Cordelia, où es-tu ?

Transcript par Marion pour Buffy VS. Interdiction formelle de recopier.

PRECEDEMMENT DANS "ANGEL" :
L'appartement de Cordelia, de nuit.
La jeune femme téléphone à Angel, qui se trouve à l'hôtel. Il parle devant ses amis, y compris Connor, qui entend ainsi toute la conversation.
CORDELIA : Il faut que je te parle.
Cordy conduit le plus vite possible, pour retrouver Angel sur le lieu de leur rendez-vous.
CORDELIA : Oh, j'suis en retard, j'suis en retard.
Au bord d'une falaise, de nuit.
Angel attend Cordelia, qui ne saurait tarder. Connor se trouve étonnamment sur les lieux.
ANGEL : Connor, qu'est-ce que tu fais là ?
Connor se jette sur Angel, le faisant tomber de la falaise.
L'autoroute, de nuit.
Comme le monde s'est arrêté de tourner, Cordelia descend de voiture. Skip, son lien avec les Puissances Supérieures, la retrouve auprès de sa Jeep.
SKIP : Ce que tu es appelée à faire transcende l'amour. Tu es devenue un Être Supérieur.
CORDELIA : Moi ?
Cordelia s'élève dans le ciel, entourée par un halo de lumière blanche.
CORDELIA (Voix off) : Je sais que de toute façon, tout finira par s'arranger.
Sur un bateau, de nuit.
Connor, avec l'aide de Justine, a piégé Angel dans une boîte en métal qu'ils s'apprêtent tous deux à fermer.
CONNOR : Tu as tué mon père.
ANGEL : Non. (Désignant Justine) Elle le sait. (Comme son fils et Justine fils ferment la boîte et la jettent dans l'océan) Connor ! N'oublie jamais que je suis ton père et que je t'aime !
L'Hyperion, de nuit.
GUNN (A Fred) : On a passé ces trois derniers mois à chercher Angel et Cordelia, et le seul truc qui se profile à l'horizon, c'est l'expulsion.
L'appartement de Wesley, de nuit.
WESLEY (Tandis que Lilah se rhabille) : Je n'ai aucune idée de l'endroit où se trouve Angel. Et je m'en contrefiche.
Après que Lilah a quitté son appartement, Wesley se lève, s'habille, puis ouvre l'un de ses placards pour révéler… Justine. Cette dernière y est ligotée et bâillonnée.
WESLEY : Il est l'heure. Allons faire un tour en mer.
Un bateau, sur la côte pacifique, de nuit.
Wesley et Justine retrouvent Angel sous l'océan. Ils remontent la boîte métallique, puis l'ouvrent. Le vampire est pâle et extrêmement faible.
FRED (Voix off) : On a eu un coup de fil d'un vieil ami, ce soir.
GUNN (Voix off) : Là, tout de suite, il s'apprête à rentrer au port.
FRED (Voix off) : Angel, il est resté tout seul au fond de l'eau pendant *trois* mois et tu le savais. (A Connor, qui est ligoté sur une chaise dans l'un des bureaux) Comment t'as pu nous faire ça ? Comment t'as pu faire ça à ton père ?! (Donnant une décharge électrique à Connor) Comment t'as pu faire ça ?!!!!
GUNN (Se précipitant sur Winifred pour l'empêcher de faire du mal à Connor) : Fred !
WESLEY (Entrant dans l'hôtel, Angel sous le bras) : Je crois que vous cherchez ceci.
FRED : Angel !
ANGEL (Dans le bureau, à Connor) : Ce que tu m'as fait est inimaginable. Je t'aime, Connor. Sors de chez moi, maintenant.
ANGEL (A Fred et Gunn, une fois que son fils est parti) : J'ai besoin de Cordelia. Tout de suite. Où qu'elle se trouve, quoi qu'il lui soit arrivé, il faut la retrouver.
Au même moment, Cordelia se trouve dans une dimension supérieure. Elle est enveloppée d'une lumière blanche, particulièrement brillante.
CORDELIA : Oh la la, j'm'ennuie à mourir.

PROLOGUE :
Gills Rock, Wisconsin, le 28 octobre 1985.
Une Mercedes blanche passe devant un panneau indiquant le pensionnat Thorpe.
Comme la voiture s'arrête, un homme, une femme et une petite fille en descendent pour se faire accueillir par la directrice de l'établissement. La petite fille, qui est vêtue d'un épais anorak fuchsia, porte également une grosse paire de moufles et des après-ski assortis. Sa capuche est aussi bien en place. Derrière la directrice de l'établissement, tirée à quatre épingles, se trouve une large maison blanche datant de l'époque victorienne.
DIRECTRICE (Alors que les parents de la petite fille s'avancent de quelques pas) : M. et Mme Raiden, bienvenue à l'Académie. Je suis Lydia Thorpe.
MME RAIDEN : Après tout ce que nous avons traversé, nous ne vous remercierons jamais assez.
LYDIA : A vrai dire, c'est nous qui vous remercions. Votre don à l'école est particulièrement généreux. Nous en avons déjà investi une partie dans les aménagements nécessaires aux besoins (Baissant les yeux sur la petite fille)… particuliers de Gwen.
M. RAIDEN : Quand devons-nous la reprendre ?
LYDIA : Les cours finissent le trois juin.
M. RAIDEN (Laissant échapper un soupir après avoir échangé un regard avec sa femme) : Eh bien voilà (Gwen semble très triste), tu vas enfin aller à l'école. C'est super, non ?
MME RAIDEN : Tu seras bien sage. Tu m'entends ? Sois bien sage, et n'oublie pas que nous t'aimons.
M. RAIDEN (A Lydia) : Merci encore. En juin, alors ? (La directrice acquiesce) (A Gwen) On se voit en juin, d'accord ?
Gwen s'avance, sans prononcer un mot, vers la directrice.
LYDIA : Bonjour, Gwen. Je suis Mme Thorpe. Là, je vais t'emmener dans ta classe. Ne t'approche pas des autres enfants, bien sûr. Mais je suis convaincue que tu apprendras très vite les règles.
Comme la directrice se dirige vers l'école, Gwen la suit. Finalement, la petite fille s'arrête et se tourne vers ses parents, qui montent en voiture sans lui adresser la moindre parole, ni même l'embrasser. Gwen les regarde partir, silencieuse. Elle tend alors la main à la directrice, comme n'importe quelle petite fille de son âge, mais cette dernière l'évite promptement.
LYDIA : Non, Gwen.
Elles se dirigent toutes deux, côte à côte, vers la maison victorienne.
Dans la cours du pensionnat, de jour.
Gwen est en train de goûter, toute seule, sous un arbre, tandis que les autres enfants jouent ensemble sous un soleil écrasant. Elle est toujours vêtue de son anorak fuchsia et porte encore ses moufles. Comme elle ne parvient pas à tenir sa petite cuiller avec ces dernières, elle en retire une pour pouvoir manger son yaourt. L'un des enfants, qui est en train de jouer avec une petite voiture, s'approche d'elle pour lui parler.
GARÇON : T'es un monstre ?
GWEN : Je sais pas.
GARÇON : T'en as pas l'air, en tout cas.
GWEN (Lui adressant un petit sourire) : Merci.
LYDIA (Comme la sonnerie retentit) : Les enfants, on rentre ! Allez, on rentre !
GARÇON (Tendant sa petite voiture à Gwen, qui se relève) : Tiens, je te prête ça, si tu veux.
La directrice de l'établissement tourne la tête vers Gwen au moment même où cette dernière tend la main vers le garçon pour prendre la petite voiture qu'il lui offre.
LYDIA (Réalisant le danger) : Gwen ! (Alors que Gwen touche la petite voiture, de sa main non gantée, le petit garçon se trouve propulsé en arrière de quelques mètres) Non !
La directrice se précipite vers le petit garçon, allongé par terre, inconscient. La petite voiture se trouve non loin d'eux complètement fondue. Elle ne ressemble plus à rien. Les enfants s'approchent en courant de la directrice pour voir ce qui se passe, tandis que Gwen se rapproche de l'arbre.
LYDIA : Oh, mon Dieu !

GENERIQUE

ACTE 1
L'appartement de Cordelia, de nuit.
Fred et Angel discutent tout en faisant des cartons dans l'appartement de la jeune femme ; tandis que Gunn s'occupe des cartons dans le salon.
FRED (Un carton dans les mains) : Tu sens quelque chose ?
ANGEL : Cordelia. Peut-être une vieille odeur d'encens ou de bougies. Le citron, surtout. C'est bizarre, il y a une forte odeur de citron.
FRED : J'y suis peut-être allée un peu fort sur les produits ménagers. Je voulais que ce soit nickel pour les visites des futurs locataires.
ANGEL : Mmmm. C'est réussi. C'est nickel… et tellement vide.
FRED : Si tu avais vu la taille des moutons sous le lit de Cordelia. C'était pas des moutons, (Riant) c'était des baleines !
ANGEL : Je n'arrive pas à croire que ça fait trois mois.
FRED : On a payé le loyer pendant les deux premiers mois, mais… (Angel commence d'arpenter la chambre de long en large) c'est devenu un peu difficile et… bon, un grand appart' avec personne dedans…
ANGEL (Se tournant brusquement vers Fred) : Le fantôme Dennis ! Est-ce que lui ne pourrait pas nous aider à la retrouver ?
FRED : Il nous en veut de ne lui avoir toujours pas ramenée.
ANGEL : On la ramènera. Bientôt.
FRED : Absolument.
Comme Fred retourne dans la salle à manger pour reprendre ses cartons, Angel la suit.
ANGEL : Avez-vous déjà essayé de joindre Lorne à Las Vegas ?
GUNN (Tout en s'occupant de la télévision) : Oui. "Essayer", c'est le mot juste. (Se prenant un coup de jus) Ah ! Saleté de son surround ! (Se levant) Fred !?
FRED (Alors qu'elle met les livres de Cordy dans un carton) : J'ai déjà emballé les pansements, désolée. (A Angel) Finalement, j'ai quand même réussi à l'avoir *deux* fois au bout du fil. Il nous tient au courant si jamais il découvre un truc, mais… de ce côté-là, on n'a toujours aucune nouvelle.
GUNN : Tu lui as montré la boîte ?
FRED (Pointant une boîte du doigt) : C'est celle-ci, avec les photos. Elle était sur la table de nuit de Cordelia, le soir où elle a disparu. Essentiellement des trucs personnels. Ça ne nous a pas appris grand-chose, mais… regarde, on ne sait jamais.
ANGEL (Tout en feuilletant l'un des albums se trouvant dans le carton) : Et la police ?
GUNN : Alors… Abandon de véhicule. Appartement totalement vide.
FRED : Aucune trace de violence. Aucun projet de voyage.
GUNN : "Veuillez remplir le formulaire".
FRED (Avec un grand sourire sarcastique) : "Et une excellente journée".
GUNN : Ça, c'était seulement la première fois. Les sept fois suivantes, ils ont laissé tomber les politesses.
ANGEL (Tenant deux photos qu'il a trouvées dans la boîte de Cordelia, l'une de Cordy et lui-même ; l'autre de lui, Cordelia et Wesley) : Il s'est passé quelque chose ce soir là. J'en suis sûr.
GUNN : En fait, vous aviez rendez-vous, non ?
ANGEL (Posant les photos) : Oui, et je sais pourquoi je n'y étais pas.
FRED : Tu m'étonnes. Banni au fond de l'océan par l'espèce de sale petit morveux qui te sert de fils.
GUNN : Elle lui en veut plus du tout.
Winifred retire les quatre derniers livres se trouvant sur le manteau de la cheminée pour les placer dans l'un des cartons.
ANGEL : Je vous remercie de vous être occupés de Connor pendant tout l'été. Il ne sait pas très bien où il en est et… il a besoin de temps.
FRED (Amère) : Oui. Du temps, plus une bonne petite punition corporelle avec une grosse massue. Mais je ne lui en veux pas.
Comme Winifred se tourne vers l'âtre, elle y redécouvre trois des livres qu'elle vient juste de placer dans les cartons.
FRED : Oh. Arrête, Dennis ! Elle ne reviendra pas ! (Elle s'arrête tout à coup, réalisant ce qu'elle vient de dire. Se tournant vers le vampire). Excuse-moi, Angel. Je ne voulais pas… Je voulais dire à l'appartement, et…
ANGEL : Ce n'est rien. Ce n'est pas grave. De toute façon, nous avons plein de place à l'hôtel. Nous allons tout emmener là-bas.
FRED : Sauf que… on compte sur les choses, tu sais. Sur le fait qu'elles soient là où on les a laissées. Qu'est-ce qui se passent si elles n'y sont plus quand on rentre ?
ANGEL (Regardant la photo de Cordelia, Wesley et lui-même) : Nous allons les chercher.
Une usine quelconque, de nuit.
Wesley et deux autres hommes sont en train de se battre avec un démon dans les couloirs faiblement éclairés.
WESLEY (Aboyant ses ordres à ses acolytes) : Jones, allez-y, frappez le flanc gauche !
Comme le monstre s'est débarrassé de Jones, Wes se jette sur le démon, armé d'une hache à double tranchant. Cette dernière finit par lui échapper des mains et glisse sur le sol jusqu'aux pieds d'un homme, qui se baisse pour la ramasser. C'est Angel.
ANGEL : De l'aide ?
A ce moment précis, Wesley, qui a une autre hache à portée de mains, finit par décapiter le démon.
WESLEY (Epuisé et couvert de sang et de sueur) : Non. Merci. (Wesley se penche pour ramasser une clé se trouvant sur le cadavre du démon) Voyez-vous ça. M. O'Leary est retenu prisonnier dans un motel. Quelle originalité. (Lançant la clé à ses deux acolytes, tout en se redressant) Vous allez le libérer. Rentrez à la base et dites à Diana de clore le dossier. Hawkins, passez devant.
Les deux hommes s'en vont.
ANGEL : Tu es à ton compte, maintenant ? (Wesley le regarde, de marbre) Je ne t'ai pas encore remercié… de m'avoir retrouvé et sorti de l'eau. (Wes s'éloigne) Ça n'a pas dû être facile pour toi. Pas d'indication. En pleine mer. (Rattrapant Wesley) Écoute, pour cette histoire entre nous… j'ai eu largement le temps… de réfléchir… à la façon dont les choses se sont ou auraient pu se passer. Je voulais que tu saches qu'en ce qui me concerne… la page est tournée.
Wesley donne sa hache à l'un de ses employés, puis ramasse un attaché-case. Il l'ouvre et en sort un dossier qu'il tend à Angel.
ANGEL (Le regardant, confus) : Qu'est-ce que c'est ?
WESLEY : C'est ce pour quoi tu es venu. (Angel ouvre le dossier : il y a une photo de la Jeep de Cordy, ainsi qu'un plan de Los Angeles) C'est tout ce que j'ai sur la disparition de Cordelia.
ANGEL : Est-ce que tu as fait une enquête ?
WESLEY : Je ne crois pas qu'elle soit morte. (Angel lève les yeux sur lui) Je n'en suis évidemment pas certain, mais je ne pense pas qu'elle soit encore dans notre dimension. Mais, derrière ça… s'étend une route que je ne peux pas emprunter. Aucun être vivant ne le peut.
ANGEL (Rouvrant le dossier que Wes vient de lui donner, Angel tombe sur l'image d'une créature ailée, avec pour légende : "Dinza") : Qui est cette Dinza ?
WESLEY : L'un des mystères d'Eleusis. La demi-déesse maléfique de tout ce qui est perdu. Seuls les morts peuvent l'approcher et ceux qui s'y risquent se retrouvent souvent piégés pour l'éternité.
ANGEL : Charmante créature.
WESLEY (Tout en continuant de rassembler ses affaires) : J'ai réussi à localiser sa tanière, mais je n'ai pas pu en franchir le seuil moi-même.
ANGEL : Et elle pourra me dire où est Cordelia ?
WESLEY : Non. Au mieux, elle te dira… où la chercher. (Fermant l'attaché-case) Mais, méfie-toi. Dinza est loin d'être digne de confiance.
ANGEL (Alors que Wesley prend l'attaché-case et s'éloigne, Angel regarde de nouveau l'image représentant Dinza) : Qu'est-ce que je dois faire, alors ? Envoyer un cadeau ou faire un sacrifice ? (Il relève la tête et s'aperçoit que Wesley est parti) Une corbeille de fruits pourris ?!
La tanière de Dinza.
Angel descend le long d'une échelle dans un égout faiblement éclairé. Comme la porte menant au repaire de Dinza est ouverte, il entre doucement. Entendant des murmures, le vampire lève les yeux au plafond, mais ne voit rien du tout.
ANGEL : Toc, toc. C'était ouvert.
La porte disparaît soudain comme par magie (ou devrais-je dire magiquement ;-), l'enfermant dans la tanière.
ANGEL : Enfin, ça l'était y'a une seconde.
Une main grise et griffue se pose sur le cou d'Angel, qui se retourne brusquement pour entendre un battement d'ailes, mais ne trouver personne.
DINZA : Es-tu perdu ?
Angel sent, de nouveau, la main griffue de Dinza sur son cou.
ANGEL : Arrêtez, vous me donnez le mal de mer.
DINZA : J'en doute.
Entendant de nouveaux battements d'ailes, Angel se retourne. Cette fois-ci, il tombe nez à nez avec Dinza. Cette dernière est accroupie sur un tuyau au-dessus de lui.
DINZA : Tu l'aurais probablement eu avant. Dis-moi, le bruit des vagues te manque-t-il ?
ANGEL : Vous… vous savez qui je suis.
DINZA : Je sais que tu étais perdu. Je connais *tout* ce qui est perdu.
ANGEL : Ah oui ? L'Atlantide ? Le Saint-Graal ? Jimmy Hoffa ?
DINZA (Le touchant, puis s'envolant promptement) : L'amour perdu.
ANGEL (Se tournant, comme elle se pose sur un autre tuyau, derrière lui) : Vous savez pourquoi je suis là, qui j'espère retrouver ?
DINZA : Elle est loin, très loin, champion, et n'a plus besoin de toi.
ANGEL : Moi, j'ai besoin d'elle.
Les murmures augmentent tout à coup en volume pour quelques secondes.
DINZA : Ils pensent que tu devrais les rejoindre. Que je ne devrais jamais te laisser ressortir. (Elle rit) Oh, mais qui écoute les morts ? L'Arc de la Pythie se trouve tout près. Tu ne découvriras ce que tu recherches qu'à l'intérieur de l'Arc.
ANGEL : L'Arc, vous dites ?
DINZA (Se redressant) : Un ancien objet sacré qui relie toutes les dimensions. Trouves l'Arc et tu retrouveras celle que tu as perdue.
ANGEL : Pourquoi vous ferais-je confiance ?
DINZA (Soudain derrière Angel, elle lui passe les mains autour du cou) : Parce que j'aimerais te garder avec moi… mais tu as tellement *plus* à perdre.
Dans un bar chic de Los Angeles, de nuit.
Une jeune femme entre dans le bar vêtue d'un pantalon de cuir rouge, d'un petit haut rouge sans manche et laissant voir son nombril, ainsi que d'une paire de longs gants en satin noir, des bottes noires montantes, et un rouge à lèvre rouge pétant. Elle a de longs cheveux châtains légèrement frisottés parsemés de mèches cuivrées et blondes, et se déplace comme un mannequin sur un podium. Tous les hommes se retournent sur son passage. Elle se dirige vers un homme, qui hoche la tête pour montrer sa réprobation, quant à son attitude.
HOMME (Comme la jeune femme s'assied face à lui) : Je vous avais dit "discrète".
JEUNE FEMME (Baissant la tête pour regarder sa tenue) : Quoi ? J'ai un sein qui dépasse ?
HOMME (Consultant sa montre) : Vous êtes en retard.
JEUNE FEMME (Se penchant sur la table) : Vous essayez de me baiser. L'Arc de la Pythie est estimé à trente-trois millions de dollars. Vous m'avez dit qu'il en valait six.
HOMME : C'est un simple objet magique. L'Arc ne possède en soit aucune valeur marchande…
JEUNE FEMME (Roulant des yeux) : Tu parles, tu parles… Tout ça, c'est du blabla. J'ai besoin d'un verre. Garçon, je voudrais un redcoat. Double dose de vodka, et… je peux avoir un petit bidule pour touiller ? (A l'homme) J'adore ces trucs là. Vous disiez ?
HOMME : Eh bien, mon expert a évalué l'Arc à exactement…
JEUNE FEMME : … dix-huit pour cent de sa véritable valeur. Et vu que je vole moyennant une commission, ça revient à me payer quatre-vingt pour cent en moins. Maintenant, (Elle approche lentement sa main gauche de l'homme) soyons francs Elliott… (Il retire brusquement sa main, paniqué et tremblant) Est-ce que vous me prenez pour une idiote ?
ELLIOT : Sa valeur n'a pas à être prise en compte. Je ne veux l'Arc que pour ma collection privée. Et nous nous sommes déjà mis d'accord sur une somme substantielle.
JEUNE FEMME : Dites le avec moi, mon grand. Co-mis-sion. (Indiquant de la tête un dossier se trouvant sur la table) C'est pour moi ça ? (Elle prend le dossier et commence de le feuilleter) Plan de la salle des ventes. Système de sécurité. Conduits d'aération. Chambre forte.
ELLIOT : La livraison est à faire dans une tour du centre-ville. Je vous attendrai au dernier étage où j'effectuerai pour vous un dernier virement.
JEUNE FEMME : Dont nous savons tous les deux qu'il aura beaucoup plus de zéros à la fin, n'est-ce pas ?
ELLIOT : Vous savez, Gwen, vous m'avez été hautement recommandée par vos… (Il fait une pause alors que le serveur apporte son verre à Gwen) Je veux dire pour vos talents. Mais très franchement, je m'attendais à quelqu'un d'un peu plus… professionnel.
GWEN (Soupirant) : Je suis une professionnelle. (Se levant dossier en main) Et les professionnels ont *horreur* de se faire baiser.
Gwen montre alors à Elliott sa montre qu'elle lui a subtilisée sans qu'il s'en aperçoive.
ELLIOT (Tendant la main pour la récupérer) : Gwen, c'est une montre à douze mille dollars.
Souriant, Gwen serre la montre dans sa main afin de la détruire avec son pouvoir. Après que des étincelles bleues se sont produites, elle lance la montre, qui a littéralement fondu et ne ressemble plus à rien sur la table devant Elliott, qui laisse échapper un soupir.
GWEN : Maintenant, c'est de l'art contemporain. (Prenant le petit bâton qui se trouve dans son verre) Merci pour le cocktail.
Gwen quitte le bar.

ACTE 2
Zoom sur le visage de Cordelia, qui se trouve toujours dans la dimension supérieure auréolée d'une lumière blanche lumineuse. Fondu enchaîné depuis l'œil gauche de Cordy, jusqu'à la Californie, Los Angeles, puis l'Hyperion où se trouvent Winifred, Gunn et Angel. Cordelia semble observer ses amis depuis sa position avec une très grande attention.
L'Hyperion, de nuit.
Winifred se tient devant un tableau afin de faire un briefing des informations qu'ils ont pu récolter sur l'Arc. Gunn la regarde, un mug à la main, tandis qu'Angel dessine tout en l'écoutant.
FRED (Tournant la première feuille du tableau afin de montrer le schéma très simplifié d'un arc libellé "L'Arc de la Pythie") : L'Arc de la Pythie. Forgée à partir du trépied de l'oracle de Delphes, elle est constituée d'une arche de métal reposant sur un socle de marbre. Elle mesure environ soixante centimètres de haut et pèse un peu moins de dix kilos.
ANGEL (Tendant à Charles une esquisse de l'Arc) : Tiens. Pour te donner une idée.
GUNN (Attrapant la feuille et découvrant la superbe esquisse détaillée qu'a réalisée Angel) : Wow.
FRED (S'approchant de Gunn & Angel) : C'est… C'est toi qu'a fait ça ?
ANGEL : Euh… Euh, oui, j'ai… Tu sais… j'ai recopié ça vite fait dans un bouquin.
FRED : Oh. Très joli.
Fred retourne au tableau pour passer au dessin suivant. Sous le titre "Qualités mystiques", se trouve un petit fantôme jaune.
FRED : L'Arc est supposé posséder un certain nombre de vertus magiques dont celle de retrouver les âmes ou les entités dans d'autres dimensions.
ANGEL : Des entités comme ?
Gunn se tourne vers le vampire pour découvrir le magnifique portrait au crayon d'une Cordelia souriante.
GUNN (Souriant) : Cordelia.
FRED (Ebahie) : Wow. C'est très…
GUNN : Oh, il est super mignon, ton espèce de… de… de petit fantôme tout jaune.
FRED (Le regard noir) : Je n'ai pas *dormi*, Charles.
GUNN : Donc, il nous faut l'Arc. (A Angel) Comment on fait ?
FRED : Actuellement (Elle tourne une nouvelle page pour révéler le schéma d'un bâtiment légendé "Chandler"), il se trouve dans une chambre forte de la salle des ventes Chandler, un établissement spécialisé dans le marché noir. Qui dit marché noir, dit gros moyens et donc *maximum* de sécurité.
ANGEL : Vous inquiétez pas (Se levant des plans en main), j'ai pu soutirer les plans de l'immeuble à un mouchard qui me croyait mort.
FRED : Les plans, c'est que la moitié du travail. C'est pas parce qu'on sait où est l'Arc qu'on va réussir à le voler.
Fred tourne de nouveau une feuille pour révéler une liste intitulée "Appareils de sécurité". Charles et Angel lisent ce qui est écrit sur la feuille chacun leur tour à voix haute.
GUNN : Caméras de surveillances. Grilles électriques.
ANGEL : Détecteurs laser. Identification digitale.
FRED : Sans parler des gardes armés jusqu'aux dents.
GUNN : Et si c'est une salle des ventes, on peut pas… lever la main ? Combien ça coûte ?
ANGEL & FRED (Alors que Gunn prend une gorgée de son café) : Trente-trois millions de dollars.
Gunn s'étouffe avec son café quand Angel et Fred annoncent le prix de l'Arc.
GUNN (Tout en toussant) : Excusez-moi, j'ai avalé de travers.
Il se lève, puis s'éloigne pour se remettre.
FRED : Je continue à travailler sur un plan, mais… pour l'instant, il se conclue fatalement par un séjour en prison des plus humiliant.
ANGEL : Personne n'ira en prison, Fred. J'ai fait ce genre de casse des milliers de fois. (Après avoir vu le regard interrogateur et sceptique de Fred) D'accord, peut-être que deux fois, mais je suis un pro, je te l'assure.
GUNN (Revenant s'asseoir à sa place) : Tu comptes pas la fois où on a volé le linceul qui rend fou et qui a failli nous tuer, j'espère ?
ANGEL : De toute manière, c'est le seul moyen de retrouver Cordelia.
FRED : Bon, alors… (Prenant les plans des mains d'Angel) je vais prendre ceci et… (Rabattant toutes les feuilles du tableau) étudier tout ça en détails… (Prenant le tableau dans ses bras, en plus des plans) et voir si j'arrive… je sais pas… à nous pondre un truc sympa. Disons, un plan. (Après un silence) On y va.
ANGEL (Comme Winifred part ses affaires sous le bras) : Si ça peut t'aider, j'ai une force surhumaine.
FRED (Voix off) : D'accord.
GUNN : C'est une bête. Elle *assure* à fond. Une bête genre moustique, mais elle assure.
ANGEL : Elle s'est beaucoup affirmée pendant mon absence. Elle me rappelle un peu Cordelia.
GUNN : Angel, disons qu'on réussisse à la localiser. On fait quoi, après ?
ANGEL : Après ? On se débrouille pour la ramener ici. C'est ici sa place.
GUNN : Bon, (Prenant un papier et un stylo) alors qu'est-ce qu'il nous faut pour l'opération "Arc fatal" ?
ANGEL : J'en sais rien. Du matériel de varappe, sans doute (Au moment où Angel parle, quelqu'un tout de noir vêtu prépare un crochet de rappel). Des torches, naturellement (Cette même personne teste une lampe-torche, avant de la placer dans une poche adéquate sur son bras droit). Des aérosols. Quoi d'autre ?
L'appartement de Gwen, de nuit.
C'est en fait cette dernière, qui est en train de se préparer pour le vol de l'Arc. Elle finit d'attacher son harnais, puis vérifie le contenu d'une trousse où sont rangés quelques outils, avant de placer un couteau dans l'une de ses bottes, et de passer un sac en bandoulière autour de son cou. Quand elle a fini de s'équiper, une personne aux mains gantées lui apporte un plateau en argent sur lequel est posé un tube en argent.
GWEN (Se saisissant du tube en souriant) : Merci.
Le majordome de Gwen lui répond par un sourire avant de s'éloigner. La jeune femme se dirige alors vers son écran d'ordinateur, puis appuie sur l'une des touches du clavier afin de transformer son écran plat en miroir. Elle ouvre alors le tube en argent pour révéler un rouge à lèvre. Elle l'applique soigneusement sur ses lèvres tout en se regardant dans le miroir, puis s'en va avec un petit sourire de contentement.
L'appartement de Wesley, de nuit.
L'ancien Observateur pousse Lilah violemment contre l'un des murs de son appartement, tout en l'embrassant dans le cou.
LILAH (Souriant) : Non, je ne peux pas… rester.
WESLEY (Se reculant brièvement avant de reprendre là où il en était) : Qui a dit que tu pouvais ?
LILAH : Oh, j'ai une réunion très importante. Un client potentiel… Une première depuis que je suis aux commandes.
WESLEY : Ça m'est égal.
Lilah repousse Wesley sur la table de la salle à manger, faisant ainsi valser des objets sur le sol, avant de lui monter sur les genoux.
LILAH : Je voulais juste que tu saches pourquoi je pars la première ce soir.
WESLEY (Comme Lilah commence de lui déboutonner sa chemise) : Si je te laisse partir.
LILAH : Tu veux dire comme tu as laissé partir ta petite esclave ? Justine, c'est ça ?
WESLEY : Tu as entendu parler de ça ?
LILAH : Oui. (Lui murmurant à l'oreille) Je parie qu'elle a entendu des choses… (Lui mordillant l'oreille) elle aussi.
WESLEY : L'appartement est insonorisé. (Il attrape Lilah et la renverse sur la table) Mais elle t'a effectivement appelée "Incroyablement fort".
LILAH (Haletante) : Tu as très bien su jouer la comédie, je te félicite. (Tout en employant une voix pathétique, et en lui ôtant sa ceinture) Wesley est devenu apathique. Wesley n'en a rien à cirer.
WESLEY : Il fallait que je le sauve, parce qu'Angel est… nécessaire.
LILAH (Passant la ceinture de Wesley derrière le cou de celui-ci afin de le rapprocher d'elle) Nécessaire à quoi ?
WESLEY : A empêcher tes semblables de nuire.
Comme Wes se penche sur elle pour l'embrasser, Lilah se débrouille pour les faire tomber de la table et atterrir sur Wesley.
LILAH : En fait, tu m'as peut-être rendu service. A peine, les cheveux essorés, il a mis Connor à la porte. (Wesley lui caressant le visage) Pauvre petit. A la rue, seul au monde… (Elle mordille le pouce de Wes) mmm… (Haletante) Je crois qu'il va avoir besoin de quelqu'un qui s'occupe de lui, comme une grande sœur ou… (Avec un très large sourire) une Mrs. Robinson, si c'est ce qui le branche. (Wesley retourne la situation, et se place au-dessus d'elle) Alors, tu aimes les méchantes filles, Wesley ?
WESLEY : J'ai pas besoin d'entendre tes plans tordus.
LILAH : Non, c'est juste que ça *t'excite* de savoir que je les ai.
WESLEY : La ferme, Lilah.
LILAH : Force-moi à me taire.
Comme Wesley se laisse glisser le long de son corps, Lilah commence de frémir et de gémir.
L'extérieur de la salle des ventes Chandler, de nuit.
Gwen escalade sans difficultés le mur de l'immeuble où se trouve la salle des ventes grâce à son crochet de rappel. Elle travaille seule et est tout de noir vêtue. Ses cheveux sont également attachés pour ne pas la gêner dans ses mouvements. Elle se dirige vers le boîtier d'installation électrique, déverrouille la porte avec l'une de ses pinces, puis ouvre la porte avant d'isoler quelques fils et de retirer l'un de ses gants pour produire un court-circuit grâce à son pouvoir. Toutes les caméras sont hors service. Elle referme la porte du boîtier puis s'introduit dans le bâtiment par l'entrée se trouvant sur le toit, après avoir neutralisé le système de sécurité par carte permettant l'entrée du bâtiment encore une fois grâce à ses pouvoirs.
Au même moment, Angel, Winifred et Gunn finissent d'escalader, avec quelques difficultés, la paroi de ce même immeuble.
ANGEL : Allez.
GUNN (Essoufflé) : Eh, c'est vachement plus dur que dans "Batman".
Ils parviennent finalement sur le toit. Angel se dirige vers le boîtier d'installation électrique et en arrache la porte. Ne sachant quel fil couper, il les arrache tous, coupant ainsi les lumières se trouvant dans le parking du bâtiment. Winifred s'approche ensuite de la porte d'entrée du bâtiment et utilise un appareil électrique lui permettant de trouver le code d'entrée de la porte pour la déverrouiller. Les trois amis entrent alors dans l'immeuble de la salle des ventes et commencent de descendre l'escalier en béton.
Dans le sous-sol de la salle des ventes Chandler, de nuit.
Fred, qui a déroulé les plans du bâtiment, fait un dernier topo aux garçons, avant qu'ils partent chacun de leur côté.
FRED : … et trente mètres ouest, c'est le carrefour. (Angel lève la tête et aperçoit l'une des caméras de surveillance du bâtiment, qui se trouve hors service) Bon, moi j'essaie de neutraliser le système de sécurité de la chambre forte. Charles ?
GUNN : J'assure notre fuite. Poste de surveillance un étage en dessous.
FRED : Tu les maîtrises en douceur. Angel, tu vas à la chambre forte. Dès que j'ai débloqué le système, tu voles l'Arc.
GUNN (A Fred) : Je craque, t'es trop sexy là.
FRED : Go. (Alors que Gunn et Angel partent chacun de leur côté, Fred se redresse, l'air exaspéré) Les garçons !
GUNN (Comme lui et Angel reviennent au point de départ, devant Winifred) : Pardon.
Winifred lève les yeux au ciel et pousse un soupir, tandis que les garçons partent, cette fois-ci, dans la bonne direction.
La caméra de sécurité qui était jusqu'alors hors service se réenclenche. Gwen, qui est assise dans l'un des conduits d'aération, observe ainsi Winifred, qui est en train de rassembler les plans du bâtiment, avant de partir de son côté.
GWEN : Oui, je n'aime pas trop ça.
Fred s'introduit dans la salle des ordinateurs de la salle des ventes Chandler, de nuit.
FRED (Inquiète et se murmurant à elle-même) : Pourvu que ma compagne de cellule soit gentille.
Winifred ouvre l'un des panneaux des ordinateurs.
Dans les couloirs de la salle des ventes.
Gunn arrive discrètement derrière l'un des gardiens qui fait une ronde de nuit.
GUNN : Attention derrière !
GARDE (Tout en se tournant vers Charles) : Quoi ?
Gunn lui flanque un coup de poing dans la figure.
GUNN : Ah, bah, j'avais prévenu.
Charles attrape les bras du garde étendu par terre et commence de le traîner sur la moquette, afin de le dégager du beau milieu de la pièce.
La chambre forte de la salle des ventes Chandler, de nuit.
Angel s'arrête devant la porte conduisant dans la salle des coffres et vaporise du spray afin de révéler une bonne douzaine de rayons laser verts formant une sorte de toile d'araignée dans la pièce.
ANGEL : Aide-moi s'il te plaît, Fred.
A peine a-t-il prononcé ces mots qu'une large grille métallique s'abaisse devant lui.
ANGEL : C'est pas tout à fait à ça que je pensais.
Angel se baisse et commence de soulever les barreaux lui barrant le chemin, quand un court-circuit se produit, le propulsant en arrière. C'est alors qu'une grille d'aération est ouverte dans le plafond. Il s'agit de Gwen. Cette dernière passe la tête la première dans le trou menant à la salle des coffres, tandis qu'Angel reste coincé à l'extérieur de la chambre forte.
GWEN : Vous savez, c'est pas pour rien que je l'ai baissée.
Angel la dévisage, incrédule.
Dans la salle d'ordinateurs de la salle des ventes Chandler, de nuit.
Fred travaille sur l'un des nombreux ordinateurs de la salle quand un message d'avertissement apparaît sur son écran.
FRED : Non ! Je ne suis même pas encore entrée dans le système électrique. (Réalisant ce qui a pu se passer) Mais alors…
Pendant ce temps, Gunn qui traîne toujours son garde, arrive enfin à un placard. Il ouvre la porte et découvre quatre autres gardes inconscients, ligotés et bâillonnés.
GUNN : Ah ! On a de la compagnie.
La chambre forte de la salle des ventes Chandler, de nuit.
ANGEL (S'étant à présent relevé, mais toujours derrière la grille) : Qui êtes vous ?
GWEN (Se tenant toujours la tête en bas) : Et vous ?
ANGEL : J'ai demandé en premier.
GWEN : Vous avez quel âge ?
ANGEL : Dites-moi que vous n'êtes pas là pour l'Arc.
GWEN : Je ne suis pas là pour l'Arc.
ANGEL : Vous mentez.
GWEN : Je ne mens pas, j'ironise. C'est plus class'.
Gwen tend l'une de ses mains afin de toucher les rayons laser pour les dévier hors de son chemin.
ANGEL : Qu'est-ce que…
Gwen sort enfin de la bouche d'aération et retombe sur le sol avec toute la grâce d'un chat.
GWEN : Techniquement ? Je stimule les particules subatomiques avec de l'énergie électrique et je les oblige à se réverbérer avant qu'elles atteignent le sol. J'adore les gens qui misent tout sur la haute technologie. L'électricité ça les rassure. (D'une voix pleine de mépris) Les crétins.
ANGEL : Vous êtes quoi… au juste ?
GWEN : Je suis un monstre. (Elle appose sa main sur le dispositif de reconnaissance digital jusqu'à ce que ce dernier se trouve court-circuité ouvrant ainsi la porte du coffre) Qu'est-ce que vous en dites ?
Gwen s'introduit dans le coffre, tandis qu'Angel essaye en vain de soulever la grille pour la rejoindre.
ANGEL : Vous voyez, je suis persuadé qu'il y a des tas d'autres trucs très beaux et hors de prix que vous pourriez voler ici. L'Arc ou autre chose, c'est pareil pour vous…
GUNN (Rejoignant enfin Angel dans la chambre forte, inquiet) : Il est où le démon ?
ANGEL : A l'intérieur. Elle veut l'Arc.
GUNN : Elle ? Tu veux dire que c'est une femme qui a dégommé les quatre types en dessous ?
ANGEL : C'est bon à savoir.
GWEN (Revenant du coffre, le sac contenant l'Arc sous le bras) : Ciaio.
ANGEL : Ecoutez, j'ai besoin de l'Arc. C'est une relique magique et très ancienne…
GWEN (D'une voix chantante) : Qui fait le plaisir des filles et des garçons. J'aime penser qu'elle est dorénavant… à moi.
ANGEL : S'il vous plaît.
GWEN : "S'il vous plaît" ? Vous vous moquez de moi ? (Remarquant Gunn pour la première fois) Salut, Denzel.
ANGEL : J'essaie de retrouver quelqu'un. Quelqu'un de très important pour moi, et l'Arc est le seul moyen que j'ai.
GUNN : C'est la vérité, je vous jure.
GWEN : Ah, oui. Alors si vous dites que c'est la vérité… Je fais quoi ? Vous voulez que je vous… *prête* cette chose ?
ANGEL : Je vous la rendrai dès que j'aurais remis la main sur elle.
GWEN : Sur elle ? Bien sûr, c'est une fille. (Se rapprochant d'Angel et Gunn) Deux questions, alors. La première : L'aimez-vous vraiment ?
ANGEL : Oui, je l'aime.
GWEN : La deuxième : jusqu'à quel point, au juste, vous me prenez pour une imbécile ?
Gwen commence de reculer jusqu'à sa corde de rappel, quand l'alarme de la salle se déclenche.
GWEN : Ne répondez pas à ça !
ANGEL : Bien joué, Fred.
Tandis qu'Angel soulève la grille, Gunn passe sous celle-ci. Il attrape Gwen par les jambes juste avant qu'elle ne parvienne à s'enfuir par la conduite d'aération.
GWEN : Lâchez moi !
GUNN : Viens m'aider !
Pour se débarrasser de lui, Gwen le touche de sa main nue, lui donnant ainsi une décharge électrique. Alors que Gunn hurle de douleur, Angel se jette sur Gwen, brisant ainsi l'emprise que cette dernière a sur le jeune homme. Comme Gunn tombe inanimé sur le sol, les yeux ouverts, Winifred arrive en courrant. Angel se précipite sur son ami pour lui prendre le pouls, mais il est trop tard…
ANGEL (Levant les yeux sur Fred, qui se tient à quelques pas de là) : Il est mort.

ACTE 3
La chambre forte de la salle des ventes Chandler, de nuit.
FRED (Se précipitant aux côtés de son petit-ami, alors que Gwen se tient sur le côté, inerte) : Non ! Non !
Gwen soupire, en se remémorant son enfance, et le moment où elle a blessé le petit garçon qui lui avait prêté sa petite voiture.
GWEN (S'approchant du couple) : Poussez-vous ! (Comme Angel et Fred ne bougent pas, elle repousse le premier à l'aide d'une courte décharge, puis Fred d'un coup de pied) Désolée, ma jolie. (Elle se penche sur Gunn, puis applique sa main sur le torse de ce dernier, avant de lui envoyer des décharges pour le ranimer) C'est comme démarrer une Chevrolet. (Après qu'elle lui a envoyé une nouvelle décharge, Gunn prend une profonde aspiration) Et voilà !
Angel se jette sur Gwen et la pousse sur le côté, tandis que Fred se précipite de nouveau vers Gunn.
FRED (Alors que le vampire et Gwen commencent de se battre) : Angel, il faut qu'on aille à l'hôpital !
Angel hésite un court instant, avant de rejoindre ses amis, tandis que Gwen en profite pour s'échapper avec l'Arc.
Les rues de Los Angeles, de nuit.
Connor déambule, seul, dans les sombres rues de LA. Comme il aperçoit un camp de fortune clôturé, où campent des sans-abri, il décide d'y passer la nuit.
Sur un pont, quelque peu plus loin, se trouve Lilah. L'avocate observe le fils d'Angel avec des jumelles.
ANGEL : Je vous ai manqué ?
LILAH (Sursautant, puis riant) : Juste dans le sens de… non.
ANGEL : Comment ça va, Lilah ? Toujours la femme de tête de Wolfram & Hart ?
LILAH (Souriant) : Il y a de ça, oui.
ANGEL : Je n'étais pas sûr, j'ai cru que vous vous étiez reconvertie dans l'humanitaire.
LILAH : Justement, j'expliquais tout à l'heure à quelqu'un l'intérêt profond que je porte aux sans-abri. Vous avez eu vite fait de le lâcher ?
ANGEL : Il s'est planté, il le sait parfaitement.
LILAH : Oh la, la. Le défenseur de la morale est de retour. C'est encore… cette histoire de culpabilité comme punition en soi ?
ANGEL : C'est un peu ma spécialité.
LILAH : Je veux bien. Chacun son truc. Laissez-moi deviner… (Alors que Connor est en train de s'emmitoufler dans une vieille couverture pour dormir sur le sol) Vous allez le surveiller jusqu'à ce qu'il ait fini son mea-culpa et se décide à rentrer au bercail ?
ANGEL : Je ne suis pas venu ici pour lui. (Pause) Je suis venu pour vous. (Silence) Il y a quelques heures, l'Arc de la Pythie a été volé dans la chambre forte de chez Chandler.
LILAH : Marché noir. Le nec plus ultra.
ANGEL : La voleuse aussi. Ce que j'appellerai une spécialiste. Le genre que ne peuvent se payer que les clients de vôtre boîte.
LILAH (Souriant) : Et vous voulez le nom du commanditaire. Ecoutez, Angel, je sais que vous avez été hors circuit un moment, mais… je suis toujours… une *méchante*. Je ne rends pas de services sauf si se sont… (Avec un large sourire) de *méchants* services.
ANGEL (Souriant également) : Vous allez faire une exception.
LILAH : Pourquoi ? Qu'est-ce que ça va m'apporter ?
ANGEL : Pour cette fois, j'ignorerai le fait que vous étiez à moins de cinquante mètres de mon fils. (Après un silence, il murmure) Juste pour cette fois.
LILAH (Comme il s'éloigne d'elle) : En tout cas, côté moralité, vous repasserez. (Angel s'arrête, puis se retourne) Il est intéressant que pour vous tirer d'affaire, ce soit à moi que vous fassiez appel.
ANGEL : Vous savez ce que je trouve intéressant ? Les odeurs mêlées de Wesley et vous, que je sens sur l'un et l'autre. (Lilah est sidérée) Au boulot, Lilah. Vous avez une heure.
Angel s'en va, finalement.
La chambre de Gunn et Winifred, à l'Hyperion, de nuit.
GUNN (Examinant son électrocardiogramme, allongé sur son lit) : On dirait de l'art, tu ne trouves pas ? Je l'ai intitulé "Il en faut plus que ça pour me tuer, patate". C'est "patate", qui fait que c'est de l'art.
FRED (Pliant du linge, quelque peu crispée) : Tu as pris ton comprimé ?
GUNN : On a du mal à croire que ce sont ces petits pics qui font la différence entre la vie et la mort.
FRED : Tu l'as pris ?
GUNN : C'est toi qui me l'a donné.
FRED (Rangeant quelques bricoles) : Comment c'était alors ?
GUNN : Comment c'était quoi ?
FRED : Etre mort. Claqué. T'as vu des trucs intéressants ? Long tunnel ? Lumière blanche ?
GUNN : Non. Rien. Je… je ne me souviens pas.
FRED : T'as vraiment eu de la chance. Si cette femme n'était pas revenue…
GUNN : On a déjà fait le tour de la question. Tu m'aurais fait du bouche à bouche. Je te connais…
FRED : Oui et si j'avais pas été là ?
GUNN : Alors Angel, tel Flash Gordon, m'aurait transporté aux urgences.
FRED : Oui, mais, ça aurait pu être trop tard, alors Angel aurait juré solennellement de se venger de la femme qui t'avait tué, et on sait à quel point ça aurait pu être efficace.
GUNN : Fred, qu'est-ce que…
FRED (Haussant la voix et se tournant vers lui) : J'en ai par dessus la *tête* de devoir tout porter sur mes épaules. D'abord Wesley qui s'en va, ensuite Angel et Cordelia. J'en ai ma *claque* de tout gérer. De devoir payer les factures, calmer le jeu, élaborer des plans, le *tout* avec le sourire. Franchement, j'en ai… ras-le-bol. Tout ça, je m'en tape !
GUNN : Eh, vas-y, redonne-moi un coup de jus tant que t'y es, parce que je pige que dalle à tout ce que tu me racontes.
FRED (Se calmant un peu et reprenant son rangement) : Je croyais qu'avec Angel, ça se calmerait. (Des sanglots dans la voix) Qu'une fois qu'il serait rentré, ça irait mieux, je pourrais enfin souffler.
GUNN (Se redressant sur le lit) : Fred, personne ne t'a forcée à prendre cette responsabilité…
FRED (Se tournant de nouveau vers lui) : Oui, mais qui d'autre l'aurait prise ?! Qui d'autre se serait occupé de tout une fois que tu m'aurais laissée toute seule ? (S'effondrant, en larmes) Tu es mort, et tu m'as laissée toute seule !
Charles se lève pour la prendre dans ses bras.
GUNN (Doucement) : Shh… Je suis là, ma belle.
Le hall d'entrée d'un building, de nuit.
Gwen entre dans le bâtiment vêtue d'un pantalon de cuir noir, d'un petit haut rouge sans manche et laissant voir son nombril, ainsi que d'une longue paire de gants noirs en satin. La jeune femme porte un sac et se dirige d'un pas décidé vers l'ascenseur. Comme elle appuie sur le bouton pour appeler ce dernier, elle regarde si son rouge à lèvres a filé grâce aux portes miroitantes.
ANGEL : Jolie couleur.
Gwen sursaute et se retourne pour voir Angel se tenir derrière elle. Elle tourne la tête vers le miroir et s'aperçoit qu'Angel ne s'y reflète pas.
GWEN (Comme les portes de l'ascenseur s'ouvrent) : OK. Je vous flanque une raclée, et après, on voit ça.
Gwen tente de frapper Angel avec son sac, mais ce dernier l'évite aisément. Elle lui donne un coup de pied, puis jette son sac dans l'ascenseur.
ANGEL : Je ne veux pas vous faire de mal.
GWEN : Ils disent tous ça.
Tous deux commencent alors de se battre. Gwen semble avoir le dessus.
GWEN (Après avoir envoyé Angel valser) : Il est rare que j'apprécie autant le close-combat.
Comme la jeune femme repasse à l'attaque, Angel parvient à lui bloquer les mains dans le dos.
ANGEL : Vous ne le pratiquez pas correctement.
Gwen arrive à se libérer de son emprise et recommence de le frapper, jusqu'à ce qu'elle l'envoie valser contre le mur.
GWEN (Le maintenant bloqué contre le mur) : Pourquoi n'êtes-vous pas à genoux ?
Angel parvient à retourner la situation et la flanque, à son tour, contre le mur.
ANGEL : Je ne suis même pas réchauffé.
GWEN : Oh, vraiment.
GWEN (Après lui avoir envoyé une bonne droite, elle ôte ses gants) : Je vais arranger ça.
Tous deux échangent de nombreux coups jusqu'à ce qu'ils arrivent dans la cage de l'ascenseur. Elle s'assied sur les genoux du vampire, lui ouvre sa chemise, puis lui envoie de nombreuses décharges électriques après avoir posé ses mains sur son torse nu.
GWEN : Alors, réchauffé ?
Les décharges que Gwen envoie à Angel permettent au cœur du vampire de se régénérer. En effet, celui-ci grossit, puis reprend sa couleur naturelle, avant de se remettre à battre. Soudain, comme Angel sent à nouveau son cœur, il embrasse Gwen passionnément.

ACTE 4
Dans l'ascenseur du bâtiment.
Angel et Gwen sont toujours en train de s'embrasser quand d'épais barreaux les enferment dans l'ascenseur. Soudain, s'apercevant, qu'ils sont coincés dans la cage d'ascenseur, ils arrêtent de s'embrasser et se reculent l'un de l'autre.
GWEN : Vous êtes vivant.
ANGEL : Vous avez senti ? Mon cœur…
GWEN : Il battait.
ANGEL : Oui.
GWEN : C'était pas le cas avant.
ANGEL : Cordelia ! Il faut que je sorte.
GWEN : Qu'est-ce qui se passe ?
ELLIOT : Ça devrait pourtant être évident… (Gwen se lève d'un bond comme elle entend la voix d'Elliot, qui se trouve, à présent, de l'autre côté des barreaux) pour une professionnelle comme vous.
ANGEL : Vous vous êtes fait avoir.
GWEN : Je ne suis pas si lente que ça. Je sais que je… La ferme ! (A Elliot) C'est un de vos hommes ?
ELLIOT : Non, je croyais qu'il était à vous, vu votre… fougueuse étreinte.
GWEN : Dans ses rêves, seulement.
ANGEL (Se murmurant) : Non, mais ça va pas.
ELLIOT : Aucune importance.
GWEN : J'ai ce que vous vouliez. Rien ne vous oblige à faire ça.
ELLIOT : Je n'ai pas le choix. Vous ne m'avez causé que des problèmes. Le bruit, la publicité, le petit tour que vous m'aviez joué au bar…
GWEN : Ce n'était qu'une plaisanterie.
ELLIOT : Les professionnels sont *discrets*. Vous êtes tout le contraire, car vous êtes avant tout un *monstre*. Un *dangereux* phénomène de foire. (Gwen recule de quelques pas dans l'ascenseur) C'est pourquoi j'ai fait réaménager l'ascenseur dans lequel vous vous trouvez. Appelons ça plutôt une mise aux normes. On a tout isolé avec vingt centimètres de plexiglas, vous séparant de toute source potentielle de courant. (Gwen pose, tout à coup, ses mains sur les barreaux, mais rien ne se produit, ils ne sont pas conducteurs) Hermétiquement.
ANGEL : Il va nous asphyxier, envoyer du gaz.
GWEN (A Elliot) : Vous êtes qui vous, Lex Luthor ?
ELLIOT : Vous ne pensiez tout de même pas que j'allais jouer des poings avec 'Electrogirl' ? Ne vous inquiétez pas, il paraît que c'est un gaz qui agit extrêmement vite. Vous serez morts d'ici… (Consultant le poignet, où se trouvait autrefois sa montre) Oups… Comme le temps passe.
Comme le gaz commence tout juste de se répandre dans l'ascenseur, les portes de ce dernier se referment, sans que Gwen ou Angel puissent faire quoi que ce soit.
ANGEL (Parcourant l'ascenseur du regard) : Il y a forcément un moyen. (Touchant les parois de l'ascenseur) Baissez-vous ! (La forçant à se baisser) Baissez-vous, je vous dis !
GWEN : Et vous, qu'est-ce que vous attendez, abruti ?!
ANGEL : Inutile. Je ne respire pas.
GWEN : Ça doit être vachement excitant pour la petite copine.
ANGEL (Indiquant une zone précise de l'ascenseur) : Le panneau électrique doit être là, non ?
GWEN (Pessimiste) : Le plastique est trop épais. Il n'y a aucune chance que j'arrive à l'atteindre.
ANGEL : Répondez-moi ! Il est là ou il est pas là ?
GWEN (Exaspérée) : Oui ! Il est là.
Angel commence à donner des coups de poing dans le plexiglas, formant ainsi quelques craquelures, alors que Gwen tousse.
Au même moment, de l'autre côté de l'ascenseur.
ELLIOT (Au téléphone) : On devrait avoir bientôt terminé. (Silence) Mmm. Je vois. (Il acquiesce après un nouveau silence) On a déjà mangé du thon jeudi dernier, Molly.
Dans l'ascenseur.
Angel continue de donner des coups de poing dans le plexiglas, tandis que Gwen est à genoux, toussant et étouffant.
GWEN : Au cas où je mourrais…
ANGEL : Vous n'allez pas mourir !
GWEN (Suffoquant) : Vous êtes très doué… pour embrasser.
Angel parvient enfin à traverser le plexiglas.
ANGEL (Tout en tenant les fils électriques, qui se trouvaient derrière le plexiglas, il tend la main vers Gwen) : Votre main.
Gwen prend la main d'Angel et envoie une décharge d'électricité dans le panneau électrique en se servant du vampire comme conducteur. Le panneau une fois court-circuité, les portes de l'ascenseur s'ouvrent, tous comme les barreaux.
Dans le building, de l'autre côté de l'ascenseur.
Elliot se lève d'un bond, quand l'ascenseur s'ouvre et qu'Angel en sort, Gwen dans les bras.
ELLIOT (Comme Angel dépose Gwen sur le sol, il donne un ordre à ses hommes de main) : Occupez-vous de lui.
Les hommes de main d'Elliot se jettent sur le vampire, qui parvient à se débarrasser d'eux sans trop grande difficulté, avec quelques coups bien placés. Une fois les trois sbires inconscients, Angel se tourne vers Gwen, qui s'est remise du gaz. En effet, cette dernière s'avance, menaçante, vers Elliott, qui recule devant elle, le sac en main, mais très effrayé.
GWEN : Je m'attends à me faire avoir. Quand on est voleuse professionnelle, ce sont les risques du métier.
ELLIOT : Essayons de discuter calmement…
GWEN : Mais ce que j'ai du *mal* à encaisser, c'est de me faire traiter de *monstre* ! C'est le *mot* à éviter. Il n'y a que *moi* qui aie le droit de le prononcer.
ANGEL : Gwen, vous devriez peut-être réfléchir…
GWEN : Vous avez déjà été frappé par la foudre, Elliot ? Ça m'est arrivé quatorze fois dans ma vie. Ce n'est pas ma faute. J'ai le don de l'attirer.
ELLIOT : Gwen…
GWEN : Vous savez ce qui attire la foudre aussi ? Les fumiers tout à fait normaux comme vous !
ANGEL (Alors que la jeune femme lève la main vers Elliott pour lui envoyer une décharge et le tuer) : Gwen, vous êtes un monstre. OK, et alors ?
GWEN (Baissant la main) : Je vous demande pardon ?
ANGEL : Vous avez dû vous rendre compte que je n'étais pas non plus un modèle de normalité. Parfois, il faut savoir laisser couler.
Soudain, Angel envoie son poing dans la figure d'Elliot, qui tombe inconscient sur le sol.
GWEN : Eh ! Je voulais le faire.
ANGEL : Vous alliez le faire griller à mort.
GWEN : Non.
ANGEL : Je ne vous crois pas.
GWEN : Bon. Vous lui avez cassé le nez au moins ?
Comme Gwen tend le bras vers Elliot, la main chargée d'électricité, Angel la stoppe net.
GWEN (Doucement) : Vous allez vraiment utiliser cette chose pour la retrouver ? (Silence) Ça paraît logique. Un aussi mauvais cambrioleur ne peut agir que par amour. (Regardant Angel droit dans les yeux) C'est vraiment pas de chance.
Gwen passe devant le vampire et quitte le bâtiment.
L'Hyperion, de nuit.
Depuis l'extérieur, une lumière orangée semble éclairer l'une des pièces de l'hôtel.
A l'intérieur, Winifred et Gunn se tiennent devant la porte de la chambre d'Angel sous laquelle est diffusée une forte lumière orange. Finalement, la lumière diminue jusqu'à s'éteindre.
FRED (Levant les yeux vers Charles) : Tu crois qu'il l'a retrouvée ?
Angel sort de sa chambre, l'air sombre. Il s'éloigne d'eux sans mot dire.
GUNN (Après avoir jeté un bref coup d'œil dans la chambre, où l'Arc est posé sur une table) : Oui.
Un peu plus tard, dans le hall de l'Hyperion.
Angel et Gunn sont assis sur les marches de l'entrée, tandis que Winifred est roulée en boule sur le canapé.
FRED : Mais elle était belle, tu dis ?
ANGEL : Oui. Elle était auréolée de lumière. Et la lumière paraissait faite… de pure joie… et de chaleur.
GUNN : Tu crois… que les Êtres Supérieurs ont droit à des vacances ?
ANGEL : A priori, je dirais que c'est définitif.
GUNN : Dommage. On serait tous allés à Las Vegas.
FRED : On aurait dû se douter à l'époque où elle s'est mise tout à coup à irradier que les Puissances avaient des projets pour elle.
GUNN : Oui, mais de là à imaginer ça.
ANGEL : Pour tout vous dire, cela ne me surprend pas. D'une certaine manière, c'est peut-être même plus facile… de la savoir là haut à faire le bien, même si je ne peux ni la voir ni lui parler, c'est comme si elle était toujours… à côté de moi.
FRED : Elle ne te manque pas moins pour autant.
ANGEL : Non. (Soupir) Les trois mois où j'étais… au fond de l'eau, je n'ai pas arrêté de me dire : "Il faut que je rentre pour retrouver Cordelia". Je rentre et je découvre qu'elle a disparu. Et là, je me dis : "Il faut que je la ramène à la maison". Enfin, je la retrouve et je me rends compte… qu'elle est déjà chez elle… (Long silence) là où est sa place.
La caméra s'éloigne au fur et à mesure d'Angel, pour nous montrer Los Angeles vue de haut, puis la Californie et enfin le buste de Cordelia, qui se trouve encore dans la dimension supérieure baignée dans une lumière blanche toujours aussi lumineuse.
Dimension supérieure.
CORDELIA : Non, mais attend, t'es demeuré ou quoi ? Fais-moi descendre de là !