Superstar

Version française officielle

Transcript par Marie pour Buffy VS. Interdiction formelle de recopier.


PROLOGUE :
L'épisode commence sur un combat en cours : Buffy contre un vampire, banal. Les coups fusent et elle se retrouve au sol. Il lui fonce dessus mais elle le repousse des deux pieds.
BUFFY : Alex ! Anya !
WILLOW : Buffy, y en a un autre !
Buffy commence à se battre avec le second pendant qu’Alex et Anya achèvent le premier vampire. Mais le second s'échappe.
WILLOW : Buffy !
Elle lui lance son pieu et Buffy empale le premier.
BUFFY : Où est passé l’autre ?
ALEX (montre la direction qu'il a pris) : Il vient de se carapater comme un lapin.
ANYA : Par là !
Ils courent tous à la poursuite du vampire.
Ils entrent discrètement dans une crypte où cinq vampires sont en train de boire le sang d'un même homme.
Ils ressortent de la crypte, sentant que c'est trop dangereux.
WILLOW : Je n’ai rien contre le fait que les vampires se nourrissent, mais... pas aussi salement.
BUFFY : Un nid. Un vrai nid. C’est pas difficile, je vais pouvoir en tuer au moins deux.
ANYA : Oui, et nous on court chercher les secours pendant que les trois autres se jetteront sur toi.
BUFFY : Oui, t’as raison, ils sont trop nombreux pour nous. De qui avons-nous besoin ? (tous se regardent)
Dans une immense demeure, nos quatre amis entrent dans un grand bureau et s'avancent jusqu'au bureau où le gros siège cache la personne qui s'y trouve, dos tourné. Buffy est nerveuse.
BUFFY : Bonjour... Nous avons un problème.
Le fauteuil se tourne et nous découvrons qu'il s'agit de Jonathan. Il a l'air très confiant et sourit.
JONATHAN : On dirait que vous avez besoin de moi.

GENERIQUE (Spécial "Jonathan")

ACTE 1
Chez Giles, Buffy s’entraîne et fait des mouvements de combat, Jonathan vérifie son arbalète, Willow travaille sur l’ordinateur... Alex arrive du couloir et dégaine son pieu tel Lucky Luke devant Anya qui trafique un truc avec une bouteille de lait.
ALEX : Dégainer très vite, c’est primordial. Et avec un pieu, c’est la seule manière de faire.
Il redégaine.
ALEX : C’est la seule façon de s’en sortir. C’est un véritable test d’adresse.
ANYA (tend sa brique de lait) : Tiens, ouvre-moi ça.
ALEX : Non non, ça se déchire, et après ça coule partout. (il continue de s'entraîner à dégainer)
Buffy continue de s'entraîner avec Jonathan.
BUFFY : C’est gentil à toi de nous entraîner, Jonathan. J’aurais pas osé, mais…
JONATHAN : C’est un vrai plaisir. Un repère de vampires et tu as besoin de moi, d’accord. Un repère de petits lapins, ça demandait réflexion. (elle rit bêtement, en vitesse :) Vas-y, frappe !
Elle réagit vite et le frappe mais il pare ses coups avec ses avants-bras.
BUFFY : Tu es rapide. Tu as un des ces… punch.
JONATHAN : Les gauchers sont redoutables, Buffy. Te laisse pas surprendre.
Giles est assis à son bureau et referme un livre qu'il pose à côté de lui.
GILES : Je ne trouve aucun indice dans aucun rituel. On dirait presque… une sorte de repas familial.
BUFFY : Pourtant les repas familiaux sans télé, ça n’existe pas. (ils rient un peu)
En fond, Anya mange finalement ses céréales sans lait.
JONATHAN : Merci Rupert. Grâce à vous, au moins on sait qu’on n’a pas affaire à une bacchanale infernale.
WILLOW : Oh, Jonathan ! Ça y est, j’y suis. J’ai le plan de la crypte.
Jonathan s’approche d’elle et observe l’écran de l'ordinateur par-dessus son épaule.
WILLOW : Il fait partie du plan d’origine du cimetière. Quelque fois, il y a… (elle pianote puis revient sur ce qu'elle disait) Non, pas de sortie derrière, juste une entrée. (Jonathan semble très concentré)
BUFFY : Mais ça, ça n’a aucune importance. On a qu’à… surveiller l’entrée, et ensuite, peut-être qu’on devrait leur tendre un piège.
JONATHAN : Tu vois, je pense… (il pianote sur le clavier) Ouais, c’est ça, je peux entrer par là.
WILLOW : Ah… mais bien sûr… Pourquoi est-ce que je ne l’ai pas vu ?
JONATHAN : Je suis sûr que tu y serais arrivée.
WILLOW (rit niaisement) : Oh…
JONATHAN (va chercher ses armes) : Bon, je crois que nous avons un plan.
Dans le coffre d'armes, il prend une arbalette qu'il donne à Alex, un pieu à Anya et un autre qu'il lance à Buffy.
JONATHAN : Buffy, tu y vas la première, il faut qu’ils aperçoivent la Tueuse. Alex…
Il se tourne et voit un échiquier avec une partie en cours posé sur une table.
JONATHAN : Oh, la Défense de Nimzowitsch. Voyons si je m’en souviens. (il déplace un pion) Mmm… mat en quatre coups. Vous avez failli m’avoir, Rupert. (Giles se lève et approche le jeu, stupéfait) Alex, Willow, Anya, vous secondez Buffy. Et moi, je débarquerai ensuite. Je vous demande à chacun de leur faire voir que nous ne sommes pas prêts à les accueillir.
Dans une crypte, de nuit, un vampire est en train de boire le sang d’une victime lorsqu’il entend du bruit et se retourne. Il reçoit alors une flèche en plein cœur et tombe en poussière. Ses copains sont en alerte. C'est Buffy, accompagnée du Scooby Gang. Soudain, Jonathan tombe d'une verrière au plafond et tire avec son arbalète sur les autres vampires qui tentent de fuir. Buffy se retrouve face à l'un d'eux.
WILLOW : Buffy, attention, il s’échappe !
Le vampire s'enfuit mais Jonathan lui tire une flèche en plein cœur et il se désintègre. Jonathan est fier de lui. Il rejoint Buffy.
BUFFY (honteuse) : C’est moi qui aurais dû le tuer...
JONATHAN : Tu en as eu deux, c’est pas mal. Et le second, tu l’as eu en beauté ! Tu devrais être contente.
BUFFY : J’en ai laissé un me serrer de trop près.
JONATHAN : T’inquiète pas, l’essentiel pour moi, c’est qu’tu aies fait de ton mieux.
BUFFY : Mais c’est ça, justement. Je crois pas avoir fait de mon mieux.
Ils sortent tous de la crypte. A l’extérieur, des photographes les attendent et shootent Jonathan.
PHOTOGRAPHES : Le voilà ! Jonathan, s'il te plait ! Une photo, Jonathan !
Il sourit et prend la pose.
JONATHAN : Encore une et ce sera tout, les amis. Merci.
ALEX : Ah, on a fait très fort. Ils sont tous morts. Oui, bon c’est vrai, ils étaient morts avant...
WILLOW : Ils sont encore plus morts.
ANYA : Ils n’étaient pas très bien organisés. S’ils s’étaient jetés sur Buffy, ils n’en faisaient qu’une bouchée.
BUFFY : Merci beaucoup, ça ne m’empêchera pas de dormir cette nuit.
JONATHAN : Des vampires se rassemblent pour nous faciliter le travail. C’est leur seule marque de coopération. La plupart du temps, il errent, morts de peur au milieu des ombres. Tu n’es pas d’accord... Spike ?
Ils se tournent vers des buissons d'où sort Spike.
SPIKE (s'approche) : Tiens tiens... Le voilà, notre héros.
JONATHAN (ils se tournent autour) : Qu’est-ce que tu fais là ?
SPIKE : Je vis ici. Et je ne m’attendais pas à recevoir une visite de "Super Jonathan" et de sa petite bande de nuls...
BUFFY : Ouais… Tu crois que c’est avec des injures que tu vas redevenir celui que t’étais avant ?
JONATHAN : Attention, il peut encore être dangereux.
SPIKE : Oui, arrête de me chercher, Betty.
BUFFY : C’est Buffy ! Tu n’es… qu’une espère de… de complètement crétin.
JONATHAN : Spike… D’abord, tu es un type minable. Ensuite, si jamais tu retournes à tes activités, saches que même avant que tu aies reniflé ta première victime, nous saurons te transformer instantanément en comment dire ça… en sachet de soupe lyophilisée.
Il part, suivi des autres et laissant Spike bouche bée.
Dans la chambre de Tara à la fac, Willow et celle-ci sont assises sur le lit et découpent des magazines.
WILLOW : Et à ce moment-là, cet horrible vampire était presque sur le point de m’attraper. Et ce que je sais, c’est qu’il m’a épargné, mais j’ignorais à qui il s’attaquerait ensuite.
TARA : Avoue que ça t’a amusé. Admets-le, tu adores mener cette vie-la.
WILLOW : C’est vrai que je partais faire une action de bravoure, mais... quand il a traversé la verrière, c’était amusant de voir ça. (colle une photo)
TARA (s'extasie devant la photo) : Oh, elle et chouette. Et Buffy, est-ce que ça allait ?
WILLOW : Oh, elle a été géniale : "vlan, pouf !". (Tara fait la moue) C’est le bruit que ça faisait quand l’arbalète les changeait en poussière. Quand même, elle a été un peu étonnée quand elle a loupé un vampire.
TARA (colle une photo) : Tu sais, y a une chose qui m’intrigue. Cette... cette histoire avec Faith, ça m’a vraiment paniquée, et pourtant, j’ai assisté à tout ça à distance.
WILLOW : Ah oui. Elle n’est pas encore remise du fait que Riley ait couché avec Faith. Enfin, tu vois ce que je veux dire : Faith était à l’intérieur de Buffy, qui elle n’était pas là quand elle est allée chez lui.
On voit enfin le collage qu'elles faisaient : un tableau dédié à "Super Jonathan" !
TARA : Espérons que ça s’arrangera.
WILLOW : Mais bien sûr que ça s’arrangera. A mon avis, ils sont déjà en train de se faire des gros câlins. (sourit)
Dans la chambre de Riley, celui ci s'amuse à faire des paniers avec ses mini-ballons de basket, torse nu. Il y a un poster de Jonathan en basketteur sur la porte. Buffy est assise sur le lit.
BUFFY : Tu as l’air d’aller mieux.
RILEY : Oui. Oui. Oui, je vais beaucoup mieux. Bien sûr, je ne suis pas Jonathan, mais... ça va bien.
BUFFY : Est-ce que tu... Ou au contraire...
RILEY : Quoi ?
BUFFY : Ils ajoutent toujours une potion magique dans ce que tu manges ?
RILEY : Non. Ils m’ont juré qu’ils ne le faisaient plus, mais je ne prends aucun risque. Du coup, je ne sais pas si ça me rend plus faible, plus bête... ou plus brillant.
BUFFY : Ils ne sont pas pressés de faire des révélations, hein ?
RILEY : Oui, ils n’ont rien divulgué sur le mécanisme d’Adam. Et on n’a eu aucun indice pour l’attraper. Si seulement... Si seulement ils me faisaient confiance, je sais que j’en serais capable.
BUFFY : J’ai ressenti la même chose, je sais ce que c’est.
Riley s’assied près de Buffy, mais elle se lève. Elle se rapproche du panier et vise mais manque son panier.
BUFFY : Je croyais que je réussirais. Je dois faire agir d’autres muscles quand je suis Tueuse.
RILEY : Ce n’est rien, je vais te montrer.
Il se lève et se met derrière elle pour l'aider.
BUFFY (nerveuse) : Si on décidait qu’être Tueuse était un sport, alors j’aurais une chance. On pourrait faire des figures de karaté, de vitesse, ou alors de...
Elle se retourne mais lui tape dans le ventre. Il se plie de douleur.
BUFFY : Oh, je suis pas douée... Désolée. Pardonne-moi, je dois...
Elle lui donne le ballon et part.
A l'Expresso Pump, Buffy et Jonathan sont assis à une table. Buffy verse du lait dans un bol.
BUFFY : C’est la faute de Faith. C’est du poison. Oh, non, pire, c’est de l’acide qui troue n’importe quoi. (elle verse maintenant du sucre et ne fait pas attention à la quantité) Peut-être que c’est une bombe... Enfin, ce que je veux dire, c’est que tout marchait très bien avec Riley, et... elle a débarqué et à partir de là, tout est allé mal.
Elle tend le bol à Jonathan.
JONATHAN (en costard) : Buffy, tu sais ce que je crois ? Je crois que ta colère n’est pas dirigée contre Faith. Elle est dirigée contre Riley.
BUFFY : Riley ?
Une fille portant un T-shirt "I love Jonathan" s’avance vers Jonathan. Elle lui tend un bloc-note et un stylo, toute excitée.
FILLE : Ça ne vous ennuie pas ?
JONATHAN : Non. (Il signe l’autographe) Oui, j’en suis sûr, c’est vrai, tu t’entends merveilleusement avec lui.
Il rend son bloc-note à sa fan.
FILLE : Merci, Jonathan ! (elle part)
JONATHAN : Et quand vient l’instant qui importe le plus, il te regarde dans les yeux et à aucun moment, il ne peut réaliser que ce n’est pas toi.
BUFFY (soupire) : Il n’y avait aucun moyen de savoir ? On ne peut pas regarder quelqu’un dans les yeux et dire : "Hey, dis donc, t’es pas dans ton corps, toi, alors sors de là, et les mains en l’air !"
JONATHAN : Dans le fond, tu sais qu’il n’y a pas de moyen, mais je veux t’en persuader. Buffy, s’il y a une partie de toi qui en veut à Riley de ce qui s’est passé, je pense qu’une autre partie de toi a envie de pardonner.
Une autre fan tenant le livre de Jonathan dans les bras, intervient.
FILLE : Vous êtes Jonathan Levinson ?! Oh mon dieu. Oh, mon dieu. Je m’appelle Karen. Oh, vous... vous êtes merveilleux, oh mon dieu...
JONATHAN : C’est gentil, Karen, merci. Oh, c’est mon bouquin. Si vous voulez, je peux...
Il sort un stylo dans sa veste.
KAREN : Oui, merci ! Je ne voulais pas déranger. Karen avec un "K".
JONATHAN : D’accord.
Il signe le livre et le lui rend. Elle lit la dédicace, n'en croyant pas ses yeux.
KAREN : Merci... infiniment. Merci ! (elle part toute joyeuse)
JONATHAN : De rien.
Karen part en courant.
JONATHAN : Qu’en penses-tu, Buffy ? Si tu crois que j’ai tort, frappe-moi. Karen "avec un K" te prêtera mon livre, et crois-moi, il est lourd.
BUFFY : C’est vrai, je lui en ai peut-être voulu. Comment faire après ça ? Et si c’était trop tard ? Mais qu’est-ce que je vais devenir s’il ne veut plus me voir ?
JONATHAN : Mais si. C’est vrai que ce ne sera pas évident, Buffy, mais vous êtes un couple extraordinaire. Ça en vaut la peine, crois-moi.
Il se lève, Buffy fait de même.
BUFFY : Oui, mais... je suis même pas sûre de savoir comment lui adresser la parole. Comment je vais m’en sortir ?
JONATHAN : Si tu te fixes un but, rien ne pourra jamais t’arrêter. (en fond, on voit une pub de Jonathan pour des baskets)
A l'Initiative, réunion de soldats autour d'un chef, dont Riley et Graham.
COLONEL : Pour ceux d’entre vous qui ne me connaissent pas encore, je suis le colonel George Avalant. Je suis en charge de votre unité jusqu’à ce que l’enquête qui est en cours soit totalement terminée. cette enquête ne doit arrêter en aucun cas les missions qui vous ont été données. Retrouver l’ennemi n°7, Adam, reste votre priorité. J’insiste sur l’importance de cette mission. Pour finir, j’ai demandé à notre expert en tactique militaire de venir s’adresser à vous. Mr Levinson...
Jonathan s'approche, il fait deux têtes de moins que lui !
JONATHAN : Merci, colonel.
GRAHAM (à Riley) : Il était temps qu’ils sortent la grosse artillerie.
Jonathan ouvre un schéma sur la table.
JONATHAN : Messieurs, avant de penser à localiser Adam, nous devons essayer de comprendre. Et y a quelque chose de singulier qui m’interpelle depuis le début : Comment se nourrit-il ? Nous savons qu’il tue, mais il ne dévore jamais ce qu’il tue. Donc j’ai pris sur moi d’examiner les plans conçus par le Professeur Walsh. Et voilà ce que j’ai trouvé : Il puise une énergie, mais pas là où on s’y attend. La source se trouve ici. (il pointe le thorax sur le schéma d’Adam) Ce dessin aurait tendance à le cacher, mais je pense qu’il y a là un petit réservoir d’uranium 235.
RILEY : Monsieur ? Quelle est son autonomie ?
JONATHAN : Elle est éternelle, à mon avis. Et cela veut dire aussi qu'il est inutile de lui trancher la tête. Tuer Adam, c'est en quelque sorte le supprimer complètement. Mais d'abord, nous devons le localiser.
De nuit, sous la pluie, Karen "avec un K" observe la villa de Jonathan avec des jumelles.
KAREN : Où es-tu, Jonathan ? Tu rentres jamais à la maison ?
Soudain, elle ne voit que du noir. Elle baisse ses jumelles et est soudain attaquée par un monstre. Elle hurle.

ACTE 2
Reprise de la scène précédente. Le monstre frappe Karen et la roue de coups à terre. Elle se débat et réussit à s'enfuir, courant dans tous les sens et lachant ses jumelles. Le démon la poursuit.
A l'Initiative, il ne reste plus que Jonathan et Riley qui discutent.
RILEY : Je me sens très mal.
JONATHAN : Elle est prête à te pardonner. (il met un bandana autour de son cou) Tu ferais bien de t'y préparer.
RILEY : Je ne sais pas, Jonathan. Je veux dire... j'ai pas l'impression qu'elle ait envie de me pardonner. Chaque fois que je m'approche d'elle...
JONATHAN : Elle a peur.
Jonathan prend un revolver.
RILEY : Peur de moi ?
JONATHAN : Peur de ne pas être à la hauteur.
RILEY : J'comprends pas.
JONATHAN : Elle sait que Faith avait une certaine... expérience. (il charge le revolver)
RILEY : A quel sujet ? De l'expérience ? Non... Alors elle croit que je vais la comparer... ? Elle sait que c'est elle que je... qui m'importe.
JONATHAN : Tu as pris soin de lui dire ?
RILEY : Je crois... Enfin... Elle doit le savoir.
JONATHAN : Les gens ne voient jamais ce qu'ils ont sous les yeux.
Il monte le bandana sur ses yeux et se tourne trois soldats alignés devant un mur, chacun une pomme sur la tête. Jonathan lève son arme, prêt à tirer à l'aveugle.
Au Bronze, un groupe de jazz joue sur scène. Willow et Tara sont sur la piste.
WILLOW : Ah, il est mignon, le saxo.
Alex, Anya, Buffy et Riley sont assis à une table.
ANYA : J'ai pas dit ça.
ALEX : Si, tu l'as dit. Cette nuit. Tu as dit : "Jonathan".
ANYA : J'ai du marmonner.
ALEX : C'est ça, tu as marmonné "Jonathan".
ANYA : Non. C'était "Aahhh...".
ALEX : Peut-être que c'était "Aahhh...nathan", et c'est pas ça qui consolera mon ego.
RILEY (à Buffy) : C'est un vrai couple, on dirait.
BUFFY : Ça n'a rien d'étonnant, on se dispute toujours, avec Anya.
RILEY : J'espère que ça s'arrangera. (Buffy le regarde en comprenant qu'il parle pour les deux couples)
Sur scène, le morceau se termine et Jonathan prend la place du chanteur sous les applaudissements du public. Willow et Tara reviennent s'asseoir à la table.
JONATHAN : Merci, merci. Bonsoir à tous. J'aimerais dédier cette chanson à deux de mes amis. Ils forment un couple exceptionnel, mais ils ont une phase difficile en ce moment.
Jonathan se met à chanter. Buffy et Riley se regardent gênés mais Riley se lance et invite Buffy à danser. Elle hésite un moment mais le suit finalement sur la piste de danse. Ils dansent enlacés tandis qu'Anya caresse la jambe d'Alex, excitée de voir Jonathan sur scène.
RILEY : Buffy, je voudrais que tu saches...
BUFFY : Il faut vraiment qu'on parle ? Je ne veux pas. On danse.
RILEY : Je voulais te dire que je regrette. C'est toi seule que je voulais.
BUFFY : Je sais, Riley. Je sais tout ça.
RILEY : C'est vrai ? (Buffy acquiesce) Depuis quand ?
BUFFY : Depuis que tu as mis tes bras autour de moi.
Ils finissent leur slow puis Jonathan entame un morceau à la trompette.
TARA : Oh mon dieu, il va jouer quelque chose de son nouvel album !
Anya fixe Jonathan.
ANYA : Alex ?
ALEX : Oui ?
ANYA : J'ai très envie de toi.
ALEX (aussi hypnotisé) : Oui, on y va.
Il partent sans quitter Jonathan des yeux. Soudain, Karen, choquée et blessée, fait irruption. Buffy lui vient en aide.
BUFFY : Qu'est-ce qu'il y a, ça va pas ? Je peux vous aider ?
Jonathan est témoin de la scène et dit immédiatement au musiciens de s'arrêter. Il descend de la scène et Karen vient vers lui.
JONATHAN : Karen ? C'est bien vous la Karen à qui j'ai dédicacé mon livre ? Je ne me trompe pas ? Dites-moi qui vous a fait ça, Karen. Dites-le, je vous en prie.
Chez Jonathan, ce dernier accompagne Karen dans le salon et la fait s'asseoir.
JONATHAN : Venez, vous allez vous reposer.
Buffy et Riley entrent à leur tour avec un policier.
BUFFY (au policier) : Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi êtes-vous là ?
OFFICIER : Mr Levinson ? Quelqu'un de votre staff a signalé des bruits suspects. Quand j'ai réalisé que ça venait de chez vous, j'ai pensé qu'il valait mieux que je vienne moi-même.
JONATHAN : Je vous remercie, mais il n'y a aucune raison de s'inquiéter.
OFFICIER : Très bien, monsieur. Je suis content de voir que tout va bien.
JONATHAN (s'agenouille devant Karen) : Karen, je sais que ça vous est pénible, mais j’ai besoin de réentendre la description.
KAREN : C’était horrible. Horrible à voir. Tout courbé en deux, avec des bras énormes recouverts de... d’écailles pointues et de croûtes.
JONATHAN : Je comprends votre frayeur. Je suis vraiment désolé.
KAREN : Oh, j’oubliais ! Il avait une marque.
JONATHAN : Une marque ?
KAREN : Sur le front. On aurait dit un symbole.
Riley lui tend un bloc-note et Karen dessine le symbole : un triangle contenant une sorte d'étoile. Elle le donne à Jonathan qui l'observe et se relève.
JONATHAN : Bon, c’est un indice.
BUFFY : Jonathan ?
JONATHAN : Je l’ai déjà vu. Ce n’est pas un démon. Rien qu’un monstre. Rien de plus qu’un animal. Il ne vit que dans les bois. Il ne s’aventure jamais dans les lieux habités.
BUFFY : Mais il l’a fait, et il pourrait le faire encore. Peut-être qu’on devrait patrouiller.
RILEY : Si vous voulez que j’appelle du renfort...
JONATHAN : A vrai dire, je crois que c’est Karen qui a dû le faire fuir. A mon avis, il a eu plus peur de vous que vous de lui. Néanmoins, je vais patrouiller, mais sans vous. Je me débrouillerais tout seul. (à Karen) Bien, je crois maintenant qu’il est temps de vous ramener.
Tandis qu'il s'execute, Buffy est pensive, elle a l'air soupçonneuse.
Au même moment, à la bibliothèque municipale, un cadavre gît sur le sol. Adam est assis non loin, devant des écrans de télés et d’ordinateurs, lisant en même temps. Jape, un vampire, s’approche de lui.
JAPE : Pourquoi on se débarrasse pas de ce corps ? Cette odeur, ça me rend nerveux.
ADAM : Tu n'en aurais pas voulu. Elle avait une maladie du sang. Elle l'ignorait, mais elle serait morte en moins d'un an. Les humains ressentent si peu ce qu'ils ont à l'intérieur.
JAPE (rit) : D'accord. Je dis rien, tu es le messie qu'on attendait. Je voulais te dire, y a un nouveau en ville. Ouais, il a attaqué une fille. Ça a fait un sacré foin. (Il voit Jonathan à la télévision) Ah, il est là, lui ? Jonathan...
ADAM : Jonathan ? Dis-moi qui c'est.
JAPE : Tu rigoles, là ? Jonathan, c'est... Jonathan. Regarde. (Adam le fait)
ADAM : Ceci est virtuel. Rien de tout ça n'est vrai. (il éteind les écrans) Le monde a changé. C'est curieux, mais il est faux.
JAPE : Il m'allait très bien.
ADAM : La magie a opéré sur toi comme sur les autres. Il semblerait que je sois passé à travers.
JAPE : Ah bon ? Pourquoi seriez-vous différent ?
ADAM : J'ai la connaissance. Je connais chaque molécule qui me constitue, et chaque chose autour de moi. Personne, aucun humain, aucun démon n'a jamais eu une telle conscience de la vie que moi. Vous n'êtes que des ombres.
JAPE (déconfit) : Alors... qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Hey, si tu tuais Jonathan ? Euh non, difficile, on dirait qu'il a un moteur dans le ventre.
ADAM : Je n'ai pas besoin de faire quoi que ce soit. Cette magie est instable, corrosive. Irrémédiablement, elle mènera au chaos. Et moi j'attends le chaos.
Chez lui, Jonathan est en robe de chambre, debout devant la cheminée crépitante. Du balcon au dessus, Inga, une jeune femme suédoise en déshabillé l'appelle.
INGA : Jonathan chéri, tu viens te coucher ?
Ilsa, sa sœur jumelle, la rejoint.
ILSA : Chéri, il est tard.
JONATHAN : Je viens tout de suite.
Il retire sa robe de chambre, et c'est alors qu'on découvre sur son omoplate le symbole dessiné par Karen (celui du démon) gravé sur sa peau...
Sur le campus, Buffy, Willow et Tara discutent en rentrant aux dortoirs.
WILLOW : Je suis contente de te revoir. Au Bronze, tout le monde était paniqué après ton départ.
TARA : Alors tu vas être obligée de combattre cette chose ?
WILLOW : Toutes les armes sont chez Giles. Ça ne durera pas longtemps.
BUFFY : On n'ira pas.
WILLOW : C'est toi qui l'a décidé ?
BUFFY : C'est Jonathan. Il dit qu'on a affaire à un animal féroce et qu'il peut s'en occuper lui-même.
WILLOW : Ah, génial.
BUFFY : Sans doute. J'ai eu l'impression... qu'il semblait être... effrayé.
WILLOW (rit) : Buffy, c'est Jonathan. Tu sais bien que rien ne l'effraie. C'était le thème de ton discours quand tu lui as remis le prix de protecteur de la promo.
BUFFY : Tu as raison.
TARA : Euh... j'y vais. Willow, on se voit demain ?
WILLOW : D'accord.
Elle se prennent la main, puis Tara s'en va.
WILLOW : Bon, alors ? Je t'ai vu avec Riley, et vous dansiez.
BUFFY : Quelle soirée ça a été. Enfin, tu vois, j'ai senti que Faith n'était plus là. En fait, personne n'existait que nous.
Tara entre dans le dortoir, le couloir est vide. Elle entend un bruit et accélère le pas, quand soudain le monstre défonce la porte devant elle et l'attaque. Elle se débat tant que possible.

ACTE 3
Reprise de la scène précédente. Tara tente d'échapper au démon en rampant à reculons.
TARA (incante) : Par Anyanka, protectrice des femmes esseulées, je t’en conjure, retourne aux Enfers, rejoins l’obscurité.
Elle envoie de la fumée au démon qui est déboussolé et en profite pour s’enfuir. Elle est blessée. Le démon la pourchasse à nouveau tandis qu'elle réussit à forcer une porte et s'y engouffre.
Le lendemain matin, on frappe à la porte de la chambre de Tara. Willow va ouvrir : c'est Buffy.
BUFFY : Qu’est-ce qui se passe ?
Elle voit Tara allongée sur son lit, choquée et tuméfiée.
BUFFY : Oh mon Dieu.
WILLOW : Elle est mieux que tout à l’heure. Mais elle a encore très peur.
Elles s’agenouillent près de Tara.
BUFFY : Qu’est-ce qui s’est passé ? Qui a fait ça ?
WILLOW : Quelqu’un l’a trouvée dans le local de l’intendance y a à peu près une demi-heure. (pose un tissu humide sur le front de Tara) Elle a du y passer la nuit entière. Elle était toute seule.
BUFFY : Tara... Tara... Qui a fait ça ?
Tara ouvre les yeux.
TARA (faible) : Très fort... Bossu... Quelque chose sur... la tête. Je pense une lettre grecque. Rien d’autre.
Buffy se lève et dessine le symbole de Jonathan sur une feuille puis la montre à Tara.
BUFFY : Ça ? C’était ça ?
Tara acquiesce.
WILLOW : Buffy, Jonathan a dit qu’on était en sécurité. C’est Jonathan qui l’a dit.
Buffy semble inquiète.
Plus tard, Buffy marche dans la rue, pensive. Des dizaines d’affiches de Jonathan recouvrent les murs...
Chez Alex, Anya parle à Buffy qui est sur le pallier de la porte.
ANYA : Alex est sorti.
BUFFY : Oh...
Buffy ne bouge pas.
ANYA : Tu ne veux pas t’en aller ? Pourquoi tu ne veux pas t’en aller ?
BUFFY (confuse) : En fait, je venais ici pour... enfin, en espérant jeter un coup d’œil sur des affaires qui appartiennent à Alex.
ANYA : Ah... Ravie... Entre. Fais comme chez toi, je t’en prie. Tu ne me déranges pas du tout.
Anya s’assied et prend le livre de Jonathan tandis que Buffy observe la pièce où Jonathan est partout : posters, trading cards, comics... Elle s'assied près d'Anya qui lève les yeux.
ANYA : T’es encore là ? C’est gentil...
Anya se décale pour lui faire de la place sur le canapé.
BUFFY : Je peux te poser une question ? Ça ne t’a jamais semblé un peu étrange que Jonathan soit aussi doué en tout ?
ANYA (fait non de la tête) : C’est Jonathan.
Buffy prend le livre des mains d’Anya.
ANYA : Hey, j’en étais au moment où il a inventé Internet.
BUFFY : Anya, il me surpasse en tout. Et je suis la Tueuse. La Tueuse ! C’est vrai, ça supposerait que je sois la meilleure.
ANYA : Oh... pas de fausse modestie. (Elle lui tape l’épaule) Tu sais que t’es la meilleure, et de loin. T’en fais pas, allez.
BUFFY : Te demander de redire ça devant témoins, j’oserai pas, mais merci quand même. (Elle observe le livre) Ah, y a rien à faire, il me semble trop parfait. Ah non, je sais plus.
ANYA : Je voudrais bien le récupérer.
Buffy garde le livre.
BUFFY : Anya, quand tu étais démon, tu exauçais bien certains vœux...
ANYA : Oui, c’était des vengeances sur des ex petits-amis. Je les transformais en chiens, ou en rats... Quelques fois aussi, je les faisais tomber amoureux d’un mec.
BUFFY : Mais on pourrait aussi faire le vœux que le Monde soit différent. Ce serait possible ?
ANYA : Bien sûr. Réalité alternée. Ce serait... ce serait un monde sans crevettes, par exemple. Ou le contraire, un monde avec rien que des crevettes. On peut aussi envisager de faire un monde où Jonathan ne serait plus qu’un monstre parfaitement répugnant aux dents noires et gâtées à l’haleine fétide. Si c’était ça, pas question d’y vivre.
BUFFY : Oh.
ANYA : Bon maintenant, si ça t’ennuie pas, je pourrais avoir mon livre ? Tu ne vas sans doute pas rester.
Buffy le lui rend.
BUFFY : Je reste.
Chez Giles, Buffy expose sa théorie au Scooby Gang.
BUFFY : Je veux simplement dire que tout ça n’a aucun sens. Il a été la vedette de "Matrix", mais il a jamais rien fait d’autre. Et comment pourrait-il avoir un diplôme de médecine, il n'a que 18 ans.
ALEX : Aménagement du temps de travail.
GILES : Je... je suis désolé, Buffy, mais... ce que tu essaies de me dire manque de clarté.
ANYA : Oui, quand est-ce que Jonathan arrive, qu’on puisse commencer.
BUFFY : Mais c’est commencé.
WILLOW : La réunion est commencée ?
BUFFY : Eh ben oui. Je me posais la question de savoir si peut-être il vous serait venu à l’idée... que Jonathan serait un petit peu trop parfait ?
ALEX : Non, tu fais erreur ! Il est parfaitement parfait. Il a eu la peau du Maître, il a fait exploser la carcasse du Maire, et il a coaché l’équipe de foot féminine jusqu’à une étonnante victoire mondiale. Vous êtes tous témoins de ses succès.
BUFFY : Oui mais... mais je ne suis pas sûre qu’on puisse faire confiance à nos mémoires. Anya, parle-nous des réalités alternées.
ANYA : Ah, d’accord. Ou vous adorez déguster les crevettes, ou au contraire, elles vous font mal au cœur. Et dans ce cas, vous vous dites à vous-même : je ne veux-
BUFFY : Stop, ça n’a rien à voir. Je crois que Jonathan pourrait mettre en oeuvre des forces de façon à manipuler le monde et... on est tous ici... ses pions.
ANYA : Ça c’est le bouquet.
BUFFY : Mais arrête avec les crevettes ! C’est terminé, je suis entrain d’élaborer un concept !
GILES : Oui, mais... ces notions te dépassent peut-être un peu.
BUFFY : Je crois pas.
RILEY : Oui, ça n’a aucun sens. Mais je commence à la connaître mieux que personne. Et je crois qu’elle voit des choses que nous nous ne voyons pas. Alors pour une fois, nous devons lui faire confiance.
BUFFY : D’accord. Je crois que Jonathan pourrait ignorer l’évidence. Il a quand même abandonné Tara à son propre sort.
WILLOW : Volontairement ?
BUFFY : Non ! Non...
GILES : Mais comment ignorerait-il l’évidence ?
BUFFY : Le monstre avait une marque. Jonathan l’a vu, et il a cligné des yeux. Cligné.
ALEX : Il a cligné. Un petite poussière dans l’œil provoque un délire. On est obligé de parler de ça ?
BUFFY : Il sait quelque chose à propos du monstre. Il a eu une réaction devant la marque. Oh, attendez ! Je crois me souvenir ! Giles, le catalogue des maillots de bain de Jonathan.
GILES : Non... (silence) Oui. Quand même, c’était un cadeau.
Tous se rapprochent du bureau et Giles sort le catalogue, caché sous son sous-main. Buffy le feuillette.
BUFFY : Non... Non... Non... Là !
Sur une des photos de Jonathan, on voit la marque sur son épaule.
WILLOW : Oh...
ANYA : Oui, mais qu’est-ce qu’il est sexy, c’est fou.
WILLOW : Tu es hors-sujet. C’est la marque que Tara a vu.
RILEY : Oui, mais pourquoi Jonathan aurait la même marque que le monstre ?
BUFFY : J’en sais rien. Mais on a trouvé une preuve.
JONATHAN (du pallier) : C’est une réunion privée ?
Tout le monde se retourne et voit Jonathan dans l’embrasure de la porte d’entrée.
JONATHAN : Vous m’inviteriez à y assister ?
BUFFY : Jonathan.
ANYA : Salut ! Buffy disait que tu avais demandé au monstre d’attaquer Tara et..
Buffy se retourne vers elle, les yeux grands ouverts.
ANYA : Quoi ?
JONATHAN : Buffy ?
BUFFY : Non... (Elle va fermer la porte d'entrée) Voilà. Euh... la marque... Tu avais dit qu'on ne risquait rien. Et c'était faux. Je suis désolée, mais... ce n'est pas très clair.
JONATHAN : Alors j'explique. (tout le monde s'assied et l'écoute) Buffy a raison.
Ils sont tous sous le choc.
ALEX : Non...
JONATHAN : J'ai déjà eu affaire à la créature, le monstre. Le problème, c'est que chaque fois que je le vois, j'ai l'impression que mon esprit s'embrouille. Il possède un pouvoir particulier.
ALEX : Oh oh ! Il te déstabiliserait ?
JONATHAN : Peut-être. Et il faut que je déploie toute mon énergie pour sortir de ce désarroi. C'est pour ça que sa marque est tatouée sur mon épaule, afin de ne jamais le sous-estimer.
RILEY : Son explication est claire.
ALEX : Je savais qu'il pouvait rien faire de mal.
WILLOW : Moi aussi. Et cette théorie sur les réalités alternées fait trop peur.
BUFFY : Jonathan, on va poursuivre le monstre. Maintenant, toi et moi.
JONATHAN : Je suis sûr qu'il est déjà très loin. C'est dans son comportement.
BUFFY : On peut essayer.
JONATHAN : Oui. Allons y.
ANYA : Au-revoir, Jonathan.
JONATHAN : Au-revoir.
Jonathan et Buffy partent.
Au cimetière, de nuit, Buffy et Jonathan tombent sur Spike.
SPIKE : Oh... Jonathan. Alors, on se fait une petite promenade en amoureux ?
BUFFY (vite) : La ferme, Spike !
SPIKE : Ouh ouh ouh ! Quel langage dans ta bouche, Betty. Tu fais la fière parce que tu as un garde du corps avec toi. Un jour... (il lui caresse les cheveux) ma douce Tueuse... j'aimerai t'enlever pour qu'on se batte tous les deux. Pour une fois, tu rencontrerais le mal seule. Toute seule.
Jonathan le coince contre une crypte.
JONATHAN : T'arrête de lui faire peur, espèce de lâche ! On est à la recherche d'un monstre.
SPIKE : Pourquoi je serais au courant, je peux savoir ?
JONATHAN : Tous les démons de la ville sont à tes trousses, alors je pense que tu es parfaitement au courant de l'endroit où il se planque. Bras énormes, marque au front. Tu l'as vu ?
SPIKE : Non, mais tu sais que je mens comme je respire.
Jonathan lâche Spike et se tourne vers Buffy.
JONATHAN : Y a rien à faire, on n'en sortira rien.
Tandis que Jonathan part, Buffy replaque Spike contre la crypte.
SPIKE : Mais qu'est-ce que tu fais, t'es pas censée me faire ça !
BUFFY : Je me trompe peut-être, mais les bouchers te donnent du sang frais, Spike.
SPIKE : Où veux-tu en venir ?
BUFFY : Je dis que les bouchers de cette ville respectent Jonathan. Et ils seront ravis de lui rendre un service. Et il se pourrait bien que tu finisse par avoir très soif.
Elle le relâche.
SPIKE : Bon, j'en sais pas beaucoup, d'accord ? Des vampires ont été délogés d'une grotte, ils se sont cachés derrière Brookside Park. Je sais pas qui les a délogés, mais c'est sûrement quelqu'un de musclé.
Jonathan et Buffy s'en vont.
JONATHAN : Je te félicite. J'te félicite.
Chez Giles, les autres font des recherches supplémentaires.
RILEY : Cette magie, ça marche vraiment ? Enfin, je veux dire, on peut vraiment venir à bout de ses ennemis, ou... apprendre à fabriquer des pièces d'or ?
ANYA : Alors ça, c'était pas si rigolo.
WILLOW : Ça marche, Riley, mais ça exige de la concentration. Faut être en relation avec les forces de l'univers.
ALEX : Ben oui, et tu peux pas dire simplement (il lit) "Librum incendaria" et...
Son livre prend feu, il s'empresse de le refermer pour éteindre le feu.
GILES (exaspéré) : Alex, on ne parle pas latin devant un livre.
WILLOW : Hey, j'ai trouvé la marque ! Elle permet une augmentation de la magie. Jonathan a dû profiter de cette augmentation.
RILEY : Et dis-moi, ça consisterait en quoi ?
WILLOW : Et bien, ça modifie son image. Ce sortilège transforme le sorcier en une sorte de parangon. Le meilleur en toute chose. Le parfait idéal. Mais il y a un inconvénient.
RILEY : Un inconvénient ?
ALEX : Ouais, ça arrive très souvent.
GILES : Ouais. (Il lit par dessus l'épaule de Willow) "Et de façon à contrebalancer cette nouvelle force du bien, le sortilège entraîne la création de son opposé", et ça veut dire qu'il crée une force du mal.
ANYA : Il a créé le monstre ?
ALEX : Alors il a fait ça dans le seul but de nous faire croire qu'il était cool ?
GILES : Oui.
ALEX : Alors ça, c'est très cool.
RILEY : Giles, Buffy et Jonathan sont partis à la recherche du monstre. Ils ne risquent rien ?
GILES : Il semblerait que la vie de cette créature soit liée à Jonathan. Si elle meurt, la magie est rompue, et Jonathan redeviendra l'être qu'il était avant.
ANYA : Jonathan ne voudra pas que Buffy aille très loin.
Buffy et Jonathan avancent dans une caverne et s'arrêtent devant un grand trou.
BUFFY : Woaw... On tombe là-dedans, et on est mort à coup sûr.
JONATHAN : Ouais... (regarde Buffy l'air suspect) J'aimerais pas que ça arrive...
Buffy observe les lieux quand Jonathan lui saisit le bras.
JONATHAN (reculant) : Allez, viens. Il faut trouver le monstre.
En se tournant, Jonathan se retrouve face au monstre qui l'envoie valser. Jonathan est inconscient.

ACTE 4
La bande est toujours chez Giles. Willow serre le livre contre elle.
WILLOW (coupable) : Buffy était dans le vrai. Buffy était dans le vrai...
ANYA : J'attends quand même de savoir.
RILEY : Si nous vivons dans un monde virtuel, quel est le monde réel ?
WILLOW : J'ai peur. Ce qui existe va changer.
GILES : Voyez-vous, je pense que beaucoup de choses vont rester. Jonathan ne sera plus Jonathan. Enfin, plus "notre" Jonathan.
ALEX : Non, non, non. Un monde sans soleil, un monde sans joie...
RILEY : Il y a une chose : le Monde ne changera que si Buffy tue ce monstre. Mais si elle n'y arrive pas, nous serons tous pris au piège d'un monde qui n'existe pas, et pour toujours.
ALEX : Crois-moi, tout ira bien. C'est vrai, on est content comme ça. Sauf qu'il faut pas qu'elle soit tuée.
WILLOW : Giles, Buffy y arrivera ?
GILES : Tu sais, honnêtement, j'en sais rien. C'est la première fois qu'elle a affaire à ce genre de chose.
Dans la caverne, Jonathan se reveille tandis que le démon se déchaine sur Buffy. D'une pirouette, Jonathan se lève et fonce aider Buffy. Il empoigne une grosse stalagtite et frappe le monstre avec.
BUFFY : Jonathan, qu'est-ce que je fais ?!
JONATHAN (aggripant le monstre) : Je crois que tu vas être obligée de te débrouiller toute seule.
BUFFY : Quoi ? Mais comment ?
JONATHAN : Tu sauras, tu as l'habitude. Et plus tu le blesseras, plus je perdrais ma...
BUFFY : Ta quoi ? Tu perdras ta quoi ?!
Jonathan relâche le monstre qui arrive vers Buffy. Elle lui fait un croche-patte. Soudain, Jonathan redevient peureux et maladroit, il fonce se cacher pendant que Buffy combat son alter-égo.
BUFFY : Ah, je sens que ça revient ! C'est agréable.
Elle frappe le monstre mais le rate, le démon se sent mieux alors Jonathan sort de sa cachette. Mais Buffy le frappe à nouveau et Jonathan retourne se cacher. Buffy fonce sur le démon afin de le faire tomber dans le trou mais il l'évite et elle glisse sur le ventre, c'est elle qui est sur le point de faire le grand saut ! Jonathan décide alors de l'aider et fonce sur le démon. Ils tombent dans le trou mais Buffy rattrappe la cheville de Jonathan. Il est pendu la tête en bas, le vide en dessous.
Dans la rue principale de Sunnydale, un rayon magique vient traverser la ville et tout rentre dans l'ordre : plus de "super-Jonathan".
Le lendemain, Buffy, Riley, Alex, Anya, Willow et Tara sont assis dans l’herbe sur le campus.
WILLOW : J’arrive pas à croire qu’on y a cru.
RILEY : Ça semblait tellement réel.
BUFFY : Dans ce monde, tout était réel.
ANYA : Réalité alternée, c’était ça.
ALEX : Vous savez ce que j’oublierai jamais ?
RILEY : Moi, c’est l’histoire du catalogue que j’oublierai jamais. C’est pas un bon souvenir.
ALEX : J’oublierai jamais cette image de moi si formidable. Valorisé, respecté. Intelligent. Maintenant, je me sens... démuni.
BUFFY : Pauvre Alex. C’est à toi que Jonathan a fait le plus de mal.
TARA (lève la main) : Euh...
BUFFY : A l’exception bien sûr de Tara.
RILEY : Est-ce que quelqu’un s’est senti trop petit ? Je me suis senti très petit.
Buffy voit Jonathan redevenu lui-même, debout non loin. Il les observe, gêné.
ALEX : J’adorais ses fringues. C’était des trucs très sympa.
WILLOW : J’arrive pas à comprendre comment il a eu cette propriété sublime.
ANYA : Mais qui a tourné alors dans "Matrix" ?
RILEY : Le film non plus n’existait pas, voyons.
Buffy se lève et va rejoindre Jonathan.
JONATHAN : Salut. J’étais pas sûr que tu viendrais me parler. Ils ont dû oublier cette histoire, mais... certains m’en veulent encore, j’en suis conscient.
BUFFY : Ouais.
JONATHAN : Personne ne m’adresse la parole. Et... y a plus les jumelles.
BUFFY : Pourquoi est-ce que tu as fait ça ? Non, je sais pourquoi. Comment ?
JONATHAN : Eh bien, après ce qui s’est passé dans le clocher, j’ai demandé de l’aide. J’ai rencontré des élèves comme moi, et... l’un d’eux était magicien, et il a rien dit au sujet du monstre. Aujourd’hui, je souhaiterais... enfin, je voudrais vraiment m’excuser. Je ne savais pas qu’il attaquerait.
BUFFY : Jonathan, tu sais pourquoi tout le monde est furieux contre toi ? C’est pas à cause du monstre. Mais parce qu’on n’aime pas être actionnés comme de simples marionnettes.
JONATHAN : C’était pas ça... C’était loin d’être ça. On était amis.
BUFFY : Jonathan, essaie de comprendre. Tu ne peux pas arriver à te sortir de ça juste... en claquant des doigts. Les choses sont compliquées. Ça prend du temps et de l’énergie.
JONATHAN : Ouais. D’accord...
Il commence à s’éloigner, mais se retourne vers Buffy.
JONATHAN : Hey, Buffy. Tu te souviens du conseil que je t’avais donné ?
BUFFY : Les gauchers sont redoutables ?
JONATHAN : Non, c’était sur toi et Riley. J’ai du mal à m’en souvenir, ça se brouille dans ma tête, mais je t’avais dit... J’ai du mal à me rappeler... Ah oui, je me souviens. Oui, c’est exactement ce que tu viens de me dire. Sur le temps et l’énergie.
BUFFY : Ouais, je m’en souviens.
JONATHAN : Bien, parce que c’est vrai. Ton histoire est vraiment compliquée. Mais elle en vaut la peine. Je crois que c’est ce que j’avais dit.
Il part tandis que Buffy le regarde attendrie.
Dans la chambre de Riley, ce dernier et Buffy s’embrassent sur le lit.
BUFFY : C’est bien qu’on ait tout tiré au clair.
RILEY : Nous n’avons parlé de rien.
BUFFY : Oh. En tout cas, quoi qu’il en soit, on ne s’est pas trompé.
Ils s’embrassent à nouveau.
BUFFY (doucement) : Mmm, Jonathan...
Riley recule sous le choc.