Les Belles et les bêtes

Transcript par Marion pour Buffy VS. Interdiction formelle de recopier.


PROLOGUE :
Par une nuit de pleine lune, dans les bois de Sunnydale. La caméra avance rapidement, au ras du sol, dans la forêt, parmi les arbres et les buissons. Buffy lit "L'Appel de la forêt" de Jack London.
BUFFY (Voix Off) : "Un soir, après qu'il fut repu, le chef de la meute débusqua un lapin des neiges. Le chien s'élança à la poursuite du petit animal, allongeant son corps, il bondissait dans la neige et progressait rapidement. Il se sentait ramené à son instinct, à sa nature profonde…"

La bibliothèque. La voix de Buffy va en diminuant pour laisser place à celle de Willow. La jeune femme est en train de marcher de long en large, à côté de la cage, en lisant, elle aussi, le fameux livre de London.
WILLOW : "Il se sentait ramené à son instinct, à sa nature profonde, à sa nature jusque là insoupçonnée, comme si les entrailles du temps l'appelaient. Le lapin ne pouvait…"
Soudain, Oz, transformé en loup-garou, bondit sur la cage. Elle sursaute, puis fait un pas en arrière.
WILLOW : Oui. Je n'ai peut-être pas choisi le meilleur passage.
Alors qu'elle tourne les pages du roman, et qu'Oz se rassied en grognant, Alex entre dans la bibliothèque, un thermos et des magazines en mains.
ALEX : Détective Harris pour la relève.
WILLOW (Levant la tête du livre) : Alex ! Enfin.
Alex bâille comme il la rejoint.
ALEX (Prenant le livre des mains de son amie) : Oh ! "L'Appel de la forêt". Est-ce que ce pavé existe en version résumée ?
WILLOW : Je préfère l'intégrale. (Elle reprend son livre) En plus, ça maintient éveillé. Et bien que… qu'il s'agisse d'un loup… (Elle se tourne vers Oz) ça semble apaiser la bête sauvage.
WILLOW (Prenant Alex à part, et doucement) : A part le passage qui parle… (Chuchotant) du lapin.
Oz entend ces paroles, et saute de nouveau sur la porte de la cage. Alex et Willow bondissent, puis se retournent vers lui, avant de reprendre leur chemin vers la table.
ALEX (Reprenant le livre des mains de Willow) : Ah bon ? (Il examine le bouquin)
WILLOW : Oui. (Elle reprend le roman) Ce mot le rend complètement hystérique. (Elle pose le livre sur la table) Bon. Il a eu à manger, il n'y a pas longtemps, et, au lever du soleil, s'il ne retrouve pas ses vêtements, dis-lui qu'ils sont dans le placard de la cage. (Pointant du doigt les serviettes couvrant une partie de la cage) J'ai mis ces serviettes pour son intimité.
ALEX (Lui donnant une petite tape sur l'épaule) : Oh, t'inquiètes pas, j'ai pas peur de son intimité. (Il sourit) C'est pas que j'ai envie de le voir tout nu, non. C'est que… je connais.
WILLOW (Acquiesçant) : Oui, mais c'est pas pour toi. (Remuant les mains nerveusement) C'est pour moi. Je suis encore un peu… (Se passant une mèche de cheveux derrière l'oreille) un peu timide.
ALEX : Ah, oui. Timide ? Avec Oz ? Comment ça, timide ?
WILLOW (Avec un large sourire) : Je viens de te le dire, un peu. Enfin bref, il devrait être calme encore cette nuit. Demain soir, la lune sera pleine, et c'est là qu'il sera dangereux, mais… (Elle tend le bras pour attraper quelque chose sur la table) si tu avais un problème… Tu n'en auras pas, mais en cas…
Elle lui présente le fusil à pompe contenant des tranquillisants. Alex le saisit de sa main droite, alors qu'il tient ses affaires de sa main droite.
ALEX : Une petite piqûre et au lit. (Tenant l'arme contre son épaule) Pigé.
WILLOW : Merci d'être venu me relayer. Je voulais rien demander, mais avec mon examen…
ALEX : Pas de problème. Comptes sur moi. (Regardant ce qu'il a emmené) J'ai plein de café, des magazines que je lirais peut-être, (Indiquant la bibliothèque avec le fusil) à moins que je ne visite la bibliothèque. (Souriant) Ça baigne.
Willow, n'étant pas très rassurée de voir la manière dont il tient le fusil, le lui prend des mains avec un petit sourire nerveux, et le pose sur la table. Elle lui adresse ensuite un petit au revoir de la main, puis se dirige vers la sortie. Alors qu'elle passe devant la cage, elle fait un petit signe à Oz.
WILLOW : Au revoir.
Oz relève la tête, et grogne en la regardant partir. Alex prend le livre qu'elle a posé sur la table, regarde la couverture, puis relève la tête vers Oz. Finalement, il monte sur la table, pose le livre à l'une des extrémités de celle-ci, puis se couche sur le ventre, avant de poser sa tête sur le roman, qui lui sert ainsi d'oreiller. Il sourit tout en s'installant confortablement pour un petit somme réparateur. Dans la cage, Oz pousse un profond grognement.
Le cimetière. Faith et Buffy sont en train de patrouiller.
FAITH : C'est beau, ici. Tu rencontres souvent des amoureux ?
BUFFY : Non. Le coin des amoureux, il est plutôt du côté du bois. C'est là-bas qu'ils vont.
FAITH : Ah ouais ? (Lui adressant un sourire entendu) Je parie que toi et Scott vous connaissez bien l'endroit.
BUFFY : Pas encore. On n'a pas eu beaucoup de rendez-vous.
FAITH : Ça m'étonnerait bien. Et quand tu penses à lui, tu sens… (Inspirant) un bon petit frisson te parcourir.
BUFFY (Souriant) Un peu, c'est vrai… (Réalisant ce qu'elle a probablement voulu dire) Un frisson ?
FAITH (Avec un très large sourire) : Tu vois, je le savais.
BUFFY : Pas tout à fait. (Levant les yeux au ciel, rêveuse) C'est vrai qu'il est… (Elle soupire) qu'il est gentil, et… et puis drôle…
FAITH : Ouais, un chou à la crème.
Elle et Buffy échangent un sourire.
BUFFY : A la crème chantilly. Avec des myrtilles dessus. Ce qui me plait le plus, chez lui… c'est qu'il n'a vraiment *rien* d'une bête.
FAITH : Tous les hommes sont des bêtes, Buffy.
BUFFY : Merci, j'espérais ne pas entendre ce discours cynique avant d'avoir quarante ans.
FAITH : C'est pas cynique, c'est juste réaliste. Tous les mecs, depuis… le sein de leur mère, jusqu'à l'amour absolu, style le "Patient Anglais", *sont* comme des bêtes. Et même s'ils sont sensibles dans leurs actes, ils restent *avant* tout des chasseurs.
Elles continuent leur patrouille.
Dans les bois, un garçon est en train de s'enfuir à toute allure. Comme il se tourne pour voir si son poursuivant est toujours derrière lui, il trébuche. Au moment où il se met sur le dos, il voit la créature arriver sur lui. Alors que celle-ci le tire par les pieds, il pousse des hurlements de terreur.

GENERIQUE

ACTE 1
Lycée de Sunnydale. Willow, Oz et Buffy montent les marches extérieures menant de la cour au balcon.
WILLOW : Je ne suis pas d'accord. Je ne crois pas que les hommes restent avant tout des chasseurs.
BUFFY : Non, moi non plus. Et puis, je n'aime pas les généralités.
SCOTT : Salut, Buffy !
Elle tourne la tête pour voir Scott les rejoindre d'un pas décidé. Willow adresse un petit sourire entendu à Oz.
SCOTT : Je n'ai pas d'autres prétextes pour t'arrêter que "Salut".
BUFFY (Souriant) : Ah bon. Salut.
Les amis de Scott, Debbie et Pete, les rejoignent. Oz les remarque et les salue. Debbie a un joli petit bouquet de fleurs à la main.
OZ : Ça va, Debbie ?
DEBBIE : Salut, Oz. Alors, tu n'es pas dans l'orchestre cette année ?
OZ : Non, c'est trop de pression. C'est pas la musique qui est dure, ce sont les parades.
BUFFY : Avec l'orchestre de jazz, des parades ? (Elle regarde Scott, étonnée)
OZ : Oui, et comme ce qui compte dans le jazz, c'est l'improvisation, tu imagines ce que ça va devenir… *n'importe quoi*. J'ai pas envie.
WILLOW (Souriant au groupe) : Toujours le même, Oz.
OZ : Bah oui. (Souriant à Willow) Pourquoi pas.
BUFFY (Remarquant le bouquet de Debbie) : Elles sont belles tes fleurs.
DEBBIE : Merci. (Souriant à son petit-ami) Pete me les a offertes.
PETE (Souriant) : Ouais. Bon, ne me dis pas que Scott ne t'a jamais offert de fleurs ?
SCOTT : Oh, eh bien, euh, non, je n'en ai as offert. (A Buffy) Est-ce que… je peux t'en offrir ? Tu voudrais des fleurs ?
BUFFY (Rassurante) : Non. C'est un peu tôt. Attends encore.
Scott acquiesce, soulagé.
BUFFY : Dis-moi l'heure ? (Consultant la montre de Scott) Oh, j'ai rendez-vous avec Monsieur Platt.
DEBBIE (Relevant le nez de son bouquet qu'elle était en train de sentir) : Platt ? Le psychologue ?
BUFFY : Oui. Je dois le convaincre que je suis devenue stable et que je peux rester au lycée.
DEBBIE : Platt est un mec immonde. J'aurais bien aimé pouvoir m'en passer, mais je me suis fait recaler en biologie et il parait que c'est parce que j'ai des choses à résoudre. (Elle rit)
OZ : En bio ? J'ai réussi à avoir le niveau.
WILLOW (Le charriant) : Tu me diras comment t'as fait ? (Lui donnant une petite tape sur le torse) Oh, oui. C'est un cours que tu n'as pas séché.
Il prend la réaction de Willow avec le sourire.
OZ (A Debbie) : Si tu veux mes notes, je te les donne.
DEBBIE : Ah bah oui, ça peut m'aider !
La sonnerie retentit.
BUFFY : Il faut que j'y aille. (A Scott) A tout à l'heure.
SCOTT : Mmm.
Ils s'embrassent tendrement sur les lèvres. Buffy se tourne, puis se dirige vers le bâtiment, suivie de près par Oz et Willow. Celui leur adresse un petit au revoir. Scott regarde ses amis avec contentement.
Le bureau de Giles. Lui et Alex relèvent la tête d'un article de journal, pour se rendre promptement dans la bibliothèque même.
GILES : Il faut vérifier toutes les issus possibles et en vitesse.
ALEX : Je vous dis que ce n'est pas la peine. Je n'ai pas bougé d'ici.
Ils aperçoivent Willow et Oz entrer dans la bibliothèque.
GILES : Oui, et bah quand même. (Il leur adresse un petit sourire crispé) Oh, vous voilà. Surtout, pas de panique.
OZ : Ne le prenez pas mal, au poker, il faut savoir mentir.
WILLOW (Inquiète) : Qu'est-ce que vous insinuez ?
GILES (Il commence de marcher de long en large) : Oh, mais rien, rien du tout, vraiment, ce n'est pas mon genre d'insinuer quoi que ce soit, mais… (Il s'arrête pour regarder Alex) si, enfin si vous avez l'impression que je vous cache quelque chose, c'est… Ecoutez voilà, un… un meurtre… un meurtre a été commis sur un étudiant dans les bois, hier soir.
WILLOW : Quel étudiant ?
GILES : Jeff Walken.
OZ : Jeff ? Walken…
Il tourne les yeux vers Alex qui baisse la tête.
OZ : C'était mon copain.
GILES (N'osant pas les regarder) : C'est affreux. Il a été… il a été terriblement mutilé. Le problème, enfin c'est une pensée horrible, mais ça, (Relevant les yeux vers Oz et Willow) ça pourrait être l'œuvre d'un… d'un…
OZ : Moi ?!
WILLOW (Très inquiète) : Le loup toi, pas le toi toi.
ALEX : Oh, mais c'est pas lui. Ni le loup lui, ni le lui lui. La pièce était surveillée, la porte de la cage était fermée, (Il entre dans la cage) la fenêtre incassable et… (Levant la tête vers la fenêtre) ouverte !
Il continue de pointer la fenêtre du doigt tout en sortant de la cage.
WILLOW (Bouleversée) : Oh, non.
Giles et Oz s'approchent de la cage pour examiner la fenêtre.
ALEX : Il n'y a rien à craindre. J'ai à peine fermé l'œil, je vous assure.
Willow le regarde, déçue.
GILES : Combien de temps ? Qu'est-ce que ça veut dire… (Il se tourne vers Alex, le regard noir) "à peine fermé l'œil" ?
Oz regarde dans le vide. Il est en train de tourner et retourner ce qui vient de se passer dans son esprit.
ALEX : J'en sais rien moi, juste un instant. Mais, je n'ai pas entendu Oz partir et il était là ce matin, quand je... (Cherchant ses mots) quand je…
GILES (En colère) : ME SUIS REVEILLE !!!!!!!
ALEX : Bah… oui, on peut dire ça si on préfère un terme technique.
Oz rejoint Willow, en la regardant tristement.
WILLOW : Oh, non.
Elle lui prend la main pour le réconforter du mieux qu'elle peut. Oz se tourne vers Giles, implorant.
Le bureau du psychologue. Buffy entre dans la pièce, puis referme la porte derrière elle avant de se placer devant le bureau du psy. M. Platt est assis, tranquillement, sur sa chaise, à fumer une cigarette et regarder par la fenêtre.
M. PLATT (Sans se tourner vers elle) : Il est deux heures, mademoiselle Summers.
BUFFY (Souriant) : Buffy Summers, bonjour, comment ça va ?
Son sourire disparaît comme elle réalise qu'il ne va pas se tourner vers elle. En fait, il laisse, simplement, échapper un énorme nuage de fumée.
BUFFY : Bien… Je suis d'accord pour vous voir, je vais coopérer et essayer de commenter les taches d'encre, mais… je ne vous parlerai pas de ma vie, ni de mon enfance, ni de…, ni de quoi que ce soit qui me concerne… et… et je ne veux pas qu'on soit ami.
M. PLATT (Se tournant finalement vers elle) : Nous ne serons pas amis. (Souriant) Vous avez déjà des amis, je l'espère. C'est bien d'avoir des amis. (Il prend une autre bouffée de sa cigarette, avant de l'écraser dans le cendrier) Ils vous aiment, ils vous comprennent, ils vous disent ce que vous voulez entendre. (Ouvrant son tiroir) Ce n'est pas ce qu'il vous faut. (Sortant une bombe désodorisante du tiroir) Ce qu'il vous faut, c'est un interlocuteur pas… trop fou, un professionnel qui… qui vous donne honnêtement son opinion.
Il retire le bouchon de l'aérosol, puis laisse s'échapper un peu du désodorisant pour changer quelque peu l'air de la pièce. Buffy le regarde faire, étrangement, mais ne profère aucune parole.
M. PLATT : Ça, je peux l'être.
Il la regarde un instant sans rien dire, puis l'invite à s'asseoir en face de lui.
M. PLATT : Asseyez-vous.
Tandis qu'il replace le capuchon sur l'aérosol, et range ce dernier dans le tiroir de son bureau, Buffy prend place sur la chaise qu'il lui a indiquée.
BUFFY : Pas trop fou ? Ce sont vos références ?
Il se lève, puis s'approche de Buffy de l'autre côté de son bureau.
M. PLATT : Ecoutez, Buffy, toute personne…, aussi bien, un clochard, (S'asseyant sur le rebord de son bureau) que le pape… toute personne qui prétend être *totalement* saine d'esprit, ment ou est justement très atteinte. Je veux dire que tout le monde a des problèmes. Tout le monde a ses démons en lui.
BUFFY (Détournant les yeux) : Là-dessus, je ne peux qu'acquiescer. (Elle baisse la tête pour regarder ses mains)
M. PLATT : Tant mieux. Donc, l'espoir qui nous reste est que… les démons se combattent. (Buffy lève les yeux vers lui, surprise) Les gens changent. Vous, aussi, pouvez changer. Bon. A vous. (Croisant les bras) Commencez par me parler de votre fugue.
BUFFY (Souriant faiblement en s'enfonçant dans la chaise) : C'est une longue histoire.
M. PLATT : Mmmm. (Haussant les épaules) J'ai le temps.
BUFFY : C'est terminé, c'est le passé, c'est derrière. Et maintenant, j'ai avancé. J'ai même un nouveau petit-ami.
M. PLATT : C'est une bonne chose. (Faisant de grands gestes avec ses mains) Mais, je ne vous ai pas demandé de me raconter la fin du film.
BUFFY (Ne sachant par ou commencer) : J'étais… je fréquentais quelqu'un et… et, ça c'est mal terminé. Ma mère et moi, on s'est disputé, et… je suis partie.
M. PLATT : Parlez-moi un peu de celui avec qui ça c'est… mal terminé.
Elle le regarde un moment sans rien dire, puis laisse échapper un soupir en baissant les yeux.
BUFFY : C'était mon premier… mon premier… grand amour.
M. PLATT : Il a changé.
Elle lève les yeux vers lui.
BUFFY : Oui.
M. PLATT : Il vous a blessée.
BUFFY : Oui.
M. PLATT : Et vous n'avez pas cessé de l'aimer.
Buffy ne sait guère quoi ajouter.
M. PLATT : Vous savez, il n'y a pas de honte. Beaucoup de gens se perdent dans l'amour. On en fait de très belles chansons. L'ennui, c'est que… vous ne pouvez pas rester perdue. Un jour ou l'autre… il faut le trouver votre chemin.
BUFFY : Et si on ne peut pas ?
M. PLATT : Dans ce cas… Eh bien, l'amour se transforme en maître et vous… devenez son chien.
Buffy baisse les yeux pour réfléchir à ce qu'il vient de dire.
Un peu plus tard, à la bibliothèque. Buffy rejoint ses amis, qui semblent tous aussi mornes les uns que les autres. Giles est en train de marcher de long en large, tandis que Willow et Oz sont assis sur les marches et qu'Alex et Cordelia sont assis sur l'un des meubles, près de la rambarde de l'escalier.
BUFFY (Posant son sac sur la table, puis croisant les bras) : Je ne pose pas de question.
CORDELIA : Oz a mangé quelqu'un cette nuit.
WILLOW (Lui lançant un regard noir) : C'est pas vrai !
ALEX (Enervé) : Oz ne mange pas les humains. (Cordelia roule les yeux) C'est plutôt des jeux de loups-garous. (Buffy regarde Giles, d'un air interrogateur) C'est comme les chats avec les souris. C'est des amusements anodins. Oz n'y est pour rien si par malchance (Oz baisse la tête) l'autre se retrouve en petits morceaux. Il en profite pour grignoter. (Willow lève les yeux vers lui) J'suis pas sûr que je t'aide là, non ?
GILES : En effet. Oz est sorti de sa cage cette nuit.
OZ : Il y a peut-être aussi un autre loup-garou qui rôde.
GILES : Oui, c'est possible. Oui, ou c'est peut-être autre chose.
BUFFY : D'accord. On va s'y mettre ensemble et on va trouver.
GILES : Oui. Hum… Buffy, tu… tu… tu vas fouiller dans les bois. Les autres, vous allez à la morgue.
WILLOW (Relevant la tête avec espoir) : Oui, comme ça on verra si ce sont des blessures de loup-garou. (Jetant un coup d'œil rapide à Oz, assis juste à côté d'elle) Mais, on fait quoi pour Oz ?
GILES : Eh bien… J'ai du matériel de recherche à la maison et je dois y travailler. Euh… peut-être que Faith pourrait rester ici.
Buffy acquiesce, puis se tourne vers Oz, qui lève les yeux vers Giles.
OZ : Une Tueuse rien que pour moi ? Ouais, vous en faites un peu trop, non ?
Il se lève, puis se dirige vers la sortie, ne voulant rien entendre de plus. Willow regarde Buffy, inquiète, puis se lève promptement pour suivre Oz. Comme elle le rejoint, elle lui met la main sur l'épaule. Il s'arrête, puis se tourne vers elle. Willow lui adresse un petit sourire rassurant.
OZ : Ça va. Il arrive parfois qu'on ait besoin de disparaître au milieu d'une conversation. C'est ce dont j'ai envie. C'est… c'est pas très poli, je sais, mais… pardonne-moi, c'est nécessaire, je veux être seul.
WILLOW : Et, je ne veux pas t'en empêcher, mais…
Elle indique la pendule de la bibliothèque qui affiche 5 heures 34. Il va bientôt faire nuit. Il regarde les autres, puis Willow, avant de se diriger vers la cage, et s'enfermer dans celle-ci.
WILLOW : Oz ?
OZ (Ne la regardant pas) : Eloigne-toi de la cage.
WILLOW (Confuse) : Quoi ?
OZ : (Ne la regardant toujours pas) Ça va arriver bientôt.
Willow ne bouge toujours pas.
OZ : Eloigne-toi de moi.
Il se tourne complètement pour qu'elle ne puisse plus le voir. Willow est à la fois blessée et confuse par son comportement.
La forêt, tard dans la nuit. Buffy patrouille toute seule, les yeux et les oreilles à l'affût du moindre bruit suspect. Apparemment, quelqu'un est en train de la regarder depuis des buissons. Comme elle entend quelque chose, Buffy prépare son pieu. Soudain, la personne passe devant elle à vive allure. Buffy se lance à sa poursuite, pieu en main. Mais, cette personne va si vite, que quand Buffy se place sur son chemin, elle se fait projeter par terre. Comme la Tueuse se redresse, elle se trouve nez à nez avec Angel. Elle ne peut que le regarder en complète hébétude.

ACTE 2
Dans les bois. Angel continue de grogner à l'encontre de Buffy, puis comme elle se relève, il se jette violemment sur elle. Une bagarre s'enclenche entre les deux, dans laquelle, Buffy, étant en meilleure forme, finit par prendre le dessus et l'assommer. Angel s'effondre face contre terre. Buffy reste là, bouche bée, à le regarder.
La morgue. Une lampe torche éclaire la pièce où sont entreposés les corps. Il s'agit de Willow, qui s'introduit dans la pièce. Après avoir observé divers frigos, elle ouvre l'un d'eux, pour en sortir un cadavre. Elle soulève le plastique pour dévoiler le visage de Jeff. Elle pose sa boîte à déjeuner Scooby-Doo sur le torse du cadavre, puis l'ouvre afin d'en sortir les instruments dont elle a besoin pour examiner le corps. Quand Alex la rejoint et voit le cadavre, il se retourne brusquement et respire aussi profondément qu'il peut pour ne pas vomir.
ALEX : Oh, non.
WILLOW (Ne perdant pas son sang-froid) : Euh, (Lui donnant sa lampe torche) tiens-moi ça.
Comme il ne tient pas très fermement la lampe, Willow est obligée d'ajuster quelque peu le bras de son ami pour éclairer la zone qu'elle tient à examiner. Elle prend, ensuite, la main de Jeff, puis commence d'examiner les ongles de ce dernier. Soudain, Alex se retourne pour pointer la lampe torche en plein sur Cordelia.
ALEX : Ahhhh !!
CORDELIA : C'est moi !
Willow tend de nouveau le bras pour diriger la lampe torche que tient Alex sur la main de Jeff. Cela ne fonctionne pas très bien, Alex tremblant comme une feuille.
ALEX (A Cordelia, tout en cherchant de reprendre sa respiration) : On fait une enquête ici ! C'est pas le moment de nous faire peur.
Finalement, se reprenant quelque peu, il parvient à éclairer, sans trop trembler, la main de Jeff.
CORDELIA : Du calme… (Apercevant finalement le cadavre mutilé de Jeff) Ohhhhh, d'accord !!!! (Se mettant les mains sur les yeux, le temps de se ressaisir) Ohhh ! Bonjour l'enquête ! Oh, mon Dieu !
Willow continue, calmement, de prélever ce qui se trouve sous les ongles de Jeff.
CORDELIA : Oh, Willow, comment tu supportes ?
ALEX : C'est que ce type donne assez envie de vomir. On ne pourrait pas repartir ? (Comme Willow finit son prélèvement et referme le sachet) Ça y est ? Est-ce que Oz est innocenté ?
Elle dirige la lampe torche, qu'Alex tient toujours, pour examiner le reste du corps de Jeff.
WILLOW : C'est pas sûr. Les blessures sont presque toutes des morsures, mais… des morsures faites par quoi.
CORDELIA : Sûrement par une immonde bête vicieuse…
ALEX (Lui coupant la parole) : Vas nous attendre dans la voiture.
Willow commence de retirer quelques poils du torse de Jeff avec sa pince à épiler.
CORDELIA (Le regardant, incrédule) : Non. Ça va, on peut rien dire…
WILLOW : J'ai presque fini. Je prends juste quelques uns de ses poils au cas ou se soient ceux de l'attaquant.
Cordelia se met la main sur le nez, pour éviter de vomir.
ALEX : Ça y est ? On a tout ce qui faut ?
WILLOW : Oui. Ça y est.
Elle laisse tomber la pince à épiler, puis s'évanouit, droit dans les bras d'Alex, qui la retient avec Cordelia, comme elle s'effondre par terre.
CORDELIA : Oh !
ALEX : J'ai bien peur que Willow ait eu sa dose d'émotion. (Maintenant la tête de Willow sur sa poitrine) Ça augure rien de bon, hein ?
CORDELIA : Comme tu dis, oui. (Ils lèvent tous deux la tête vers le cadavre de Jeff) Ce type a été mis en pièce par une bête sauvage et poilue.

Le manoir. Buffy trouve la malle qui appartenait à Drusilla. Elle pousse d'un revers de main les poupées du vampire se trouvant sur le couvercle, puis ouvre la malle, avant de renverser son contenu par terre. Elle en sort une chaîne, avec à ses extrémités des menottes. Dans la pièce principale du manoir, elle passe la chaîne autour d'un crochet en fer forgé, puis menotte Angel aux poignets. Comme le vampire se réveille et tente de l'attaquer, elle recule de quelques pas. Il tire sur la chaîne et grogne à l'encontre de Buffy, sans pouvoir aller plus loin. Il ressemble à un animal effarouché pris au piège. Finalement, apercevant une silhouette dessinée sur le sol, Buffy contourne Angel, pour s'en approcher. Comme elle s'agenouille pour l'examiner plus en détail, Angel continue de grogner et de se débattre. Buffy grimace de douleur à voir et entendre Angel dans cet état. Celui-ci tente une nouvelle fois de l'attraper, mais échoue de nouveau, en effet, il est trop loin pour pouvoir lui faire du mal. Finalement, le vampire cesse de se débattre et s'effondre par terre.
La bibliothèque. Oz grogne dans sa cage, tandis que Faith danse sur la musique de Mark Ferrari, avec son walkman. Buffy arrive derrière elle et lui donne une petite tape sur l'épaule pour être accueillie par un super coup de poing de sa part.
BUFFY : Oh !
Elle recule sous le choc, puis se maintient debout grâce au fichier de la bibliothèque.
FAITH : Oh ! Oh, Buffy ! Ça va ? Mais, mais qu'est-ce que tu fais ici ?
BUFFY (Se tenant la mâchoire) : Euh, hémorragie interne. Ça ira, je vais survivre.
FAITH : Pardon, excuse-moi. (Indiquant son walkman) Je t'ai pas entendue venir.
BUFFY : Vive les walkmans. Aie. Bon. (Elle prend une profonde respiration, puis cambre son dos) En fait, tu… tu peux prendre le reste de ta nuit, si tu veux.
FAITH : C'est vrai, je suis libérée ? Et pourquoi ?
Buffy hausse les épaules.
BUFFY (Retirant sa veste) : Parce que je dors pas. Et, je serais mieux de réviser pour mon contrôle.
Buffy pose sa veste sur le fichier.
FAITH : Ça tombe bien. Je devenais dingue ici. Comme ça, j'ai encore le temps d'aller chasser.
Comme elle se dirige vers la porte et passe devant Buffy, elle lui donne les clés de la cage.
BUFFY (La suivant du regard) : Eclate-toi bien. Au sens figuré bien sûr.
FAITH : Ouais. Salut !
La porte se referme derrière Faith. Buffy regarde Oz, pendant un instant, puis tourne son attention sur le fichier. Elle pose les clés sur le meuble, puis sort l'un des tiroirs, pour commencer des recherches.
Le lycée, le matin. Giles entre dans la bibliothèque, puis se dirige vers la cage pour ouvrir la porte à Oz, qui est en train de dormir, paisiblement, par terre. Il s'approche finalement de Buffy, café en main. La Tueuse est endormie sur l'une des chaises, un livre sur les genoux, et le tiroir à côté d'elle. D'autres livres sont éparpillés autour d'elle. Comme il se trouve à proximité de ces derniers, il en ramasse un. Buffy se réveille.
BUFFY : Bonjour.
GILES : Hmm. Bonjour. (Il prend une gorgée de son café)
Buffy, qui réalise alors brusquement qu'elle est entourée par tout un tas de livres qu'elle a sélectionné pour une bonne raison, se réveille complètement.
BUFFY : Oh. Pardon. (Se levant) Faith et ses drôles de bouquins.
GILES (Lisant le titre de quelques uns des livres) : "La Dimension démoniaque" et "Le Mystère d'Acathla".
BUFFY : Oui ! Et elle écoute toujours du heavy metal. (Essayant de se défiler, elle se dirige vers l'escalier) C'est bizarre.
GILES (Posant le livre) : Buffy…
BUFFY (Buffy s'arrête, puis s'appuie contre la rambarde de l'escalier) : Oui. Euh… Si… si… si je vous disais que… (Giles se rapproche d'elle au fur et à mesure où elle parle) que j'ai rêvé d'Angel cette nuit…, et… je me pose pas mal de questions.
GILES : Je te répondrais qu'il fallait t'y attendre. D'ailleurs, en matière de rêves la littérature est impuissante mais intarissable. (Il prend une nouvelle gorgée de son café)
BUFFY (S'asseyant sur l'une des marches) : J'ai rêvé qu'il était revenu.
GILES : Oh, je vois. (S'asseyant à ses côtés) Après… après la mort de… de Jenny, (Posant le gobelet à côté de lui) J'ai souvent rêvé que je l'avais sauvée et qu'elle était… vivante.
BUFFY Mais, c'était tellement vrai. Il avait l'air vivant… en trois dimensions, en couleurs, j'aurais même pu le toucher.
GILES (Retirant ses lunettes) : Tu penses à une prémonition ?
BUFFY : Non. J'en sais rien. (Elle prend une profonde respiration) Ça me trouble. Je sais pas quoi penser.
Giles tourne la tête, pensif.
BUFFY : Y'a-t-il la moindre chance que ce soit… prémonitoire ?
GILES : Il n'y a pas d'exemple de qui que ce soit qui ait pu s'échapper de… de la dimension démoniaque une fois… une fois qu'il en avait passé la porte. Je… j'ai du mal à envisager ce qui se passerait ou comment.
BUFFY : Ouais. Et si on imaginait juste une seconde que… Angel ait pu retrouver le chemin de Sunnydale. A quoi il ressemblerait ?
GILES : Je ne peux pas répondre. D'après ce qu'on sait, à propos de la dimension, si on songe à ce monde… de brutalité démoniaque… et au… au rythme du temps qui est si différent du notre…
BUFFY : Je me rappelle. Ça serait à peu près l'équivalent de… centaines d'années.
GILES (Levant les yeux vers elle) : Ouais.
BUFFY : De torture.
GILES : Il faudrait posséder une extraordinaire… capacité d'endurance pour survivre et surtout pour garder une apparence humaine. Un monstre seul en serait capable.
BUFFY : Irrécupérable.
GILES : Peut-être. Peut-être pas. D'après une expérience, il existe… deux types de monstres. Les premiers… ceux… ceux qui peuvent être sauvés parce qu'ils… ils espèrent leur rédemption…
BUFFY : Et ceux qui ne le veulent pas ?
GILES : Ceux là sont dépourvus d'humanité, ils ne font appel ni à la raison, ni à l'amour.
Willow entre dans la bibliothèque, une boîte de beignets avec elle.
WILLOW : Je croyais que c'était Faith cette nuit.
BUFFY (Se levant d'un bond) : Oh, salut. (La rejoignant) Changement de programme.
WILLOW : Beignet sucré ou glacé ? (Souriant) C'est marrant de les voir faire. (Imitant ce qu'ils font) Ils utilisent un embout, ils mettent le beurre et le sucre…
BUFFY : Tu n'as pas pu dormir ?
WILLOW : (Soupirant) Je suis partie acheter les beignets dès qu'il n'y a plus rien eu à la télévision.
Derrière elle, Oz, qui s'est habillé entre temps, sort de la cage.
WILLOW : Mais, pourquoi c'est toi qui a veillé ? C'est pourtant pas ton petit copain, l'animal à sang froid ?
Finalement, elle remarque Buffy, en train de lui faire des signes avec les yeux et la tête, pour lui indiquer qu'Oz arrive derrière elle. Celui-ci est en train d'enfiler sa chemise.
WILLOW (Lui présentant la boîte de beignets) : Tu veux un beignet ?
OZ (Regardant Buffy) : Tout va bien ?
BUFFY : Oui. Euh, t'as appris quelque chose en inspectant le cadavre ?
WILLOW (Elle sourit, puis pour ne pas répondre à la question) : Personne n'en veut ? Ils ont l'air délicieux !
BUFFY : Willow, répond ? C'était un loup-garou ?
Willow pose la boîte de beignets sur la table.
BUFFY : C'était un vampire ?
Giles les rejoint.
WILLOW : Je n'ai pas fait de conclusion.
BUFFY : Comment ça pas de conclusion ? T'as bien vu s'il y avait une morsure ?
GILES : Laisse-là parler, Buffy.
BUFFY (Se tournant vers lui) : Non, mais quand…
Elle réalise alors qu'elle ne fait pas vraiment preuve de tact, Oz se tenant à même pas deux pas d'elle.
BUFFY : Pardonnes-moi.
Elle s'assied, Giles la regardant l'air pensif.
La cantine. Buffy cherche une place où s'asseoir avec son assiette.
SCOTT (Faisant signe à Buffy) : Buffy. Je suis là.
Elle le rejoint à la table, qu'il partage avec Debbie et Pete.
BUFFY : Salut.
SCOTT (Se rendant compte qu'elle a juste de la gelée verte et rouge dans son assiette) : Salut. Tu sais… ce repas ne va pas te suffire. Carence vitaminique.
BUFFY (S'asseyant à table) : Oh. Mon estomac n'en réclame pas davantage. (Montrant la gelée verte du doigt) Il y a des fruits, regarde.
SCOTT : (Murmure) Ce sont des champignons.
BUFFY (Regardant la gelée) : Ah.
Debbie et Pete la regardent curieusement. Buffy pousse un soupir.
BUFFY : C'est pas la grande forme. J'ai très mal dormi, cette nuit.
DEBBIE : Ne dis pas à M. Platt que tu as des insomnies parce qu'il va te demander d'écrire tes rêves.
PETE : Je vois d'ici le genre débile. Mon intimité dévoilée. Le prince charmant préférera-t-il ma robe jaune ou la rose ?
DEBBIE (Rigolant) : Je te l'ai dit. C'est un charlatan.
BUFFY : Non, tu te trompes.
DEBBIE : Tu crois ? Peut-être qu'il peut paraître sympathique, mais moi… ses propos me gênent, ils m'ennuient.
BUFFY : Eh bien, moi, je n'ai pas trouvé ses propos gênants, personnellement. A vrai dire, c'est plutôt moi qui ait parlé.
SCOTT : Ma mère dit qu'une thérapie peut aider certaines personnes.
PETE : Ça, c'est sûr. Ta mère, elle a vraiment besoin d'aide.
Debbie laisse échapper un petit rire.
SCOTT (A Buffy) : J'espère que tu te rends compte que je ne connais pas bien ces gens. J'ai pensé que tu me préférerais si j'avais des amis, alors je les ai loués.
Buffy lui adresse un mince sourire. Il se tourne de sorte à lui faire entièrement face.
SCOTT (Lui posant la main sur le genou) : Bon. Je… je voulais te dire que tu es très jolie, aujourd'hui. Et même si tu as mal dormi, je pense que tu es très belle.
BUFFY : Oh… (Elle sourit) C'est vraiment… très gentil. Mais, (Se levant) j'aurais aimé rester, mais je viens de me souvenir, que… que je dois y aller. On se voit plus tard.
Elle lui pose la main sur l'épaule, puis s'en va, laissant son assiette intouchée sur la table.
SCOTT : J'espère.
Debbie et Pete la suivent, brièvement, du regard.
PETE : Scott est accroc à une maniaco-dépressive.
Scott n'apprécie pas particulièrement le commentaire mal placé de Pete sur Buffy.
Le couloir. Buffy sort de la cafétéria, puis prend une profonde respiration avant de continuer son chemin.
Le manoir. Buffy pénètre dans celui-ci en s'introduisant par les larges rideaux épais et noirs bloquant le passage des rayons mortels du soleil. Angel, qui gémit et est replié sur lui-même contre le mur, semble ne pas l'apercevoir. Buffy s'arrête près du mur opposé pour le regarder. Finalement, elle s'approche doucement de lui. Angel ne change pas de position.
BUFFY : Angel ? (Il ne bouge pas) Tu m'entends, c'est moi ?
Angel ne réagissant toujours pas, elle se rapproche encore un peu plus de lui. Finalement, comme elle tend le bras pour lui toucher légèrement l'épaule, Angel grogne et se replie violemment contre le mur. Elle recule brusquement de plusieurs pas. Il recommence alors de gémir. Buffy le regarde, blessée, et s'enfuit ne sachant que faire. Angel recommence de grogner et ce de plus en plus fort. Au-dessus de lui, comme Angel tire sur la chaîne, le crochet en fer forgé commence de donner du lest.
Le lycée. Pete et Debbie remontent l'un des couloirs extérieurs du bahut, main dans la main.
PETE : Debbie, allez laisses-toi faire. Juste une minute.
Il lui prend les deux mains et essaye de la convaincre de rester avec lui, mais elle parvient à lui échapper et s'éloigne un petit peu.
DEBBIE : Non, je peux pas. Je dois voir un copain.
Il l'attire à lui par les poignets.
PETE : Tu seras en retard, mais comblée.
Il l'embrasse, puis l'entraîne avec lui dans une sombre pièce contenant tout un tas de fournitures diverses. Debbie rit en entrant, puis une fois à l'intérieur, Pete la serre dans ses bras, et l'embrasse passionnément. Pete interrompt le baiser, puis attire Debbie jusqu'à l'une des étagères de la pièce.
DEBBIE : Arrête, arrête, arrête.
PETE : Relax. Qu'est-ce que t'as aujourd'hui ?
Il la prend de nouveau dans ses bras, puis l'embrasse encore un peu plus. Finalement, il aperçoit un bocal quasiment vide sur l'une des planches. Il reste juste quelques gouttes d'un liquide vert fluorescent à l'intérieur.
PETE : Qu'est-ce qui s'est passé ?
Elle détourne son visage du bocal pour pouvoir l'embrasser de nouveau.
DEBBIE (Souriant) : Non rien. Embrasse-moi. (Elle l'embrasse)
PETE : Non. Debbie, t'as pas bu de ce truc, au moins ?
DEBBIE (Regardant le bocal, puis de nouveau Pete) : Bu ça ? (Riant) Non, mais ça va pas.
PETE (La regardant droit dans les yeux) : Debbie, qu'est-ce qui t'arrive ?
Le sourire de Debbie s'efface, pour laisser place à une grande nervosité.
Le bureau de M. Platt. Buffy entre dans la pièce, puis referme la porte derrière elle. Elle le trouve à sa place habituelle, dans son fauteuil, tourné vers la fenêtre, cigarette en main.
BUFFY : Il est deux heures. Buffy Summers, c'est bien… (Elle lève la main, pour lui faire signe de ne pas se retourner, et ce bien qu'il ne puisse pas la voir, puisqu'il lui fait dos) Attendez ! Ne vous retournez pas. Et surtout ne me dites rien, s'il vous plaît. (Serrant sa veste bien fort dans ses mains) Vous allez écouter. (Marchant de long en large) De toute façon, c'est votre boulot, alors…
Elle s'arrête de marcher pour se placer derrière la chaise faisant face au bureau. Là, elle commence de serrer le dossier, pour se calmer les nerfs.
BUFFY : Il se passe quelque chose. C'est pas facile. En apprenant cette histoire, vous serez sans doute convaincu que je suis bonne à enfermer, mais… (Haussant les épaules) je peux en parler à personne d'autre. Ni à Willow et… ni à Giles, ni à personne… (Elle commence de nouveau à faire les cent pas) parce que ils auraient *si* peur pour moi qu'ils… qu'ils feraient n'importe quoi et… (Elle s'arrête, puis d'une voix tremblante) j'ai peur. Il faut… il faut que quelqu'un m'aide. (Les larmes aux yeux) J'ai besoin que vous me croyez. (Une larme roule sur sa joue) Il est… C'est lui, il est… (S'approchant du bureau de Platt) I-i-i-il est…
Elle s'aperçoit, finalement, que la cigarette de Platt est entièrement consumée et ce jusqu'au filtre, sans qu'il l'ait, ne serait-ce qu'une seule fois, écrasée dans le cendrier. Quelque chose ne va pas.
BUFFY : Il est revenu.
Le cadavre de M. Platt gît dans sa chaise, son visage et son torse sérieusement molestés.

ACTE 3
Le débarras. Pete est en train de fumer de colère. Il s'approche de la bouteille vide, pour la saisir.
PETE : Alors comme ça, la bouteille elle a… (Il se tourne vers Debbie) elle a sauté de l'étagère et elle s'est renversée toute seule.
DEBBIE (Remuant la tête dans la négative) : Bien sûr que non. J'ai… j'ai essayé de m'en débarrasser.
PETE : Tu veux t'en débarrasser ?
DEBBIE : Pour t'aider. Tu sais comment tu deviens.
PETE (Il expire) : Tu crois que ça a quoi que ce (Serrant le poing de toutes ses forces) *soit* à voir avec ce que je deviens ?
DEBBIE : Oui, quand tu en bois.
PETE : Parce que quand j'en bois, il ne se passe rien, Debbie. Rien du tout ! (Debbie tressaille) Je n'en ai plus besoin. C'est dépassé. Dépassé depuis longtemps !
Il pose brutalement le récipient sur l'étagère, puis prend une autre bouteille.
PETE (Lui montrant une bouteille) : Tu vois ?
Il la jette par terre afin de la briser.
PETE : Tu vois ?! (Il en casse une autre) Terminé. (Il en casse une troisième) Tu peux renverser toutes les potions que j'ai faites, ça n'y changera plus rien. Tu sais pourquoi?
Comme il l'agrippe violemment par les bras, elle sursaute de terreur.
PETE : Tu *sais* pourquoi ?! Parce qu'il me suffit de te voir, Debbie. (Grinçant des dents) Te voir et supporter LE SON DE TA VOIX !
Soudain, comme les muscles de son cou se contractent, il commence de hurler de douleur. Il secoue la tête de gauche à droite et inversement, jusqu'à ce que la peau de son visage et celle de son cou deviennent plus épaisses et que ses veines affleurent à la surface. Debbie est si terrifiée qu'elle en a du mal à respirer. La transformation réalisée dans sa totalité, Pete commence de la secouer violemment en lui tenant les bras.
PETE (Furieux) : C'est à cause de toi que j'ai mis au point cette formule ! Pour être l'homme qui te plairait. Et comment tu me remercies, aujourd'hui ? (Debbie sanglote de peur) En faisant de l'œil à d'autres, en te foutant de moi !
DEBBIE : Non, c'est faux ! Il n'y a que toi !
Pete la gifle d'un bon revers de la main, en plein visage, puis la flanque par terre de toutes ses forces. Elle se met à quatre pattes, puis s'éloigne le plus possible de lui, avant de se redresser doucement.
PETE (Loin de se calmer) : C'est ton *psy* qui t'apprend ça, Debbie, hein, hein ? A partager ? (Tout en s'approchant d'elle) A communiquer ? A me laisser tomber ?!!!
A peine est-elle remise sur pied, qu'il la gifle de nouveau de toutes ses forces, l'envoyant valser par terre, encore une fois. Cette fois-ci, au lieu de se relever, elle se blottit contre l'un des murs, le visage en sang.
PETE : Je vais te dire une chose. C'est fini, ce clown ridicule n'entendra plus jamais tes pathétiques jérémiades. (Elle lève les yeux vers lui, terrifiée) Je veux êtres le seul, tout ce que tu as, Debbie ! Il ne te reste que moi. Tu m'entends ? JE SUIS LE SEUL !!!
Elle hoche la tête, choquée au plus haut point, puis recule encore un peu plus contre le mur. Soudain, réalisant ce qu'il est en train de faire, il regarde ses mains noueuses, puis se calmant un peu, de nouveau Debbie.
PETE : Oh, mon Dieu.
Se calmant de plus en plus, il parvient à reprendre sa forme initiale. Il regarde Debbie, en train de sangloter et le visage en sang, avec remords. Il s'approche d'elle rapidement, puis s'agenouille à ses côtés.
PETE (Murmurant) : Debbie. (Elle se blottit davantage contre le mur) Ecoute, (Doucement) tu sais de quoi je suis capable pour toi. (Elle acquiesce) Tu sais ce qui se passerait. (Lui prenant son visage entre les mains afin de le voir) : Debbie, je t'en prie. Je t'ai fait mal ?
Après qu'il l'a embrassé tendrement sur le front, elle lui passe les bras autour du cou, puis le serre tout contre elle, en lui caressant les cheveux.
DEBBIE : Ça va aller.
Elle continue de lui passer la main dans les cheveux, sa respiration de plus en plus calme.
DEBBIE : Ça va aller.
La bibliothèque. Buffy, Willow et Faith écoutent le rapport de Giles, qui marche de long en large dans la pièce.
GILES : C'est une créature particulièrement brutale. Le médecin légiste n'a pas trouvé d'autres mots pour décrire M. Platt que "en purée". Il a confirmé que la mort avait eu lieu un peu avant que Buffy ne le trouve.
FAITH : Le meurtre a été commis en plein jour.
WILLOW (Levant le poing, heureuse au possible) Ouais !
Ils se tournent tous vers elle.
WILLOW : Heu… Désolée, c'est… c'est que… (Elle baisse la main) Je sais pas. C'est horrible, *horrible*.
BUFFY : T'inquiètes pas, Willow. On est tous contents que ce ne soit pas Oz.
GILES : Au fait. (Consultant sa montre) Il ne devrait pas être là, maintenant ? Le soleil se couche à cinq heures et demie.
La cour du lycée. Après avoir levé les yeux vers le ciel pour voir où en est le soleil, Oz regarde autour de lui une dernière fois, puis se dirige vers la bibliothèque.
DEBBIE (Arrivant en courant) : Oh, excuses-moi, je suis en retard. (Sourit) T'as apporté tes notes ?
OZ (Remarquant son cocard) : Oui. Euh… (Lui donnant ses notes) Ça va ?
DEBBIE : Quoi ? Oh, oui ! (Riant) Je suis maladroite ! C'est… je…
OZ : T'es tombée sur… (Montrant son propre œil pour désigner le sien) sur ton œil ?
Pete les regarde depuis l'autre côté de la cour.
DEBBIE : Une porte. (Riant) Euh… merci.
Alors qu'elle s'apprête à partir, Oz la retient.
OZ : Attend. (Inquiet) Tu veux pas parler ?
DEBBIE (Remuant la tête négativement) : Oh… (Souriant) Merci pour tes notes.
Elle part.
OZ : Ouais…
Il lève de nouveau les yeux vers le ciel, puis se dirige promptement vers la bibliothèque.
Pete, qui les a observés tout ce temps, s'éloigne finalement.
La bibliothèque.
GILES : Il faut que nous déterminions à quelle sorte de tueur nous avons affaire. Une chose est sûre, il s'agit… d'une brute sadique et dépravée.
OZ (Entrant dans la pièce) : Présent !
Willow bondit de son siège, un large sourire ornant son visage, pour pousser Giles, et arriver aussi vite qu'elle peut auprès de son petit ami.
OZ : Je suis peut-être un animal à sang-froid dégénéré, mais je suis à l'heure.
WILLOW (Prenant le col de sa chemise à pleines mains et avec le sourire) C'est pas toi ! C'est… c'est… c'est dans la journée qu'agit ce monstre ! On en est sûr à cent pour cent.
OZ (Soulagé et souriant) : Tant mieux.
Willow lui passe le bras autour des épaules, puis se tourne avec lui, vers les autres, un sourire ornant toujours son visage.
GILES (Retirant ses lunettes) : Euh, j'aurais aimé qu'on ait le temps de fêter cette nouvelle, mais, néanmoins, il y a deux victimes : Jeff Olken, et, M. Platt. Ce pourrait-il qu'il y ait un point commun entre ces deux hommes ?
FAITH : Tous les deux sont de la viande froide.
GILES : Oui, à part ça ?
OZ : Debbie. (Giles se tourne vers lui) Victime numéro 1, Jeff. Il faisait du jazz avec nous et ils étaient souvent fourrés ensemble.
FAITH : Fourrés comment ?
Ils se tournent tous vers elle, incrédules.
OZ : Pas… comme tu crois, mais un jour, il lui avait planqué ses partitions.
BUFFY : Et on sait que Debbie voyait Platt, et on peut même dire d'après sa façon d'en parler, qu'elle ne le portait pas dans son cœur.
OZ : Si on ajoute que je viens de voir Debbie et qu'elle avait un magnifique œil au beurre noir…
WILLOW : Oh oui. Ça veut dire que Debbie a attaqué Platt et qu'il y a eu une bagarre.
BUFFY (Secouant la tête négativement) : Non. Platt est mort sans se défendre. Il n'a même pas eu le temps d'écraser sa cigarette. (Une idée lui passant soudain par la tête) Par contre, si c'était son petit ami, Pete, qui avait décidé de les punir ?
GILES : Ils ne peuvent pas être partis bien loin.
Il remet ses lunettes, puis enfile sa veste tout comme Buffy.
OZ : Il y a une minute, Debbie était dans la cour.
GILES : Très bien. On se sépare. Faith, tu viens avec moi. Willow, tu vas avec Buffy.
OZ : Et moi, je… je vais m'enfermer dans ma cage.
Le vestiaire des filles. Debbie masque du mieux qu'elle peut son cocard avec du maquillage. Alors que la porte s'ouvre pour laisser entrer Willow et Buffy, elle continue d'appliquer de la poudre.
BUFFY : Même avec du maquillage, tu auras du mal à la cacher. Tu sais ce qui marche mieux ?
DEBBIE (Rangeant son maquillage) : Quoi ?
BUFFY : Eviter les coups.
Elle rejoint Debbie, près du miroir.
BUFFY : Qu'est-ce qui t'arrive, Debbie ? Je parie que tu sais quelque chose.
DEBBIE (Hochant la tête négativement) : Tu te trompes. Je sais rien du tout.
BUFFY : On pourrait jouer à… "Tu sais garder un secret" ? Malheureusement, c'est de moi qu'il s'agit.
Debbie regarde Buffy, puis Willow, puis de nouveau Buffy.
DEBBIE : C'est… c'est pas sa faute. Il n'est pas lui-même quand il est dans cet état.
BUFFY : Tu parles de Pete.
DEBBIE (Bouleversée) : C'est moi. C'est pour moi qu'il fait tout ça. Pour me plaire, par amour.
WILLOW : Tu veux dire que M. Platt et Jeff n'ont pas été tués par un animal ?
BUFFY : Pete n'est pas comme les autres, c'est ça Debbie ?
Debbie réalise qu'elles en savent plus qu'elles ne laissent paraître.
DEBBIE (Prenant son sac, dans lequel elle a replacé le maquillage, elle se dirige vers la porte) : Faut que j'y aille.
BUFFY (Attrapant son bras, pour l'empêcher de sortir) : Tu dois nous raconter. (Debbie fait non de la tête) Sinon, on ne pourra pas t'aider.
DEBBIE : Ça ne vous regarde pas !
WILLOW : Tu pourrais le regretter. Si Pete te tue, ce sera trop tard pour demander qu'on t'aide.
BUFFY : Il faut que tu te décides, vraiment.
Le manoir. Angel est en train de tirer sur la chaîne qui le maintient attaché au mur, de toutes ses forces. Finalement, comme le crochet en fer forgé finit par céder sous son poids, il tombe violemment par terre. Il se relève promptement, retire la chaîne du crochet, puis sort du manoir en courant.
Les vestiaires.
BUFFY : Bien, dis-nous où il est ?
DEBBIE : J'en sais rien.
BUFFY : Tu mens.
DEBBIE : Peut-être. Mais, qu'est-ce que ça change ?
WILLOW : Mauvaise question.
Buffy la prend de nouveau par le bras, pour la placer en face du miroir.
BUFFY : Regarde ta tête. Tu crois que c'est ça, l'amour ? Tu penses que quelqu'un qui te fait ça, mérite ta protection ?
Buffy recule de quelques pas.
DEBBIE (Se retournant pour leur faire face) : Ils vont l'enfermer.
BUFFY : C'est probable.
DEBBIE (Remuant la tête négativement) : Je peux pas lui faire ça, je peux pas. Il me manquerait trop.
BUFFY (Dégoûtée) : Très bien. Pendant que vous vivez votre belle histoire, il y aura combien de morts ?
Debbie fait non de la tête, puis commence de sangloter.
BUFFY : Tu as pensé à ça ?
La bibliothèque. Oz est seul, dans sa cage, à faire les cent pas, en attendant de se transformer en loup-garou. Il se tourne vers la porte, quand il entend quelqu'un entrer. C'est Pete. Celui-ci se dirige tout droit vers la cage.
PETE (Furieux) : Depuis quand tu touches à ma gonzesse ?
Il agrippe la cage.
OZ : Pete. C'est vraiment pas le moment.
PETE : Et t'as trouvé que c'était le moment quand tu as mis les mains (Faisant trembler la porte) sur Debbie !!!
Oz lève les yeux vers la fenêtre pour voir où en est le soleil.
OZ : On a parlé, c'est vrai, mais je l'ai… je ne l'ai pas touchée.
Pete cogne, violemment, contre la porte de la cage.
OZ : Je suis dans cette cage parce qu'au coucher du soleil…
PETE (D'une voix profonde et menaçante) : Tu seras mort au coucher du soleil !
Il cogne une nouvelle fois contre la cage, puis recule de quelques pas, fumant de colère.
OZ (Calmement) : C'est très sérieux. Tu peux pas savoir ce qui va se passer… Tu peux même pas imaginer.
C'est alors que Pete entame sa transformation. Oz le regarde faire, abasourdi.
OZ (Reculant de quelques pas) : Ah, bah si, tu peux.

ACTE 4
La bibliothèque. Pete se jette contre la porte de la cage, puis tirant de toutes ses forces sur la grille, parvient à l'arracher de ses gonds et la jette derrière lui. Il grogne de colère à l'encontre d'Oz, l'agrippe et le projette violemment de l'autre côté de la pièce.
Le vestiaire des filles. Debbie est assise sur l'un des bancs, le regard dans le vide, à répéter indéfiniment son fameux mantra "Il est amoureux de moi".
DEBBIE : Il est amoureux de moi. Il est amoureux de moi.
BUFFY : Bon, allez, ça ne sert à rien. Il faut qu'on retrouve Pete.
DEBBIE : Il est amoureux de moi.
Alors que Buffy se dirige vers la porte, Willow essaye de faire se lever Debbie.
WILLOW : Lève-toi.
DEBBIE (Résistant) : Il est amoureux de moi.
WILLOW : On l'a un peu secouée.
DEBBIE : Il est amoureux de moi. Il est amoureux de moi.
BUFFY (S'arrêtant à la porte) : C'est pas nous. Elle était secouée depuis longtemps.
Elle sort, laissant la porte ouverte derrière elle.
La bibliothèque. Pete soulève Oz pour le projeter violemment contre la table, la brisant en mille morceaux sous l'impact, puis retombe sur lui, ne l'ayant pas lâché à temps. Après s'être remis sur pied, Pete relève Oz, et lui flanque un bon coup de poing en plein visage.
PETE (Furieux au plus haut point, il secoue rudement Oz) : Ça t'a plu de l'embrasser, hein ? Ça t'a plu !
Il soulève de nouveau Oz, puis le balance brutalement dans l'escalier. Oz descend en glissant les marches, puis se retourne juste à temps pour voir Pete revenir à la charge. Etant préparé, cette fois-ci, il le repousse avec ses pieds de toutes ses forces, le faisant glisser de l'autre côté de la pièce. Comme Oz se relève, il lève les yeux vers la fenêtre et s'aperçoit que le soleil vient tout juste de se coucher. Il tourne les yeux vers Pete, qui est en train de se relever.
OZ (Avec un petit sourire) : C'est le moment… où la règle du jeu change.
Oz commence alors de se transformer en loup-garou. Il pousse un profond grognement, puis après avoir montré ses beaux crocs à Pete, se jette sur celui-ci. Commence alors une terrible bagarre au sol, au cours de laquelle Oz mord Pete au bras, le faisant hurler en agonie.
Les couloirs. Buffy, Debbie et Willow, qui ont entendu ce cri, se précipitent vers les portes de la bibliothèque. Giles et Faith arrivent également en courant depuis l'autre couloir.
GILES (Aux filles qui arrivent de l'autre côté) : Vous avez entendu ?
La bibliothèque. Tous les cinq font irruption dans la pièce, Giles en tête. Il tourne directement les yeux vers la cage, pour voir la porte manquante, puis, tourne les yeux vers l'escalier, pour voir Oz et Pete en train de se battre sur celui-ci. Oz a la mâchoire fortement serrée sur le bras de Pete, qui le frappe de toutes ses forces pour lui faire lâcher prise.
GILES : Prend le fusil !
Buffy se penche par-dessus le comptoir afin de l'attraper.
BUFFY : Je l'ai !
Elle arme le fusil, puis le pointe sur Oz et Pete, mais Debbie, souhaitant protéger son petit ami, pousse Buffy au moment où elle tire.
DEBBIE : Attention !
Buffy, s'étant trouvée déstabilisée au moment où elle s'apprête à tirer, tire sur Giles, dans le bas du dos.
GILES : Aie !
Pete parvient finalement à faire lâcher prise à Oz.
Buffy n'en revient pas, elle a tiré sur Giles !
BUFFY : Oh ! Désolée !
GILES : Oh, bah, ça va. C'est juste un petit accroc.
Le tranquillisant agit très rapidement sur Giles, qui s'effondre sur l'un des meubles, avant de tomber par terre. Pendant la commotion, Oz en profite pour s'échapper de la bibliothèque, en sautant par-dessus le comptoir. Buffy essaye de lui tirer dessus, mais elle n'a pas d'ouverture.
BUFFY (Lançant le fusil à Faith) : Vise le loup !
FAITH : J'y vais !
Faith sort en courant de la bibliothèque, Willow sur les talons. Debbie se tourne, puis monte, en courant, le deuxième escalier de la bibliothèque. Buffy se précipite sur Pete, qui se trouve, quant à lui, sur l'escalier de droite, pour lui flanquer un bon coup de pied dans la tête, ce qui le fait reculer et monter à l'étage supérieur. Après plusieurs coups échangés, Pete flanque l'une des étagères de la bibliothèque sur Buffy. Il en profite alors pour s'enfuir aussi vite qu'il peut.
Les couloirs. Pete court le plus vite possible dans les couloirs du lycée, tout en se tenant le bras qu'Oz lui a mordu. Il regarde derrière lui, pour être sûr que personne n'est à sa poursuite, puis cherche frénétiquement une issue de secours. Il prend un autre couloir au moment où Buffy prend celui qu'il vient de quitter. Pete continue de courir à très vive allure dans l'un des autres couloirs, cherchant toujours une échappatoire. Finalement, il aperçoit une fenêtre se trouvant en hauteur, au-dessus des casiers. Il bondit sur ces derniers, ouvre la fenêtre, puis passe par celle-ci, laissant une traînée de sang sur le mur, derrière lui. Buffy arrive dans le couloir qu'il vient juste de quitter, mais il n'est nulle part en vue.
Dans un autre couloir. Le loup-garou, qui profite de sa liberté enfin retrouvée, fait tout pour échapper à Faith et Willow, qui sont à ses trousses.
Le débarras. Debbie est assise par terre, contre une caisse, à attendre le retour de Pete. Comme celui-ci arrive enfin, elle le rejoint en courant.
DEBBIE : Pete ! Oh, c'est toi ! (Lui passant les bras autour du cou, heureuse de le revoir) Ça va ? (Contrairement à elle, il ne la serre pas dans ses bras, il est complètement inerte) Elle a voulu te tuer. Tu as vu ? Je t'ai sauvé.
Finalement, elle le lâche et le regarde droit dans les yeux.
DEBBIE : Il faut que tu partes, que tu quittes Sunnydale. Elle sait.
PETE : Comment elle sait, Debbie ? Tu pouvais pas la boucler ?
DEBBIE (Effrayée) : Non ! Elle savait tout, comme si elle avait deviné.
PETE (La flanquant par terre) : T'es tombée dans le panneau !
DEBBIE (Hurlant) : NON ! (Levant les yeux sur lui) Non !
PETE : J'aurais dû m'y attendre avec une enfoirée comme toi.
DEBBIE (Faisant non de la tête) : Pete…
PETE : Comment j'ai pu être amoureux de toi ?
Il se penche pour l'attraper.
DEBBIE : Non !
Les couloirs. Buffy lève la tête et aperçoit, finalement, des traces de sang maculant le mur se trouvant sous la fenêtre du haut, au-dessus des casiers.
L'escalier, à côté de la cafétéria. Faith et Willow poursuivent Oz, qui s'arrête à côté du distributeur, pour bondir sur Faith. Comme il se jette sur elle, Faith lâche le fusil, qui tombe par terre. Derrière elle, Willow pousse un cri de terreur.
A l'extérieur. Buffy passe par la fenêtre du haut, pour arriver sur un toit. Une fois là, elle regarde autour d'elle, puis saute sur le sol ferme. Elle regarde de nouveau autour d'elle, puis aperçoit, par la fenêtre de la pièce se trouvant derrière elle, une lampe se balançant au plafond. Elle se précipite à la porte de cette pièce, qui se trouve être le débarras, puis entre dans celui-ci, après avoir forcé la porte. Le silence le plus total règne à l'intérieur. Comme elle parcourt la pièce du regard, elle aperçoit Debbie étendue par terre, derrière l'une des étagères.
BUFFY : Oh, mon Dieu.
Elle s'approche de Debbie, puis se penche sur elle pour lui prendre son pouls et s'aperçoit qu'elle est morte. C'est alors que Pete se précipite sur elle par derrière et la balance contre des tuyaux. Elle s'effondre par terre, sonnée. Pete affiche un large sourire comme il revient à la charge.
Le couloir. Faith se débat pour maintenir Oz à une bonne distance, afin qu'il ne puisse la mordre. Le fusil se trouve à ses pieds, aussi ne peut-elle le voir.
FAITH : Où est le fusil ? (Hurlant) OÙ EST LE FUSIL ?!
Willow ne sachant que faire, et ne voulant surtout pas tirer sur Oz, se place derrière lui et lui tire sur la queue.
WILLOW : Laisses-la ! (Descendant le couloir à vive allure, Oz à ses trousses) : Prend le fusil ! Prend le fusil !
Faith se remet sur pied, fusil en main.
WILLOW : Vite !
Faith pointe le fusil sur Oz, puis tire. Le loup-garou s'effondre, puis gémit un instant, avant de tomber inconscient.
Le débarras. Pete agrippe Buffy, puis commence de la frapper au visage de toutes ses forces.
PETE : Toutes les mêmes ! (La frappant de nouveau) Toutes les mêmes !
Comme il la frappe une fois de plus, Buffy échappe à sa poigne de fer et le repousse avec ses pieds, le faisant reculer contre le mur opposé. Derrière elle, la porte s'ouvre pour révéler… Angel. Le vampire se tient dans l'embrasure de la porte, son visage démoniaque en évidence. Il rugit profondément, puis se jette sur Pete, qui vient à sa rencontre. Angel le frappe au visage plusieurs fois avec sa chaîne, puis Pete prend le dessus et le serre au cou. Pendant ce temps, Buffy se relève et s'éloigne de quelques pas. Pete projette Angel un peu plus loin dans la pièce. Débarrassé du vampire, il tourne, de nouveau, toute son attention sur Buffy, mais c'est sans compter sur la ténacité d'Angel, qui se relève, derrière lui, et lui enroule sa chaîne autour du cou. Il soulève Pete par-dessus son dos, et le flanque par terre avec une grande violence. Là, Angel serre la chaîne de toutes ses forces, pour l'étrangler. Buffy grimace quand Angel brise la nuque de Pete, le laissant, finalement, s'effondrer par terre, mort. Angel regarde le cadavre à ses pieds, puis commence de se calmer. Pendant ce temps, Pete reprend sa forme initiale. Tandis qu'Angel cherche à reprendre son souffle [étrange, je sais pour un vampire], il lève les yeux vers Buffy. Ils se regardent l'un l'autre en silence, puis Angel s'avance doucement vers elle, en reprenant sa forme humaine. Une fois devant elle, il s'arrête. Elle lève les yeux vers lui, ne sachant à quoi s'attendre. Après un long silence, il prend finalement la parole.
ANGEL : Bu… Buffy ?
Il tombe à genoux devant Buffy, puis la prend dans ses bras. Buffy est surprise de la tournure que prennent les événements et ne sait pas comment agir. Comme Angel se blottit contre elle, et commence de pleurer dans son giron, Buffy laisse échapper une larme.
ANGEL : Buffy...
Elle lève les yeux au ciel, soulagée. Il est revenu.
La cour du lycée, le lendemain. Les cinq amis traversent la colonnade. Willow et Oz se tiennent la main, tout comme Alex et Cordelia.
WILLOW : Ça a fait le tour du lycée, l'histoire tragique de Debbie et de Pete. Mais, personne ne dit que Pete était un vrai monstre.
OZ : Eh oui. J'ai un copain qui m'a dit que Pete était mort d'une overdose de chocolats.
BUFFY : C'est plus sympa que la théorie des oestrogènes. Il serait mort après avoir pris des pilules contraceptives.
CORDELIA : Et c'est pas vrai ? (A Alex) Pete était un monstre ? (Alex acquiesce) Pourquoi on me l'a pas dit ?
ALEX : Parce qu'on peut pas tout te dire, Cordelia. C'est pour ça que je t'adore.
CORDELIA : Merci. Racontez-moi quand même. Qu'est-ce qui s'est passé ?
WILLOW : On est allé visiter le labo de Pete, on a fouillé dans ses bouquins et… Monsieur Sciences jouait à Docteur Jeckyll et Mister Hyde. Il avait tellement peur que Debbie le plaque, qu'il se fabriquait des potions qui l'ont transformé en Monsieur *Super* Macho.
BUFFY : L'ennui c'est qu'au bout d'un moment il se transformait sans prendre de potion. Il n'a plus eu besoin de sa drogue.
CORDELIA : Et il agissait comme un tueur, sans subir l'influence de quoi que ce soit ?
BUFFY : La sienne propre. (Apercevant Scott, assis sur un banc, en solitaire) Euh… (Se tournant vers le groupe) Je vous rejoins tout à l'heure. (Elle s'éloigne pour rejoindre Scott)
CORDELIA : Très bien. J'aurais mieux fait de me taire, maintenant, j'ai le cafard.
Alex fronce les sourcils, puis suit Cordelia, en souriant. Willow et Oz restent là où ils sont pour voir comment les choses se passent entre Buffy et Scott.
Buffy s'assied à côté de Scott, sur le banc.
BUFFY : C'est difficile de trouver les mots… qui te consoleraient, qui apaiseraient ta peine.
SCOTT : Je les connaissais depuis si longtemps. Avant même qu'on soit à l'école.
BUFFY (Lui prenant la main) : Je peux faire quelque chose pour toi ?
Il la regarde un instant sans rien dire.
SCOTT : Ta présence… me fait du bien. C'est étrange de penser qu'on ne connaît jamais vraiment personne. Et… pourtant, je le croyais… puisqu'ils étaient mes amis. En fait, je ne savais rien d'eux.
La forêt, de nuit. La caméra avance doucement, au ras du sol, parmi les arbres et les buissons. Buffy lit la fin de "L'Appel de la forêt".
BUFFY (Voix Off) : "La nuit tomba, et la lune ronde s'éleva au-dessus des arbres…"
Le manoir. Buffy regarde Angel dormir par terre.
BUFFY : "Nimbant le paysage d'une lumière laiteuse et fantomatique. Et l'instinct originel demeurait vivant et impérieux."
Zoom sur Buffy, assise par terre, appuyée contre un mur, qui regarde Angel, pensive.
BUFFY : "La loyauté et la fidélité. Il connaissait le mariage de la terre et du ciel."
Angel connaît un sommeil agité, en effet, il tremble comme une feuille, son visage traduisant son angoisse et sa douleur.
BUFFY : "Il retenait sa violence et sa fougue. Et des profondeurs de la forêt, il entendait l'appel résonner."