PRECEDEMMENT DANS BUFFY :
Plan sur Adam.
BUFFY (VO) : L'initiative a créé cette chose et ne peut pas l'arrêter.
Plan sur Buffy qui parle.
BUFFY : Nous nous le ferons.
GILES (VO) : Dans les épisodes précédents de "Buffy contre les vampires"...
Plan sur Alex, Willow et Giles en cercle en train d'incanter dans l'épisode précédent.
WILLOW : Pouvoir de la Tueuse et de celles qui sont servir, pouvoir du bien que les anciens bénirent. Nous t'invoquons. Mèle nos coeurs et nos âmes. Que cela soit. (tend une carte représantant ce qu'elle mentionne) Spiritus : l'esprit.
ALEX (fait pareil) : Anémus : le coeur.
GILES (idem) : Sophus : la sagesse.
WILLOW : Et manus : la main.
Plan sur Buffy qui est devenue une super-Buffy, ses yeux s'ouvrent, ils sont jaunes.
BUFFY (d'une voix androïde) : Jamais tu n'aurais osé espéré posséder un pouvoir tel que le notre.
Adam lui tire dessus avec sa main-fusil mais un mur magique rattrape toutes les balles avant qu'elles n'atteignent Buffy.
Plan sur Buffy qui enfonce son poing dans le coeur d'Adam et lui retire sa source d'uranium (son coeur) en grognant victorieusement. Adam s'effondre.

GENERIQUE

PROLOGUE (exceptionellement après le générique) :
Chez les Summers, dans l'entrée.
BUFFY (à Riley) : Tu es sûr que ça va aller ? J’aurais pu venir demain matin.
RILEY : C’est seulement un débrefing. Ils ne vont pas me faire disparaître. Ils ne retiennent aucunes charges contre moi. De toute façon, Graham et les autres attesteront qu’ils me doivent la vie.
Giles et Willow sont là, lui dans l'ambrasure de la salle à manger, elle assise sur les escaliers.
RILEY : Il se pourrait même que j’en sorte avec les honneurs militaires.
GILES : En échange de ton silence, sans doute.
RILEY : Ah oui ! Connaître les méandres et l'origines administratives d’un fiasco qui coûte tant des vies est un avantage certain !
WILLOW : C’est comme si tu faisais chanter le gouvernement ! (se reprend) D’une façon patriotique, bien sûr.
RILEY (à Buffy) : Je te téléphone dés que c’est finit.
Ils s’embrassent tandis qu'Alex entre avec un bol de pop-corn, suivi de Joyce.
ALEX : Le dîner est servi !
Il tend le bol à Willow.
ALEX : Attention, la recette est de moi !
Willow se sert.
WILLOW : Oh ! Tu as poussé le bouton du micro-onde en invoquant du pop-corn ?
ALEX : En fait, j’ai appuyé sur "décongélation", mais Joyce veillait au grain. (lance un regard taquin à Joyce)
RILEY : Bon, bonne soirée à tous ! Ravi d’avoir fait votre connaissance. (il serre la main de Joyce)
JOYCE : Moi aussi je suis ravie de vous connaître... enfin !
RILEY : Salut !
BUFFY : Salut !
Elle referme la porte derrière lui.
JOYCE (rejoint sa fille, un bol à la main) : Tu as remarqué comme j’ai souligné le "enfin" ?
BUFFY (ironiquement) : Non.
Ils vont au salon.
ALEX : Que la soirée vidéo commence !
GILES (à Joyce) : Vous ne voulez pas vous joindre à nous ?
Alex est assis par terre près de la table basse, Willow boit une canette sur le canapé et près d'elle se trouve Buffy dont les jambes sont couvertes d'une petite couverture.
JOYCE : Non. Vous, vous amuserez sans moi. Je suis fatiguée. Je ne comprends pas que vous ne soyez pas épuisés. Vous n’avez pas dormis depuis quand ?
GILES : On est encore trop énervés pour dormir.
WILLOW : Mmm, oui ! Cette expérience était extrêmement puissante.
BUFFY : Je ne dormirai pas de la nuit.
ALEX : Tant mieux, on a plein de vidéos. Et je serais assez tenté d’opter pour (présente la vidéo, enjoué) "Apocalypse Now", hein ?
WILLOW (elle aussi s'est couvert les jambes) : Tu n’aurais rien de... moins sinistre ?
ALEX : Bah quoi, c’est très tonique comme film ! Après ça, la vie quotidienne ressemble au paradis.
Joyce dépose le bol de cacahuètes sur la table.
BUFFY : T’as quoi d’autre ?
ALEX : T’inquiètes pas... (repose la K7)
Joyce part se coucher.
GILES (à Joyce) : Bonne nuit.
Il s'installe dans un fauteuil tandis qu'on suit Joyce dans l'escalier.
ALEX : J'en ai aussi plein avec des demoiselles et des amoureux transis. T’auras de quoi pleurnicher toute la nuit !
Alex insère la K7 dans le magnétoscope. Sur l'écran apparait un message du FBI. Plan sur le gang : tout le monde dort profondément.

ACTE 1
Plan sur le gang endormi. La caméra zoome sur Willow, on entend des aboiments de chiens dans la rue puis une petite musique.
Plan sur Tara à moitié nue, allongé sur le ventre. On ne voit que son visage.
TARA : Je trouve ça étrange... et même je dirais que c’est inquiétant qu’on sache pas encore son nom.
WILLOW : A qui ? A Miss Kitty ?
Plan sur la minette qui s'amuse avec une pelotte de laine au ralenti.
TARA : Elle aurait pu nous dire son nom depuis le temps.
WILLOW : Elle le fera. Il faut la laisser grandir.
TARA : Ca t’inquiète pas, toi ?
WILLOW : Je ne m’inquiète de rien. Je suis en sécurité ici.
TARA : Tu ne sais pas tout de moi.
WILLOW : ...Tara est un pseudonyme ?
TARA (sourit) : Tu sais que oui.
Willow sourit puis trempe un pinceau dans de l'eau puis dans de l'encre noire.
TARA : Un jour ils sauront la vérité, pour toi.
WILLOW : Je n’ai pas le temps de penser à ce qui arrivera. J’ai ce devoir à terminer avant.
Plan large sur les filles : Willow est en train de peindre des symboles sur le dos de Tara.
TARA : Tu auras fini à temps pour les cours ?
WILLOW : C’est pas grave. Je peux arriver en retard.
TARA : Tu n’as jamais pris de cours de théâtre. Si tu es en retard tu risques de manquer quelque chose d’important.
WILLOW : J’ai pas envie de m’en aller.
TARA : Pourquoi ?
Willow se lève et ouvre un rideau, la lumière entre et illumine Tara.
WILLOW : Y a trop de lumière dehors.
Dehors c'est le désert.
WILLOW : Y a quelque chose qui rôde.
Derrière des arbustes, on voit en effet une forme apparaître et disparaître, une femme noire habillée de bandages.
Gros plan sur Miss Kitty qui avance vers la caméra au ralenti. On dirait un éléphant, elle fait un bruit sourd !
Willow marche dans un couloir de la fac. Elle croise Alex et Oz mais ne s'arrête pas.
ELEVE (à un autre élève) : Alors, t'as eu combien à ton contrôle de maths ?
ALEX : Salut.
WILLOW : Salut.
OZ : Il paraît que tu fais théâtre ?
WILLOW : Ha-ha.
OZ : C’est un cours difficile.
WILLOW : Tu y vas aussi ?
Elle s'approche de son casier et commence à faire son code.
OZ : Oh, ça fait longtemps que j’y vais.
ALEX : Tu fais quoi en ce moment ? Tu jettes des sorts ? (à Oz) Elle jette des sorts avec Tara.
OZ : Ouais, je suis au courant.
Ca sonne, Willow n'a pas finit son code et n'a donc pas ouvert son casier, elle s’en va.
WILLOW : Je vais être en retard.
ALEX (rêveur) : Quelques fois, je pense à deux femmes en train de jeter des sorts... et je me mets à me jeter des sorts tout seul.
Willow entre dans les coulisses du cours de théatre où des tas de costumes, miroirs et élèves déguisés sont là. Elle s'avance, inquiète. Harmony lui saute dessus, elle aussi déguisée. On dirait le petit chaperon rouge.
HARMONY : C’est trop génial ! Notre première pièce de théâtre, je suis impatiente d’être à notre scène.
Elle l’enlace.
HARMONY : Je t’aime ! ...Ne me coupe pas mes répliques.
WILLOW : De quoi tu parles ?
Buffy, habillée d'une robe noire et portant un perruque brune et courte au carré vient les rejoindre après avoir jeté un coup d'oeil à la salle à travers les rideaux.
BUFFY : Oh, mon dieu ! C’est plein à craquer, c'est bourré ! Il y a du monde partout. Toute ta famille est au premier rang. Ils ont l’air très fâché.
WILLOW : Il y a une représentation ?
HARMONY : Oh, la demoiselle a le trac, on dirait !
WILLOW : C’est pas le premier cours ?
Riley vient vers elles habillé en cow-boy.
RILEY : Si t'étais arrivée à temps, t'aurais eu un plus beau rôle. (tout content) Je suis le cow-boy, regarde.
BUFFY : Ton costume est parfait ! (doucement) Et personne ne saura la vérité... tu sais... à ton sujet.
WILLOW : Quelle costume ?
BUFFY : Tu es déjà dans ton rôle ! C’est ça ce que j’aurais dû faire ! (elle se retourne)
WILLOW : Mais comment se fait-il que... ? C’est bizarre... je... j’avais cru comprendre que avant de jouer on allait un peu répéter. Y a eu aucune répétition. (Buffy se retourne vers elle)
HARMONY (à Riley) : C’est bien de donner du bonheur aux gens.
RILEY (encore enjoué) : Je suis arrivé à temps, alors j’ai eu le rôle du cow-boy !
WILLOW (à Buffy) : Donner une représentation serait prématuré, je crois. Je... je sais même pas ce que... (affolée) c’est pas Mme Butterfly ? Parce que je suis nulle, je sais pas chanter l’opéra !
GILES (VO) : S’il vous plaît ! (il frappe dans ses mains)
Tout le monde se tourne vers lui. Buffy est toute excitée.
GILES : Votre attention, s’il vous plaît ! Dans quelques minutes, ce rideau se lèvera sur notre première représentation. (tout le monde l'écoute) Tous les gens que Willow a rencontré au cours de sa vie sont... sont dans ce théâtre, nous y compris. (Willow est effrayée) Alors, rappelez-vous que tout doit être parfait. Restez bien dans vos personnages ! Souvenez-vous de votre texte et : la pêche, le pêche, la pêche, surtout dans les scènes musicales.
La même ombre que tout à l'heure dans le désert bouge à travers la pièce, cachée dans le décor. Willow la voit et s'inquiète. Buffy s'en moque et reste enjouée.
WILLOW (doucement) : Est-ce que vous avez vu ça ?
Giles continue de faire ses recommandations aux élèves :
GILES (VO) : Jouer ce n'est pas un comportement mais une dissimulation.
Harmony, morphée en vampire, s'approche de Giles par derrière comme pour le mordre mais il s'en moque.
GILES : ...Dans la salle, le public veut vous voir nus et vous dévorer tous crus. Il faut vous cacher ! (à Harmony) Oh, ça suffit. (aux élèves) C’est à ça que servent les costumes et les choses que vous savez, vous les tenez, vous les touchez, vous vous en servez.
HARMONY : Canines ?
GILES : Non.
RILEY : Accessoires ?
GILES (pointe Riley du doigt) : Oui ! Ici, tout n’est que subterfuges. (à Harmony) Ca devient très ennuyeux. (aux élèves) Bon, défoncez-vous, mentez comme des arracheurs des dents et amusez-vous bien ! Si on peut rester concentrés, gardez la tête froide et si Willow arrête de chevaucher les répliques à tout va, ça sera la meilleure représentation d' "Un Commis Voyageur" qu’on a jamais vu dans ce théâtre. (à Harmony qui n'a toujours pas céssé de l'embetter) Bon, ça suffit ! Bonne chance à tous ! Je croise les doigts.
Il s’en va suivi d’Harmony. Les apprentis acteurs sont en effervéscence sauf Willow qui ne va pas très bien. Soudain le son se coupe et Willow se détourne pour se trouver face à un petit homme au crane dégarni.
HOMME AU FROMAGE : J’ai fait une petite place pour les tranches de fromage.
Il lui montre une planche recouverte d'une dizaine de tranchettes de fromage. Willow n'y comprend rien. Elle pénètre entre les deux rideaux rouges et avance accompagnée d'une musique venue d'ailleurs. Elle rencontre Tara.
TARA : Ca se passe pas très bien ?
WILLOW : Non ! Ce cours de théâtre, c’est... je ne crois pas qu’ils fassent les choses de la bonne manière. Je dois jouer dans une pièce et toute ma famille est dans la salle. Pou-pourquoi y a-t-il un cow-boy dans "Mort d’un Commis Voyageur" ?
TARA : Tu ne comprends pas ce qui t’arrive ?
WILLOW (doucement) : Est-ce qu’il y a quelque chose qui me poursuit ?
TARA : Oui.
WILLOW : Qu’est... qu’est-ce que je dois faire, alors ? La pièce va bientôt commencer et je ne sais même pas mon texte.
TARA : Elle a commencé sans toi. L’essentiel n’est pas là.
Sur scène, la pièce a en effet commencé sans Willow : au centre Harmony porte des seaux et regarde Riley arriver, le cow-boy, tandis que de l'autre côté Buffy toujours en brunette est allongée sur un sofa.
RILEY (à Harmony, avec un accent) : Ah, bonjour ma petite dame. Puis-je porter ces seaux de lait pour vous ?
Le public rit.
HARMONY : Oh, vous êtes gentil mais ils ne sont pas très lourds. Mais que venez-vous faire dans notre désolante petite ville qui n’a pas de bureau de poste et qui ne fait que très peu d’exportation.
RILEY : Je suis à la recherche d’un homme : (regarde la caméra) un commis voyageur.
Retour à Willow.
TARA : Tout le monde se pose des questions sur toi, se demande qui tu es vraiment. S’ils le découvrent, ils te puniront et je suis incapable de t’aider.
WILLOW : Qu’est-ce que je dois... mais qu’est-ce qui me poursuit ? A qui j’ai fait du mal ? C’est quelque chose que j’ai fait ou-ou que j’aurais oublié... ?
TARA : Shhhh...
Les deux sorcières s'arrêtent de parler et écoutent un bruit étrange et inquiétant.
WILLOW (appeurée) : Qu’est-ce que c’était ?
Elle se retourne. Tara aussi est intriguée.
Retour à la pièce de théatre : Au tout premier plan, Riley qui se fait sermonner par Buffy en 2e plan, et au 3e plan, Harmony pleure sur le cadavre d'un homme étendu par terre.
BUFFY : Mais que pourrais-je espérer d’une bande de truands sans cervelles et sans scrupules tel que toi ! Sans scrupules, oui ! Je parle de toi et de tes amis, de tout ton sexe. Noyons-les tous, ça m’est égal. Noyons ces misérables jusqu’à ce que remontent les bulles baveuses de leurs cervelles répuniantes sur la mer, tout dans la culotte et pas dans la cervelle. Trois millions d’hommes cherchant à assouvir leur même besoin organique. Des bêtes ! Sortant leur baratin !
Retour à Willow qui se retourne mais Tara n’est plus là. Elle a peur.
WILLOW (chuchote) : Tara ?! Oh, Tara, ok, c’est pas ce que j'avais... Oh !
Soudain quelque chose perce le rideau, elle crie et un bras -celui de l'ombre noire aux bandages- tente de l'empoigner. Elle essaye de s’enfuir mais un couteau vient se planter dans sa main. Willow crie et tombe par terre, elle saigne à la main. Tout d’un coup, Buffy apparaît, normale, plus de déguisement.
BUFFY : Willow !
Elle la prend par la main et l'aide à sortir de ces rideaux entremélés et maudits.
WILLOW : Buffy ! Oh, seigneur !
BUFFY : Allez, viens. Baisse la tête.
Elles baissent en effet leurs têtes et avancent de l'autre côté du rideau : dans une salle de classe vide.
BUFFY : De quoi ça avait l’air ?
WILLOW : J'en sais rien... Et je ne sais pas pourquoi cette chose me poursuit.
BUFFY (guête les environs) : Tu as fait quelque chose de mal ?
WILLOW : Non ! J'ai-j’ai jamais rien fait. Je suis pas du genre à faire des bêtises. Je-je suis arrivée en cours et la pièce avait commencé.
Elles s’arrêtent et se redressent, Buffy se retourne vers son amie.
BUFFY : Ca fait longtemps qu’elle est terminée. Pourquoi t'es toujours en costume ?
WILLOW : Je vais t’expliquer pourquoi je porte ça : ce sont mes vetêments de tous les jours.
BUFFY : Willow, tout le monde est déjà au courant. Enlève-les.
Willow est gênée, elle baffouille.
WILLOW : Non, je vais être nue !
BUFFY (lève les yeux au ciel) : Oh, pour l’amour du ciel, enlève-les !
Elle la retourne et déchire ses vêtements.
BUFFY : Là, c’est mieux ! Et beaucoup plus réaliste.
La salle est soudain remplie d’étudiants. Buffy va s'asseoir à une place libre juste derrière elle, devant Harmony et à côté d'Anya.
HARMONY : Tu vois. Comme ça, c’est clair, on sait qui tu es.
On voit alors Willow comme lors des débuts de la série : cheveux longs, tenue très vieillote, une copie à la main, l'air terriblement mal à l'aise. Tout le monde rit, y compris ses amis.
ANYA : Oh mon dieu, on dirait une tragédie !
OZ (à Tara, qu'il semble draguer) : J’ai essayé de la prévenir.
ANYA : C’est exactement comme dans les tragédies grecques. Sauf que nous on est pas grecs.
WILLOW (lit son devoir) : Mon rapport de lecture : cette été, j’ai-j’ai lu "Le lion, la sorcière et la garde-robe".
ALEX (lève les yeux au ciel) : Oh, on s’en fiche !
Willow est troublée de cette réflexion de son ami. Oz sussurre quelque chose à l’oreille de Tara, ce qui déstabilise encore plus Willow.
WILLOW : Il aborde des nombreuses thèmes...
Soudain l'ombre lui saute dessus et l'envoie au sol. Willow hurle, mais personne ne bouge pour l'aider. Buffy croise ses bras et regarde son amie se faire tuer sans ciller. Alex, Oz et Tara font de même.
WILLOW : Au secours ! Aidez-moi !
La bête massacre Willow, lui suce sa vie, notre amie se momifie, les yeux grands ouverts.
Sortie du rêve de Willow, chez Buffy : Willow, sur le canapé, suffoque.

ACTE 2
Tandis que Willow continue de s'étouffer, Alex se réveille en sursaut au pied du canapé.
ALEX : Je suis réveillé, c’est bon ! J’ai raté un truc ?
Buffy et Giles ne dorment pas, ils mangent du pop-corn.
GILES : Pas grand chose en fait.
BUFFY : Quelque massacres.
Alex regarde à nouveau le film. On voit un soldat dans une forêt en images de synthèse mal faites.
SOLDAT (TV) : Faut tenir le coup les mecs. Faut qu’on prenne cette colline. Oh, putain de guerre !
GILES : Finalement je trouve que le succès d'"Apocalypse Now" est très exagéré.
ALEX : Non, non. Ca va être bien.
SOLDAT (TV) : Hey les gars !
ALEX : Ca devient mieux après.
SOLDAT (TV) : Ah ! Oh mon Dieu ! Qu’est-ce qui est arrivé à mes hommes ?! (il crie)
BUFFY (mange toujours) : Tu veux des pop-corn ?
ALEX : Ils sont au beurre ?
BUFFY : Goûte, c’est nouveau !
ALEX : Cool ! (Willow continue de suffoquer) Qu’est-ce qu’elle a ?
BUFFY : Oh, elle nous fait son cinéma. C’est rien.
GILES : En fait pour résumer, c’est une sorte de pic-nique qui tourne au désastre.
SOLDAT (TV) : Plonge pas, tiens le coup ! Reste debout !
ALEX : J’ai soudainement envie de pisser.
BUFFY : Tu t’en sortiras tout seul ? T’as pas besoin d’aide ?
Alex monte pour aller aux toilettes.
ALEX : Oui, j’ai ma tactique personnelle.
Arrivé en haut, Joyce l’interpelle. Elle porte une chemise de nuit très sexy, rouge vif. Elle se place dans l'encadrement de la porte de sa chambre.
JOYCE : Salut.
ALEX (se tourne vers elle) : Oh, Joyce ! Madame Summers. On ne fait pas trop de bruit en bas, j’espère.
JOYCE : Oh non. De toute façon, ils sont tous partis il y a un moment.
ALEX : Ah bah, je devrais peut-être essayer de les attraper.
JOYCE : J’ai entendu ça plus d’une fois.
ALEX : Je suis plutôt rapide. Les hommes courent toujours après les...
JOYCE (lui coupe la parole) ...les conquètes ?
ALEX : Je suis un "conquistador".
JOYCE : A moins que ce ne soit après le confort.
ALEX : Je suis un "confortador" aussi.
JOYCE (lui fait vraiment du rentre dedans) : Je sais voir la différence. Etudier les hommes de près.
ALEX : C’est gentil à vous.
JOYCE : Il est très tard. Tu n’aimerais pas te reposer un peu ?
Plan sur le lit de Joyce qui attend qu'on l'utilise.
ALEX : Vous me plaisez. Je suis d’accord. Je dois-je dois aller au pipi-room avant.
JOYCE : Ne te perds pas en route.
Alex va dans la salle de bain où se trouvent les toilettes. Il soulève la cuvette et ouvre sa braguette. Il commence à faire sa comission et se tourne vers la droite quand il réalise qu’il est observé par une trentaine de militaires et médecins de l’Initiative.
ALEX (remballant son "matériel") : Ok, je vais trouver d’autres pipi-room.
Il sort dans le couloir sans fermer la porte derrière lui et se retourne, intrigué. Il entre dans la pièce en face de la salle de bain. Il se retrouve alors dans la cave chez ses parents, là où il vit. Quelqu’un essaie d’ouvrir la porte qui communique avec le RDC de la maison.
ALEX : Je n’ai pas commandé des vampires, merci !
Le bruit ne s’arrête pas, Alex commence à s'inquiéter.
ALEX : C’est pas là la sortie.
Il fait demi-tour.
Plan sur un parc, à l'extérieur. Spike et Giles font de la balançoire tandis que Buffy s'amuse dans un bac à sable.
ALEX : Ah, vous êtes là !
BUFFY : Tu es sûr que c’est nous que tu voulais voir ?
Giles se balance tout content, il est habillé d'un costume en tweed, tout comme Spike !
SPIKE : Giles me forme au boulot d’observateur. Il dit que je suis doué !
GILES : Spike est un fils pour moi.
ALEX : C’est bien. Je l’ai fait ça, à un moment mais... je suis passé à autre chose.
Il voit une camionnette un peu plus loin dans le parc où plusieurs enfants achètent des glaces. Gros plan sur le vendeur : c'est lui même dans sa tenue de marchand de glaces !
ALEX : Il faut avoir une motivation. C’est obligatoire pour avancer.
BUFFY : Comme un requin.
ALEX : Un requin qui aurait des pieds à la place des nageoires.
SPIKE : Et qui nagerait sur le plancher des vaches.
GILES (rit) : Très bien !
ALEX : Buffy, tu es sûre de vouloir jouer là ? Ton bac à sable est un peu grand.
Le bac à sable devient un désert où Buffy est en train de faire des patés.
BUFFY : Je suis bien et aucun monstre ne vient me poursuivre.
ALEX : Non, je veux dire : tu ne peux te protéger de... de certains choses.
BUFFY : J’ai de l’avance sur toi, grand frère !
ALEX : Frère ?
Buffy le fixe. Giles et Spike font toujours de la balançoire.
GILES : Allez, un peu d’énergie. Un observateur se moque de la gravité.
Plan sur Buffy, puis sur Alex. Puis sur l'Alex vendeur de glaces qui observe la scène depuis sa camionnette.
On suit maintenant cet Alex là. Il quitte le comptoir de vente et rejoint l'avant du camion où il s'assied près d'Anya et prend le volant -à droite, normalement en Amérique c'est à gauche-. Le camion conduisant déja avant qu'il n'arrive, car on voit le paysage -en mauvaise image posée- défiler derrière Anya, par la fenètre.
ANYA : Est-ce que tu sais où tu vas ? Il m’arrive souvent d’être reprise par des envies de vengeance.
Elle joue avec une sucette, mais a l'air triste. Alex enlève son chapeau, il conduit sans regarder la route.
ALEX : Non, c’est vrai ?
ANYA : Si tu savais ce que ça me manque. Depuis que j’ai arrêté, j’ai les nerfs à vif. Je crois que ça va être une année tout à fait propice à vengeance.
ALEX : Mais... la vengeance, ça a un côté... revanchard, non ?
ANYA : Tu pourrais me laisser avoir quelques loisirs ?
ALEX : Si c’est la vengeance, pas question ! C’est dangereux ! On a pas le droit de faire tout ce qu’on veut ! La société a ses lois, ses frontières, ses limites. Elle se moque de savoir...
On entend un rire. Alex se retourne. Willow et Tara, habillées très sexy et très maquillées sont en train de se faire des papouilles au fond du van.
ALEX : Hey ! S’il vous plaît, je parle à mon démon !
Willow lâche Tara et regarde Alex.
WILLOW : Excuse-nous !
TARA : Ce que tu dis est passionnant.
ALEX (flatté) : Ah, je fais ce que je peux.
WILLOW : J’ai une bonne longueur d’avance.
Elle murmure quelque chose à l’oreille de Tara et lui carresse la jambe.
ALEX : Non, c’est vrai ?
WILLOW : Regarde.
Willow s'approche pour embrasser Tara mais le plan nous montre Alex subjugué. Le van continue de "rouler" tandis qu'Alex observe les deux filles en train de s'embrasser langoureusement. Retour sur les filles après la fin du baiser.
TARA : Si tu veux, tu peux venir avec nous.
ANYA : Allez, vas-y !
Une petite musique commence.
ALEX : Il n’y a aucune obligation.
ANYA : Je m’en sortirai. Je crois que j’ai saisi comment manoeuvrer avec classe et emphase.
Alex se lève pour aller rejoindre Willow et Tara. Anya fait des gestes de côté comme si elle conduisait de cette façon. Alex avance dans le camion mais Tara et Willow ne sont plus là. Il passe dans une trape et déplace ce qui est sur son chemin et attérit finalement chez lui à nouveau. Il avance doucement, étonné.
ALEX : Les filles ?
Le bruit de quelqu’un qui essaie d'ouvrir la porte continue, on tape sur la porte. Alex s'approche, appeuré, puis se retourne.
ALEX : Je sais ce qui tape là-haut.
Il s'éloigne et fait face à l'homme au fromage.
HOMME AU FROMAGE (désigne les tranches de fromage disposées sur une grande assiette bleue) : Ceci n’est pas une protection.
Alex part précipitemment vers une autre sortie. Il se retrouve à la fac illuminée d'une lueur verte. La bête le poursuit dans le couloir parmis les élèves. Alex reconnait soudain quelqu'un : Giles.
ALEX : Giles ! (l'observateur mange une pomme)
GILES : Alex, qu’est-ce que tu fais là ?
ALEX : Qu’est-ce qui me poursuit ?
GILES : C’est à cause de ce qu’on a fait. J'en suis sûr.
ALEX : Qu’est-ce qu’on a fait ?
GILES : Les autres ont une longueur d’avance. Ecoute attentivement. Ta vie pourrait dépendre de ce que je vais te dire. Tu vois, tu devrais rentrer à la... (il commence à parler dans une autre langue qu'Alex ne comprend pas -en VO il parle Français et dit "...maison où nous tous dormons. Tous tes amis sont là bas et s'amusent sans craindre pour leurs vies. La créature ne peut pas te faire de mal là bas.")
ALEX : Quoi ? Qu’est-ce que vous dites ?
GILES : ... (même chose : "Ah, dis-donc, ce n'est pas le moment de faire l'idiot."
ALEX : Mais ?
Anya les rejoint.
ANYA : Alex... (même chose : "Il faut que tu viennes avec nous, maintenant. On t'attend.")
GILES : ... (même chose "C'est ce que j'essayais de lui dire.")
ALEX : Anya ! Je-je comprends rien !
ANYA : ... C'est pas important. Je t'escorte.
GILES : On y va !
Anya prend Alex par la main, Giles fait de même. Les autres étudiants leur viennent en aide afin d’emmener Alex quelque part. Ils le portent la tête en bas.
ALEX : Attend ! Où est-ce qu’on va ? Hey ! Arrêtez ! Hey, hey !
Comme dans le film, Alex marche, habillé en soldat, sur un faux fond d'Amazonie.
Les mains liées, il pénètre maintenant dans une salle illuminée de rouge et assez sombre, où il s'agenouille.
HOMME (visage non visible) : D'où venez-vous, Harris ?
ALEX : De la cave la plupart du temps.
SNYDER : C’est là que vous êtes né ?
ALEX : C’est possible.
HOMME : Je passerais un jour devant le bureau du conseiller d’orientation. Certains d'entre vous étaient là : assis, attendant d’être orientés. Je me souviens qu’il flottait dans l’air une odeur de fleurs fanées, de pourriture. Là, j’ai réalisé que l’avenir de notre nation reposait sur quelques kilos de compost.
ALEX : Je vous ai jamais dit comme j’avais été heureux que vous ayez été dévoré par un serpent géant.
HOMME/SNYDER (on voit maintenant son visage qui coule de sueur) : Où allez-vous ?
ALEX : Ben, je suis censé retrouver Tara et Willow. Et peut-être aussi la mère de Buffy. (Snyder se met de l'eau fraiche sur le visage)
SNYDER : Vous n’avez plus beaucoup de temps.
ALEX : Non, j’essaie d’avancer mais il y a quelque chose qui me retient.
SNYDER : Etes-vous un soldat ?
ALEX : Je suis un "confortador".
SNYDER : Vous n’êtes rien. Une victime qu'on flagelle, élevé par des bâtards et étendu sur l’autel de sacrifices.
ALEX : Bien, je commence à avoir des crampes. (il se lève)
Une fois redressé, Alex réalise qu'il se trouve maintenant dans la cour de chez Giles. La créature n'est pas loin. Il rentre dans l'appart' de l'observateur.
ALEX : Giles, la chose est là !
Dans le coin de la pièce, Willow s’étouffe toujours dans un fauteuil. Giles approche avec un livre. Buffy et Anya sont aussi là mais personne ne semble entendre Alex.
GILES (à Buffy) : C'est plus sérieux que ce qu’on ne pensait.
ALEX : Giles ? (ils ne l’entendent pas et continuent de se parler)
BUFFY : C'est un peu n'importe quoi, pas vrai ? Si je lui flanquais une gifle ?
Alex s’en va dans le couloir.
ANYA (VO) : On pourrait peut-être prier ?
Alex sort du couloir et se trouve alors de nouveau à la fac. Il y a beaucoup d’étudiants. Il avance rapidement, terrifié. La bête continue de le traquer. Il entre dans la chambre de Buffy et Willow à la fac.
ALEX : Buffy ?
Il va vers le placard de gauche. Il le traverse et se retrouve dans un couloir sombre, comme un tunnel. Il continue et arrive finalement... chez lui ! Encore une fois. On continue de tambourinner à la porte. Alex monte quelques marches, inquiet.
ALEX : Non, c’est pas la sortie.
La porte s'ouvre sur une forme masculine. Son père, Mr Harris.
MR HARRIS : Bon sang, qu’est-ce qui t’arrive ? Tu veux pas monter ? Est-ce que tu aurais honte de nous ? Ta mère pleure toutes les larmes de son corps.
ALEX : Tu ne comprends pas.
HOMME : Non, toi tu comprends pas. (Il descend vers Alex) C’est ici que nos routes se séparent mais tu ne pourras rien y changer. Tu n’as pas de Dieu.
Il enfonce sa main dans le torax d'Alex, et se transforme en la créature qui arrache son cœur à Alex.
Fin du rêve d'Alex. Retour chez les Summers. Alex dort, il s’étouffe. Les autres dorment aussi. Gros plan sur Giles.

ACTE 3
Un pendule va de gauche à droite de l'écran.
C'est Giles qui hypnotise Buffy avec un pendule.
GILES : Ne penses plus. Laisse-toi aller.
BUFFY : Votre façon de faire est un peu vieillotte, non ?
Ils sont chez Giles, au centre, Giles debout et Buffy assise sur une chaise mais tous les meubles ont disparu.
GILES : C’est ainsi que procédent hommes et femmes depuis des temps immémoriaux, depuis le commencement du monde. Regarde la lumière.
Buffy sourit, puis rit.
Dehors, de nuit, dans un cimetière, les arbres sont décorés comme si c'était Noël. Buffy, habillée en petite fille tire Giles par la main. Olivia promène une poussette vide à leurs côtés. Elle est enceinte.
BUFFY : Venez ! Venez !
C’est une sorte de fête forraine, les gens se balladent, on voit des vendeurs de ballons, de bonbons.
HOMME : Ballons, qui veut des ballons !
BUFFY : On va rater toute la fête.
OLIVIA : Elle est toujours aussi pressée d'aller s’entraîner.
GILES : Il semble qu’elle n’ait jamais retenu la fable sur-sur la patience.
OLIVIA : Qu’est-ce qu’elle raconte ?
GILES : Elle raconte l’histoire du renard et du... (il a oublié) ...celui qui est patient.
BUFFY : Ici ! Je veux, je veux !
Ils arrivent à un stand, on y voit une tombe à l'horizontale marquée "RIP" et un mannequin électronique tout blanc et aux grandes dents qui se déplace sur les côtés. Buffy sautille, elle veut jouer à ça. Celui qui tient le stand lui tend un ballon.
GILES : Oui, vas-y.
MANNEQUIN : Je suis un vampire !
Buffy tire mais rate largement le mannequin.
GILES : Buffy, tu as la mission sacrée de protéger l’humanité ! Ne lève pas ton coude comme ça.
Buffy a l’air triste et prend mal la remarque. Elle prend un nouveau ballon.
MANNEQUIN : Je suis un vampire !
Cette fois elle réussit à le toucher, il s'effondre en arrière.
MANNEQUIN : Ah, je suis mort !
Buffy est contente. Elle se retourne vers Giles en souriant mais il ne partage pas sa joie.
GILES : Et alors ? Je n’ai pas de friandises.
OLIVIA : Pour l’amour du ciel, Rupert, soit gentil avec elle.
Un vendeur offre une barbe à papa à Buffy.
GILES : Ceci ne regarde que moi. C’est le sang de l’agneau, l’Elue. (à Buffy) Oh, tu vas en avoir partout sur la figure.
Buffy se retourne vers lui, le visage couvert d’argile bleu-grise. Un flash solarise l'image et rend Buffy dans les tons violets-oranges. Giles la regarde, intrigué, et son image vacille.
GILES : Je te connais. (écho :) Je te connais.
SPIKE (VO) : Hey !
Le vampire fait des signes à Giles et les deux filles depuis sa crypte où tronent une dizaine de nains de jardin.
SPIKE : Venez ! Vous allez manquer le spectacle !
Spike rentre dans la crypte.
Giles entre à son tour, on entend des pleurs, c'est Olivia, assise sur un tombeau avec à côté d'elle la poussette renversée.
GILES : Ne me bouscule pas, j’ai des grands choses à accomplir.
Spike est ici filmé en noir et blanc. Des gens avec des appareils photos sont en face de lui.
SPIKE : Je me suis loué comme attraction.
Spike prend une pose voulue menaçante et les gens le flashent en montrant leur joie par des "oh!".
GILES : Monstre de foire ?!
Spike lâche la pose puis en fait une autre, toujours sous les "oh!" et les flashs.
SPIKE : C’est une façon d’entrer dans le show-biz.
Olivia pleure toujours, il avance.
GILES : Mais, qu’est-ce que-qu’est-ce que je viens faire ici, moi ?
SPIKE : Pose-toi une bonne fois la question, Rupert ! Pourquoi perds-tu ton temps ? (nouvelle pose) Tu ne l’as toujours pas compris avec tes deux énormes lobes fronteaux. (nouvelle pose)
GILES : Je savais que Buffy aurait dû te tuer ! (nouvelle pose)
Giles s’en va et rencontre l'homme au fromage qui a deux tranches sur sa tête et une sur l'épaule.
HOMME AU FROMAGE : Je porte le fromage. Il ne me porte pas.
Il s’en va, Giles poursuit son chemin.
GILES : Décidément, je rencontre des personnages des plus étranges.
Giles sort par une autre issue à l'opposé de l'entrée tandis que Spike est toujours sous les flashs. L'observateur se retrouve au Bronze. Il avance dans la boîte et on voit alors Willow et Alex (avec un trou dans son T-shirt là où sont coeur était) assis sur un canapé face à la scène, faisant des recherches dans des bouquins sur "la créature". Giles approche d'eux avec un livre qu'il feuillette et s'assied.
GILES : Excusez-moi je suis en retard. Y a tant d’événements curieux et tout se produit en même temps.
WILLOW : Comme si on le savait pas. Ne serait-ce qu’aux portes de la mort. (elle indique la blessure d’Alex) Et tenez, regardez Alex !
ALEX : Et je ne suis même pas aller me faire soigner ma blessure. J’avais promis à Anya d’être là pour son spectacle. Maintenant, j’ai toutes les chances de manger les pissenlits par la racine et de les fertiliser par ma décomposition purulente.
Plan sur Anya sur scène avec son texte à la main. Elle tente d'être drôle.
ANYA : Ok, un monsieur entre dans le cabinet d’un médecin. Il porte sur sa tête... mmm... attendez, c’est un-un-c'est un canard. (elle vérifie) Je vérifie.
SPECTATEUR : C’est nul !
ANYA : Silence ! Vous comprendrez pas la chute.
GILES : Elle s’en sort pas mal.
WILLOW : Vous savez que c’est votre faute.
GILES : Nous devons nous en tenir aux faits, Willow. Je suis très occupé. Je chante dans un club le soir, tu le sais.
WILLOW : Quelque chose nous poursuit. C’est une sorte de force primale, animale.
GILES : C’est ce que nous avons été.
ALEX : Ca vous ennuierez d’être clair de temps en temps.
ANYA : Et là, le canard dit au médecin "Il y a un mec qui me colle au derrière" !
Le public rit, Alex se force à rire aussi.
ANYA : Vous comprenez, c’était pas le monsieur qui parlait, c’était le canard. (elle sourit, le public l'applaudit)
WILLOW : Rupert, essayons de nous concentrer un peu. Vous devez avoir une explication à tout ça. Si on ignore ce qui nous poursuit, on a aucune chance de s’en sortir.
Là, Giles se met à chanter pour répondre à Willow. C'est en anglais sous-titré :
C’est étrange,
C’est différent de ce que nous avons affronté jusqu’à présent
Et pourtant cela m’est familier
(plan sur le pianiste, c'est Christophe Beck, le compositeur de la série ! Le groupe qui joue derrière Giles sont les Four Star Mary, le véritable groupe qui se cache derrière celui d'Oz, les Dingoes Ate My Baby.)
(Giles monte sur scène.)
Bien sûr,
Nos incantations ont dû libérer
Un démon primitif qui est à la recherche
De je n’ai sais quoi.
Willow, regarde dans les chroniques.
(Willow prend un livre.)
Si l’on y fait pas référence
A quelque bête guerrière
Je dois prévenir Buffy.
Il y a toutes les chances pour qu’elle soit la prochaine cible,
Et Alex, prévient Willow et essaie de ne pas saigner sur mon lit
Les draps sortent du pressing
Non, attend.
Un bruit interrompt la chanson, c'est le micro de Giles. Il se met à quatre pattes et suit le fil dans les coulisses. Il y a un gros amas de fils. Giles trouve la montre avec laquelle il hypnotisait Buffy.
GILES : Oui, c’était... évident.
Nous voyons dans un éclair la créature derrière lui.
GILES (sans se retourner, toujours par terre) : Je sais qui tu es... et je peux te vaincre grâce à mon intelligence. Je veux t’anéantir rien que par la force de mes pensées. (la bête lui attrape les cheveux et place un couteau sur son front.) Bien sûr, tu ignores de quoi je suis capable.
La bête tranche le front de Giles avec son arme. Il se se débat pas et on voit son visage en gros plan : du sang coule.
GILES : Tu ne peux le savoir... Tu n’as jamais eu... d’observateur.
Fin du rêve de Giles. Retour chez les Summers : Giles, sur son fauteuil, a des convulsions. Ses lunettes qu’il tenait dans sa main tombent par terre. Plan sur le gang qui dort vu de haut.

ACTE 4
Grand plan sur Buffy qui dort sur le canapé. On entre dans son rêve.
Buffy dort dans sa chambre à l’université.
ANYA (chuchote) : Buffy, réveille-toi !
Buffy ouvre les yeux. Anya dort dans le lit de Willow, cachée sous les couvertures, l'air inquiète.
ANYA : Buffy, il faut que tu te réveille, vite.
BUFFY : Ce n’est pas à moi de me charger de ces choses.
Elle referme ses yeux pour se rendormir.
ANYA (visiblement inquiète) : Je t'en prie, lève-toi. Debout. Je t’en prie.
BUFFY : Il faut dormir pour être belle. Laisse-moi tranquille.
Buffy se met sur le dos et on entend des bruits de chaines. La créature est accrochée au dessus d'elle et la menace d'un cri-grognement.
Buffy se réveille dans sa chambre, à la maison cette fois. Son lit est en désordre. Elle est essoufflée et inquiète. Elle se rallonge.
Plan sur Buffy debout, habillée, regardant son lit.
BUFFY : Faith et moi venons de faire ce lit.
Plan sur le lit défait comme quelques secondes auparavant.
TARA : Pour qui ?
Buffy réfléchit, elle ne sait pas apparemment.
BUFFY : Je pensais que toi, tu me le dirais. Les autres ne sont pas là, on dirait. On voulait être tranquilles et regarder des vidéos.
TARA : Tu les a perdus ?
BUFFY : Non ! Non... et je sais qu’il n’y a que moi pour les trouver.
Elle regarde son réveil. Il est 7h30 (du matin).
BUFFY : Il est si tard !
TARA : Oh, non. L’horloge est totalement faussée. Tiens.
Elle lui tend une carte de tarot qu'on utilisé ses amis lors du sortilège de l'épisode précédent : "Manus", la main.
BUFFY (lit) : "Manus", la main. Je ne me servirai jamais de ça.
TARA : Tu crois savoir ce qui vient vers toi, ce que tu es... tu commences à peine.
Buffy regarde à nouveau son lit. Cette fois-ci, il est fait. Buffy semble confuse.
BUFFY : Il faut que je retrouve les autres.
Elle part.
TARA : Reviens avant l’aurore. ("Come back before DAWN" en VO.)
Buffy se trouve maintenant dans les couloirs de la fac, elle avance, cherchant quelque chose.
BUFFY (à un étudiant) : Tu as vu mes amis ?
Il fait non de la tête et part.
BUFFY : On disparaît pas comme ça... ?
Elle continuer d’avancer avant de s’arrêter devant un mur cassé à un endroit au niveau de son visage. Elle regarde à l’intérieur, intriguée.
BUFFY : Maman ?
JOYCE (se montre à l'ouverture, joyeuse) : Oh, coucou chérie !
BUFFY : Pourquoi est-ce que tu vis dans les murs ?
JOYCE : Oh non, non. Je suis bien ici. Ne t’inquiètes pas pour moi.
BUFFY (sceptique) : Mais ça a l’air très sale.
JOYCE (regarde autour d'elle) : Oh, non ! C’est une impression que tu as ? J’ai fait un peu de limonade et j’apprends à jouer au majong. Va donc chercher tes amis.
BUFFY : Je crois qu’ils sont peut-être en danger.
JOYCE (rit) : Oh, excuse-moi, chérie. (Rit à nouveau) Une petite souris me courait sur les genoux.
BUFFY : Oh, vraiment ? C’est pas une très bonne idée que tu vives là-dedans.
JOYCE : Oui.
Buffy voit Alex monter les escaliers, il la regarde. Elle le suit sans écouter sa mère.
JOYCE : Toi, tu pourrais sûrement passer à travers les murs.
Buffy entre dans une pièce, on ne voit d'abord que ses pieds en sandales. Puis on voit Riley assis en face d’Adam (qui est entièrement humain cette fois ci) à une table, ils sont à l'initiative. Les deux hommes sont habillés en gentlemen, avec costard-cravate.
RILEY : Salut à toi, Tueuse.
BUFFY : Riley ? Tu es de retour ?
Buffy avance vers eux.
RILEY (l'air froid) : Je ne suis jamais parti.
BUFFY : Comment s’est passé le debreifing ?
RILEY : Je t’avais dit de ne pas t’inquiéter. Ca s’est bien passé. Ils m’ont nommé ministre de la santé.
BUFFY (étonnée) : Pourquoi tu n’es pas venu me le dire ? Nous aurions fêté ça !
RILEY : Oh, on travaillait sur nos projets de domination du monde. Notre élément clé : des machines à café qui pensent.
BUFFY : Projet de domination ? C’est une drôle d’idée, non ?
RILEY : Nous sommes le gouvernement.
Il fait tourner son siège et le plan zoome sur lui par dessous la table en verre, un pistolet est posé dessus.
RILEY : Nous dominons déjà.
ADAM : Elle a du mal à intégrer certains concepts. C’est compréhensible. L’agressivité est une tendance naturelle chez l’être humain, bien que toi et moi fassions les choses autrement.
On voit en flou la créature derrière Buffy, elle grogne.
BUFFY : Nous ne sommes pas des démons.
RILEY : En es-tu certaine ?
RILEY : Buffy, nous avons un travail énorme : des dossiers à rédiger, afin de donner des noms.
BUFFY (à Adam) : Quel était le tien ?
ADAM : Avant Adam ? (une lumière bleue envahit la pièce) Il n’y a pas une âme ici qui s’en souvienne.
Une alarme se déclanche, ainsi que des rayons lumineux.
VOIX ROBOTIQUE : Des démons se sont échappés. Veuillez évacuer les lieux !
ADAM (à Riley, ils se lèvent tous les deux en même temps) Voilà qui est ennuyeux !
RILEY (sollenelement) : Nous devons bâtir un fort.
ADAM : Je vais prendre les polochons !
Il part. Riley boutonne sa veste tandis que des démons arrivent derrière Buffy qui est assez inquiète. Elle regarde à ses pieds : un sac noir est posé à terre.
BUFFY (pas fort) : Attendez ! J’ai des armes dans le sac !
Elle s’assied par terre et l'ouvre : une glaise grise remplit le sac. Elle plonge ses mains dedans comme pour chercher quelque chose, puis finit par abandonner sa recherche et relève ses mains toutes boueuses. Elle les regarde, comme hypnotisée, puis se barbouille le visage de cette gadoue. Pendant qu'elle s'execute, on repasse en lumière solarisée comme plus tôt dans l'épisode quand elle avait le visage barbouillé ainsi.
RILEY (VO) : Je croyais que tu cherchais tes amis ? (Buffy arrête son "masque" et regarde Riley en face d'elle d'un air très primitif) Très bien, la Tueuse, (on voit Riley, il est habillé normalement, avec un T-shirt et une chemise.) si c’est que tu veux, je te laisse seule.
Il part, Buffy se retrouve seule, pleine de boue. Les tons bleutés de l'image disparaissent et la pièce est éclairée par une forte lumière. On peut entendre le vent souffler. Buffy se lève et part. Plan sur ses pieds qui avancent quand soudain du sable recouvre de plus en plus le sol. Finalement le mur disparait et Buffy se retrouve dans le désert, sans une trace de boue sur le visage ou les mains. Elle avance alors que le plan s'élargit beaucoup et observe le magnifique paysage désertique. Gros plan sur son visage.
BUFFY : Jamais je ne pourrais les trouver ici.
Tara apparait vétue d'une robe rose et avance vers elle, elle apparait et disparait tout en approchant.
TARA : Bien sûr que non. C’est pour cette raison que tu es venue.
BUFFY : Tu n’es pas dans mon rêve.
TARA : Je na fais que passer. Quelqu’un doit parler pour elle.
La créature apparait derrière Buffy, le plan est mal cadré.
BUFFY : Laisse la dire ce qu’elle a à dire.
La bête tourne autour de Buffy en la reniflant et l'observant.
BUFFY : C’est ce qu’on fait entre les gens civilisés. Pourquoi me suis-tu ?
TARA (parle pour la bête qui fait "non" de la tête) : Je ne te suis pas.
BUFFY : Où sont mes amis ?
TARA : Tu ne poses pas la bonne question.
BUFFY (à Tara) : Je veux l’entendre parler.
TARA : Je n’ai pas de parole, pas de nom, je vis dans l’acte de mort, le cri du sang, la blessure profonde. Je suis la destruction. Absolue, solitaire.
BUFFY (comprend) : La Tueuse !
TARA : La première.
Buffy lève ses mains et nous voyons qu'elle tient un jeu de cartes dont la première représente le groupe en train de regarder des vidéos, la "réalité", l'image bouge.
BUFFY : Je ne suis pas la seule.
TARA : La Tueuse ne marche pas sur les chemins de ce monde.
BUFFY : Je marche, je parle, je fais les courses, j’éternue et je deviendrai pompier quand reculera le mal. Les arbres ont poussé dans le désert depuis que tu t’es retirée et je ne dors pas sur un lit d’os. Je veux que tu me rende mes amis !
1e TUEUSE : Non, Tueuse ! Pas d’amis ! La mort seule ! Nous sommes seules !
L'homme au fromage fait son apparition dans le rêve de Buffy, se plaçant devant la 1e Tueuse en montrant deux tranches de fromage à Buffy.
BUFFY : Bah, si c’est ça, je me réveille tout de suite.
La 1e Tueuse saute sur Buffy et elles tombent toutes les deux sur le sable. Elles commencent à se battre, dont des passages au ralenti, puis s’arrêtent, prètes à recommencer. Buffy secoue la tête.
BUFFY : C’est terminé ! Plus jamais ça !
La 1e Tueuse lui saute dessus et elles tombent ensemble dans une pente. Elles roulent et roulent... Soudain :
BUFFY (VO) : Ca suffit !
Buffy se réveille dans son salon, allongée sur la tapis, comme si elle était tombée durant son rêve agité. Giles, Alex et Willow sont là, endormis chacun à sa place. Elle est soulagée et se redresse. Soudain, la 1e Tueuse apparait et se place sur elle, puis la poignarde dans le ventre. Le rêve n'est pas finit ! Buffy, bizarrement, ne semble pas souffrir, elle roule des yeux en regardant la 1e Tueuse s'exciter sur elle.
BUFFY : C’est pas bientôt fini ? J’ai dis que c’était terminé, ok ?!
La 1e Tueuse arrête et se relève, Buffy se lève aussi et repart vers le canapé.
BUFFY : Je vais t’ignorer et tu vas disparaître. Tu devrais songer à dépasser le stade du pouvoir primitif. Tu n’es pas la source de ma force.
Elle reprend sa place sur la canapé.
BUFFY : Et regarde toi, tu as vu ta coiffure ? Il faudrait que tu comprennes : l’importance de la première impression dans notre travail c’est-
Buffy n'a pas le temps de finir sa phrase et se reveille pour de bon cette fois. Les autres se réveillent également, troublés.
Un peu plus tard, le gang est réunit dans la salle à manger.
WILLOW : La première tueuse, woaw !
ALEX : Pas douée pour les relations sociales.
WILLOW : Et la manière de se fringuer.
GILES : D’une certaine façon, en nous unissant à Buffy, en évoquant l'essence du-du pouvoir de la Tueuse. Nous avons défié la source de ce pouvoir.
BUFFY : Vous auriez pu nous prévenir avant qu’on le fasse.
GILES : Mais je l’ai fait. J’ai dis que ça pouvais avoir des graves conséquences.
BUFFY : Bah oui mais vous dites la même chose quand on avale sans mâcher.
JOYCE (qui arrive, en peignoir) : Je... Aurais-je raté quelque chose de drôle ?
WILLOW : L’esprit de la première Tueuse a essayé de nous tuer dans nos rêves.
JOYCE : Vous voulez un peu de chocolat chaud ?
GILES & WILLOW : Oui, merci.
JOYCE : Alex ?!
ALEX : Oui, Joyce. (nerveux) Euh, mère de Buffy !
JOYCE : Tu viens avec moi à la cuisine. Tu m’aiderais.
ALEX : Oui, bien sûr... mère de Buffy !
GILES (à Buffy) : Tu te sens bien ?
BUFFY : Oui, je prendrais bien une petite douche.
GILES : T’as l’air un peu... (secoue la tête)
BUFFY (secoue aussi la tête) : ...Oui. La première Tueuse. J’avais jamais pensé à elle. C’était intense... mais vous avez dû le ressentir vous aussi.
ALEX : Oui, et dorénavant tu garderas tes collègues Tueuses hors de mes rêves, tu seras gentille.
WILLOW : C’est vrai que ce n’est pas l’idéal pour dormir.
BUFFY (se lève, sans les regarder) : Vous au moins vous n’avez pas rêvé de ce cinglé avec son fromage. Je me demande bien d’où il sortait celui-là.
Giles, Willow et Alex se regardent, et bien si ils l'ont aussi vu !
Buffy monte à l’étage et semble attirée vers sa chambre. Elle avance à l'entrée de la pièce, et entend la voix de Tara :
TARA (VO) : "Tu crois savoir... ce qui vient vers toi, ce que tu es. Tu commences à peine..."
Buffy reste songeuse puis s’en va.