Effet chocolat
Transcript par Marion pour Buffy VS. Interdiction formelle de recopier.
PROLOGUE :
Le cimetière de Sunnydale, de nuit. Buffy est assise sur une couverture, qui lui recouvre également les jambes. Giles se trouve en face d'elle, une tombe les séparant Il est en train de lire un livre.
GILES : "Et en ce jour tragique viendra l'inévitable fin." Voilà, c'est tout. Est-ce que tu es prête ?
BUFFY : (Hochant la tête) Je suis prête.
GILES : Alors, quelle phrase exprime le mieux le thème de ce passage ? A) La violence engendre la violence, B) Toute chose a une fin, C)...
Buffy baisse les yeux sur son questionnaire et coche l'une des cases avec son crayon numéro 2.
BUFFY : 'B'. Je prends 'B'. On en n'a pas mis un seul.
GILES : (Exaspéré) Il s'agit d'un examen, Buffy, pas de cocher des cases. S'il te plaît, fais attention. Une note trop basse pourrait compromettre tes chances d'aller à l'université.
BUFFY : C'est très sympa de me décontracter.
GILES : Ce n'est pas facile, je sais. Mais, c'est un passage obligé.
BUFFY : Et, il est trop tard pour rejoindre une tribu où je n'aurais qu'à me percer la langue et me tatouer la figure…
GILES : Buffy, s'il te plaît. Concentres-toi. (Il regarde à nouveau son livre, tandis que Buffy roule des yeux)
Elle voit un vampire s'approcher Giles de derrière.
BUFFY : Ah ! Attention !
Elle jette son bloc et son questionnaire à côté d'elle, puis elle se met sur pieds.
GILES : (Levant les yeux) Quoi ?
Comme il la voit se précipiter vers lui, il s'écarte de son chemin, roulant sur le sol, loin du danger. Buffy saute par-dessus la pierre tombale, en prenant appui sur celle-ci, puis comme elle atterrit, elle donne un coup de pied dans l'estomac du vampire. Ce dernier tombe violemment sur le dos. Buffy se précipite alors vers lui, lui attrape les jambes, et les lève, lui faisant faire une sorte de roulade arrière. Le vampire se retrouve debout, face à elle. Commence alors un échange de coups entre les deux ennemis. Finalement, comme elle voit une ouverture, Buffy prend son crayon, et l'enfonce dans le cœur du vampire, qui tombe en poussière. Alors que Buffy s'en retourne vers la couverture, elle s'aperçoit que l'extrémité de son crayon est cassée.
BUFFY : Mmm. J'ai cassé mon deuxième stylo. On devra faire ça une autre fois.
GILES : (Lui tendant un troisième crayon) C) Tout système tend vers le chaos.
Elle prend le troisième crayon, et laisse tomber le deuxième aux pieds de Giles qui le regarde choir. Buffy se rassied en tailleur sur la couverture, puis reprend son questionnaire et son bloc-notes.
BUFFY : Je suis sûre qu'à Sunnydale, il n'y a que nous et les morts-vivants qui travaillent encore à cette heure là.
Elle fait la moue à Giles, et attend qu'il reprenne sa lecture.
La Mairie de Sunnydale.
MAIRE WILKINS : (Voix Off) Je vous remercie d'être venu.
Intérieur du bureau du maire. Il est appuyé contre le dossier de sa chaise, souriant. Il se dirige de l'autre côté de son bureau.
MAIRE WILKINS : Je réalise qu'il est encore très tôt… pour vous… mais vous savez qu'il s'agit là d'une affaire très urgente, (Il s'arrête à côté de Trick) ainsi que très… délicate.
TRICK : Vous pouvez avoir confiance en moi.
MAIRE WILKINS : Alors vous saurez régler ça ?
TRICK : (Inspirant) Ça sort un peu de mon domaine, mais vous aurez ce que vous voulez. Je pense connaître quelqu'un.
MAIRE WILKINS : (Il se dirige vers l'un de ses placards) Etes-vous sûr que nous devrions sous-traiter ? Quelle garantie avons-nous ?
TRICK : C'est quelqu'un qui a déjà travaillé ici avant, et s'il est à la hauteur de sa réputation, (Il sourit) cette ville sera un vrai brasier.
MAIRE WILKINS : J'ai dû faire certaines concessions pour en arriver là. Il est normal que le démon obtienne son tribut. (Il déverrouille le placard) Vous voyez, ce qui me différencie des autres politiciens, M. Trick…
Il ouvre le placard. Les planches sont couvertes de divers objets occultes. Parmi ceux-ci figurent des têtes de mort, un foetus de nourrisson préservé dans du formol, diverses boîtes et coffres, des talismans, les os d'un bras, ceux d'une main… Trick, qui n'a pas bougé d'un pouce, regarde ce que contient le placard, une légère inquiétude dans le regard.
MAIRE WILKINS : … c'est que je mets un point d'honneur à tenir mes promesses.
Il tend la main dans le placard, et saisit une tête réduite. Il s'agit en fait d'une bouteille. Il enlève le couvercle composé de cheveux, puis se penche pour sentir le contenu. Finalement, il referme la tête.
MAIRE WILKINS : Où est-ce que j'ai mis le scotch ? (Il regarde autour de lui)
GENERIQUE
ACTE 1
Extérieur du lycée de Sunnydale. Buffy, Willow et Oz apparaissent en haut des marches qu'ils commencent à descendre.
BUFFY : Et là, j'étais poursuivie par une armée de cases vides qui hurlaient : "Toutes tes réponses sont fausses !"
WILLOW : Oh la la ! J'espère que c'est pas un rêve prémonitoire. (Buffy la regarde) Non, sûrement pas.
OZ : Vous savez, je l'ai déjà fait l'année dernière. Je pourrais vous aider. Par exemple pour les antonymes, mais… c'est p't-être pas l'endroit.
WILLOW : Oz a été l'étudiant le mieux noté de toute la promotion.
Ils arrivent au rez-de-chaussée, et continuent leur chemin.
BUFFY : N'est-elle pas mignonne quand elle est fière ?
OZ : Elle est toujours mignonne.
Cordelia et Alex arrivent de l'autre côté, ils les rejoignent.
WILLOW : On pourrait travailler dessus ce soir.
ALEX : (Marchant avec Cordy derrière Willow, Oz et Buffy) Travailler sur quoi ce soir ?
CORDELIA : Oh, non. Qui est-ce qu'on va trucider encore ?
BUFFY : Seulement ma grande ignorance.
Cordelia sourit aux mots de Buffy.
OZ : On va travailler les examens de Buffy.
WILLOW : C'est Oz qui va l'aider. (Souriant fièrement) Il a été l'étudiant le mieux noté…
CORDELIA : (Lui coupant la parole) On le sait déjà, et on est toujours *très* impressionné.
Willow fronce les sourcils.
ALEX : C'est nul d'être obligé de faire ces tests. C'est totalement fasciste, et personnellement je trouve ça discriminatoire vis-à-vis des cancres.
CORDELIA : En fait, je suis impatiente de le faire. Je m'en sors bien avec les tests standardisés.
Tous les quatre la regardent, incrédules.
CORDELIA : Bah quoi ? Il suffit de cocher les cases…
Le groupe entre dans le couloir menant à la cafétéria.
WILLOW : On bosse ce soir, oui ou non ?
BUFFY : Oui pour bosser, mais non pour ce soir. Je passe la soirée avec ma mère. Elle est devenue draconienne depuis que je suis rentrée. Et Giles est encore pire. Je suis surveillée 24h/24.
Ils entrent dans la cafétéria.
BUFFY : C'est comme si j'avais des chaînes aux pieds toute la journée.
Ils voient une table couverte de boîtes de chocolats. Les lycéens sont en train d'en prendre une chacun, tandis que Snyder barre leur nom d'une liste avec son stylo.
WILLOW : Ooh ! Regarde, des barres au chocolat ! Une montagne !
Snyder tend une boîte.
ALEX : Principal Snyder, merci ! (Prenant la boîte) Auriez-vous été hanté par le Fantôme des Noëls passés, par hasard ?
Un lycéen donne des boîtes de chocolats à Cordelia qui les fait passer au reste de la bande.
SNYDER : C'est pour l'orchestre.
BUFFY : Vous récompensez l'orchestre ? C'est très généreux.
SNYDER : Vous allez vendre ça, et récupérer l'argent pour la fanfare. Il leur faut de nouveaux uniformes.
ALEX : Oui. Et ça vaut une fortune les grands chapeaux à plumes.
OZ : C'est élégant les plumes.
Willow sourit à sa réplique.
BUFFY : Euh, je suis sûre qu'on adorerait faire du porte-à-porte, mais l'orchestre c'est pas nous.
SNYDER : Si je vous avais confié un trombone, ça aurait été un problème, Summers. (Lui tendant une boîte) Ce sont des chocolats. (Elle la prend) Vendez-les.
Il s'en va, les laissant là à regarder leur boîte de chocolats.
La cuisine des Summers. Buffy et sa mère sont en train de manger Chinois pour le dîner.
JOYCE : Mais, tu n'es pas dans la fanfare.
BUFFY : Eh oui, je sais.
JOYCE : Enfin, 40 barres de chocolat. Qu'est-ce que tu veux qu'jen fasse ?
BUFFY : Tu les emportes à la galerie. "Achetez-moi une statue Précolombienne, et gagnez une carie gratuite".
JOYCE : (Réfléchissant un instant, puis lui redonnant la boîte) J'ten prends 20.
BUFFY : Tu es une bonne mère. (Elle pose la boîte à côté d'elle)
JOYCE : La meilleure.
BUFFY : (Prenant son verre d'eau) Euh, non. Je peux te dire que la meilleure des mamans laisse sa fille conduire.
Elle avale une gorgée d'eau, tout en regardant sa mère avec espoir.
JOYCE : Oui, je sais.
BUFFY : (Posant son verre) Sois sympa !
JOYCE : (Se levant) Ecoute, je n'ai pas envie de discuter de ça. (Elle s'approche du réfrigérateur)
BUFFY : Mais, j'ai suivi des cours de code. J'ai regardé tous les films horribles avec des accidents, le sang, les morts. Alors, je suis prête.
JOYCE : (Elle ouvre le réfrigérateur) Chérie, (Elle prend le pichet d'eau fraîche) tu as *raté* ton code. (Elle se sert un verre d'eau) Ils n'ont même pas voulu que tu passes la conduite. (Elle replace l'eau dans le frigo)
BUFFY : Mais enfin, c'était y'a un an. Oh, je suis nulle à l'écrit… disait-elle deux jours avant de passer ses examens.
JOYCE : (Elle retourne à sa place) J'ai passé trop de temps à ne pas savoir où tu étais. (Elle s'assied) Je ne veux pas y ajouter l'angoisse de t'imaginer fonçant sur l'autoroute de Chicago. (Elle prend une gorgée d'eau)
BUFFY : (Sidérée) Quand est-ce que tu vas *comprendre* que j'ai pas envie de repartir. (Haussant les épaules) Et puis, si je voulais le faire, il y aurait toujours les bus.
JOYCE : Stop. (Elle inspire) Tais-toi. (Elle expire, et regarde Buffy intensément) Il est hors de question que tu conduises, c'est clair ? Je te veux ici.
BUFFY : (Ecarquillant les yeux) J'suis ici. Mmm ? (Prenant son rouleau impérial) Tu me vois. (Elle en prend une bouchée)
Joyce hoche la tête, puis baisse les yeux vers son assiette.
BUFFY : (La bouche pleine) Mmm… Il faut que j'y aille. (Elle se lève en prenant sa boîte de barres chocolatées)
JOYCE : Quoi, où est-ce que tu vas ?
BUFFY : (Elle s'arrête à la porte, puis se tourne vers sa mère) Voir Giles. Bagarres, études, double cursus. Je rentre tard.
JOYCE : Encore ? Chérie, tu ne trouves pas que M. Giles monopolise un peu trop de ton temps ?
BUFFY : Oh, c'est vrai ça. Et tu crois qu'il s'excuserait ?
La bibliothèque. Giles est en train de nouer un bandeau noir sur les yeux de Buffy afin de l'aveugler.
BUFFY : Aïe ! Ho !
GILES : Excuses-moi.
BUFFY : Mais pourquoi je dois supporter ça ?
GILES : Parce que c'est ton destin… (Il la contourne) et parce que je viens de t'acheter une vingtaine de barres au chocolat. (Il lui donne un ballon)
BUFFY : Bon, c'est quoi le truc ce soir. On fait des photos comiques ?
GILES : (Tout en marchant autour d'elle) Non, le truc c'est de tester ton aptitude à localiser un adversaire, pendant un combat dans une totale obscurité. Tu attends cinq secondes et tu me lances la balle.
Il fait silencieusement marche arrière, puis s'éloigne d'elle de quelques pas, avant de s'arrêter à côté de la cage.
BUFFY : Vous êtes à cours d'idées pour m'entraîner ou quoi ? Bon d'accord. Cinq, quatre, trois, deux, un…
Elle se tourne vers la porte du bureau de Giles, ce qui fait sourire ce dernier, qui se trouve derrière elle complètement à l'opposé. Il pense qu'elle se trompe complètement. Buffy lance alors le ballon qui percute le haut du mur, se trouvant au-dessus de l'accueil de la bibliothèque. Le ballon rebondit.
GILES : Ce n'est pas si simple, hein ?
Le ballon vient lui percuter le côté de la tête.
GILES : Ouais. Euh… Oui, c'est très bien.
BUFFY : (Elle enlève le bandeau) Merci ! (Elle se dirige vers la sortie de la bibliothèque)
GILES : Mais où… où… où tu vas ? Nous devons aller patrouiller !
BUFFY : (Elle s'arrête et lui fait face) Je peux pas. Maman est un peu à cran. Et elle me veut à la maison. Je vous l'ai dit. (Elle reprend le chemin de la sortie)
GILES : Mais…
BUFFY : (Elle s'arrête à la porte) Je sais, je sais. Elle déraille. Régalez-vous avec les chocolats ! (Elle sort)
Giles regarde les portes de la bibliothèque se balancer d'arrière en avant après le départ de Buffy. Il semble s'interroger sur le comportement de sa Tueuse.
Le manoir d'Angel. Le vampire est en train de faire une séance de Tai-chi. Il est torse nu. Buffy arrive dans l'appartement, puis s'arrête dans l'encadrement de la porte, afin de le regarder. Elle est impressionnée par la fluidité et la douceur de ses mouvements. Angel ne la remarque pas, et continue ses exercices. Il a le bras tendu quand il l'aperçoit finalement, en train de le regarder.
ANGEL : Buffy.
Elle baisse les yeux un court instant, embarrassée d'avoir été prise la main dans le sac, puis, elle les relève finalement, un petit sourire sur les lèvres.
BUFFY : J'ignorais que tu savais faire ça.
ANGEL : Je… (Se redressant, puis essayant de se rapprocher d'elle) je me sens mieux.
Comme il n'a plus de forces, il se penche brusquement en avant. Buffy se précipite vers lui, pour l'aider. Il pose son bras gauche sur l'épaule de celle-ci, qui lui sert d'appui. Une fois qu'il se tient un peu plus droit, Buffy l'aide à rentrer dans le manoir.
BUFFY : Allons à l'intérieur.
Ils entrent lentement dans manoir, à l'intérieur duquel un bon feu de cheminée brûle. Buffy ramasse, au passage, un petit sac en papier kraft se trouvant sur la table basse non loin de l'âtre.
ANGEL : Il est tard. Comment t'as fait pour t'enfuir ?
BUFFY : Oh, c'était facile. J'ai mis le feu à la buanderie de la prison, et… et j'ai filé dans une poubelle.
Ils s'arrêtent à côté du canapé. Angel regarde Buffy ne sachant pas s'il doit la prendre au mot ou non.
ANGEL : Oh.
Il s'assied sur le rebord du canapé.
BUFFY : Je plaisante. (Elle lève la main droite comme pour jurer) Pas dans une poubelle. Sens-moi.
Elle se rapproche de lui, puis s'arrête brusquement, réalisant ce qu'elle vient de faire. Angel lève les yeux vers elle. Buffy baisse son bras et soupire. Elle pose le sac en papier à côté d'Angel, puis elle s'assied, avec raideur, sur le fauteuil se trouvant en face du vampire. Pendant ce temps, Angel s'est enfoncé dans les coussins du canapé.
ANGEL : Comment va… Scott ?
BUFFY : Scott ? (Elle sourit faiblement, puis regarde le sol) Oh, hum… mon p'tit copain Scott. Euh… En fait, il n'est… (Elle lève les yeux vers Angel) Il va bien. (Elle expire)
Angel acquiesce.
BUFFY : (Pointant le sac en papier se trouvant à côté d'Angel du doigt) C'est pour toi.
Angel prend le sac.
BUFFY : Tout frais de chez le boucher.
ANGEL : Merci.
Il plonge la main dans le sac en papier, puis en sort à moitié une sorte de gobelet en plastique contenant du sang. Il le regarde brièvement, puis le re-glisse dans le sac, avant de remettre ce dernier à côté de lui. Buffy tourne les yeux, sachant qu'il n'aime pas se nourrir en face d'elle.
ANGEL : Tu es prudente, hein ?
BUFFY : (Relevant la tête, surprise) Avec Scott ?
ANGEL : La chasse.
BUFFY : Oh. (Elle sourit puis expire) Oh… Oui. Bien sûr. (Hochant la tête à plusieurs reprises) Je suis très prudente.
ANGEL : (Il baisse les yeux) Je suis inquiet (Il la regarde) pour toi.
BUFFY : (Après un silence) Je suis inquiète pour toi.
Il baisse les yeux de nouveau.
ANGEL : (Passant la main sur l'un des coussins) Je reprends des forces. (Il la regarde)
BUFFY : (Lui adressant un petit sourire) Oui, bientôt, tu n'auras plus besoin de moi.
ANGEL : (Il opine légèrement du chef) Ce serait mieux.
BUFFY : (Après un bref silence) Ouais.
Ils restent assis en silence.
La maison de Buffy. Elle ouvre la porte d'entrée, puis s'introduit dans la maison. Elle referme la porte derrière elle, puis pose ses livres sur la table se trouvant à côté du portemanteau. Elle se retourne, puis s'arrête brusquement dans le hall, en voyant sa mère se tenir dans le bas des marches. Celle-ci la regarde calmement, tout en faisant courir ses doigts le long d'une barre chocolatée.
BUFFY : Bonsoir ! (Réfléchissant rapidement) Désolée, je suis en retard. Mais, tu connais Giles. Des tueries, encore des tueries…
Giles s'approche alors du chambranle de la salle à manger, les bras croisés, un sombre regard ornant son visage.
GILES : Bonsoir, Buffy.
BUFFY : (Indiquant le salon) Et si on regardait la télévision ? Je crois qu'il y a un film tout à fait *passionnant* ce soir.
JOYCE : Buffy, tu nous as menti. Et tu as fait de chacun de nous ton alibi. C'est… nous prendre pour des imbéciles, et ce n'est pas bien.
GILES : J'ai appelé Willow. (Buffy ne sait plus quoi dire) A elle aussi, tu as menti sur l'endroit où tu étais. Nous étions très inquiets.
Joyce ouvre la barre chocolatée qu'elle tient, puis la tend à Giles pour qu'il en prenne un morceau.
GILES : Oh, merci. (Il casse un morceau de chocolat)
BUFFY : Ecoutez, je suis désolée, mais je… j'avais…
Elle se tourne, puis entre dans le salon. Joyce la suit, tout comme Giles, quelques pas derrière.
JOYCE : Tu étais au Bronze ? Que s'est-il passé là-bas de si important ?
Buffy s'arrête, puis se retourne vers sa mère.
BUFFY : (Levant les bras, et haussant les épaules) Comme toujours… Les histoires du Bronze.
Joyce mâchonne un morceau de sa barre chocolatée.
JOYCE : (Condescendante) Tu te comportes encore comme une gamine.
GILES : (Mâchonnant également du chocolat) Je ne suis pas ton père, mais je suis responsable de toi. (S'asseyant sur l'accoudoir droit du canapé) Et je pense que ta mère a raison.
BUFFY : Je me comporte comme une gamine. Oui, je sais. Mais… mais peut-être que c'est parce que vous me traitez comme si j'en étais une.
JOYCE : (Semblant blessée) Buffy !
BUFFY : Vous me surveillez 24 heures par jour. Et avec vous deux, je suis épiée 48 heures sur 24. (Giles retire ses lunettes, tandis que Joyce reprend un morceau de chocolat) Je voudrais pouvoir prendre quelques décisions, et avoir une vie privée.
JOYCE : La dernière fois que tu as pris une décision toute seule, tu es partie. (Elle reprend un nouveau carré de chocolat)
BUFFY : Oui, et j'ai su m'occuper de moi-même. Je n'avais pas besoin d'avoir des parents sur le dos.
JOYCE : (Incrédule) Je ne crois pas que tu puisses te servir de cet été comme raison pour qu'on te fasse confiance. (Elle mange un nouveau morceau de sa barre chocolatée)
BUFFY : Jusqu'à quand vous allez me materner ? A quoi ça rime ? J'ai le droit de respirer de temps en temps.
GILES : D'accord. (Levant la main) Très bien. Très bien. Allez. Restes cool.
BUFFY : (Sidérée) "Restes cool" ?
GILES : Mmm. (Il se lève) Je pense que tu devrais aller dormir. (Il remet ses lunettes, tandis que Joyce reprend un morceau de chocolat) Nous sommes tous fatigués.
Buffy regarde Giles, puis sa mère en espérant que celle-ci va dire quelque chose, mais comme elle reste silencieuse, elle sort du salon pour aller dans sa chambre. Joyce la regarde partir, en remuant la tête.
JOYCE : (Mâchonnant toujours du chocolat) Oh, elle va finir par me rendre folle !
Elle soupire, puis froisse le papier qui enveloppait le chocolat, avant de le balancer sur la table de salon. Giles se gratte la tête, puis va s'asseoir sur le canapé. Joyce le rejoint.
JOYCE : J'essaie seulement de la protéger.
GILES : C'est ce que tous les parents essaient de faire.
Il met la main dans la poche intérieure de sa veste en tweed, puis il en sort une barre chocolatée. Il y a une boîte complète de ces chocolats sur la table basse. Il commence à défaire l'emballage de la barre chocolatée.
JOYCE : Ouais, mais la plupart des parents savent au moins de quoi ils protègent leurs enfants.
GILES : Ouais. Avec elle, nous devons être particulièrement vigilant.
Il casse un morceau de chocolat, puis commence à mâchonner le carré, avant de donner le reste de la barre à Joyce.
JOYCE : Mmm.
Elle casse à son tour un carré de chocolat, puis elle commence de le dévorer à belles dents. Giles tend la main vers la table de salon, afin de prendre une nouvelle barre chocolatée.
L'usine Milkbar. C'est là qu'ils fabriquent la fameuse barre chocolatée qui est, selon la boîte les contenant, "La Meilleure des Barres Chocolatées" ("The Best Chocolate Bar"). L'un des ouvriers de la fabrique regarde autour de lui pour s'assurer que personne ne le regarde, puis il baisse les yeux pour retirer l'emballage de la barre. Soudain, Ethan Rayne arrive derrière lui.
ETHAN : (Lui posant la main sur le bras) Crois moi… (Faisant le tour de l'ouvrier pour lui faire face, et regardant la barre chocolatée que celui-ci tient) tu ne devrais pas manger ça.
Ethan s'éloigne de l'ouvrier qui remet vivement la barre chocolatée dans le carton, avant que celui-ci ne soit fermé pour être livré par la suite.
ACTE 2
L'étude dans la salle des sciences. L'un des lycéens envoie une boule de papier à un autre.
GARÇON : Réfléchis.
Le lycéen qui sert de cible parvient à attraper la boule de papier, et la met de côté sur sa table. Un instant plus tard, il reprend la boule de papier, et regarde celui qui la lui a envoyée afin de lui rendre la pareille. Cordelia et Buffy sont assises à la table se trouvant derrière ce garçon.
CORDELIA : (Elle soupire) Je crois qu'il y a un règlement qui dit que si un professeur a plus de dix minutes de retard, on a le droit de s'en aller.
BUFFY : (Lève le nez de son livre) C'est à Giles de surveiller l'étude. Il va venir. (Elle regarde de nouveau son livre) Il est allergique au retard.
CORDELIA : (Soupire de nouveau) Il est pointilleux, c'est un enfer. Il y a un an, j'avais emprunté un livre de philo que je n'avais pas rendu à temps. Il m'a fait payer pour chaque jour de retard. *Un* an. (Buffy la regarde étrangement) Et j'étais triste de le rendre. (Elle sourit) C'était parfait pour lier conversation avec les garçons plus âgés. (Laisse échapper un petit rire) C'était A.A., bien sûr.
BUFFY : A.A. ? (Cordy acquiesce) Ah, avant Alex. J'ai compris.
Elles retournent toutes deux à leurs devoirs. Willow et Alex sont assis à la table derrière elles. Alex est en train de se délecter d'une barre de chocolat. Les livres se trouvant en face de lui sont fermés.
ALEX : J'adore le chocolat. (Willow le regarde) J'en avalerais des kilos.
WILLOW : Il t'en reste encore à toi. (Elle hausse les épaules) J'ai fait quatre maisons, et tout est parti. On aurait dit Halloween à l'envers. (Elle lui adresse un sourire)
ALEX : Je sais. Ces trucs se vendent comme des petits pains… (Ils se regardent l'un l'autre) Enfin, c'est une façon de parler, des petits pains n'auraient pas eu le même succès…
Les genoux de Willow et Alex se touchent sous la table. Tous deux descendent leur jambe de sur leur tabouret respectif afin de se faire du pied.
ALEX : Et c'est… (S'éclaircissant la voix) rigolo de vendre du chocolat.
Ils continuent de se faire du pied.
WILLOW : Hum. Et ça fera de l'argent pour la fanfare.
Alex regarde entre Willow et la barre chocolatée à plusieurs reprises, puis finalement, il fixe le chocolat du regard. Pendant ce temps, Willow joue avec son crayon papier tout en regardant son livre.
ALEX : La fanfare. Oui. Ils sont géniaux. Ils marchent.
Ils continuent de se faire du pied sous la table.
WILLOW : Comme une armée. (Très distraite) Sauf qu'eux… ils ont des instruments au lieu de… de mitraillettes, et… d'habitude personne n'est tué.
Leurs pieds se frottent l'un contre l'autre tandis que leurs jambes sont toujours croisées, quand tout à coup, Cordelia se retourne pour leur faire face.
CORDELIA : C'est pas vrai.
Willow et Alex arrêtent immédiatement de se faire du pied. Mais, ils sont si brusques que quand ils rabattent leurs jambes chacun de leur côté, ils font trembler la table en percutant les pieds de celle-ci. Ils espèrent que Cordy n'a rien remarqué.
CORDELIA : Où il est passé Giles ? Moi, je m'ennuie, et s'il n'est pas là, je me demande à quoi ça sert.
Soudain inquiète, Buffy regarde la porte d'entrée de la classe.
Les couloirs. Le principal Snyder et Mlle Barton se dirigent vers la salle de classe où se trouvent Buffy et ses amis. Snyder a une barre de chocolat à la main.
SNYDER : Notre rat de bibliothèque n'a pas daigné venir, et je veux pas le faire. (La désignant avec la barre chocolatée) Vous, faites-le.
MLLE BARTON : Oui, d'accord, très bien. Si c'est un ordre.
Elle se tourne, puis, roulant des yeux, entre dans la salle.
SNYDER : (A lui-même et mâchonnant du chocolat) Tout le monde attend de moi que je fasse tout ici parce que je suis le principal. (Il reprend son chemin) C'est pas juste.
La salle des sciences. Mlle Barton entre, et frappe des mains pour obtenir l'attention des lycéens.
MLLE BARTON : Silence ! On est tous coincé ici, vous le savez ? Alors, on va rester tranquillement assis et, (Indiquant l'un des livres se trouvant sur le bureau du professeur, elle sourit) et on fait semblant de lire n'importe quoi (Buffy est confuse) en attendant d'être sûr que cette vieille baderne de Snyder soit parti. (Les lycéens rient de bon cœur) Ensuite, on se tire ailleurs ! (Elle leur adresse un large sourire)
ALEX : On est beaucoup à vouloir épouser Mlle Barton ?
CORDELIA : Suis la queue.
WILLOW : Je crois que Giles ne viendra pas.
BUFFY : (Très soucieuse) Oui, sans doute.
L'appartement de Giles vu de l'extérieur. Buffy s'avance jusqu'à la porte, puis s'arrête. Elle regarde par la petite vitre se trouvant sur la porte d'entrée, puis voyant Giles, elle entre. Son Observateur est accroupi devant l'un de ses meubles où il conserve ses vinyles. Il regarde l'un d'entre eux. Buffy s'avance dans l'appartement, fermant la porte derrière elle. Le son de la porte se fermant attire l'attention de Giles, qui relève la tête.
GILES : Buffy.
Il replace le disque dans le meuble.
BUFFY : (Elle entre) Euh… Désolée. Je… j'étais un peu inquiète. Votre absence à l'étude m'a donnée… et après m'avoir dit de ne jamais déserter… (Apercevant enfin sa mère, assise sur le canapé de Giles) Mais, que fait ma mère ici ?
Giles rejoignant Joyce.
GILES : (La bouche pleine de chocolat, et tenant ses lunettes à la main) Nous avons eu l'opportunité d'avoir… comment dire… une conférence au sommet. J'ai pensé que c'était plus important que l'étude. J'ai téléphoné.
BUFFY : (Toujours confuse) Oh.
JOYCE : Nous pensons que tu as peut-être raison.
Joyce et Giles hochent la tête.
BUFFY : Ah oui. Oui. (Très confuse à présent) A quel sujet ?
JOYCE : Sur le fait (Regardant Giles pour qu'il la soutienne) que nous te surveillons de trop.
GILES : Nous t'écartelons entre deux priorités, (Il s'assied sur la table basse) ta vie de famille, et ton devoir de Tueuse.
BUFFY : Oh. C'est là-dessus que j'avais raison.
JOYCE : Nous essayons d'établir une coordination entre nous.
GILES : Mais ce ne sera pas facile, mais… nous ferons en sorte que tu puisses cumuler tes obligations. (Il sourit)
BUFFY : (Leur adressant un sourire crispé) Oui, ça serait génial.
JOYCE : Nous avons encore beaucoup de travail tous les deux, chérie. Sois gentille de nous laisser un peu tranquille ?
Giles se lève, et s'approche de l'âtre où il regarde l'un des deux tableaux se situant au-dessus de celle-ci. Après avoir sorti ses clés de voiture de son sac, Joyce se lève à son tour.
JOYCE : Mmm… Prends la voiture… et… M. Giles me raccompagnera. (Lui tendant les clés)
BUFFY : (Les yeux grands ouverts) Quoi ? (Elle sourit puis remue la tête) Attends, j'ai pas compris… Quoi ?!
JOYCE : Prends les clés.
BUFFY : Tu n'auras pas à me le dire deux fois… euh… oui… quoi que… en fait… (Elle s'empare brusquement des clés) Salut ! (Elle se précipite dehors)
JOYCE : Salut, chérie. Sois prudente.
BUFFY : (Elle ouvre la porte) Mmmm !
Elle sort précipitamment de l'appartement, sans regarder derrière elle, puis ferme la porte. Joyce se retourne vers Giles.
JOYCE : Elle a rien vu, tu crois ?
Il se tourne pour lui faire face, une cigarette pendant à ses lèvres.
GILES : (Allumant la cigarette avec son briquet) Non, rien du tout !
Joyce sourit puis se penche pour attraper la bouteille d'alcool qu'elle avait planquée sous l'un des meubles. Elle dévisse la bouteille. Giles ferme le briquet, puis prend une bouffée de sa cigarette. Il la retire de sa bouche, puis rejette la fumée.
L'une des rues de Sunnydale, de nuit. Buffy et Willow sont dans la Jeep de Joyce, Buffy au volant.
WILLOW : Redis-moi comment ça s'est passé.
BUFFY : J'ai dit à ma mère que je voulais être traitée comme une adulte, et *voilà* : (Elle sourit) j'ai eu les clés.
Elle prend un virage sans même ralentir, faisant, par conséquent, grincer les pneus sur le bitume. Willow est pétrifiée, elle commence à avoir du mal à respirer.
BUFFY : Je pense aussi qu'elle voulait me voir ailleurs. Ce soir ma mère et Giles planifient mon avenir, et je crois que c'est plus facile pour eux de réorganiser ma vie si je ne suis pas là.
WILLOW : (Inquiète) Est-ce que tu sais si tu as aussi un frein à main ?
BUFFY : Mmm, mmm.
Elle passe alors une autre vitesse. La voiture commence d'accélérer.
WILLOW : (Nerveusement) Buffy, tu passes l'examen *demain*. Tu es sûre de vouloir aller au Bronze ?
BUFFY : Je travaillerai là-bas. (Elle sourit) Je danse et ensuite, je multiplie. (Souriant malicieusement) Je sais ce qu'il nous faut…
Elle tend la main et se baisse pour mettre la radio et la changer de station.
WILLOW : (Complètement affolée) Regarde la route ! Regarde la route !
Buffy prend un nouveau virage, et là encore, fait crisser les pneus.
L'appartement de Giles. Il est allongé par terre, sur le dos. Il a retiré sa veste et sa cravate, quant à sa chemise, elle est déboutonnée, ce qui révèle ainsi son tee-shirt. Il allume deux cigarettes, alors qu'il bouge son corps au son de la musique. Joyce et lui ont mis le vinyle de Cream intitulé "Tales of Brave Ulysses". Joyce est, pour sa part, assise en tailleur devant le meuble contenant les disques qu'elle regarde tout en se dandinant.
JOYCE : Tu as des albums sympas.
GILES : Ouais, c'est pas mal. (Il allume deux cigarettes en même temps)
PAROLES : And the colors of the sea bind your eyes with trembling mermaids
JOYCE : Tu aimes 'Seals and Croft' ?
Giles tourne la tête vers elle, incrédule.
PAROLES : And you touch the distant beaches with tales of brave Ulysses
JOYCE : Ouais, moi non plus.
Giles lui donne l'une des cigarettes qu'il a allumée.
PAROLES : How his naked ears were tortured by the sirens sweetly singing
JOYCE : Merci. (Elle prend une bouffée)
PAROLES : For the sparkling waves are calling you
JOYCE : Alors, pourquoi on t'appelle l'Eventreur ?
PAROLES : To kiss their white-laced lips
GILES : (Il s'assied) T'aimerai le savoir, hein ?
Un solo de guitare dans la chanson, entre deux couplets.
GILES : Une minute. Ecoute ça.
Il sourit, puis commence de remuer la tête et sa cigarette au rythme de la guitare. Derrière lui, Joyce prend une nouvelle bouffée.
GILES : Ah, c'est trop !
PAROLES : And you see a girl's brown body
JOYCE : Oui.
Giles se lève, et va se placer devant le miroir se trouvant au-dessus du meuble hi-fi, afin de se réarranger les cheveux.
GILES : Oh, je vais monter un groupe, moi.
PAROLES : Dancing through the turquoise
JOYCE : (Se levant) Hé, Rupert, on se met la télé ?
PAROLES : And her footprints make you follow where the sky loves the sea
JOYCE : (S'appuyant contre le meuble) Je commande une pizza, si tu veux.
GILES : (Il retire sa sur-chemise) Non, non. On sort, ce soir.
PAROLES : And when your fingers find her, she drowns you in her body
GILES : J'ai envie de m'éclater.
JOYCE : D'accord. (Se brossant les cheveux) On peut aller au Bronze.
PAROLES : Carving deep blue ripples in the tissues of your mind
GILES : Non, non. J'ai pas envie d'y aller. C'est mortel là-bas.
Le Bronze. Un homme a la tête penchée en arrière tandis que le barman lui verse du jus d'orange et de la vodka directement dans la bouche. Ses amis l'entourent et l'encouragent. Il y a un nombre inhabituel d'adultes dans la boîte. Les Dingoes Ate My Baby (Four Star Mary) sont en train de jouer "Violent". Il y a beaucoup de monde sur la piste de danse. Seulement, il s'agit de gens de tous les âges. Même les personnes âgées sont en train de danser au rythme de la musique. Sur scène, Devon danse autour du micro. Juste avant que la chanson ne commence, il se penche vers Oz.
DEVON : Hé, t'as vu, ça leur plaît !
Willow et Buffy entrent dans le Bronze. Elles regardent autour d'elles le mélange inhabituel de personnes se trouvant ici.
PAROLES : The strangest things / I've always known
Oz voit Willow entrer, et sourit.
PAROLES : It slays me every time
Willow et Buffy s'avancent lentement dans la boîte, puis elles se tournent l'une vers l'autre totalement ébahies, et inquiètes.
PAROLES : Darkened fields / Have overgrown
Willow et Buffy continuent d'avancer dans la salle parmi la foule.
BUFFY : On a changé de dimension, ou quoi ?
PAROLES : You want to lay me out ?
WILLOW : Peut-être qu'il y a une réunion de vétérans, ou Billy Joel fait un concert, un truc comme ça.
PAROLES : Tie me down? / Tie me
Mlle Barton passe à côté d'elles.
BUFFY : Mlle Barton ?
MLLE BARTON : (Elle s'arrête et se retourne vers elles) Oh, Buffy ? Whoa !
PAROLES : Our love
WILLOW : Ça va, Mlle Barton ?
PAROLES : Covered in my blood
MLLE BARTON : (Lui adressant un large sourire) Oh, ça va d'enfer, Willow. (Réalisant quelque chose) Willow... Ça veut dire saule, non ? (Riant) Vous êtes un saule !
Willow et Buffy se regardent, interloquées.
PAROLES : Is so violent
MLLE BARON : (Regardant autour d'elle) Oh, y'a pas de frites, ici. Ils exagèrent !
PAROLES : Our love
BUFFY : Vous devriez aller prendre l'air, Mlle Barton ?
MLLE BARTON : (Riant frénétiquement) Oui… (Elle s'en va dans la foule)
PAROLES : Covered in my blood
WILLOW : Il y a quelque chose d'anormal.
Buffy la regarde, incrédule.
PAROLES : Is so violent
WILLOW : Bien sûr, tu l'avais remarqué sans que je te le dise.
Snyder les aperçoit et les rejoint. Il se place entre elles.
SNYDER : (Avec un large sourire) Hé, les filles ! (Il passe ses bras autour de leurs épaules) C'est top cette boîte ? (Il rit)
BUFFY : (Interloquée) Principal Snyder ?
PAROLES : Shake this scene / another one
SNYDER : Appelez-moi Snyder, tout court. Juste le nom de famille, comme… (Essayant d'être cool) Barbarino.
Il lève les bras et remue les poings sauvagement pour montrer qu'il tient la forme. Inquiète, Willow s'écarte légèrement de lui.
SNYDER : Waow ! Je tiens une de ses frites !
Willow ne sait pas quoi faire des agissements de Snyder. Ce dernier redescend finalement légèrement sur terre.
PAROLES : It plays me every time
SNYDER: Vous voyez Mlle Barton ? Elle est cuite.
PAROLES : We're not that green
SNYDER : Je vais lui mettre une note atroce sur mon prochain rapport parce que… (Il sourit) parce que c'est *moi* le principal ! (Il rit)
PAROLES : We're overdone
Snyder se retourne, et se dirige de nouveau dans la foule.
PAROLES : You want to lay me out?
WILLOW : (À Buffy) C'est inquiétant. Ils risquent tous la crise cardiaque.
PAROLES : Tie me down?
BUFFY : Eh bien… il y a peut-être un médecin ici le soir.
Un vieil homme, torse nu, entre sur scène, et écarte Devon du micro. Il adresse alors un cri de sauvage à la foule.
HOMME : (Criant) Yaaa !
WILLOW : Je crois que c'est mon médecin.
L'homme saute dans la fosse en espérant être rattrapé par la foule, seulement, comme ils ne réagissent pas assez vite, il s'écrase au sol. Willow et Buffy ont un mouvement de recul à ce spectacle.
WILLOW : D'habitude, il est moins déshabillé.
Snyder arrive de nouveau derrière Willow et Buffy, il passe sa tête entre elles.
SNYDER : J'ai été félicité pour mon travail de principal… (Fier de lui-même) par le maire ! (Mimant ce qu'il s'est passé) Il m'a serré la main *deux* fois.
BUFFY : C'est super.
Snyder acquiesce, puis prend une profonde inspiration quand il voit deux superbes créatures passer à côté d'eux avec des boissons.
SNYDER : (Les yeux écarquillés) Whoa ! Je vous dis pas les gonzesses qu'il y a ici ce soir !
Il suit ces deux superbes femmes. Buffy et Willow se dirigent, quant à elles, dans la direction opposée.
WILLOW : Qu'est-ce qui se passe ?
BUFFY : Mais, j'en sais rien. Et, on dirait que ça touche pas mal d'adultes.
Elles s'arrêtent à côté de l'escalier. Willow regarde autour d'elle.
WILLOW : Ils se comportent comme une bande d'ados…
BUFFY : Ils se comportent comme une bande de nous.
PAROLES : Our love
WILLOW : (Confuse) Je ne suis pas comme ça.
PAROLES : Covered in my blood
L'usine Milkbar. Des boîtes de barres chocolatées continuent de glisser sur le tapis roulant. Trick et Ethan traversent la zone de chargement du chocolat.
TRICK : Il y a une forte demande.
ETHAN : Oui, je m'y attendais.
TRICK : C'est pour ça que j'aime ce pays. Vous faites un bon produit, et tout le monde se précipite.
ETHAN : Ouais.
TRICK : Bien sûr, il y en a beaucoup qui vont mourir, mais… c'est encore une raison pour me faire aimer ce pays.
Ils s'arrêtent de marcher. Trick fait alors demi-tour et s'approche d'un homme inspectant les boîtes de chocolats avant de les fermer.
TRICK : Hé ! On ne goûte pas les produits.
HOMME : Je n'ai rien fait.
Trick l'attrape par la salopette, puis le plaçant devant lui, lui brise la nuque avant de laisser tomber son cadavre par terre. Ethan regarde la scène sans rien dire, mais dégoûté. Trick rajuste sa veste, puis le rejoint. Tous deux reprennent leur chemin.
ETHAN : Radical. Comment avez-vous su qu'il était en train de…
TRICK : Je n'en savais rien. Maintenant, je sais que personne n'y touchera. (Il regarde sa montre) Ça se rapproche. (A l'un des ouvriers) Continuez comme ça. (A Ethan) C'est bientôt l'heure du grand festin.
Il part, laissant Ethan derrière lui en train de le dévisager. Après un instant, ce dernier fait demi-tour.
Le Bronze. Les Dingoes Ate my Baby ont fini de jouer, Oz a ainsi pu rejoindre Willow et Buffy. Ils observent la foule. "Slip Jimmy", de Every Bit of Nothing, est joué en musique de fond.
BUFFY : Je ne sais pas ce qu'il y a. Mais, il y a quelque chose qui a changé.
WILLOW : Ils sont envoûtés ?
OZ : Ils jouent aux ados. C'est peut-être une manière de nous faire honte ?
Snyder, qui passe à côté d'eux, voit Oz, puis s'arrête.
SNYDER : Super, vos cheveux.
Il marche autour d'Oz, souriant et fixant du regard les cheveux de celui-ci. Oz ne sachant que faire se passe la main dans les cheveux. Soudain, la musique s'arrête, et est remplacée par de vieux hommes qui commencent de chanter "Louie Louie" sur scène.
QUATUOR DE VIEUX HOMMES : Louie Louie / Oh, baby / We gotta go / Yeah, yeah, yeah, yeah, yeah / Louie Louie / Oh, baby / We gotta go / Yeah, yeah, yeah, yeah, yeah
Un vieil homme vêtu d'un gilet écossais et d'une chemise rayée blanche passe à côté du trio. Buffy et Oz le dévisagent.
WILLOW : C'est de pire en pire.
Plusieurs couples d'adultes s'embrassent fougueusement sur la piste de danse.
QUATUOR DE VIEUX HOMMES : Louie Louie / Oh, baby / We gotta go / Yeah yeah yeah yeah yeah
BUFFY : Aucun vampire ne m'a jamais fait *aussi* peur.
QUATUOR DE VIEUX HOMMES : Louie Louie / Oh baby / We gotta go
Derrière eux, un homme avance en chancelant dans la foule. Il est ivre et mâchonne une barre chocolatée. Tout à coup, il percute un autre homme. Ils se font face à face, et commencent une bagarre.
HOMME : Eh, qu'est-ce t'as toi ?
HOMME 2 : Dégage !
Snyder se tourne vers le trio, un large sourire ornant son visage.
SNYDER : (Remuant la tête énergiquement) Bagarre !
Willow laisse échapper un soupire. Buffy prend alors le chemin de la sortie.
BUFFY : Faut qu'on sache ce qui se passe. Encore une galère due aux Puissances Infernales.
Willow et Oz la suivent. Elle s'arrête près d'un des flippers. Une femme est en train de faire manger une barre chocolatée à son petit ami. Il en prend une grande bouchée, alors qu'il continue de jouer. Leur pose donne le temps à Snyder de les rejoindre après qu'il les a vus partir.
SNYDER : Hé ! Où est-ce qu'on va ?
Tous les quatre se dirigent vers la sortie du club. A l'extérieur. Alors que les trois ados se précipitent vers la Jeep de Joyce, Snyder est toujours à l'intérieur du Bronze.
SNYDER : Attendez-moi !
Il sort finalement.
SNYDER : Ho ! Vous essayez pas de me semer, j'espère ?
Buffy, Willow et Oz montent dans la Jeep. Snyder les suit.
OZ : Il faut trouver Giles. Il aura sûrement une explication.
Snyder se rend du côté passager de la voiture, et voyant que les places sont déjà prises, il se dirige de l'autre côté de la Jeep, derrière Buffy, qui conduit.
BUFFY : Bien sûr. Mais il y a des chances qu'il ait à nouveau seize ans, lui aussi. (Elle met sa ceinture)
WILLOW : Il est chez lui avec ta mère.
Buffy fait démarrer la voiture. Snyder ouvre la portière derrière elle, et monte dans la Jeep.
SNYDER : J'ai dit, attendez-moi ! (Il ferme la potière)
OZ : Oh, Snyder…
BUFFY : On n'a pas le temps. Allez, il vient avec nous.
Elle fait démarrer la voiture, puis appuie lourdement sur la pédale d'accélération, faisant crisser les pneus, et laissant des marques sur le bitume.
SNYDER (Voix Off) : Whoa, Summers ! Vas-y, fonces, on s'éclate !
Un quartier résidentiel. Deux types, probablement deux bons pères de famille, l'un dans sa Volvo, l'autre dans sa Hyundai, sont en train de faire rugir les moteurs de leur voiture, tandis qu'ils mangent du chocolat en attendant que le feu tricolore passe au vert. Ils se regardent l'un l'autre, et se sourient dans l'anticipation de leur course. Après qu'ils ont tous deux pris un bon morceau de chocolat, le feu tourne au vert. C'est le signal. Ils démarrent, leurs pneus crissant fortement comme ils traversent le carrefour et descendent la rue.
Un terrain de jeu dans un parc. Le facteur est assis sur un carrousel, où il est en train de rire en lisant le courrier qu'il devait distribuer. Une pile de lettres lues se trouve à ses pieds. Il ouvre une nouvelle enveloppe. Derrière lui, des couples sont en train de s'embrasser, et de se poursuivre l'un l'autre à travers le parc. Tandis que près du parcours sportif deux hommes sont en train de jouer au Frisbee.
Une rue. Buffy, Willow, Oz et Snyder la descendent à toute allure. A l'intérieur de la voiture.
WILLOW : Je serais plus rassurée quand on aura trouvé Giles.
OZ : Oui, parce que même s'il a seize ans, il est toujours Giles. C'est plutôt un mec censé, non ?
WILLOW : (Inquiète) Oui, eh bien…
OZ : Quoi ?
BUFFY : Giles à seize ans ? C'était le genre de type plutôt méchant, balaise, haïssant la société, une bombe entre les dents.
OZ : Bon alors ta maman doit avoir quelques soucis.
Snyder fronce les sourcils, puis se tourne vers Oz en hochant la tête, alors que Willow se tourne vers Buffy qui ne quitte pas la route des yeux.
La rue piétonne. Giles et Joyce se baladent, Giles son bras par dessus l'épaule de Joyce, cette dernière lui tenant la main.
JOYCE : Ça doit être très excitant d'arriver d'Angleterre. (Mâchant un chewing-gum)
GILES : Pas spécialement. (Shootant dans une canette) T'as froid ? (Prend une bouffée de sa cigarette)
JOYCE : Non. J'me sens… bizarre. Comme si je venais de me réveiller.
GILES : Ah, ouais ?
JOYCE : Ouais. Comme si me marier, avoir un gamin… comme si tout ça, ça n'avait été qu'un rêve et… et que les choses sont à nouveau comme elles devraient être.
GILES : Ouais.
Ils passent devant une boutique où sont vendus des vêtements de style rétro, ils s'arrêtent devant pour regarder. L'un des manteaux attire l'attention de Joyce. Il est couvert de plumes noires, genre boa.
JOYCE : C'est cool ! (Remuant la tête tout en souriant et continuant de mâchonner son chewing-gum) Très rétro, j'trouve.
GILES : (Rajustant ses cheveux grâce à son image se reflétant sur la vitre) Ça te branche ?
JOYCE : Ouais, mais la boutique est fermée.
Giles prend une dernière bouffée de sa cigarette, avant de la jeter par terre. Il attrape ensuite une poubelle qu'il balance dans la vitrine de la boutique. Pendant ce temps, Joyce s'est promptement reculée. Comme la vitre se brise en mille morceaux, une alarme se déclenche. Joyce porte un large sourire, et rit hystériquement alors que Giles entre dans le magasin, et prend le manteau à plumes ainsi que le chapeau noir que porte l'un des mannequins. Il met le chapeau sur sa tête tandis que Joyce regarde autour d'elle pour voir si quelqu'un arrive. Giles ressort finalement de la boutique par l'ouverture qu'il a créée dans la vitrine.
GILES : Woo-hoo!
JOYCE : Oh, Ripper! C'que t'es courageux !
Il l'aide à enfiler le manteau à plumes, quand soudain, un policier apparaît derrière eux, pointant son arme dans leur direction.
POLICIER : Mains en l'air !
Giles et Joyce stoppent leurs mouvements.
Les rues de la ville. Le feu tricolore est vert quand Buffy et les autres descendent la rue en voiture.
SNYDER : C'est trop génial ! On va manger des beignets, sur le terrain de foot, hein ?
Ils se dirigent vers une intersection. Une autre Jeep arrive dans l'autre direction, à la gauche de Buffy. Le conducteur est bien trop occupé à essayer de retirer l'emballage de sa barre chocolatée pour se rendre compte que le feu est rouge. Buffy, qui quant à elle n'a pas regardé sur le côté par mesure de précautions, s'engage sur le carrefour quand l'autre chauffeur arrive à vive allure.
WILLOW : (Se tournant vers Buffy, elle aperçoit la Jeep arrivant de l'autre côté) Oh, mon Dieu ! Attention !
Ils se raidissent tous dans la voiture, en attendant l'impact imminent. L'autre voiture les percute violemment sur la portière arrière gauche de la voiture, leur faisant faire un tête à queue.
ACTE 3
La rue en face de la boutique. L'officier de police a son Beretta 9mm pointé sur Giles et Joyce. Ripper lâche Joyce, et se tourne vers le policier. Joyce recule de quelques pas.
GILES : Oh… (Il retire le chapeau noir qu'il porte, et le lance par terre, avant de s'approcher du policier d'une manière plus que provocante) le flic a un flingue !
Giles sautille sur place comme un boxer se préparant à entrer sur le ring, provocant ainsi bien plus l'officier de police.
GILES : Est-ce que tu sais t'en servir, blaireau ?
POLICIER : Tu vas voir.
Giles remarque alors une barre chocolatée dans la poche du blouson du policier.
JOYCE : Fais gaffe.
Cela distrait suffisamment le policier qui se fait alors surprendre par Giles. Ce dernier lui frappe la tête de la sienne, avant de lui donner un coup de genou dans les parties génitales, et le visage. Le policier se retrouve à genoux, se tordant de douleurs. Giles lui fait passer le bras derrière la tête, lui prend son arme, et lui redonne un coup de genou dans la tête. L'officier de police tombe sur le sol, inanimé. Giles met l'arme du flic dans son dos.
GILES : J'savais qu'il tirerait pas. (Il sourit)
Il évolue d'un bas cool et léger vers Joyce qui s'appuie contre le capot de la voiture de police.
JOYCE : T'es trop toi. (Elle rit) On dirait Burt Reynolds.
En un éclair, Giles passe l'une de ses mains autour du cou de Joyce et l'autre derrière son dos. Joyce qui ne s'attend pas à ça, en a le souffle coupé, mais elle ne commence pas de se débattre, bien au contraire, elle retire son chewing-gum de sa bouche, et commence d'embrasser Ripper fougueusement. Giles la fait reculer contre le capot de la voiture, jusqu'à ce qu'elle soit allongée dessus. Elle passe ses bras autour du cou de Giles…
Le lieu où s'est déroulé l'accident de Buffy. Les deux Jeeps sont immobilisées côte à côte, mais dans des directions opposées. Le conducteur de la deuxième Jeep descend promptement de sa voiture dont le moteur fume.
HOMME : Désolé ! Faut qu'j'y aille !
Il s'enfuit en riant alors que Buffy et les autres descendent de voiture. Le premier instinct de la Tueuse est de poursuivre l'homme, mais elle le laisse partir. A la place, elle regarde la cabosse de la voiture. Elle ferme sa portière en même temps que Snyder. Cependant, celle du principal ne se ferme plus.
BUFFY : Waow. Tout le monde va bien ?
Snyder hoche la tête en regardant également la grosse cabosse. Willow et Oz font le tour de la voiture pour les rejoindre de l'autre côté.
WILLOW : Est-ce que je suis la seule à avoir mal au cœur et la tremblote ?
De l'un des côtés de la rue, trois hommes fument et rient.
SNYDER : Buffy… (Se massant l'épaule) Ta mère va te tuer.
Buffy regarde de l'autre côté de la rue. Cinq hommes traînent à côté d'un arbre.
BUFFY : Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond.
OZ : T'as remarqué ?
BUFFY : Il y a aucun adulte.
Deux femmes se rengorgent en passant à côté de l'arbre où se trouvent les hommes, en mâchonnant du chocolat. Ceux-ci les sifflent. Snyder commence à déballer une barre chocolatée se trouvant en sa possession.
BUFFY : Les gens ne sont plus chez eux. Tout le monde se balade dehors.
Un homme à lunettes arrive en courant derrière Snyder. Il lui attrape sa barre chocolatée, et s'enfuit avec.
SNYDER : Hé !
Willow et Oz dévisage le voleur de chocolat qui s'enfuit en courant.
SNYDER : Hé, rends-moi ça ! (Il poursuit l'homme à lunettes)
WILLOW : La ville est sans défense.
SNYDER (Voix Off) : Tu m'le rends, c'est à moi.
BUFFY : Et où sont les vampires ?
Ils réfléchissent à ce dilemme.
SNYDER (Voix Off) : Il m'a piqué mon chocolat !
BUFFY : Y'a plus personne pour nous aider. On est vraiment dans la panade.
OZ : Je sais pas où ils sont passés, mais… ils sont tous ailleurs.
BUFFY : Je suis certaine que c'est pas sans raison.
SNYDER : (Il revient, contrarié) Ce taré m'a piqué mon chocolat !
Buffy adresse à Willow et Oz un regard abasourdi. Elle a tout compris.
BUFFY : Le chocolat. Il a sûrement été ensorcelé !
Willow et Oz se regardent l'un l'autre.
SNYDER : (Inquiet) Ensorcelé ?! J'ai été ensorcelé.
WILLOW : C'est moche d'envoûter du chocolat !
OZ : Mes parents en ont avalé une tonne.
Buffy tourne la tête vers Snyder avant de se retourner complètement vers lui, et de le pousser contre l'autre Jeep.
BUFFY : Qui est derrière tout ça ?
SNYDER : (Confus) Je n'en sais rien. Le comité scolaire me les a donnés. (Remuant la tête) Ces deux drôles de loustics…
BUFFY : (Perdant patience) D'où est-ce que ça vient ? Vous savez où ils se trouvent ?
SNYDER : (Acquiescant) Oui.
BUFFY : (Se tournant vers Willow et Oz) Vous, trouvez Alex et Cordelia. Vous allez à la bibliothèque et vous faites des recherches.
OZ : Du chocolat ensorcelé ?
WILLOW : Et deuxième adolescence difficile. Pigé !
Elle prend Oz par le bras, puis s'éloigne avec lui.
BUFFY : (A Snyder) Mon p'tit père, nous, on va à la source.
Elle lui met la main dans le dos pour le faire monter en voiture.
Le quai de chargement, derrière l'usine de fabrication Milkbar. Deux hommes sont à côté de cartons ouverts contenant des barres chocolatées, qu'ils lancent à la foule qui chahute de plus en plus. Buffy et Snyder arrivent enfin à l'usine dans la Jeep de Joyce. La Tueuse et le principal descendent de voiture, et s'avancent à grandes enjambées vers la foule amassée aux pieds des dockers. Comme elle passe à côté de son Observateur et de sa mère, en pleine séance de bécotage, Buffy s'arrête en plein élan contrairement à Snyder qui continue d'avancer. Après un temps d'arrête, elle fait, finalement, un demi-tour pour leur faire face.
BUFFY : Maman ? Giles ?!
GILES : (Continuant d'embrasser Joyce) Mmm… Dégages. On est occupé.
BUFFY : Maman !
Elle prend sa mère par le bras de sorte à l'écarter de son Observateur.
JOYCE : Hé !
BUFFY : (Choquée) Où t'es allée chercher cette horreur ? Aucune importance. Ecoutes…
Giles lui attrape le bras, et la tourne violemment pour qu'elle lui fasse face.
GILES : J't'ai dit "dégages" !
BUFFY : Réfléchissez un peu, Giles. Vous vous battez avec moi, ou vous me laissez parler à ma mère ?
Giles réalise, alors, qu'il ne tient aucune chance contre elle. Il se dégonfle, et au lieu de la frapper, se passe la main dans les cheveux afin de prendre la cigarette se trouvant derrière son oreille. Buffy se retourne vers sa mère, comme Giles se met la cigarette dans la bouche et l'allume avec son briquet.
BUFFY : Bien. Maman, regarde-moi. Est-ce que tu sais qui je suis ?
JOYCE : (Elle sourit) Ouais, bien sûr. Tu es Buffy. (Regardant la foule se trouvant à l'entrée de l'usine) Hé, regardes ! Ils donnent encore du chocolat. Tu veux du chocolat ?
BUFFY : Non, je n'en veux pas ! Et toi, il ne faut plus que tu y touches.
JOYCE : (Très ennuyée) Ça va. Si j'veux en manger, j'en mangerai !
BUFFY : Non, ça ne va pas. Et je crois qu'il faut que tu rentres.
JOYCE : (En colère) Vas te faire voir. Je veux du chocolat !
BUFFY : Maman !
JOYCE : Toi, tu veux tuer tous ces trucs, et *moi* j'ai pas le droit de m'en mêler. Eh bien, chacun sa vie, et je veux que tu cesses de m'embêter.
BUFFY : Maman, arrête…
GILES : (Prenant Joyce par la main) Oh, pour l'amour du Ciel. (L'éloignant de Buffy et se dirigeant vers l'entrée de l'usine) Laisses ta mère manger ces foutus chocolats ! Allez, viens…
Buffy retient sa mère par le bras.
BUFFY : (Lui montrant la Jeep du doigt) Maman, regardes ta voiture ! Mais regardes la bosse que j'ai fait sur ta voiture ! T'as vu ce que j'ai fais ?
Joyce n'en croit pas ses yeux. Derrière elle, Giles prend une bouffée de sa cigarette.
JOYCE : Oh, mon Dieu. (Dégoûtée) Mais, j'étais en plein délire quand j'me suis achetée cette *bagnole* ?
Giles éclate de rires. Buffy n'en croit pas ses oreilles. Elle s'approche finalement de Giles.
BUFFY : Ecoutez-moi. Vous avez besoin de…
GILES : (Lui coupant la parole) Non, *toi* écoutes-moi. (La désignant du doigt) Je suis ton Observateur, alors tu fais ce que je te dis. (Indiquant la Jeep) Maintenant, casses-toi !
Buffy lui retire la cigarette de la bouche, la jette par terre puis l'écrase du pied droit.
BUFFY : (Strictement) Ramenez ma mère à la maison.
Elle se dirige d'un pas décidé vers la foule se trouvant à l'entrée de l'usine. Giles prend Joyce par la main. Tous deux suivent la Tueuse.
GILES : Joyce…
Buffy se fraye un chemin dans la masse pour arriver au dock. Là, elle frappe l'un des hommes distribuant du chocolat à la foule, en lui donnant un coup de pied dans le genou. Il tombe dans la masse de gens rassemblés en bas dudit dock. Buffy qui retombe sur ses pieds commence de se battre avec l'autre type qui distribuait du chocolat sur le dock. Celui-ci tente de la frapper avec la boîte de barres chocolatées qu'il vient juste d'attraper, mais Buffy se baisse juste à temps pour l'éviter. Il essaye alors de lui donner un coup de poing, mais il manque son coup encore une fois. Finalement, après encore quelques échanges de coups, Buffy le frappe dans le dos avec sa jambe, le faisant se cogner violemment contre le mur de l'usine, puis elle l'attrape par la chemise, et le balance contre l'un des autres murs de la fabrique qu'il percute encore plus violemment que le précédent. Le type glisse le long du mur, et vient s'effondrer sur le trottoir. Elle voit alors Giles et sa mère au pied du dock en train de remplir leurs poches de barres chocolatées. Elle s'approche d'eux.
BUFFY : Maman !
Elle la prend par le bras, et l'aide à monter sur le dock.
JOYCE : Hé !
GILES : (Relevant les yeux) Hé ! Tu la laisses tranquille !
Buffy enfonce du pied la porte de l'usine, alors que Giles monte sur le dock pour les rejoindre. Il suit Buffy et Joyce à l'intérieur de la fabrique. Depuis la foule, Snyder les voit y entrer.
SNYDER : Hé ! Le rosbif, attends-moi !
Il grimpe tant bien que mal sur le dock pour les rejoindre.
A l'intérieur. Buffy lâche le bras de sa mère une fois qu'elle se trouve dans la zone de chargement du chocolat.
BUFFY : Reste là.
Des cartons remplis de barres chocolatées, Milkbar, sont empilés jusqu'au plafond dans la fabrique. Buffy parcourt des yeux les alentours pour voir ce qu'elle peut y trouver. De l'autre côté du tapis roulant, où les ouvriers fermaient les boîtes, elle voit un homme au téléphone, en train d'écouter ce qu'on lui dit à l'autre bout de la ligne. Il est seul dans l'usine. Giles et Snyder arrivent, enfin, dans la zone de chargement, derrière elle.
SNYDER : Ça sent le chocolat.
Buffy approche l'homme se trouvant au téléphone.
GILES : (Regardant les piles de cartons de chocolats empilés) Oh, c'est trop.
L'homme commence de parler au téléphone.
ETHAN : Oui, j'en viens. La ville est à nous. Vous y allez quand vous voulez.
Buffy reconnaît immédiatement la voix et croise les bras comme elle se rapproche de lui.
BUFFY : Ethan Rayne.
Il se retourne pour lui faire face, ses yeux s'écarquillant de surprise. Après avoir entendu ce nom si familier, Giles se rapproche également, Joyce sur les talons. Tous trois forment une vue intimidante.
ETHAN : (Au téléphone, nerveusement) Dépêchez-vous, il y a une galère.
GILES : Ethan.
ETHAN : Ripper.
Il ne perd pas une minute, et s'enfuit en triple vitesse. Buffy et Giles lui donnent immédiatement la chasse. Ethan passe en courant sous la fin du tapis roulant incliné à cette extrémité, puis il pousse une étagère derrière lui afin de bloquer le passage. Seulement la Tueuse, et son Observateur sautent par-dessus le tapis roulant au lieu d'essayer de passer dessous, et continuent de le poursuivre.
La bibliothèque. Oz et Alex se trouvent dans les rayonnages à la recherche de livres intéressants pour le problème auquel ils sont confrontés, tandis que Cordelia et Willow sont assises autour de la table, lisant les livres les plus prometteurs.
CORDELIA : Au début, c'était marrant. Ils avaient *vraiment* l'air d'être de bonne humeur - pas comme des parents, et ensuite…
WILLOW : Plus si drôle ?
CORDELIA : Maman a piqué mes fringues. Il devrait y avoir un âge limite pour les jupes moulantes. (Willow grimace) Et j'ai vu mon père s'enfermer dans la salle de bains avec un vieux "Playboy" déchiré.
Alex les rejoint avec deux livres supplémentaires.
ALEX : J'y comprends rien. Ce chocolat est censé provoquer immaturité et crétinisme, j'en ai avalé des tonnes, et je sens pas de dif…
Les filles le fixent du regard.
ALEX : Ouais, c'est pas grave.
Il présente les deux livres à Willow pour qu'elle choisisse.
WILLOW : Je prends celui-là.
Elle tend la main pour prendre le livre, son pouce se posant sur celui d'Alex. Tous deux ne poussent pas leurs doigts, au contraire, ils les laissent se toucher plus de temps qu'il ne faudrait. Ils se regardent l'un l'autre, puis détournent finalement leur regard. Willow prend alors le livre des mains d'Alex qui retourne promptement en haut des marches avec le tome restant. Cordelia est plongée dans son livre tandis que Willow suit Alex du regard.
CORDELIA : J'te le passe ?
WILLOW : (Surprise) Quoi ? (Confuse) Passer ?
CORDELIA : J'te donne le mien ? Ce bouquin est très épais, (Elle échange avec Willow) et… et puis, il est écrit dans une drôle de langue.
Willow retourne à ses recherches, soulagée du fait que Cordelia n'ait pas voulu dire "petits amis".
L'usine Milkbar. Ethan continue de s'enfuir en courant dans la fabrique, afin de semer Buffy et Giles qui sont toujours sur ses talons. Ils tournent, tournent, et tournent dans les allées formées par les cartons. Finalement, Buffy s'arrête, elle l'a perdu. Derrière elle, Giles arrive, essoufflé. Il tente de retrouver sa respiration.
GILES : Oh, bon sang ! J'suis crevé !
BUFFY : Vous fumez trop, c'est clair. (Se retournant vers lui) Maintenant, taisez-vous.
Elle reprend son chemin.
GILES : Waow… Où il est se bâtard ?
BUFFY : (Tournant de nouveau la tête vers lui, ennuyée) Chut !
Elle avance en regardant autour d'elle, les oreilles à l'affût du moindre bruit suspect.
GILES : Et on fait quoi ?
Buffy avance très lentement, puis soudain, elle donne un superbe coup de pied dans l'une des boîtes en bois, causant un grand trou dans celle-ci. Elle arrache ensuite d'un coup sec les morceaux de bois qui la gênent, puis plongeant la main dans la boîte, elle en sort la tête d'Ethan Rayne.
BUFFY : Regardez. Une boîte pleine de poules mouillées.
Ethan lui adresse un petit sourire nerveux, qui s'efface rapidement de son visage.
Snyder et Joyce sont assis sur le tapis roulant. Tous deux mâchonnent une barre chocolatée.
JOYCE : Ils vont bien, tu crois ?
SNYDER : (Mâchonnant et acquiescant) Mmmm. (Il continue de mâcher) Alors… (Mâchonnant) Giles et toi, vous… (Faisant claquer ses lèvres) vous êtes… (Il regarde les genoux de Joyce, tout en se rapprochant d'elle) fiancés ?
Joyce roule des yeux, soupire, puis descend du tapis roulant afin de s'éloigner de lui. Snyder la regarde partir, puis reprend un morceau de chocolat, avant de laisser échapper un profond soupir de frustration.
Buffy confronte Ethan.
BUFFY : Alors, Ethan, à quoi tu joues ? Et vu ta situation, ou tu parles ou tu saignes. Choisis.
GILES : Crève-le.
Buffy lui lance un regard noir, puis regarde de nouveau Ethan.
ETHAN : Je… je voudrais éclaircir un point, ce… ce n'était pas mon idée.
Giles marche de long en large derrière Buffy.
BUFFY : Explique…?
ETHAN : Moi, je ne fais que sous-traiter. Celui que vous voulez, c'est Trick. Je ne fais que lui apporter mon aide afin de donner son tribut… à un démon.
GILES : Il ment. Crève-le !
BUFFY : Je ne pense pas qu'il mente, et taisez-vous.
GILES : (Excité) Tu es *ma* Tueuse, (Pointant Ethan du doigt) fais-lui avaler ses dents.
BUFFY : (Lui coupant la parole) Giles!
Il se retourne, frustré, et recommence de marcher de long en large.
BUFFY : (A Ethan) Quel démon ?
ETHAN : Je ne me rappelle pas.
Buffy lui donne un coup de poing dans le nez, qui le fait reculer contre la boîte de bois où il s'était planqué. Giles saute en l'air, et remue son poing, heureux de la tournure que prennent les événements.
GILES : (Souriant) Oui !
Buffy adresse, de nouveau, un regard noir à Giles qui perd son sourire.
ETHAN : Lurconis. Je m'en souviens. Lurconis. Ils voulaient trouver une façon d'éloigner l'offrande des habitants de la ville.
BUFFY : Tout ça n'est qu'une diversion ?
ETHAN : C'est plus qu'une diversion. Ils ont dit que l'offrande était tellement énorme que les habitants de les laisseraient jamais la prendre. Ma mission était de les mettre hors d'état de nuire. Après quand le chocolat n'aurait plus eu d'effets, ils n'auraient plus qu'à s'en prendre à eux-mêmes.
BUFFY : (Elle soupire) Toute une ville d'irresponsables. Et, où est Trick ?
ETHAN : Je ne sais pas où le trouver.
GILES : Frappes le encore.
Buffy lève le poing, et adresse un regard plus que menaçant à Ethan.
ETHAN : (Levant la main) Non ! Vraiment, je n'en sais rien. Il s'occupe de l'offrande.
BUFFY : (S'approchant de lui) Ce qui nous amène à la question *essentielle*. Et tu peux me croire quand je te dis qu'une mauvaise réponse pourrait te coûter *très* cher.
Derrière elle, Giles saute en l'air, un large sourire ornant son visage, dans l'anticipation d'une bonne bagarre.
BUFFY : C'est quoi l'offrande ?
La maternité de Sunnydale à l'Hôpital Général. Les téléphones sonnent tous sans exceptions, tout comme les lumières signalant les appels des patients clignotent toutes sur le tableau de surveillance des infirmières. L'infirmière de garde ignore tout ce qui se passe autour d'elle. Elle ne fait absolument rien, si ce n'est regarder une petite télévision, en mangeant du chocolat. Quatre vampires entrent comme si de rien n'était dans le couloir de l'hôpital, et passent à côté de l'infirmière, qui ne les remarque même pas ou fait exprès de les ignorer. Ils descendent le couloir, et se dirigent sûrement vers la nurserie, où ils entrent sans se poser de question. Ils sont visiblement très bien organisés. Tous quatre prennent précautionneusement un bébé dans leurs bras. Puis, ils sortent comme ils sont venus, en file indienne, mais en tenant, cette fois-ci, délicatement les nourrissons, en train de pleurer.
ACTE 4
L'usine Milkbar. Ethan s'appuie contre une table, tandis que Snyder est accroupi à côté de lui en train de le surveiller. Buffy est au téléphone avec Willow qui se trouve, quant à elle, toujours à la bibliothèque.
BUFFY : C'est ça. Lurconis.
WILLOW : Lurconis. (Se tournant vers Oz et Cordy) Un démon. Qu'est-ce qu'on cherche ?
BUFFY (Voix Off) : Tout ce qui concerne une offrande ou un tribut.
WILLOW : Un tribut ? Comme quoi ?
BUFFY : J'en sais rien. (Elle regarde Ethan) *Ma* source ne sait rien de plus.
SNYDER : (À Ethan) Elle t'a mis la pâtée, hein ? (Faisant semblant de lui flanquer deux coups de poing) Poum ! Poum ! (Il se lève fièrement) Je sais faire ça. J'ai fait du Taekwondo à la fac.
Il commence de faire une série de mouvements, composée de coups de pieds, et de poings, grognant avec chacun d'eux, comme il se rapproche de Joyce, dans l'espoir de l'impressionner. Cependant, cela n'a pas l'effet désiré. En effet, celle-ci roule simplement des yeux, regarde au loin, puis soupire, complètement stoïque. Comme il réalise que cela ne fonctionne pas, il va s'appuyer contre le mur à côté d'elle. Joyce fait une bulle avec son chewing-gum.
BUFFY : (Au téléphone) Non, non. C'est vraiment un démon. Un démon important.
Ethan aperçoit un pied-de-biche sur la table où il est appuyé, et comme il n'est plus sous haute surveillance, il en profite pour l'attraper et s'approcher de Buffy, arme en main. Seulement, c'est sans compter la présence de Giles qui le voyant faire, s'approche à son tour de lui, Beretta en main. Il pointe l'arme sur le cou de celui-ci.
Ethan s'arrête brusquement. Buffy se retourne, et lui flanque le combiné téléphonique dans la figure. Il s'effondre par terre, en lâchant le pied-de-biche. Giles pointe de nouveau l'arme du policier qu'il a volée sur la tête d'Ethan, comme s'il s'apprêtait à l'exécuter. Buffy tend le combiné à sa mère, qui le prend sans poser de question.
BUFFY : (Tendant la main vers lui pour qu'il lui donne l'arme) Donnez-moi ce flingue.
Il fixe Buffy du regard, mais ne lui obéit pas.
BUFFY: (Fixant Giles à son tour) Giles…
Ethan relève doucement la tête, alors que Giles continue de pointer son arme sur lui. Joyce parle au téléphone.
BUFFY : (Stricte) Tout de suite.
Après un instant d'hésitation, Giles finit par lui donner son arme. Buffy la place à l'arrière de son pantalon. Joyce tend le combiné à Buffy.
JOYCE : Hum… C'est Willow. C'est urgent, elle veut te parler.
BUFFY : (Elle prend le téléphone) Hum ?
La bibliothèque. Oz est à côté de Willow, au téléphone. Il vient juste de lui apporter un livre.
WILLOW : (Au téléphone) Ça y est, Oz a trouvé. (Oz lui pointe du doigt un paragraphe. Elle lit) "L'offrande à Lurconis se fait tous les trente ans". (Paraphrasant) C'est un rituel lié à la nourriture. Et celui-là est en retard, alors ce sera probablement… la grande bouffe.
Oz lui indique un autre passage du livre.
WILLOW : Oh. (Lisant à elle-même) Et… (Digérant l'information) Oh. (Dégoûtée) Il se nourrit de bébés.
L'usine. Buffy raccroche immédiatement après.
BUFFY : On y va. (Elle prend la main de sa mère pour s'en aller)
JOYCE : (Pointant Ethan derrière elle) Qu'est-ce qu'on fait de lui ?
Buffy se retourne pour voir Giles tenir le pied-de-biche au-dessus d'Ethan, qui se trouve toujours à genoux par terre.
BUFFY : Essayez de trouver quelque chose pour l'attacher.
JOYCE : Euh…
Elle passe sa main derrière elle, et sort une paire de menottes. Elle les fait pendre au bout de son pouce tout en regardant sa fille l'air penaud, mais espiègle.
BUFFY : Ne me dis pas d'où ça vient.
Elle attrape les menottes et se dirige vers Ethan. Joyce la suit du regard, souriante et mâchonnant toujours son chewing-gum.
L'hôpital de Sunnydale. La maternité. Buffy tient une gourmette laissée derrière par les vampires dans l'un des berceaux vides. Joyce se tient à côté d'elle, tandis que Giles se trouve dans le couloir à discuter avec l'infirmière de garde.
INFIRMIERE (Voix Off) : Non, je vous jure. Je ne sais pas où ils sont.
JOYCE : (Triste et inquiète) Le démon va manger ces bébés ?
INFIRMIERE (Voix Off) : Qu'est-ce que vous voulez que je fasse ?
SNYDER : Ça je vous le dis, c'est très méchant. (Il remue la tête)
INFIRMIERE : (Excédée) Fichez-moi la paix, je ne sais rien ! (Elle part, indignée)
Giles rejoint les autres dans la nurserie.
GILES : Elle dit qu'elle n'a pas vu qui les a enlevés. Quelle grosse vache !
BUFFY : Je sais qui a fait ça.
GILES : Bah, alors, qu'est-ce qu'on attend ? On retrouve ce démon, et… on lui flanque une raclée.
SNYDER : Ça, c'est une bonne idée.
BUFFY : Faudrait savoir où le trouver. (Elle commence à arpenter la pièce de long en large)
Giles se souvient soudain d'un passage tiré d'un livre et le cite.
GILES : "Lurconis vit sous la ville, l'ordure aux ordures."
BUFFY : (Elle arrête de marcher) Quoi ?
GILES : Mmm ! (Il se tourne vers elle) Je connais ça. (Il essaye de se remémorer davantage de choses) Enfin… je connaissais. 'Lurconis' veut dire… (Remuant la main en réfléchissant) 'Glouton'. Et on le trouvera… (Réfléchissant encore un peu plus, puis haussant les épaules) dans les égouts.
JOYCE : Les égouts ? (Elle rejoint Giles pour l'étreindre)
SNYDER : Voilà. Vous, vous chassez le démon, et moi je vais rester ici, au cas où les bébés… reviendraient.
Giles le regarde, incrédule.
JOYCE : (Elle lâche Giles, puis tristement) Les bébés doivent être *si* effrayés.
GILES : (A Snyder) Toi, espèce de pétochard. (Il s'avance vers lui, puis le provoque) T'as peur d'un p'tit démon ?
SNYDER : Toi, ça te plaît de patauger dans la boue ? (Il pousse Giles) T'es qu'un porc !
Giles le pousse à son tour.
BUFFY : (Se plaçant entre les deux, très énervée) OK ! Tout le monde *stoppe* ! (A Snyder) Tous les deux, écoutez-moi. (A Giles) Et, aidez-moi. Vous entendez Giles, c'est d'adultes dont j'ai besoin.
Snyder et Giles continuent de se toiser.
BUFFY : Ces enfants vont mourir, si on n'agit pas tout de suite. Est-ce que c'est clair ? (Elle a toute l'attention de Giles) Il n'y aura pas de place pour les erreurs. Et puis… je commence à en avoir plein les bottes.
Snyder se rend compte de la véracité de ce qu'elle vient de dire, aussi tourne-t-il les yeux. Giles le fixe une dernière fois du regard, puis s'excuse.
GILES : Désolé.
Il rejoint Joyce.
JOYCE : On fera un effort.
Tous deux s'étreignent de nouveau.
BUFFY : Bien. (A Snyder) Vous, rentrez chez vous.
SNYDER : Ça, je peux le faire. (Il part)
BUFFY : (Elle se tourne pour faire face à Giles) Giles, nous on file aux égouts.
Comme elle le voit en train d'embrasser sa mère, elle grimace de dégoût.
BUFFY : Je vous en prie, arrêtez ça ! (Elle sort à grandes enjambées de la pièce)
Ils rompent leur baiser, et la suivent à contrecœur.
Les égouts. Des torches et des bougies éclairent une large chambre. Le maire Wilkins se tient en retrait. Il regarde les opérations de loin. Il sort son portable, et téléphone à sa secrétaire. Trick se trouve non loin de lui. Il regarde les quatre vampires qui ont enlevé les nourrissons, et sont en train de chanter en latin pour le rituel. Ils sont vêtus de robes rouges, et se tiennent sur une avancée de béton se trouvant à côté d'une sorte de petite piscine. L'un d'eux descend de cette avancée et s'approche des bébés avec un bol contenant l'eau qu'il a puisée de cette piscine. Il commence à en oindre les nourrissons.
TRICK : (A lui-même, à propos du Lurconis) Allez, viens mon grand. Ils ne resteront pas frais longtemps.
La secrétaire du maire décroche enfin le téléphone.
MAIRE WILKINS : Carole. Bonjour. Oui, (Parcourant les égouts du regard) appelez Dave au comité des travaux publics demain, au sujet de la maintenance et de la réparation des égouts. J'ai quelques soucis concernant une explosion d'une conduite de gaz dans l'infrastructure de ventilation. Et… annulez mes rendez-vous.
Alors que les deux derniers bébés sont oints, Buffy descend d'un bond dans les égouts. Elle est passée par la plaque menant à ces derniers. Le maire tourne la tête dans sa direction.
BUFFY : (Gaiement) Salut.
Elle s'avance pour attaquer, tandis que Giles finit de descendre l'échelle derrière elle. Les vampires qui ont enlevé les bébés se dirigent vivement vers Buffy et Giles pour les attaquer. Pendant ce temps, le maire Wilkins s'enfuit promptement. Le premier vampire tente de donner un coup de poing à Buffy, qui l'évite aisément. Seulement, ce dernier a tellement pris d'élan, qu'il se trouve emporté par le coup qu'il a voulu donner à la Tueuse. Comme le deuxième vampire s'approche d'elle, elle le frappe d'un coup de pied, puis retourne s'occuper du premier qui revient vers elle, en le projetant au loin. Il s'écrase contre l'échelle. Se retournant vers le second, Buffy lui envoie un autre coup de pied. Le premier essaye de la frapper par derrière, mais elle le bloque à mi-chemin, avant de le frapper d'un coup de pied dans le flanc. Giles et Joyce en profitent pour déplacer les bébés qui se trouvent, par chance, sur une table montée sur roulettes. Le maire profite de leur inattention à tous pour s'échapper par les souterrains. Le troisième vampire tente de frapper Buffy, mais celle-ci l'évite facilement. Comme le deuxième se jette sur elle, elle bondit en l'air entre les deux vampires, pour atterrir derrière eux. Le troisième tente de lui donner un coup de poing qu'elle bloque à mi-chemin. Le second tente de nouveau de la frapper, mais elle évite encore le coup, avant de lui donner, à son tour, un coup de poing dans la figure, qu'elle ne manque pas contrairement à lui. Elle donne, par la suite, un coup de poing dans la figure du troisième vampire, avant de se retourner pour frapper le deuxième dans le visage avec un superbe revers. Il recule en vacillant vers Trick. Buffy sort un pieu. Giles et Joyce ont enfin mis les bébés à une distance honorable, l'Observateur laisse alors la mère de sa Tueuse pour aller à l'aide de cette dernière. Trick repousse violemment le second vampire qui est venu trébucher sur lui, en l'envoyant sur Giles, qui l'accueille d'un coup de pied dans le visage. Celui-ci l'envoie trébucher encore une fois sur Trick. Le premier vampire essaye d'attaquer, encore une fois, Buffy, mais cette dernière l'accueille avec un pieu, il explose en poussière. Elle fait un pas sur le côté, puis enfonce un pieu dans le cœur du troisième vampire qui tente de l'attraper par derrière. Il commence de tomber à genoux, puis finit en poussière. Pendant ce temps, le deuxième vampire, qui a eu le temps de se remettre sur pied, est de nouveau prêt à attaquer. Buffy court vers lui, puis le frappe dans les côtes avec une telle force, qu'il voltige jusque sur le bord de la piscine où il finit par tomber à l'eau. C'est alors que tous entendent un profond grognement. Le vampire essaye de se relever pour sortir de l'eau. Ils continuent d'écouter le grognement qui devient de plus en plus fort. Le vampire monte sur un piédestal se trouvant sur le bord de la piscine, près d'un tunnel.
GILES : Qu'est-ce que c'est que ça ?
Le vampire se met à genoux au moment où un énorme serpent démoniaque sort du tunnel menant à la petite piscine. La créature voit le vampire sur l'avancée et l'engloutit d'une seule bouchée avant de repartir dans le tunnel.
BUFFY : Lurconis, je pense.
TRICK : D'habitude, je préfère que d'autres se battent à ma place, mais ça va être une joie de voir ce que tu as dans le ventre.
BUFFY : Surtout, dis-moi quand ça fait mal.
Buffy commence de s'approcher de lui, mais Giles s'intercale entre elle et Trick.
BUFFY : Giles ! Non !
Il flanque un bon coup de poing à Trick, qui n'en est absolument pas déconcerté. Il attrape Giles par son T-shirt et l'envoie valser dans la piscine. Trick profite de la commotion pour s'enfuir. Giles commence de sortir de l'eau pour aller sur l'avancée de la piscine, comme le grognement recommence de plus belle. Buffy regarde autour d'elle frénétiquement, dans l'espoir de trouver un moyen pour stopper le démon. Elle aperçoit une conduite de gaz au-dessus d'elle. Elle saute pour l'attraper, celle-ci cède sous son poids. Le gaz commence de sortir en sifflant. Giles, qui est à présent sorti de l'eau, se roule sur l'avancée de la piscine, et pose enfin les pieds au sol. Buffy dirige la conduite de gaz dans la flamme de l'une des torches, afin que cette première devienne incandescente, puis elle la dirige ensuite vers Lurconis. Le serpent se redresse en hurlant de douleur. Joyce regarde, horrifiée. Buffy tourne la conduite de gaz autour de Lurconis, jusqu'à ce que celui-ci soit complètement enflammé. Elle met ensuite la conduite de gaz sur le côté, tandis que le démon retourne dans son tunnel, en hurlant.
TRICK : (Depuis la plaque d'égout encore ouverte) Toi et moi, jeune fille… (Buffy se retourne pour lui faire face) … on se retrouvera.
Il se relève, puis se sauve.
BUFFY : (Expirant) Il faut toujours quand ils s'enfuient qu'ils sortent deux ou trois bêtises.
Joyce sort de l'ombre, et rejoint Buffy.
JOYCE : Dis, on rentre maintenant ?
Giles se relève. Il est trempé jusqu'aux os.
BUFFY : Oui, on rentre à la maison. Oh, la, la. J'vais être *crevée* à l'examen.
JOYCE : Oh, oublies, j'te ferais un mot. (Elle retourne vers les bébés)
BUFFY : Non. Ça ira. (Elle rejoint sa mère)
JOYCE : Pauvres bébés. Allez, venez…
Giles les rejoint pour leur donner un coup de main.
Le bureau du maire. Trick est assis, tandis que le maire marche de long en large, derrière lui.
MAIRE WILKINS : Et votre ami ?
TRICK : Payez-le. Il a fait son travail, il n'y a aucune raison de ne pas le payer.
MAIRE WILKINS : Ça n'a pas tourné comme je l'avais prévu.
TRICK : Qu'est-ce qui vous gène ? Vous avez été débarrassé d'un démon à qui vous deviez un tribut, c'est… c'est tout bénéfice. Je vous ai rendu service.
MAIRE WILKINS : (Il sourit à Trick) Vous avez raison.
Il pose ses mains sur les épaules de Trick, puis se rapproche de l'oreille droite de celui-ci.
MAIRE WILKINS : A l'avenir… Je vous conseille d'être prudent quand vous déciderez de me rendre un service.
Il lâche Trick, puis s'éloigne. Le vampire le regarde froidement.
Lycée de Sunnydale, le lundi suivant. La sonnerie retentit. Snyder descend le couloir d'un pas vif. Alex, qui se trouve à son casier avec Cordy, Willow et Oz, le voit venir.
ALEX : Hé, Snyder. Il paraît que vous vous êtes éclaté vendredi soir. Vous êtes calme, aujourd'hui ?
Derrière lui, Cordelia essaye de réprimer un sourire.
SNYDER : C'est "Principal Snyder".
ALEX : Egal à lui même.
Snyder toise Alex, Cordelia, Willow et Oz qui se tiennent dans le couloir à ne rien faire.
SNYDER : Vous avez l'air de quatre jeunes gens qui ont beaucoup de temps à perdre.
OZ : Pas réellement.
CORDELIA : Nous sommes très occupés là. Ça se voit, non ? (Souriant) Pourquoi ?
SNYDER : Parce que. Il semblerait que des vandales aient peinturluré les locaux scolaires. Et j'étais à la recherche de… *volontaires* pour me nettoyer tout ça.
Ils tournent tous la tête pour regarder les casiers tagués. Willow lit à voix haute les mots écrits sur ces derniers. Snyder passe entre les quatre amis, et ferme la porte du casier d'Alex.
WILLOW : "Kiss Rocks" ? ("Kiss est cool ") C'est pas beau la peinture jaune… (Snyder lui lance un regard noir) Oui bon, je vais le faire.
SNYDER : (Il acquiesce et poursuit) Je vais chercher du dissolvent.
Les quatre amis le suivent à contrecœur.
Giles et Buffy sortent du lycée.
BUFFY : J'étais complètement dépassée. Comme si tout ce que je savais n'avait plus de sens, et que toutes mes certitudes s'étaient envolées. Je me sentais… affreusement seule.
GILES : C'était en maths ou en grammaire ?
BUFFY : Plutôt en maths.
GILES : Bien, si… si tes notes sont mauvaises, tu pourras toujours le repasser.
BUFFY : Et me *stresser* encore ? (Elle soupire) Est-ce que ça vaut la peine ? (Elle et Giles commencent de descendre les marches menant au trottoir) Si je suis tuée par un vampire, à quoi ça sert ?
Joyce est en train de garer sa Jeep le long du trottoir.
GILES : C'est une éventualité, pas une certitude.
BUFFY : Très bien, il suffit de garder espoir.
Joyce sort de voiture, puis ferme sa portière avant de les rejoindre sur le trottoir.
GILES : Bonjour. (Il sourit bizarrement)
JOYCE : (Timidement) Salut.
GILES : (Voyant la cabosse) On dirait que… que votre voiture semble avoir eu quelques mésaventures.
Ils regardent tous trois la superbe bosse se trouvant sur la porte arrière de la Jeep.
JOYCE : Oh, Buffy m'assure que c'est arrivé en se battant contre le mal, alors je vais… la laisser rembourser les dégâts petit à petit.
BUFFY : Et de la façon dont les choses tournaient, (Pointant du doigt la cabosse) soit heureuse qu'il ne te soit pas arrivé pire. Vous avez eu de la chance que je vous retrouve avant que vous n'ayez fait des bêtises.
Elle continue son chemin pour entrer dans la voiture, côté passager. Giles et Joyce baissent tous deux les yeux pour regarder le bitume, embarrassés.
JOYCE : C'est vrai.
GILES : Oui.
JOYCE : Oui.
Tous deux partent rapidement dans des directions opposées.