Les Coulisses de l'éternité

Transcript par Marion pour Buffy VS. Interdiction formelle de recopier.

PROLOGUE :
Wesley est assis à son bureau, en face d'un livre ouvert sur une gravure représentant un démon.
WESLEY : Franchement, a-t-on jamais vu créature aussi ravissante ? Aussi gracieuse, aussi… pleine de vie. Et ses yeux… ils vous donnent l'impression d'être le seul homme dans la pièce.
CORDELIA : (Se tournant pour voir la gravure) Et en bonus, trois paires de seins. Les hommes ne peuvent qu'adorer ça.
WESLEY : Fred n'est pas dotée de trois paires de seins ! (Inquiet) Si ?
CORDELIA : (Ecrivant dans un dossier) Sorialus la Ravageuse. (Jetant, de nouveau, un œil à la gravure se trouvant sur le livre) Et oui, c'est bien celle de ma vision.
WESLEY : Venue se venger des humains qui ont tué son compagnon.
CORDELIA : Mais pas avant un mois ou deux. Je vais ranger ça dans les dossiers non urgents. Tu vas l'inviter en tête à tête ?
WESLEY : La Ravageuse ?
CORDELIA : Fred.
WESLEY : Oh. (S'enfonçant dans sa chaise et croisant les mains, tandis que Cordy s'assied en face de lui) Oui. Mais, pas tout de suite. Je me manifesterai quand le fer sera chaud.
CORDELIA : Il serait temps que les choses bougent un peu. Que tu changes un peu de disque et que tu fasses autre chose que vérifier la température de ton fer.
WESLEY : Tu me trouves obsessionnel à ce point ?
CORDELIA : (Souriant) Tu sais, (Se levant) il fut un temps où tu me considérais comme la *huitième* merveille de l'univers.
WESLEY : Mais, euh… (Cordelia fronce les sourcils) Tu es une femme tout à fait exceptionnelle. J'ai…
CORDELIA : Du calme, soldat. J'aime juste me l'entendre dire de temps en temps. A Sunnydale, j'étais une *super* minette. Je pouvais avoir tous les garçons que je voulais. (Plaçant le dossier avec les autres sous le comptoir de l'hôtel) Maintenant, je suis une super héroïne, et côté volupté, je dois me contenter d'un fantôme invisible qui sait y faire avec un loofa.
Elle se tourne vers Wesley après avoir placé le dossier, et s'être rendu compte de ce qu'elle vient de dire. Celui-ci la regarde un instant avant de baisser les yeux sur son livre.
WESLEY : Je n'ai pas compris la dernière partie.
CORDELIA : (Souriant) Tu es un vrai gentleman.
ANGEL : Qui fait quoi avec un loofa ?
WESLEY : (Se levant) Pas un loofa, Loo-fa. Nooc-ta… Skama. C'est un… démon.
CORDELIA : (A Angel) Tiens, on est habillé tout en noir, aujourd'hui ?
ANGEL : Vous savez pourquoi je souris ?
CORDELIA : Dis vite parce que ça me fait peur.
Angel sort des tickets de la poche arrière de son pantalon pour les leur montrer.
ANGEL : Ce soir… nous allons au spectacle.
Winifred et Gunn rentrent à l'Hyperion, de jour.
GUNN : T'es une fille extraordinaire. Cette façon de réussir à t'enfourner de *telles* quantités de bouffe dans la bouche. C'est carrément *hallucinant* de manger autant.
Gunn et Fred s'approchent de l'entrée de l'Hyperion en passant par le jardin.
FRED : Oh, je mange salement. Je suis désolée, mais le premier petit-déjeuner passe tellement vite, et je suis toujours…
GUNN : Non, non, je me demandais simplement où ça va dans ton corps de petit moustique.
FRED : De moustique ? T'es bête.
GUNN : Te fâches pas. J'sais bien qu't'es un canon.
Fred regarde le dos de Gunn comme il monte les quelques marches menant au hall de l'Hyperion.
GUNN : (Entrant dans le hall) Bonjour tout le monde. Oh, c'est les billets ? Tu les as eus ?
ANGEL : Alors, écoutes, je suis allé à la billetterie et…
WESLEY : Bonjour, Fred.
GUNN : Je te rembourserai. C'est moi qui invite.
FRED : Bonjour.
Winifred rejoint Wesley dans son bureau pour jeter un œil à la gravure.
GUNN : Mahta Hari, c'est génial. C'est le meilleur groupe de L.A. Le top du top.
ANGEL : La seule chose c'est que…
GUNN : (Il pose une main sur l'épaule d'Angel) J'te dis que c'est bon. J'vous l'offre. On touchera pas aux sous pour les études de Connor. (Il prend les tickets des mains d'Angel) La dernière fois que je les ai vus au… (Lisant ce qui est écrit sur l'un des tickets) "Ba… Ba… Ballet Classique Blinnikov". C'est quoi ce délire ?
ANGEL : J'ai essayé de te le dire. Je suis allé à la billetterie et… (Cordelia s'assied sur le comptoir de l'hôtel, puis prend un livre) boom ! Ce soir seulement.
GUNN : Mais, tu as pris ça à la place des billets de concert.
ANGEL : C'est le Ballet Classique Blinikov.
CORDELIA : (Sans lever les yeux de son livre) Il répète ça comme si ça avait un sens.
Winifred et Wesley relèvent la tête de la gravure pour regarder ce qui se passe exactement de l'autre côté.
ANGEL : C'est l'une des plus grandes compagnies du monde. Ils donnent "Giselle" ! Leur œuvre maîtresse.
GUNN : C'est un cauchemar. Je vais me réveiller.
WESLEY : J'en ai entendu parler. Très en avance sur leur temps.
ANGEL : Oui, oui. Je les ai déjà vus dans "Giselle" en mille huit cent quatre-vingt-dix. J'ai pleuré comme un bébé. (Gunn baisse les bras) Pourtant, j'étais méchant !
FRED : Ça doit valoir le coup d'œil.
WESLEY : Oui.
GUNN : Non. Non !
ANGEL : Gunn…
GUNN : Au lieu de Mahta Hari, on va se coltiner de grands échalas en collants moulants qui sautent comme des cabris et qui courent après des dindes en tutus rose ! (A Angel) Je te ferais plus jamais confiance. Fini la confiance.
CORDELIA : (Relevant le nez de son livre pour regarder Angel) Oh, remets-toi. Il faut s'habiller ?
ANGEL : Bien sûr.
CORDELIA : Je viens.
ANGEL : Vous savez… voir un ballet de cette qualité, c'est… c'est… une expérience inouïe. Gunn, tu vas adorer. C'est le top du top.
GUNN : Te sers pas de mes expressions quand y'a plus de confiance entre nous.
CORDELIA : (Posant le livre et descendant du comptoir, avant de récupérer ce premier) Bon, au boulot, maintenant. On a des affaires à résoudre.
Angel donne une tape sur l'épaule de Gunn.
GUNN : OK. Mais, hé, c'est plus moi qui paye. Parce que ce truc c'est… c'est… c'est un cauchemar.
Le directeur de la compagnie de ballets Blinikov et le responsable de la salle où va se donner la représentation de "Giselle" marchent ensemble dans les coulisses.
HOMME : Recevoir votre compagnie dans cette salle est pour nous un *immense* honneur. Tout Los Angeles en parle, vous savez. Les Ballets Classiques Blinikov dans une représentation de "Giselle"… Seigneur, je n'arrive pas à imaginer ce que cela va être.
DIRECTEUR : Ce sera une expérience… tout à fait unique.
Soudain, la caméra change de prise de vue. Nous les voyons, à présent, depuis les cintres où se trouve une personne à la peau grise et riant étrangement.
DIRECTEUR : Je vous le garantis.

GENERIQUE

ACTE 1
Cordelia et Fred se trouvent dans un magasin vendant des robes de soirée.
FRED : Tu es sûre que c'est un endroit pour nous ici ?
CORDELIA : On peut toujours essayer de se trouver quelque chose chez "Burlap", mais ça fait très saison dernière. (Regardant les robes placées sur les cintres) Les garçons louent tous des smokings. Il nous faut un truc bien.
FRED : Mais on n'est pas… comment dire… fauchées ?
CORDELIA : Il y a une coutume chez les gens comme moi. Elle consiste à acheter une robe, à la porter une fois, et à la rendre le jour suivant. Tout est dans l'art de planquer les étiquettes.
FRED : Oh. D'accord. Je suis toute énervée, pour ce soir. J'adore les ballets ! J'en n'ai pas vu tant que ça dans ma vie, mais avec mes parents, on allait voir "Casse-noisettes" tous les Noël. C'est après une de ces soirées, que j'ai fait mon premier rêve érotique.
Cordelia regarde Fred étrangement puis acquiesce.
CORDELIA : Ah. (Prenant l'une des robes) Regardes-moi.
Elle place la robe rose pâle devant Winifred, puis remue la tête dans la négative avant de replacer la robe là où elle l'a prise.
FRED : J'aurais une question à te poser.
CORDELIA : (Regardant une autre robe de soirée) Vous êtes faits l'un pour l'autre, à mon avis. (Elle se tourne en souriant) Je te rappelle que j'ai des pouvoirs magiques.
FRED : Euh… En fait, on s'est encore rien dit… mais il est *tellement* gentil, tellement rassurant. Je me sens bien avec lui. (Baissant les yeux) Je sais même pas s'il a des sentiments…
CORDELIA : Il en a.
FRED : (Levant les yeux) Pour moi ?
CORDELIA : Ça ne fait pas l'ombre d'un doute. (Reprenant son chemin dans le magasin à la recherche de la robe idéale) Et si on te trouve la bonne tenue pour ce soir, il est possible qu'il se déclare enfin.
FRED : (Rejoignant Cordelia) Toi aussi, il faut qu'on te trouve une jolie robe. Une robe qui fera perdre la tête à Angel.
CORDELIA : Fred, chérie. Il l'a déjà perdue.
FRED : En tout cas, je sais qu'il va se mettre sur son *trente et un* pour toi.
CORDELIA : C'est ça, oui. Notre champion va passer sa journée à se faire du mouron sur son *look* !
Lorne est en train de frotter le dos de la veste qu'Angel a revêtu avec un chiffon et du détachant.
ANGEL : Ça part ?
LORNE : Mmmm.
ANGEL : Ça va aller ?
LORNE : Relax, tiramisu. J'ai un détachant dont tu me diras des nouvelles. Oh, la vache, quand il régurgite, il fait pas ça à moitié.
ANGEL : Il dort, au moins.
LORNE : Normal. Après la jolie berceuse que tu viens de lui susurrer. (Il arrête de frotter) C'était juste un ton trop bas, mais… plus important… Cordelia ?
ANGEL : Oui, et bah quoi ?
LORNE : (Il pose le verre dans lequel se trouve le détachant sur l'un des meubles de la pièce) J'ai lu en toi pendant que tu chantais, espèce de gros pudding, et… je ne t'en blâme pas vraiment. Quelle femme elle est devenue !
ANGEL : (Se tournant vers Lorne) Tu n'étais pas sensé lire en moi. Et de toute façon, tu as lu de travers.
Angel s'assied sur le bord de son lit afin de mettre ses chaussures.
LORNE : Oh, excuses-moi chouquette, hein ? Y'a pas que quand tu chantes. On a un terme chez moi à Pylea. Kyrumption ?
ANGEL : Je connais.
LORNE : Quand deux grands héros se rapprochent et que…
ANGEL : Il n'y aura pas de rapprochement, d'accord ? Il n'y a rien entre nous. On a des rapports de travail et d'amitié…
LORNE : Tu ne peux pas lutter contre la Kyrumption, ma gaufrette. C'est le destin. C'est dans les étoiles. La Kyrumption !
ANGEL : (Se levant) *Arrête* de dire ça. Et, arrêtes de me donner des noms de gâteaux.
LORNE : (Après avoir regardé Angel un instant sans rien dire) Tu es un homme avec de nombreuses limites, Angel. Mais, tu restes un homme. Tu as un cœur, et Cordelia est une fille fantastique. Si je pensais qu'elle avait un faible pour le vert, je me mettrais tout de suite sur les rangs. Mais, on joue pas vraiment dans la même catégorie. Elle a l'étoffe des héros. Et puis, c'est une ancienne pom-pom girl. Et on sait tous l'effet que te font ces filles là.
Tandis que Lorne s'assied confortablement dans l'un des fauteuils, en riant, Angel baisse la tête.
ANGEL : Qu'est-ce que j'ai à lui offrir ?
LORNE : J'ai vraiment à répondre à ça ? Tu n'as qu'à agir, Angel. Il faut que tu te décides à lui ouvrir ton cœur… parce que c'est très fort ce que tu ressens. Ne laisse pas passer ta chance !
ANGEL : (Remuant la tête) Lorne, Cordelia est…
CORDELIA : Je suis quoi ?
Lorne se lève tandis qu'Angel se tourne à la voix de Cordelia. Celle-ci se tient dans le chambranle de la porte. Elle a enfilé sa superbe robe de soirée. Elle est tout bonnement magnifique.
ANGEL : (Après un silence) Je disais simplement que tu es… peu réceptive à la danse classique.
LORNE : (A Angel) Au fait, fais comme si j'avais rien dit. J'avais oublié son physique ingrat, et (Grimaçant) oh…
ANGEL : On dirait… une…
CORDELIA : Une fan de danse classique ? (Entrant majestueusement dans la chambre d'Angel) Une aficionada ? Une habituée des soirées de gala ? Ce soir, j'ai décidé que nous avions le droit (Elle lève les mains vers Angel pour lui ajuster son nœud papillon), pour une fois, de sortir de la routine. (Lui souriant) Ce soir, nous sommes un couple élégant et raffiné, prêt à applaudir un spectacle de danse classique. Qu'est-ce que tu en dis ?
ANGEL : Que ça me va très bien.
Dans le hall de l'hôtel, Fred, vêtue d'une superbe robe de soirée rouge, attend que Gunn daigne montrer le bout de son nez.
GUNN (Voix Off) : Tu me promets de ne pas rire ?
FRED : Je te promets.
GUNN (Voix Off) : Je sens que tu vas rire quand même.
FRED : Non, je ne rirais pas. Arrêtes de faire l'enfant, je t'ai dit que je te le promettais.
Gunn sort finalement du bureau à contrecœur. Comme il s'arrête à côté de la porte, il écarte les bras afin qu'elle puisse voir son smoking. Winifred le regarde, les yeux écarquillés, puis, soudain, elle éclate de rire.
GUNN : C'est tout ce que valent tes promesses ? Décidément, je peux faire confiance à personne dans cette maison.
FRED : Pardon, mais tu es… Oh, mon Dieu, ce que tu es mignon.
GUNN : (Souriant) En général, ceux qui osent me dire ça ne vivent pas très longtemps, mais… quand je te regarde… (Winifred passe les mains sur sa robe) j'en ai les bras coupes.
FRED : (Gênée) Y'a quelque chose dans l'air… quelque chose… de magique. C'est bête.
Wesley les rejoint.
WESLEY : (Passant le châle de Winifred sur les épaules de cette dernière) Pas du tout. (Il remarque Gunn) Tu es enfin sorti de ta cachette.
GUNN : (Indiquant Winifred de la main) Regardes ma récompense.
WESLEY : Oui. (Se tournant vers Fred) Une vision de rêve.
GUNN : Et en voilà une autre qui arrive.
Cordelia descend les marches de l'hôtel au bras d'Angel.
CORDELIA : Merci, mais pour ce qui est des autres visions, il n'y en aura pas ce soir.
ANGEL : Comment le sais-tu ?
CORDELIA : J'ai eu une vision.
Wesley aide Cordelia à passer son châle.
CORDELIA : Merci. (Murmurant à Wesley) Le fer est chaud. A toi de jouer.
Wesley regarde Cordy, puis Fred, comme ils sortent tous de l'hôtel.
Fred regarde, émerveillée, tout ce qui se trouve autour d'elle dans le hall de l'opéra.
Les cinq amis arrivent, finalement, à destination. Wesley, Fred et Gunn s'asseyent ensemble dans l'une des rangées, tandis qu'Angel et Cordelia s'asseyent juste derrière eux.
ANGEL : Il n'y avait pas plus près. Trouver cinq places côte à côte c'était…
WESLEY : C'est parfait, ce sont les meilleures places. (Aidant Winifred à se débarrasser de son châle) On a une vue panoramique sur la scène.
CORDELIA : En plus, loin comme ça, c'est clair qu'on risque moins de prendre des canettes sur la figure.
ANGEL : Autrefois, je réservais toujours la meilleure loge. Ou alors je mordais ceux qui l'avaient.
CORDELIA : Allons, pas de nostalgie. Taisons-nous et profitions du spectacle.
La caméra se dirige vers la scène, comme le rideau s'ouvre. Le directeur des ballets classiques Blinikov regarde la représentation depuis sa loge.
Finalement, la caméra revient sur Angel et Cordelia. Cette dernière est tranquillement en train de ronfler dans son fauteuil. Angel qui voudrait profiter du spectacle lui donne un léger coup de coude. Elle remue dans son fauteuil, puis sans se réveiller, pose la tête sur l'épaule d'Angel.
Dans la rangée devant eux, alors que Wesley jette un rapide coup d'œil à Winifred, Gunn se penche en avant afin de mieux voir ce qui se déroule sur scène. Il arbore un large sourire et semble totalement subjugué par "Giselle". Fred tourne la tête vers Gunn, puis sourit en voyant le contentement de son ami. Alors que Cordelia continue de ronfler, et qu'il regarde le spectacle, la mine d'Angel se renfrogne. Quelque chose d'anormal se passe sur scène.
L'acte arrivé à sa fin, les spectateurs commencent d'applaudir.
GUNN : (Applaudissant frénétiquement) Bravo ! Bravo !
CORDELIA : (Se redressant brusquement dans son fauteuil) C'était génial.
ANGEL : Ce n'est que l'entracte.
CORDELIA : Oh.
GUNN : Bravo ! Bravo !
CORDELIA : (Elle s'essuie la bouche, puis regardant la veste d'Angel à l'endroit où sa tête reposait) C'est… de la bave ?
ANGEL : C'est assorti au dos comme ça.
Les cinq amis sortent de la salle pour se rendre dans le hall de l'opéra.
GUNN : Génial. Y'a que les imbéciles qui changent pas d'avis. C'est le *délire*, ce truc. C'est le top du top.
WESLEY : (Regardant le programme) Ils sont sans aucun doute à la hauteur de leur réputation. La chorégraphie a beaucoup changé depuis ?
ANGEL : Non. Rien n'a changé.
WESLEY : C'est formidable qu'ils puissent danser…
ANGEL : Non. Je veux dire, rien n'a changé. Ceux sont les mêmes danseurs que la fois d'avant.
FRED : Mais, c'est impossible. D'après toi, ce serait la même troupe qu'en mille neuf cent quatre-vingt-dix ?
GUNN : Je crois qu'il avait dit mille *huit cent* quatre-vingt-dix.
FRED : Oh. Alors, c'est encore plus impossible.
ANGEL : Pouvez-vous m'expliquer comment on a pu assister à une représentation dont les interprètes devraient être morts depuis soixante ans ?
Ils se regardent les uns les autres sans émettre la moindre hypothèse.
CORDELIA : *Ça*, c'est un mystère. (A Angel) Ils font des sandwichs ?

ACTE 2
WESLEY : Ce serait quoi ? Des vampires ?
CORDELIA : Le fait est qu'ils sont pas très, très bronzés.
GUNN : Oui, ça expliquerait la précision et le côté athlétique de la performance. (Se mettant la main sur le cœur) Parce qu'il y avait vraiment des sauts… (Il s'aperçoit soudain que les autres sont en train de le dévisager) J'étais normal avant de vous rencontrer.
CORDELIA : D'accord. Des vampires étoiles, ça fout les jetons.
ANGEL : Non. Je le saurais. Je le sentirais.
WESLEY : Du troisième balcon ? (Angel tourne la tête vers lui) Avec la vue… panoramique ?
ANGEL : Il faut que j'en aie le cœur net.
FRED : On pourrait peut-être aller dans les coulisses après le spectacle ?
ANGEL : Non. Je n'ai pas envie d'attendre. Retournez à vos places. Je vais fouiner un peu.
CORDELIA : Je vais fouiner avec lui. La magie du ballet… n'a aucun effet sur moi.
WESLEY : Comment les danseurs vont-ils garder le rythme sans tes ronflements cadencés ?
Les lumières commencent de clignoter pour indiquer la fin de l'entracte et la reprise du spectacle.
CORDELIA : (À Wesley) Je te revaudrais ça, espèce de gentleman à la noix.
ANGEL : Allons-y.
GUNN : Vite.
Angel et Cordelia descendent un escalier. Au bout de celui-ci se trouve un gardien en train de surveiller la porte menant aux coulisses.
CORDELIA : Vises un peu le gorille.
ANGEL : C'est légèrement exagéré pour une troupe de danse.
CORDELIA : Tu veux que je fasse diversion ? Je peux lui faire le grand jeu le temps que tu passes ?
ANGEL : Sois pas idiote. Si je suis ce type et que la plus belle femme du monde me fait des avances, soit je lui saute dessus, soit je flaire le piège.
CORDELIA : Qu'est-ce que tu viens de dire de moi ?
ANGEL : Excuses-moi. Tu n'es pas idiote.
CORDELIA : Non. Après ça.
ANGEL : Je vais plutôt opter pour la bonne vieille méthode du poing dans la figure.
CORDELIA : Non, attends. Je pense avoir une approche légèrement plus subtile.
CORDELIA : (Au gardien) Dites ! Vous aimez les pots de vin ?
GARDIEN : (Souriant) Tu m'étonnes.
CORDELIA : (Lui tendant un billet) Nous avons très, très envie de faire un tour en coulisses.
GARDIEN : (Prenant le billet vert) Oui, OK, mais ça en fait, c'est pas vraiment un pot de vin. C'est un pourboire. Et comme je ne gare pas votre voiture, (Il rend le billet à Cordy) il n'y a absolument aucun…
Le gardien tombe inanimé par terre, après qu'Angel lui a flanqué un bon coup de poing.
ANGEL : Et voilà. La bonne vieille méthode.
Angel ouvre la porte. Il entre dans le couloir, suivi par Cordelia.
CORDELIA : (S'avançant dans le couloir, tandis qu'Angel referme la porte derrière eux) D'accord. Tu as vu l'immeuble quand on est passé devant ? Tu te souviens s'il continuait à l'infini ?
Angel regarde derrière Cordy. Le couloir semble ne pas avoir de fin.
ANGEL : On est face à un maléfice, ou à une espèce de flux temporel. Il vaudrait mieux ne pas se précipiter.
CORDELIA : Allons chercher les autres voir ce qu'ils en pensent.
Ils se retournent vers la porte qu'ils viennent juste d'utiliser, mais à la place de cette dernière se trouve un autre couloir, lui aussi s'étendant à l'infini.
ANGEL : (Se tournant vers Cordelia) Ça va être difficile.
Wesley, Winifred et Gunn, qui ont regagné l'assistance, regardent la suite du spectacle, tout comme le directeur, là haut, dans sa loge.
Pendant ce temps, Angel et Cordelia descendent le couloir. Le vampire finit par ouvrir l'une des portes. Tous deux entrent dans la pièce à laquelle elle mène.
ANGEL : Nous sommes dans sa loge.
CORDELIA : Celle de la danseuse étoile.
ANGEL : (Regardant autour de lui) Rien n'a changé.
Cordelia s'assied à la coiffeuse, sur laquelle elle ramasse une chaînette avec pour pendentif, une croix.
CORDELIA : Elle l'attendait.
ANGEL : Quelle chaleur. C'est presque insupportable.
CORDELIA : (Se tournant sur sa chaise pour le regarder) Oui, je le sens.
ANGEL : Il s'est passé quelque chose ici.
CORDELIA : (Se levant et se rapprochant du vampire) Angel ?
ANGEL : Oui ?
CORDELIA : S'il te plaît, je voudrais… que tu me déshabilles.
ANGEL : Quoi ?
CORDELIA : Ce n'est guère qu'un costume de plus. Je veux que tu me voies enfin telle que je suis vraiment. Tu es le seul à pouvoir le faire.
ANGEL : (Remuant légèrement la tête) Ce n'est… Ce n'est pas nous. (Il se passe la langue sur les lèvres) Nous jouons un rôle. Ces mots ne sont pas les nôtres. Ce n'est pas nous.
CORDELIA : Oh ! Est-ce que… Est-ce que je viens de te demander de me déshabiller ?
ANGEL : (Se rapprochant d'elle) C'est vraiment ce que tu veux ?
CORDELIA : Je t'en prie… Je… je…
ANGEL : (Lui relevant délicatement le menton afin qu'elle le regarde dans les yeux) Tu veux que je te fasse l'amour ici, dans cette loge ?
CORDELIA : Tu sais bien que oui.
Angel caresse la joue de Cordelia, puis se penche de plus en plus sur elle.
ANGEL : (Susurrant) Mais, tu as peur.
CORDELIA : Imagines qu'il nous surprenne ?
Angel lui donne un baiser près de l'oreille.
ANGEL : Je n'ai pas peur. Je n'ai peur d'absolument rien.
CORDELIA : (Murmurant) Je n'ai l'impression d'être en vie que quand tu es en moi.
Ils commencent de s'embrasser.

ACTE 3
Alors que la première ballerine continue de danser avec le danseur principal, Cordelia et Angel s'embrassent toujours passionnément. Angel recule brusquement en se mettant la main sur la joue, quand se produit un grésillement dû à la croix que Cordelia tient toujours en main et qui lui a brûlé le visage.
ANGEL : Ah ! Cordelia.
CORDELIA : Oui.
ANGEL : Excuses-moi.
CORDELIA : Non. Il faut qu'on sorte vite fait d'ici.
ANGEL : Oui.
Tous deux respirent fortement comme ils reculent ensemble.
CORDELIA : (N'essayant pas de s'éloigner d'Angel) On sort pas, là.
ANGEL : Je sais. Allons-y.
Toujours sur le point de s'embrasser, ils traversent la loge jusqu'à la porte. Tous deux ne peuvent s'empêcher de se toucher, de se caresser…
CORDELIA : (Haletant) Ouvres cette fichue porte.
ANGEL : (Toujours collé à Cordelia et essayant d'ouvrir la porte) C'est plutôt dur.
CORDELIA : J'ai remarqué.
Ne laissant pas même un millimètre entre son corps et celui de Cordy, Angel parvient finalement à ouvrir la porte. Une fois que celle-ci est ouverte, ils se séparent, et la passent en triple vitesse. Angel claque la porte derrière lui, une fois que tous deux sont passés.
CORDELIA : Hou, la vache !
ANGEL : (Son dos appuyé contre la porte) Comme tu dis, oui.
CORDELIA : (Indiquant la porte derrière elle) C'est quoi cet endroit ? Qu'est-ce qui s'est passé ?
ANGEL : Des esprits ou des… des énergies y sont enfermés. Ils nous ont envahis.
CORDELIA : Ça fout la trouille. Heureusement que ça… ça passe très rapidement.
Cordelia rit comme tous deux baissent la tête. Angel retire alors promptement sa veste, et la place sur son bras, à un endroit stratégique. En effet, les effets ne se sont pas encore totalement dissipés chez lui.
ANGEL : Oui. Heureusement.
Lorne place Connor dans son landau en chantant doucement.
LORNE : (Chantonnant) Va au lit, mon chéri. Tes yeux sont pleins de sommeil. Tu restes avec tonton Lorne qui n'est pas du tout vexé de ne pas avoir été convié au ballet.
Lorne s'assied à côté du bureau, où il prend un magazine.
LORNE : (Fredonnant) Et n'a aucune intention de te vendre à la première secte de vampires qui lui ferait une offre correcte…
Soudain, la caméra se déplace dans le hall de l'hôtel, puis dans l'escalier avant d'arriver dans le couloir menant aux chambres, notamment celle d'Angel et Connor. Quelqu'un s'est visiblement introduit dans l'Hyperion.
Lorne est en train de lire son magazine, chantonnant à lui-même, quand il entend un bruit suspect. Il lève les yeux de sa revue pour jeter un œil à la porte, puis finalement, pose son magazine et se lève.
LORNE : Dors, mon p'tit bonhomme. Tonton Lorne va vérifier qu'on est bien tous seuls.
Lorne prend la hache d'Angel, posée contre la table de chevet, à côté d'un canard en plastique, puis se dirige vers la porte.
LORNE : J'en ai pour une petite minute.
La porte s'ouvre comme Lorne l'atteint.
LORNE : (Ses yeux s'écarquillant) Oh, mon Dieu.
Angel et Cordelia parcourent au hasard les couloirs de l'Opéra.
CORDELIA : T'es sûr que c'est le chemin ?
ANGEL : Je suis sûr que c'est *un* chemin. C'est un vrai labyrinthe. J'espère seulement qu'il y ait une autre pièce dans laquelle on peut entrer…
CORDELIA : (S'arrêtant de marcher en baissant les yeux et les bras) C'est pas vrai !
ANGEL : (Il s'arrête, puis se tournant vers son amie) Quoi ?
CORDELIA : J'ai dit un truc important. (Indiquant derrière elle) Dans cette pièce épouvantable. Un truc vraiment capital. Tu ne te souviens pas ?
ANGEL : Euh… Tu n'as l'impression d'être en vie que quand…
CORDELIA : Non !
ANGEL : Non. Non, bien sûr. Je pensais que… Oh. Je sais ! J'ai dit que tu avais peur.
CORDELIA : J'ai dit… "Imagines qu'il nous surprenne" ?
ANGEL : Elle avait donc un amant.
CORDELIA : Et quelqu'un lui faisait peur. Et je te parie tout ce que tu veux que c'est à cause de ce quelqu'un qu'on est coincé ici. On est parti trop tôt.
ANGEL : Partis… d'où ? De cette pièce ?
CORDELIA : Il faut y retourner !
ANGEL : Euh…
CORDELIA : Si ces esprits… ces… ces énergies, ou je ne sais pas quoi (Elle indique, de nouveau, derrière elle) sont toujours là, c'est pour nous aider à comprendre ce qui s'est passé !
ANGEL : Comment peux-tu envisager d'y retourner ?
CORDELIA : Tu tiens à errer dans ce labyrinthe interminable jusqu'à la fin des *temps* ?
ANGEL : Je suis persuadé qu'il y a d'autres pièces…
CORDELIA : Il nous suffit de rejouer la scène. C'est ça, ou alors on n'en sortira pas.
ANGEL : Oui, mais imagine qu'il n'y ait que ça. Qu'il n'y ait plus de dialogue dans cette scène ? J'ai déjà été possédé par l'esprit d'anciens amants. Ça se fini toujours mal.
Cordelia lève la main dans laquelle elle tient toujours la chaînette et la croix.
CORDELIA : J'ai ma petite croix si les choses échappent à notre contrôle. (Angel tourne la tête à la vue de la croix) Je sais que c'est gênant, mais ce n'est pas *nous*. Tant que rien n'est… retiré ou… inséré, tout est oublié.
ANGEL : C'est bien nous. Cordelia. C'est *toi* et *moi*. T'embrasser… ce n'est pas quelque chose…
CORDELIA : J't'en prie, Angel. C'est à ce point *horrible* ? (Elle se tourne puis redescend le couloir en sens inverse) Ça, pour patauger dans le sang de démon, il est toujours partant. Mais demandez lui d'embrasser une jolie fille, et il n'y a plus personne. (Se tournant pour pointer Angel du doigt) Mon champion, mesdames et messieurs.
Dans la salle où se déroule la représentation. Alors que Fred regarde la première ballerine et le danseur principal, la main de Wesley se dirige vers son genou, tout comme la main de Gunn. Alors que tout deux s'apprêtent à poser leur main sur Winifred, celle-ci prononce le nom d'un certain vampire.
FRED : Angel !
Wesley et Gunn retirent leur main prestement.
GUNN : Hein ?
WESLEY : Quoi ?
FRED : Et Cordelia. Ils sont partis depuis trop longtemps.
WESLEY : (Après un silence) C'est vrai. Allons-y.
GUNN : (Tout en se levant avec eux) Mais, on va louper la fin !
WESLEY : Pardon.
Cordelia et Angel se trouvent de nouveau dans la loge de la première ballerine. Ils se tiennent à distance l'un de l'autre, cette fois-ci
ANGEL : Alors, ça vient ?
CORDELIA : Mmm…
Cordelia décrit un petite cercle dans la pièce, puis se retourne finalement vers Angel de qui elle se rapproche.
CORDELIA : D'accord. Essayons de reprendre au milieu. "Je veux que tu me déshabilles".
ANGEL : "Et tu veux que je te fasse l'amour dans cette loge".
CORDELIA : "Oui, mais j'ai peur".
ANGEL : "Mais, tu as peur".
CORDELIA : "J'ai peur. Imagines que… que… il nous surprenne ?"
Angel pose les mains sur les épaules de Cordelia, d'une manière plutôt maladroite, puis la rapproche un peu plus de lui.
ANGEL : "Mais, moi, je n'ai peur de rien".
CORDELIA : "Je ne suis en vie que… bla, bla, bla…et…"
Cordelia ferme les yeux, puis se penche sur Angel afin de lui donner un petit bisou sur les lèvres. Une fois le petit bisou échangé, tous deux s'écartent l'un de l'autre pour parcourir la loge du regard.
ANGEL : Ça ne marche peut-être qu'une seule fois au moment où les énergies…
Soudain, Cordelia passe ses bras autour du cou d'Angel qu'elle commence d'embrasser fougueusement. La petite croix qu'elle tenait toujours glisse finalement d'entre ses doigts, pour tomber aux pieds du vampire.
Fred, Wesley et Gunn enjambent le gardien toujours inconscient pour entrer dans le couloir où sont passés Cordy et Angel.
GUNN : Au moins, on sait qu'ils sont passés par là.
Deux figures, l'une riant et l'autre pleurant étrangement, s'éloignent des coulisses où viennent tout juste d'entrer les trois amis.
Le directeur se trouve toujours là-haut dans sa loge, à regarder la première ballerine danser. Deux paires de mains gantées en blanc sont posées sur le dos de sa chaise. Ces derniers semblent pleurer et rire.
DIRECTEUR : Occupez-vous d'eux. Je ne veux pas être dérangé.
Les deux silhouettes sortent de la loge.
Comme Angel étend Cordelia sur le canapé se trouvant dans la loge de la première ballerine, il couvre son cou de baisers.
CORDELIA : (Haletant) C'est mal. Tu ne le connais pas. Il a le pouvoir.
ANGEL : Le pouvoir de faire ça ?
Cordelia halète, prend une profonde respiration, puis une autre encore.
CORDELIA : Stéphane, son pouvoir est surnaturel. Il risque…
ANGEL : Quoi ? De nous tuer ?
CORDELIA : Pire encore.
ANGEL : Kurskov possède la compagnie. Pas toi.
CORDELIA : Il ne le sait pas. Je suis sa chose, du moins le croit-il. (Elle se redresse dans le fauteuil) Quand je danse, il s'imagine que c'est pour lui. Ce n'est qu'un admirateur qui se berce d'illusions. Il est convaincu que je l'aime.
ANGEL : Enfuis-toi avec moi. N'attendons pas. Ce soir, nous disparaîtrons. Jamais, il ne nous retrouvera.
CORDELIA : Non… Stéphane, tout ce pourquoi j'ai travaillé se trouve ici.
ANGEL : Tu peux toujours danser.
CORDELIA : Tu crois ? Je ne sais pas… Je dois rester. Peut-être plus tard, quand…
ANGEL : Non. Ne me fais pas de promesses.
CORDELIA : Aides-moi. Aides-moi à ne plus avoir peur.
Comme elle se renfonce dans le fauteuil, Angel retourne à sa tache, celle de l'embrasser dans le cou.
Fred, Gunn et Wesley descendent l'un des couloirs.
GUNN : Il y a vraiment un truc pas normal.
FRED : Vous entendez ?
WESLEY : Oui.
Une silhouette passe, dans l'un des couloirs, derrière eux, sans se faire remarquer. On peut entendre des gémissements.
WESLEY : Quelqu'un souffre.
FRED : Soit il souffre, soit il a du plaisir.
Angel commence de retirer la robe de Cordelia, tout en appliquant des baisers sur la peau qui se dévoile au fur et à mesure.
CORDELIA : (Gémissant de plaisir) Oh, Stéphane. (Comme Angel atteint finalement son nombril, ses yeux s'écarquillent soudainement. Elle se redresse subitement sur le fauteuil) Oh, non !
Angel se redresse juste à temps pour se faire tackler au sol par l'un des mignons du directeur. Inquiète, Cordelia jette un œil par-dessus le dossier du canapé, pour voir ce qui est arrivé au vampire. Elle voit un mignon, portant un masque gris de carnaval, celui de 'Comédie', donner une bonne droite à Angel.
CORDELIA : Oh, la, la !
Angel frappe le mignon en retour, l'assommant au passage.
CORDELIA : (Replaçant les bretelles de sa robe sur ses épaules) OK. J'en déduis qu'ils ont sûrement été interrompus par ce Comte Kurskov, ou… ses serviteurs ? Bon, alors, et bah, on va s'en tenir là… !!!
Cordelia lève les mains pour se protéger comme Angel semble se jeter sur elle. Elle laisse échapper un cri, alors que son ami saute par-dessus elle afin de tackler le mignon, qui allait l'attaquer par derrière.
Winifred, Wesley et Gunn se dirigent dans les couloirs grâce aux bruits provoqués par la bagarre.
GUNN : Là, ils ont moins l'air de s'amuser.
L'un des mignons de Kurskov, portant un masque de carnaval gris, celui de 'Tragédie', arrive derrière Gunn qu'il poignarde dans le dos avec son épée.
FRED : (Se retournant brusquement) Charles !

ACTE 4
Gunn flanque un bon coup de coude au mignon qui l'a poignardé.
WESLEY : (Alors qu'un autre mignon armé d'une épée s'approche de lui) Fred, restes entre nous deux.
Tandis que Winifred ramasse un échalas et frappe le mignon avec, Gunn tombe à genoux dans un gémissement.
FRED : (Lançant l'épée qu'elle vient de récupérer des mains du mignon portant le masque de 'Tragédie') Wesley !
Wesley saisit l'épée au vol, et commence de se battre avec le mignon portant le masque de 'Comédie'.
WESLEY : Tu peux t'occuper de l'autre ?
Après avoir jeté un coup d'œil à Winifred qui continue de frapper le mignon à terre avec l'échalas, Wesley retourne à son propre adversaire.
WESLEY : Oui, elle peut. Alors, à nous deux.
Pendant ce temps, Cordelia, qui se trouve toujours dans la loge de la première ballerine avec Angel, évite les coups d'épée du mignon portant le masque de 'Comédie' et lui lance ce qu'elle peut à la figure, notamment des coussins. Angel continue, quant à lui, de se battre avec le mignon portant le masque de 'Tragédie'. Le mignon ne cessant de rire continue de menacer Cordy de son épée. Au cours de leur bataille, celle-ci ramasse un petit bâton couvert de rubans de toutes les couleurs. Elle le regarde, puis évite juste à temps un nouveau coup d'épée.
CORDELIA : (Regardant de nouveau le bâton, puis se tournant vers Angel) Angel !
Le mignon portant le masque de 'Tragédie' sort un stylet avec lequel il poignarde Angel dans le cœur. Le vampire sort la dague de son cœur, donne une droite au mignon, lui donne un coup d'épée, puis lui enfonce sa propre dague dans le cou.
Cordelia regarde le mignon s'effondrer par terre, puis se précipite vers Angel.
ANGEL : Ça va ?
CORDELIA : Oui. Faut se tirer vite fait.
Angel regarde le mignon qu'il vient de tuer puis Cordy.
ANGEL : Tu crois qu'ils ne sont pas morts ?
CORDELIA : Non, mais t'étais hyper *sexy* dans l'action.
ANGEL : Ah bon ?
CORDELIA : (Acquiescant) Ouais !
ANGEL : Allez, cours.
Ils bondissent sur leurs pieds, et sortent en courant de la pièce, Angel prenant au passage l'épée du mignon avec lui.
Wesley continue de se battre avec le mignon portant le masque de 'Comédie' dans le couloir. Celui-ci rit tout le temps. Après encore quelques échanges de coups d'épées et de coups de poing, Wesley parvient à le traverser de son épée.
WESLEY : Fini de rigoler, hein ?
Le mignon laisse échapper un faible rire.
WESLEY : Enfin, si on veut. Mais, j'ai quand même gagné.
Wesley extrait son épée du cadavre.
Pendant ce temps, Winifred est en train de faire un pansement à Gunn avec les moyens du bord.
GUNN : Là. Impec. Ça devrait tenir. (Winifred tremble un peu) Ça va ? (Inquiet) T'es blessée ?
FRED : Ça va très bien. J'ai juste cru… (Elle prend une profonde inspiration, puis tourne la tête) J'suis désolée. Je devrais pas m'effondrer comme ça.
GUNN : (Avec un léger sourire) T'as eu peur que je claque ?
FRED : (Regardant Gunn, sérieuse) Charles, je t'interdis…
GUNN : (Levant les yeux vers le plafond, puis déclamant d'une voix chevrotante) Tout ce que je demande… c'est un dernier baiser… avant que les cieux ne s'obscurcissent.
Il éclate de rire.
FRED : Tu trouves ça drôle ?
GUNN : C'est qu'une égratignure.
FRED : Mais, j'ai cru que c'était…
GUNN : Hé. (Gunn tend doucement les bras vers Winifred pour la serrer tout contre lui) Hé. (Winifred se blottit dans les bras de Charles qui lui caresse le dos afin de la calmer. Finalement, il se recule puis la regardant dans les yeux) Tu as vraiment eu peur pour moi ?
FRED : (Sans le regarder) Tu dois me prendre pour une idiote.
GUNN : (Doucement) Je me dis que si tu tiens autant à moi… la blessure est plus grave qu'il n'y paraît.
FRED : (Lève les yeux pour le regarder) Les cieux s'obscurcissent ?
GUNN : Et tout ce que je demande… (Regardant les lèvres de celle-ci) c'est… (Se penchant doucement vers elle) un dernier…
Tandis qu'ils s'embrassent tendrement, Wesley, qui se trouve un peu plus loin, les regarde, abattu. Il choisit de s'éloigner. Faisant traîner son épée sur le sol, il finit par tomber à genoux.
Pendant ce temps, Kurskov continue de regarder la première ballerine danser sur scène.
Gunn et Fred se relèvent comme Angel et Cordelia remontent l'un des couloirs.
ANGEL : Tout le monde va bien ?
FRED : Charles a pris un coup de couteau.
Gunn relève sa chemise comme Cordelia se précipite vers lui pour regarder la blessure de plus près.
GUNN : Un ou deux points de suture et ça ira.
Angel regarde les cadavres des mignons.
ANGEL : Les mêmes que ceux qui nous ont attaqués.
FRED : (Riant un peu) Cordelia… on voit ton étiquette.
Winifred aide Cordelia à cacher de nouveau l'étiquette de la robe.
GUNN : On est où là ? C'est quoi ce délire ?
ANGEL : (Passant d'un pied sur l'autre) Cordelia et moi, on a touché une sorte de point chaud magique dans l'une des loges.
CORDELIA : Apparemment, la danseuse étoile avait un amant secret. Et il y avait un certain Comte Kurskov, à qui appartenait la compagnie, et qui avait un faible pour la danseuse. Il leur inspirait la plus grande terreur.
ANGEL : (Hochant la tête) Oui, il possédait je ne sais quel pouvoir.
WESLEY : C'était un magicien.
Ils se tournent tous vers Wesley, qui tenant son épée sans trop la serrer, se tient à l'entrée de l'un des couloirs.
WESLEY : Il était obsédé par la jeune fille. Quand il l'a surpris avec son amant, il devint fou de jalousie. Il la plaça en dehors du temps… (Les rejoignant lentement) en dehors de toute réalité autre que son théâtre et que sa compagnie. Il jura qu'elle danserait pour lui pour l'éternité.
FRED : Comment tu le sais ?
WESLEY : J'ai… touché un point chaud.
GUNN : Maintenant, on est coincé ici ?
WESLEY : Eh bien, ce genre de glissement temporel a besoin d'être constamment entretenu. Cela requière de la puissance et de la concentration. Si nous pouvons le fatiguer d'une manière ou d'une autre nous pourrons peut-être retourner dans le monde réel.
GUNN : Ça, ça s'appelle un plan !
ANGEL : Bien. Et on le fatigue comment ?
WESLEY : Eh bien, j'imagine que (Désignant d'un mouvement de tête) *ça* demande pas mal d'énergie.
Les autres se tournent vers ce que Wesley indique. L'un des mignons mort est en train de se réveiller. Il se relève lentement, commence de trembler, puis finit par se diviser en deux, l'un pleurant et portant le masque de 'Tragédie', l'autre riant et portant celui de 'Comédie'. Angel les attrape tous deux par la tête et leur brise la nuque. A peine ont-ils touchés le sol, qu'ils commencent de trembler puis de se diviser en une paire de nouveaux mignons.
FRED : Plus on en tue, plus il en fabrique.
CORDELIA : (Pointant le mur du doigt) Regardez !
Pendant un instant, le mur du couloir disparaît pour laisser apparaître derrière lui une autre réalité.
WESLEY : Et ça épuise son énergie. Angel, essayes d'aller jusqu'à la scène. Le Comte ne doit pas être loin.
ANGEL : (Commençant à s'éloigner en marmonnant) Je suis sûr qu'il a une loge.
CORDELIA : Bon, et nous ?
Wesley pose la main sur le bras d'Angel comme il passe à côté de lui. Angel s'arrête, l'air interrogateur.
WESLEY : Trouves la source de son pouvoir et détruits là. Nous, on le fatigue.
GUNN : En fabriquant plus de monstres ? Ça s'appelle un plan moyen, ça !
Tandis que l'un des mignons remonte un couloir, Angel qui se dirige vers celui-ci lui brise la nuque avant de passer.
CORDELIA : (Pointant du doigt un endroit un peu plus éloigné) Là-bas dans le fond. Ils pourront pas nous cerner.
Ils se rendent tous dans le coin indiqué par Cordelia.
CORDELIA : (Elle ramasse l'épée de l'un des mignons, puis la tend à Gunn, comme lui et Winifred passent à côté d'elle) Tiens.
WESLEY : (Posant la main sur le bras de Gunn) Vous deux… (Il regarde Fred, puis Gunn, et de nouveau Fred) Restez à côté l'un de l'autre. Je passe devant.
CORDELIA : (Se plaçant aux côtés de Wesley) T'es d'humeur à tuer, j'espère.
WESLEY : Ça devrait aller.
Tandis que la première ballerine continue de danser et que Wesley, Gunn, Winifred et Cordelia se battent contre les mignons, Angel cherche un moyen de sortir du couloir. Comme le mur près du vampire disparaît, après une courte hésitation, il saute au travers. Angel atterrit alors dans les coulisses près de la scène, à l'endroit même où se trouve la première ballerine. Elle semble attendre quelque chose. Au moment même où Angel s'approche de la première ballerine, l'une des danseuses quitte la scène pour les coulisses. Son image tremble, puis se dissout dans les coulisses, une fois qu'elle n'est plus aux vues des spectateurs.
ANGEL : (Se rapprochant de la première ballerine) Bonjour ?
La ballerine tourne brusquement la tête vers Angel.
BALLERINE : (Parlant avec un accent russe) Qui êtes-vous ? Il n'y a personne… Vous êtes nouveau ?
ANGEL : Je ne suis pas tout jeune, en fait. (S'approchant doucement d'elle) Je vous ai vue danser.
BALLERINE : (Tournant de nouveau la tête vers la scène) Bien sûr, comme tout le monde.
ANGEL : C'était déjà "Giselle", à l'époque.
BALLERINE : Toujours.
Angel lève les yeux pour voir Kurskov, là haut, dans sa loge.
ANGEL : Je sais ce qui se passe. Le Comte Kurskov… il vous punit.
BALLERINE : Il m'a faite. Je lui appartiens. Quand je danse, ce n'est que pour lui.
Comme un groupe de danseuses se matérialise pour entrer sur scène, l'air tremble à côté d'Angel.
ANGEL : Vraiment, vous le croyez ?
BALLERINE : Ça n'a aucune importance. Je danserai. J'attendrai ici. Je danserai à nouveau. C'est tout.
ANGEL : Cent longues années… à danser la même chose… tous les soirs. Ce n'est pas assez ? Et Stéphane ?
BALLERINE : (Prenant une profonde respiration) J'ai attendu trop longtemps. J'aurais dû partir quand il me l'a demandé, j'aurais dû disparaître, mais… (Parcourant la salle des yeux) Je voulais tout ça. Je voulais danser, je voulais… J'ai hésité et… et j'ai perdu tout ce qui comptait pour moi. Je ne fais qu'attendre, maintenant.
ANGEL : Mais vous dansez.
BALLERINE : Il y a un passage dans le premier acte, au début de la parade amoureuse, où mon pied dérape. Ma cheville se tord et… je perds l'équilibre… chaque fois. (Regardant le Comte dans sa loge) Il ne s'en rend pas compte. Il ne connaît pas la danse classique si bien que ça. Mais chaque soir, à la même seconde, je dérape. Plus que le même ballet… (Elle regarde Angel) C'est la même représentation. Je ne danse pas. (Elle tourne la tête vers la scène) Je ne suis qu'un écho. (Après un silence, elle se retourne vers Angel) Par pitié… aidez-moi, je vous en prie ?
Wesley, Gunn, Cordelia et Winifred, qui continuent de se battre avec les mignons, sont à présent tous armés d'épées.
WESLEY : Ça marche !
GUNN : Oui. Il y en a des douzaines. C'est génial !
WESLEY : Ça doit affaiblir Kurskov.
Angel passe la main à travers le décor de la scène qui disparaît de temps à autre.
ANGEL : Je peux vous aider. Mais, seulement si vous coopérez.
BALLERINE : C'est-à-dire ?
ANGEL : Modifiez la fin. Dansez autre chose.
BALLERINE : Je regrette, je…
ANGEL : Il ne contrôle pas tout. Il est en train de lâcher prise. (Les coulisses des années mille huit cent quatre-vingt-dix deviennent, pour un instant, les coulisses d'aujourd'hui) Mais vous devez lui résister. Il n'est pas trop tard. Vous pouvez changer les choses.
Après avoir regardé Angel, la première ballerine s'avance doucement vers la scène, tout en tournant, de temps en temps, la tête pour le voir. Finalement, elle entre sur scène, où elle commence de danser autour du danseur principal, étendu par terre au milieu de la scène, alors que le reste de la compagnie sort. Au moment où elle doit se pencher sur le corps de son ami, la ballerine relève la tête, puis recule, tout en regardant Angel. Elle entame alors une nouvelle chorégraphie.
KURSKOV : (Bondissant de sa chaise) Non !
Comme la ballerine commence de danser de nouveau, le corps du danseur principal tremble puis disparaît. La ballerine s'arrête enfin, pour regarder Kurskov dans sa loge avec arrogance. Angel sort en courant des coulisses, puis en deux bonds, arrive dans la loge de Kurskov, qu'il attrape par le col de sa veste.
ANGEL : Alors, d'où ils viennent vos pouvoirs ?
KURSKOV : Comment osez-vous ?
ANGEL : Je vais deviner.
Angel donne un coup de poing au centre du bijou de Kurskov, qui se brise en mille morceaux. La croix russe de celui-ci laisse échapper une vague de lumière bleue, qui passe sur la ballerine se trouvant encore sur scène, puis sur les mignons toujours en train de se battre avec Winifred, Cordelia, Wesley et Gunn. Charles s'arrête à mi-chemin pour regarder autour de lui, comme l'épée qu'il a en main, les mignons et le couloir disparaissent pour laisser place aux coulisses d'aujourd'hui.
Sur scène, la ballerine lève la tête vers Angel qui lui fait un signe de tête. La danseuse fait alors un grand écart, puis étend son corps et ses bras sur la jambe qu'elle a placée devant elle, dans une superbe révérence, avant de disparaître à son tour.
KURSKOV : Vous n'aviez pas le droit.
ANGEL : Oh, ça va.
Les spectateurs commencent d'applaudir.
KURSKOV : Elle était… elle était le seul amour de ma vie. Elle dansait uniquement pour *moi*.
ANGEL : Ouais. Si tu l'aimes tant que ça ? (Il lui flanque un coup de poing l'envoyant par terre) Fais-lui un site sur Internet.
Angel quitte la loge.
L'Hyperion, de nuit. Dans son bureau, Wesley est en train de panser le dos de Gunn.
WESLEY : Il va falloir nettoyer la blessure. Tu veux quelque chose contre la douleur ?
GUNN : (Regardant Winifred, assise en face en de lui, en souriant) Quelle douleur ?
Fred renvoie son sourire à Gunn qui est en train de sortir du bureau.
Angel, qui était en train de les regarder, s'éloigne du bureau, un léger sourire ornant son visage, pour se rendre dans le hall où Cordelia est en train de frotter sa robe.
CORDELIA : Tu crois que… je pourrais quand même la rendre ? Parce que sinon, il va falloir qu'on fasse des heures sup.
ANGEL : Cordelia.
CORDELIA : Ecoutes, je préférerai qu'on évite de parler… de notre petite aventure. Tout ce qui a involontairement été vu, tout ce qui a involontairement été, comment dire… *perçu*.
ANGEL : J'ai envie de faire (S'éloignant un peu) comme si rien n'était arrivé.
CORDELIA : Ah, exactement.
ANGEL : Tout effacer de ma mémoire.
CORDELIA : Quoi ? Pourquoi, c'était… si écœurant que ça ?
ANGEL : (Se tournant vers Cordy) Pas du tout ! C'était… je… je voudrais simplement… si nous étions amenés… je voudrais tout recommencer… à zéro. Tu sais, au début.
CORDELIA : (Remuant la tête) Là, j'ai pas tout pigé.
ANGEL : Cordelia… toi et moi, on travaille ensemble depuis… depuis très longtemps. (Cordelia hoche la tête en approbation) Ce que j'essaie de te dire, c'est que… que petit à petit, tu es devenue… une femme exceptionnelle. (Cordelia sourit) Je sais qu'on ne s'est pas toujours très bien entendu mais… Je crois que tous les deux… tu sais, on se…
CORDELIA : Chéri ?
ANGEL : Oui ! On se… on se chérie de plus en plus tous les deux, et il est temps…
CORDELIA : (Passant à côté d'Angel en courant) Chéri !!!
GROO : Princesse !
Angel se tourne pour voir Cordelia se jeter dans les bras de Groosalug qui descend les marches de l'hôtel. Groo la fait tournoyer dans les airs.
CORDELIA : Oh, c'est pas possible ! Je le crois pas !
Fred et Wesley sortent du bureau en entendant Cordy. Cette dernière passe sa main dans les longs cheveux bruns de Groo.
GROO : (Regardant Cordelia dans les yeux) Je craignais que vous ayez oublié qui j'étais.
CORDELIA : Rappelles-moi.
Ils s'embrassent.
Lorne rejoint Angel, qui ne quitte pas Cordelia et Groo des yeux.
LORNE : Il vient juste de débarquer. Apparemment, quand tout le monde à Pylea est redevenu libre, la situation politique a été légèrement changée. Le Groosalug a été destitué, et ils ont instauré une sorte de… république populaire. Alors, il est parti à la recherche… de son grand amour.
ANGEL : Ha ! Tant mieux, c'est bien pour elle.
LORNE : Ouais.
ANGEL : (S'éloignant) Je vais voir Connor.
LORNE : Il vient de s'endormir.
ANGEL : (Se dirigeant vers l'escalier) Mmmm.
FRED : Alors ça, c'est une surprise. J'étais sûre qu'elle était faite pour Angel. (Haussant les épaules) Mais on ne peut jamais savoir pour ces choses là. (Elle se tourne vers Wesley) N'est-ce pas ?
WESLEY : (Après un silence) Non. On ne peut jamais savoir.
Winifred lui adresse un sourire, puis se retourne vers Groo et Cordelia, afin de voir leurs retrouvailles. Derrière elle, Wesley baisse la tête, abattu.