Bienvenue à Sunnydale 1/2

Version française officielle

Transcript par Julie pour Buffy VS. Interdiction formelle de recopier.


PROLOGUE :
Lycée de Sunnydale, la nuit. On pénètre dans le bâtiment et la caméra se balade dans les couloirs, pour finalement arriver dans une salle de classe. Une fenêtre est brisée et un couple d’étudiants entre dans l’établissement.
FILLE : Tu es sûr que c’est une bonne idée ?
GARCON : C’est une idée géniale. Allez viens !
Ils sortent de la salle de cours.
FILLE : C’est ton lycée, ici ?
GARCON : Ouais, ça l’était. Tu vas voir, c’est super là-haut; on a une vue sur toute la ville !
FILLE : J’ai, j’ai… Je crois que je ne vais pas monter.
GARCON : Oh ! Tu es impatiente, hein ?!
FILLE : On risque d’avoir des ennuis !
GARCON : Mais non, il y a aucun danger.
Ils sont sur le point de s’embrasser, quand la fille semble entendre quelque chose.
FILLE : Qu’est-ce que c’était ?
GARCON : Quoi, qu’est-ce qu’il y a ?
FILLE : J’ai entendu quelque chose !
GARCON : Allons, il y a rien !
FILLE : Mais j’ai entendu un bruit !
GARCON : C’est peut-être un monstre… ! (Il imite de manière stupide un monstre)
FILLE : Arrête de faire l’idiot !
Il regarde alentour dans les couloirs, plus par amusement que par sécurité.
GARCON : Oh, eh ? (Aucun son) Il y a personne.
FILLE : Tu es sûr ?
GARCON : Oui, tout à fait sûr !
FILLE : (Elle lui tourne le dos) Je te crois.
Elle se retourne brusquement. Son visage s’est métamorphosé en faciès de vampire. Elle lui saute dessus et le mord, jusqu’à ce qu’elle le tue !

GENERIQUE

ACTE 1
On est dans la chambre de Buffy Summers, son sommeil semble agité. On pénètre dans son cauchemar, puis elle se réveille en sursaut, suite à sa dernière vision :un homme, à l’air âgé, avec un visage vampirique. Sa mère, Joyce, l’appelle : «Buffy !»
BUFFY : Oui, je me lève maman !
JOYCE : Sois pas en retard pour ton premier jour !
BUFFY : Non ! (A elle-même) Je ne veux pas rater ça !
Lycée de Sunnydale, tôt le matin, à l’arrivée des élèves. Buffy et sa mère se garent devant les escaliers de l’établissement.
JOYCE : On y est.
BUFFY : Pfft !
JOYCE : Passe une bonne journée ! Je suis sûre que tu vas te faire des amis très vite. Sois positive ! (Buffy ferme la portière et, par la vitre ouverte :) Trésor, ne te fais pas renvoyer !
BUFFY : Je te le promets !
JOYCE : C’est gentil.
Alex Harris arrive en trombe en slalomant sur son skate.
ALEX : Excusez-moi ! Pardon ! Je ne fais que passer ! Pardon ! Pardon ! Woh ! Attention, chaud devant ! Stop ! Poussez-vous ! Woh ! Excusez-moi !
Alex voit Buffy et il est immédiatement subjugué par sa beauté et, par conséquent, il percute la rampe d’escaliers et finit allongé par terre. Quand Willow Rosenberg, sa meilleure amie, arrive.
ALEX : Aïe ! Rien de casser ! (Il voit la jeune fille) Willow ! Ah, ben, tu tombes à pic, toi ! Enfin, façon de parler.
WILLOW : Tu voulais me voir ?
ALEX : Ouais ! Quelque chose ne va pas avec les maths !
WILLOW : Je peux savoir quoi ?
ALEX : Les maths ! Aide-moi, s’il te plaît. Donne-moi un coup de main.
WILLOW : Et en échange, qu’est-ce que tu me donnes ?
ALEX : Une petite pièce ?
WILLOW : D’accord. Si tu n’as pas les théories de trigo, va les chercher.
ALEX : Les chercher ??
WILLOW : Bah, oui ! A la bibliothèque! Là où on trouve des livres !
ALEX : J’y vais, j’y cours, j’y vole ! Tu vois que j’ai envie de changer ?!
Arrivés dans le hall d’entrée, les deux amis croisent Jessie, le meilleur ami d’Alex.
JESSIE : Salut !
ALEX : Salut, Jessie ! Quoi de neuf ?
JESSIE : Une fille !
ALEX : Ah, ouais, ouais, ouais !! Je l’ai aperçue, pas mal du tout !
WILLOW : Oui, j’ai entendu dire qu’on attendait une nouvelle.
ALEX : Raconte… !
JESSIE : Bah, raconte quoi ?
ALEX : Ce que tu sais sur elle, idiot !
JESSIE : Bah, elle est nouvelle.
ALEX : Oui, ça j’avais compris, figure-toi !
On est dans le bureau du proviseur Flutie et Buffy est en rendez-vous avec lui, pour parler de son dossier scolaire.
FLUTIE : Buffy Summers. Ancienne élève de Seconde du lycée Hemery à Los Angeles. Dossier… intéressant. Eh ben, dites donc !
Il déchire son dossier…
FLUTIE : Bienvenue à Sunnydale ! A vous de jouer Buffy, la balle est dans votre camps. Le passé est le passé. Ce que je vois d’écrit sur cette feuille, ne m’intéresse absolument pas ; même s’il y est dit que… Mmh, quoi ?!
BUFFY : Mr Flutie, je…
FLUTIE : (Il l’interrompt) Les étudiants ont le droit de m’appeler Bob.
BUFFY : Bob,…
FLUTIE : (Il l’interrompt de nouveau) Mais ils ne le font pas.
BUFFY : Mr Flutie, je reconnais que mon dossier n’est pas… très flatteur…
…Pour le re-scotché ensuite !
FLUTIE : (Il la coupe une fois de plus) Allons, ça n’a aucune importance. Vous croyez que «très flatteur» est le terme exact ? Je dirais plutôt, sans espoir.
BUFFY : Il n’est pas si mauvais !
FLUTIE : Vous avez incendiez la salle de gym !
BUFFY : Exact, tout à fait exact ! Mais, mais ce que vous ne pouvez pas savoir, c’est que ce gymnase était envahi par des vamp… (Elle se ressaisit) Des bestioles !
FLUTIE : Buffy, ce n’est rien. Dans toute autre école, peut-être qu’on vous dirait «faites très attention», ou bien «on garde un œil sur vous» ! Mais, ici, vous n’entendrez rien de tel ; nous voulons vous offrir tout ce que vous désirez et que vous respectiez tout ce que nous désirons. Et si ce que vous désirez et ce que nous désirons n’est pas identique…
Il referme brusquement le dossier en guise de conclusion. Buffy sort, se fait bousculer par deux jeunes et Alex revient sur ses pas pour l’aider à ramasser ses affaires.
BUFFY : (Juste après la bousculade) Oh ! Désolée ! Ce n’est rien !
ALEX : (Il arrive à la rescousse) Je peux vous aimer ? Euh, je veux dire vous aidez ?
BUFFY : C’est gentil !
ALEX : On se… On se connaît pas je crois?
BUFFY : Je m’appelle Buffy, je suis nouvelle.
ALEX : Alexandre, c’est moi, salut !
BUFFY : Oh ! Je vois.
ALEX : Bah, peut-être qu’on se reverra, peut-être même au lycée ; étant donné qu’on y va, tous les deux !
BUFFY : Bien. Ravie de t’avoir rencontré.
Elle part et fait une grimace, l’air de dire : «il est débile celui-là ?!». Alex reste donc seul et se parle à lui-même.
ALEX : On va tous les deux au lycée ?! Foudroyante réplique ! Je me suis ridiculisé ! (Il voit et ramasse quelque chose par terre, tombée du sac de Buffy) Oh ! Eh ! Eh ! T’as oublié ton… crayon.
On est dans une salle de classe et le prof écrit quelque chose au tableau. Il semblerait que ce soit un cours d’Histoire, au sujet de la peste noire.
PROF : On a estimé qu’environ 25 millions de personnes étaient mortes en une seule année suite à cette épidémie, mais ce qui est curieux, c’est que la peste noire nous est arrivée d’Europe. De quelle façon ? Et bien, c’est un germe qui s’est développé au cours des guerres. Je vais vous demander d’ouvrir vos livres à la page 63.
Buffy, n’ayant pas de manuel, cherche partout où il y en aurait un inutilisé. Sa voisine, Cordélia Chase, lui propose de suivre avec elle. Buffy la remercie en chuchotant.
PROF : En suivant sur la carte, vous pouvez constater comment la maladie s’est propagée. Elle est remontée vers le nord, après être passée par Rome. Cette épidémie nous a conduit vers des changements sociaux d’envergure. Lesquels ? Steve ?
La fin de l’heure sonne, les élèves sortent et les deux jeunes filles font connaissances.
CORDELIA : Bonjour ! Je suis Cordélia.
BUFFY : Et moi, Buffy.
CORDELIA : Si tu as besoin d’un manuel en particulier, tu trouveras tout ce que tu veux à la bibliothèque.
BUFFY : Oh ! Génial, merci ! C’est de quel côté ?
CORDELIA : Viens, je vais te montrer. Tu arrives du lycée Hemery à Los Angeles, c’est ça ?
BUFFY : Ouais.
CORDELIA : Ah… ! Los Angeles, j’en rêve ! Y a tellement de boutiques de chaussures.
BUFFY : (En riant) Oui !
ELEVE (à une autre élève) : On a intérêt à se grouiller !
Les filles se dirigent donc vers la bibliothèque.
CORDELIA : Tu va te plaire ici. Si tu restes dans mon sillage, tu vas très vite te faire des amis ! Mais avant, il y a un examen de passage obligatoire. Tu viens de Los Angeles, alors pas d’écrit, passons à l’oral ! Le vernis à ongles noir ?
BUFFY : Euh, dépassé ?
CORDELIA : Sans aucun doute ! James Spader ?
BUFFY : J’attends son coup de fil !
CORDELIA : Forêt noire à l’orange ?
BUFFY : Branché, mais calorique !
CORDELIA : John Travolta ?
BUFFY : Le diable !
CORDELIA : C’est pas vraiment difficile, mais tu es reçue !
BUFFY : Oh, tant mieux !! Oh !
Elles croisent Willow, qui boit à la fontaine d’un des couloirs ; Cordélia l’interpelle et se moque d’elle.
CORDELIA : Oh ! Willow, quelle jolie robe ! Ca fait plaisir de voir les progrès que tu fais!
WILLOW : Oh ! Ben, c’est ma mère qui l’a choisie !
CORDELIA : Normal, que tous les garçons courent après toi ! (Sur un ton méprisant) Tu as fini ?!
WILLOW : (Sur un ton d’excuse) Oh !
Willow part la tête baissée, Buffy semble «choquée» par l’attitude de Cordélia.
CORDELIA : Première règle à observer, savoir reconnaître les perdants. Tu sauras les identifier au premier coup d’œil, ils sont très faciles à éviter !
BUFFY : (Distraite) Ah ! Oui !
Changement de plan, elles arrivent juste devant la bibliothèque.
CORDELIA : Et si tu n’as pas trop de retard à rattraper, tu devrais venir au Bronze, ce soir !
BUFFY : Au quoi ?!!
CORDELIA : Au Bronze ! C’est la seule boîte qui vaut le coup ici ! Ils laissent tout le monde entrer, mais c’est là qu’il faut aller ! Elle est dans le quartier malfamé.
BUFFY : C’est où ça ?
CORDELIA : A environ un pâté de maison des beaux quartiers. La ville n’en a pas beaucoup, tu sais. Mais si tu peux, tu devrais venir !
BUFFY : Bon, j’essaierais. Merci.
CORDELIA : De rien. On se retrouve au cours de gym et tu pourras tout me raconter ! Tout ce que j’ai envie de savoir sur toi !
BUFFY : Avec plaisir ! (A elle-même) Et ben, ça va être rigolo !!
Buffy entre dans la bibliothèque. Il semble n’y avoir personne.
BUFFY : Eh ! Oh ! Il y a quelqu’un? (Aucune réponse)
Un journal est posé sur le comptoir et un article est entouré en rouge. Elle lit le titre, quand soudain le bibliothécaire, Rupert Giles, apparaît derrière elle. Il se signale à la jeune fille en lui donnant une petite tape sur l’épaule.
BUFFY : «Des enfants portés disparus». Ah ! Je me croyais seule.
GILES : Je peux vous aider ?
BUFFY : Je venais chercher des livres. Oui, parce que je suis nouvelle.
GILES : Mlle Summers ?
BUFFY : Bravo ! Gagné ! Il y a qu’une nouvelle ici, c’est ça ?
GILES : Je suis M. Giles, le bibliothécaire. On m’a prévenu de votre arrivée.
BUFFY : Oh ! Bien. Alors, euh, j’aurais besoin de perspectives pour les notes de…
GILES : (Il l’interrompt) Je sais ce que vous voulez !
Il sort alors un énorme bouquin intitulé Vampyr, livre qu’elle a déjà vu dans son cauchemar de la nuit passée.
BUFFY : Ce n’est pas ça du tout que je veux !
GILES : Vous en êtes sûre ?
BUFFY : Oui, j’en suis sûre !
GILES : Pardonnez-moi.
Il range le livre sous le comptoir et, quand il se relève, la jeune fille est déjà en train de partir.
GILES : Alors, que m’avez-vous demandé ? Etrange.
On passe ensuite dans les vestiaires des filles, où deux lycéennes, Aphrodite et Laura, parlent de la nouvelle fraîchement arrivée au lycée.
APHRODITE : Tu sais la nouvelle ? Je la trouve bizarre. D’abord, c’est quoi ce nom, Buffy ?
ELEVE : Salut Aphrodite !
APHRODITE : Oh, salut !
LAURA : Enfin, ce que j’ai entendu dire à la cafèt’, c’est qu’elle s’est fait virer et que sa mère a du prendre un nouveau boulot.
APHRODITE : Non ?!
LAURA : Mais si, elle se battait ! (Rires)
APHRODITE : Oh ! Tu rigoles ?!
LAURA : En tout cas, c’est ce que Blue m’a dit, elle…
Alors que Laura ouvre son casier, le cadavre du jeune homme tué la veille par la vampire la nuit précédente lui tombe dessus. Les deux amies hurlent de peur.

ACTE 2
On est dans la cour du lycée. Willow sort son déjeuner et Buffy la rejoint sur un banc.
BUFFY : Salut ! Willow, c’est ça ?
WILLOW : Pourquoi ? Je veux dire, salut. Vous voulez que je m’en aille ?
BUFFY : On va reprendre au début. Salut, moi c’est Buffy ! Et euh, j’irais pas par quatre chemins, j’ai un service à te demander. J’ai aucune envie que tu partes, mais plutôt qu’on devienne copine toi et moi.
WILLOW : Mais je croyais que tu étais déjà copine avec Cordélia ?
BUFFY : J’ai pas le droit d’avoir deux copines ?
WILLOW : Ici, c’est rare !
BUFFY : Ah, ah! Ecoute, il faut que je réussisse à m’intégrer. Tout est nouveau et Cordélia est vraiment gentille, avec moi c’est vrai ; mais j’ai pas envie de me retrouver à la traîne et de rater mon année ; et tu serais la plus qualifiée pour me donner des conseils, à ce qu’il paraît !
WILLOW : Oh ! Je serais ravie de t’aider bien entendue. Si tu as le temps après les cours, on peut se retrouver à la bibliothèque ?
BUFFY : Ou ailleurs ! Dans un endroit plus tranquille ; euh moins… j’aime pas cet endroit, il me tape sur les nerfs !
WILLOW : Oh ! Je sais, tu n’es pas la seule dans ce cas. J’adore y aller, moi. On y trouve ce qu’on veut ! Et le nouveau bibliothécaire est super cool !
BUFFY : Il est nouveau ?
WILLOW : Oui ! Il vient de commencer. Il était conservateur dans un musée d’art moderne ou plutôt musée d’art moderne, en Grande-Bretagne, je suis pas sûre ! Mais il a une culture !! Il est venu avec des livres d’Histoire, des biographies passionnantes ! Dis-moi, je suis la plus ennuyeuse du monde ?
BUFFY : Pas du tout !
Alex et Jessie débarquent et s’incrustent dans la conversation des filles.
ALEX : Salut les filles ! Ca va ? On vous dérange ? On vous dérange !
BUFFY : (A Alex) Salut ! (A Jessie) Salut !
JESSIE : Ca va ?
WILLOW : Buffy, je te présente Jessie et Alexandre.
ALEX : Ah ! Buffy et moi, il y a bien longtemps, on était très très proche ; le temps a passé, on s’est perdu de vue, on a grandi, mûri chacun de son côté ; et tiens, voilà qu’on se retrouve, c’est très très émouvant.
JESSIE : Dis donc, c’est moi ou tu es en train de devenir idiot ?
ALEX : Non, c’est pas toi !
BUFFY : Ravie de faire votre connaissance. Enfin, je crois.
JESSIE : On voudrait que tu sois heureuse ici, que tu te sentes chez toi. Quoi que, c’est peut-être l’horreur chez toi ?!
Alex fouille dans son sac, et en ressort le «crayon» tombé du sac de Buffy, plus tôt dans la journée.
ALEX : C’est à toi ce truc ? On dirait une sorte de piquet de clôture pour nains !
BUFFY : Euh, ah, non ! Euh, c’est une arme offensive, à Los Angeles tout le monde en a. C’est très démodé le gaz paralysant.
ALEX : Alors, quelles sont tes distractions favorites, on peut savoir ?
JESSIE : Tu as peut-être de sombres et douloureux secrets à nous faire partager ?
BUFFY : Ca alors, on s’intéresse beaucoup à moi ! C’est gentil.
ALEX : Tu sais, il se passe pas grand chose dans une petite ville comme Sunnydale, ton arrivée est un événement !
BUFFY : Un événement ? Pas du tout !
Cordélia arrive et annonce une nouvelle morbide.
CORDELIA : J’espère qu’ils t’embêtent pas ?
BUFFY : Oh, non.
WILLOW : C’est juste une rencontre fortuite !
JESSIE : Alors, Cordélia ?
CORDELIA : Une minute. Je n’en ai pas pour longtemps, je sais que tu as beaucoup à faire, mais je suis venue te prévenir que tu ne pourras pas rencontrer Foster, le prof qui a les cheveux longs, tu sais ?! Parce que le cours a été annulé à cause d’un garçon qui a été trouvé raide mort dans les vestiaires !
BUFFY : Quoi ??!
WILLOW : Qu’est-ce que tu racontes ?
CORDELIA : On a trouvé un cadavre dans le vestiaire de Laura !
BUFFY : Un cadavre ?
CORDELIA : Mort, oui ! Un vrai cadavre !
ALEX : De la tête aux pieds, tu veux dire ?
CORDELIA : Si tu allais te faire cuire un œuf ?
JESSIE : Au cas où tu aurais envie d’être consoler ou d’un peu de tendresse…
BUFFY : Comment on l’a tué ?
CORDELIA : J’en sais rien, moi !
BUFFY : Est-ce qu’il avait des marques ?
CORDELIA : Mais tu es morbide, dis donc. Quelles drôles de questions !
BUFFY : Oh ! Il faut que je me sauve. On se voit tout à l’heure.
CORDELIA : C’est quoi ce délire ?!
Buffy s’en va donc et part en direction des vestiaires. Elle entre en forçant la serrure et vérifie si le corps a des morsures dans le cou.
BUFFY : Oh ! C’est pas vrai !
Suite à cette découverte, la jeune fille fait irruption dans la bibliothèque et demande des explications.
BUFFY : Je vous écoute ! Qu’est-ce qui se passe ?
GILES : Pardon ?
BUFFY : Vous êtes au courant de la mort de ce garçon ? Celui qu’on a trouvé dans un vestiaire !
GILES : Oui.
BUFFY : Parce que, c’est vraiment curieux ; il a deux petits trous dans le cou et il n’a plus une goutte de sang dans le corps ! C’est assez bizarre, non ?! Et ben, je croyais que vous feriez «whow» !!
GILES : C’est bien ce que je craignais.
BUFFY : Ah, oui ? Moi, non. C’est ma première journée ! Ce que je craignais, moi, c’était de pas pouvoir rattraper les autres et de, et de ne pas avoir d’amis, et de ne pas être dans le coup et tout ça ! Je ne pensais pas trouver de vampires sur le campus ! Et d’ailleurs, je m’en fiche !
GILES : Que faites-vous ici, alors ?
BUFFY : Je viens vous dire que, que je m’en fiche. Ce qui, ce qui est la vérité et, et je vous l’ai dit alors je vais, je vais m’en aller.
GILES : Est-ce que, est-ce qu’il en deviendra un ?
BUFFY : Qui ?
GILES : Ce garçon.
BUFFY : Non, ils l’ont tué.
GILES : En êtes-vous sûre ?
BUFFY : Pour devenir un vampire, il faut qu’ils boivent votre sang et ensuite vous buvez celui de quelqu’un d’autre ! C’est une sorte de cercle vicieux. Mais en général, ils tuent leur victime. Et euh, mais pourquoi je continue à discuter avec vous !
GILES : Vous ignorez vraiment ce qui se passe, on dirait ! Votre présence ici n’est pas un hasard, cette mort n’est que la première.
BUFFY : Pourquoi est-ce que vous me persécutez, tous autant que vous êtes ?
GILES : Parce que vous êtes l’Exécutrice. Chaque génération voit naître une Exécutrice. Dans tout l’univers une fille est élue, une fille…
BUFFY et GILES :…avec la force et l’adresse pour chasser les vampires…
BUFFY : …et pour empêcher que le Mal ne s’étende, bla bla bla. J’ai déjà entendu ça !
GILES : J’ai du mal à saisir le sens de votre attitude. Vous, vous avez accepté cette tâche. Vous avez tué des vampires avant ?
BUFFY : Oui, je les ai combattus, j’en ai tué une quantité ; et aujourd’hui je passe à autre chose !
GILES : Attendez, que savez-vous sur cette ville ?
BUFFY : Elle est à… 2h d’autoroute de ma boutique préférée ?
GILES : Fouillez un peu dans l’Histoire de cette ville. Vous allez y trouver un flot constant d’évènements étranges. Pour moi, toute cette région est un centre d’énergie mystique où l’on voit des choses curieuses, que l’on ne voit nulle part ailleurs.
BUFFY : Comme les vampires ?
GILES : Ou les zombies, les loups-garous, les démons, les fantômes ; tous ceux que l’on redoute de trouver la nuit sous son lit et à qui on ne pense plus le jour venu. Ils sont tous réels !
BUFFY : Quoi ? Vous avez envie d’écrire des feuilletons pour la télévision ?
GILES : Euh, oui.
BUFFY : Vous savez à qui les envoyer ?
GILES : J’ai des adresses.
BUFFY : Cool ! Bon, d’accord j’exécute les vampires, ça c’est vrai ; j’avoue autre chose, je suis à la retraite. Eh ! J’ai une idée, tuez-les vous-même.
GILES : J’observe ! Je n’ai aucune qualité !
BUFFY : Oh, voyons ! Un pieu dans le cœur, un rayon de soleil. C’est un jeu d’enfants, je vous assure.
GILES : Une Exécutrice, exécute. Un Observateur, …
BUFFY : Observe ?
GILES : Oui ! Euh, non ! Il est son entraîneur, il la prépare.
BUFFY : Il la prépare à quoi ? A se faire virer du collège, à perdre ses amis, à la solitude ? Ainsi qu’à passer toute sa vie à se battre, à faire attention et à garder son secret pour ne mettre personne en danger ?! Alors, allez-y, préparez-moi !
Buffy ressort de la bibliothèque.
GILES : Et merde !
Giles décide de la rattraper. Mais Alex, qui cherchait son livre pour les maths, a entendu toute la conversation et sort discrètement des étagères.
ALEX : Quoi ?!
Giles rattrape Buffy dans les couloirs.
GILES : C’est de pire en pire !
BUFFY : De quoi est-ce que vous parlez ?
GILES : Des morts-vivants, d’évènements surnaturels ; ça couvait depuis des années. Votre présence ici a maintenant une raison d’être.
BUFFY : La seule raison, c’est que ma mère a été obligée de déménagée !
GILES : Il va se passer quelque chose ; il va se passer quelque chose, très bientôt, vous verrez.
BUFFY : Dites, ça vous ennuierait d’être plus précis ?
GILES : Je sais qu’il va y avoir un bouleversement d’ordre mystique très bientôt, dans quelques jours peut-être.
BUFFY : Allons, vous plaisantez ! On est à Sunnydale, les démons vont pas se pointer ici !
C’est la fin des cours. On revoit le lycée de l’extérieur, mais cette fois la caméra semble descendre et là, on découvre une grotte souterraine, éclairée par de nombreuses bougies, qui sert de repère à un groupe de vampires. On entend alors l’un d’entre eux prononcer des paroles ressemblant vaguement à une incantation.
VAMPIRE : Celui qui est plongé dans le sommeil se réveillera. Celui qui est plongé dans le sommeil se réveillera. Celui qui est plongé dans le sommeil se réveillera ! Il se réveillera et le sang recouvrira l’univers !
Ce vampire est penché devant une mare de sang et il a un odieux faciès de vampire.
VAMPIRE : Amen !

ACTE 3
On est de nouveau dans la chambre de Buffy, celle-ci s’apprête à sortir, mais hésite sur les habits qu’elle va porter. Elle prend donc deux robes sur son lit et se regarde dans le miroir.
BUFFY : (Avec une robe noire, façon cuir) Salut, tu m’invites à boire un verre ? (Avec une robe bleue, façon vieille fille) Bonsoir, tu veux que je te prête «Citizen Kane» ? Je savais si bien jouer à ce jeu !
Sa mère entre dans la pièce.
JOYCE : Bonsoir, trésor.
BUFFY : Bonsoir.
JOYCE : Est-ce que tu sors, ce soir ?
BUFFY : Oui, je vais dans une boîte.
JOYCE : Oh ! Et dans cette boîte, il y aura des garçons ?
BUFFY : Non maman, c’est un couvent.
JOYCE : Surtout chérie, fais attention à toi.
BUFFY : Sois tranquille.
JOYCE : Tu sais, je crois que ça va bien se passer, ici. Je suis très optimiste et pleine d’énergie. J’ai à nouveau envie d’ouvrir une galerie et, d’ailleurs, elle a peut-être trouvé un lieu !
BUFFY : C’est génial.
JOYCE : Et ton lycée a l’air très à cheval sur la discipline. Exactement ce qu’il te faut !
BUFFY : En fait, je voulais te dire que…
JOYCE : Oui, d’accord, pas trop à cheval. Je sais, tu as 16 ans, il ne faut pas abuser de la discipline. J’ai tout lu sur le sujet. C’est dur, une ville inconnue, je sais ; pour moi aussi, c’est dur.
Elles se regardent droit dans les yeux, puis Joyce prend les mains de sa fille dans les siennes.
JOYCE : Je voudrais tellement qu’on s’en sorte ! Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour ça !
BUFFY : Je te connais !
JOYCE : Oh ! Tu es si mignonne, Buffy ; tu as eu de mauvaises fréquentations, c’est tout. Mais ça, aujourd’hui, c’est terminé !
BUFFY : Tu l’as dit ! A partir d’aujourd’hui, je ne fréquenterai plus que les vivants ! Je veux dire… des gens pleins de vie !
JOYCE : D’accord. Amuse-toi bien.
BUFFY : Oui.
On retrouve Buffy, qui marche seule dans la rue en pleine nuit. Elle sent la présence d’une personne qui la suit, mais poursuit tout de même son chemin. Elle entre finalement dans une impasse sombre, en courant. Elle cherche où elle pourrait se cacher ; elle s’accroche finalement à une barre en fer, en attendant son poursuivant. Un homme pénètre dans la ruelle. A peine, il est passé sous cette barre, que la jeune fille lui donne un violent coup dans la nuque. Il s’écroule par terre et elle le retient en ayant un pied sur sa poitrine.
HOMME : Oh ! Quelque chose vous a chiffonné ?
BUFFY : Oui, effectivement. Pourquoi vous me suivez ?
HOMME : Je sais ce que vous croyez, mais soyez tranquille, je ne mords pas !
Elle le libère de son emprise. Il se relève lentement, alors que Buffy se met en position de combat.
HOMME : Je dois dire que je m’attendais à ce que vous soyez plus grande ou plus musclée en tout cas ! Mais vous savez cogner !! (Il se frotte la nuque.)
BUFFY : Que voulez-vous ?
HOMME : La même chose que vous.
BUFFY : D’accord. Qu’est-ce que je veux ?
HOMME : Vous voulez les tuer, les tuer tous.
BUFFY : (Elle prend la voix d’une animatrice de jeu) C’est faux, je suis désolée, mais vous avez gagné un an d’abonnement à notre journal ! (Elle reprend son sérieux) Ce que je veux, c’est qu’on me fiche la paix.
HOMME : Croyez-vous que vous avez encore le choix ? Ici, vous êtes aux portes de l’Enfer. Elles sont sur le point de s’ouvrir.
L’homme fouille dans la poche intérieure de sa veste et en ressort un écrin, qu’il lance à Buffy.
HOMME : Vous ne pouvez pas reculer. Tenez-vous prête.
BUFFY : Prête pour quoi ?
HOMME : Pour la Moisson !
BUFFY : Qui êtes-vous ?
HOMME : On a qu’à dire que… je suis un ami.
BUFFY : Oui, mais qui vous dit que je veux un ami ?
HOMME : Je n’ai pas dit que je serai le vôtre.
Il part et se fond totalement dans les ombres. Buffy est seule. Elle ouvre l’écrin :c’est un pendentif en argent en forme de croix.
Le Bronze. Vu de l’extérieur, le bâtiment ressemble vaguement à un entrepôt. Buffy arrive devant la boîte et paie le videur.
VIDEUR : Très bien, allez-y.
A l’intérieur, il y a un concert. De nombreux étudiants discutent, jouent au billard, sont assis à des tables ou dansent. Buffy cherche une connaissance quelconque. Elle voit un homme qui fait un signe de la main et, pensant que c’est pour elle, lui aussi coucou, mais ce geste était destiné à un autre homme derrière elle. Gênée, elle fait mine de se recoiffer. Elle aperçoit Willow accoudée au bar, en train de manger des cacahuètes.
BUFFY : Salut !
WILLOW : Oh, salut !
BUFFY : Ca va? Tu es venue avec quelqu’un ?
WILLOW : Non, je suis venue seule. Alex devait passer, mais je ne l’ai pas vu.
BUFFY : Oh ! Tu veux dire que… que tous les deux…
WILLOW : Non, c’est une vieille histoire ! On est sortis ensemble, mais on a rompu.
BUFFY : Et pourquoi ?
WILLOW : Il a volé ma poupée Barbie !
Buffy regarde son amie, interloquée. Willow lui explique mieux l’histoire.
WILLOW : Oh, mais on avait 5 ans !
BUFFY : Oh.
WILLOW : Ca fait longtemps que j’ai pas eu d’aventure, très longtemps !
BUFFY : Pour quelle raison ?
WILLOW : Et bien, quand un garçon me plaît, j’ai du mal à me détendre, à être bien ou brillante ou drôle. En général, j’arrive à prononcer quelques sons et, et ensuite je prends la fuite !
BUFFY : C’est à ce point là ?
WILLOW : Oui, je t’assure ! Les garçons préfèrent les filles qui ont de la conversation, je crois.
BUFFY : Effectivement, il y a longtemps que tu n’as pas eu d’aventure.
WILLOW : Je suis sûre que pour toi, c’est facile.
BUFFY : Oui, très facile.
WILLOW : Tu, tu n’as pas l’air timide du tout !
BUFFY : Bah, ma philosophie… Tu veux connaître ma philosophie ?
WILLOW : Oui, je le veux !
BUFFY : La vie est courte !
WILLOW : La vie est courte ?
BUFFY : C’est banal, je te l’accorde, mais c’est vrai. Oui, pourquoi perdre du temps et s’angoisser pour un garçon qui se fiche de toi ?! Vis le moment présent, parce que demain tu seras peut-être morte !
WILLOW : Oh ! C’est intéressant !
Buffy regarde tout autour d’elles et voit M. Giles à l’étage du dessus. Intriguée par sa présence, elle se lève et va voir ce qu’il en est. Elle laisse ainsi Willow à cogiter sur cette philosophie, seule.
BUFFY : Oh, une petite minute, je reviens.
WILLOW : Oh, ça va ! Tu n’es pas obligée.
BUFFY : Je reviens dans une minute.
WILLOW : (A elle-même) Vis le moment présent.
Buffy se faufile donc dans la foule des étudiants à la recherche des escaliers. Elle parvient enfin rejoindre son Observateur.
BUFFY : Alors, vous ne pouvez pas vous passer des élèves ? Mais, qu’est-ce que vous faîtes ici ?
GILES : Et bah voyons, je m’amuse comme un fou ! J’adore regarder tous ces clowns se trémousser sous mes yeux ! Je préfèrerai être chez moi, dans mon lit avec un bouquin !
BUFFY : Dites-donc, ça doit pas être drôle tous les soirs !
GILES : Cet endroit est un terrain de chasse idéal pour les vampires ! La foule et, et l’obscurité ! De plus, j’avais dans l’idée que vous viendriez, je dois vous faire comprendre…
BUFFY : ...Que le temps de la Moisson est arrivé ! Votre copain m’a tout dit.
GILES : Vous voulez répéter ?
BUFFY : La Moisson ! Ca vous dit quelque chose ? C’est du chinois pour moi !
GILES : Je, je ne sais pas encore. Mais que, mais qui vous a parlé de ça ?
BUFFY : Un homme, grand, brun, séduisant, ennuyeux comme la pluie ; mais c’est pas votre copain ?!
GILES : Non. La Moisson ?!?! Est-ce qu’il a dit autre chose ?
BUFFY : Oui. Il a parlé aussi des portes de l’Enfer, mais je l’ai trouvé très antipathique !
GILES : Regardez-les. Ils sont déchaînés, complètement inconscients du danger qui les entoure.
BUFFY : Ils ont de la chance.
GILES : Vous avez peut-être raison ; peut-être que je ne devrais pas m’inquiéter et qu’il n’y a aucun risque. Ne tenons compte ne des signes, ni de vos cauchemars.
On laisse la Tueuse et son Observateur, pour rejoindre le groupe de Cordélia, où celle-ci est, comme à son habitude, au centre des conversations.
CORDELIA : Ma mère passe presque tout son temps au lit et le médecin dit qu’elle fait de la neurasthénie. Mais moi je sais, ou elle a une hépatite virale ou elle nous fait un genre de dépression. De toute façon, aujourd’hui, ça n’existe plus la neurasthénie.
Jessie arrive, au grand désespoir de Cordélia.
JESSIE : Eh, Cordélia !
CORDELIA : (A ses copines) Oh non, voilà mon pot de colle !
JESSIE : Salut, toi. T’es super.
CORDELIA : Ca m’a fait plaisir de bavarder avec toi.
JESSIE : Dis-donc, tu veux… tu veux danser ?
CORDELIA : Avec toi ?
JESSIE : Bah… oui.
CORDELIA : Et bah… non. (A ses amies) Allez, venez.
Jessie se retrouve donc seul.
JESSIE : Tant pis. Des poissons, il y en a d’autres dans l’océan. Eh, c’est vrai ! Je vais à la pêche. Regarde-moi, je pêche !
On retourne vers Buffy et Giles, qui sont toujours en pleine discussion.
BUFFY : Je n’ai pas dit que jamais plus je n’exécuterai de vampires. Je ne ressens aucune émotion particulière, pas la moindre palpitation ; alors, je ne vais pas sombrer dans l’hystérie pour rien ! Si j’en vois un, bien sûr…
GILES : Mais serez-vous prête ? Vous ne savez pas tout sur eux, ni sur vos propres pouvoirs. Un vampire peut avoir une apparence normale, jusqu’à ce que la faim le surprenne, ce n’est que là qu’il révèle… son visage démoniaque.
BUFFY : Vous avez tout appris dans les livres et je le sais très bien !
GILES : Et moi, je sais qu’une Exécutrice devrait être capable de les voir, sans même réfléchir, sans… chercher. Sauriez-vous me dire s’il y a un vampire ici ?
BUFFY : Possible.
GILES : Vous pouvez le savoir, même dans cette salle bourrée à craquée, dans ce chahut ; vous devriez les percevoir. Essayez. Concentrez-vous. Mettez tous vos sens en éveils. Utilisez toute votre énergie, jusqu’à ce que vous ressentiez chaque cellule de…
Elle fouille la salle du regard, puis indique à son protecteur un jeune homme discutant avec une adolescente.
BUFFY : J’en vois un, là.
GILES : Où ça ?
BUFFY : En bas, là, il parle avec une fille.
GILES : Oh, mais qu’en savez-vous ?
BUFFY : Oh, mais enfin ! Regardez sa veste. Il a retroussé ses manches. Et sa chemise ! Regardez sa tenue, regardez bien !
GILES : Démodée ?
BUFFY : C’est de la préhistoire !Croyez-moi, il faut avoir vécu au moins 10 ans sous terre, pour oser encore porter ces trucs !
GILES : Oui, mais étiez-vous assez concentrée ?
Le couple pivote sur place et Buffy reconnaît la jeune fille : il s’agit de Willow.
BUFFY : Oh, non !
GILES : On dirait…
BUFFY : Willow !
GILES : Que fait-elle ?
BUFFY : Elle vit le moment présent.
GILES : Le, le moment présent ?
Alors que le couple se faufile vers la sortie, Buffy essaie de les suivre, mais les perd de vue. Elle se retrouve finalement en coulisse, où elle casse le pied d’une chaise pour s’en servir comme pieu. Malheureusement, c’est Cordélia qu’elle croise au lieu du vampire.
BUFFY : Cordélia ?
CORDELIA : T’es dingue ! T’as eu une enfance malheureuse ou quoi ?
BUFFY : Est-ce que, par hasard, vous auriez croisé Willow dans le coin ?
CORDELIA : Pourquoi ? Elle aussi, tu as envie de l’agresser ? Oh, je rêve.
Buffy s’éloigne et laisse Cordélia se remettre de sa frayeur avec ses amies.
CORDELIA : Excusez-moi. Je dois essayer de joindre tous les gens que je connais, de toute urgence.
Buffy retrouve Giles au milieu de la salle. Ils prennent la direction de la sortie.
GILES : Vous avez fait vite. Bravo. Je, je dois aller à la bibliothèque, cette histoire de moisson…
BUFFY : Je ne les ai pas trouvés !
GILES : Le vampire est toujours là ?
BUFFY : Oui, et ma vie sociale en a pris un coup !
GILES : Alors, qu’est-ce qu’on fait ?
BUFFY : Je m’en occupe !
GILES : Mais, je viens avec vous.
BUFFY : Aucune raison ! Un seul vampire, j’y arriverai.
Là, Buffy passe devant Jessie sans le voir. Celui-ci parle avec une jeune femme blonde. Lorsqu’elle tourne son visage, on voit qu’il s’agit de la vampire qui a tué le jeune étudiant la nuit précédente.
JESSIE : Tu es, euh… Dis-moi, c’est quoi ton nom déjà ?
VAMPIRE : Darla.
JESSIE : Darla. Tu sais que c’est la première fois que je te vois. Tu n’es pas d’ici ?
DARLA : Non, mais j’ai de la famille ici.
JESSIE : Je connais ta famille ?
DARLA : Non, mais ça peut se faire.
On revient dans la grotte des vampires, où le même vampire est toujours penché sur la fameuse mare de sang. Soudain, un vampire à l’air supérieur, tel le maître de ses semblables, surgit de cette mare visqueuse. Le premier vampire recule lentement, puis fait un baise-main à son «Maître».

ACTE 4
MAITRE : Je suis sans force.
VAMPIRE : La Moisson va vous redonner vos forces.
MAITRE : (Pensif) La Moisson…
VAMPIRE : Le moment approche. Très bientôt, vous serez libre.
Le Maître tend alors la main, comme s’il cherchait à atteindre quelque chose, mais au lieu de ça, une sorte de barrière mystique, dont il est le seul prisonnier, se trouve devant lui.
MAITRE : J’ai besoin de mes forces. Je dois me préparer.
VAMPIRE : J’ai envoyé vos servants chercher de quoi vous nourrir.
MAITRE : J’attends, car…
VAMPIRE : Maître ?
MAITRE : …il me faut du sang.
Le vampire sourit. On rejoint Willow avec «son» vampire. Ils se baladent, il fait nuit noire et il n’y a aucune lumière.
WILLOW : Qu’est-ce qu’il fait sombre !
VAMPIRE : C’est la nuit.
WILLOW : Bien sûr. La nuit, il… fait nuit, en général. C’est incroyable que je t’ai encore jamais vu au lycée ! Tu es avec M. Chowski en histoire ?
Il ne répond pas, mais Willow s’arrête, étonnée du chemin qu’ils prennent.
WILLOW : Si on va manger une glace, c’est par-là. (Elle montre la route à sa gauche) C’est… après la rue Hamilton.
VAMPIRE : Je connais un raccourci.
WILLOW : Ah.
Il lui prend la main et l’emmène en direction du cimetière.
On revient au Bronze. Buffy vient juste de sortit et elle cherche son amie des yeux. Alex arrive et la croise.
ALEX : Quoi ! Tu pars déjà ?
BUFFY : Oh ! Euh, Alex ! Euh, t’as pas vu Willow ?
ALEX : Pas ce soir, non.
BUFFY : Elle est avec un garçon.
ALEX : Tu es sûre qu’on parle de Willow ? Willow se fait draguer ! Ca va swinguer !
BUFFY : Ecoute, il faut que je la retrouve ! Avec les filles, vous allez où ?
ALEX : Pourquoi ? Oh, eh ! J’espère que c’est pas un vampire, parce que sinon tu devras l’exécuter !
BUFFY : Mais qu’est-ce qui se passe ? Il y au un bulletin d’information ? Est-ce que c’était dans la presse ? Dis-moi ! Est-ce que quelqu’un dans cette ville ignore encore que je suis l’Exécutrice ?
ALEX : Non. Je sais que toi, tu crois que tu es une Exécutrice. Tu veux savoir… comment je le sais ?
BUFFY : Non, ça je m’en fiche ! Ce que je veux savoir, c’est où ils sont allés ?!
ALEX : T’es sérieuse ?
BUFFY : Il faut la retrouver, sinon il pourrait bien y avoir une mort de plus demain matin !
On se retrouve de nouveau dans le cimetière, où Willow semble de plus en plus effrayée. Le couple arrive à un caveau.
WILLOW : D’accord, c’est… c’était chouette, mais pas rassurant. Tu es sûr que c’est un raccourci ?
VAMPIRE : Eh, t’as déjà été là-dedans ?
WILLOW : Non.
Il ouvre la porte du tombeau, comme pour l’inviter à entrer.
WILLOW : Non merci.
VAMPIRE : Allez, viens. (Il touche doucement les cheveux) Mais de quoi as-tu peur ?
Il fait alors mine de l’embrasser dans le cou, mais il la saisit brutalement par les bras et la fait entrer de force dans le caveau.
WILLOW : Je trouve pas ça drôle !
Il s’approche lentement d’elle, mais la jeune fille l’évite et se met contre le mur opposé.
WILLOW : Je vais m’en aller, je crois.
VAMPIRE : C’est vrai que tu veux t’en aller ?
Il se rapproche encore, mais elle court vers la sortie. Hélas, Darla est devant l’entrée et lui bloque donc le passage. Willow recule et tombe sur des petites marches d’escaliers.
DARLA : C’est ce que tu as trouvé de mieux ?
VAMPIRE : Elle est fraîche.
DARLA : A deux, ça va être juste.
VAMPIRE : Tu n’avais qu’à apporter ton repas !
DARLA : Je l’ai fait.
Jessie arrive, essoufflé, la main sur le cou.
JESSIE : Eh ! Attends-moi !
WILLOW : Oh, mon Dieu ! Jessie !
Le jeune homme s’effondre dans les bras de son amie.
JESSIE : Aïe ! Et bah dis-donc, ça c’était un baiser !
DARLA : (Regardant son compagnon) Et oui, j’ai eu une petite faim !
WILLOW : Jessie, fichons-le camp d’ici !
DARLA : Oh, non. Vous restez ici, tous les deux.
Les deux vampires s’approchent lentement.
WILLOW : Ca suffit ! Laissez-nous!
DARLA : Vous allez rester ici, jusqu’à ce qu’on n’ait plus faim! (Sur ce dernier mot, le visage de la jeune femme se métamorphose)
Effrayée, Willow hurle. Juste à ce moment-là, Buffy et Alex pénètrent dans le caveau.
BUFFY : Ah ! Tiens-donc. C’est joli, ici. Un peu nu peut-être, mais un peu de peinture, des coussins par-ci par-là et le tour est joué !
DARLA : Bon sang, qui êtes-vous ?
BUFFY : Donc, il y a bien dans cette ville quelqu’un qui ne le sait pas encore ?!! Oh, quel soulagement ! Non, mais je vous jure, garder son identité secrète ici, c’est un sacré boulot !
Durant son petit discours, le couple vampirique fait le tour de la tombe.
ALEX : Buffy, on se barre maintenant, d’accord ?
VAMPIRE : Pas encore.
BUFFY : Pour commencer… mais qu’est-ce que c’est que cette tenue ?! On vit avec son époque, vous êtes d’un démodé !!!
Les vampires sont de plus en plus proches, donc Buffy se prépare au combat.
BUFFY : Euh, alors, on peut utiliser la manière forte ou, ou bien… Non, euh, en fait je ne vois que la manière forte !
DARLA : Ca me va très bien !
BUFFY : Vous êtes sûre ? Non, parce que vous savez, ça ne sera pas joli-joli. Il y aura de la violence, on risque de se dire des choses grossières…
Sentant que le vampire est très près d’elle, elle s’interrompt pour sortir un pieu de sa veste et le planter dans le cœur de son adversaire. Sur le moment, Alex semble écœuré et Darla effrayée.
BUFFY : (Sur un ton moqueur) Vous voyez ce qui arrive quand on n’est pas sage ?
DARLA : Il était jeune et stupide !
BUFFY : Alex, va-t-en !
DARLA : Il n’ira pas loin.
Sur ce, Darla et Buffy commencent à se battre. Pendant ce temps, Alex et Willow aident Jessie à sortir du caveau. Dans ce combat, Buffy domine Darla et la plaque au sol.
BUFFY : Vous savez, je voulais repartir à zéro ; mais oui, être comme tout le monde, avoir des amis et peut-être même un chien, tiens ! Mais, mais voilà, il a fallu que vous veniez ici ! Vous ne pouviez pas aller voir ailleurs ?
DARLA : Qui êtes vous ?
BUFFY : Allons, vous ne le savez pas ?
Sur ce dernier mot, Buffy est saisie par le cou par une main. C’est le vampire qui était dans la grotte.
VAMPIRE : On s’en fiche.
Là-dessus, il jette Buffy comme si elle ne pesait rien et elle va s’écrouler contre un mur. Il relève violemment Darla.
VAMPIRE : Que se passe-t-il ? Tu devais revenir avec un cadeau pour le Maître ! Oui. La Moisson approche et tu perds ton temps avec cette enfant.
DARLA : On avait un cadeau et puis, elle est arrivée. Elle a tué Thomas ! Elle est forte !
VAMPIRE : Va-t-en ! Laisse-moi me charger de cette enfant.
Darla s’enfuit vers la sortie. Seuls, un combat acharné s’en suit entre Buffy et le vampire.
VAMPIRE : Tu es forte. Mmh, je le suis plus que toi !
On retrouve Alex, Willow et Jessie. Ils courent en direction de la sortie du cimetière…
WILLOW : Allons chercher les flics, c’est tout près d’ici !
… Mais ils sont arrêtés par l’arrivée de nombreux vampires tout autour d’eux. De nouveau dans le caveau, Buffy et le vampire se battent toujours, mais la jeune fille semble totalement effrayée.
VAMPIRE : Tu me fais perdre mon temps !
BUFFY : Euh, j’avais d’autres projets, moi aussi.
Le vampire pousse violemment le couvercle de pierre de la tombe, qui atterrit juste aux pieds de la jeune fille. Elle l’attaque en prenant appui sur les bords du cercueil. Son adversaire à terre, elle en profite pour ramasser son pieu et essayer de le lui planter. Malheureusement, le vampire retient fortement son poignet et, de son autre main, brise l’arme de Buffy en deux.
VAMPIRE : Ce n’est pas toi qui va m’arrêter ! Qui va nous arrêter ! Tu ne sais pas contre qui tu es en train de te battre !
Il la jette brutalement contre le cercueil de pierre.
VAMPIRE : Et comme la peste bubonique, la race humaine envahit la Terre ; mais au crépuscule du troisième jour, viendra la Moisson et le sang des hommes coulera comme le vin. Quand le Maître, une fois encore, se lèvera et se trouvera parmi eux, la Terre appartiendra aux Anciens. Et alors, l’Enfer sera aux portes de la ville.
Pendant son discours, on a pu voir successivement : Giles faisant des recherches à la bibliothèque, le Maître assis sur un trône et les trois amis de Buffy encerclés par les vampires. Sur ses derniers mots, le monstre envoie Buffy dans le cercueil. Tétanisée, elle n’ose bouger. Il n’y a plus aucun son. A peine, commence-t-elle à se relever, que le vampire lui saute dessus.
BUFFY : Non !!
VAMPIRE : Amen !
Là, le vampire se penche sur elle, dans le but de la mordre.

A SUIVRE...