Anniversaire

Transcript par Marion pour Buffy VS. Interdiction formelle de recopier.

CORDELIA : (Voix Off) Dans les épisodes précédents.
ANGEL : Je vais avoir un fils.
Darla s'enfonce elle-même un pieu dans le cœur afin de mettre son bébé au monde, sous la pluie battante.
CORDELIA : J'ai un colocataire. C'est cool, je ne le vois jamais. C'est un fantôme.
FRED : Quand j'te vois t'entraîner avec Cordelia… Je comprends que vous soyez attirés l'un vers l'autre.
Alors que Cordelia s'entraîne avec Angel, elle lui donne un coup de poing dans le nez. Le vampire tourne la tête afin qu'elle ne se rende pas compte qu'elle lui a fait mal.
GUNN : Cordelia ne choisit pas d'avoir une vision. Les Puissances les lui envoient quand elles ont une info à donner.
CORDELIA : J'ai hâte d'avoir une autre vision (Elle s'effondre en criant).
Plusieurs petites scènes montrant les visions les plus douloureuses que Cordelia a subi au cours des trois dernières années.
ANGEL : Cordelia ? Ça va aller ?
CORDELIA : (En prenant des médicaments dans la salle de bain) Ces visions me tuent.
CORDELIA : (A Angel) Si je les perds, je ne pourrais plus t'aider. Tu n'auras plus besoin de moi.

PROLOGUE :
Zoom sur Cordelia. Elle est débraillée, et semble bouleversée.
CORDELIA : Je tiens à te dire merci du fond du cœur. (Elle prend une inspiration) Tu as cru en moi quand tout le monde me tournait le dos. Même dans les périodes difficiles tu ne m'as jamais laissée tomber (Elle commence quasiment à pleurer), tu ne peux pas savoir l'importance que ça a pour moi. (Elle renifle) Je crois qu'en fait ce que j'essaie de te dire c'est que… Je t'aime. Mon public adoré : (Elle lève une brosse dure en plastique dans sa main gantée) je te dédie cette statuette !"
Cordelia est à genoux sur le sol du hall de l'Hyperion. Fred est également à genoux un peu plus loin dans la pièce. Elle porte dans gants jaunes en plastique, et applaudit frénétiquement.
FRED : Bravo ! C'était vraiment… magnifique, tu sais. Avec les larmes et tout ça, c'était… Oh, poignant ! J'ai même carrément la chair de poule.
CORDELIA : Oui. Eh bah, c'était le fameux *speech*. Que je ne risque pas d'utiliser un jour, ça c'est clair. Sauf s'ils décident de créer l'Oscar de la meilleur briqueuse de plancher… (Fred recommence à frotter le plancher, puis s'arrête de nouveau) Je te jure que la prochaine fois qu'Angel fait exploser un truc, il nettoiera lui-même ses cochonneries.
Gunn arrive dans le hall avec un pulvérisateur. Il porte une charlotte sur la tête, ainsi qu'un masque sur le visage.
GUNN : Mesdames. Moins de blah, blah et plus d'huile de coude.
CORDELIA : Mince, Gunn. Tu as l'air… stérile.
GUNN : (Il retire le masque) Et je peux te dire que si je continue à inhaler ce détergeant, je le serais vraiment. (Fred sourit) Vous n'avez pas envie d'échanger avec moi ?
CORDELIA : Euh… Gratter les boyaux des sbires de Wolfram & Hart… Euh… Fred ?
FRED : T'as raison de rêver.
Cordelia sourit, puis recommence à astiquer le plancher.
GUNN : (Se rapprochant de Fred) Wesley n'est pas rentré ?
CORDELIA : Non. Il est parti racheter un bidon de nettoyant *surpuissant*.
Gunn salue Fred avec son pulvérisateur, puis s'en va.
ANGEL : Regardez qui est réveillé de sa sieste.
CORDELIA : (Elle s'arrête de frotter le plancher, puis se lève en enlevant ses gants) Oh, Connor !
Fred se relève elle aussi. Comme Cordelia s'approche de lui et Connor avec un large sourire et les bras grands ouverts, Angel se recroqueville autour de son fils pour le protéger de celle-ci.
ANGEL : Oh, oh, oh, oh, oh, oh, oh. Les gens pas propres ne touchent pas le bébé.
CORDELIA : Mais les buveurs de sang de porcs peuvent le faire eux ? (Connor fait une risette) … C'était pas dit d'une façon méchante. D'accord, je vais me laver les mains, mais quand je reviens, j'ai la priorité pour les guili-guili.
ANGEL : (L'interpellant) Et brosses-toi bien sous les ongles. (Doucement à Fred) Elle sait ?
Wesley entre précipitamment dans l'hôtel. Il porte deux grands sacs en papier kraft.
WESLEY : Où est-elle ?
Cordelia est dans la salle de bains où elle est en train d'avaler des médicaments.
A peine sort-elle de là, que Fred, Angel, Gunn et Wesley entonnent le fameux 'happy birthday.'
FRED, ANGEL, GUNN & WESLEY : Happy birthday to you. Happy birthday to you. Happy birthday, Cordelia. Happy birthday to you.
Gunn et Wesley tiennent un gâteau où sont allumées six bougies, et où se trouve représentée une femme super héros.
CORDELIA : (Un large sourire illuminant son visage) Ça alors, je ne m'y attendais pas. Vous êtes trop gentils.
GUNN : Bah alors, qu'est-ce que t'attends ? Vas-y, souffles tes bougies.
Comme Cordelia souffle les bougies, ils l'encouragent.
FRED : Tu as fait un vœu ?
CORDELIA : Tu m'étonnes. Jude Law était occupé, c'est ça, hein ?
WESLEY : Tu es évidemment très déçue. Bien, tu ne veux pas de nos cadeaux, j'imagine…
CORDELIA : Bah, en fait, si. Je veux bien voir ce que c'est.
Gunn et Wesley posent le gâteau sur le comptoir.
ANGEL : Tu peux prendre le bébé si tu veux ?
CORDELIA : Oui, merci. (Elle prend Connor dans ses bras) Oh, viens-là toi. Quel joli p'tit cœur. Oh, oui, oh.
Angel regarde rapidement derrière lui, puis sort une petite boîte de sa poche.
ANGEL : Euh… (Cordelia se retourne) J'ai… quelque chose pour toi.
CORDELIA (La prenant) : Oh, Angel, c'est gentil, fallait pas. Tu as déjà suffisamment de trucs à gérer.
ANGEL : Eh bien, (Souriant) je suis un champion. Je m'occupe de choses importantes. Et qu'est-ce qui est plus important que…
Fred, Gunn et Wesley arrivent à ce moment précis, tout trois les bras remplis de cadeaux.
WESLEY : Excuses l'emballage. Certains d'entres-nous semblent avoir développé une étrange dépendance au ruban adhésif.
CORDELIA : Oh… quel affreux dilemme. Les paquets ou un joli petit bébé d'amour ?
Cordelia baisse les yeux vers Connor et commence à lui faire des gazouillis. Puis tout à coup, elle relève la tête, tout sourire disparu.
CORDELIA : (A Angel) Prend le bébé.
ANGEL : (Souriant) Tu préfères les paquets cadeaux à mon fils ?
CORDELIA : Prend le bébé ! Prend le bébé ! Prend le bébé !
Angel prend Connor des bras de Cordelia en catastrophe, alors que celle-ci est frappée par une vision.
CORDELIA : (Se tenant la tête) C'est une fille, une adolescente, elle a…
Cordelia est soudain propulsée en arrière dans la vitrine où les armes sont entreposées.
Les autres se rassemblent autour d'elle, comme elle est étendue sans mouvements sur le sol.
WESLEY : Cordelia ?
FRED : Elle est blessée ?
Cordelia cherche sa respiration puis s'assied.
CORDELIA : C'est bon, ça va. J'ai rien de cassé. Ça devrait aller. Je suis juste…
Cordelia se tourne pour voir Angel, Gunn, Fred et Wesley agglutinés autour de son corps… étendu quelques pas plus loin.
CORDELIA : Morte ?

GENERIQUE

ACTE 1
ANGEL : (A Wesley) Prend le. (Il lui tend Connor) Allez Cordelia, réveilles-toi. Reviens.
CORDELIA : (Rejoignant le groupe) Je suis partie nulle part, Angel.
ANGEL : Je t'en prie, réveilles-toi.
WESLEY : Est-ce qu'elle est…
ANGEL & CORDELIA : Non !
CORDELIA : Ça va pas la tête !
ANGEL : Elle respire. Son cœur bat encore.
CORDELIA : Oui ! Mais… Si je ne suis pas morte, alors…
ANGEL : Elle est dans une sorte de catalepsie ou de coma.
CORDELIA : Est-ce que j'ai l'air dans le coma ?!
ANGEL : Gunn, aides-moi à la porter sur le canapé.
Angel et Gunn ramassent le corps de Cordelia qu'ils transportent jusque sur le canapé.
ANGEL : Doucement.
GUNN : Oui.
ANGEL : Doucement.
CORDELIA : (Les regardant faire) J'ai compris. (Souriant et se rapprochant du canapé où son corps est étendu) Ça y est. C'est une espèce de cadeau bizarroïde que vous m'avez mijoté pour mon anniversaire.
Fred remarque la boîte contenant les médicaments de Cordelia sur le sol, près de la vitrine que cette dernière a percuté de plein fouet. Elle la ramasse, puis rejoint les autres à côté du canapé.
CORDELIA : (Croisant Fred, alors qu'elle se dirige vers la vitrine) OK. Vous m'avez bien eue. (Faisant à nouveau demi-tour, et se dirigeant décidée vers son corps) Remettez-moi dans mon corps, maintenant !
ANGEL : C'était une vision. Elle a commencé à parler d'une fille…
CORDELIA : Exactement. Elle est chez elle, sur Oak street (Les autres continuent de parler, mais nous ne pouvons comprendre ce qu'ils se racontent. Quoi qu'il en soit, ils ne peuvent ni voir ni entendre Cordelia), au milieu de Reseda. On a un petit peu de temps devant nous, mais… mais (Elle regarde les autres) vous n'entendez pas ce que je dis, n'est-ce pas ?
LORNE : (Descendant l'escalier) Qu'est-ce que c'est que ce business ?
CORDELIA : Lorne ! Mon sauveur ! Toi, je sais que tu m'entends. Les oreilles bouchées et les yeux bandés, je suis sûre que tu seras encore capable de…
Cordelia se tait quand Lorne lui passe au travers, et ce sans jamais la remarquer, pour se diriger vers les autres.
LORNE : J'ai entendu une espèce de grand fracas... Cordelia est malade ?
CORDELIA : Oh. Ça, c'est pas bon. (Une ombre noire passe au-dessus de sa tête) Y a que moi qu'ai vu ce truc là ?
LORNE : Nom d'un Pyléen à casquette ! Qu'est-ce qu'y s'est passé ?
ANGEL : Tout ce qu'on sait, c'est qu'elle a eu une vision.
FRED : Y a plein de choses qu'on ne sait pas. Je crois que c'est tombé de sa poche.
Elle tend la boîte de médicaments à Angel.
CORDELIA : Non, ça c'est pas important ! Laissez !
FRED : Du Seltrax.
WESLEY : (Tenant toujours Connor) Oh, Dieu du Ciel.
ANGEL : Qu'est-ce que c'est ?
CORDELIA : C'est rien ! C'est juste…
WESLEY : Le Seltrax est un médicament extrêmement fort contre la migraine.
GUNN : On devrait peut-être l'emmener à l'hôpital…
ANGEL : Pour qu'ils l'attachent au lit comme la dernière fois, en nous disant que c'est sans espoir ?
WESLEY : (Berçant Connor) Oui, il a raison. Le Seltrax est très puissant mais… il ne provoque pas la catatonie.
LORNE : Je sens des drôles de vibrations partout dans la pièce. C'est pas physique, les enfants. C'est magique.
FRED : C'est exactement ce que je disais. Il y a plein de choses qu'on ne sait pas. Si Cordelia prend en cachette un médicament aussi fort… c'est que les visions font plus de ravages qu'elle veut bien le dire.
GUNN : La dernière a sûrement été la goutte d'eau.
ANGEL : Ne dis pas la dernière ! Elle va s'en sortir. Il le faut.
CORDELIA : Evidemment, attends !
ANGEL : Ecoutez, si c'est un problème magique, il y a forcement une solution magique.
CORDELIA : Excellent. Très bonne idée !
ANGEL : Gunn, tu vas aller chez elle avec Fred.
CORDELIA : Non ! Mauvaise idée ! Mauvaise idée !
ANGEL : (Prenant Cordelia dans ses bras pour la mettre à l'étage) Vérifiez qu'elle ne nous a rien caché qui puisse expliquer ce qui lui arrive. Wesley ?
WESLEY : Je me plonge dans mes livres.
LORNE : (A Wesley) Je vais prendre la petite cacahuète. (Wesley lui donne Connor)
Les amis partent chacun de leur côté, laissant Cordelia derrière eux dans le hall.
CORDELIA : (Désespérée) Alors tout le monde se fiche qu'une jeune fille soit à deux doigts de se faire dévorer par une *abominable* créature avec trois bouches et pas d'yeux ? (Elle entend des murmures indistincts et regarde autour d'elle) Quoi ? Y a quelqu'un ? Un message. Je vais laisser un message.
Cordelia se dirige d'un pas décidé vers le comptoir de l'hôtel pour se saisir d'un stylo, mais sa main passe au travers. Elle essaye de nouveau, mais rien n'y fait.
Gunn et Fred se trouvent dans l'embrasure de la porte d'entrée de l'appartement de Cordelia, où des confettis sont en train de leur tomber dessus. Un chapeau pointu et une langue de belle-mère les accueillent, sans oublier une pancarte où il est écrit "Happy Birthday".
GUNN : (Après avoir recraché quelques confettis) Le fantôme Dennis avait préparé une petite fête.
FRED : (Souriant et s'avançant d'un pas) Oh. Salut Dennis ! Oh, je sais que nous n'avons pas été officiellement présentés… et à vrai dire, je ne suis pas sûre de la façon dont je doive me présenter à une personne qui est… comment dire… défunte. Mais, je suis Fred. (Elle tend la main puis secoue le haut du chapeau du fantôme, comme on sert la main à quelqu'un) Ravie de vous rencontrer.
GUNN : (Souriant) Toi, alors… qu'est-ce que t'es cool.
FRED : Je crois qu'on devrait lui dire.
Gunn prend une profonde respiration puis s'avance d'un pas vers Dennis.
GUNN : Oui. Vous devriez… (A Fred) Ça s'assied les fantômes ?
Wesley est assis à son bureau où il est en train de lire un livre. Cordelia qui est en face de lui, crie désespérément dans l'espoir qu'il l'entende enfin.
CORDELIA : Wesley. Wesley ! WESLEY ! (Agitant les bras pour attirer son attention) Hou-Hou !
WESLEY : Mais si c'est un voyage astral, elle est peut-être ici incapable de communiquer.
CORDELIA : (Elle soupire) Oui. Je suis ici ! Incapable de communiquer. (Elle s'approche doucement de Wesley pour regarder ce qui est écrit dans le livre se trouvant sous les yeux de celui-ci) 'Projection Astrale'. Il faut que je lise ça. (Wesley tourne la page) Minute, ne tourne pas… ne…
FRED : J'y comprends rien.
GUNN : Tu comprends rien, à quoi ?
FRED : Tout a l'air… normal.
Elle ferme la porte de l'armoire à pharmacie de Cordelia se trouvant dans la salle de bain.
GUNN : Et c'est gênant ?
FRED : Non. (Elle se tourne et voit Gunn se tenant dans le chambranle de la porte, un des soutiens-gorge de Cordelia à la main) Ce qui est gênant, c'est que tu te permettes de fouiller comme ça dans ses… (Elle ne parvient pas à trouver ses mots quand Gunn lève les sourcils à son encontre) ses trucs pour… soutenir.
GUNN : Quoi… (Levant le soutien-gorge) ça ? Tu vas pas me dire que t'as jamais rien caché dans ton tiroir à culottes ?
FRED : J'en sais rien. Si tu veux tout savoir, pendant cinq ans je n'ai pas eu de… Pourrions-nous éviter de parler de sous-vêtements ? (Gunn acquiesce) Et poses ça, s'il te plaît. (Gunn le pose) Je me disais seulement que si elle prenait quelque chose d'aussi fort que le Seltrax, elle aurait essayé d'autres choses avant. Mais y a même pas d'aspirine là-dedans. (Elle se rapproche de Gunn) Je crois qu'il protège Cordelia.
Gunn regarde autour de lui dans la salle de bains, puis retourne dans la chambre de Cordelia, suivi par Fred.
GUNN : Fantôme Dennis ? Ecoutez, on ne vous demanderait jamais de trahir Cordelia, mais il faut qu'on sache si elle nous cache des choses. A moins que vous ne trouviez la vie de fantôme tellement géniale que vous vouliez qu'elle vous rejoigne ?
Après avoir un peu attendu, Gunn soupire en levant les bras au ciel, puis s'assied sur le bord du lit de Cordy. Une boîte en plastique sort alors de sous le meuble. Fred et Gunn l'ouvrent.
FRED : T'es sûr que t'as regardé ailleurs que dans le tiroir à culottes ? (Ils sortent plusieurs boîtes de médicaments) La date sur cette boîte de comprimés… elle remonte à un an.
Le corps de Cordelia est étendu sur le lit d'Angel. Ce dernier est assis sur une chaise juste à côté de Cordy à qui il tient la main. Connor est en train de gazouiller depuis le berceau se trouvant dans la pièce adjacente.
ANGEL : Cordelia… Je sais que tu ne m'entends pas, mais… il faut que je te dise quelque chose. (Il repose la main de celle-ci) Tu sais, je suis vraiment *très* en colère. Je croyais qu'on se faisait confiance mais tu m'as menti. IRM, scanners et ça dure depuis plus d'un an. Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? J'aurais peut-être pu t'aider. Si tu savais à quel point je suis furieux.
CORDELIA : (Exaspérée) Tu es furieux ? Je me fais *renvoyer* de mon corps le jour de mon anniversaire, et c'est *toi* qui est furieux ?
LORNE : (Entrant) Toc, toc. Comment va-t-elle ?
ANGEL : Toujours pareil. Tu es prêt ?
LORNE : Archi prêt.
CORDELIA : Prêt à quoi ? Qu'est-ce qu'il va faire ?
Lorne s'assied sur le rebord du lit.
LORNE : Je regrette de ne pas avoir pris mon casque. La dernière fois que j'ai fait ça, j'ai valsé dans les airs.
CORDELIA : Oh, la, la. Pourvu que ça marche.
Lorne pose les doigts contre les tempes de Cordelia, puis ferme les yeux pour se concentrer. Cordelia fait de même.
LORNE : Cordelia ? Es-tu là ?
CORDELIA : C'est moi, Lorne. Je suis là.
LORNE : Cordelia ?
CORDELIA : (Ouvrant les yeux tout à coup) Oui ! Cent soixante et onze, Oak street. Est-ce que tu m'entends ? Lorne ?
Lorne retire ses mains du visage de Cordelia puis regarde Angel.
ANGEL : (Il regarde Lorne, le corps de Cordy, puis de nouveau Lorne) Alors ?
LORNE : Cordelia n'est pas là. Elle est partie.
CORDELIA : Regarde-moi, Lorne. Je suis juste à côté de toi.
Angel soupire et pose sa tête entre ses mains. Cordelia lève les yeux quand elle entend à nouveau les chuchotements indistincts.
CORDELIA : (Effrayée) Oh… J'ai peur maintenant.
ANGEL : (Levant la tête) Non. Ça n'arrivera pas. (Il se lève, puis se rapproche de Lorne d'un pas plus que décidé) Je me fiche de ce que ça va te coûter. Je me fiche du nombre de dieux que tu vas contrarier. Tu es en relation avec les Puissances, et tu vas me trouver un moyen de leur parler. Est-ce que c'est clair ?
LORNE : (Reculant de plusieurs pas, comme Angel continue de se rapprocher de lui, plutôt menaçant) Angelounet chéri, ce n'est pas si simple que ça. Tu comprends, contacter les Puissances est plus délicat et plus dangereux que tu ne le crois. Non je regrette, mais… je ne peux pas faire ça.
ANGEL : (Sans sourciller) Tu n'as pas le choix.
Lorne soupire et s'en va. Angel retourne s'asseoir au chevet de Cordelia.
Cordelia est assise par terre au pied du lit. Elle regarde Angel qui commence de ronfler, puis se lève.
CORDELIA : Enfin ! (Elle s'approche d'Angel) Wesley, espérons que tes livres savent de quoi ils parlent.
Cordelia s'assied sur la chaise occupée par Angel. Son corps commence à se mêler à celui du vampire, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que celui d'Angel. La tête de ce dernier se relève. Angel expire doucement puis se redresse. Il se lève et prend le marqueur se trouvant sur la table de chevet. Alors qu'il se saisit du feutre, il renverse le verre qui était placé à côté de celui-ci. Le verre se brise sur le sol. Les mouvements du vampire sont très lents. Enfin, il parvient à écrire "171 Oak" sur le mur se trouvant au-dessus de la table de nuit.
Les chuchotements indistincts recommencent dans la pièce, jusqu'à ce qu'une ombre noire sorte du corps d'Angel et que Cordelia se fasse expulser du corps du vampire qui s'effondre par terre.
CORDELIA : (Criant autour d'elle) Ecoutez-moi bien ! Je ne sais pas qui vous êtes mais vous n'arriverez pas à me faire peur !
Wesley choisit se moment pour entrer dans la pièce.
CORDELIA : (Effrayée) Oh !!!!
WESLEY : Angel ? Je voulais… (Angel est en train de se relever) Qu'est-ce que tu fais par terre ?
ANGEL : Je n'en sais rien. J'ai rêvé que… Cordelia… était là. Et elle essayait de… (Se massant la nuque) de me dire quelque chose. Quelque chose de très important.
CORDELIA : Oui ! Et, c'était… ?
ANGEL : C'était étrange.
CORDELIA : (Exaspérée) Tu m'as dit que tu étais un *champion* ! De quelle manière es-tu un champion ?
WESLEY : Fred a regardé les derniers scanners de Cordelia. Les nouvelles ne sont pas bonnes. Les scanographies montrent de graves lésions neurologiques.
CORDELIA : C'est juste une façon compliquée de dire…
ANGEL : (Regardant Cordelia) Elle est condamnée.
CORDELIA : (Après une pose) Je vais en rester à la façon compliquée.
WESLEY : Je continue à travailler… sur l'aspect paranormal : état catatonique, projection astrale, possession mystique. (Cordelia passe entre Wesley et Angel pour se rapprocher de son corps) Mais, pour l'instant je n'ai pas réussi à… Tu devrais te reposer. Je vais prendre le relais, si tu veux.
Angel quitte la chambre, sans croiser le regard de Wesley.
CORDELIA : (Baissant les yeux sur son corps) Je ne suis pas encore prête.
La porte se referme derrière Angel. Wesley va s'asseoir sur la chaise où se trouvait le vampire encore quelques instants auparavant.
Du vent commence à souffler dans la pièce, affectant seulement Cordelia, en effet, Wesley ne bouge pas d'un pouce. Elle se recule dans un des coins de la chambre, où elle commence à se glisser doucement le long du mur, pour finir par se recroqueviller sur le sol. Elle voit une ombre noire se former sur le mur de l'autre côté de la pièce. Cette ombre finit par prendre forme… c'est Skip. (Démon apparu précédemment dans le deuxième épisode de la troisième saison intitulé "Le Martyre de Cordelia")
SKIP : Salut ! Alors, comment ça va ?

ACTE 2
Cordelia se relève doucement, passe derrière Wesley, qui est toujours assis à côté de son corps, et rejoint Skip.
CORDELIA : Vous êtes… vous êtes… la mort ? Vous êtes venu me chercher.
Skip éclate de rires.
SKIP : Tu rigoles. (Lui tendant la main pour lui dire bonjour) Moi, c'est Skip. (Cordelia le dévisage) Tu es Cordelia Chase, c'est ça ? (Cordelia acquiesce) Excuses-moi, je ne suis pas en avance… (Indiquant son corps) C'est toi, ça ? Généralement, quand les gens quittent leur corps, leur forme spirituelle ressemble à une version idéalisée d'eux-mêmes. Genre ils ont le nez plus droit, les cheveux moins gris. Question d'amour-propre, tu vois ? Alors que toi, tu es plutôt sûre de toi, à ce que je vois.
CORDELIA : Mais enfin, qui êtes-vous ? (Exaspérée) C'est quoi ce cirque ? (Levant les mains au ciel) On joue à quoi là ?!!!
SKIP : Tu as des questions.
CORDELIA : Oui !
SKIP : Je le comprends. Et j'ai des réponses aussi. Mais d'abord, il faut qu'on sorte d'ici.
CORDELIA : Mais, pourquoi on sortirait ? J'aime bien cet endroit. Je me sens très à l'aise ici.
SKIP : Ah oui, mais tu vois, il y a un léger petit problème… Tu n'as plus ta place, ici. C'est terminé.
CORDELIA : Parce que je suis morte ?
SKIP : Pas encore. Mais crois-moi… ça ne va pas tarder… à moins que tu te décides… à venir avec moi.
Cordelia regarde Wesley par-dessus son épaule. Il est toujours à son chevet.
CORDELIA : Ecoutez, je veux bien vous suivre, d'accord. Mais à une condition. Il faut que vous préveniez mes amis de la vision que j'ai eue tout à l'heure.
SKIP : Désolée. Ça ne va pas être possible. Je ne suis pas un messager. Juste un guide.
Skip tend la main à Cordelia.
CORDELIA : (La regardant) Je ne veux pas mourir.
SKIP : Alors, viens.
Cordelia pose lentement sa main dans celle de Skip. Un éclair de lumière bleue éblouissante.
Les photos des scanners que Cordelia a subis sont éparpillées sur le bureau de Wesley.
FRED : (Indiquant le scanner se trouvant sur le dessus) Celui-ci date d'il y a huit mois. Les surfaces rouges sont ce qu'on appelle des zones chaudes. C'est ce qu'on trouve dans un cerveau sain. (Ecartant le scanner qu'elle vient de lire, elle en montre un autre à Angel) Celui-ci date d'il y a tout juste un mois.
GUNN : Les médecins n'ont pas pu l'expliquer.
FRED : (A Angel. Montrant les zones vertes sur le scanner) Tu vois… le vert est une couleur froide, qui correspond aux zones mortes du cerveau. (Angel se saisit des médicaments se trouvant sur le bureau, à côté des photos) Normalement, on ne voit pas ce genre de scanners…
GUNN : Sauf si le malade est un légume.
ANGEL : Et, on ne s'est rendu compte de rien ?
LORNE : (Il entre dans la pièce, en gémissant) Oh, pour l'amour du ciel, apportez-moi un cocktail ou je meurs."
Les vêtements de Lorne sont déchirés, quant à sa corne gauche, elle ne tient qu'à un fil.
FRED : Lorne ! Mais qu'est-ce qui s'est passé ?
LORNE : Je ne peux vraiment pas en parler.
GUNN : Alors, comment on fait pour aller leur casser la figure ?
LORNE : Non, non. Tu ne comprends pas. Je suis incapable d'en parler. J'ai été envoûté. Je suis descendu au… (Son discours devient absolument incompréhensible) Tu vois ?
ANGEL : Tu as eu des informations ?
LORNE : Oh, oui, Angel, oui, oui. Mes cornes devraient repousser d'ici deux ou trois jours. C'est gentil de t'inquiéter pour moi. (Il rajuste sa veste) Bon, ils ont pas dit que je pouvais pas l'écrire.
Lorne sort un bout de papier de sa veste. Il le tend à Angel qui le prend, se dirige vers la porte, puis saisit son manteau.
LORNE : Angel, sérieusement, il faut pas prendre ça à la légère. Seul un champion peut approcher l'intermédiaire. Et même comme ça il faudra que tu… (Il bafouille à nouveau)
ANGEL : Je ne l'oublierai pas.
Angel sort, Lorne secoue la tête.
Cordelia regarde autour d'elle, comme un éclair de lumière blanche se dissipe pour révéler un centre commercial désert.
CORDELIA : Est-ce que… c'est un… c'est un centre commercial ?
Ils commencent à s'avancer dans le centre commercial.
SKIP : Nous avons pensé que tu te sentirais plus à l'aise ici.
CORDELIA : Nous ?
SKIP : Les Puissances Supérieures.
CORDELIA : Les Puissances m'ont expulsée de mon corps pour m'envoyer… dans un *banal* centre commercial ?
SKIP : En fait, c'est plutôt une construction mentale… comme dans Matrix.
CORDELIA : (S'arrête puis se tourne vers Skip) Vous avez vu Matrix ?
SKIP : Oh, oui. J'ai adoré ce film. Quand Trinity fait "Attention !" et que l'agent se ratatine jusqu'à… (Cordelia soupire) J'ai l'impression que là, je ne t'intéresse plus beaucoup.
CORDELIA : (Avançant de nouveau dans le centre commercial) Pourquoi m'avez-vous amenée ici ?
SKIP : Pour t'offrir le choix. Mais, on en reparlera. Pour l'instant, j'ai quelque chose à te montrer.
Cordelia s'arrête de marcher, puis suit le regard de Skip qui se tourne vers un écran d'informations. Il touche celui-ci du doigt, c'est alors qu'apparaît une photo de Doyle. Skip fait signe à Cordy de se rapprocher.
CORDELIA : (Interloquée) Oh mon Dieu… Doyle.
L'écran montre le baiser échangé entre Doyle et Cordelia. Moment où le mi-démon a transféré ses visions à Cordy.
SKIP : Et voilà. Grosse boulette cosmique. Doyle n'était pas censé te transmettre les visions.
CORDELIA : Alors, pourquoi l'avez-vous laissé faire ?
SKIP : Les Puissances sont généralement aux premières loges pour ce genres de choses, mais là ce qu'ils n'avaient pas prévu, ce sont ses sentiments pour toi.
CORDELIA : Comment ça ? Si Doyle m'a transmis ses visions, c'est parce que… il m'aimait ?
SKIP : Je suis désolé. Tout ce que je peux te dire, c'est que ça n'aurait pas dû arriver.
CORDELIA : (Se retournant, puis s'éloignant) Mais je croyais que les Puissances Supérieures décidaient de tout.
SKIP : La vie, la mort, voilà le genre de choses qu'elles contrôlent. La personne que vous choisissez d'aimer est laissée à votre libre arbitre. Vois-tu Cordelia, les visions sont une ancienne force extrêmement puissante. Les démons sont les seuls à pouvoir y résister.
CORDELIA : Mais, je les ai depuis plus de deux ans. Est-ce que dans un sens cela ne signifie pas que je suis forte ?
SKIP : Forte, oui. Un démon, non. Demande à Tammy.
CORDELIA : Mais c'est qui Tammy ?
Skip s'écarte d'un pas pour révéler une jeune paysanne.
TAMMY : (Avec un accent british) Mademoiselle ?
Cordelia fait promptement demi-tour pour lui faire face.
SKIP : Voici Tammy. Elle a hérité des visions en… (A Tammy) en quoi, 1630 ?
TAMMY : C'est ça. Je les ai eues pendant près d'une année. Une année abominable entre toutes. Les pères de la ville ont vu en moi une sorcière. Ils ont voulu me brûler vive.
CORDELIA : Ils vous ont tuée parce que vous aviez des visions ?
TAMMY : Non, mademoiselle. Ils n'ont pas eu à le faire. (Elle se tourne, afin de montrer le derrière de sa tête à Cordelia) La dernière vision m'a arraché la moitié du crâne. (Tammy se retourne. Nous pouvons voir à notre tour qu'elle a en effet un énorme trou derrière la tête) On n'est pas fait pour avoir les visions, nous autres humains. Alors, croyez-moi, faites confiance à notre ami Skip. Ce garçon là, vous pouvez le suivre les yeux fermés.
SKIP : (Souriant) Oh, tais-toi. (Devenant sérieux) Non, vraiment. Tais-toi. Dégages. J'ai du boulot.
Tammy s'en va.
SKIP : (A Cordelia) Ça va ?
Lumière blanche éblouissante. Une sombre chambre au cœur de laquelle se trouve un large rocher en forme de carré sur lequel un feu est en train de brûler.
Nous entendons un cri. C'est Angel. Il tombe sur le sol, la tête la première, à côté du rocher.
ANGEL : Merci Lorne.
VOIX FEMININE & MASCULINE : Il est venu. Le Champion est venu. (Angel se relève, puis regarde autour de lui) Venu pour quoi ? De réponses, il n'y aura pas. La mort est certaine. La mort l'attend.
ANGEL : Je veux parler à l'Intermédiaire.
VOIX FEMININE & MASCULINE : Nous sommes l'Intermédiaire. Nous sommes l'entrée, le temps infini, l'éternité. Il souhaite nous parler.
ANGEL : Oui, il le souhaite. Et vous voir aussi.
VOIX FEMININE & MASCULINE : Nous sommes invisibles. Informes. Il parle sans savoir. Renvoyez-le.
ANGEL : Je ne partirai pas avant d'avoir laissé mon message aux Puissances Supérieures. Mon amie… Cordelia… a des visions qui lui ont été données par les Puissances. Elles sont en train de la tuer. Je veux que les Puissances les lui reprennent ! Laissez-là. Elle a suffisamment souffert.
Soudain, Angel se fait projeter de l'autre côté de la chambre. Il percute violemment l'un des murs.
VOIX FEMININE & MASCULINE : La souffrance ? Connaît-il la souffrance ?
Angel se fait de nouveau projeter à travers la pièce, pour percuter le mur opposé, avant de tomber au sol.
VOIX FEMININE & MASCULINE : Oui. Les Puissances n'offrent rien à personne. Renvoyez-le. Renvoyez-le.
ANGEL : (Se relevant) Je n'ai pas fini.
Le centre commercial. Skip et Cordelia discutent toujours, en marchant.
SKIP : Tu n'as jamais eu la vague impression d'avoir oublié d'éteindre le four ? Ou d'avoir quelqu'un à rappeler et de ne plus savoir qui c'est ? Allons droit au but. Tu n'as jamais ressenti ça pour ta carrière d'actrice ?
CORDELIA : J'ai pas de carrière d'actrice.
SKIP : Ce qui m'amène précisément au point suivant.
Skip pointe alors du doigt un ensemble d'écrans de télévisions qui se mettent en marche. Ils montrent la soirée à laquelle Cordelia avait assisté à Hollywood. (cf. épisode 01, saison 01, "Bienvenue à Los Angeles")
CORDELIA : Hé ! J'me souviens de cette soirée.
SKIP : Tu étais à L.A. depuis quelques mois, tu mangeais de la vache enragée, et sur *qui* il faut que tu tombes ?
Angel apparaît sur les écrans. Il déambule parmi les invités.
Cordelia regarde la scène, un petit sourire ornant son visage, quand elle se revoit rencontrer Angel à la soirée.
SKIP : Toute ta vie a changé, ce soir là. D'une façon *inimaginable* et *incroyablement* douloureuse. Imagines que ça se soit passé un peu différemment ? (La scène se rembobine) Tu es sur la touche (Skip pointe du doigt la partie en bas à droite de l'écran où il trace une croix blanche) en train de parler à un couple de soi-disant producteurs. Angel est à l'autre bout du terrain. (Il encercle de blanc la tête d'Angel, qui se trouve dans le fond de la salle) Au lieu de couper au milieu pour rencontrer Angel, (Il trace deux segments, qu'il fait se croiser au milieu de l'écran) imagines que tu sois obligée de dévier. Imagines que ce type, (Il encercle de blanc l'un des hommes se trouvant à la soirée) qui se trouve être un agent artistique *extrêmement* puissant, se jette sur toi (Il trace une ligne blanche partant du cercle entourant cet agent, à la croix représentant Cordelia) et te mette hors-jeu ? (Il trace alors une autre ligne blanche, partant de la croix où elle était représentée, à une autre croix qu'il trace du côté gauche de l'écran) Qu'est-ce qui se passerait ?
CORDELIA : J'en sais rien. Je marquerais un essai ?
SKIP : D'un point de vue imagé, parfaitement ! A l'intérieur de tout être vivant, il y a un lien avec les Puissances Supérieures. Appelles ça l'instinct, l'intuition. Au fond de nous, nous savons tous, ce pour quoi nous sommes faits dans ce monde.
CORDELIA : Vous voulez dire qu'en réalité… je suis faite pour être actrice ?
SKIP : Non. Pour être une actrice *incroyablement* célèbre et riche à millions. Les Puissances peuvent faire ça.
CORDELIA : Ah oui, c'est vrai ? Elles peuvent remonter le temps ?
SKIP : Elles n'aiment pas trop cette formulation. Disons plutôt qu'elles peuvent "réécrire l'Histoire". A partir de cet instant, tu pourrais vivre la vie dont tu as toujours rêvé. Sans monstres, sans visions, sans morts. Enfin, pas tout de suite, en tout cas.
CORDELIA : Mais, sans Angel.
SKIP : Cordelia, écoute-moi bien, s'il te plaît. Si tu retournes dans ton enveloppe corporelle, tu ne te réveilleras pas. Tu resteras là, incapable de bouger, incapable de parler… jusqu'à ce que la prochaine vision te frappe et là… tu mourras.
CORDELIA : Mais, ce n'est pas juste. Comment Angel pourra-t-il sauver cette jeune fille si je ne lui dis pas où elle est ? Il a besoin de moi.
SKIP : (Après un silence) Allons-y.
Skip prend Cordelia par la main, puis tous deux traversent l'un des murs du centre commercial pour arriver dans la sombre chambre où Angel est en train de discuter avec l'Intermédiaire.
VOIX FEMININE & MASCULINE : Inutile. Son chemin est tracé. Nous n'interviendrons pas.
ANGEL : Les visions sont trop violentes. Elle n'est pas assez forte pour les supporter.
VOIX FEMININE & MASCULINE : Obstiné. Il parle et n'écoute pas.
ANGEL : (Se tourne puis crie) C'est vous qui n'écoutez pas ! Cordelia n'est pas un champion. C'est une gosse de riches de Sunnydale qui aime jouer les super-héros ! C'est *si* difficile à comprendre ?! Elle n'est pas de taille à affronter ça ! Arrêtez de chuchoter et écoutez-moi ! Elle est faible.
CORDELIA : Skip. Fais-moi sortir, tout de suite !
Skip et Cordelia disparaissent.
ANGEL : (Désespéré) Vous la tuez. Elle est inconsciente et elle est seule. Qui sait si elle a mal ?
VOIX FEMININE & MASCULINE : Il est en colère. Il a peur.
ANGEL : (Après un silence) Sa mort m'effraie plus, qu'elle ne l'effraie elle. Quel nom donnez-vous à ça ?
Skip et Cordelia sont de retour dans le centre commercial.
SKIP : Cordelia… Tu es sûre ?
CORDELIA : Tu m'as demandé de choisir. Ça y est, mon choix est fait.
SKIP : Comme tu veux. Alors, on y va. Je vais faire de toi une star.
Cordelia ferme les yeux.
PRESENTATEUR : Et maintenant, mesdames et messieurs, la star de notre série, deux fois récompensée aux Emmy Awards, la fille au sourire qui valait un million : Cordelia Chase !
Cordelia ne se trouve plus dans le centre commercial, mais au centre d'un décor de sitcom. Elle est éclairée par un spot, et ouvre les yeux sous les applaudissements des spectateurs et de l'équipe de tournage. Elle est, à présent, vêtue d'une étroite robe noire et argentée étincelante, et est en train d'adresser un large sourire à tous ses fans.

ACTE 3
CORDELIA : 1, 2, 3, 4.
Début du générique de la série de Cordelia intitulée tout modestement : "Cordy !".
Cordy en train de danser chez elle, Cordy en train de faire du vélo dans un parc et regarder les fesses d'un beau garçon, Cordy en train de rire comme une folle, Cordy en train de renverser un plateau de toasts sur un invité lors d'une soirée, Cordy en train de piquer un vêtement avant de le coudre, Cordy en train d'embrasser un garçon très séduisant, Cordy se faire offrir un superbe bouquet de fleurs alors qu'elle lit sur un banc dans le parc, Cordy en train de faire la roue dans le parc, Cordy pliée de rire, Cordy en train de bondir comme une petite folle avec son amie en tenant toutes deux beaucoup de billets dans les mains, Cordy en train de faire de la bicyclette, Cordy en train de frapper l'homme qui lui a offert les fleurs avec le bouquet qu'il vient de lui donner, Cordy en train de prendre un café avec son amie, Cordy frappant un homme avec son chapeau alors qu'elle ne l'a pas vu arriver derrière elle, et enfin Cordy en train de caresser un magnifique labrador couleur sable à qui elle fait un bisou sur le museau.
Les noms se trouvant au générique sont : Cordelia Chase, Gregory Dunne, Elliott Simms, et Carol Wright. Le tout créé par Phlegmont et Mendoza.
CHANTEURS DU GENERIQUE : Yes, you can hear it in her laughter. Ooh, you can see it in her smile. Yeah, you'll be hanging from the rafters. Ooh, you better stay awhile. Ooh, better stay awhile. Yes, the whole world is full of laughter. Ooh, you got my heart a little wired. Yeah, you'll be hanging from the rafters. Ooh, better stay awhile. Ooh, you better stay awhile. Ooh, better stay awhile…
[Et les fameux chanteurs sont… Marti Noxon et David Greenwalt. David a par ailleurs écrit les paroles et la musique de ce générique]
Les spectateurs applaudissent frénétiquement.
Cordelia est en train de descendre un couloir. Elle vient tout juste de quitter la scène. Elle est, maintenant, vêtue d'un ensemble noir, et est coiffée différemment.
HOMME : (Hors caméra) : Tu as été formidable Cordy !
CORDELIA : Merci, toi aussi.
L'assistant de Cordelia la rejoint, en tenant un agenda.
NEVIN : Extraordinaire Cordelia. Il y a stars et stars, et il y a toi !
CORDELIA : Oh, c'est gentil, Nevin. Est-ce que je te paie suffisamment ?
NEVIN : Bah, puisque t'en parles, en fait non.
CORDELIA : Et, je fais quoi, là ?
NEVIN : Alors, tu as un essayage de costume. Ensuite, les scénaristes voudraient te soumettre quelques nouvelles idées.
Cordelia rejoint quelques fans en train de l'attendre dans les coulisses, pour leur signer des autographes.
FANS : Un autographe, s'il vous plaît, Cordelia.
CORDELIA : Bonjour ! C'est quoi votre nom ?
NEVIN : (Continuant de parler à Cordy pendant qu'elle signe les autographes) Il faut qu'on enregistre le spot pour le dépistage du cancer du sein, mais demain tu es overbookée. Alors peut-être dans une semaine ?
CORDELIA : (Continuant de signer les autographes) Non, je préfère demain. Je veux que ce soit diffusé. (Elle se tourne vers Nevin, en soupirant) Nevin, ça ne t'arrive jamais d'avoir l'impression que tu devrais être quelque part à faire quelque chose, mais de ne pas te rappeler quoi ?
NEVIN : Non. Je suis très organisé. C'est pour ça que tu me payes - pas trop mal. Mais c'est bientôt les vacances et je vais avoir besoin…
Cordelia rend son stylo à l'un des fans, sans oublier l'autographe qu'elle vient de lui signer.
CORDELIA : Il faut que j'y aille. Je suis désolée, il faut que j'y aille.
FANS : (Déçus) Oh ! Au revoir, Cordelia. On t'aime !
Elle s'éloigne, Nevin sur les talons.
CORDELIA : Il y a un truc dont j'ai besoin. (Nevin sort son téléphone portable) Hypo… je sais pas quoi. Hypothermie ?
NEVIN : (Au téléphone) Josh. Fais monter des couvertures dans la loge de Mademoiselle Chase. Pronto.
CORDELIA : (A elle-même) Non, non, non, non, non.
NEVIN : Annule les couvertures.
CORDELIA : Hyper… hypermétrope ?
NEVIN : Josh, montes-lui une paire de lunettes.
CORDELIA : (A elle-même) Non, c'est pas ça.
NEVIN : Annule les lunettes.
CORDELIA : (Se tourne brusquement vers Nevin) Hyperion ! Oui, c'est ça !
NEVIN : L'hôtel ?
CORDELIA : Oui. Je veux aller là-bas.
NEVIN : Je vous réserve une chambre pour… (Cordelia est déjà en train de s'éloigner) Maintenant ? Vous voulez y aller maintenant ? (Cordy claque des doigts sans même se retourner vers Nevin) Sans garde du corps ? Sans moi ? Bien. Je les appelle. (Au téléphone) Josh, la voiture, tout de suite.
Cordelia entre dans l'Hyperion. Des guirlandes lumineuses décorent les plantes se trouvant dans l'entrée de l'hôtel. Du jazz est joué en musique de fond. L'ambiance de l'hôtel est vraiment très intime. Des gens sont éparpillés un peu partout dans le hall. Un groom est en train de pousser un porte-bagages vers l'ascenseur.
Cordelia s'approche du réceptionniste qui est train d'écrire quelque chose dans un livre ouvert devant lui, sur le comptoir.
CORDELIA : Bonjour. Excusez-me.
RECEPTIONNISTE : Oui, je vous écoute… (Il lève les yeux) Oh, Mademoiselle Chase. En quoi pouvez-vous m'aider ? Euh, en quoi puis-je… (Riant un peu à sa maladresse) En quoi pouvons-nous vous aider ?
CORDELIA : Je pense que mon assistant a dû faire une réservation.
RECEPTIONNISTE : (Vérifiant dans le livre des réservations) Euh. Ah. La suite royale. Je vous conduis tout de suite à ma chambre. (Relevant la tête quand il se rend compte du lapsus qu'il vient de faire) A *votre* chambre, je veux dire. Bienvenue à l'Hyperion.
Cordelia suit le réceptionniste le long d'un des couloirs de l'Hyperion.
RECEPTIONNISTE : Nous y voilà, Mlle Chase. (Il sort une carte magnétique de sa poche avec laquelle il déverrouille la porte) La suite royale.
Alors que le réceptionniste s'est arrêté devant la suite, Cordelia continue de descendre le couloir, en regardant autour d'elle.
CORDELIA : Non. (Indiquant une porte) Cette chambre. (Elle ferme les yeux un instant) Je veux cette chambre-ci.
RECEPTIONNISTE : (Se trouvant toujours à côté de la suite royale) Euh… C'est une… c'est une chambre *standard* Mademoiselle Chase. Ce n'est pas du tout ce qui convient à une personne de votre…
CORDELIA : Ouvrez-la.
RECEPTIONNISTE : Tout de suite, Mademoiselle.
Le réceptionniste la rejoint en triple vitesse, pour lui ouvrir la porte. Cordelia entre doucement dans la suite qu'elle a choisie. Elle regarde autour d'elle. Comme elle avance davantage dans la pièce, elle a des flashs de la suite occupée par Angel. Aussi voit-elle le berceau de Connor et les divers autres arrangements apportés par le vampire.
Le réceptionniste voit Cordelia s'approcher de la table de chevet.
CORDELIA : C'est… du papier peint ?
RECEPTIONNISTE : Euh, oui. Dessiné par un artiste de grand renom, Jacques Latour. Nous avons entièrement rénové… (Cordelia commence à arracher une partie du papier peint) Ho, ho, oui… Je déteste ce papier peint. Je n'ai jamais aimé ce papier peint.
Cordelia a arraché assez de papier peint pour révéler l'adresse qu'elle a écrite alors qu'elle avait emprunté le corps d'Angel.
CORDELIA : Cent soixante et onze Oak. (Elle se tourne vers le réceptionniste) Où ça se trouve ?
RECEPTIONNISTE : Oh…
Cordelia sonne au 171, de la rue Oak. Une adolescente lui répond.
CORDELIA : Oh, bonjour. Excusez-moi de vous déranger mais j'ai…
CYNTHIA : (Ebahie) C'est pas vrai. Vous êtes… Cordelia Chase. (Cordelia lui sourit, puis acquiesce) Vous êtes… Cordy !
CORDELIA : Oui. Ecoutez, je sais qu'on ne se connaît pas mais… est-ce que ça vous ennuierait si…
CYNTHIA : Oh ! (S'écartant pour la laisser entrer dans sa maison) Je vous en prie, excusez-moi.
CORDELIA : Oh, merci.
Cordelia entre. La jeune fille ferme la porte derrière elle.
CYNTHIA : (Souriant bêtement) Je m'appelle Cynthia. Cynthia York. Et… j'adore votre série. J'en suis, *carrément* dingue. C'est… c'est simple, vous êtes… vous êtes mon idole, Cordy. Je rêve de vous ressembler, et d'avoir ma propre marque de vêtements et… (Elle fronce les sourcils) Attendez. Qu'est-ce que vous faites à Reseda ?
CORDELIA : (Riant) Ha ! Oui, mmm… Excellente question. Euh… ça risque de vous paraître un p'tit peu bizarre, mais… est-ce que tout va bien ici ? Il n'est rien arrivé d'embêtant, dernièrement ?
CYNTHIA (Haussant les épaules) Euh, mon père a quitté la maison, il y a deux mois.
CORDELIA : (Tendant la main pour toucher l'épaule de la jeune fille) Oh. Je suis vraiment désolée. Est-ce que votre mère est là ?
CYNTHIA : (Secouant la tête) Elle est partie à Ojai voir des amis.
CORDELIA : Oh. Bon, alors… Je crois que c'est… Bon, je vais y aller…
Cordelia se tourne vers la porte pour partir.
CYNTHIA : Euh… Attendez ! (Cordelia se retourne) Euh… Vous voulez voir un truc super cool ?
CORDELIA : Oui.
Cynthia prend la main de Cordelia, qu'elle conduit vers un pentagramme dessiné sur le sol, derrière le canapé, dans le salon.
CYNTHIA : C'est un… sortilège de retour d'amour. C'est pour que mon père revienne habiter ici avec nous. Je suis à peu près sûre d'avoir fait tout ce qu'il fallait, sauf que j'ai renversé un peu de soda sur le bouquin et que j'ai donc été forcée d'improviser. Le pentagramme est assez réussi, non ?
CORDELIA : Cynthia ? Je crois qu'on devrait sortir d'ici avant…
A cet instant précis, un éclair bleu se produit dans la pièce, et un très large démon apparaît au centre du pentagramme.
CORDELIA : … que cette chose apparaisse.
CYNTHIA : Quelle horreur !

ACTE 4
Cordelia pousse Cynthia vers la porte.
CORDELIA : Sors ! Sors, Cynthia ! Va-t-en ! Va-t-en ! Allez, vite !
Cordelia se saisit d'une des lampes de salon pour frapper le monstre à la tête, puis elle fait demi-tour pour s'enfuir. Malheureusement, le démon la fait tomber, l'attrape par la cheville, puis commence à la tirer vers lui. Cordelia s'empare alors du classeur se trouvant sur l'un des meubles, puis comme elle arrive au niveau du monstre, elle le frappe de nouveau à la tête, et ce de toutes ses forces. Le démon tombe à la renverse.
La porte d'entrée se trouvant derrière Cordelia s'ouvre. Cordy se tourne, puis lève les yeux pour dévisager les nouveaux arrivants, à savoir Gunn et Wesley. Ce dernier est armé d'une épée à la main droite. La manche gauche de sa veste est vide. Apparemment, il a perdu son bras.
WESLEY : (Regardant Cordelia, puis Cynthia qui se trouve de l'autre côté de la pièce) (A Gunn) Fais la sortir.
GUNN : (Se dirigeant vers Cynthia) Venez ! Allez, vite !
Gunn pousse Cynthia vers la porte, tandis que Wesley se précipite vers le démon dans lequel, il fait pénétrer son épée, au premier essai.
CORDELIA : Wesley, qu'est-ce que tu fais là, et qu'est-ce qui est arrivé à ton bras ?
WESLEY : (La poussant sur le côté) Fais attention.
Le monstre charge à nouveau Wesley qui pare le coup avec son épée. Gunn revient dans la pièce. Il frappe le démon dans le dos avec sa batte de base-ball. Finalement, Wesley et Gunn parviennent à le faire tomber à terre. Wesley le termine avec son épée.
CORDELIA : (Se rapprochant de Wesley avec Gunn) Alors, maintenant… tu… (Wesley retire son épée du cadavre du démon) tues des choses ? Parce que la dernière fois que j't'ai vu, t'étais plutôt du genre à t'évanouir devant les monstres.
WESLEY : Cordelia, qu'est-ce que tu fais ici ?
CORDELIA : Je sais, je sais. Reseda, c'est pratiquement le neuvième cercle de l'Enfer.
WESLEY : Non, pas à Reseda. Ici, à cette adresse ? Tu connais cette jeune fille ?
CORDELIA : Ecoutes, je sais qu'on ne s'est pas vus depuis un moment tous les deux… Mais, il m'est arrivé un truc *bizarre*, aujourd'hui. Un truc bizarre, genre… (Murmurant) Sunnydale, si tu vois c'que j'veux dire.
CYNTHIA : (Rentrant dans la maison) Oh ! Oh, la, la ! (Regardant le cadavre du démon) Ma mère va piquer une de ces crises.
Gunn est en train de placer le cadavre du monstre à l'arrière de sa voiture, sous une bâche. Cordelia et Wesley sortent de la maison et s'approchent de la voiture.
CORDELIA : … et sous le papier peint, il y avait une adresse. L'adresse de cette maison, alors… sans réfléchir… sans aucune raison logique… en tout cas j'en vois pas, je suis venue ici, et là, badaboum ! Un énorme monstre tout visqueux ! Pfft ! Qu'est-ce que tu penses de ça ?
Wesley jette son épée à l'arrière de la voiture et se retourne pour faire face à Cordy.
WESLEY : Je ne sais pas trop. Il faudra que je consulte mes livres.
CORDELIA : (Lui adressant un sourire) Y a vraiment des choses qui ne changent pas.
Gunn s'éclaircit la gorge derrière eux.
WESLEY : Oh, pardon. (Gunn se place à côté de Wesley) Je te présente mon associé, Charles Gunn.
GUNN : Il m'a dit qu'il vous connaissait, mais je l'ai pas cru.
CORDELIA : Si, on est de vieux amis. (Donne un petit rire) Ça remonte à l'époque où tu avais… encore tes deux bras. Comment est-ce que…
WESLEY : Oh, un souvenir d'un démon Kungai.
GUNN : C'est vrai que vous et lui vous avez été… Qu'entre vous, il y a eu un…
CORDELIA : … un baiser du genre humiliant, où il m'a bavé sur le menton ? (Gunn regarde d'abord Wesley puis Cordelia) Oui. Mais en fait, j'ai beaucoup travaillé pour le refouler.
WESLEY : Bien. Ce n'est pas que je n'apprécie pas cette marche forcée sur le chemin de la mémoire…
Wesley se dirige vers la portière passager de la voiture. Il s'apprête à l'ouvrir.
GUNN : Qu'est-ce que vous avez *tous*, à Sunnydale, à être coincés comme ça ? Tous les trois, vous êtes les champions du refoulement.
CORDELIA : Tous les trois ? Qui d'autre est à L.A. ?
Wesley, Cordelia et Gunn partent ensemble, dans la voiture de ce dernier.
Wesley entre en tête dans l'appartement. Il est suivi de près par Cordelia et Gunn.
WESLEY : Je veux que tu réfléchisses bien, Cordelia. Angel a beaucoup changé. Il est arrivé à Los Angeles, plus vulnérable… et quand Doyle, son seul ami, est mort… il s'est replié sur lui-même.
GUNN : Les visions n'ont rien arrangé non plus.
CORDELIA : Si, j'ai bien compris. Angel a les visions de personnes qui sont en danger, et… il vous le dit, et vous vous y allez avec les haches ? Et c'est comme ça que vous gagnez votre vie ? C'est carrément nul ! Ça craint comme boulot.
GUNN : Ça paye les factures… de temps en temps.
WESLEY : (Se dirigeant vers une porte) Ne sois pas trop choquée par son état. Les visions ne l'ont pas laissé indemne… (Il prend la clé se trouvant accrochée à un crochet près de la porte) L'isolement non plus. Parfois, il nous envoie sauver de pauvres gens qu'il a tués il y a deux cents ans. (Cordelia regarde Wesley, puis Gunn, avant de baisser les yeux) On peut lui dire bonjour de ta part, si tu veux ?
CORDELIA : Wesley. Il faut que je le voie.
Wesley ouvre la porte. Elle donne sur une chambre vite, excepté pour un matelas en plein milieu de la pièce et des entraves au plafond. Angel, qui est pieds nus, est assis sur le matelas, les bras serrés autour de ses genoux. Comme la porte s'ouvre encore plus, et que Gunn, Wesley et Cordelia entrent, il se replie encore davantage sur lui-même.
Cordelia regarde les entraves.
WESLEY : Des entraves. Il arrive parfois que les visions le rendent violent.
ANGEL : Cent soixante et onze Oak. Cent soixante et onze Oak drive. (Angel se lève, et s'approche d'une des fenêtres) Vous m'entendez ? Ça va mieux maintenant. Je peux rester seul. Je ne m'enfuirai pas…
CORDELIA : Pauvre, Angel.
ANGEL : Je m'enfuirai pas.
WESLEY : Là, c'est un de ses bons jours.
ANGEL : (Il se rapproche du lit, les bras autour de la taille) Non. Non, je ferais pas ça. Je ferais pas ça. Je voulais pas… je voulais pas… je voulais pas… je voulais pas… Seulement s'il est mort, c'est pas ma faute. (Il se rassied sur l'un des coins du matelas) C'était pas moi. Ça va. Je voulais pas… Je voulais pas… Je voulais pas…
Cordelia s'avance d'un pas, mais Wesley lui prend le bras.
WESLEY : Fais attention.
ANGEL : (Se couvrant la tête de ses mains) Je voulais pas… Je voulais pas… Je m'enfuirai pas, non.
CORDELIA : (S'approchant du vampire) Angel.
ANGEL : Je m'enfuirai pas.
CORDELIA : Tu te souviens de moi ? (Elle s'accroupit en face de lui) Cordelia ?
Angel lève les yeux, puis s'éloigne rapidement d'elle à quatre pattes, pour aller se réfugier dans l'un des coins de la pièce.
ANGEL : Non. Non. Non. J'ai peur. Non.
Angel se blottit dans le coin de la pièce.
ANGEL : J'ai peur. J'ai peur.
CORDELIA : (S'approchant doucement de lui) Shhh. N'aies pas peur. Je ne te ferai pas de mal.
ANGEL : Ça va. Ça va. Ça va très bien. Ça va. Cent soixante et onze. Cent soixante et onze. Vous verrez. Cent soixante et onze. (Cordelia s'accroupit de nouveau à côté de lui) J'ai pas mal à la tête. (Il se cogne la tête contre le mur se trouvant derrière lui) Pas mal à la tête. J'ai plus du tout mal à la tête.
CORDELIA : Tu ne te souviens pas de moi, Angel ?
ANGEL : Je voulais mourir. Mais… j'avais… j'avais peur… j'avais peur de mourir. J'avais peur de mourir. Cent soixante et onze. Cent soixante et onze. Un, sept, un. Un, sept, un. Un, sept, un. Un, sept, un. Un, sept, un…
Angel répète ce numéro encore et encore, tout en l'écrivant du doigt sur le mur à ses côtés.
CORDELIA : Shhh, Angel, ça va aller. Tout va s'arranger, n'aies pas peur.
ANGEL : C'est ma faute. J'ai rien fait. Je pouvais rien faire.
CORDELIA : C'est fini, ça va aller, maintenant.
Cordelia se penche sur Angel, qu'elle embrasse tout doucement sur les lèvres. Wesley et Gunn s'avancent, et tout à coup, tout s'arrête. Ils semblent figés dans l'espace et le temps. Une lumière bleue passe alors de la bouche d'Angel à celle de Cordelia. Cordy se redresse puis tourne la tête pour regarder Wesley et Gunn. Finalement, elle se lève.
CORDELIA : Je me souviens de tout. Les visions, (Elle se dirige vers Skip qui vient tout juste d'apparaître dans la pièce) elles sont à moi.
SKIP : On a passé un accord. Tu renonces aux visions, en échappant incidemment à la mort atroce qui va avec, et en échange, tu vis ton rêve. Il faut pas exagérer. C'est plutôt équitable comme marché.
CORDELIA : Oui, c'est très équitable. Mais, ce n'est pas moi.
SKIP : Bon, on va pas revenir là-dessus, hein ? Je respecte ce que tu essaies de faire. C'est noble, c'est héroïque. Ça fait très Russel Crowe dans "Gladiator". C'est très hollywoodien.
CORDELIA : Tu as vu…
SKIP : J'ai pas adoré. (Cordelia baisse la tête) Il n'en reste pas moins que les humains ne sont pas assez forts pour supporter les visions. Point final ! Même les Puissances Supérieures ne peuvent rien y changer.
CORDELIA : (Se rapprochant de lui) Il *faut* que tu trouves un moyen, Skip. Je sais pour quoi je suis faite, et ça comprend entre autre *les visions*. Et si les Puissances Supérieures ne sont pas totalement idiotes, elles le savent aussi.
SKIP : Il y a peut-être… une façon… de contourner le problème.
CORDELIA : C'est d'accord.
SKIP : Tu ferais mieux d'y réfléchir. Le *seul* moyen de conserver les visions serait de devenir… à moitié *démon*. (Cordelia baisse les yeux) C'est un processus douloureux. A côté tes visions ressembleront à une promenade de santé. Et une fois la douleur passée, les effets de la transformation seront nombreux et imprévisibles. Tu pourras peut-être plus jamais mener une vie humaine *normale*.
Cordelia tourne la tête vers Angel qui semble figé dans le temps (comme Wesley et Gunn), puis se retourne vers Skip.
CORDELIA : Alors… c'est pour aujourd'hui ou pour demain ?
SKIP : (Après un silence) Ce fut un grand privilège d'être ton guide.
Cordelia lui adresse un petit sourire.
Skip lève la main, une lumière bleue commence à illuminer la pièce. Cordelia se penche en arrière, hurlant de douleur.
Sur le lit d'Angel, Cordelia se penche également en arrière en hurlant de douleur. Le vampire se précipite à ses côtés, alors que le reste du groupe arrive en courant.
FRED : Qu'est-ce qu'il lui arrive ?
Cordelia s'assied sur le lit, puis ouvre les yeux, alors qu'elle cherche à reprendre sa respiration. Angel la serre dans ses bras.
ANGEL : Cordelia, j'ai cru t'avoir perdue.
CORDELIA : Angel.
CORDELIA : (Se souvenant de ce que lui a dit Skip) Ho !!! (Elle s'écarte un peu d'Angel, puis met les mains sur la tête) Pas de cornes. (Elle tourne la tête, puis se passe alors les mains sur les fesses) Pas de queue.
Angel regarde les autres, d'un air interrogateur, mais pas un n'oser émettre une opinion.
CORDELIA : Hou ! Je vérifie.
Cordelia se lève alors promptement du lit, puis commence à s'étirer, tandis qu'Angel regarde sous l'oreiller, l'air suspicieux. Comme il n'y a rien, il suit Cordelia.
CORDELIA : Qu'est-ce que ça fait du bien d'être vivante !
Angel rejoint les autres, qui ont tous pivoté sur eux-mêmes pour suivre Cordelia du regard, alors qu'elle passe à côté d'eux.
WESLEY : Quelle est la dernière chose dont tu te souviennes ?
CORDELIA : Quand ? Il s'est passé tellement de… Oh ! Tu veux parler de la vision que j'ai eue dans le hall ? Non, j'ai eu cette vision, mais c'est bon. C'est réglé. Là-bas, il y avait… une actrice et un type qui n'a qu'un seul bras. (Ils la regardent tous sans proférer une parole) C'est une longue histoire. Mais là, tout de suite, il faut qu'on s'occupe de ma vision.
LORNE : Celle dont tu viens de dire qu'elle a avait été réglée ?
CORDELIA : Non. Celle que je suis en train d'avoir. Il y a un jeune homme dans un parc à Glendale. Euh, quelque part à côté d'un bassin. (Angel regarde les autres, puis de nouveau Cordelia) Et il y a un démon qui l'attend. Il est rouge, et il doit avoir quatre, non j'en oublie une, cinq cornes.
ANGEL : Cordelia ?
Cordelia est en train de flotter dans les airs, à environ quarante centimètres du sol.
CORDELIA : Quoi ?