Le Retour de Cordelia

Transcript par Marion pour Buffy VS. Interdiction formelle de recopier.

PROLOGUE :
L'intérieur d'un appartement, de nuit.
Une sombre pièce éclairée uniquement par de simples bougies rouges et blanches disposées sur une table, en cercle. La force de quelqu'un frappant violemment à la porte, fait bouger la table se trouvant à l'intérieur, au point de faire tomber l'une des bougies. La porte s'ouvre finalement en sortant de ses gonds. Angel, Fred, Wesley et Gunn se tiennent dans le chambranle de la porte, torches en mains. Ils s'introduisent dans la pièce et commencent de la parcourir du regard.
FRED (Tenant un appareil de détection avec un écran rouge lumineux) : Il était ici. Je relève de nombreux indices de son passage.
WESLEY (Alors que Winifred s'avance dans la pièce sans lever les yeux de son appareil) : Fred.
Wesley éclaire le sol devant elle.
FRED (Continuant d'avancer sans lever les yeux) : Follicules de cheveux, enzymes, et quelque chose… du sang… mais ce n'est pas le sien, c'est… (Winifred lève les yeux de son appareil pour découvrir les corps de plusieurs nonnes sur le sol, leur gorge tranchée.) Oh, mon Dieu.
WESLEY : Je pense que Dieu est absent pour le moment.
GUNN : Pourquoi Greenway ferait-il ça ? Il était simplement accusé de racket. Je lui ai dit qu'on lui obtiendrait la liberté surveillée s'il arrêtait ses opérations.
Wesley éclaire la pièce de sa torche afin d'inspecter le lieu du crime.
ANGEL : C'est un client de Wolfram & Hart. Notre client. Oh, et il est maléfique. Comme c'est étrange !
FRED : Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
ANGEL : Maintenant ? Je retrouve Greenway, et je le tue une bonne fois pour toute.
WESLEY (S'avançant pour examiner la scène du crime) : Tu ne le feras pas. Cinq femmes saintes. Ce n'était pas aléatoire. C'est rituel. Il a changé de dimension.
ANGEL : Quoi ?
WESLEY : De plus, et sans grande surprise, notre client pratique la magie noire. Il a fui par un portail inter-dimensionel, disparu dans n'importe quel univers, parmi une infinité de possibilités.
ANGEL : Fred ?
FRED : Mon équipement n'est pas calibré pour tracer qui que ce soit hors de cette dimension. Même si une telle chose était possible, cela prendrait des mois, voire même des années…
ANGEL (Levant les mains) : C'en est trop.
FRED : Mais probablement des mois, voire des semaines si je m'y mets vraiment …
ANGEL (Se dirigeant vers la porte) : Je n'en peux plus.
GUNN : De quoi ?
ANGEL : Tout ça. De vivre avec. De diriger Wolfram & Hart. (Levant les mains) Je démissionne.
Il sort.
De l'autre côté de la ville, dans un hôpital.
Flash sur les symboles peints sur la porte de l'appartement d'Eve, puis flash sur les tatouages que porte 'Doyle', et finalement, flash sur Angel hurlant de douleur.
Dans l'une des chambres de l'hôpital se trouve Cordelia. Cette dernière se réveille finalement, en un sursaut et en suffoquant, grâce à une vision.

GENERIQUE

ACTE 1
Le bureau d'Angel, de jour.
Angel est assis sur le bord de son bureau. Il discute avec Fred, Gunn, Wesley et Lorne.
ANGEL : Il n'y a rien de plus à ajouter. Je démissionne.
LORNE : Eh bien, ça me semble être un très bon sujet à débattre.
WESLEY : Ce qui s'est passé la nuit dernière fut tragique. C'est un terrible échec, mais…
ANGEL (Se dirigeant vers sa chaise de bureau) Un échec, Wesley ? C'est le statu quo. Le Mal l'emporte, car au lieu de l'anéantir, on négocie avec lui. (S'asseyant) Ou pire… pour lui.
FRED : Angel, on fait de notre mieux.
ANGEL : Ce n'est pas que vous ne faites pas votre boulot. C'est qu'on ne devrait pas du tout le faire… ou je ne devrais pas.
GUNN : A mon avis, on en a tous eu ras le bol. Vous avez pensé à ce qui nous arriverait si on essayait de dire "au revoir" ? Les ramifications, je veux dire. Vous pensez que les Associés Principaux vont nous laisser sortir par la grande porte sans rien dire ?
FRED : Tu veux dire que nous sommes piégés ici ?
GUNN : Je dis que nous savions tous dans quoi nous mettions les pieds en signant pour ce job. Ne faisons pas comme si c'était une simple location avec option d'achat.
ANGEL : Gunn, tu penses vraiment qu'ils ne nous laisseront pas partir ? Où est-ce simplement que *tu* ne veux pas partir ?
GUNN (Fronçant les sourcils) : OK. Peut-être que je ne veux pas. C'est parce que j'ai foi en ce que nous faisons. On a fait le bon choix.
ANGEL : Et je suis sûr que cette amélioration cérébrale sur la loi qu'ils t'ont donnée n'a rien à voir avec…
GUNN : On en a tous tiré quelque chose.
Le téléphone sonne. Angel décroche le combiné.
ANGEL : Oui. Angel à l'appareil. (Se redressant sur son siège) Quoi ?
WESLEY : Qu'est-ce qu'il y a ?
ANGEL (Il éloigne le combiné de sa bouche) : C'est Cordelia.
Chambre d'hôpital, de jour.
Angel et Wesley entrent dans la chambre de Cordelia pour voir une femme étendue sur le lit, sous une couverture rose. Le visage de la femme est caché par un rideau de séparation, mais ils peuvent voir que cette dernière est toujours reliée à des machines. Wesley et Angel hésitent à l'approcher.
ANGEL : Cordelia ?
CORDELIA (Sortant de la salle de bain vêtue d'une chemise de nuit de l'hôpital) Ouais. (Faisant le tour du lit) Cette nana est dans un sale état. Et tu penses qu'ils donneraient à Mademoiselle "j'ai un pied dans la tombe" une chambre privée… (Elle tire le rideau de séparation, puis se tourne vers Wes et Angel) Ce qui m'amène à : Hé ! Vous n'auriez pas pu me trouver un endroit qui sente un peu moins la mort imprégnée d'ammoniaque ?
ANGEL (Etreignant Cordy un bon moment) : Cordelia.
CORDELIA : Oui. C'est moi.
Angel recule de quelques pas afin que Wesley puisse l'étreindre à son tour. Cordelia commence de rire.
WESLEY (Souriant, heureux) C'est extraordinaire. Tu es… tu as l'air… Je ne veux pas dire vraiment sexy…
CORDELIA : Oh que si ! Je suis l'incarnation (Elle touche ses épaules, un large sourire ornant son visage) du sex-appeal, et n'est-ce pas bizarre ? Les comas mystiques. Vous savez, si vous pouvez supporter l'horreur d'une puissance supérieure prenant possession de votre esprit et de votre corps pour qu'il puisse se donner naissance, je les recommande chaudement.
ANGEL : Tu te rappelles ?
CORDELIA : L'an dernier ? (Angel acquiesce) Ouais. Je me rappelle de tout... presque tout. Du moins jusqu'à ce que je ne m'évanouisse dans le pays des songes. Mais, tout instinct maternel mis de côté, j'espère que vous lui avez botté le cul pour moi. (Angel ne dit rien, mais jette un coup d'œil à Wesley, qui ne réagit point) Est-ce que tout le monde va bien ?
ANGEL : Oui, euh… parfait. Nous allons tous…
WESLEY (Souriant) : Oui. Très bien.
ANGEL (Acquiescant) : Très bien. Oui. Très bien. Hé, que dirais-tu si nous te sortions d'ici ?
CORDELIA : Ooh ! J'adore ce plan. J'espère que vous m'avez apporté des vêtements, parce que… (Elle baisse la tête pour regarder sa chemise de nuit, puis secoue la tête) Quelle horreur !
ANGEL (Hésitant) : Oh, eh bien, nous…
WESLEY : Nous pouvons nous arrêter pour en acheter.
CORDELIA (Poussant des cris aigus et frappant gaiement dans ses mains) : Ooh ! Fantastique ! Du shopping ! (Sautillant) Cette idée me réjouit car, vous savez, je ne suis pas encore totalement prête à rentrer à l'hôtel.
Cordelia se dirige vers la porte.
ANGEL (Echangeant un sourire avec Wesley) : Ça, ce n'est pas un problème.
Le hall d'entrée de Wolfram & Hart, de jour.
Les portes de l'ascenseur s'ouvrent pour en laisser sortir Wesley et Angel. Cordelia reste dans l'ascenseur sans bouger, elle semble hésiter à les suivre.
CORDELIA (Levant la main droite) : Je ne peux pas.
ANGEL (Retenant la porte de l'ascenseur, en lui adressant un large sourire pour la rassurer) C'est bon. (Cordelia soupire, puis sort de l'ascenseur pour se retrouver dans le hall d'accueil. Elle regarde autour d'elle, sceptique) Tu vois ? C'est un simple bureau. Au beau milieu d'une journée de boulot. Rien d'effrayant qui te saute à la gorge. Seulement des gens ordinaires…
Comme Cordy se tourne, elle hurle de terreur en voyant un démon pas très grand, à la peau pâle et portant des cornes sur le front, derrière elle. Il s'agit du mignon de Sebassis. Celui-ci continue de la regarder alors que le Sebassis le tient par une sorte de laisse en suivant l'un des employés de Wolfram & Hart.
AVOCAT (Au Sebassis) : Ouais, j'ai trouvé ce galopin dans l'une des photocopieuses. Il ne vie de rien d'autre que de l'encre. Pouvez-vous le battre ? L'esclave, je veux dire. C'est que, je suppose que l'Archiduc va le battre et tout.
ANGEL (Il se place devant Cordelia, paniqué, afin de l'empêcher de voir l'esclave) : C'est… euh… rien. Hé, tu veux voir mon bureau ?
CORDELIA (Regardant, nerveuse, l'esclave être entraîné par l'avocat et le Sebassis) : Ouais.
Bureau d'Angel, de jour.
Angel conduit Cordelia dans son bureau, suivi de Wesley.
CORDELIA : Lorne !
LORNE : N'es-tu pas en pleine forme !
Il l'étreint.
CORDELIA : C'est si bon de te rev… (Voyant Gunn au-dessus de l'épaule de Lorne) Oh, mon Dieu. Gunn ? T'as des cheveux.
GUNN : Oh… euh… ouais. Qu'est-ce que tu pensais ? Que j'étais prématurément chauve ? (Comme Cordy ne dit rien de plus) Eh bien non.
Il prend Cordy dans ses bras.
Alors que Cordelia rit, Winifred donne une tape sur l'épaule de Gunn. Il recule afin que Fred puisse étreindre Cordy à son tour.
CORDELIA : Oh ! Hé, Fred !
FRED : Salut, Cordelia !
Elles s'étreignent.
CORDELIA (Riant) : Alors, où est Connor ?
GUNN (Avec désinvolture) : Qui ?
CORDELIA : Comment ça, "qui" ? Connor. Il n'est pas… (Se tournant vers Angel) Angel, où est ton f…
HARMONY (Les interrompant en poussant des cris aigus) : Aah ! Oh, mon Dieu ! (Elle se précipite sur Cordy qu'elle serre dans ses bras, puis s'éloignant un chouya d'elle pour la regarder) J'arrive pas croire que tu sois là !
Elle l'étreint de nouveau.
CORDELIA : Moi aussi. (Contrariée, à Angel) Surtout que la dernière fois que je t'ai vue, t'as essayé de me *tuer*.
ANGEL : Euh… Harmony, elle est… en fait elle est… elle est ma secrétaire.
CORDELIA (Regardant Harmony, puis Angel, stupéfaite) : Oh. Eh bien, décidément, c'est de mieux en mieux.
HARMONY (Souriant, excitée comme une puce) : Je sais ! Toi et moi, de nouveau ensemble. Alors, comment c'était le coma ?
Cordelia roule des yeux.
ANGEL : Euh, Harmony, je crois que Cordelia a eu assez d'émotions fortes pour la journée. Pourquoi ne retournerais-tu pas… Pourquoi ne retourneriez-vous pas tous travailler ?
GUNN (Saluant Cordy) : C'est bon de te voir.
Il sort.
FRED (Saluant Cordy à son tour) : Salut.
HARMONY (Murmurant) On se reparle plus tard.
Elle sort.
LORNE (Attendant à la porte) : Hé, écoute mon chou, quand tu seras prête à te replonger dans le monde du cinéma, dis-le moi. Je t'aurai un p'tit déjeuner avec Colin Farrell d'un claquement de doigts.
Il sort, Angel fermant la porte derrière lui.
CORDELIA : Qui est Colin Farrell ?
ANGEL : Cordelia, je sais qu'il y a beaucoup de choses à encaisser, beaucoup de changements, mais je te promets… Tout se déroule bien ici.
CORDELIA : Vraiment ?
ANGEL : Ouais. (Il s'approche de l'un des fauteuils de son bureau) Avec ces ressources, il n'y a rien que nous ne puissions faire, personne que nous ne puissions sauver.
Il s'appuie contre le dossier du fauteuil.
CORDELIA : Hormis toi peut-être.
ANGEL : Quoi ?
CORDELIA : J'ai eu une vision… (S'approchant d'Angel) du "Tu sais qui" Supérieures. C'est ce qui m'a réveillée. Et tu sais quoi ? (Faisant les cents pas) Quand les Puissances Supérieures t'envoient des visions alors que t'es dans le coma, tu ferais mieux de faire attention.
ANGEL : Qu'est-ce que t'as vu ?
CORDELIA (Posant son sac sur l'un des fauteuils) : Toi… en danger. (Se tournant vers lui) Et également ces symboles bizarres. (Reprenant sa marche de long en large dans le bureau) Des glyphes, je suppose. Sur un mur… et sur un corps. Un tatouage, et… (Cessant de faire les cents pas, et dévisageant Angel) Il y a une femme derrière toi.
ANGEL : Tu as vu une femme dans ta vision ?
CORDELIA : Non, idiot ! En ce moment même. (Indiquant avec ses yeux) Derrière toi.
Angel se retourne pour regarder derrière lui et découvrir Eve sortant de son ascenseur personnel.
EVE (Indiquant l'ascenseur dont les portes se referment derrière elle) : Tu n'étais pas dans ton appart. Je me suis dit que ça ne te dérangerait pas que j'utilise ton ascenseur privé.
ANGEL : Eve, ça me dérange que tu respires. Dégage !
EVE (Contournant le bureau pour s'approcher de Cordy) : Oui, bien sûr. Sauf que je suis ici pour te communiquer l'inquiétude des Associés… à propos d'un client que tu as laissé s'échapper de notre dimension. Des nonnes mortes, ça, on peut arranger, mais la firme a perdu 10 millions de dollars pour la caution. (A Cordelia) A votre avis, est-ce une façon de gérer une firme ? (A Angel) Qui est ton amie, Angel?
CORDELIA (Lançant un regard noir à Eve) : Je suis Cordelia Chase.
EVE : Oh. Je m'appelle…
CORDELIA (Penchant la tête de côté) : Je n'ai rien demandé.
Elle se dirige vers Angel, pour se tenir à ses côtés.
EVE : Bien. Cordelia Chase… Ah, oui ! Angel parlait beaucoup de vous… au début.
ANGEL : Je croyais avoir dit à la sécurité de ne pas de laisser entrer dans cet immeuble.
EVE : Chéri, je suis le lien avec les Associés Principaux. Tu penses honnêtement avoir un quelconque contrôle sur mes va-et-vient ? (S'asseyant sur le canapé) En fait, peut-être pas de tous mes va-et-vient, mais tu avais bel et bien le contrôle d'un certain va-et-vient lors de la fête d'Halloween.
CORDELIA (Roulant des yeux) Alors vous deux êtes copains comme cochons ? (Regardant Angel qui lève les yeux au ciel) Et moi qui pensais qu'avec Darla tu touchais le fond.
ANGEL : Nous ne sommes pas… (Il soupire) Juste… une fois. Il y avait des circonstances spéciales. Lorne nous a dit de le faire, mais mystiquement.
EVE (Se levant) : On parlera affaires plus tard, grand chef. (Se dirigeant vers la porte) Je vais vous laisser rattraper le temps perdu.
ANGEL (La suivant hors du bureau) Et je vais te laisser sortir d'ici avec ta tête toujours en place. (A Harmony) Harmony, je veux que la sécurité garde un œil sur Eve quand elle sera dans l'immeuble.
HARMONY : Je m'en occupe, patron.
CORDELIA (Se tenant dans l'embrasure de la porte d'Angel) : C'est le genre de personne avec qui tu fais affaires maintenant ? Angel, tu te rends compte de ce qui se passe ? Tu as fait un pacte avec le diable.
ANGEL (Haussant les épaules) Oh, voyons, Cordelia. Tu es un peu trop dramatique là. Ce n'est pas ça, euh…
Un démon à la peau rouge, aux cheveux noirs, et portant des cornes et un bouc, s'approche d'Angel. Il est vêtu d'un costume et tient un attaché-case.
DEMON : Je dois y aller. (Offrant sa main à Angel) Tout est en place. Ils se chargeront de la paperasse.
ANGEL (Serrant la main du démon) : Bien. Super.
DEMON (Se dirigeant vers l'ascenseur, puis faisant demi-tour) : Un racket-ball, jeudi ?
ANGEL (Acquiesçant) : OK, à la prochaine.
CORDELIA (Levant les yeux au ciel) Ohh.
Elle retourne dans le bureau d'Angel.
ANGEL : Qu'est-ce que j'ai fait ?
L'appartement de Spike, de jour.
Spike est assis sur son canapé. Il joue à un jeu vidéo dans le noir.
SPIKE : Tu as fait la plus grosse erreur de ta vie, et je vais te le faire payer. Oh, oui. (Il appuie sur les boutons de la manette de jeu) Reçois ma colère, gorille lanceur de tonneaux. (Spike se plante dans le jeu, la musique retentissant signifiant la défaite) Bon sang. (Il soupire, puis reprend son jeu) Tu devrais vraiment frapper à la porte… surtout sur celle d'un gars qui n'a aucun scrupule à tuer des intrus.
'Doyle' – en fait Lindsey – se tient devant la porte d'entrée.
LINDSEY (Rejoignant Spike) Allons. (S'asseyant à ses côtés) Est-ce une manière de parler à ton bienfaiteur ? Je suis simplement un peu inquiet à ton sujet. Tu n'es pas allé sur le terrain dernièrement.
SPIKE : Au cas où tu ne te tiendrais pas au courant des pages sportives, je me suis fait couper les mains (Il lève sa main gauche) par cette Tueuse complètement déjantée après qui tu (Pointant Doyle de cette même main) m'as envoyé.
LINDSEY : Ouais, j'en suis désolé. Mais, hé ! Tes bons vieux potes de Wolfram & Hart sont parvenus à te les regreffer, non ? Tu peux t'asseoir ici et jouer à des jeux vidéo.
SPIKE : Rééducation, mon pote. Je fais travailler les doigts. (Il remue ses doigts sous le nez de Doyle, pose la manette de jeu, puis se lève pour se diriger vers le frigo) Tu n'as pas idée à quel point ça fait mal.
LINDSEY (Riant) : Aussi surprenant que ça puisse paraître, oui, je sais. Je me suis fait couper la main, il y a de ça quelques années. Dans l'exercice de mes fonctions. (Episode 22, saison 01, "Vivre et mourir à L.A.") Alors crois-moi quand je te dis que je peux ressentir ta souffrance.
SPIKE (Prenant une bière du frigo) Eh bien, la moitié, du moins. C'est tout ce que je t'accorde.
Il ouvre sa canette de bière.
LINDSEY : N'oublie pas que tu as un travail à faire. (Spike retourne s'asseoir sur le canapé, bière en main. Alors qu'il en prend une gorgée, Lindsey reprend son discours) Les Puissances Supérieures comptent sur leur Champion. (Spike reprend la manette de jeu, puis recommence de jouer) Ainsi que tous les autres gens sans défense…
SPIKE : Je n'ai pas besoin d'encouragements, Doyle. Je prévois déjà de sortir. Contente-toi d'avoir une de tes vision pour me dire *où* et *quand*.
LINDSEY : Voilà ce que j'aime… (La sonnerie de son téléphone portable retentit) Voilà ce que j'aime entendre. (Il se lève en sortant le téléphone de la poche intérieure de sa veste, puis s'éloigne de quelques pas pour répondre) Ouais ?
EVE (Voix off) : On a un gros problème.
LINDSEY : Est-ce que ça peut attendre ?
EVE : Pas vraiment. Cordelia Chase est réveillée.
LINDSEY : Vraiment ?
EVE : Elle est en train de parler d'une vision qu'elle a eue. Guidant Angel droit sur toi.
SPIKE (Appuyant frénétiquement sur les boutons de la manette de jeu) : Allez ! Stupide plombier !
Il flanque la manette de jeu par terre avec violence, avant de se lever et commencer de secouer la télévision et la console.
LINDSEY (A Eve) : Eh bien, maintenant… Je pense qu'un changement de plan s'impose.

ACTE 2
L'appartement d'Angel, de nuit.
Angel sort de son ascenseur privé pour entrer dans son appartement. Depuis l'autre pièce, il entend Doyle (le véritable, celui de la première saison d' "Angel"). Cordelia est assise sur le bord du lit, à regarder le spot publicitaire qu'elle et Doyle avait enregistré au tout début de la création d'Angel Investigations (Episode 09, saison 01, "Sacrifice héroïque").
A la télévision.
DOYLE : Si vous avez des problèmes, ne cherchez pas plus loin. "Angel & Associés" sont les meilleurs. Nos cris sont raisonnables…
CORDELIA (Voix off) : Prix !
DOYLE : T'as mal écrit le "P". Nos prix sont raisonnables et nos services incroyables. Quand vous êtes à marée basse et que vous n'avez plus d'espoir, il vous faut un ami sur qui compter. Vous le trouverez ici. Un ami qui vous tendra la main, qui vous protégera malgré les obstacles. Ne perdez pas courage.
CORDELIA (Interrompant la vidéo sur image) : Désolée. J'ai fouiné. J'ai trouvé ça.
ANGEL : Non, c'est… c'est pas grave. C'est juste que… Tu ne pouvais pas dormir ?
CORDELIA : Oh. Pas de sommeil pour moi. J'ai assez dormi pour toute une vie.
ANGEL (Regardant la télé sur laquelle apparaît Doyle, il s'assied à côté de Cordy) : Ça faisait longtemps que je l'avais pas vue.
CORDELIA : Le premier soldat tombé.
ANGEL (Il soupire) : Ouais.
CORDELIA : Doyle m'a vraiment rendue dingue en partant comme ça, mais il savait. Il savait ce qu'il avait à faire. Il n'a pas fait de compromis. Il a utilisé son dernier soufflé pour s'assurer que tu continuerais de te battre. Je comprends maintenant.
ANGEL : Cordelia… j'ai mes raisons pour avoir accepté de prendre la tête de Wolfram & Hart, des raisons que tu ne comprends pas.
CORDELIA (Se levant, indignée) : Je comprends parfaitement. (Se plaçant devant Angel) Ils t'ont séduit avec toutes leurs installations tape-à-l'œil, leur main-d'œuvre. Ils t'ont donné énormément d'argent, t'ont manipulé avec tous leurs joujoux hors de prix et des appartements de luxe avec vues spectaculaires, et… (Elle regarde par la fenêtre, et admire le paysage) vraiment spectaculaires. (A Angel) Qu'est-ce que je disais ?
ANGEL : J'ai été séduit.
CORDELIA : Exactement, mon pote. Ils t'ont ébloui avec des objets brillants et des choses magnifiques et… Il n'y a rien que tu puisses me dire qui…
ANGEL : Connor.
CORDELIA : Où est Connor ? Pourquoi Gunn a demandé…
ANGEL : Ils ne se souviennent pas de lui. C'est une de mes conditions pour accepter ce travail. (Se levant) Les Associés Principaux ont altéré la réalité. Ils ont donné une vie à Connor, une vraie famille et une enfance. Quelque chose que je ne pourrais jamais lui donner. Il n'a plus aucun souvenir de nous. Et personne ne se souvient de lui. (Il s'assied sur l'accoudoir de l'une des chaises du salon) A part moi… et toi. Et Eve, Dieu seul sait pourquoi.
CORDELIA : Alors, non content d'avoir fait un pacte avec notre pire ennemi pour abandonner à ton fis, tu les as laissé violer les souvenirs de nos amis qui te font confiance ?
ANGEL : Il était sur le point de te tuer. Et lui avec. Il était si perturbé. Je n'avais aucun autre moyen pour l'arrêter, aucune autre solution pour l'aider. Connor est heureux maintenant. (Il se lève) Et… nous nous en sortons bien ici. (Marchant de long en large) Je veux dire, on a fait du bon travail…
CORDELIA : Ne me sors pas le slogan de la firme : "Tout va bien ici". Je ne le crois pas. Toi non plus. Pas plus que les Puissances Supérieures. A ton avis, pourquoi m'ont-elles réveillée et donné cette vision ? Elles savent que tu as déraillé, et elles veulent que je te remette sur le droit chemin.
ANGEL : Tu as tort à propos des Puissances. Elles ne sont plus de mon côté. Il semblerait que Spike soit leur nouveau Champion.
CORDELIA : Spike ? Spike comment ?
ANGEL : Spike. Il a une âme maintenant. Et il a sauvé le monde. Et il est là, dehors, dans les rues. Tu sais, à aider les… opprimés.
CORDELIA : OK, Spike est un héros, et tu es le Président Directeur Général d'Enfer, Inc. (Levant les mains) Dans quel monde bizarroïde et effrayant me suis-je réveillée ?
ANGEL (S'asseyant, en prenant sa tête entre ses mains) : Je suis désolé.
CORDELIA : J'ai naturellement supposé que tu serais perdu sans moi, mais ça ?
ANGEL : Je suis perdu sans toi.
CORDELIA : Tu as simplement oublié qui tu es.
ANGEL : Rappelle-le-moi.
CORDELIA : Oh, non. Ça, c'est à toi de le découvrir, Bubba. Je peux te dire qui tu étais. Une personne qui se battait toujours de son mieux pour ce qui était juste, même lorsqu'il ne pouvait plus se rappeler pourquoi. Même lorsqu'il était malheureux, ce qui était, reconnaissons-le, une bonne partie du temps. Il faisait le bien. Et ça lui a donné quelque chose. Une lumière, une lueur. Et c'est l'homme dont je suis tombée am… (Elle s'arrête soudain de parler, puis baisse la tête pour tenter de reformuler ce qu'elle voulait dire) Que, euh… l'homme que je connaissais. (Elle s'assied en face d'Angel) Si je le vois dans les parages, alors peut-être que je commencerai à y croire.
ANGEL : Fais-le moi savoir si jamais c'est le cas.
CORDELIA : Tu ne te demandes jamais… Est-ce qu'il t'arrive de penser à ce qui aurait pu se passer si nous nous étions rencontrés cette nuit et avions eu une chance de…
ANGEL : Tout le temps.
CORDELIA (Baissant les yeux) : J'ai l'impression qu'on a raté notre moment, hein ?
ANGEL : Peut-être que nous y étions destinés. Ou peut-être que les gens comme nous n'ont pas le droit de… d'avoir cela.
CORDELIA : Angel, il n'y a pas de gens comme nous.
L'appartement d'Eve, dans le patio, de nuit.
Eve et Lindsey sont assis ensemble sur la chaise longue se trouvant dans le patio, nus et enveloppés dans une couverture, sous les étoiles. Eve repose sa tête sur le torse de Lindsey tandis qu'il lui caresse les cheveux.
EVE : Tu n'es pas du tout inquiet ?
LINDSEY : Elle est réveillée. Ça veut dire que les Puissances Supérieures deviennent nerveuses. Elles montrent de l'intérêt. Des enjeux plus importants. Ça me plait. On ne joue plus à la table des 5 dollars de mise.
Il l'embrasse sur le front.
EVE : Tu sais que la maison gagne toujours.
LINDSEY : Donc la question est de savoir dans quelle maison nous sommes ? Les Associés Principaux ont donné à ce vampire de pacotille tout ce pour quoi j'ai travaillé. Je ne pouvais pas laisser passer ça. Ils ne m'ont pas vu venir. Peut-être sont-ils devenus trop vieux pour ça.
EVE (Levant les yeux vers Lindsey) : Tout se ramène à Angel, n'est-ce pas ? Il est toujours le centre de ton univers.
LINDSEY : Non, bébé. (Il lui caresse le cou) C'est toi.
Il l'embrasse.
Le bureau de Wesley, de jour.
Cordelia est assise au bureau de Wesley à lire un livre, tandis que l'ancien Observateur marche de long en large tout en lisant. Le bureau est couvert d'une bonne douzaine d'anciens livres épais.
CORDELIA (Cessant de lire, elle relève la tête) : Tu te rappelles quand je t'ai dit : "N'ayons pas recours à ton département pour chercher ces symboles que j'ai vus dans ma vision. Faisons cela comme au bon vieux temps, toi et moi, le nez dans les bouquins" ?
WESLEY : Oui.
CORDELIA : Eh bien, c'était stupide. Pourquoi m'as-tu donc écoutée cette fois-ci ?
WESLEY : Je ne sais pas. Je pense qu'en quelque sorte cela me manquait. Toi, moi et les livres, travaillant façon vieille école, comme on dit. (Grimaçant en secouant la tête) Mais je ne le ferai plus jamais.
CORDELIA (Souriant) : Wesley ? (Elle se lève, puis le rejoint) L'année dernière, quand ces…, euh… puissances…, ou quoi que ce soit qui aient pris possession de mon corps, ont fait ces choses. Personne n'en parle.
Elle sourit nerveusement, en regardant Wesley, inquiète.
WESLEY (Il s'assied en regardant Cordy) : Qu'y a-t-il à en dire ? Nous comprenons tous que ce n'était pas toi.
CORDELIA : Toi aussi ?
WESLEY : Tu n'as pas tué Lilah.
CORDELIA : Je sais. Pourtant… Je suis désolée. (Elle pousse les livres se trouvant sur le bord du bureau pour pouvoir s'asseoir) Je voulais juste te le dire avant… (Elle aperçoit finalement les tatouages sur l'un des livres qu'elle s'apprêtait à pousser) Hé ! Ce sont eux. (Elle montre le livre à Wesley, déjà ouvert à la bonne page) Ceux-là. Les tatouages. Regarde.
Elle montre le carnet à esquisses, où elle a dessiné les symboles de sa vision, à Wesley, afin de pouvoir les comparer avec le livre.
WESLEY : Des runes de protection dérivées de l'alphabet Enochien. Celles de ta vision sont des symboles, une sorte de sortilège de dissimulation. "Des nuages devant les yeux qui voient tout".
CORDELIA : Mmm. OK. Cette partie ne m'a pas échappée. De la poésie cryptée.
Elle s'assied de nouveau derrière le bureau.
WESLEY : Elles permettent au porteur de ne pas être vu au loin par les Puissances Supérieures, les voyants, les mystiques. Ou bien, transposé à nos jours, de tous les moyens de surveillance modernes.
CORDELIA : Quelqu'un tient vraiment à rester caché.
Le sous-sol de Wolfram & Hart, de jour.
Lindsey descend l'un des couloirs du sous-sol de Wolfram & Hart. Il s'arrête à une porte marquée "Entretien : Zone limitée", puis passe une carte magnétique dans le lecteur afin de la déverrouiller. Il passe la porte, puis la referme derrière lui. Lindsey descend ensuite un escalier, en bas duquel se trouvent des faisceaux laser verts balayant la pièce. Il les traverse de part en part, sans aucun incident. Une fois passé, il lève les yeux vers la caméra de sécurité, puis, souriant, salue de la main.
Dans la salle de contrôle, personne n'apparaît sur l'écran de sécurité. Il n'y a rien de suspect.
Lindsey continue alors son chemin.
Un démon vêtu d'une blouse blanche est en train d'appuyer sur les boutons d'un petit appareil manuel, quand il se fait soudain poignarder dans le dos. Le démon s'effondre sur le sol dans un grognement, du sang s'échappant de sa bouche. Lindsey se trouve derrière lui. Il se baisse aux côtés du cadavre, puis coupe la corde maintenant un cristal autour du cou du démon, avant de se saisir dudit cristal. Il pousse ensuite le démon du pied, le faisant tomber du haut de la plate-forme sur laquelle ils se trouvent.
Couloir de Wolfram & Hart, de jour.
Cordelia descend l'un des couloirs de la firme, parlant toute seule.
CORDELIA : Cet endroit est un vrai labyrinthe pour rats. (Roulant les yeux en croisant un avocat dans le couloir) Y'a même les rats. (Elle lève les mains, puis se frappe les hanches, l'air complètement perdue. Elle fait demi-tour dans le couloir pour voir Spike venir dans sa direction) Spike. (Elle sourit) Eh bien, eh bien J'ai entendu dire que tu n'étais plus maléfique, ce qui a tendance à rendre cette coupe de cheveux plutôt ridicule. (Spike affiche soudain son vrai visage) Ou sympa ? (Spike se dirige vers elle d'un pas décidé) Aah ! Aah ! (Spike l'attrape par les épaules, la pousse contre le mur, puis la mord dans le cou, la faisant hurler de terreur) Aah !

ACTE 3
Couloir de Wolfram & Hart, de jour.
Spike recule volontairement alors qu'il mord Cordelia, pour se trouver, quelques instants plus tard, percuté par Angel, qui le frappe ensuite violemment au visage. Spike lui répond en lui envoyant un coup de pied dans l'estomac.
SPIKE (Bloquant la tête d'Angel sous son bras) : Tu m'as affronté et t'as perdu, tu te rappelles, vieillard ?
ANGEL : Touche Cordelia encore une fois… (Il se libère de la prise de Spike, puis le jette à terre) et prépare toi pour notre tout dernier combat.
SPIKE (Se remettant sur pied) : Elle est démoniaque, espèce d'abruti.
CORDELIA (Se tenant le cou, indignée) : J'te demande pardon ? Qui a mordu qui ?
ANGEL (A Spike) : Tu m'as traité d'abruti ?
CORDELIA : Je pensais qu'il avait une âme.
SPIKE (A Angel, indiquant Cordelia) : Je pensais qu'elle n'en avait pas.
CORDELIA : J'en ai une.
SPIKE : Moi aussi.
CORDELIA : Eh bien, manifestement, la mienne est meilleure.
SPIKE (S'approchant de Cordy) : Ecoute…
ANGEL (Attrapant Spike par le col de son manteau pour la flanquer contre le mur) : Si je vois des canines, je joue au dentiste.
CORDELIA : Et tu parlais de ce type en grand héros ?
SPIKE (A Angel) : Tu parles de moi en tant que "héros" ?
ANGEL : Je ne savais pas que tu mangeais des gens.
SPIKE (Il frappe Angel de la tête, se libérant ainsi, mais leur causant à tous deux de terribles douleurs au crâne) Aïe ! Oh, mon Dieu. C'était un teste gustatif, espèce d'idiot. J'avais besoin de savoir si ce que ma source m'a dit était vrai. (A Cordelia) Et, en fait, eh bien, tu n'as pas le goût du Mal. Les démons sont plus… astringents avec un goût de chêne, vraiment…
ANGEL : Quelle source ?
SPIKE : Je connais un type. Il a un lien avec les Puissances qui font je sais pas quoi. Il a des visions.
Angel et Cordy échangent un regard.
ANGEL : Des visions ?
SPIKE : Ouais. Il a dit que Cordelia était possédée par un grand méchant. Venu pour tous vous détruire.
CORDELIA (Roulant les yeux) : Sa vision est une rediffusion.
ANGEL : La chose qui a possédé Cordy est morte depuis un bon moment, Spike.
SPIKE : Eh bien, il semblerait que l'homme aux tatouages ait fait fausse route cette fois-ci.
CORDELIA : Une seconde. (Fronçant les sourcils) Des tatouages ? Quelle sorte de tatouages ?
SPIKE : Je sais pas. Des symboles. Du genre tribal.
ANGEL : Ce type aux visions, il a un nom ?
SPIKE : Il se fait appeler Doyle.
Angel et Cordelia restent figés sur place, à regarder Spike, incrédules. Ils n'en croient pas leurs oreilles.
Pendant ce temps, de l'autre côté du couloir, se trouve Eve qui les espionne, tout en parlant au téléphone.
EVE : Non, il ne l'a pas tuée. Elle est toujours en vie. (Elle s'éloigne) Maintenant, ils discutent. Beaucoup.
LINDSEY (Voix off) : Hé, ça faisait un bail. Ecoute, bébé, j'y suis presque, d'accord ? Alors sort du bâtiment. Maintenant.
Eve coupe la communication téléphonique. Comme elle lève la tête, elle tombe nez à nez avec Angel et Cordelia, qui la regardent en souriant d'un air entendu.
ANGEL : On peut te dire un mot, Eve ?
EVE : C'est pas vraiment le bon moment.
CORDELIA (Tirant Eve par l'oreille) : Viens par-là, Lilah Junior.
Elle traîne Eve jusque dans le bureau d'Angel.
Bureau d'Angel, de jour.
Cordelia pousse Eve dans l'un des fauteuils. Cette dernière est cernée par Gunn, Angel, Cordelia, Lorne, Fred et Wesley. Spike est, quant à lui, assis près de la fenêtre.
ANGEL : On a un problème, Eve.
EVE : Tu m'étonnes ! Quand je dirais aux Associés que vous m'avez agressée…
ANGEL (Faisant les cent pas) : Il y a de cela quelques semaines, un homme a approché Spike. Il lui a dit que les Puissances Supérieures avaient quelques missions pour lui. Spike, tout naïf qu'il est, est tombé dans le panneau.
SPIKE (Se sentant insulté) : Hé !
ANGEL (Faisant, à présent, face à Eve) : C'est lui qui a dit à Spike de me sauver du parasite. Le parasite que *tu* as mis sur *moi* pour commencer.
EVE : Pas encore.
Elle commence de se lever.
CORDELIA (Se plaçant devant Eve) : Lèves-toi de cette chaise et je te ferai manger ces Manolo Blahniks… (Baissant les yeux pour regarder les chaussures d'Eve) qui sont superbes, soit dit en passant.
Cordy lui adresse un petit sourire narquois.
ANGEL : Il me semble que toi et cet homme travailliez ensemble.
EVE (S'asseyant) : Ecoute, je ne sais pas de quoi tu parles. Mais tu ne peux pas me garder ici. Je dois partir.
ANGEL : Mais ce qui me fout, vraiment, mais alors vraiment, en rogne, c'est que ce type se fasse appeler Doyle.
EVE : Ça ne me dit rien du tout.
CORDELIA (S'approchant d'Eve) : A moi si. (Criant après Eve) Ça me rappelle quelque chose de super important, (La pointant du doigt) et je veux *savoir* qui a le *culot* d'utiliser ce *nom*.
ANGEL : Je vais te donner une chance de me dire où le trouver.
EVE : Ecoute, je sais pas de quoi…
Soudain, Harmony entre dans le bureau.
HARMONY : Excusez-moi. Patron ?
ANGEL : Pas maintenant, Harmony.
HARMONY : D'accord, mais je peux aussi prendre mon après-midi ?
ANGEL : De quoi est-ce que tu parles ?
HARMONY : Tout le monde est parti. Le bâtiment entier s'est vidé il y a quelques minutes.
ANGEL : Qu'est-ce qui se passe, Eve ?
L'une des pièces du sous-sol, de jour.
Lindsey est entré dans une sorte de chambre ronde et blanche plutôt futuriste, éclairée par des lumières bleues fluorescentes. Au centre de la pièce se trouve une sorte de réservoir souterrain en forme de cercle auquel est relié un ordinateur de contrôle. Lindsey allume le panneau de contrôle, puis les lumières. Comme un tube sort du panneau, Lindsey récupère le cristal du démon qu'il a tué, dans la poche de son pantalon, pour le placer dans le cylindre. Un iris se ferme au-dessus du cristal, enfermant ainsi ce dernier à l'intérieur du tube, puis, comme le cylindre retourne dans le panneau, un minuteur s'enclenche décomptant les secondes. Après que Lindsey a appuyé sur l'un des boutons du panneau, le système de ventilation se trouvant au centre de la pièce, et les barres qui maintenaient le réservoir souterrain à la surface, commencent de se rétracter.
LINDSEY : Réveillez-vous !
Bureau d'Angel, de jour.
Gunn retourne dans le bureau où les autres sont toujours réunis.
GUNN : J'ai consulté le serveur. Un message a été diffusé. Un code 7, juste avant que le bâtiment se vide.
ANGEL : Qu'est-ce qu'un code 7, Eve ?
EVE : Je sais pas. (Cordelia lui lance un regard noir) Sérieusement.
CORDELIA : D'accord. Ça ne nous mène nulle part. Angel, torture-là.
ANGEL (Confus) : Quoi ?
EVE (Paniquée) : Quoi ?
CORDELIA : Tu m'as bien entendue. Le fait que le bâtiment ait été vidé de ses employés signifie que nous n'avons pas beaucoup de temps. Alors, vas-y.
ANGEL : Mais je ne peux pas… la torturer.
FRED : Il a raison, Cordelia. Si l'on se rabaisse à leur niveau…
Soudain, venue ne nulle part, Harmony se jette sur Eve, la plaquant contre le bureau d'Angel, dans un grognement primaire.
ANGEL : Harmony !
HARMONY (Elle se redresse, puis à Angel, tout agrippant Eve par le cou) : C'est d'accord ? (Haussant les épaules) Je veux dire, je suis maléfique, techniquement. Ça ne me dérange pas de la torturer pour l'équipe.
ANGEL : Ouais. D'accord.
HARMONY (Elle flanque un coup de poing à Eve) : Allez, espèce de petite garce ! (Continuant de la frapper au visage) Crache le morceau !
EVE : OK. OK. Arrête. C'est une sécurité interne. Ils ont construit une sécurité interne…
Harmony frappe de nouveau Eve en plein visage, mais plus fort, cette fois-ci.
ANGEL (Les mains sur les hanches) : Harmony, elle parle.
HARMONY : Vraiment ? (Angel fronce les sourcils) Déjà ? Eh bien, ça craint.
Elle la lâche.
EVE (Haletant) : Ecoute, les Associés Principaux n'étaient pas sûrs de pouvoir te garder sous leur coupe, alors ils ont créé une sécurité interne, qu'ils ont installée dans les niveaux souterrains du bâtiment.
FRED : Quel genre de sécurité interne ?
EVE : Je ne sais pas ce que c'est, pas exactement, mais c'est énorme et vivant… et spécialement conçu pour te détruire.
ANGEL : Comment je peux l'arrêter ?
EVE : Le seul moyen de l'arrêter se trouve dans la chambre elle-même.
FRED : Eh bien, si c'est vrai, alors qui a pu l'activer ?
GUNN : Tu étais avec nous quand le bâtiment s'est vidé.
WESLEY : Ça devait être quelqu'un d'autre. Quelqu'un ayant la capacité de passer à travers les systèmes de sécurité de Wolfram & Hart.
LORNE : Comme notre 'faux' Doyle magiquement tatoué.
ANGEL : Spike, je ne veux pas y aller en aveugle. Tu sais quelque chose d'autre sur ce type ?
SPIKE : Pas grand chose. De taille moyenne. Habillé style cow-boy urbain. Il s'est fait couper la main une fois.
CORDELIA : Sa main ?
WESLEY : Il est de retour.
ANGEL : Lindsey.
FRED : Qui ?
ANGEL (A Gunn) : Verrouille le bâtiment. Assure-toi qu'il ne puisse pas en sortir. Ne te fie pas au système de sécurité. On ne le verra pas à cause de ses fameux tatouages.
Gunn sort du bureau.
WESLEY : Il doit y avoir un moyen d'arranger ça. Je vais avoir besoin d'aide.
LORNE : Mon carnet de bal est vide.
FRED (A Angel) : Qui est Lindsey ?
CORDELIA : Un avocat. L'ancien enfant chéri de Wolfram & Hart, jusqu'à ce qu'il s'enfuie pour se retrouver lui-même.
ANGEL : Ouais, eh bien, il aurait mieux fait de rester perdu. Harmony, surveille Eve. Si elle bouge, mange-la.
HARMONY (Affichant un large sourire) : Vraiment ? Merci.
Elle se retourne alors vers Eve et commence de la regarder comme s'il s'agissait de son prochain repas.
FRED : Angel, tu ne descends pas tout seul.
ANGEL : La sécurité interne m'est destinée. Je ne vais pas risquer la vie de personnes auxquelles je tiens.
SPIKE : Je viens.
ANGEL (Répondant du tac au tac) : OK. (A Fred & Cordelia) Soyez prêtes à évacuer l'immeuble. Si cette chose me passe sur le corps, foutez le camp de ce bâtiment.
Il s'avance vers la porte.
CORDELIA (Se dirigeant vers le bureau d'Angel) : *Nous* passe sur le corps.
ANGEL (Faisant demi-tour) : Non, non. Cordelia…
CORDELIA (Passant le bureau, pour s'approcher du mur où sont exposées diverses armes dont une épée de samouraï) : Ouais, tais-toi, Angel. Tu peux me donner des ordres autant que tu veux, (Décrochant l'épée du mur) mais je connais mes droits. (Sortant l'épée de son fourreau) Et je veux voir un avocat.
Sous-sol de Wolfram & Hart, de jour.
Spike, Cordelia, et Angel descendent les marches du sous-sol menant à la pièce protégée par les rayons lasers verts.
SPIKE (Regardant les faisceaux laser) : Qu'est-ce que c'est que ça ?
ANGEL : On va bien voir.
Comme Angel entre en contact avec les rayons laser, ceux-ci s'éteignent, une alarme s'enclenchant soudain. Des portes s'ouvrent pour laisser sortir des zombies prêts à se battre.
ANGEL : Des zombies. Oh, formidable !
Angel, Cordelia et Spike commencent de combattre.
ANGEL (Hurlant) : On n'a pas le temps pour ça !
SPIKE : Allez-y. Je les retiens. (Angel et Cordelia passent les zombies en courant, laissant Spike, derrière eux, seul avec ces derniers) Allez, les gars. Pas la peine d'être tendre. Nous sommes tous des hommes morts ici.
Spike reprend le combat, seul, contre les zombies.
La fameuse chambre du sous-sol, de jour.
Lindsey descend les quelques marches menant au panneau de contrôle, puis une fois au rez-de-chaussée, donne une tape sur le côté du réservoir.
LINDSEY (Regardant le réservoir) : Bye-bye, Angel.
ANGEL : Salut, Lindsey.
LINDSEY (Après s'être tourné pour voir Angel et Cordelia se tenir derrière lui, il leur adresse un sourire) : Et voici le héros qui arrive pile à l'heure. (Regardant Cordy) Et avec une copine.
CORDELIA : Ouais. Dîner et spectacle… et tu es les deux.
Angel s'approche doucement de Lindsey, les bras croisés.
LINDSEY : Est-ce le passage où j'ai les genoux qui flanchent ? Et où je promets de ne jamais recommencer ?
ANGEL : C'est un peu tard pour ça, *Doyle*.
LINDSEY (Acquiescant sarcastiquement) : Il y a toujours du temps pour la rédemption. N'est-ce pas là toute ta politique ?
ANGEL : Tu as eu ta chance. Je suppose qu'il y a des gens qui ne changent jamais.
Angel envoie son poing dans la figure de Lindsey, mais ce dernier bloque le coup, avant de lui flanquer un coup de poing dans les côtes, et de l'envoyer valser de l'autre côté de la pièce.
LINDSEY (S'approchant d'Angel d'un pas nonchalant) : J'ai changé.

ACTE 4
La chambre du sous-sol, de jour.
Angel est toujours au sol à regarder Lindsey, stupéfait par la force de celui-ci.
LINDSEY : Tu vas seulement rester étendu là à saigner ?
ANGEL : Cordelia, sort d'ici.
LINDSEY : Non. (Il tend la main vers la porte se trouvant derrière Cordy, la faisant se refermer) Reste-là. (Avec un sourire narquois) Ce ne sera pas long.
Il sort son couteau de la poche arrière de son pantalon.
CORDELIA : Angel !
Elle lance l'épée de samouraï à Angel qui se relève au même moment.
LINDSEY (Regardant l'épée d'Angel, puis son petit couteau) : Oh. Eh bien, ce n'est pas la taille qui compte, mon grand. (Il transforme son couteau de poche en une large épée, tout en souriant) C'est la façon dont tu l'utilises.
ANGEL : Ferme ça.
LINDSEY : Dis "s'il te plait".
ANGEL : Ce n'est pas à toi que je parlais.
CORDELIA : Oh, d'accord. Je m'en charge.
Elle se précipite vers l'escalier menant au panneau de contrôle, puis monte les marches quatre à quatre.
ANGEL : Alors tu es parti et tu t'es trouvé quelques pouvoirs ? Tu n'aurais jamais dû revenir, Lindsey.
LINDSEY : Qu'est-ce que je peux dire ? Tu m'as manqué.
Angel et Lindsey commencent de se battre avec leur épée respective tandis que Cordelia arrive au panneau de contrôle.
CORDELIA (Regardant tous les voyants et boutons se trouvant sur le panneau) : OK, essayons le bouton bleu. (Elle appuie, mais se prend une petite décharge électrique) Aïe ! D'accord, c'est pas le bleu.
Angel et Lindsey continuent de se battre. Lindsey parvient à repousser Angel contre l'un des murs durant la bagarre, mais le vampire le repousse au loin. Ils reviennent tous deux à la charge. Lindsey envoie un coup de poing à Angel, puis fait un superbe salto arrière avant de retomber sur ses pieds au-dessus du réservoir.
LINDSEY : Un petit truc que j'ai appris au Népal. (Souriant) Tu aimes ?
ANGEL : Ils vendent cette merde à l'aéroport.
Angel bondit sur le réservoir, sans véritable effort, en face de Lindsey. Ils reprennent alors leur combat à l'épée. Lindsey donne un coup de pied dans le genou d'Angel, qui recule en hurlant de douleur.
LINDSEY (Riant) : Tu sais, tous mes plans soigneusement préparés, mes projets, quand tu fonçais droit dedans, ça aussi c'était sympa, non ? (Souriant) Une raison suffisante pour que je revienne. Toi et moi… combattant jusqu'à la mort… (Pointant son épée sur Angel) la tienne.
ANGEL : J'ai déjà vu ton numéro de dur auparavant, petit morveux. La première fois où nous nous sommes rencontrés (Episode 01, saison 01, "Bienvenue à Los Angeles"), tu as fait ton spectacle. (Ils échangent, de nouveau, quelques coups d'épée) Soufflant comme un bœuf, me disant que je ne pouvais pas poser une main sur ton ordure de client.
LINDSEY : Alors tu l'as balancé par la fenêtre.
ANGEL (Penchant la tête de côté) : Le bon vieux temps.
LINDSEY : C'était un moment mémorable. (Les ventilateurs s'enclenchent pour laisser échapper de la vapeur, tandis que le réservoir commence de vibrer sous leurs pieds) Un peu comme celui-ci.
CORDELIA (Baissant les yeux vers le réservoir pour voir quelque chose de terrifiant nager dans ce dernier) : Oh, merde.
Le bureau de Wesley, de nuit.
Wesley est en train de lire un parchemin à voix haute, tandis que Gunn fait les cent pas derrière lui, et que Fred rassemble les ingrédients nécessaires. Pendant ce temps, Lorne marche de long en large dans le fond de la pièce avec un bâton d'encens en train de brûler.
WESLEY : Du lichen de Woodbury.
FRED : C'est bon.
WESLEY : Où se trouve notre squelette de coléoptère ?
GUNN : Déjà dans le bocal. C'est pas vrai, je devrais être en bas avec eux. On a assez de Maïté (Betty Crocker, en VO, une cuisinière américaine) ici. Je devrais être en train de me battre.
WESLEY (Lisant) : "Arroser les ingrédients du sang artériel d'un malpropre." (Regardant Lorne) Un démon.
LORNE : Nous sommes malpropres ? Comme si vous étiez fraîcheur d'a… (Il réalise que Wesley ne le quitte pas des yeux) Tu es sûr que cette chose a dit du sang artériel ?
WESLEY : Désolé.
LORNE : Pourquoi n'ont-ils jamais besoin de l'urine d'un malpropre ? J'ai des tonnes d'urine malpropre. (Gunn sort un couteau de son fourreau. Lorne laisse échapper un petit rire nerveux) Ecoutez. Euh… Je crois que j'en produis en ce moment même.
Il baisse les yeux.
La chambre du sous-sol, de nuit.
Angel et Lindsey continuent de se battre avec leur épée respective, sur le réservoir où un démon est prêt de sortir si Cordy ne parvient pas à stopper le mécanisme depuis le panneau de contrôle. Angel envoie son poing dans la figure de Lindsey, qui comme il se redresse à sa chemise entrouverte. Angel, la déchire entièrement d'un coup d'épée, il remarque ainsi les divers tatouages de l'ancien avocat.
ANGEL : Ça a dû piquer.
LINDSEY (Avec un sourire narquois) : C'était bien plus douloureux que quand tu m'as coupé la main.
Ils reprennent alors leur combat, au cours duquel Lindsey parvient à désarmer Angel. Le vampire désarme à son tour Lindsey d'un coup de pied bien placé, puis bondit dans les airs pour s'emparer de l'arme. Lindsey qui récupère entre temps l'épée de samouraï d'Angel rejoint le vampire sur l'un des balcons pour continuer le combat. Au cours de la bagarre, Angel donne un coup de poing dans l'estomac de Lindsey, le faisant reculer de quelques pas. Lindsey se jette ensuite sur Angel, le désarme, puis traverse le vampire de part en part avec son épée.
CORDELIA : Angel !
Lindsey projette Angel au beau milieu de la pièce, sur le réservoir, puis le rejoint en un bond.
LINDSEY (Tournant autour d'Angel, moqueur) : Qui est-ce ça ? Mais qui est-ce ? (Il retire sa chemise) Je suis venu combattre le vampire avec une âme. (Il jette sa chemise à Angel) Je suppose que tu n'aurais pas dû la vendre, hein ? Regarde-toi, du statut de Champion à celui de marionnette pathétique appartenant à la firme en seulement quelques mois. Tu avais du feu dans ton cœur autrefois. (S'accroupissant pour être au niveau d'Angel) Maintenant, tout ce qui s'y trouve, c'est cette énorme épée. Comment te sens-tu, Champion ?
ANGEL : Ça pourrait être pire… (Il retire l'épée de son torse) si elle était en bois, espèce d'abruti.
Il lance l'épée au loin, puis se relève.
Angel et Lindsey entament alors un combat à mains nues.
CORDELIA (Au panneau de contrôle) : Maintenant, tu vas céder.
Cordelia appuie alors sur une multitude de boutons, jusqu'à ce que le cylindre ne sorte de son emplacement. L'iris s'ouvre ensuite pour laisser apparaître le cristal se trouvant à l'intérieur du tube, puis, lorsque Cordelia retire le cristal du cylindre, le mécanisme s'arrête.
CORDELIA (Examinant le cristal) : Comme si c'était si difficile.
LINDSEY (Hurlant, alors qu'il aperçoit Cordy avec le cristal) : Non !
Cordelia adresse un large sourire à Lindsey, tandis que le réservoir rentre de nouveau dans le sol, la bête se trouvant dans celui-ci avec lui. Les pouvoirs de Lindsey semblent s'essouffler à présent, ses coups n'étant plus si bien envoyés, ni même puissants. Angel ne prend même plus la peine de se battre, il les évite simplement et ce avec une grande aisance.
ANGEL : Tous ces tatouages, tous ces nouveaux tours que tu as appris… (Bloquant les coups que Lindsey lui envoie) Ça n'a pas d'importance. (Il lui flanque un bon coup de poing dans l'estomac, le faisant tomber au sol. Lindsey tente de se relever avec maintes difficultés) Peu importe ce que tu tentes. (Angel frappe Lindsey qui se trouve toujours à terre) Peu importe l'endroit où je me trouve ou à quel point tu penses être devenu un mec dangereux. (Lindsey qui est, à présent, à genoux, se prend un nouveau coup de poing dans la figure) Et tu sais pourquoi ? (Agrippant Lindsey par le cou, et le relevant de sorte à ce qu'ils se retrouvent face à face) Je suis Angel. (Il projette Lindsey de l'autre côté de la pièce, l'ancien avocat atterrissant contre l'un des murs) Et je triomphe des méchants.
Lindsey, le visage en sang, tente de se relever en riant.
CORDELIA (Se tenant aux côtés d'Angel) : Tu vas bien ?
ANGEL : J'ai connu pire.
LINDSEY (Se relevant, haletant) : Alors, et quoi maintenant, hein ? Tu penses avoir les tripes pour me tuer ?
ANGEL : Je ne pense vraiment pas avoir à le faire.
CORDELIA (Simulant de l'inquiétude) : Mon chou, ton épiderme se découvre.
Lindsey regarde ses tatouages, qui commencent de se décoller de son corps, avant de se désagréger dans les airs, le laissant ainsi sans défense.
Le bureau de Wesley, de nuit.
Fred verse l'un des ingrédients sur la préparation tandis que Wesley lit la formule se trouvant sur le parchemin magique.
WESLEY : Fabula mundi, sanguis incesti, vincula solve, invisa revela. (Il laisse échapper un souffle) Je crois pouvoir le sentir fonctionner.
Fred le regarde, admirative.
La chambre du sous-sol, de nuit.
Lindsey regarde les derniers tatouages disparaître.
LINDSEY : Merde !
Des sortes d'éclairs se produisent dans la pièce, au-dessus d'eux.
ANGEL : Je pense que les Associés Principaux souhaiteraient avoir une explication.
Lindsey lève la tête pour voir un portail se former dans les airs, juste au-dessus de lui.
LINDSEY (Regardant Angel) : Tu ne penses pas qu'ils soient fâchés, si ?
Lindsey se fait brusquement happer par le portail qui se referme derrière lui.
Le hall d'entrée de Wolfram & Hart, de nuit.
Eve prend l'ascenseur sous les regards de toute l'équipe présente pour s'assurer de son départ.
CORDELIA : Ce fut un véritable plaisir. Ne restons surtout pas en contact.
ANGEL : C'est un nouveau jeu, Eve. Et si j'étais toi, je commencerais de penser à une stratégie.
EVE : Et moi qui pense en ce moment même à la vengeance.
ANGEL : Et à quoi pensent les Associés Principaux à ton avis ?
Les portes de l'ascenseur se referment sur Eve.
LORNE : Eh bien, je pense à un p'tit verre, les amis. J'ai donné beaucoup de sang pour ce tour.
HARMONY : Et je n'en ai pas eu une goutte. Je n'ai cessé de supplier Eve de s'enfuir, mais…
Harm remue la tête en haussant les épaules.
SPIKE : Eh bien moi, je me baladais en pensant que j'avais une destinée. J'adore noyer mon embarras dans quelques pintes.
FRED : On devrait aller boire un verre tous ensemble. On n'a pas fait ça depuis… jamais.
GUNN : Je suis partant. Au Cat & Fiddle ?
Il appelle l'ascenseur.
WESLEY : Ouais. (A Angel) A moins que, bien sûr, tu ne sois occupé à plier bagages.
ANGEL : Un verre, c'est une bonne idée. Je vais chercher mon manteau.
Comme Angel se rend dans son bureau, le groupe d'amis, excepté Cordy, entre dans l'ascenseur qui vient juste d'arriver.
CORDELIA : Allez-y, les gars. On vous rejoindra. Oh, et Wesley ? Tu réalises toujours les meilleurs sorts de la ville.
Elle lui sourit admirative.
LORNE (Pointant Wesley du doigt, incrédule) Je saigne du cou, et c'est lui qui reçoit les compliments.
Il rit tandis que les portes de l'ascenseur se referment.
Le bureau d'Angel, de nuit.
Cordelia entre dans le bureau d'Angel alors que le vampire enfile sa veste.
CORDELIA : Alors… (S'approchant d'Angel) tu te sens bien ?
ANGEL : Je me sens bien. C'est juste que… je me sens plutôt mal à propos de ça.
CORDELIA : Mon Dieu, t'es un sacré numéro.
ANGEL : C'est juste que je ne pense pas mériter… (Il hausse les épaules) Je veux dire, tout ce que j'ai fait a été de battre un p'tit Texan. Ce n'est pas comme si j'ai aidé quelqu'un.
Il s'assied sur l'accoudoir de l'un des fauteuils.
CORDELIA : Bien sûr que si.
ANGEL : Qui ?
CORDELIA : Mon Dieu, je tombe vraiment amoureuse des idiots. Tu sais que tu essayes toujours de sauver, euh, chaque personne se trouvant sur cette terre ? Ça ne t'a jamais traversé l'esprit de te dire que tu étais l'un d'entre eux ?
ANGEL : Non, jamais.
CORDELIA : Eh bien, tu as fait la liste, mon mignon. Et tu avais besoin d'aide.
ANGEL : Et tu est celle qui m'a aidé.
CORDELIA : J'ai fait ma part.
Elle s'assied à côté d'Angel.
ANGEL : Lindsey a gaspillé beaucoup d'énergie pour essayer de me faire douter de moi-même. Je sais que c'est bien loin d'être fini, mais j'ai l'impression que je peux vraiment y arriver. Wolfram & Hart, quoi qu'il advienne, j'ai l'impression qu'on peut les battre.
CORDELIA : Je sais.
ANGEL : Vraiment ?
CORDELIA : Je l'ai toujours su. Je… j'avais juste besoin que tu le saches toi aussi.
ANGEL : Alors toutes ces commentaires à propos des pactes avec le diable…
CORDELIA (Hochant la tête) : Etaient la pure vérité. (Regardant Angel) Mais tu es au-dessus de tout ça. Tu remporteras la victoire finale. (Elle se lève, puis s'éloigne de quelques pas) Je, euh… j'aimerai juste pouvoir être là pour le voir.
ANGEL (Il se lève) : Qu'est-ce que tu veux dire ? Tu ne vas pas…
CORDELIA (Se retournant vers Angel) : Je ne peux pas rester. Ce n'est plus moi maintenant. Tu pourras dire au revoir au gang de ma part, tout expliquer… une fois que tu auras compris.
ANGEL : Ça n'arrivera jamais. (S'approchant d'elle) J'ai de besoin de toi ici.
CORDELIA (Les yeux emplis de larmes) : Ne rend pas les choses difficiles, Angel. Je suis juste sur une route différente… et c'est ma voie de sortie. Les Puissances Supérieures me devaient une faveur, et je ne l'ai pas gâchée. J'ai remis mon gars sur les rails.
ANGEL : Cordelia, ça fait seulement…
CORDELIA (Lui caressant la joue) : On prend ce qu'on peut avoir, Champion. Et l'on fait de son mieux avec. (Lui souriant, tout en ayant les larmes aux yeux, et la gorge serrée) Je te reverrai. (Elle se dirige vers la porte, puis fait soudain demi-tour, pour se précipiter vers Angel) Oh et puis zut, un p'tit pour la route ?
Tous deux s'embrassent fougueusement quand la sonnerie du téléphone retentit.
ANGEL : Tu sais, euh… je n'ai… je n'ai pas besoin de répondre.
CORDELIA (Lui rajustant tendrement le col de sa chemise) : Celui-ci, tu dois le prendre. (Angel se dirige alors à regret vers le téléphone) Oh... et y'a pas de quoi.
ANGEL (Répondant au téléphone) : Allô ? Oui, je sais. Elle est… mais c'est impossible. Elle est juste… (Il se tourne vers Cordy, mais cette dernière a disparu. Il semble soudain complètement bouleversé et parle la gorge serrée) Je suis désolé. Oui. (Les larmes aux yeux) Quand est-elle morte ? S'est-elle, euh… s'est-elle jamais réveillée ? Je vois. (Il raccroche le combiné, puis lève les yeux vers l'endroit où se tenait Cordy quelques minutes auparavant. Après un long silence) Merci.