES (Parlant chacune leur tour) : Au revoir, Angel. Viens nous voir. Bientôt. Mmm…
CORDELIA : Les mecs !
LORNE (Il pousse un soupir) : Cela dépasse mes compétences et mon omnipotence… et tous mes trucs en somme. Si c'est vivant, je pense que…
DARLA : Ah, c'est bien vivant ! Ça ne fait aucun doute !
LORNE : Ça peut être n'importe quoi. Un enfant né de deux vampires…
GUNN : C'est peut-être une espèce de *super* vampire.
WESLEY : La Prophétie de Nyazian mentionne un Tro-Clon.
FRED : Qui d'après mes calculs serait peut-être déjà parmi nous.
LORNE : Venu des ténèbres pour apporter les ténèbres.
ANGEL : Super. Alors, selon vous, mon enfant serait… le fléau de l'humanité ?
Darla gémit.
CORDELIA : Vous la perturbez avec tout ça ! (A Lorne) Je crois qu'il faudrait qu'elle s'allonge.
LORNE : Ah oui, bien sûr, oui. Elle peut prendre ma chambre.
CORDELIA : D'accord.
Lorne et Cordelia aident Darla à se lever, puis la conduisent dans le fond du club.
LORNE (A Darla) : Viens.
Comme Angel s'apprête à les suivre, Cordelia le stoppe.
CORDELIA : Merci, ça ira.
Cordelia et Lorne font entrer Darla dans la chambre de ce dernier.
CORDELIA : On devrait appeler un médecin.
DARLA : Non. Ça va passer. Il n'y a qu'une chose à faire… attendre.
Darla se laisse tomber sur le lit.
CORDELIA (S'asseyant à côté de Darla) : Je vais rester avec elle.
LORNE : Si tu as besoin de quelque chose, tu n'as qu'à crier.
CORDELIA : D'accord.
Lorne sort de sa chambre.
ANGEL (Arpentant le club de long en large) : Je *refuse* de croire à ces prophéties idiotes. On peut toujours les interpréter de mille façons différentes. Et puis d'abord, comment peux-tu savoir que tes calculs sont exacts ?
FRED : Je n'en sais rien. J'ai pas fini.
GUNN : En tout cas, Darla est enceinte d'un truc. Ça, ça ne fait pas de doute !
ANGEL : C'est biologiquement impossible.
LORNE : Et mystiquement injuste. Tu t'es battu longtemps pour le bien. (Angel s'assied enfin) Si ton destin est finalement d'engendrer une chose maléfique…
ANGEL : Je vois mal comment Darla et moi pourrions engendrer une chose bénéfique.
WESLEY : La première prophétie disait qu'un vampire avec une âme serait une figure centrale dans la bataille entre le Bien et le Mal.
GUNN : L'histoire de Shanshu ?
WESLEY : Ce n'est peut-être pas toi. Si ça se trouve, c'est de ton enfant qu'il s'agit. Ton destin est peut-être simplement de l'aider à venir au monde.
ANGEL (Après un silence) : Ou de l'en empêcher.
FRED : Je peux dire quelque chose sur le destin ? (Se levant) On s'en fout du destin ! Si cette horrible chose se manifeste, on la combattra jusqu'à ce qu'on l'anéantisse. Car "destin", c'est juste un synonyme d' "inévitable". Et aucune chose n'est inévitable tant qu'on la regarde fixement, droit dans les yeux, en disant "Tu es évitable !" (Les quatre amis la dévisagent) Enfin, bon, vous me comprenez.
LORNE : Oh. Alors elle, franchement, je l'adore !
ANGEL : Je veux voir ces prophéties de mes yeux, (Se levant de sa chaise) et aussi tes calculs, et *tout* ce que nous avons là-dessus, Fred.
FRED : Je pourrais peut-être retourner à l'hôtel chercher tout ça ?
WESLEY : Bonne idée ! (Il se lève à son tour) On va réfléchir à un moyen de combattre cette chose.
Fred sort, tandis qu'Angel s'approche de Lorne.
ANGEL : Comment va-t-elle ?
LORNE : Elle est épuisée. Elle a l'air enceinte de dix-huit mois, la pauvre. A moins que ce ne soit des jumeaux.
ANGEL : Pas elle. Cordelia.
LORNE : Oh, eh bien, disons qu'elle est assez… en colère et plutôt vexée. Rapport à tes mensonges, trahisons et autres perfidies… A ta place, je me ferais tout petit pendant quelques temps.
CORDELIA : Comment vous sentez-vous ?
DARLA : Folle à lier.
CORDELIA : Quoi ?
DARLA : Il faut l'être pour donner le jour à quelque chose dans ce monde.
CORDELIA : J'ai été moi aussi enceinte. (Souriant en plaçant une main loin devant elle pour montrer le ventre qu'elle a eu à cette occasion) Je me suis retrouvée comme ça… du jour au lendemain ! Un truc mystique. Je ne suis pas allée à terme, mais le temps que ça a duré, hou ! Ça n'a pas vraiment été une partie de plaisir ! On a super mal au ventre, au dos et aux jambes, et au début, la vue de la nourriture vous soulève le cœur, et après on a tout le temps les crocs ! Vous arrivez à manger vous, ou vous vous contentez…
DARLA (Se redressant un peu sur le lit) : Quoi ? Boire ?
CORDELIA : Oui, en fait… peut-être que je suis un peu indiscrète. Ça ne me regarde pas. Je vous laisse vous reposer. Je vais aller… (Cordelia se lève, en passant son sac autour du cou, puis commence de se diriger vers la porte) N'hésitez pas à m'appeler si… (Darla prend son visage vampirique) Si vous avez besoin de quoi que ce soit.
Alors que Cordelia est sur le point d'ouvrir la porte, Darla se trouve soudainement à ses côtés, l'empêchant de l'ouvrir.
DARLA : Je meurs tout le temps de faim. C'est bizarre, hein ?
CORDELIA : Oh, du tout. Vous mangez pour deux. C'est naturel.
DARLA : Non, ce qui est bizarre, c'est que… j'ai beau me goinfrer toute la journée… je ne suis jamais rassasiée.
Cordelia flanque deux coups de poing à Darla, puis le maintient éloignée avec une croix.
CORDELIA : Enceinte ou pas, vous allez garder vos distances.
Darla lui fait lâcher la croix, puis l'attrape pour l'envoyer valser à travers la pièce, jusque sur une table. Elle se précipite ensuite sur elle, et lui appliquant une main sur la bouche, afin de l'empêchez d'ameuter les autres, lui enfonce ses canines dans le cou.

ACTE 3
Comme Darla est en train de la vider de son sang, Cordelia est touchée par une vision. Darla recule un moment, tandis que Cordy voit une salle de jeux vidéos où se trouvent de nombreux enfants. Alors qu'elle s'apprête à revenir à la charge, Darla se fait arrêter par Angel qui l'envoie valser de l'autre côté de la chambre.
ANGEL : Laisse la !
Après avoir pris Cordelia dans ses bras, il la porte sur le lit de Lorne.
ANGEL : Ça va aller. On va s'occuper de toi, ça va aller.
Cordelia maintient sa main gauche sur son cou, afin de stopper l'hémorragie, jusqu'à ce qu'Angel lui applique un morceau de tissu sur la blessure.
ANGEL : Je suis là, ne t'inquiètes pas, Cordelia. (Tentant de la calmer) La. Je vais la tuer, je te le jure.
CORDELIA (Haletant) : Faudra d'abord que tu la retrouves.
Angel regarde derrière lui, tout en maintenant le tissu sur la blessure de Cordy, Darla s'est envolée.
Dans le club même, les autres se relèvent. Angel les rejoint, Cordelia dans les bras.
ANGEL : Elle a mordu Cordelia.
LORNE : Oh, ma chérie, est-ce que ça va ?
ANGEL : Non. Où est-elle ?
WESLEY (S'approchant d'Angel et Cordy pour voir si cette dernière va bien) : Elle s'est enfuie.
GUNN (Se tenant la mâchoire) : On s'est fait tabasser en beauté. On n'a rien pu faire.
ANGEL : On va la conduire à l'abri et s'occuper de Darla.
L'Hyperion, de nuit.
Cordy est entendue sur le lit d'Angel, qui se trouve à ses côtés.
ANGEL : Est-ce que ça va mieux ?
CORDELIA : Ouais. T'es pas obligé de rester avec moi.
ANGEL : Gunn va passer la nuit ici.
CORDELIA (Elle relève la tête pour regarder Gunn) : Merci.
Gunn hoche la tête.
ANGEL : Ce n'est pas la peine que je te dise que je regrette. Je veux juste te dire… que jamais elle le refera.
CORDELIA : Je l'ai un peu cherché, tu sais. En fait, j'ai eu pitié d'elle. Elle avait l'air si désemparée… comme une mère. J'ai oublié ce qu'elle était vraiment. Les calmants commencent à faire effet.
Angel se lève et recule doucement, comme les yeux de Cordelia se ferment.
ANGEL (Doucement à Gunn, qui se tient près de la porte) : Si jamais tu vois Darla…
GUNN : Je fais un carton.
Angel s'en va.
CORDELIA (Se redressant soudainement dans le lit) : Attends ! (Angel s'arrête, puis se retourne brusquement, avant de faire marche arrière) J'ai failli oublier. J'ai eu une vision quand elle m'a mordue.
Angel se rassied sur le bord du lit.
ANGEL : Qu'est-ce que c'était ?
CORDELIA : Ça ne ressemblait à aucune des visions que j'ai eues jusqu'ici. Elle a très faim. Elle ne sait pas comment faire cesser cette faim. Je crois savoir où elle est allée.
Dans le hall de l'Hyperion. Angel est en train de s'armer devant Fred et Wesley.
WESLEY : Je ne te parle pas en ma qualité de chef, je sais que tu ne m'écouterais pas, mais tu ne devrais pas faire ça tout seul.
ANGEL : Au contraire.
WESLEY : Un vampire normal, c'est fort, et Darla n'était déjà pas normale avant ça. Elle s'est débarrassée de Lorne, Gunn et moi, sans la moindre difficulté. Elle plus forte que nous tous réunis, à cause de ce qu'elle a dans le ventre.
ANGEL : Je sais. C'est *moi* qui l'y ait mis.
Angel sort précipitamment de l'hôtel.
WESLEY : Pourquoi pense-t-t-il toujours qu'il doit tout faire tout seul ?
FRED : Je crois qu'il ne tient pas à ce que nous le voyons faire ça.
WESLEY : Tuer Darla ? (Winifred acquiesce) Elle a failli tuer Cordelia… et c'est un vampire.
FRED : Qui porte son enfant. La seule chose qu'il ne pourra jamais avoir, même s'il vit pour l'éternité.
Une salle de jeux vidéo remplie de monde. Il y a des enfants et du bruit partout dans celle-ci. Un petit garçon, se tient au milieu de la salle, regardant autour de lui, avec confusion. Il semble complètement perdu.
GARÇON : Maman ? Maman ? Maman ?
DARLA : Qu'est-ce qui se passe, mon chéri ? Tu as perdu ta mère ? (Le petit garçon hoche la tête) On va essayer de la retrouver, hm ?
Le petit garçon lui donne la main. Darla se tourne et l'emmène avec elle.
FEMME : Vous avez bien du courage ! (Darla s'arrête, puis regarde par-dessus son épaule) Enceinte jusqu'aux yeux, et vous emmenez l'aîné s'amuser.
DARLA : Oh. J'adore les enfants. J'en suis accroc. Littéralement mordue.
Darla et la femme se sourient mutuellement, avant de partir chacun de leur côté.

ACTE 4
Cordy, qui dort sur le lit d'Angel, rêve de Darla la mordant chez Lorne, et de sa vision du petit garçon blondinet dans la salle de jeux. Elle se réveille dans un sursaut.
Gunn la rejoint à toute vitesse, et s'assied à ses côtés, sur le bord du lit.
GUNN : C'est rien ! C'est rien. C'est juste un cauchemar. Elle ne peut rien faire contre toi, je suis là.
CORDELIA (Se tenant le cou) : Il faut que je parle à Wesley.
Dans le bureau de Wesley.
CORDELIA : C'était un rêve, mais… ça ressemblait à une vision.
WESLEY : Qui te montrait quoi ?
CORDELIA : Qui me montrait ce qui est à l'intérieur de Darla. (Fred est en train de téléphoner) Cette chose-là, ce Tro-Clon, (Elle s'assied en face de Wesley) d'après la prophétie, il… il va venir au monde… ou bien il va apparaître ?
WESLEY : Les deux à la fois. Le Moyen Anglais "arezan" et le Gothique "urazan" signifient, l'un comme l'autre, "apparaître", "se présenter".
FRED : Angel ne répond pas au téléphone. Je laisse un message sur sa boîte vocale ?
CORDELIA : Il ne sait pas s'en servir. Essaies plutôt son biper.
Winifred s'exécute.
WESLEY : La prophétie comporte aussi le mot "burren", qui en Moyen Anglais veut dire quelque chose comme "être porté", "être mis au monde".
Un biper commence de sonner dans le bureau de Wesley. Gunn vérifie le sien, puis se lève, et se dirige jusqu'au manteau d'Angel, dans lequel se trouve le fameux biper du vampire.
GUNN : Eh bah, au moins, on sait où il est son biper.
WESLEY : As-tu une idée de ce que ces visions essaient de te dire ?
CORDELIA : Je crois qu'elles essaient de m'expliquer *pourquoi* Darla a soif de victimes plus jeunes.
Darla est agenouillé en face du petit garçon, dans un endroit désert de la salle de jeux vidéo.
GARÇON : Madame, je crois pas que ma maman elle est là.
DARLA : Tu en es sûr ? Tu as regardé ?
Le petit garçon regarde autour de lui dans la salle de jeux vidéo.
GARÇON : Elle est pas là, y'a personne.
Comme il se retourne pour voir une Darla, transformée en vampire, il pousse un cri de terreur. Angel, qui arrive à ce moment là, saute sur Darla qu'il tacle contre l'un des murs de la salle, puis tente de lui enfoncer un pieu dans le cœur, qu'elle évite, en plaçant sa main entre les deux. Seulement, le pieu traverse sa main de part en part.
Pendant ce temps, le petit garçon s'enfuit en criant, jusqu'à ce qu'il retrouve sa mère dans la foule.
MERE DU GARÇON : Te voilà ! (Elle le prend des ses bras, puis le serre très fort tout contre elle) Où étais-tu passé ? Combien de fois je t'ai dit de ne pas t'éloigner ?!
Darla projette Angel sur l'une des tables se trouvant dans l'une des zones désertes de la salle de jeux vidéo. Les yeux de la mère du petit garçon s'écarquillent, quand elle voit Angel atterrir sur celle-ci. La foule qui voir alors Darla sortir le pieu de sa main gauche, puis le laisser tomber par terre, tout en portant son vrai visage, s'enfuie en courant et criant.
DARLA (S'approchant d'Angel) : Tu veux toujours jouer les gentils garçons, hein ? Oui. Tu es le gentil garçon qui m'a fait ça !
Elle prend de l'élan, puis flanque une bonne droite à Angel, qui percute l'un des jeux vidéo.
DARLA : Tu as peut-être le *faciès*, mais tu ne connais pas la *faim* ! (Alors qu'il se relève) La faim *insatiable* ! Tu ne peux pas t'en débarrasser ! Ça ne s'arrête *jamais* !
ANGEL (Lui donnant un coup de poing à son tour) : Je t'en débarrasserai !
Tous deux s'engagent alors dans une bataille d'égal à égal, où Angel finit par prendre le dessus et maintenir Darla contre l'un des murs, la tenant par le cou.
DARLA : Comment as-tu pu mettre cette chose en moi ?! Je te *déteste* !
Darla le frappe de nouveau, mais Angel ne lâche pas prise et continue de l'agripper par le cou.
DARLA : Les humains respirent. Leur cœur bat. Ils respirent. Tu ne peux pas m'étrangler, idiot ! Je ne respire pas !
Darla éclate de rire.
ANGEL : Je ne veux pas t'étrangler.
Angel la fait reculer un peu plus contre le mur, puis sort un autre pieu de la poche de sa veste en cuir.
DARLA : Vas-y ! Vas-y, fais-le ! (Alors qu'Angel hésite) Fais-le !
Angel baisse doucement le pieu, tout en regardant le ventre arrondi de Darla. Il entend un battement de cœur. Comme il recule de quelques pas, Darla se jette sur lui, puis commence de le secouer.
DARLA : Fais-le ! Vas-y ! Ça ne s'arrêtera jamais !
Angel la contient, la serrant tout contre lui, dans ses bras.
ANGEL : Non, ça ne s'arrêtera jamais. Non. Darla, Darla, écoutes. Tu sais pourquoi.
DARLA (Pleurant) : Pourquoi ?!
ANGEL : L'enfant a un cœur et une âme.
DARLA (Se débattant et pleurant) : Pas mon enfant ! Non !
ANGEL (Essayant de la calmer) : Chut ! Notre enfant. *Notre* enfant. *Notre* enfant. C'est pour ça qu'il te faut du sang pur. C'est ce qui te met dans cet état. Il a une âme.
DARLA (S'effondrant contre Angel, en sanglotant) : Non, c'est pas vrai.
ANGEL (La tenant contre lui, en lui caressant les cheveux) : Si. Il a une âme.
DARLA : Non, c'est impossible.
ANGEL (Doucement) : Il a une âme, Darla.
A l'Hyperion.
Angel aide Darla à s'allonger sur son lit, puis lui tend un mug.
ANGEL : Bois ça.
Darla prend une gorgée, puis grimace avec dégoût.
DARLA : Du sang de porc ?
ANGEL : Il faut que tu te nourrisses. Tu t'y feras.
Darla jette la tasse contre le mur, la brisant, et éclaboussant le mur au passage avec le sang.
ANGEL : Tu n'es plus seule maintenant. Je suis avec toi, Darla.
DARLA : Quelle générosité. Merci, je suis la femme vampire la plus heureuse du monde. Laisse-moi.
ANGEL (Se levant) : Essaies de dormir un peu.
DARLA : Comment va Cordelia ? Elle n'a pas envie de me rendre une petite visite ?
Elle rit.
Angel rejoint Gunn, qui se tient contre le chambranle de la porte, une arbalète armée en main.
ANGEL : Si elle s'approche de Cordelia ou de Fred…
GUNN (Montrant l'arbalète) : Je sais.
ANGEL (Regardant Darla dans la chambre) : Ne la sous-estime pas. Elle est plus forte que nous tous réunis.
Angel descend dans le hall de l'hôtel, où se trouvent Cordelia et Wesley. Ils sont en train de lire un livre ensemble, au comptoir.
ANGEL : Interdiction formelle de t'approcher de Darla sans moi, Gunn et quelques arbalètes entre nous et elle. C'est compris ?
CORDELIA : Oh, oui. Et si jamais j'oublie, (Indiquant le pansement sur son cou) j'ai un joli petit pense-bête.
ANGEL (Se tournant vers le bureau) : C'est valable aussi pour toi, Fred.
FRED (Levant le nez de l'ordinateur) : C'est noté.
Angel s'assied sur le fauteuil, au milieu de la pièce. Cordy le rejoint.
CORDELIA (Avec un petit sourire) : Tu vas être papa, alors.
ANGEL (Après un instant de réflexion) : On dirait.
CORDELIA : Je l'ai vu dans mon rêve. Et tu l'as vu aussi… quand tu as retrouvé Darla. (Elle s'assied à côté de lui) Il a une âme.
WESLEY : Sachant qu'Angel en a une. Ça paraît logique. Pour autant qu'il y ait une logique dans tout ça.
Angel baisse la tête.
WESLEY (S'accoudant sur le comptoir) : Angel, même avec une âme, l'enfant peut être la chose mentionnée dans la prophétie.
ANGEL (Levant les yeux vers Wesley) : Celle qui causera notre perte ? Je le sais. Je sais aussi que cet enfant est le mien.
WESLEY : Oui.
CORDELIA : Bon ! Encore une journée de rigolade à Angel Investigations. (Elle se lève) Et si je nous servais un bon petit…
FRED : Oh, oh.
CORDELIA : Un bon petit "oh, oh" ?
FRED (Les rejoignant en courant à la réception) : Vous vous souvenez, je vous ai dit que peut-être, éventuellement, il était possible, que j'ai fait une petite erreur de calcul ? Et Cordelia a demandé à Wesley si le Tro-Clon devait apparaître ou venir au monde, et il lui a répondu les deux. Et nous savons qu'en latin "arriver" se dit "arepare", c'est-à-dire "atteindre la terre" ou éventuellement, dans ce cas précis "revenir à soi comme d'un profond sommeil" ?
CORDELIA, ANGEL & WESLEY (En chœur) : Fred !
FRED : Bref. J'ai de bonnes raisons de croire que cette chose arrive dans à peu près… (Elle baisse les yeux sur sa montre) trois, deux, maintenant.
L'une des rues de Los Angeles, de nuit. Des gens vont et viennent à volonté en discutant de tout et de rien. Sous cette rue, se trouve une sorte de vieille chambre éclairée par des torches.
Une statue en pierre, entourée de deux coupes avec des flammes à l'intérieur, forment un triangle magique. Ce triangle se trouve, lui-même, à l'intérieur d'un cercle formé par les piliers de la chambre.
Un démon, Sahjhan, entre dans le cercle sacré, puis vient se placer devant la statue.
SAHJHAN : Le poids du temps est lourd sur le monde. Et tous les hommes doivent mourir un jour. Mais, il existe des mondes inconnus, où rêvent les rêveurs et dorment les dormeurs, dans une patiente attente. Comme annoncé en Kaladan par Kadshi, (Sahjhan recule d'un pas, et commence de jeter de la poudre sur la statue) l'un d'entre eux s'éveillera, en la première année du dernier siècle. Celui qui vécut par le passé, rejoignit Kadshi dans le grand sommeil. Se lèvera, conformément à la prédiction. Lève-toi ! Lève-toi !
Comme rien ne se produit, le démon se tourne, sort du cercle sacré, puis allume une cigarette. Il se retourne ensuite vers la statue, en rejetant la fumée de sa première bouffée. Il regarde sa montre, puis prend une nouvelle bouffée.
Soudain, la chambre commence de trembler, des éclairs bleus se produisant dans la pièce. Les yeux de la statue s'ouvrent brusquement pour laisser apparaître des yeux humains. La statue se craquelle de toute part, avant de s'effondrer en poussière.
Le démon écrase sa cigarette, puis rejoint la silhouette qui se trouvait au centre de la statue.
SAHJHAN : Bienvenue au vingt-et-unième siècle. (Il s'agenouille, puis pose une main sur le dos de la personne) Angelus est ici. Tu le verras bientôt. Cela fait bien longtemps que tu ne t'es pas servi de tes muscles. Il te faudra du temps avant de pouvoir agir…
La personne se redresse brusquement. C'est Holtz.
HOLTZ : Dites-moi seulement où il est.