Voix intérieures

Transcript par Sandrine pour Buffy VS. Interdiction formelle de recopier.

PROLOGUE :
Dans un parc.
Buffy est poursuivie. Elle tombe par terre près d'une balançoire et un gros démon pas beau s'approche d'elle. Elle lui flanque un coup de pied, se relève et l'envoie par terre à son tour.
BUFFY : (sortant un couteau) Sauriez-vous résister à une bonne bataille bien de chez nous ?
Le démon se relève, lui fait lâcher son couteau et ils recommencent à se battre. Un deuxième démon arrive et lui lance son couteau, mais elle l'attrape en plein vol. Elle réussit à en tuer un des 2 et l'autre s'enfuit.
BUFFY : (le regardant partir) Un de moins, un au loin.
Sur sa main, le sang du démon brille et rentre dans sa peau mais elle ne s'en aperçoit pas.

GENERIQUE

ACTE 1
Bibliothèque, le lendemain.
Willow et Buffy entrent.
WILLOW : Alors, le démon galeux s'est enfui...
BUFFY : Le démon galeux numéro 1 s'est enfui, le démon galeux numéro 2 est reparti direct en enfer.
WILLOW : C'est étrange qu'il n'ait pas de bouche, je trouve ça inquiétant.
BUFFY : Pas de bouche, pas de dents... À moins qu'il n'en ait quelque part aillleurs... (elle s'assit avec Alex et Oz)
GILES : (arrivant) Bonjour les filles. Nous avons fait des recherches sur la, la future Ascension du maire.
OZ : C'est pas du gateau.
BUFFY : Qu'est-ce qu'on sait ?
ALEX : Qu'est-ce qu'on ignore ? Dites-leur Giles.
GILES : J'ai posé l'équation suivante: quelles sont les interractions entre le jour de la remise des diplômes et le fait que le maire soit indifférent au mal.
ALEX : Poser des équations, il adore.
GILES : Et j'ai éliminé plusieurs possibilités. Ce n'est pas le rituel de flagellation du démon Azarack, ni le...(il hésite un moment puis l'avoue) Je ne sais pas ce qui va se passer.
OZ : En deux mots, on patauge.
BUFFY : Vous ne savez rien ? Et cette histoire avec Faith et Angel, c'était sans raisons ?
GILES : Non, non, non, non. Il doit y avoir une raison à cela et je-je pense que la trahison de Faith doit avoir son utilité (il remarque que Buffy se gratte la main) dans l'accomplissement de l'Ascension. En théorie. Je vais réunir les données et faire le point sur la... (Wesley arrive à côté de lui)
WESLEY : Je vous prie d'excuser mon retard, j'étais à une réunion du Conseil. M.Giles, vous disiez ?
GILES : Je tenais Buffy informée des progrets de nos recherches concernant la, l'Ascension.
WESLEY : Oh ! Votre discours ne dut pas être bien long !
GILES : (levant la tête) Touché. Bien sur, mon travail n'a rien d'officiel, mais j'imagine qu'avec les éléments que le Conseil met à votre disposition, vous devez en savoir plus que nous.
Il s'asseoit à la table lui aussi, en face de Wesley.
WESLEY : Et bien, je puis vous dire, avec certitude que le démon Azarack ne sera en aucun cas (Buffy, Alex, Willow et Oz se lèvent) impliqué dans ce... (ils se dirigent tous vers la porte) Nous en saurons plus très bientôt.
Ils sortent et Wesley s'assit à la table avec Giles.
GILES : (moqueur) Le démon Azarack ?
Plan des couloirs.
WILLOW : Tu as parlé à Angel ces jours-ci ?
BUFFY : Pas vraiment. Le voir si mauvais, même s'il fait semblant... Et avec Faith !
WILLOW : S'il l'a embrassé, c'est pour la bonne cause. (elle arrive à son casier)
BUFFY : Je sais mais... à le voir, ça n'avait rien d'une corvée. (Willow la regarde) Peut-être que ça l'était, mais peut-être que ça l'était pas. J'aimerais pouvoir en être sure.
WILLOW : C'est facile, demande-le lui.
BUFFY : Tu crois qu'il me le dirait ?
Percy et un autre joueur de basket entrent dans le corridor.
ETUDIANT : Hogan !
L'étudiant s'approche et serre la main d'Hogan.
ETUDIANT : Joli match mon vieux !
HOGAN : Merci !
ALEX : (aux filles) Hogan Martin a sa grosse tête qui enfle ! Il faudrait qu'on soit tous en admiration parce qu'il a mis une balle dans un panier.
HOGAN : Salut Alex.
ALEX : (impressionné) Il a dit mon nom ! Il sait comment je m'appelle !
Hogan et Percy s'approchent d'eux.
PERCY : Salut Willow ! Ça va ?
WILLOW : Salut !
PERCY : Euh, dis, je pourrai pas venir étudier avec toi après les cours aujourd'hui. On peut le faire à la pause ?
WILLOW : Ouais, d'accord. Tu as fini ta lecture ?
PERCY : Presque, ouais.
WILLOW : Percy...
PERCY : Je la finirai au déjeuner.
WILLOW : C'est bien, t'auras un bon point.
HOGAN : Je sais pas ce que tu lui as fait, mais maintenant il est capable de faire des phrases avec un sujet et des adjectifs.
PERCY : Tu viens au match ?
WILLOW : Oui, bien sur ! (Percy et Hogan partent)
ALEX : Salut Hogan ! (à Will et Buffy) Jeunes filles...
Il s'en va et les 2 filles partent dans le sens opposé avec leurs bouquins.
BUFFY : Tu vas au match ? Je ne savais pas que tu aimais le basketball.
WILLOW : J'y connaissais rien, mais je commence à m'y intéresser. En particulier pendant les championnats, c'est passionnant ! Dommage que tu patrouilles ce soir, on y va tous. Oz, Alex, tout le monde quoi !
BUFFY : (elle s'arrête et Willow continue son chemin) Génial. Tout le monde sauf la courageuse Buffy.
Elle se rend compte qu'elle se gratte la main et qu'elle a une plaque rouge.
Plan de la bibliothèque.
GILES : (un livre à la main) Tu as touché l'un de ces démons ?
BUFFY : Je lui ai mis mon poing dans la figure. Mais je ne lui ai pas fait un calin... (observant sa main à travers une grosse loupe) Ça me démange, je deviens dingue. C'est pas grave, je trouverai bien une pommade à mettre dessus, ça va passer.
GILES : (lui montre une image dans un livre) S'agit-il de ce démon ?
BUFFY : Oui, et il est encore plus répugnant en chair et en os.
GILES : Hmm, hmmm...
BUFFY : Quoi ?
GILES : Le livre dit "en le touchant, il infecte son hôte."
BUFFY : Infecte ? (Giles continue de regarder son livre) Infecte ? (Toujours pas de réponse) Giles ! (Il lève la tête vers elle) Infecte ?
GILES : Oh, i-il inaucule à son hôte un de ses aspects démoniaques. C'est tout ce que ça dit.
BUFFY : (lui prenant le livre) Un aspect démoniaque ?
GILES : Oui, ils ne disent rien d'autre.
BUFFY : Ça veut dire une partie de lui.
GILES : Il y a surement d'autres explications pour ta main. Certaines lessives peuvent parfois causer des irritations. Quoiqu'il en soit, je préfère que tu t'abstienne de pourchasser celui qui s'est enfui. Essayons de minimiser les risques de contamination.
BUFFY : Un aspect démoniaque... J'espère qu'on ne prend pas son aspect physique.
Plan de l'extérieur du lycée.
Les pompom girl donnent une petite prestation devant les étudiants. Autour d'eux, tout est décoré en jaune et rouge, la couleur de l'équipe de basket.
POM-POM GIRL : H ! O ! G ! A ! N ! C'est Hogan !
Hogan apparaît sur la scène et tout le monde applaudit. Un peu plus loin, Alex, Oz, Willow et Buffy sont assis sur un banc.
BUFFY : C'est vraiment ringard, ou c'est moi là ?
OZ : Ce qui est ringard ça me fait rire d'habitude. Là ça me laisse plutôt froid.
WILLOW : (lisant le journal) Écoutez ce que dit Freddie dans son dernier éditorial "Le pepralline n'est qu'une occasion pour de pseudo-prostituées de provoquer les hommes dans une folle frénésie sexuelle. Frénésie qui, frustrée au quotidien, trouve lors des compétitions la possibilité de s'exprimer enfin."
ALEX : C'est vrai. Et où est le mal ?
WILLOW : Il affirme ensuite que ce serait un signe de décadence sexuelle. Vous avez ressenti ça vous ? (Préoccupée, Buffy se touche la tête)
OZ : Moi je lis que les nécros, c'est tout.
Willow se tourne vers sa meilleure amie, qui se touche toujours la tête, les sourcils froncés.
WILLOW : Qu'est-ce que tu fais Buffy ?
BUFFY : (souriant) Oh, rien. (puis, perdant son sourire) Je cherche des cornes !
Elle se lève et s'éloigne. Willow la suit et la rattrape.
WILLOW : Oh, oh tu sais Buffy, il y a de grandes chances pour que Giles ait tort quand il dit que tu pourrais te changer en démon. Il est totalement épuisé. Je vais te dire, depuis Faith et l'histoire de l'Ascension, entre toi et moi, il n'est pas au meilleur de sa forme.
BUFFY : Mais s'il avait raison ? Il va me pousser des trucs démoniaques et je ne sais même pas ce que c'est. Pourquoi pas des-des griffes, ou des écailles...
Willow fait des grands yeux et Buffy porte la main à son cou, inquiète.
BUFFY : Quoi ?
WILLOW : C'était un mâle ou une femelle ?
Sur scène, les pompom girl continuent leur spectacle.
POM-POM GIRLS : D ! O ! M ! C'est Dom ! ! Allez Dom !
ALEX : T'as vu ? C'est fou ce qu'elles sont doués.
OZ : Surtout en ortographe...
ALEX : Tu sais quoi Oz ? À voir toutes ces beautés et ces fraîches jeunes femmes, je me demande pourquoi j'ai perdu mon temps avec Cordélia. Regarde-la, elle est pas plus jolie que les autres filles.
OZ : Y en a pas une qui me branche.
ALEX : Mais je rêve, il la regarde ! (on voit Wesley dans les escaliers en face, qui regarde les filles) Son regard visqueux à la Pierce Brosnan dégouline sur ma Cordy !
OZ : Tu serais pas un peu complexé ?
Plus loin.
BUFFY : J'ai très peur Willow. Il y a cette chose en moi et-et tout ce que je peux faire, c'est attendre qu'elle se montre. Et si ce truc ne change pas seulement mon apparence physique...
Willow semble essayer de se concentrer sur le discours de Buffy, mais elle détourne constamment les yeux vers la scène.
BUFFY : Si ça se trouve, je vais devenir un monstre qui ne pourrait ne plus être moi et...
WILLOW : (en direction de la scène) Ouais ! ! Waouhh ! (Buffy la regarde, blessée qu'elle ne l'écoute pas) Oh désolée, c'est au tour de Percy et, et, et je l'encourage, et il en a besoin. Mais j'ai écouté ce que tu disais. Et-et j'aurais peur aussi à ta place. Mais je suis sure que ça va s'arranger...
Plan d'une rue sombre, le soir.
Buffy se promène lentement. Elle s'arrête près d'une clôture et sort un miroir de sa poche. Elle se regarde dedans.
BUFFY : (à elle-même) Ça va, j'ai encore une bouche...
Elle referme son miroir et se retourne. Elle sursaute en se retrouvant face à Angel, qu'elle n'avait pas vu dans son miroir.
ANGEL : Désolé.
BUFFY : Non, c'est bon. Je ne t'avais pas vu, j'aurais du sentir que tu étais là... Qu'est-ce que tu fais ici ?
ANGEL : C'est une heure dangereuse pour toi, avec Faith...
BUFFY : Ouais, Faith. (elle commence à marcher, il la suit) Et alors, qu'est-ce que tu peux me dire sur elle ?
ANGEL : J'étais seulement venu m'assurer que tu ne risquais, que tu allais bien.
BUFFY : (elle s'arrête) Si toi tu es là, c'est que Faith est dans le coin. En me suivant, c'est elle ou moi que tu protèges ce soir ?
ANGEL : C'est toi. Qu'est-ce qui t'arrive ?
BUFFY : Trop de choses. (recommençant à marcher) La plus récente était de m'être battu avec un démon, en fait avec deux. J'en ai touché un et maintenant, il va me pousser des bubons, une queue ou pire encore...
ANGEL : Un aspect démoniaque.
BUFFY : Oh, tu connais le truc.
ANGEL : J'en ai entendu parler mais ça ne signifie rien. Il est très fréquent que les démons exagèrent leurs pouvoirs.
BUFFY : Peut-être que oui, peut-être que non. Je suis dans le noir, je patauge dans l'incertitude totale. J'aurais préféré que ce soit un bal costumé où je me réjouirais d'avance de montrer aux copains mon beau déguisement de monstre.
ANGEL : (il l'attrape par le bras et la force à se tourner vers lui) Tant que je pourrai te protéger, il ne t'arrivera rien. Quelqu'en soit les risque, je serai toujours avec toi... (il lui fait un petit sourire en coin) Je t'aimerai, même si tu dégoulinais de bave.
BUFFY : Jolie déclaration, jusqu'à la bave...
Plan du lycée, le lendemain.
WILLOW : Vous avez vu Lata ? Juste avant la sonnerie, il marque et c'est la victoire.
OZ : C'était intense. (ils s'asseoient sur les fauteuils)
ALEX : Oui. Pendant une minute, j'ai cru voir une larme de joie dans tes yeux.
OZ : C'est vrai, j'en ai senti venir une.
WILLOW : Jamais je n'ai vu quelqu'un sauter comme Hogan Martin ! On devrait l'appeler "le sauteur".
ALEX : Willow, j'ai peur que ce surnom prête à confusion. Pourquoi pas ?
WILLOW : Chhhut !
Ils se taisent tous et Buffy arrive.
BUFFY : Quel silence ! Nous avons perdu ? Ou nous avons gagné et nous ne voulons pas que j'aie des regrets ?
WILLOW : Oh, c'était un match très ordinaire.
ALEX : Quelques géants qui se lacent la baballe, rien de passionnant.
OZ : Très ennuyeux.
CORDELIA : (arrive près d'eux) Vous êtes cinglés ? C'était le match le plus incroyable auquel j'ai assisté de toute ma vie. J'ai encore les marques de genoux sur les homoplates ! (ils la regardent) Ben quoi, c'est quand on fait la pyramide ! (elle part et rejoint ses amis)
BUFFY : Oh...
WILLOW : Ne regrette pas de ne pas avoir le match. Patrouiller était surement plus intéressant, parce que ça c'est important.
BUFFY : Ah oui ! J'ai cru voir un démon à quatre pattes ! Mais ce n'était qu'un gros chien noir.
OZ : Un chien garou ?
BUFFY : O-ordinaire.
ALEX : Pas de chance.
Alex se tourne vers Cordélia, qui rigole avec ses amis, un peu plus loin.
CORDELIA : J'y vais ce soir...
Buffy suit son regard.
ALEX : "Je me demande si Wesley l'a déjà embrassé"...
BUFFY : Ça te tracasse, hein ?
ALEX : Quoi ?
BUFFY : De savoir si Wesley l'a embrassé.
ALEX : Tu lis dans mes pensées.
Buffy le regarde, réalise quelque chose, puis fronce légèrement les sourcils.

ACTE 2
Plan d'un couloir.
Buffy marche, les yeux baissés, sans regarder devant elle. Mr. Bitsh sort de la cafétéria et elle le heurte.
MR. BITSH : Ooo ! Hey. (sourit) Regardez où vous allez.
BUFFY : Pardon, Mr. Bitsh. Je rêvais.
MR. BITSH : (il part) "Ces étudiants... Si seulement on pouvait se débarrasser de tous ces crétins !"
Buffy est surprise en entendant cela mais continue de marcher. Un garçon passe devant elle.
GARCON : "Quand j’aurai fait fortune dans le software et qu’il vendra des frites sur les plages, on verra qui sera le gros nul !"
Il se dirige vers la cafétéria. Buffy voit une fille près d’un robinet.
FILLE : "Je vois pas pourquoi je ferai pas espagnol. Qu’est-ce que ça peut lui faire ? C’est pas son problème. (voit Buffy, mais l’ignore) Quelle tâche ce mec..."
Buffy voit des garçons rassemblé près du distributeur de boissons. L’un d’entre eux est obligé de remonter son pantalon qui tombe.
GARCON : "Qu’est-ce que je peux faire pour que mon pantalon tombe plus ?"
Buffy sourit, amusée. Elle marche toujours dans le couloir et passe à coté d’un garçon qui l’observe.
GARCON : "Buffy est vraiment trop belle."
Elle s’arrête et le regarde.
GARCON : "Non mais, regardez moi ce corps !"
Elle recule de quelques pas, l’air de rien, pour se mettre à coté du garçon. Il en profite pour la regarder encore plus.
GARCON : "Nom d’un chien. Si je pouvais me retrouver avec elle, tout seul, dans un couloir..."
Le sourire de Buffy disparait et elle s’en va rapidement, heurtant presque un garçon. Elle lui jette un coup d’oeil, entend ses pensées et le regarde, écoeurée et choquée. Elle se met à courir dans le couloir pour se rendre à la bibliothèque.
Plan de la bibliothèque.
Giles range des livres dans un meuble alors que Buffy lui parle.
BUFFY : Alors c’est ça. L’aspect truc ? Parce que je dois dire que si c’est ça, (se met devant lui) c’est beaucoup mieux que d’avoir une queue. Oui. J’avais déjà du mal à trouver des jeans à ma taille...
GILES : (essaie de se concentrer) Buffy, on se calme. Je... (prend un livre dans la bibliothèque) Je ne suis pas vraiment convaincu que, (prend un autre livre) que tu lises dans les pensées . (descend les escaliers, Buffy le suit) Tu n’as, tu n’as peut être que projeté les tiennes.
BUFFY : (interrompt) Quand je suis entrée il y a deux minutes, vous avez pensé "regardez ses chaussures. (s’assoit sur la table) Si un magazine de mode le lui disait, elle porterait des chats agrippés aux lacets."
Il se tourne vers elle, la bouche grande ouverte, surpris.
GILES : Je... "Ah oui, j’aurais du le deviner. C’est pour cette raison qu’ils n’ont pas de bouche, les démons sont thélépates" Bien sûr. Les démons sont télépathes.
BUFFY : Je sais. Vous venez de le penser. C’est pour ça qu’ils n’ont pas de bouche. Et ça vous auriez du le deviner.
GILES : (étonné) Ah, uh... Oh, c’est étonnant.
BUFFY : Oui. C’était pareil dans le couloir. Le principal Snyder se prend pour un dieu egyptien mommifié. Et la gente masculine de cette école a le vice chevillé aux trippes. Oh je, je vous jure, ça fait un drôle d’effet, mais Giles réfléchissez à ce que je pourrais faire de ce don.
GILES : Ca pourrait être très utile, tu, tu pourrais anticiper tous les mouvements de ton adversaire et il, il te serait plus facile de le battre.
BUFFY : Y a beaucoup mieux que ça !
Plan de la classe d’anglais.
Alex, Willow et Buffy suivent le cours qui porte sur Othello. L’enseignente, Mme. Murray, est près de la rangée de Buffy.
BUFFY : Jalousie !
MME MURRAY : (se tourne vers Buffy, surprise) Buffy ! C’est ça. (se dirige vers le bureau) Excellent.
Buffy se sourit à elle même.
NANCY : "Je le savais
MME MURRAY : La jalousie est clairement l’outil qu’utilise Iago pour trahir Othello. Mais quelle est sa motivation ? Quelle est la raison que donne Iago pour anéantir son officier supérieur ? ..."Cassio a pris ma place entre mes draps. Il m’a déshonoré."
BUFFY : (concentrée) Eh bien, i-il avait pensé avoir une promotion. E-et c’est Cassio qui a été choisi. E-et tout le monde disait que, qu’Othello couchait avec sa femme.
WILLOW : "Buffy a lu la pièce ? Buffy a compris la pièce ?"
Buffy est blessée par les pensées de sa meilleure amie.
ALEX : "Quand a-t-elle étudié ? J’aurais du la lire cette fichue pièce (de façon hautaine) Ca doit être une affaire Mme. Murray"
Buffy le regarde, écoeurée.
NANCY : "J’allais parler de Cassio. Oh ! Je la hais !"
Buffy se tourne vers Nancy, satisfaite d’elle même.
MME MURRAY : Y a-t-il d’autres raisons ?
NANCY : (se précipite) Raciales !
MME MURRAY : Hmm... Bien, Nancy.
Nancy sourit de façon hautaine à Buffy.
MME MURRAY : Tout à fait exact.
Buffy entend les pensées d’un garçon assis près d’une fenêtre, sur la droite de Buffy et Willow.
MME MURRAY : (en arrière fond) La question raciale... (inaudible)
FREDDIE : "Ridicules. Elles se disputent l’attention du prof comme des pigeons une miette de pain"
BUFFY : (à voix basse) Willow. C’est qui lui ?
WILLOW : C’est Freddy Everson. Il écrit les éditoriaux dans le journal de l’école. Drôle de type. Très sarcastique.
Buffy se tourne vers le professeur.
FREDDIE : "Des miettes de pain. Hm, c’est profond. Noté"
MME MURRAY : Cependant, quelqu’un peut-il me dire la nature véritable du personnage de Iago. N’y a-t-il que deux élèves qui ont travaillé ? (observe les élèves, espérant une réponse)
BUFFY : E-eh bien, euh, Iago admet en son fort intérieur que ses (inspire profondément) motivations sont... (se concentre pour lire les pensées de Mme. Murray) spécieuses ?
Mme. Murray écoute, intéressée par ce que dit Buffy.
BUFFY : Et il, um, il agit ainsi parce qu’il, il adore faire le mal.
Nancy est verte de rage, jalouse que Buffy lui vole la vedette.
BUFFY : J-je crois en fait que Iago n’est pas un vrai personnage. Il est...
Willow écoute, lève les sourcils, anticipant ce que Buffy a à ajouter.
BUFFY : ...symboliquement, le coté noir d’Othello lui-même.
WILLOW : Whoa !
ALEX : Whoa !
Les autres étudiants sont aussi impressionnés et regardent Buffy. Mme. Murray est subjuguée par ce que Buffy a perçu de la pièce.
MME MURRAY : Buffy. C’est très très astucieux. C’est à peu de choses près la théorie que j’ai développé lors de mon doctorat.
BUFFY : Je sais. (réalise son erreur et essaie de se rattraper) Euh, je veux dire, je suis d’accord avec cette théorie. (sourit un peu)
Buffy regarde Nancy de façon supérieure. Nancy baisse les yeux et prend des notes.
MME MURRAY : Oui, et ne serait-ce pas la raison pour laquelle Othello est tout prêt à croire Iago ? En quelques secondes il se retourne contre Desdemone. Il est persuadé qu’elle lui est infidèle. Nous sommes tous ainsi.
La caméra fait un plan de Buffy qui réfléchit à ce qui vient d’être dit.
MME MURRAY : Nous avons tous en nous nos petits Iagos intérieurs qui sans cesse nous font douter de la sincérité de ceux qui nous aiment. Que ce soit un mari, une femme ou même un ami. Ce qu’il y a dans le coeur de l’autre reste un mystère.
Plan du manoir, pendant la journée.
Angel se promène dans son manoir. Tout à coup, Buffy surgit de derrière le rideau, laissant entrer le soleil, ce qui fait reculer le vampire toujours à moitié endormi. Buffy semble nerveuse.
BUFFY : Oh ! Désolée. Excuse-moi de venir en-en plein jour. Je viens de finir mes cours et il fait pas encore nuit. Euh... Tu as l'air en forme. Je veux dire, je sais que je t'ai vu hier soir mais, mais parfois, les choses changent très vite. (elle s'asseoit et Angel s'asseoit à ses côtés) Et ça peut être foudroyant. Oh écoute, je parle comme Faith... (elle essaie de lire dans ses pensées, mais n'entend rien) E-elle n'était pas-pas si mauvaise avant de devenir euh, démoniaque et... (toujours rien) Tu-tu sais, je crois qu'en fait elle souffrait et certaines personnes ayant un caractère protecteur pourrait avoir envie de l'aider et être attiré... (encore rien) Moi je pense que Faith...
ANGEL : Tu ne liras pas mes pensées.
BUFFY : (surprise) Tu sais que... ? Pourquoi non ?
ANGEL : C'est comme un miroir. Les pensées sont l'âmes, elles ne se réflètent pas en toi.
Buffy se recule, un peu mal à l'aise. Angel se lève et va s'accoter face à elle, un peu plus loin.
ANGEL : C'est ça ton aspect démoniaque.
BUFFY : Ouais. Giles n'a aucune idée de combien de temps ça durera. C'est vrai que c'est pas très facile à vivre.
ANGEL : Il ne faut pas jouer avec moi Buffy. Jamais.
BUFFY : C'est si difficile de savoir ce que tu penses...
ANGEL : Tu n'as qu'à demander.
BUFFY : Ouais mais c'est pas la même chose.
ANGEL : Qu'est-ce que tu veux savoir ? Faith ? Ce que j'ai ressenti en l'embrassant ? En faisant semblant de ne pas avoir d'âme ? En te regardant souffrir ?
BUFFY : Puisque tu en parles, oui.
ANGEL : J'ai horreur de te faire du mal, c'est un enfer à vivre.
BUFFY : Je peux comprendre... au sujet de Faith. Elle a, elle a tous ces trucs démoniaques qui jouent pour elle.
ANGEL : L'embrasser ne veut rien dire; je ne veux pas d'une fille comme elle. J'en ai déjà eu avant.
Buffy le regarde. Il soupire et retourne s'asseoir sur le fauteuil, mais il reste distant de Buffy.
ANGEL : J'ai vécu longtemps Buffy. Le mal, je connais. J'ai eu des douzaines de filles de ce genre, plus encore...
BUFFY : (mal à l'aise) Oh ! Ton honnêteté t'honore...
ANGEL : Et si tu veux la vérité, en 243 ans, je n'ai aimé qu'une seule personne.
BUFFY : (innocente) Qui ? (elle se rapproche de lui) C'est moi, c'est ça ?
ANGEL : La prochaine fois, demande.
BUFFY : Ouais d'accord.
ANGEL : Buffy, c'est un cadeau empoisonné. Certaines choses semblent fortes, bonnes et puissantes et peuvent être très douloureuses...
BUFFY : Des choses, genre l'immortalité ?
ANGEL : Oui. J'en crève de ne pouvoir mourir...
BUFFY : Très drôle !
ANGEL : Je suis drôle.
Plan de la bibliothèque.
ALEX : Tu peux lire toutes nos pensées ? Nos fantasmes, nos envies ?
BUFFY : Exactement.
ALEX : "Oh Seigneur !"
CORDELIA : "Je vois pas ce que ça a à voir avec moi." Je vois pas ce que ça a à voir avec moi.
WILLOW : Ça doit être génial, non ? Et même plus que amusant que tes autres pouvoirs.
BUFFY : Ouais, c'est rigolo ! Tu as vu la tête que faisait Nancy au cours aujourd'hui ?
WILLOW : "Elle n'est presque plus humaine. Comment rester son amie ? Elle n'a plus besoin de moi." (elle parle en même temps qu'elle pense) Elle qui veut toujours être la première ! Tu devais l'entendre parler dans sa tête.
BUFFY : Mais si, j'ai besoin de toi !
CORDELIA : Bon j'arrive plus à suivre moi. Votre conversation est drôlement bizarre là !
GILES : Je-j'imagine qu'il doit y avoir des, des précédents dans ce genre de situations. Je vais faire des recherches. Wesley, vous pourriez me donner un coup de main ?
WESLEY : Bien sur ! Par où commençons-nous ?
OZ : "Je pense donc je suis. Je suis ce que je pense. Si Buffy pense ce que je pense, qu'est-ce que je suis ? Elle est moi, donc je n'existe plus."
ALEX : "C'est l'horreur ! Je pense tout le temps au sexe ! Sexe... Au secours ! 4X5, 30... 5X5, je sais plus. Des femmes nues, des filles nues, Buffy nue... Oh misère !"
BUFFY : (choquée) Alex ! Mais tu ne penses qu'à ça !
ALEX : Qu'à ça, oui. Au secours ! !
Il se lève et s'enfuit en courant.
WESLEY : Alex vient d'illustrer ce qui va se passer. Il y a toutes les chances pour que vous vous mettiez à penser ce que vous ne voulez pas qu'elle entende. C'est une question de discipline mentale.
GILES : (sur la mezzanine) Oui, il a raison.
WESLEY : "Regarde Cordélia. Non, ne regarde pas Cordélia. C'est une élève. (Buffy s'appuie sur sa main et le regarde en souriant) Oooh, je suis pervers. Comme je suis pervers." (il s'aperçoit que Buffy l'écoute) Excusez-moi. (il s'enfuit dans son bureau)
WILLOW : Ça te fait quoi Buffy ?
BUFFY : J'en sais trop rien, c'est assez étrange mais... Je t'en prie, ne pense pas ne serait-ce qu'une seconde que je n'ai pas besoin de toi, parce que c'est faux. Je veux partager tout ça avec toi. On dirait des portes qui s'ouvrent sur un tas de petits mondes que j'explore à volonté.
OZ : "Aucun de nous n'existe. Nous sommes Buffy. Nous pensons, donc elle est."
WILLOW : "Elle peut savoir tant de choses. Elle sait tout ce que pense Oz. Moi je ne le pourrai jamais. Bientôt elle le connaîtra mieux que moi."
BUFFY : Non, ne pense pas ça.
WILLOW : C'est-c'est plus fort que moi. Je suis désolée, j'y peux rien. (elle part en courant elle aussi)
OZ : Si vous avez pas besoin de moi, je pense que je vais suivre Willow. (il part aussi)
BUFFY : Ça va être difficile d'écrire mon bouquin; se faire des amis grâce à la télépathie.
CORDELIA : "J'en ai assez, j'espère qu'ils vont me laisser partir". J'en ai assez ! Giles, je peux y aller ?
WESLEY : (sortant la tête de son bureau) Excusez-moi. Est-ce que vous m'entendez penser ici ? Si c'est le cas, je peux aller dans le hall.
BUFFY : Non, écoutez, vous restez. Parce que j'ai mal à la tête, je sors.
Elle sort rapidement. Giles la regarde partir, ses bouquins à la main.
Dans le couloir.
Elle entend les pensées des étudiants autour d'elle.
"Elle est trop sexy"
"Je hais mon corps"
"Je m'ennuie à hurler"
"Jamais personne ne m'aimera"
"Et si mes seins ne poussaient pas ?"
"Oh j'avais oublié le contrôle d'aujourd'hui"
"Y a pas idée de sortir de chez soi avec cette tenue !"
"Quelle bande de crétin !"
"Il est trognon lui dans son jeans..."
Elle croise Nancy, qui parle avec ses copines.
NANCY : "Aah, Buffy je la hais !"
Dans le bureau de Giles.
Ce dernier fait des recherches dans un livre.
GILES : (à Wesley) Ça s'est déjà produit, un homme à Équador. Récemment.
WESLEY : Peut-on le contacter ?
GILES : Oh j'ai peur que non. Il ne communique plus avec personne.
WESLEY : Mort ?
GILES : Non il est en complète isolation. Son pouvoir est incontrolable.
À la cafétéria.
Buffy attend pour avoir à manger. Jonathan est à côté d'elle.
Cantinière: "Un jour ça ira mieux. Par pitié, dites-moi que ça ira mieux."
JONATHAN : "Je déteste l'école. Est-ce que je suis normal ?"
Buffy le regarde.
JONATHAN : Est-ce que... t'as fini avec la purée ? (Buffy est incapable de lui répondre) "Elle ne sait même pas que j'existe. Les grands baraqués, c'est tout ce qui l'intéresse".
Elle se retourne et s'en va avec son cabaret. Elle se cherche une place et toutes les pensées des étudiants se malangent dans sa tête. Elle est de plus en plus troublée. Elle ferme les yeux pour chasser les pensées de sa tête, mais ça ne marche pas. Tout d'un coup, une voix se distingue clairement des autres.
"Demain, je vous aurai tous tués."

ACTE 3
Buffy laisse tomber son plateau, sous le choc. Les étudiants se mettent à applaudir de sa gaffe. Elle regarde autour d'elle, bouleversée. Elle attrape quelques-uns des étudiants qui passent en essayant de trouver de qui vient cette menace. Elle se bloque les oreilles pour ne plus rien entendre, tout tourne autour d'elle et finalement, elle s'évanouit au milieu de tout le monde.
Quand elle se réveille un peu plus tard, à l'extérieur, tout le Scooby est penché au-dessus d'elle.
WILLOW : "Ça y est, elle se réveille."
ALEX : "Elle va bien."
GILES : "Oh merci mon Dieu"
ALEX : Elle ouvre les yeux"
CORDELIA : "J'ai froid"
GILES : Ça va ?
CORDELIA : Je leur avais dit de pas te bouger ! Ils t'ont probablement sectionné la moelle épinière.
BUFFY : (elle se redresse) Ça va.
GILES : Buffy...
BUFFY : Non, ça va je vous dis. É-écoutez, il y a un tueur dans la cafétéria.
ALEX : Ah ça je le dis depuis des années, la cuisinière nous tuera avec sa tembouille de sorcière.
CORDELIA : Alex.
ALEX : Vous savez vous ce qu'elle met dedans ?
CORDELIA : J'ai entendu quelqu'un penser "Demain à la même heure, je vous aurai tous tuer." Je dois le retrouver.
Elle s'accroche à Giles pour se relever. Elle n'a pas retrouvé toutes ses forces.
GILES : As-tu reconnu la voix ?
BUFFY : Non.
WILLOW : Garçon ou fille ?
BUFFY : J'en sais rien. La voix avait quelque chose d'inhumain, elle était pleine de douleur et de colère.
Elle se dirige vers le lycée d'un pas déterminé, mais elle est à nouveau assaillie par toutes les pensées. Elle manque de tomber, mais Giles la rattrape.
GILES : Reste là.
BUFFY : Non, je dois le retrouver !
OZ : Tu es sure d'avoir entendu ça ?
ALEX : Oui c'est vrai, c'est une vrai foire la cafétéria ! Qui n'a pas rêver un jour de descendre tout le monde avec un semi-automatique ? (ils se tournent tous vers lui) J'ai dit rêver.
BUFFY : Oui, je sais faire la différence. Il... Elle... Qui que ce soit, il l'a pensé et il va le faire !
GILES : "Elle a l'air si fatiguée..."
WILLOW : C'est horrible !"
CORDELIA : "Je suis gelée, je n'arrive pas à me réchauffer."
ALEX : "C'est ce qu'elle a mangé"
OZ : "Qui ça peut être ?"
BUFFY : (se tenant la tête) La ferme ! ! Oh, oh, pardon, je... Oh, soyez gentils, essayez de penser moins fort. Ou, ou au moins...
GILES : Buffy, tu devrais rentrer chez toi. Je-je te ramène.
BUFFY : Oui, d'accord. Euh, attendez, non ! (aux autres) Tous les quatres, retournez à la cafétéria. Faites une liste de tous ceux qui s'y trouvent. Nous devons le retrouver avant demain, sinon...
WILLOW : On va le faire Buffy, la liste de tous les étudiants.
BUFFY : Oui. Nancy était là, et elle avait un drôle d'air. Et... Oh ! Les profs aussi. M.Bitsh, i-il a pensé un truc du genre se débarasser de tous les étudiants.
Ils se séparent. Le Scooby part vers le lycée et Giles entraîne Buffy vers le stationnement.
BUFFY : Il faut que ça s'arrête Giles. C'est comme une invasion dans ma tête. On dirait une foule d'étranger qui marche dedans. Et regardez ça, je peux même plus être avec mes amis. Quoi que de toutes façons, ils n'ont pas très envie d'être auprès de moi. Et même vous...
GILES : Je suis désolé Buffy. C'est difficile pour nous aussi. Avec, avec Wesley, nous cherchons un moyen de t'aider.
BUFFY : Mais quand même, est-ce que ça va aller ? Même si ça ne disparait pas ?
GILES : Mais oui ça va aller, promis.
Il prend les devants et elle reste seule derrière lui. Elle l'entend penser.
GILES : "Ça ne s'arrête pas, elle va devenir folle."
Plan de la bibliothèque.
WILLOW : Je crois qu'on a la liste de tous ceux qui étaient à la cafétéria. Je vais aller la comparer avec les dossiers du FBI concernant le profil de ce genre de meurtrier, voir si on pourrait pas en éliminer certains.
ALEX : Moi ça me paraît pas possible que l'un d'entre nous flingue tout le monde comme ça, sans raison.
CORDELIA : (sarcastique) Oui, parce que ça n'arrive jamais dans les lycées américains.
OZ : Chez nous c'est la nouvelle mode.
WILLOW : Et je vous rappelle qu'on est à Sunnydale, le centre des forces démoniaques. Allez, au travail. Nous n'avons que jusqu'à demain midi. Croisez les doigts.
Plan de la chambre de Buffy.
Joyce borde sa fille.
JOYCE : Voilà. Tu as déjà l'air mieux.
BUFFY : Merci maman.
JOYCE : (elle se dirige vers la porte) Je vais, je vais te chercher un autre oreiller.
BUFFY : Non, j'en ai assez, merci.
JOYCE : (elle revient avec un oreiller) Bien. Il te faut une autre couverture.
BUFFY : Maman, je vais bien.
Joyce sort de sa chambre à nouveau et revient avec une couverture.
JOYCE : Ça te dirait, une petite soupe ? Avec des petites lettres dedans ?
BUFFY : Maman, s'il te plaît, viens près de moi.
JOYCE : (nerveuse) Oui, je-je dois, euh... j'ai une tonne de lessive.
BUFFY : Pourquoi tu... (elle se redresse brusquement) Tu as couché avec Giles ?! (Joyce ne répond pas) Tu as couché avec Giles ? !
JOYCE : On était redevenus adolescents en mangeant ces satanés sucreries.
BUFFY : Sur le capot d'une voiture de police ?!
JOYCE : Je-je-je descends. Tu te sens mieux.
Elle sort.
BUFFY : Deux fois ?!
Plan de la bibliothèque.
WILLOW : Bon. J'ai étudié la liste et procédant par élimination, j'ai trouvé une douzaine de suspects. Je vous en ai attribué à chacun une partie. (elle leur distribue des feuilles)
ALEX : Ooh, j'espère que tu m'as donné les filles.
CORDELIA : Tu crois que je devrais travailler avec Wesley ?
ALEX : Tu n'as pas honte ?
CORDELIA : Je t'en prie, arrête tes allusions douteuses Alex.
WILLOW : (énervée) Silence ! Désolée, mais c'est important. Interrogez tous ceux qui sont sur votre liste, en-en vous servant des exemples. (personne ne bouge) Allez, on se bouge !
Ils se lèvent.
WILLOW : Oh, vos anotations doivent être lisibles et claires !
Ils sortent de la bibliothèque.
WILLOW : (un peu plus tard) Rêver c'est agréable, n'est-ce pas Jonathan ?
Elle s'appuie sur le dossier de la chaise où est assis le jeune homme.
JONATHAN : Oui, c'est sur.
WILLOW : (elle se place en face de lui) Nous avons tous des fantasmes où nous imaginons puissants et respectés, le point de mire de la Terre entière.
JONATHAN : Surement.
WILLOW : Mais fantasmer, c'est quelques fois insuffisant, n'est-ce pas Jonathan ? Et parfois il faut passer à l'acte pour que le monde nous regarde enfin, qu'il fasse attention à nous. Toi tu sais bien de quoi je parle, Jonathan...
JONATHAN : Tu, tu veux que je fasse attention à toi ?
Plan du terrain de basket.
Hogan s'amuse à faires des paniers, pendant que Oz l'interroge.
HOGAN : C'est pour l'almanac ?
OZ : Oui, profil de personnalité.
HOGAN : Tu peux répéter la question ?
OZ : Bien. As-tu la sensation d'avoir créé un personnage vis-à-vis des autres ? Celui du gars invincible, et comment définirais-tu la pression qui pèse sur toi ?
HOGAN : Euh... Euh... Je dirais que c'est une pression moyenne. Ça te va ? C'est une bonne réponse ?
OZ : Ouais, ça va.
Plan d'une classe.
Un prof est en train d'effacer son tableau quand Cordélia entre.
CORDELIA : Bonjour M.Bitsh ! Je me demandais; avez-vous l'intention de tuer tout le monde demain ? Oh, c'est pour l'almanac. (elle sourit)
Plan d'un couloir.
3 filles sont assises dans les escaliers. Devant eux, Alex est accoté à la rampe et leur pose des questions.
ALEX : Bon, vous détestez les cigarettes, les hommes insensibles et le dark métal. Alors, quelle est votre idée de la soirée romantique ? (il pointe une des filles du doigt) Candie, je t'écoute.
Plan d'un bureau.
Oz entre.
OZ : Freddie ?
Il s'approche du bureau et regarde les articles de journaux encadrées au mur. Il finit par tourner les talons et partir. Une fois qu'il est sorti, on voit que Freddie est caché sous son bureau.
La caméra fait un plan de la ville le soir. Buffy est à sa fenêtre et écoute les pensées des gens dehors. Elle ferme la fenêtre et se couche dans son lit. Les voix continuent d'envahir son esprit. Elle prend son oreiller et la met sur ses oreilles, mais elle entend quand même les voix.
Plan de la bibliothèque.
Welsey est en train d'écraser quelque chose dans un plat. Giles arrive à côté de lui avec d'autres ingrédients magiques.
WESLEY : Voilà. Tout ça se présente fort bien.
GILES : Oh oui ! Buffy est en train de devenir folle, nous ne savons pas si ça va marcher et il nous faut encore le coeur du second démon que nous n'avons aucune chance d'avoir sans l'aide de la Tueuse.
WESLEY : La pensée négative ne résoud pas les problèmes. Qui ira chercher le coeur du démon ?
GILES : (découragé) Je craque...
Plan d'un parc.
Le démon fait un vol plané et atterrit sur un table de pique-nique et la casse en morceaux. Angel arrive en courant derrière lui, transformé en vampire. Ils échangent plusieurs coups. Angel a le dessus pendant un moment, mais le démon lui envoie un bon coup de poing qui le fait tourner dans les airs et atterrir par terre. Il en profite pour s'enfuir, mais Angel se lance à sa poursuite en grognant.
Le lendemain, chambre de Buffy.
La Tueuse est encore endormie, mais elle ne dort pas bien, elle remue dans son sommeil. Joyce est assise dans un fauteuil à ses côtés, enroulée dans une couverture. Elle se lève et se dirige vers la fenêtre.
Plan du lycée.
Le Scooby continue leurs interrogatoire.
NANCY : Tu me demandes si je pense que des camarades de classe m'espionnent ou ont un comportement suspicieux à mon égard ?
WILLOW : Oui.
NANCY : Pas jusqu'à aujourd'hui.
Plan d'une table.
Larry est assis en train de manger.
LARRY : Quoi ? Parle plus fort.
ALEX : Je dis que ça doit être très frustrant, de garder le secret. On doit éprouver du ressentiment, une inexprimable rage qui attendait d'exploser. Jusqu'à ce jour.
LARRY : Quel secret ? Que je suis gai ? (Alex regarde autour pour être sur que personne ne l'a entendu) Mec, c'est pas un secret. C'est tellement pas un secret que c'est ma grand-mère qui m'a trouvé mes rencards.
ALEX : Ah, c'est, c'est gentil.
LARRY : Mais on dirait que toi ça te pose un problème.
ALEX : Non.
LARRY : Écoute, assume. (il se penche vers lui) Tu vois, Freddie Everson, le rédacteur du journal de l'école ?
ALEX : Il est gai ?
LARRY : Non, non, du tout. Je pense qu'il pourrait rédiger une petite annonce pour toi dans le journal. Et il ferait ça avec goût.
Plan du bureau de Freddie.
Oz essaie d'ouvrir la porte, mais c'est barré. Il frappe.
OZ : Freddie ?
Un peu plus loin dans le couloir, Freddie le voit et s'enfuit.
Plan de la bibliothèque.
WILLOW : C'est le seul qu'on pas retrouvé.
OZ : Oui, Freddie Everson.
CORDELIA : Le mec du journal ? Mais on ne peut pas savoir si c'est lui si on ne l'a pas interrogé.
ALEX : (avec le journal) Mais on a ça quand même, l'éditorial du jour. (il lit) Il titre "Basketball et petites cervelles, tir au but"
CORDELIA : Il y a ma photo dedans ? Que j'y n'y sois pas allée pour rien.
Plan de la chambre de Buffy.
Buffy gémit en dormant et elle se bouche les oreilles. Giles et Joyce sont dans la porte.
JOYCE : Je ne supporte plus de la voir comme ça. J'ai peur que certaines de mes pensées ne la fassent souffrir.
GILES : Non, non, plus maitenant. Elle ne distingue plus rien dans cette... dans cette cacophonie.
On frappe à la porte en bas. Ils se précipitent tous les deux. En bas, Wesley ouvre la porte et Angel entre, couvert par une couverture. Il tient une potion bleue.
ANGEL : Je l'aie.
Il s'assit sur le lit de Buffy et la serre contre lui.
ANGEL : Je vais t'aider.
Il lui fait boire une gorgée de la potion et la recouche. Il caresse ses cheveux et embrasse son front, mais elle se met à se débattre énergiquement.
ANGEL : Joyce ! !
Plan du lycée.
Alors que le Scooby se dirige vers le bureau de Freddie, dans la tour de l'horloge, Jonathan ouvre une valise et sort un fusil de celle-ci.

ACTE 4
Plan de la chambre de Buffy.
Celle-ci ouvre lentement les yeux et aperçoit Angel qui lui tient la main, agenouillé par terre.
BUFFY : Angel ?
JOYCE : (elle s'asseoit près d'elle) Merci Seigneur. Est-ce que tu te sens bien ? Tu entends toujours des pensées ?
BUFFY : (heureuse) Non. Vous avez trouvé le tueur ?
Plan du bureau de Freddie.
Willow, Oz et Cordy entrent. Freddie tente de s'enfuir par la porte de côté, mais Alex entre par celle-ci et le stoppe.
FREDDIE : Oh, salut Oz. Qu'est-ce que vous allez faire ? Vous jeter sur moi ?
WILLOW : Qu'est-ce que tu croyais, pauvre malade ? Que tu pouvais menacer tout simplement de tuer les gens sans qu'ils viennent te faire une tête ?
FREDDIE : Menacer ? Quelle menace ? Vous n'êtes pas ici à cause de l'article ?
OZ : Quelle article ?
FREDDIE : Attends... (il lui tend un journal) C'est celui de jeudi.
Alex et Oz lisent l'article.
OZ : "Les Dingoes ont mangé mon bébé ont joué comme s'ils avaient de plum-pouding trop cuit à la place des doigts..."
FREDDIE : Je suis désolé.
OZ : Non, c'est juste.
FREDDIE : Je reçois tellement de lettres d'insulte que j'ai cru que tu étais venu m'en livrer une en personne.
ALEX : Tu n'as pas reçu une annonce à faire pour moi de la part de Larry ?
WILLOW : Alex, on doit trouver le tueur.
CORDELIA : Ça peut être n'importe qui, on a aucune piste. C'est fichu !
BUFFY : (dans l'entrée) Il nous reste encore quelques minutes.
WILLOW : Buffy !
ALEX : Ça va ? Tu entends ce qu'on pense ? (elle secoue la tête) Pour une fois que je ne pensais pas au sexe !
BUFFY : Bon, voilà le plan. On va convaincre Snyder d'évacuer l'école en espérant que le tueur n'attente pas de...
CORDELIA : (lisant une lettre) "À la même heure demain, vous saurez de quoi je suis capable. Je suis sur que vous comprendrez que j'ai eu à le faire. Bien que la mort ne soit jamais facile, c'est tout ce qui me reste. Jonathan." (elle soupire) Oh ! Je voudrais savoir pourquoi personne n'écrit jamais sur les pompoms girls. C'est une injustice !
WILLOW : (lisant la lettre) Jonathan. Ah, c'est pas vrai ! Je l'avais, quel serpent vicieux !
BUFFY : On se sépare, il doit pas être loin !
Ils sortent tous, laissant Freddie seul.
Dans la tour de l'horloge, Jonathan finit de monter son arme, pendant que les autres le cherchent partout.
Plan d'une classe.
Oz entre, mais il n'y a personne.
Plan de la bibliothèque.
Willow arrive en courant.
WILLOW : Jonathan ! Tu es là ?
Plan de la cafétéria.
Alex entre.
ALEX : Jonathan ! Jonathan ! (il tourne la tête) Oooh, gâteaux...
Plan de la salle de repos.
Cordélia retourne tous les étudiants pour trouver Jonathan.
Plan de l'extérieur.
Buffy parcourt la foule du regard pour le trouver. Finalement, elle le voit dans le tour. Elle monte les escaliers en courant sur la rampe, se suspend au bord du toit et fait un saut arrière pour atterrir sur le toit.
NANCY : (qui le regarde) Ça aussi je sais le faire.
Jonathan finit de monter son fusil quand Buffy arrive en passant à travers un des volets de bois.
JONATHAN : (sursautant, pointant son arme sur elle) T'approche pas de moi.
BUFFY : (doucement) Jonathan, arrête de pointer ça sur moi.
JONATHAN : N'essaie pas de m'en empêcher.
BUFFY : Non. Non, je ne ferai rien. Je... Je suis venu pour la vue. Eh, on voit toute l'école !
JONATHAN : Je veux que tu partes !
BUFFY : (sérieuse) Non, je ne m'en irai pas.
JONATHAN : Je te dis que je vais tirer.
BUFFY : Je n'en sais rien Jonathan.
JONATHAN : Arrête ! Fais pas ça !
BUFFY : Faire quoi ?
JONATHAN : On est pas amis, dis pas mon nom comme si on était amis. J'ai pas d'amis. Vous tous, vous pensez que je suis un crétin.
BUFFY : Moi non. Je ne pense pas que tu sois grand chose. Aucun d'entre nous ne l'est d'ailleurs. Ça te rend fou. Tu as toute cette peine et cette souffrance et personne ne prête attention à toi.
JONATHAN : Tu crois que je veux juste attirer l'attention ?
BUFFY : Non, je crois que tu es monté dans cette tour avec un grand fusil parce que tu es trop seul. Crois-moi ou pas Jonathan, ta souffrance je la comprends bien.
JONATHAN : C'est ça ! Parce que le poid d'être une belle et athlétique jeune femme est lourd à porter.
BUFFY : C'est vrai, j'avais tort. Tu es un crétin. Ma vie, bien plus que je ne saurais le dire, est source de peine et de souffrance. T'imagines pas ce qu'elle est difficile. Mais je ne suis pas très différente des autres. Chacune de ces personnes que tu condamnes ignore ta peine parce qu'ils sont trop occupés avec la leur. (elle se dirige vers la fenêtre) Les beaux, les grands, les populaires... Tous ceux qui te blessent, tout le monde. Si tu entendais ce qu'ils ressentent; la solitude, la confusion. Ça a l'air tranquille en bas, mais ça ne l'est pas. C'est... assourdissant. (elle se tourne vers le fusil de Jonathan) J'aurais pu te le prendre depuis longtemps.
JONATHAN : Je sais.
BUFFY : (elle tend la main) Si tu le donnes tout seul, c'est mieux.
Il hésite un instant, puis lui donne son arme. Elle enlève les balles et les laisse tomber par terre.
JONATHAN : Je voulais que ça s'arrête, j'avais trop mal.
BUFFY : Oui, et bien massacrer le monde c'est pas le traitement recommandé pour ce genre de mal. Et puis la prison, c'est pas très différent de l'école. Tu as...
JONATHAN : De quoi est-ce que tu parles ?
BUFFY : Certains actes ont des conséquences, si tu vois ce que je veux dire.
JONATHAN : Mais je... Je ne voulais blesser personne. Si j'avais un fusil, c'était pour moi, me suicider.
Plan de la cafétéria.
Alex se promène dans la cuisine et arrive devant un plateau de petits plats de jello. Il en prend un cube dans sa bouche et relève la tête. La cuisinière est en train de mettre de la mort au rat dans le repas. Ils se regardent un instant, puis Alex part en courant. La cuisinière attrape un couteau. Alex arrive dans la cafétéria et renverse tous les cabarets des étudiants en criant.
ALEX : Mort aux rat ! Il y a de la mort aux rats ! Mangez pas !
La cuisinière sort avec son couteau et Alex tombe par terre. Elle s'approche de lui et lève son "arme", mais Buffy arrive juste à temps et arrête son coup.
BUFFY : Bien. On se calme maintenant.
CUISINIERE : Vermines. Vous êtes tous des vermines ! Vous venez ici tous les jours, vous vous goinfrez, vous êtes des porcs ! Je vous déteste !
BUFFY : Je doute de pouvoir vous faire changer d'avis.
Elle la frappe. Ils se battent un moment, Buffy a les dessus bien sur et la cuisinière est assommée.
Le lendemain au lycée.
Buffy et Willow arrivent et montent les escaliers, à l'extérieur.
WILLOW : Alors, tu es rassurée au sujet d'Angel ?
BUFFY : Et bien, on a parlé. Ensuite il est allé arracher le coeur d'un démon et il me l'a fait manger et on a encore parlé.
WILLOW : Tu vois, tu n'avais aucune raison de t'inquiéter !
GILES : (il arrive près d'elles) Bonjour.
WILLOW : Salut Giles !
BUFFY : Salut.
WILLOW : Oh, je dois aller à la rédaction de l'almanac, je voudrais leur donner les profils des meurtriers. Ça leur fera de la lecture.
GILES : Aurevoir.
WILLOW : Salut ! (elle part)
GILES : Comment vas-tu ?
BUFFY : J'apprécie le silence. En moi, il n'y a plus que moi.
GILES : Jonathan, comment est-il ?
BUFFY : Il est perturbé. Ses parents sont fous d'angoisse. Il est renvoyé pour un temps. Il faut dire qu'apporter un fusil à l'école, c'est pas la meilleure manière de s'intégrer. Mais je crois qu'il s'en sortira.
GILES : C'est bien que tu gardes un oeil sur lui.
BUFFY : Ben, c'est rassurant d'être capable d'aider quelqu'un qui a du mal à vivre. Sauf que ça prend une drôle de tournure. Il veut que je sois sa cavalière au bal de promo.
GILES : Oh, ce sera surement bénéfique pour son égo si tu...
BUFFY : Ça va pas ? Je suis quoi moi ? Sainte Buffy ? On dirait un nain de jardin !
GILES : Je suis content de voir que tu as recouvré ton satané caractère. Tes facultés sont intactes. Tu te sens de reprendre l'entraînement ?
BUFFY : Bien sur, on se voit après les cours. Enfin, si vous n'êtes pas trop occupé à coucher avec ma mère !
Elle part la tête haute, tandis que derrière elle, Giles fonce dans un arbre.