Amours contrariées

Transcript par Marion pour Buffy VS. Interdiction formelle de recopier.


PROLOGUE :
Le matin, au lycée de Sunnydale. Willow et Alex se dirigent lentement vers l'entrée principale de leur bahut, tout en regardant leur relevé de notes. Ils n'en sont pas vraiment satisfaits.
WILLOW : C'est un cauchemar. C'est tellement nul ! Ça me donne le tournis.
ALEX : Oh, c'est pas à ce point.
WILLOW : 7,4 ? A l'oral ?! Oh non, j'suis… (Elle cherche le mot juste) une analphabète ! Encore plus *débile* que l'idiot du village.
ALEX (Haussant les épaules) : Tu crois pas que tu pousses un peu là ? Moi, si j'additionne écrit et oral, j'arrive à peine à tes 7,4. Je ne me sens pas débile mental pour autant.
Ils replient leur relevé de notes tout en s'approchant de l'un des bancs se trouvant sur la pelouse.
WILLOW : Oui, je sais… (Elle s'assied sur le banc, déprimée) Mais où est-ce que je me suis plantée ?
Alex s'assied à côté d'elle, puis après lui avoir passé la main dans les cheveux, la pose sur son épaule afin de la réconforter.
ALEX : Arrêtes ton petit vélo, tu veux ?
Oz et Cordelia les rejoignent.
CORDELIA : Ah les copains, vous avez vos notes ?
Alex se relève d'un bond pour les accueillir.
ALEX : Cordelia ! (Indiquant Willow du doigt) Je consolais Willow, elle croit avoir tout raté. (Tendant la main vers le relevé de notes de sa petite amie) Fais voir ?
Prenant le relevé des mains de Cordy, il le déplie puis lit le contenu.
ALEX : C'est pas bon.
CORDELIA : Où tu as vu que c'était pas bon ?
Oz caresse les cheveux de Willow d'une manière réconfortante. Elle lui tend tristement son relevé de notes, pour qu'il le lise.
ALEX : Bah, c'est pas bon pour moi. Si tu crois que ça va être facile de continuer à rouler des mécaniques quand on verra que je sors avec un cerveau.
CORDELIA (Extirpant d'un coup sec son relevé des mains d'Alex) : Pitié. Tu sais que ça ne me pose aucun problème ce genre de chose. J'assume.
OZ (A Willow) : Je sais pourquoi ça c'est mal passé.
Willow lui adresse un regard meurtri, puis récupère son relevé de notes, avant de regarder le sol, son sentiment d'échec peint sur son visage.
OZ : C'est à cause de mes cris de loups-garous.
ALEX : C'est étonnant, on reconnaissait ta voix habituelle.
OZ : C'est ce qu'on m'a dit. (D'un ton optimiste) Ça vous dirait de fêter ça, tous ensemble ?
CORDELIA : Tu crois ? Sortir à quatre ? (A Alex) Non
ALEX (Ignorant complètement Cordy) : Quelle bonne idée ! Ça va être marrant.
Buffy les rejoint, elle semble complètement ailleurs.
WILLOW (Elle se lève, son moral soudain égayé à voir son amie) : Buffy ! Salut ! Tu as eu tes résultats ?
Buffy acquiesce faiblement.
ALEX : A voir la tronche que tu fais, j'ai bien l'impression que toi et moi, on va passer notre vie ensemble à servir des pizzas.
BUFFY : Vous savez, ce ne sont que des notes ? (Elle tend son relevé à Willow) Ça ne veut rien dire, on le sait bien.
WILLOW (Elle déplie le relevé, puis le lit) (Surexcitée) Quatorze ! Ça veut rien dire ! Tu déconnes ! ?
Buffy fronce les sourcils tandis que Cordelia écarquille les yeux de stupéfaction.
WILLOW (Plus calmement) : Euh, pardon, (Repliant le relevé) tous ces examens de fin d'année m'ont rendue un peu nerveuse.
Buffy tend son relevé à Alex pour qu'il puisse le regarder.
ALEX : C'est formidable.
CORDELIA : Fais voir.
Elle extirpe le relevé de Buffy des mains d'Alex qui n'a pas même eu le temps de le déplier ni encore moins de le lire.
OZ : Avec des notes comme celles-là, tu peux choisir la filière que tu veux.
WILLOW : Buffy, ces résultats… vont changer ton avenir.
BUFFY (Incertaine) : Oui, c'est aussi ce que je pense.
ALEX : Pourquoi tu fais cette tête là ?
BUFFY : J'en sais rien. C'est… c'est mon avenir. J'y ai jamais vraiment pensé, comme si je n'étais pas sûre d'en avoir un.
CORDELIA (Un large sourire ornant son visage) : Mais, je trouve ça génial ! Maintenant, tu vas filer d'ici et ne plus revenir !
Ils se tournent tous vers elle pour la dévisager. Alex redonne son relevé à Buffy.
CORDELIA : Oh, je disais pas ça pour être désagréable. Quitter Sunnydale, c'est un vrai rêve. Quel est le sombre crétin qui voudrait revenir ici ?
Sunnydale de nuit. Une Desoto enfonce le panneau souhaitant une bienvenue à Sunnydale, puis s'arrête. Après que la portière avant de la voiture s'ouvre, une bouteille d'alcool vient se briser sur le bitume, puis un Spike complètement saoul, s'effondre par terre en voulant sortir. Il relève la tête, puis se redresse quelque peu sur ses avant-bras.
SPIKE : Me revoilà. (Riant) Je suis là…
Il s'évanouit sur le bitume.

GENERIQUE

ACTE 1
L'ancienne usine désaffectée où Spike vivait avec Drusilla. Un véritable capharnaüm y règne. Spike déambule dans l'usine, une bouteille à la main, tout en chantant "My Way", la version anglaise de "Comme d'habitude".
SPIKE : And more / Much more than this / I did it my way
Spike descend les quelques marches conduisant au sous-sol où se trouvait leur chambre, en riant.
SPIKE : Drusilla ! Reviens-moi !
Une fois en bas, il commence de sangloter, puis jette sa bouteille sur le lit. Il aperçoit ensuite les poupées à moitié brûlées de Drusilla. Il prend l'une d'elles.
SPIKE (Regardant la poupée droit dans les yeux, comme s'il s'adressait à Dru) : Pourquoi t'as fait ça, mon chou ? Pourquoi tu m'as quitté ? Tu étais heureuse pourtant.
Il secoue la tête pour se reprendre, puis affiche soudain son vrai visage. Il grogne à l'encontre de la poupée, puis la jette de rage par terre, avant de la réduire en mille morceau avec un candélabre fait d'acier.
SPIKE (Frappant la poupée de toutes ses forces avec le candélabre) : VOILA… (La frappe de nouveau) CE QUE JE FAIS… (Lui donne encore un coup) DE TOI… ! (Il frappe la poupée encore une fois) TIENS ! (Se calmant un peu) Regarde ce que tu as fais de moi.
Il baisse les yeux sur les restants de la poupée de Dru, avant de laisser tomber le candélabre sur les débris.
Les couloirs du lycée, devant le casier de Cordelia. Elle replace un livre dans son casier, puis en prend un autre tandis qu'Alex essaye de la convaincre de se rendre au double rendez-vous.
ALEX : Allez viens. Ça va être marrant !
CORDELIA : Je ne sais pas. Je pensais qu'on aurait pu faire … quelque chose de plus classe ?
ALEX : Y'a pas plus classe que le bowling.
CORDELIA (Fronçant les sourcils) : Parce que tu crois vraiment ce que tu me dis là ? Je rêve…
ALEX : Oz et Willow sont d'accord. Y'a plus que toi. (Se plaçant en face d'elle) J'te jure, on va rigoler.
Cordelia ne peut s'empêcher de sourire à son attitude. Alex aperçoit alors des photos de lui et elle sur la porte de son casier.
ALEX : Ce sont celles de la jetée.
CORDELIA : Oui. Je viens juste de les avoir.
ALEX (Etonné) : Des photos ? De moi ? Dans ton casier ? Je ne savais pas que je décorais ta porte.
Elle ferme son casier, puis commence de descendre le couloir avec lui pour se rendre en cours.
CORDELIA : Ouais… juste comme ça. Tu sais, (Souriant) je me trouve très mignonne sur ces photos.
Ils croisent alors Oz et Willow qui arrivent dans l'autre sens.
OZ : Salut ! (A Cordelia) Alors, t'es d'accord, on va au bowling ?
Alex regarde Cordelia avec des yeux de chien battu.
CORDELIA (Cédant) : On va au bowling.
WILLOW : Génial ! Deux contre deux, quel match ! (Tapotant le torse d'Oz) Oz et moi, on fait équipe.
ALEX : C'est bon pour nous, ça. (Pointant Oz du doigt) On va vous battre à plates coutures. (Prenant Cordelia par le bras) Viens, on va s'entraîner.
CORDELIA (Hochant la tête) : Oui.
Ils partent chacun de leur côté. Oz suit Willow jusqu'à son casier.
WILLOW : Alors là, ils n'ont aucune chance. J'ai toujours été bonne. En fait, (Déverrouillant son casier) rien qu'une fois. Quand les boules ne descendaient plus dans les gouttières.
Elle ouvre la porte de son casier, au moment où Oz lui offre un petit quelque chose enveloppé dans du papier journal.
WILLOW (Le prenant) : Qu'est-ce que c'est ?
OZ : C'est un cadeau.
WILLOW (Souriant) : Et pourquoi un cadeau ?
OZ (Alors qu'elle déballe son présent) : Parce que t'es jolie.
Enveloppée dans le papier journal se trouve un distributeur de PEZ en forme de sorcière. Cette dernière a la peau verte, des cheveux rouges et porte un chapeau pointu noir.
WILLOW (Surexcitée et très surprise) : Oh ! (Lui donnant une tape sur le torse) Oh, c'est une… une petite sorcière !
OZ : Oui, elle m'a fait penser à toi. Tu aimes ?
WILLOW (Le souffle coupé) : Oh… oh ça oui ! Et même plus que ça. Oz, c'est probablement la chose… Il faut qu'on lui trouve un petit loup-garou pour que… pour que la p'tite sorcière ait un p'tit ami.
OZ : Ça m'étonnerait vraiment qu'ils en fabriquent. Il faudrait se rabattre sur un chien rigolo.
WILLOW : Tu sais… je trouve ça très gentil.
OZ : Je suis bien avec toi.
WILLOW : J'réalise que je t'ai jamais fait de cadeau.
OZ (Lui souriant) : Oh, si.
Il lui pose brièvement la main sur l'épaule, puis s'éloigne pour aller en cours. Willow le suit du regard un instant, son visage traduisant son inquiétude quant à ce qui se passe actuellement dans sa vie.
La bibliothèque. Giles regarde le relevé de notes de Buffy aux examens, tandis que celle-ci passe en revue les divers articles de camping disposés sur la large table.
GILES : Buffy, c'est… c'est remarquable.
BUFFY : Oui, ça aussi. (Elle pose ce qu'elle tenait par terre) Vous allez où avec ce truc, au Yukon ?
Elle tend la main pour attraper autre chose sur la table.
GILES : Oh, ce n'est pas très loin d'ici en fait. (Buffy s'empare d'une boussole) C'est une clairière située au sommet de la forêt de Breakers. (Buffy ouvre la boussole, et s'aperçoit qu'un miroir se trouve à l'intérieur. Elle arrange ses cheveux rapidement) Un endroit idéal pour… pour retrouver les anciens rituels des druides.
BUFFY (Refermant la boussole) : Dites-moi, vous partez juste pour quelques jours, vous n'allez pas vous installer à l'année et vous (Giles prend la boussole de ses mains) lancer dans l'élevage de moutons.
GILES (Confus) : Quoi ? Oh, mon équipement. Non, non, non, non, c'est le… le strict minimum.
BUFFY : Giles. Vous êtes comme moi.
GILES (Lui adressant un petit sourire, tout en lui tendant son relevé de notes) : Tiens. Je suppose que ta mère va vouloir… l'accrocher sur le frigo.
BUFFY (Plaçant son relevé dans son sac) : Oui. Quand elle a vu mes notes, sa tête s'est mise à tourner et a explosé.
GILES (Ne sachant pas si c'était ironique ou non) : J'ai vu trop de monstres, récemment. C'est une image, n'est-ce pas ?
BUFFY : Oui. Elle était ravie. (Giles sourit, soulagé, avant de se diriger vers la cage) Et c'est pour ça que… qu'elle a enchaîné en me parlant d'une inscription à l'université, où ailleurs dans une autre école. (Dans la cage, Giles se saisit de l'un des livres se trouvant sur l'une des étagères) Et puis, et puis, elle a dit… "Je sais, je sais ce que tu vas me répondre, tu as d'importantes responsabilités. Je connais la chanson".
GILES (Sortant de la cage) : Elle a peut-être raison.
BUFFY : Oui, mais moi, je croyais… (S'interrompant, soudain, pour regarder Giles, incrédule) Ah, d'accord. Soyez sympa, revenez en arrière.
GILES : Avec des notes comme ça, Buffy, (Rejoignant Buffy, près de la table) tu peux envisager des études de haut niveau. Je ne veux pas te suggérer pour autant de… de négliger ton devoir mais… (S'arrêtant en face de Buffy) tu dois envisager l'avenir. Et comme nous avons Faith avec nous ici, (Il se dirige vers son sac pour empaqueter le livre qu'il a en main) tu pourrais peut-être… t'en aller pendant un certain temps.
BUFFY (Perplexe) : Eh ben !
GILES : On pourrait… discuter de tout ça à mon retour. Il… il n'empêche que j'aimerais que… que tu continues à t'entraîner pendant mon absence et… et surtout aucune imprudence.
BUFFY : "Aucune imprudence", ça veut dire ?
GILES (Hésitant un instant) : Tu as l'intention de voir… Angel ?
BUFFY : Oui. C'est certain, je le ferai. (Giles détourne son regard) Je peux vous assurer que je ne prends aucun risque. (Giles relève soudain la tête) D'aucune sorte. (Sur la défensive) D'accord. Nous sommes amis, c'est certain. Mais je vous jure qu'il n'y a rien d'autre. (Regardant Giles plus sérieuse que jamais) Il ne va rien se passer.
La cours du lycée. Willow et Alex traversent rapidement la colonnade.
WILLOW : Quelque chose va se passer.
ALEX : Mais quoi ?
WILLOW : J'en sais rien ! On n'aurait jamais dû faire ça ! C'est une erreur fatale. Je le réalise maintenant.
ALEX : On va juste jouer au bowling.
WILLOW : C'est pas un bowling. C'est… c'est un double rendez-vous, à quatre, et ça, ils vont pas tarder à s'en rendre compte !
ALEX : Comment ils le sauraient ?
WILLOW : C'est très intime comme situation. C'est très sexy… il y a de la fumée, on transpire, et on loue des chaussures.
ALEX : Ça t'excite les chaussures louées ?
WILLOW : Arrête de plaisanter.
Ils s'arrêtent finalement de marcher. Alex se place devant elle pour la raisonner.
ALEX : OK, laisse-moi te dire une chose. Qu'est-ce qu'ils vont savoir ? Qu'on est amis ? De très vieux amis. Peut-être qu'une fois, on a manqué de discrétion, mais rien ne s'est passé. Ecoute, on est deux amis qui s'apprécient. Je peux t'embrasser l'oreille ?
WILLOW : Non ! Bon, d'accord. (Comme Alex se penche sur elle, Willow a un mouvement de recule) Non ! (Plaçant la petite sorcière qu'Oz vient de lui offrir devant elle) PEZ !
ALEX : Peut-être que t'as raison, le bowling, ça va être dur. Oh non… (Lui passant la main dans le cheveux) Je m'en veux d'être autant attiré par toi. (Prenant une profonde inspiration) Faut qu'on arrête de sortir ensemble.
WILLOW : T'as des suggestions ?
La cuisine des Summers, de nuit. Buffy est en train de faire du pop-corn, tandis que sa mère passe en revue diverses brochures d'université.
JOYCE : Carnegie Mellon propose une grande diversité de possibilités. Oh, et l'Université de Brown est très réputée en histoire. Tu… tu aimes l'histoire, non ?
BUFFY : On pourrait parler de ça une autre fois ? (Prenant un saladier) Je n'ai entendu que ça, aujourd'hui. "Félicitations ! Quand pars-tu ?"
Elle place le saladier sur la table de la cuisine.
JOYCE : C'est pas ça. C'est que… ta place est dans une université renommée avec des soirées sympas entre copains. Rien à voir avec ces monstres et ces vampires.
La sonnerie du four à micro-ondes retentit.
BUFFY : J'ai du mal à voir la différence.
Elle se dirige vers le micro-ondes pour en sortir le sachet de pop-corn.
JOYCE : Buffy, tu passes ton temps à dire que tu voudrais avoir une vie normale. Eh bien voilà, ne laisse pas passer cette chance.
BUFFY : J'aimerai que ce soit aussi simple. (Elle se dirige vers le saladier, sachet en main) Mais j'ai des responsabilités.
Elle ouvre le sachet de pop-corn.
JOYCE : Je sais, mais j'ai parlé à Monsieur Giles et il a dit…
BUFFY : …que Faith pourrait être Miss Sunnydale pendant un temps. Je sais.
Elle verse le pop-corn dans le saladier.
JOYCE : Le temps est venu de penser à ton avenir, Buffy. A tout ce que tu as envie de faire. Je vois pas ce qu'il y a ici qui pourrait t'empêcher de partir.
Le manoir d'Angel. Spike épie, depuis l'extérieur, Angel qui est en train de lire "La Nausée" de Jean-Paul Sartre assis au coin du feu. Au bout d'un certain temps, Angel ferme son livre, se lève, puis se rend dans la pièce voisine. Spike semble toujours aussi saoul.
SPIKE : Eh, toi. Tu crois que tu me fais peur ? (Il recule de quelques pas, en titubant) Pffft ! On était heureux. Tu lui as raconté des histoires. Je pourrais te… (Il regarde sa bouteille, puis en prend une bonne lampée, avant de déverser le contenu par terre, suivi de la bouteille) Ouais, je vais te *montrer* qui c'est, le mec bien. (Il s'éloigne sans regarder où il met les pieds) Tu vas payer.
Comme il se retourne, Spike trébuche sur l'un des parterres de fleurs, dans lequel il s'effondre avant de s'évanouir.
Le lendemain matin, à l'aube, le soleil se lève. La main gauche de Spike qui se trouve exposée aux rayons mortels du soleil commence de fumer, puis quelques secondes plus tard, finit par prendre feu. Le vampire se réveille en un sursaut, puis voyant sa main en flammes commence de hurler tout en se précipitant vers la fontaine. Il passe sa main sous le robinet, mais comme un simple filet d'eau en sort, il se baisse rapidement, afin de plonger sa main dans la vasque, éteignant ainsi les flammes. Seulement, les rayons du soleil commencent à pénétrer l'endroit où il se trouve, aussi commence-t-il de fumer d'un peu partout. Il se cache alors sous son épais manteau de cuir, afin de se protéger du soleil, puis se précipite aussi vite qu'il peut dans sa DeSoto, fermant la porte arrière de la voiture derrière lui, avant de prendre une bouteille se trouvant sur le siège avant, enlever le bouchon de ses dents, puis verser l'alcool sur sa main brûlée. Comme l'alcool touche sa main, il hurle de douleur, puis prend plusieurs gorgées de sa précieuse bouteille. Il s'enfonce enfin dans le siège de sa voiture, tout en tentant de reprendre son souffle (étrange, je sais, puisqu'il ne respire pas ! ;-).
SPIKE : Ça dépasse les bornes.
Le Magic Box, de jour. Comme la commerçante entend la porte arrière de sa boutique se refermer, elle se dirige vers cette dernière pour enquêter. Elle trouve Spike en train de passer en revue ses divers livres.
COMMERÇANTE : Vous êtes entré par derrière ?
SPIKE : Oui. Je cherche une malédiction.
COMMERÇANTE : Une quoi ?
SPIKE (Exaspéré, et reposant le livre qu'il feuilletait) : Une malédiction ! Un truc dégueulasse. Des pustules. Je veux qu'il en ait partout sur le visage. Un genre de furoncle purulent… qu'il soit défiguré pour toujours.
COMMERÇANTE : Je sens beaucoup d'énergie négative, et je parie…
SPIKE (Lui coupant la parole) : La lèpre ! Quelque chose qui fasse tomber ses membres en poussière les uns après les autres.
COMMERÇANTE : Nous n'avons pas ça en magasin. (La clochette placée au-dessus de la porte retentit) Désolée.
Elle se tourne pour voir Willow entrer dans sa boutique.
COMMERÇANTE : Si vous voulez m'excuser un moment ?
Elle se dirige vers Willow pour la conseiller.
COMMERÇANTE : Soyez la bienvenue. Je peux vous aider à trouver quelque chose en particulier ?
WILLOW : Oui. (Lui présentant son bloc-notes) J'ai tout noté sur la liste. (Lisant ce qu'elle a écrit) Pellicules, extrait d'épines de rose et plumes de canari.
COMMERÇANTE : Aha ! (Souriant) Un philtre d'amour. Vous voulez travailler sur un retour d'affection ? (Spike semble soudain très intéressé par leur conversation) J'espère que vous savez ce que vous faites ?
WILLOW (Troublée) : Non. Enfin, j'veux dire oui. Je sais comment faire un philtre d'amour, mais ceci serait plus un philtre anti-amour.
COMMERÇANTE : Je vois.
WILLOW : Oui. Un anti-désir. Les ingrédients sont pratiquement les mêmes, non ?
COMMERÇANTE (Souriant) : *Pratiquement*. (Commençant de rassembler les divers ingrédients nécessaires) Encore qu'à mon avis les plumes de corbeau soient plus dissuasives que celles du canari. Encore une petite chose par ici…
Spike la regarde faire caché derrière l'une des étagères.
COMMERÇANTE : Eh voilà.
WILLOW : Merci.
COMMERÇANTE : Ce qui fera 15 dollars quatre-vingt pour le tout.
Elle met les divers ingrédients dans un sac en papier kraft, tandis que Willow sort quelques billets de sa poche.
WILLOW : Merci !
Elle prend le sac, puis quitte le Magic Box. La commerçante retourne alors toute son attention à Spike.
COMMERÇANTE (Souriant) : Alors, vous avez trouvé votre bonheur ?
Spike sort de derrière l'étagère, son vrai visage en place, pour l'attraper par le cou. La commerçante reste pétrifiée de peur.
SPIKE : Oubliez le livre.
Il se penche sur elle, puis plonge ses canines dans son cou. Tous deux finissent par tomber au sol. Quand il a fini de la vider de son sang, il se redresse, puis lève les yeux vers la porte.
SPIKE : Je crois que j'ai une meilleure idée.

ACTE 2
Sunnydale City Hall. Le bureau du maire, Richard Wilkins III, de jour. Le maire est en train de s'entraîner au golf, en compagnie de son assistant, Allan. Il tape dans la balle, mais cette dernière, manque le trou de quelques centimètres.
MAIRE WILKINS : Ah, non, regardez-moi ça ! Encore à gauche. (Il se met à quatre pattes pour examiner la carpette) Ça y est. C'est pas le tapis, c'est moi. (Il se relève, puis ramasse sa balle) Je vous jure que je donnerais mon âme au diable pour jouer mieux à ce jeu là. (Il lâche la balle par terre, pour tenter un nouveau coup) Mais, (Riant) c'est un peu tard, maintenant. J'aurais peut-être dû proposer la vôtre (Se tournant vers Allan), ça m'aurait aidé sur les greens.
Allan le regarde, horrifié.
MAIRE WILKINS : Je plaisante. Or, donc, nous avons un problème avec ce Spike ?
Il tire de nouveau sur sa balle.
ALLAN : Il est revenu, il a été repéré en ville.
Cette fois-ci, la balle est partie dans la bonne direction, mais le tir n'était pas assez puissant pour monter la petite butte et entrer dans le trou. Il laisse échapper un soupir de frustration avant d'aller récupérer sa balle, une nouvelle fois.
ALLAN : Il y a eu aussi un incident dans un magasin de sorcellerie, au milieu de la journée. La police a eu un mal fou à étouffer l'affaire.
MAIRE WILKINS (Riant tout en laissant retomber la balle à ses pieds pour un nouvel essai) : Oui, il nous a fait toutes sortes de taquineries l'année dernière. C'était pas facile de deviner ce qu'il allait faire ensuite.
ALLAN : Oui, je me souviens.
Comme Allan s'assied sur le rebord du bureau du maire, ce dernier le siffle. Allan se redresse d'un bond.
MAIRE WILKINS : Bon, tout ça c'est du passé maintenant. Cette année est trop importante pour… pour laisser un canon couler le bateau.
ALLAN : Voulez-vous que M. Trick envoie un… comité pour traiter avec lui ?
MAIRE WILKINS : "Laisser un canon couler le bateau", je viens de faire une métaphore.
ALLAN (Confus) : Hein ?
MAIRE WILKINS : Oui, les bateaux ont des canons. Et un coup de canon peut faire couler le bateau. Oh, c'est génial. Je ne sais pas où j'arrive à trouver tout ça. (Il rit) Pourquoi vous ne vous occupez pas de ça vous-même ? Un comité, c'est très bien.
ALLAN : A vos ordres.
MAIRE WILKINS (Alors qu'Allan sort du bureau, il se prépare à tirer sur sa balle de golf) : Et que ça saute ! Attention ! (Réussissant son coup cette fois-ci & levant le bras, heureux comme tout) Ouais !
Le manoir d'Angel. Il place une autre bûche dans l'âtre. Buffy est assise sur le canapé, diverses brochures sur les genoux.
ANGEL : L'université ?
BUFFY : Etudes supérieures. Je me noie sous les propositions.
ANGEL : Et où veux-tu aller ?
BUFFY (Fermant l'une des brochures, tandis qu'Angel la rejoint) : Je n'en sais rien. C'est ma mère qui m'a donné tout ça. Ça l'excite tellement qu'elle n'arrête pas d'en parler. (Angel s'assied en face d'elle) J'ai eu beaucoup de mal à trouver un alibi pour m'échapper et venir ici.
ANGEL : Elle n'est pas au courant pour moi.
BUFFY : Bah non. Elle a déjà eu trop de mal à se faire à l'idée que je suis une Tueuse. Ça m'étonnerait… qu'elle soit prête tout de suite à comprendre que… que toi et moi sommes redevenus amis. Et cette idée d'entrer à l'université, c'est en réaction à cette histoire de Tueuse.
ANGEL : Elle veut que tu t'en ailles.
BUFFY : Dans un endroit tranquille, sans vampires. (Opinant du chef) Et elle n'a pas tort. (Prenant une bonne respiration) Mais c'est vrai que j'ai des raisons de rester, aussi.
ANGEL : Quelles raisons ?
BUFFY (Déconcertée) : Euh… Oh, il y a… mon devoir, avant toute chose. Tu crois que je devrais faire quoi ?
ANGEL : En tant qu'ami… (Il se lève) je crois que tu devrais partir. (Se dirigeant vers la cheminée) C'est une chance à saisir.
Alors qu'Angel se tient contre le mur se trouvant à côté de la cheminée, sans la regarder, Buffy se lève pour rassembler ses brochures.
BUFFY : Oui. C'est pas comme si une chose importante me retenait ici.
Comme elle place les brochures dans son sac, Angel se retourne. Buffy ferme son sac à dos, puis le place sur ses épaules.
BUFFY : Merci du conseil. C'est… une perspective à considérer.
ANGEL : Où vas-tu ? Tu viens d'arriver. Il est tôt.
BUFFY : Oui, mais ma mère commencerait à s'inquiéter si je rentrais tard. Je repasse bientôt.
Angel la regarde partir, sans mot dire, de la tristesse se lisant dans son regard.
L'une des salles de sciences du lycée, de nuit. Willow écrase les divers ingrédients nécessaires au philtre de désamour dans un bol en céramique. Alex entre dans la sombre pièce, puis se dirige vers Willow.
ALEX : Ah, quelle odeur ! On se croirait dans une église. (Il sent l'air) Non, attends… Une église païenne.
WILLOW : C'est juste une expérience de chimie. Une nouvelle formule.
ALEX : C'est ce que t'as dit quand t'as appelé. Pourquoi tu m'as dit de venir ?
WILLOW : Pour qu'aux prochains examens tu aies au moins la moyenne.
ALEX : Mais, c'est bien pour ça que tu m'aimes, (Remuant la tête) intellectuelle dangereuse.
WILLOW (Ignorant ses paroles, elle se tourne brusquement vers lui, pour lui tendre une plume de corbeau) : Tiens. Prends ça.
ALEX : Une plume. (Caressant la joue droite de Willow avec cette dernière) Et qui est-ce que je vais chatouiller ?
Willow lui sourit, mais revenant à ses esprits, elle lui repousse brusquement la main.
WILLOW (Sérieuse) : Arrête.
Alex n'est pas très heureux de sa réaction, mais se fait une raison. Willow retourne à son livre de magie.
WILLOW : Alors… porter la mixture à ébullition…
Elle allume le bec Bunsen se trouvant en dessous d'une fiole contenant un sombre liquide.
ALEX : J'espère que ta cuisine ne va pas nous mettre en retard pour notre partie de bowling magique.
WILLOW (Se redressant brusquement) : Y'a pas de magie ! Je veux dire, dans… le bowling, oui. Cordelia et Oz vont nous rejoindre ici plus tard.
ALEX (Faisant un signe pour désigner la pièce de sa plume) : On pourrait pas allumer un peu ? (Quelques instants plus tard, il contourne Willow, pour mieux voir le livre qu'elle utilise) C'est un livre de magie ?
WILLOW (Tentant de cacher le texte de sa main gauche) : Non, non, non ! Un livre de *chimie*.
ALEX : Non, mais attend. C'est bien de la magie que tu fais ! C'est un philtre d'amour ?
WILLOW : Non ! Bien sûr que non ! C'est… c'est purement scientifique…
Alex s'empare du livre, puis le ferme, afin de lui montrer la couverture où est écrit en lettres d'or : "Witchcraft", autrement dit "Sorcellerie".
WILLOW : … c'est un anti-désir… efficace… pour nous deux. Je pensais que ce serait mieux si tu n'en savais rien.
ALEX (Levant la voix) : T'es cinglée ! Est-ce que tu te souviens qu'elle effet ça produit sur moi, ce genre de mixture ?
WILLOW (Lui tenant tête) : Mais tu as dit que tu voulais qu'entre nous le désir sexuel s'en aille.
ALEX : Oui, j'ai souvent voulu des choses ! J't'avais dit que j'voulais être pompier quand on avait dix ans, mais tu ne m'as pas ensorcelé pour autant !
WILLOW : J'en ai assez de ce qui se passe, Alex ! Je pense que ce qu'il y a entre nous, c'est… beurk !
ALEX : Et tu crois que c'est la magie noire qui va solutionner nos problèmes d'hormones sexuelles ?
WILLOW (Calmement) : Dis comme ça, bien sûr, c'est "non".
ALEX : J'allume, (Il se dirige vers l'interrupteur) et tu nettoies tout ça avant qu'ils arrivent (Il allume la lumière) et posent trop de questions.
C'est alors que Spike s'introduit dans la pièce derrière lui, et l'attrape par le cou.
WILLOW : Alex !
Spike commence d'étrangler Alex, qui se débat, mais ne parvient pas à se libérer.
SPIKE : Je dois t'emprunter cette jeune fille. Ça ne t'embête pas, si ?
Alex prend appui sur le mur situé en face de lui avec ses pieds, afin de se projeter en arrière avec Spike. Tous deux atterrissent sur une étagère en métal non loin du tableau noir. Spike qui n'en est absolument pas déphasé, flanque Alex par terre. Comme Alex tente de se relever, Spike lui envoie son poing dans la figure. Willow se saisit d'un microscope, puis se dirige à toute vitesse vers Spike, afin de le frapper avec, mais ce dernier, étant bien plus rapide, parvient à la stopper.
SPIKE : Oh, oh ! Des menaces ? Oh, ce n'est pas gentil. (Alex se relève) Nous allons tous devenir de très bons amis.
Il lui extirpe le microscope des mains, puis se retourne avec celui-ci, afin d'en frapper Alex qui revenait à la charge. Alex s'effondre, inconscient.
WILLOW : Alex !
L'usine désaffectée, de nuit. Willow est assise, nerveuse, sur le bord de l'ancien lit de Drusilla, où est étendu Alex, inconscient. Spike renverse une boîte pleine d'ingrédients sur le lit, à côté de lui.
SPIKE : Un philtre. Pour moi. Je veux que tu me fabriques un philtre.
WILLOW : Quel genre de philtre ?
SPIKE : Un philtre d'amour, espèce de débile mentale ! Pour récupérer ce qui m'appartient. (Il prend une bouteille) Ce qui est à moi. (Il retire le bouchon) Je vais lui apprendre à me quitter.
Il prend plusieurs lampées de sa bouteille, puis se tourne vers Willow.
SPIKE : Qu'est-ce que tu regardes ?
WILLOW (Détournant les yeux) : Rien.
SPIKE : Tu peux le faire, non ? Tu peux faire que Dru m'aime de nouveau ? Qu'elle m'implore !
WILLOW : Je… je… je vais essayer.
SPIKE (S'énervant, il lui agrippe les cheveux) : Quoi, qu'est-ce que tu dis, tu vas essayer ? Tu vas le faire, ouais !
WILLOW : Oui, j'vais le faire !
Il lui lâche les cheveux, puis se tourne un instant pour briser la bouteille d'alcool sur l'un des pieds du lit. Il l'attrape de nouveau par les cheveux, puis la menace avec le tesson de bouteille aux bords tranchants.
SPIKE : Un seul mensonge de ta part et je t'écorche la figure jusqu'à la cervelle !
WILLOW (Terrifiée) : Non…
SPIKE : Est-ce que ça te paraît clair ?
WILLOW : Oui, pitié, non…
Il relâche Willow, puis se recule afin de s'appuyer contre l'un des poteaux du lit, plus calme.
SPIKE : Elle ne m'a même pas tué.
Il laisse tomber le tesson de bouteille, puis vient s'asseoir auprès de Willow, sur le bord du lit.
SPIKE : Elle m'a quitté, c'est tout. Elle aurait pu avoir la gentillesse de me couper la tête, ou… ou de me brûler. (Il renifle) A ton avis, c'était trop demander ? Rien, rien qu'une… une attention délicate. (Il s'arrête un moment, puis pousse un profond soupir) C'est à cause de la trêve avec Buffy. Drusilla a dit que j'étais devenu faible. Que je n'étais plus assez démoniaque pour elle. Et je lui ai répondu que… que ça ne voulait rien dire, que je pensais à elle tout le temps, mais y'a rien eu à faire. Alors on est allé au Brésil et elle est devenue… elle est devenue si différente. Je lui ai tout donné : de beaux bijoux, et aussi de très belles robes avec de belles filles à l'intérieur, mais ça ne la rendait pas heureuse. Et elle flirtait ! (Il renifle) Un soir, je l'ai surprise en train de se faire peloter par un *chaos*, un démon ! J'suis sûr que t'as jamais vu un chaos de ta vie. Ils sont gluants avec des cornes. C'est… c'est dégueulasse. (Il se tourne vers Willow, puis commence de lui caresser les cheveux) Elle a fait ça pour me faire du mal. (Il retire sa main) Alors je lui ai dit : "Je ne vais pas continuer comme ça plus longtemps". Et elle a répondu : "D'accord !". Et je lui ai dit : "Tu sais, tu m'as fait une vie d'enfer !" Et elle a dit… elle a dit qu'on pourrait rester des amis. (Il se penche sur Willow et commence de pleurer sur son épaule) Oh, je me sens si malheureux !
WILLOW (Lui tapotant gentiment le genou) : Ça va aller.
SPIKE : "Amis", tu te rends compte ! Comment peut-on être aussi cruel ?
Il relève doucement la tête tout en lui sentant le cou.
SPIKE : Mmm. Ce parfum… Ton cou…
Il se penche davantage contre son cou, puis se recule tout à coup, son véritable visage en place.
SPIKE : J'ai pas eu de femmes depuis des semaines.
Willow se tourne vers lui, puis bondit de terreur en voyant son visage.
WILLOW : Non ! Non ! Pas ça !
SPIKE : Sauf si tu comptes la nana du magasin, bien sûr.
Il se lève.
WILLOW (Haletant de terreur) : Tout de suite, oui, tout de suite ! Je vais vous faire un philtre pour que vous retrouviez Drusilla. Mais… mais je ne veux plus… de bouteille cassée et vous promettez de ne rien faire avec moi. D'accord ?
Spike l'attrape par le cou, puis la penche vers lui, mais ne tente pas de la mordre. A la place, il reprend son visage humain.
SPIKE : C'est d'accord. (La repoussant) Tu commences.
Willow fait le tour du lit, pour pouvoir examiner les divers ingrédients que Spike a renversés sur celui-ci
WILLOW : Et puis aussi, je ne suis pas une vraie sorcière. Je… je ne sais pas si ça marchera tout de suite.
SPIKE : Bien, si tu ne réussis pas tout de suite, (Indiquant Alex) je le tuerai et tu recommenceras.
WILLOW (Examinant les ingrédients) : Ça… ça ne suffit pas.
SPIKE (La rejoignant de l'autre côté du lit) : Quoi ?
WILLOW (Nerveusement) : Eh bien, il manque des ingrédients, eeeeeeeet aussi un bouquin sur la… un bouquin de magie, ça aiderait.
SPIKE : Tu as ce qu'il faut chez toi, non ?
WILLOW : Non, pas chez moi. Je l'ai oublié quelque part.
SPIKE (Le regardant d'un air menaçant) : Où ça ?
La bibliothèque du lycée, de nuit. Buffy fait de la corde à sauter, quand Oz et Cordelia entrent en trombe dans la pièce. Buffy lâche sa corde et vient à leur rencontre.
CORDELIA : Oh, Dieu merci, tu es là !
BUFFY : Oui ! J'avais pas de rendez-vous galant, moi.
OZ : Y'a un problème.
La salle de sciences où Willow préparait son philtre avec Alex. Ils entrent tous trois dans la salle où règne un véritable capharnaüm.
CORDELIA : On devait se retrouver ici. Je ne comprends pas ce qui a pu se passer.
BUFFY (Apercevant les divers ingrédients nécessaires au philtre sur l'une des tables) : Qu'est-ce que c'est que ces trucs ? Tout ça me paraît très bizarre.
CORDELIA : Est-ce que Willow ne se serait pas remise à faire de la magie ? Peut-être qu'ils ont disparu. Oh ! Peut-être qu'elle a changé Alex en monstre hideux !
BUFFY (Regardant autour d'elle) : De toute façon, il y a des traces de bagarre.
OZ : Oui, mais y'a pas de sang.
BUFFY : Ou bien on les a enlevés, ou ils se sont enfuis, ou…
CORDELIA : C'est trop vague ! Décide-toi !
BUFFY : Je sais pas. Il faut que vous trouviez Giles, d'accord ? Je pars à leur recherche. Peut-être qu'ils ne sont pas loin.
CORDELIA : Où est Giles ?
BUFFY : Il est parti faire une retraite dans la forêt de Breakers.
OZ : Oui, je connais bien l'endroit, mais c'est à quarante cinq minutes d'ici.
BUFFY : Alors, foncez !
Ils partent chacun de leur côté pour leur mission respective.
La bibliothèque. Buffy entre au pas de charge dans celle-ci, puis se dirige tout aussi promptement vers la cage contenant les armes. Elle est interrompue dans sa démarche par la sonnerie du téléphone qui retentit. Elle se précipite au comptoir pour décrocher le combiné.
BUFFY : Giles ?
JOYCE (Voix Off, au téléphone) : Allô, Buffy. Toujours à l'entraînement ?
BUFFY : Oh, non, maman, pour l'instant je…
JOYCE (Voix Off) : J'aimerais bien qu'on puisse avoir une petite conversation ce soir à propos de l'université. J'avoue que c'est un sujet… (Plan sur Joyce dans sa cuisine) qui me rend un peu nerveuse. Tu n'auras pas à chercher partout des informations. (Elle s'assied sur l'un des tabourets autour de la table) Je… je suis passée prendre des brochures. A mon avis, ça devrait te plaire.
BUFFY (Dans la bibliothèque) : C'est génial, maman, mais là, vraiment, je…
SPIKE (Voix Off, à l'autre bout du fil) : Bonjour, Joyce.
Dans la cuisine, Joyce se tourne pour voir Spike se tenir dans le chambranle de la porte.
À la bibliothèque, Buffy, en entendant la voix de son pire ennemi, laisse tomber le téléphone pour se précipiter chez elle.

ACTE 3
La cuisine des Summers, de nuit. Joyce retire la bouilloire de la plaque électrique, puis se dirige vers Spike pour remplir sa tasse de chocolat chaud.
SPIKE : Alors, je me baladais dans un parc, en cherchant de quoi faire un repas, et je l'aperçois sur un banc en train de flirter avec un chaos. Un démon ! Alors je lui ai dit : "Tu sais, je n'ai pas à supporter ça !" et elle a dit : "D'accord". Et je lui ai dit : "D'accord. Fais comme tu veux." J'étais persuadé qu'on se remettrait ensemble. C'est dur.
Joyce vient s'asseoir en face de lui, après avoir remis la bouilloire à sa place.
JOYCE : Je dois dire que là, elle n'a pas été raisonnable.
SPIKE : Elle est… elle est complètement folle. (Il renifle, puis souriant) C'est sa folie qui me manque le plus.
JOYCE : Oui, je comprends. Quelques fois, même quand deux personnes semblent être faites l'une pour l'autre, la vie s'arrange pour les séparer. Quand le père de Buffy et moi…
SPIKE (Lui coupant la parole) : Non, non, non, non, non. C'est très différent ! Notre amour est éternel. C'est écrit. (Se calmant) Vous auriez… une petite pâte d'amande ?
JOYCE : C'est possible.
Elle se lève pour vérifier dans les placards.
A l'extérieur. Angel, qui se trouve dans le jardin des Summers, aperçoit Spike en train de discuter avec Joyce, par la porte ouverte de la cuisine. Il se précipite alors en courant vers la porte, mais comme il tente d'entrer, il se trouve bloqué par une barrière invisible. Joyce bondit hors de sa chaise et recule de quelques pas. Angel grogne à l'encontre de Spike.
ANGEL : Spike.
JOYCE : Oh, mon Dieu. Allez-vous-en d'ici !
SPIKE (Il se lève, puis se place derrière Joyce, avec un grand sourire) : Oui. Tu n'es pas invité.
Parce qu'il ne peut pas entrer, Angel est fou de rage.
JOYCE : Il est fou. Il va nous tuer.
SPIKE : Je vais vous protéger. A moins que je n'en aie plus envie.
ANGEL : Joyce, écoutez-moi.
Spike, pour titiller Angel, indique le cou de Joyce de son index.
JOYCE : Vous sortez de cette maison, ou c'est moi qui vous tue !
SPIKE : Tu es un méchant garçon.
ANGEL (Tentant de se calmer pour convaincre Joyce de le laisser entrer) : Joyce, ne l'écoutez pas. Faites-moi entrer.
Spike mime le fait qu'il va mordre Joyce afin de faire enrager davantage Angel.
ANGEL : Si tu la touches, je te tue.
SPIKE : Oui ? Et comment tu y arriverais ?
BUFFY (Arrivant soudain derrière lui) : Parce que je suis là.
Elle flanque Spike contre la table de la cuisine en le tenant par le cou, l'empêchant ainsi de bouger.
BUFFY : Angel, pourquoi tu n'entres pas ?
Comme il entre, Joyce commence de paniquer.
JOYCE : Oh ! Oh, non !
Elle se place de l'autre côté de la table, le plus loin possible d'Angel.
BUFFY : T'aurais pas dû revenir, Spike.
SPIKE : Je fais ce qui me plaît.
JOYCE : Ecoutez, je… je… expliquez-moi.
Spike tente d'attraper le bras de Buffy, mais Angel l'en empêche, le bloquant de nouveau contre la table. Buffy se saisit d'une cuiller bois, puis amorce une descente vers le cœur du vampire.
SPIKE : Willow !
BUFFY (Cessant son mouvement de descente) : Tu as enlevé Willow.
SPIKE : Si tu fais ça, tu ne trouveras jamais la petite sorcière.
JOYCE (Confuse) : Willow, une sorcière ?
BUFFY : Et Alex ?
SPIKE : Lui aussi.
JOYCE : Parce qu'Alex est sorcier ?
Angel empoigne Spike par le col de sa chemise, le soulevant ainsi de la table.
ANGEL : Où sont-ils ?
SPIKE (Repoussant Angel) : Ça ne marche pas comme ça, mon chou. Et d'abord, depuis *quand* tu as récupéré ton âme ? Je croyais que ça ne t'intéressait plus. (A Buffy) Ta copine fabrique un philtre magique pour moi. Dès que je l'aurais récupéré, je les libère tous les deux.
BUFFY : J'ai toujours eu du mal à croire tes promesses, Spike.
SPIKE : Je vois que toi et ton gros malabar, vous ne voulez pas me lâcher les baskets. Mais si vous faites ça… tu seras responsable de leur mort.
Spike sort de la cuisine. Buffy et Angel échangent un regard.
Le van d'Oz, de nuit. Oz et Cordelia sont sur la route de Breakers, à la recherche de Giles.
CORDELIA (Inquiète) : Et s'ils ont été kidnappés par des caïds de la drogue ? Ils ont pu couper une oreille d'Alex, c'est horrible ! Ou… ou lui couper autre chose.
Oz arrête le van, puis commence de sentir l'air environnant.
CORDELIA : Qu'est-ce que tu as ?
Oz sent de nouveau l'air qui les entoure.
OZ : C'est Willow. Elle n'est pas loin.
CORDELIA : Quoi ? T'arrives à la sentir ? Elle porte même pas de parfum !
OZ : Elle a peur.
CORDELIA (Alors qu'Oz fait marche arrière) : Oh, mon Dieu. Si je comprends bien, c'est ton côté loup-garou qui ressort. Je trouve ça très déroutant.
OZ : Moi aussi ça me déroute.
Il enclenche à nouveau la première, puis tourne à droite au croisement.
L'une des rues de Sunnydale, de nuit. Buffy, Angel et Spike se dirigent vers le Magic Box.
SPIKE : J'ai encore besoin de deux ou trois petites choses et je vous emmène… (Il s'arrête soudain, puis se prenant la tête entre les mains) Oh, mon Dieu.
BUFFY : Bien. Alors, qu'est-ce qui se passe encore ?
SPIKE : Oh… Ma tête. Je dessoûle. Elle va éclater. Oh, c'est horrible. (Il se plie en deux) Oh ! J'ai envie de crever.
BUFFY (Elle sort un pieu) : Oh, alors là, si c'est que ça, j'vais pouvoir t'aider…
Spike se redresse.
ANGEL (Se plaçant entre le vampire et la Tueuse) : Non ! Hé ! Du calme, Buffy. On a besoin de lui pour retrouver les autres.
BUFFY (Baissant son pieu) : Tu crois vraiment ? A mon avis, ils sont prisonniers à l'intérieur de *l'usine*.
SPIKE : Qu'est-ce que tu crois, que je suis demeuré à ce point là ?
BUFFY : D'accord. On va les faire tes *courses*.
Elle commence de descendre la rue, Spike et Angel sur les talons. Au détour d'une autre rue, Spike reconnaît un banc.
SPIKE : Oh, mon Dieu.
ANGEL : Quoi encore ?
SPIKE (Regardant le banc avec nostalgie) : Une nuit, on a tué un mendiant sur ce banc. Moi et Drusilla. C'était le bon temps. (Il s'approche du banc, puis s'assied dessus) Ah oui. (Il rit) Il lui a demandé grâce, et ça lui a donné envie de mordre plus fort.
Il se tourne vers Buffy & Angel pour voir leur réaction, mais tous deux restent impassibles.
BUFFY : Il fallait y être pour trouver ça drôle.
Elle reprend son chemin.
Le Magic Box, de nuit. Après que Buffy a enfoncé la porte, Angel et Spike la suivent à l'intérieur.
BUFFY : T'as bien travaillé.
Elle arrache les bandes de la police qui entravent l'accès aux étagères.
SPIKE (Tendant la liste à Buffy) : Voici la liste.
BUFFY (Lisant la liste à voix haute, après la lui avoir arraché des mains) : "Essence de violettes, clous de girofle…" Angel ?
ANGEL : J'y vais.
Angel se dirige vers l'une des étagères de la boutique.
BUFFY : "Un jeu de tablettes runiques". Spike, tu prends les yeux de rat.
Elle et Spike partent chacun de leur côté pour trouver les ingrédients.
SPIKE : Je lui en rapporterais. Avec le journal du matin.
BUFFY (Sardonique) : T'as raison de pleurer. Ça va te la ramener.
SPIKE : C'est la magie elle seule qui me la ramènera.
ANGEL : C'est beaucoup d'emmerdes pour quelqu'un qu'en a rien à faire.
SPIKE : Alors toi, tu la fermes !
ANGEL : Tu crois vraiment qu'elle te sera fidèle ?
SPIKE (Se jetant sur Angel, dans une colère noire) : Tu vas la fermer, *oui* !
Spike lui flanque un coup de poing dans la figure. Puis quand il tente de frapper une nouvelle fois le vampire, Angel bloque son poing avant qu'il ne puisse réitérer son coup. Buffy arrive alors derrière Spike et les sépare, avant de se placer entre les deux vampires.
SPIKE (Criant) : Mais qu'est-ce que t'en sais ? C'est votre faute, à tous les deux ! Elle m'appartient. (Sanglotant) Je ne suis plus rien sans elle.
BUFFY : Alors là, je suis bien d'accord. Tu es devenu pathétique, tu sais ? Tu étais déjà nulle avant, mais alors là ça dépasse les bornes.
SPIKE : Ah oui ? Ça te va bien de dire ça.
Il reprend son exploration de la boutique à la recherche des ingrédients nécessaires.
BUFFY : Ce qui veut dire ?
SPIKE (Se tournant vers Angel et Buffy) : La dernière fois que je vous ai vus, c'était la lutte à mort entre vous. Et maintenant, vous vous faites les yeux doux comme si rien ne s'était passé. Ça me fait gerber ce genre de chose.
Il retourne à ses occupations.
BUFFY : Je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler.
SPIKE : Ouais, c'est ça. Vous êtes des "amis", rien d'autre.
ANGEL : C'est vrai.
SPIKE (Se tournant de nouveau vers eux) : Vous n'êtes pas des amis. Vous ne l'avez jamais été. Votre amour finira par vous tuer tous les deux. Vous vous battrez, coucherez ensemble, et la haine à nouveau qui vous possède jusqu'au cœur, vous ne serez jamais des amis. (Se pointant la tempe gauche du doigt) L'amour n'est pas *là* dans la tête. Il est dans le sang, partout dans mon corps, il lutte pour imposer sa loi. (Pas plus Angel que Buffy ne veulent entendre ce qu'il dit) Alors, j'aime peut-être une *putain*, mais je suis suffisamment *homme* pour l'admettre.
Il retourne toute son attention à ce dont il a besoin pour le philtre. Buffy manque de croiser les yeux d'Angel, mais tourne la tête juste avant que cela n'arrive. Spike met enfin la main sur ce qu'il cherche.
SPIKE : Hmm ! (Prenant l'un des bocaux) Les yeux de rats !
L'usine désaffectée, de nuit. Willow tente d'enfoncer la porte, mais elle n'y parvient guère, celle-ci étant bien trop solide. Après plusieurs essais infructueux, elle entend Alex gémir, en bas des escaliers, sur le lit. Elle descend voir s'il va bien. Le front d'Alex est couvert de sang séché.
WILLOW : Alex ? (Elle s'assied sur le bord du lit) Comment tu vas ?
Il tente de s'asseoir.
ALEX : Ça tourne. (Il grimace) Et j'ai mal au cœur. Je me suis battu avec Spike, c'est bien ça ?
WILLOW (Acquiesçant) : Oui, c'est ça.
Il passe ses doigts sur le côté gauche de sa tête où se trouve le sang séché.
ALEX : Est-ce que je l'ai eu ? J'ai gagné ?
WILLOW : Tu as été très courageux. T'as envie de vomir ?
ALEX : Non, ça va aller. (Parcourant les alentours du regard) Où on est ?
WILLOW : Dans l'usine désaffectée. Enfermés dans la cave.
ALEX : Cette baraque carbonisée au milieu de nulle part ?
Willow acquiesce.
ALEX : Il y a tout pour faire un scénario catastrophe, on dirait.
WILLOW : Je trouve aussi.
ALEX : Pourquoi il nous a pas tués ?
WILLOW : Il veut que je lui fasse un philtre d'amour.
ALEX : Quoi ?
WILLOW : Drusilla est partie. Il veut la retrouver.
ALEX : Quand je pense qu'on espérait que ces deux malades s'aimeraient pour toujours.
WILLOW : Il est comme un fou. Enfin, pas qu'il n'était pas M. Taré auparavant.
ALEX (Essayant à nouveau de s'asseoir) : Alors, qu'est-ce qu'on peut faire ?
Alex grimace de douleur.
WILLOW : Eh bien, pour ne rien te cacher… soit je refuse de faire le philtre et il nous tue, soit je lui fais le philtre et il nous tue quand même.
ALEX : Y'a pas un troisième choix ?
WILLOW : Il est tellement ivre, qu'il nous oublie ici et qu'on meurt de faim. C'est peut-être ce qu'il y a de mieux, non ?
ALEX : Willow, on ne va pas mourir. (Essayant de se lever avec l'aide de Willow) S'il est aussi ivre, il va s'assoupir, et on en profite pour se faire la malle. (Ils s'effondrent tous deux sur le lit, Alex étant bien trop faible pour se lever et Willow pas assez forte) Tant que "se faire la malle" ne voudra pas dire "se mettre debout et courir comme des fous", tout ira bien.
Alex et Willow étant à présent si proches l'un de l'autre, la tentation de s'embrasser devient de plus en plus forte.
WILLOW : Tu crois vraiment qu'on peut ?
ALEX : Y'a toujours une exception pour les cas de force majeure.
Willow se penche encore un peu plus sur Alex et commence de l'embrasser. Alex passe ses bras autour de Willow comme il se rallonge sur le lit afin de la tenir tout contre lui. Derrière eux, Oz et Cordelia descendent l'escalier menant à la sortie.
CORDELIA : Oh, ça alors !
Willow et Alex cessent immédiatement de s'embrasser pour se tourner vers les nouveaux arrivants.
ALEX : Oh, mon Dieu.
WILLOW : Oh, non. Oz…
OZ (Le visage de marbre, mais la voix plutôt tremblante) : Faut sortir d'ici.
Cordelia a le cœur brisé, elle se précipite dans l'escalier.
ALEX (Se levant) : Cordelia, attend…
Cordelia ne l'écoute pas et continue de monter l'escalier quatre à quatre. Seulement, arrivée au beau milieu de celui-ci, l'une des marches cède sous son poids. Elle tombe alors dans le trou, pour atterrir sur du béton armé et des barres de fer. Oubliant sa douleur, Alex se précipite auprès du trou, suivi de près par Oz et Willow.
ALEX : Cordelia !
Le trio regarde alors par le trou béant afin de voir ce qu'il en est de Cordy.
ALEX : Cordelia !
Cordy bouge à peine, elle s'est trouvée embrochée par l'une des barres de fer, juste en dessous de sa cage thoracique.
CORDELIA (Murmurant) : Je suis tombée…
Magic Box, de nuit. Spike, Buffy et Angel sortent de la boutique, les bras chargés de paquets.
BUFFY : Bon, alors maintenant qu'on a tout, où sont-ils ?
SPIKE : Qu'est-ce qui presse ?
BUFFY (Soupir) : Mon cher Spike, figures-toi que j'ai *très* envie que tu sortes de ma vie. Tu attires les ennuis.
SPIKE : Je serai parti dans quelques heures. Je te promets qu'il n'y aura aucune embrouille.
C'est ce moment que choisi l'un des anciens 'hommes' de Spike pour leur barrer le chemin.
LENNY : Salut, Spike.
Les deux vampires et la Tueuse se font alors encercler par tout un groupe de vampires.
BUFFY : Aucune embrouille, c'est sûr.

ACTE 4
La rue en face du Magic Box, de nuit. Buffy, Spike et Angel se retrouvent face à Lenny et ses acolytes.
SPIKE : Lenny. Comment ça va ?
LENNY : Mieux depuis que t'es parti. T'aurais mieux fait de pas remettre les pieds ici.
SPIKE (Jetant son sac sur le côté) : Vraiment ?
BUFFY : Vous savez, il allait s'en aller. (A Spike) Toi, tu te calmes.
SPIKE : Ce minable travaillait sous mes ordres.
BUFFY (A Angel) : Ils vont se taper dessus, qu'est-ce qu'on fait ?
ANGEL : Je crois qu'on n'a pas le choix.
LENNY (A Buffy & Angel) : Vous deux, vous pouvez partir.
SPIKE (A Buffy) : Si je meurs, tes copains aussi.
BUFFY (A Lenny) : Désolée. On reste.
LENNY : Pas pour longtemps !
Une bagarre éclate entre les deux groupes, au cours de laquelle Buffy parvient à se débarrasser de deux vampires, mais se voyant surpassés en nombre, Angel, Spike et la Tueuse se replient dans la boutique de magie où ils se barricadent. Spike et Angel ferment la porte, puis placent l'une des étagères devant la baie vitrée, tandis que Buffy brise l'un des tabourets afin d'en faire des pieux.
BUFFY : Prenez ça !
Angel et Spike lâche la bibliothèque qu'ils retenaient contre la fenêtre, afin de récupérer les pieux que Buffy vient de faire et se préparer à l'entrée des vampires.
SPIKE : Là, ça va être le pied !
BUFFY : Si tu savais comme je te hais !
Soudain, un vampire enfonce la porte de derrière. Le trio se retourne, puis se précipite vers la porte, pour le repousser, mais deux autres vampires en profitent pour s'introduire dans la boutique. Angel referme la porte et la bloque de son dos pour empêcher l'entrée d'autres vampires. Pendant ce temps, Spike se bat avec l'un d'eux, tandis que Buffy s'occupe des deux autres.
L'usine désaffectée, de nuit. Alex descend prudemment jusqu'à Cordelia.
WILLOW : Fais attention.
ALEX : Ouais.
WILLOW : Mon Dieu. Surtout ne bouge pas, Cordelia ! Oz est parti chercher de l'aide !
Retour au Magic Box. Buffy finit par se débarrasser de l'un des vampires, puis se jette sur celui qui se trouve encore à terre, qu'elle envoie valser de l'autre côté de la pièce. Angel semble avoir de plus en plus de difficultés à retenir la porte de derrière sous l'assaut des vampires.
BUFFY (A Angel) : Il faut qu'on sorte d'ici !
ANGEL : On essaie le toit ?
Alors que Buffy lève les yeux à la recherche d'une éventuelle sortie, la porte qu'Angel retient finit par céder sous le poids des vampires. Ces derniers s'introduisent dans la boutique, Lenny en tête. Buffy s'occupe du deuxième vampire, tandis que Lenny s'en prend à Spike et qu'Angel reste coincé sous la porte.
LENNY : Alors, tu serais devenu un tendre. Ça m'attriste un max.
SPIKE (Incrédule) : Où est-ce que t'as vu ça ?
LENNY : Ouais, comme un bébé en nourrice.
Le vampire, que Buffy a envoyé valser de l'autre côté de la pièce, se relève derrière Spike.
SPIKE (Avec un large sourire) : Ah ouais, alors là, mon pote, tu vas voir ce qu'il va te dire le bébé !
Spike commence de se battre contre les deux vampires.
Une fois qu'elle a sonné son vampire, Buffy se précipite vers Angel et soulève la porte pour qu'il puisse se relever.
ANGEL (Buffy le soutenant) : Ça va aller.
BUFFY : T'es pas au meilleur de ta forme.
Angel se rend compte que la bibliothèque placée en face de la baie vitrée va bientôt tomber sous le poids des vampires se trouvant derrière.
ANGEL : La fenêtre va lâcher. (Il aperçoit alors toute une rangée de flacons d'eau bénite) Buffy.
Buffy et Angel se regardent l'un l'autre, un plan se formant visiblement dans leur tête.
Pendant ce temps, Spike cogne la tête de Lenny contre le bord de la table ronde de la boutique.
SPIKE : Le bébé a repris des forces ! Le bébé a repris des forces !
Il soulève Lenny, puis le flanque dos sur la table.
SPIKE : Et maintenant, le bébé te dit "bonne nuit" ?
Il soulève son pieu, puis l'enfonce violemment dans le cœur de Lenny, qui tombe en poussière. Spike affiche un large sourire, heureux de sa victoire. Derrière lui, Buffy le met en garde.
BUFFY : Spike ! Couche-toi !
Il se met promptement à genoux comme l'étagère placée en face de la baie vitrée s'effondre et que des vampires s'introduisent dans le Magic Box. Spike relève la tête pour voir Buffy et Angel jeter des flacons d'eau bénite sur les vampires. Les flacons se brisent sur les vampires les brûlant ainsi au passage. Ces derniers battent en retraite rapidement. Finalement, Spike se relève pour les regarder partir en courant, un large sourire ornant son visage.
SPIKE : Ah ! C'était très chouette, pour une fois.
Il se retourne vers Buffy et Angel qui le regarde incrédules.
SPIKE (Souriant) : Oh, alors là, ne me dites pas que vous n'avez pas aimé. (Il rit) Oh, ça fait tellement longtemps que je ne m'étais pas éclaté comme ça. (Il fait une pause, puis réfléchit un instant) La violence ça remet les choses en place.
Angel se penche soudain dans un accès de douleur et de faiblesse. Buffy le soutient avec tendresse.
SPIKE (Sarcastiquement) : Oh, oui. Vous deux. Rien que des copains, hein ? Rien d'autre.
BUFFY : Tu veux qu'on le fasse tout de suite ton philtre ?
SPIKE : Oh, j'en ai rien à faire. Tes amis sont dans l'usine.
Buffy et Angel n'en reviennent pas de leur crédulité.
SPIKE (Souriant) : Je suis très heureux d'être revenu ici. Je me suis planté sur toute la ligne avec elle. J'ai pleuré, rampé, j'en voulais au monde entier… Si je veux qu'elle revienne, je dois redevenir l'homme que j'étais, (Il se dresse fièrement) l'homme qu'elle aimait. Et je vais faire ce que j'aurais dû faire en premier : je vais la retrouver, où qu'elle soit, la ligoter, la torturer jusqu'à ce qu'elle m'aime à nouveau.
Il se dirige vers la porte de derrière, puis se retourne juste avant de sortir.
SPIKE (Souriant pensivement) : L'amour est une chose curieuse.
Il sort de la boutique.
L'usine désaffectée. Cordelia gémit tandis qu'Alex s'agenouille à ses côtés.
ALEX (Très inquiet) : Cordelia… Je t'en prie, (Lui caressant les cheveux) tiens le coup.
CORDELIA (Faiblement) : Alex ? (Regardant dans le vide) Je ne te vois pas…
Elle penche la tête de côté dans un soupir et ferme les yeux.
ALEX (Pensant l'avoir perdu) : Cordelia !
Depuis l'escalier, Willow aperçoit le corps de Cordelia étendu prétendument sans vie.
Un cimetière, de jour. Des funérailles s'y déroulent.
PASTEUR : Il a crée toute chose à son image pour qu'elles puissent se rejoindre. Les forces qui génèrent notre monde sont pures car elles chassent le poison. Quand les forces du Mal n'ont pas de prise sur notre Terre, seules la droiture et la pureté y règneront à tout jamais.
Finalement, on voit Willow et Buffy en train de se promener dans le cimetière et passer devant la cérémonie.
BUFFY : Alors, tu dis que Cordelia va mieux ?
WILLOW : Elle a perdu beaucoup de sang, mais aucun organe vital n'a été touché.
BUFFY : Est-ce qu'elle a parlé à Alex ?
WILLOW : Elle n'avait pas encore le droit de recevoir des visites. Il va aller la voir aujourd'hui.
BUFFY : Et Oz ?
WILLOW : Tu sais, je n'aurais jamais cru qu'un jour je me sentirais mal à ce point là. Depuis toujours, je n'ai jamais… vraiment su ce que je voulais. Je voulais tout et rien. Et maintenant… C'est fou… j'aimerais tant qu'il me parle à nouveau.
BUFFY : Laisse-lui un peu de temps. Et prépare-toi à ramper en beauté.
WILLOW : Oh, je suis prête. Pour ça, je vais ramper !
BUFFY : Bien ! J'ai entendu que parfois, ça marche.
La chambre d'hôpital de Cordelia, de jour. Elle est étendue dans son lit d'hôpital, éveillée, sa tête tournée face au mur. Alex arrive à la porte de la chambre, un large bouquet de fleurs à la main. Il frappe à la porte.
ALEX : Je peux entrer ?
Comme elle ne lui répond pas, il entre dans la chambre.
ALEX : C'est la première fois qu'ils me laissent entrer.
Il pose le bouquet de fleurs sur la table à roulettes placée devant elle afin qu'elle puisse les voir.
ALEX : Ce sont des fleurs.
Il s'assied sur la chaise près de son lit. Elle tourne doucement la tête vers lui.
ALEX : Cordelia, je voudrais que tu saches que…
CORDELIA (Faiblement) : Alex ?
ALEX (Avec espoir) : Oui.
CORDELIA : Alex, va-t-en, je t'en prie.
Comme elle tourne de nouveau la tête vers le mur, Alex baisse les yeux, puis se lève tristement pour sortir. Une fois à la porte, il jette un bref coup d'œil derrière lui, puis s'en va. Une fois qu'il est parti, Cordelia commence de pleurer.
Le manoir d'Angel, de nuit. Le vampire attend la visite de Buffy, assis dans l'atrium. Quand il entend ses pas, il se tourne vers elle.
ANGEL : C'est toi. (Il se lève) Je me demandais quand tu reviendrais.
BUFFY : Je ne reviens pas.
Angel continue de la regarder en silence.
BUFFY : On n'est pas juste amis. On ne l'a jamais été. Je peux tromper Giles, je peux tromper mes amis, mais certainement pas moi-même. (Remuant la tête) Ni Spike, mais pour d'autres raisons. Tu ne pourras jamais me donner ce que j'attends de toi. Et maintenant, tu n'as plus besoin de mon aide. Alors, je vais m'en aller.
ANGEL : Je n'accepte pas.
BUFFY : Il le faut.
ANGEL (S'approchant d'elle) : Ecoute… (Buffy recule d'un pas) il doit bien y avoir un moyen pour qu'on se voie encore.
BUFFY : Il y en a un. Dis-moi que tu ne m'aimes pas.
Sachant pertinemment que s'il prononce ces mots, ce serait un mensonge, Angel préfère se taire. Après un long silence, Buffy quitte le manoir. Angel se rassied sur le bord de l'un des parterres, puis regarde dans le vide, tristement.
La chambre de Willow, de nuit. Elle est assise par terre, contre son lit, les genoux remontés contre sa poitrine. Elle regarde fixement la petite sorcière qu'Oz lui a offerte.
Le Bronze, de nuit. Oz est assis sur l'une des tables de billard, sa guitare en main, mais il est incapable de jouer quoi que ce soit. Il a les yeux dans le vide et une expression de tristesse dans le regard.
La bibliothèque. Alex essaye de se rendre utile en rangeant quelques livres dans la cage, mais il s'arrête un moment trop triste pour continuer.
La chambre d'hôpital de Cordelia, de nuit. Elle est allongée, inerte, dans son lit, sa main droite posée contre sa tempe. Elle regarde le plafond, les yeux totalement inexpressifs.
La cours du lycée, de jour. Buffy est assise en solitaire sur l'un des bancs. Elle regarde tristement le sol, pensive.
Une route en dehors de la ville, de jour. Spike, qui est au volant de sa DeSoto dont les vitres sont peintes en noir, conduit à toute vitesse. Il fume et entonne à tue-tête les paroles de "My Way" dans la version rock de Gary Oldman.
SPIKE : I plan each charted course / Each little step along the highway / And more, much more than this / I did it my way