Triangle

Version française officielle

Transcript par Marie pour Buffy VS. Interdiction formelle de recopier.

PROLOGUE :
GILES (Voix Off) : Précédemment dans "Buffy contre les Vampires"...
Buffy parle au moine sur le point de mourir.
MOINE : Clef, c'est énergie... Mes frères moines ont envoyé Clef à vous.
BUFFY : Dawn.
Le Dr Kriegel vient voir Buffy après l'opération de Joyce.
DOCTEUR : Votre mère est en salle de réveil.
BUFFY : Elle va bien ?
DOCTEUR : Votre mère est sortie d'affaire.
Buffy et les autres sautent de joie.
Spike débarque dans la chambre de Buffy en pleine nuit.
SPIKE : J'ai quelque chose à te montrer.
Riley se fait mordre par une femme vampire.
RILEY : Plus fort.
Buffy entre dans la pièce et le voit, elle est sous le choc.
RILEY : Buffy.
Buffy s'engueule avec Riley.
BUFFY : Je t’ai donné tout ce que j'ai ! Je t'ai donné, mon âme, mon coeur et mon corps !
RILEY : Je ne le sens pas. Ils veulent que je revienne, Buffy. Les militaires.
Buffy ne sait pas quoi répondre, elle a les larmes aux yeux.
RILEY : Le départ est pour ce soir.
Buffy sort en laissant Riley derrière elle.
Riley est dans l’hélicoptère qui s’envole tandis que Buffy, au sol, l’appelle sans qu'il ne la voie.
BUFFY : Riley !
L'épisode commence chez Alex, de nuit.
Alex est couché sur son lit, il fixe le plafond.
ALEX : T’as déjà eu l'impression d'avoir quelque chose à faire mais sans pouvoir te rappeller ce que c’était ?
Anya est couchée à ses côtés. Elle réfléchit et répond :
ANYA : Ben non.
ALEX : J'avais cette impression, et maintenant, je sais ce que c’était. (regarde Anya) Il y a trois semaines, Riley m'a demandé de lui prêter une clé anglaise... (remue la tête) Et cette impression ne me quitte jamais, comme s'il fallait que je lui prête.
ANYA : Ca ne risque pas d'arriver, à moins qu'il revienne. Pas seulement pour la clé anglaise, mais qu'il revienne.
ALEX : Ce que je veux dire, c'est qu'il m'arrive d'oublier qu’il est plus là. D'un seul coup, je me dis : "Où est Riley ? Ah oui, en République Centrale du bout du monde."
ANYA : Alex ?
Il la regarde. Ils se tiennent par la main.
ANYA : Si jamais tu décides de t'en aller, je veux un signal d'alarme. Un truc avec... plein de lumières rouges qui clignotent et une de ces horloges qu'on voit dans les films sur les bombes, une minuterie. Avec tout un paquet de fils, de toutes les couleurs, et moi je ne saurais pas lequel je dois couper, mais je crois que c'est le vert, et à la dernière seconde : "Non ! C'est sûrement le rouge !" et le compte à rebours s'arrête à trois dixièmes de secondes de la fin et comme ça tu restes. (Alex sourit, attendri) Comme ça, d'accord ?
ALEX : C'est d'accord. Une bombe à minuterie.
ANYA (sourit) : Ouais.
Il tend son bras et elle vient se coller contre lui, la tête sur son épaule.
ANYA : Ca vient peut-être d'elle.
ALEX : Quoi ?
ANYA : Et bien... Et bien, peut-être que ça ne nous arrivera pas parce que c’est elle la responsable. Elle n'a pas pu rester avec Angel et elle a laissé Riley s'en aller.
ALEX : Ouais, c'est vrai que le jardin secret de Buffy commence à ressembler à un cimetière.
ANYA : Hmm... les humains refont sans arrêt les mêmes erreurs. J'ai souvent vu ça quand j'étais démon. Le mec laisse tomber la fille, elle m'appelle, je réclame vengeance, blah blah blah, et l'année suivante, la même fille avec un autre gars. Après en avoir punis quelques uns, tu commences à te dire : "Petite demoiselle... peut-être que vous y être pour quelque chose."
ALEX : Oh, je ne crois pas que ça vienne d'elle. Par contre... maintenant que ça s'est reproduit avec... l'amoureux numéro 2... Je me demande comment elle le vit.
Dans la cour d'un couvent, de nuit, plusieurs soeurs vont et viennent. Elles discutent.
BONNE SOEUR 1 : Vous l'avez vue ?
BONNE SOEUR 2 : Oui, elle va mieux.
BONNE SOEUR 3 : Soeur Abbygaelle, la chorale vous attend.
SOEUR ABBYGAELLE : Très bien, j'arrive.
Une des soeurs aux cheveux blonds avance seule quand un vampire la bouscule. Il l'envoie au sol, elle est effrayée. Soudain, Buffy lui saute dessus et les coups fusent, sous le regard interloqué de la religieuse. Buffy sort son pieu et finit par planter son ennemi. Il se désintègre. Buffy jette son pieu et s'accroupit près de la bonne soeur.
BONNE SOEUR : Mais... qu'est-ce que... qu’est-ce que c’était ? On aurait dit un démon !
BUFFY : Ouais, en effet. Vous n'êtes pas blessée ?
BONNE SOEUR (vérifie) : Ca va, je n'ai rien.
BUFFY : Venez.
Buffy l'aide à se relever.
BUFFY (hésitante) : Euh, alors... euh... (elles marchent) quand on veut devenir nonne, on... on nous demande de... de renoncer à la compagnie des hommes. Dites-moi, comment ça se passe pour vous ? Le... le renoncement.
BONNE SOEUR (surprise) : Euh... bien.
BUFFY : D'accord. Et est-ce qu'il faut être super religieuse ?
BONNE SOEUR (confuse) : Eh bien...
BUFFY : La nourriture, est-ce qu'elle est bonne ?

GENERIQUE

ACTE 1
Buffy et Giles sont en pleine séance dans la salle d’entraînement. Giles a de gros gants sur lesquels sa Tueuse frappe énergiquement.
GILES (essoufflé) : Bien. On change. A gauche.
Buffy reprend ses coups de plus belle.
BUFFY (essoufflé aussi) : Vous pensez vraiment qu'ils peuvent nous aider ?
GILES : Eh bien, nous aider à en apprendre davantage sur Gloria. (Buffy frappe, il se recule) Ah, je l'ai vu venir. Tu baisses ton épaule. (Buffy accepte mal sa critique, elle reprend ses coups) Toutes les ressources dont dispose le Conseil des Observateurs... (nostalgique) la bibliothèque à elle seule...
Buffy s'interrompt.
BUFFY (séchement) : Ne recommencez pas avec vos bouquins ! Vous vieillissez. Vous êtes de plus en plus envieux.
Elle se remet à frapper.
GILES : J'en suis navré, mais le fait est que... que nous avons parcouru tous nos ouvrages et que nous ne savons rien. (Buffy frappe de plus en plus fort) Arrête-toi, tu vois, tu baisses encore l'épaule. Je vois quand tu vas frapper à droite... (Buffy continue de frapper) Ah, tu l'as encore baissée !
Soudain, Buffy le frappe au visage, il est envoyé sur le côté.
GILES : Oh !
BUFFY : Désolée ! Désolée. Bon. (les mains sur les hanches) Vous leur parlerez seulement de Gloria ?
GILES (se caressant l’épaule) : On va faire une pause. (Il s'éloigne)
BUFFY : Répondez-moi.
GILES (recule, toujours ganté) : Je ne mentionnerai pas Dawn. Je te promets de ne pas en parler.
BUFFY (avance vers lui) : Mais vous leur direz pour la Clef ? Que Gloria cherche une chose qui s'appelle la Clef ?
GILES (sans gants, prend une serviette et retire ses lunettes) : Connaître son objectif peut s'avérer crucial. Je pense que si un élément peut leur permettre de découvrir quelles sont ses origines, ou même ses projets... (se sert un verre d'eau)
BUFFY : Vous avez raison, je ne leur fais pas confiance. La seule chose qui me rassure, c'est que vous pourrez les mettre hors-jeu.
GILES : Je te remercie.
BUFFY (soupire, s'assied sur un banc) : Ah... je panique complêtement à l'idée de leur donner la moindre information susceptible de les mener jusqu’à Dawn. (Giles boit et s’assied à côté d'elle)
GILES : Sincèrement, Buffy, si je voyais une autre alternative... si l'Initiative était encore là, nous aurions sans doute pu faire appel à eux, mais... ils sont partis, et Riley était... était notre dernier lien avec le gouvernement.
Il essuie la sueur sur son visage et voit l'air attristé de Buffy.
GILES : Oh, navré, je ne voulais pas...
BUFFY : Tout va bien. Vous pouvez dire son nom. (sourit un peu) Je ne vais pas si mal. C'est des choses qui arrivent, les gens se séparent et puis ils reprennent leur vie... (soupire) Au début, c'est comme la fin du monde, une vraie apocalypse...
GILES : N'exagérons rien.
Buffy tourne brusquement la tête, choquée.
BUFFY : N'exagérons rien ?! J'ai dit que c'était comme la fin du monde, vous n'avez pas écouté ?
Giles est confus, il ne sait pas quoi répondre. Buffy se penche vers lui en le fixant dans les yeux.
BUFFY : Je plaisantais.
GILES (sourit, soulagé) : Oh...
BUFFY : Enfin, en quelque sorte. Mais... ça va aller.
GILES : Mmm, ça m'ennuie de partir si tu es déprimée.
BUFFY : Euh, non, si ça doit vous permettre d'en apprendre plus sur Gloria, (lui tapote le dos) je me réjouis que vous partiez.
Elle saute du banc et s’éloigne.
Plus tard, dans la boutique, la bande est rassemblée autour de la table ronde, ils bouquinent. Giles est debout vêtu très chic. Il finit de mettre sa cravate.
ANYA : Vous vous en allez une semaine ? C’est génial !
GILES : Oui, je vois que tout le monde semble comblé de joie. (ramasse un livre)
ANYA : Alors je vais m’occuper de la boutique ?
Giles se retourne, sceptique.
GILES : Oh... Tu veux vraiment ? C'est beaucoup de travail pour une seule personne. C'est vrai, tiens, tiens, prends les poubelles par exemple. Hein, les éboueurs les mettent en dépit du bon sens dans l'allée. (Buffy lève les yeux, amusée) Les équipes de recyclage ne peuvent pas collecter, quelqu'un doit leur parler.
ANYA : Je peux aller leur dire.
TARA : Je vous envie, Monsieur Giles. Un voyage en Angleterre, ça doit être excitant, éxotique. (Elle réalise qu'il est anglais) Sauf si on est anglais. (Giles sourit ironiquement)
BUFFY : Ne vous en faites pas pour la boutique, on sera là, on fera l'ouverture, la fermeture, on fera tout.
Anya fronce les sourcils.
WILLOW : Oui, on peut venir entre deux cours ! D’habitude, j’en profite pour recopier mes notes au propre avec un système de couleurs différentes, mais... on m'a fait remarquer que c'était délirant.
TARA : J'ai dit "original".
ANYA : Vous savez, je travaille ici, je me chargerai de tout ça.
ALEX (sans quitter son livre des yeux) : Oui, elle peut le faire !
ANYA (sourit) : Merci, chéri. (lui tapote l'épaule) C'est bien dit.
GILES : Euh, Anya, bien que j'aie la plus totale confiance en toi pour veiller sur la caisse et le matériel... le commerce et les rapports humains demandent une certaine... finesse.
ANYA (énervée) : J'ai de la finesse ! Je transpire la finesse par tous les pores de la peaux. Je peux mentir à l'inspecteur des services d'hygiène, je peux lui faire des petits sourires complices, et je peux l'acheter avec des articles.
ALEX : Vous voyez ? Elle sera très bien.
WILLOW : Rassurez-vous, Giles. Je serai là pour lui donner un coup de main. Ca va marcher à la baguette ! Mieux encore, ça va marcher à la baguette magique. (sourit)
Giles s'approche en prenant une inspiration mais Anya l'empêche de parler.
ANYA (jalouse) : Alex, elle parle à Giles comme si je n’étais pas là. Fais-la taire.
GILES : Je ferais peut-être bien d’appeler l'agence...
WILLOW : Je voulais seulement l'aider ! (tapote le bras d'Alex) Dis-lui, Alex.
GILES : Je vais avancer ma date de retour.
ANYA : Dis-lui que je n'ai pas besoin de son aide.
Alex est mal à l’aise, pris en sandwich entre Anya et Willow, il change de sujet.
ALEX (à Buffy) : Alors, comment ça se passe les patrouilles ?
BUFFY : J'ai tué quelque chose au couvent, hier soir.
ALEX : Dans n’importe quelle pièce, ce serait terrifiant. Mais ici, très bonne diversion. (Anya et Willow le regardent, confuses) Parle-nous de cette tuerie, Buffy.
BUFFY : La routine : brochette de vampires. Vampire pulvérisé. (excitée) Oh ! Mais j'ai rencontré une nonne, elle m'a permis d'essayer son voile.
ALEX : Génial, me revoila terrifié.
Le soir venu, chez Buffy, la Tueuse entre dans la chambre de sa mère. Il y a peignoir sur le lit, en le voyant, Buffy fronce les sourcils.
BUFFY : Oh-oh !
Joyce sort de la salle de bain, habillée et maquillée, avec un foulard sur la tête.
BUFFY : Mais qui êtes-vous avec ces vrais vêtements ? (se tourne vers la porte de la chambre de Dawn) Dawn ! Il faut que tu viennes voir ça.
JOYCE : On a du mal à croire que c'est moi, hein ?
Dawn arrive.
DAWN : Whoa...
BUFFY : Elle s'est envolée la robe de chambre !
JOYCE : Ajourd'hui, je l'ai regardée, et elle était là, toute bleue et pelucheuse, et d'un seul coup, elle m'est sortie par les yeux.
BUFFY : Ca tombe bien parce que figures-toi que tu n'es pas la seule.
DAWN : Elle commençait à être râpée.
BUFFY (à Dawn) : Tiens, si on la brûlait ?
DAWN : Comme ça les mouches s'en iraient.
JOYCE : Elle ne sent pas mauvais ! Bon, très bien mesdemoiselles, continuez à vous moquer d'une pauvre femme qui a un trou dans la tête. (s’assied sur le lit)
BUFFY (à Dawn) : Allez, sortons. Je crois que nous l’avons fatiguée.
Elles sortent de la chambre sous le regard de Joyce qui sourit et soupire. Buffy va dans sa chambre, suivie de Dawn. Buffy s'assied sur son lit et feuillette un magazine, Dawn la regarde depuis l'embrasure de la porte.
DAWN : Qu’est-ce que tu fais ?
BUFFY : Je me fais bronzer.
DAWN : Est-ce que je peux rester ?
BUFFY : Tu ne touches à rien.
Dawn avance lentement et observe la décoration. Elle remarque quelque chose au mur.
DAWN : Tu as retiré toutes ses photos.
BUFFY : Ouais...
DAWN : Je... Je crois que je l’aurais fait plus tôt. Du genre, boom ! : "Je ne veux plus jamais voir cette tête".
BUFFY : Ca ne m'a pas fait ça. Je n'étais pas en colère contre lui. (pause) D'accord, si, je l'ai été. Mais... ça ne veut pas dire que je ne voulais plus voir sa tête.
DAWN : J'avais à peine commencé à l'apprécier qu'il était... parti. Si vite.
BUFFY : Non, son départ ne s'est pas fait aussi vite. Apparemment, tout le monde excepté moi avait vu qu'il prenait du recul.
DAWN : Oh... (s'approche du lit) Est-ce que ça te console un peu ? (s'assied sur le lit)
BUFFY : Non.
DAWN : Parce que tu aurais dû t’en rendre compte ?
BUFFY : Ne sois pas si intuitive. C'est flippant. (Elles se regardent tendrement. Buffy soupire.) Ça me fait mal. Je souffre chaque fois que j'y pense. Quand je suis furieuse après lui... quand je me dis que tout est de ma faute. Et quand je me mets à imaginer comment j'aurais pu arranger les choses...
DAWN : Ça va passer. (Fronce les sourcils) Pas vrai ?
BUFFY : Je l'espère. Oui, il le faut.
Buffy tient maintenant un ourson dans les bras. Dawn s'allonge sur le lit, la tête posée sur les genoux de Buffy.
BUFFY : Je vais continuer à vivre comme avant, et chaque jour, ça ira un peu mieux.
Buffy caresse les cheveux de Dawn.
DAWN : C'est vrai ? Chaque jour ?
BUFFY : Non, peut-être pas. Mais de mieux en mieux, en tous cas.
DAWN : Je trouve quand même que ça a été rapide. Il est parti et personne ne peut lui parler.
BUFFY : Mais on ne sait jamais. Il reviendra peut-être. Peut-être... qu’il détestera la jungle... qu’il voudra nous donner une autre chance. Alors je lui dirais tout ce que je n'ai pas eu le temps de lui dire.
Dans sa crypte, Spike tient une boîte de chocolats et parle à une fille aux longs cheveux blons que nous ne voyons pas.
SPIKE : Euh... (soupire) j'ai quelque chose à te dire. En t'emmenant voir Riley dans cette maison... je ne voulais pas... (cherche ses mots, baisse les yeux) Je sais que tu te sens trahie par lui (la caméra tourne et on découvre qu'il parle à un mannequin), pas par moi. Je voulais seulement te rendre service. (le mannequin n'est qu'un buste, vétu d'un débardeur bleu, posé sur le cercueil. Spike s'énerve) J'ai juste fait ça pour t'aider. Je voulais bien faire.
Il se détourne et marche.
SPIKE : Sans blague, c'est vrai. (se retourne vers le mannequin) Imagine si tu avais continué à lui faire confiance. Pendant que ce traitre offrait sa tournée aux copains. (Il fixe, et réagit violemment comme si il lui avait répondu) Oh, je ne vois pas pourquoi je me priverais de l'insulter ! C'est moi qui suis de ton côté ! (se pointe du doigt, s'énerve) Moi ! Je te rend service (pointe le mannequin) et toi tu trouves encore le moyen de te plaindre !! Moi, tout ce que tu me donnes, c'est de la haine et du mépris ! Espèce de salle petite garce ingrate !!
Il pête les plombs et se met à frapper le mannequin avec la boîte de chocolats. Les deux tombent à terre. Spike soupire, puis relève le mannequin qu'il recoiffe avec soin. Il ramasse ensuite la boîte de chocolats, y remet un peu d'ordre et reprend son calme.
SPIKE (soupire profondément) : Buffy... (la perruque du mannequin lui tombe sur le visage) J'ai quelque chose à te dire...
Au Magic Box, Anya s'occupe de papiers sur le comptoir tandis que Willow est dos à elle avec un livre entre les mains. Tara est près d'elle, en train de rassembler des ingrédients. Tara lui tend une éprouvette.
WILLOW : Merci. Et aussi de l’élébore. Sur l'étagère, à droite.
Tara attrappe une fiole et la tend à Willow.
TARA : C'est l'un de mes préférés.
WILLOW : C'est très puissant. (elle et Tara quittent le comptoir et vont vers la table) Je l'ai essayé pour retransformer Amy, ça n’a pas marché. Mais je pense que ça l’a rendue plus intelligente. (Elles arrivent à la table remplie d'ingrédients magiques. Willow pose les fioles.) Elle me jette des drôles de regards, on dirait qu'elle prépare un mauvais coup en se frottant les pattes.
Anya vient les voir.
ANYA (irritée) : Hey ! Qu'est-ce que vous faites ?
WILLOW : Oh, on va essayer le nouvelles formules.
TARA : Il y en a une qui permet de créer de la lumière, alors on s'est dit qu'on pourrait peut-être immiter la lumière du soleil.
WILLOW : Oui, et comme ça, tu imagines, Buffy, elle patrouille dans la nuit, et elle tombe sur un énorme nid de vampires, elle n'a qu'à dire : "Presto" !
TARA : Sauf que c'est pas "presto" qu'elle devra dire.
WILLOW (excitée) : Et là : voum ! Apparaît une boule de lumière du soleil : les vampires sont détruits.
TARA : Il faudra pas la regarder en face.
ANYA : C'est très bien, mais vous ne devriez pas vous en servir. Giles est parti depuis à peine deux jours et vous allez déjà créer des problèmes. Vous ne devez rien faire en son absence.
WILLOW (sourit) : Tu es le poisson rouge !
ANYA : Quoi ?
Tara sourit.
WILLOW : Dans "Un Chat dans le chapeau" ! (à Tara) Tu te souviens. (à Anya) Le poisson n'arrête pas de dire que le chat ne devrait pas entrer quand la mère n'est pas là.
ANYA : De quoi est-ce que tu parles ?
TARA : C'est un bouquin où y a un chat qui fait des bêtises.
WILLOW : C'est trop mignon. Il se met à jongler avec un tas de trucs, y compris le bocal du poisson ! Et, et, mais il ne faut pas le faire quand on a 6 ans, parce après tu n’as plus le droit d’avoir un poisson.
ANYA (véxée) : Tu fais référence à une littérature que je n'ai aucun moyen de connaître. Tu veux que je me sente exclue et tu viens voler !
WILLOW : Je ne vole rien, je prends juste des ingrédients sans les payer... je veux bien savoir où tu as vu écrit que c'était du vol.
TARA : Peut-être qu'on devrait payer, Willow...
WILLOW : Anya, Giles approuverait totalement ce qu'on fait. Tu verras, ça va être drôle. (enjouée) On pourrait t'apprendre à faire quelques trucs ! Tu ferais voler des crayons avant la fin de la journée.
ANYA (nostalgique) : C'est vrai que mes pouvoirs me manquent parfois... (Willow sourit, Anya réalise qu'elle se fait mener en bateau) Oh. Oh ! Je sais ce que vous faites ! (les pointe du doigt) Vous voulez m’influencer ! Dans une seconde vous me ferez fumer des cigarettes et prendre de la drogue !
WILLOW (sourit) : Regarde, c'est facile.
Toutes trois baissent les yeux vers la table tandis que Willow fait flotter un paquet d'herbes. Puis une fiole...
ANYA : Hey ! Ne fais pas voler la marchandise ! (elle repose les objets sur la table)
Willow se retourne et fait flotter des objets se trouvant sur le comptoir.
ANYA : Arrête ça !
La clochette du magasin retentit et Alex entre.
ALEX : Oh, mais que vois-je : mes deux filles préférées ! (à Tara) Mes trois filles préférées.
ANYA : Alex, Willow a volé. C’est une cambrioleuse.
WILLOW : C'est ça, une cambrioleuse qui vole devant tout le monde et en plein jour. Alex, je voulais juste faire une potion pour aider Buffy.
Alex baisse la tête et écoute leurs plaintes.
ANYA : Alex, dis-lui que Giles m'a confié le magasin.
ALEX : Attendez, le juge Alex suspend la séance.
TARA : Tu devrais pas te mêler à cette histoire.
ALEX : Ah, tu vois ? Elle me comprend. (il va se placer derrière Tara) Tara, protège-moi.
WILLOW (va derrière le comptoir avec un bol) : Alex, c'est pour la bonne cause que je fais ça. Et si ça ne marche pas, Giles n’aura pas besoin de le savoir.
Elle prend une pincée de sa mixture et en saupoudre la caisse qui disparaît en laissant une fumée rosâtre.
WILLOW : Oups.
Anya se précipite vers elle. Les autres viennent aussi.
ANYA : La caisse enregistreuse ! Qu’est-ce que t’as fait de la caisse enregistreuse ?!
WILLOW : Je vais la ramener, je vais la ramener ! "Recursat".
En un nuage rose, la caisse réapparaît, mais son rouleau est tout dérangé et elle fume.
WILLOW : Voilà, je l'ai ramenée. Elle est comme neuve.
ANYA (s'approche de la caisse) : L’argent, tu as ramené l'argent ?! (elle ouvre la caisse et grimace en évacuant la fumée) Ah, l'argent est là. (sort une liasse de billets qu'elle secoue) Elle a mis l'argent en danger ! (Alex ne sait pas quoi dire, il hausse les épaules)
WILLOW (moqueuse) : La seule chose qui l'interesse, c'est l'argent. (imite Anya) "J’ai toujours préféré l’argent aux êtres humains. Parce qu'on peut rarement échanger des êtes humains contre des biens ou des services."
ANYA (choquée) : Alex, elle fait semblant de m'immiter !
WILLOW : Non mais tu as vu comment elle se conduit avec moi ?
ALEX : Vous savez quoi ? J’en ai marre de faire l'arbitre. Je ne vous laisserai pas m'entraîner là-dedans.
WILLOW : J'ai pas fait ça.
ALEX : Quoi qu'il arrive entre vous deux... débrouillez-vous sans moi.
Il s'en va.
ANYA : Tu ne vas pas t'en aller ?
Il part en claquant la porte sous le regard étonné des trois filles.
WILLOW (moqueuse) : Tu l'as mis en colère.
ANYA (énervée) : Moi ?!
WILLOW : Tara, contre laquelle il est le plus en colère ?
TARA : Euh, vous savez... je crois que... vous devriez peut-être essayer de régler les choses toutes les deux, avoir une bonne discussion.
Elle s'en va à son tour. Anya et Willow se retrouvent seules et se jettent un regard peu amical.
Plus tard, Anya est assise sur un tabouret près des étagères tandis que Willow est au comptoir, en train de préparer une potion. Le comptoir est rempli d'ingrédients.
WILLOW : Des puces concassées... (en verse dans un bol)
ANYA : 50 cents. (elle note ça sur un carnet)
WILLOW : Des yeux de salamandre... (se sert)
ANYA : Un dollar la douzaine, c'est donné. (elle note)
WILLOW : Bave de crapaud. (en verse dans son mélange)
ANYA : Ouah, ça coûte une fortune ! (elle note)
WILLOW : Tu peux arrêter les commentaires ? Ça me déconcentre.
ANYA : D'accord. Fais ta boule de lumière du soleil. Je ne dis plus rien.
WILLOW : Tant mieux, parce que... c'est une formule très délicate. Une fois qu'on a commencé, un mot en dehors du rituel peut rompre l'équilibre.
ANYA : J'ai compris.
WILLOW : Alors j'y vais.
Elle verse sa mixture dans un chaudron. Puis elle ferme les yeux et se concentre.
ANYA (impatiente) : Tu as commencé ?
WILLOW (excédée) : Chut, non ! Cette fois, j'y vais.
Elle referme les yeux et inspire profondément.
WILLOW : Esprits de lumière, je vous invoque ici. (un anneau de lumière s'élève du chaudron) Que les ténèbres de la nuit disparaissent devant vous. (le cercle de lumière se met à tourner sur lui-même) Que le clair de lune se voile et palisse en votre présence. Esprits-
ANYA (la coupe) : C'est fini ?
WILLOW (l'anneau grandit) : Chut !! (repend son sort) Esprits de la lumière, écoutez ma volonté.
ANYA : Désolée, je croyais que c'était fini.
WILLOW (en colère) : Tu veux vraiment tout faire râter, hein ?
Willow se retourne et s'avance vers Anya tandis que le cercle de lumière grandit de plus en plus.
ANYA : Non. Non. Je suis sure que tu peux y arriver toute seule.
WILLOW (fâchée) : Anya, si quelque chose te contrarie à ce point là, tu devrais le dire, exactement comme tu dis tout ce qui peut te passer par la tête !
ANYA (se lève) : Il me semblait te l'avoir dit.
WILLOW : Non. Tu ne l’as pas fait. Déballe ton sac, il faut que ça sorte !
Soudain, le cercle de lumière touche d'autres ingrédients et un éclair bleu explose. Les filles crient et se protègent, tandis qu'un troll armé d'un marteau géant apparaît. Il ne comprend pas ce qu'il fait là. Anya et Willow sont ahuries et effrayées. Le troll grogne et les voit puis leur hurle dessus. Les filles se ressèrent de terreur et le troll pête les plombs. Avec son grand marteau, il casse une étagère et tout ce qu'elle contient, puis une table, et une autre, avant de quitter le magasin. Anya et Willow se lâchent.
WILLOW (paniquée) : Ce n'est pas une boule de lumière.

ACTE 2
A l'université, Buffy, accompagnée de Tara, récupère un polycopié puis elles se dirigent vers le couloir.
BUFFY (soupire) : Ah, un nouveau semestre, de nouvelles matières. (Tara et elle se dirigent vers le couloir) Un horizon de connaissances intimidant qui vont m'embrouiller encore plus.
TARA (rit) : Je crois que ce cours va être intéressant. Rigarde va aborder plein de sujets : la mythologie, l’histoire, la philosophie...
BUFFY (chuchote) : Ce prof est une vraie machine à postillons ! C’est pire que le bassin des otaries, les 5 premiers rangs étaient trempés.
TARA (rit) : C’était seulement... de l’enthousiasme.
BUFFY : D'où j'étais, ça ressemblait plutôt à de la salive.
TARA : Assieds-toi au fond la prochaine fois.
BUFFY : Je le ferai. (s'arrête, plie le papier et le range dans son sac) Il faut que je prenne ce cours. Le seul autre qui rentrerait dans mon emploi du temps c'est la géopolitique de l’Amérique Centrale.
TARA (grimace) : Mmm...
BUFFY : Alors, non merci. (repart) Imagines, il suffit que j'entende le mot "jungle", et je ne pense plus qu'à lui. (Tara compatit) Je me dis : "est-ce que c'est là qu'il est ?" J’ai pas envie de recevoir un coup de poignard dans le cœur tous les jours...
TARA : Ça fait si mal... ?
BUFFY (s’arrête) : Oui. Mais petit à petit, j'arrive à prendre du recul. Je me dis qu'il est possible que Riley soit où il faut qu'il soit. Qu'il est peut-être allé... là où il devait aller.
TARA : Willow dit qu'il y a une raison à toute chose.
BUFFY : Mais tu as remarqué qu'on dit ça seulement pour les choses pénibles ? (Tara rit) Je refuse de sombrer dans l'amertume. (se remet à marcher) Et si on passait prendre Willow et qu'on aille s'offrir un énorme hamburger ?
TARA : Bonne idée. Elle doit être encore à la boutique de magie. J'y étais tout à l’heure, et Anya et elle se cherchaient les poux... Alex et moi on est partis, il était en colère.
BUFFY (bafouille, paniquée) : A-Anya et Alex se sont disputés ?!
TARA : Oh, non, c'est moi qui t'ai mal expliqué. En fait, Willow et Anya se chamaillaient alors Alex s’est énervé après elles et il les a plaquées là.
BUFFY (affolée) : Il, il les a plaquées ? Alex a plaqué Anya ?
TARA (fronce les sourcils) : Euh... non, il l’a pas vraiment "plaquée", il est juste parti. C'était trois fois rien, je t'assure.
BUFFY (les larmes aux yeux) : Trois fois rien ? Mais tu sais, les trois fois rien, ça s'ajoute très vite et... et t'as à peine le temps de marquer les retenues que... boom ! Tu te retrouves avec une grosse... une addition énorme ! (en pleurs, paniquée)
TARA : Oh seigneur...
BUFFY : Il faut jamais laisser ces choses là arriver ! Ils doivent pas se séparer !
TARA : Oh, je crois qu'ils ne vont–
BUFFY : Ils ont... un merveilleux amour.
TARA : Je crois pas qu’il y a à s'en faire.
Buffy fond en larmes et se jette dans les bras de Tara qui est gênée et la réconforte.
BUFFY (pleurant) : Ils ont un amour prodigieux !
TARA (lui tapote le dos) : Quoi ?
BUFFY (sanglotant) : Un amour prodigieux !
Dans une rue de Sunnydale, une voiture est toute défoncée tandis que la décapotable de Giles arrive en trombe.
ANYA : Regarde la voiture : on est sur sa trace !
Anya conduit et Willow occupe la place du passager, des tas de papiers sur les genoux.
WILLOW : Je ne sais toujours pas comment on a pu créer ce gars là. Parce que... woaw, c'est balèse ! (elle cherche dans sa paperasse)
ANYA : Personne ne l'a créé. Il devait être prisonnier du cristal, et toi tu l’as libéré.
WILLOW (sur la défensive) : JE l’ai libéré ? Non Anya, dans cette affaire, je te signale qu'on est deux. Non, en fait, tout ça c'est TA faute, il ne fallait pas intervenir.
ANYA : Contente-toi de trouver comment inverser la formule. C'est urgent, regarde ce qu'il a fait à ce lampadaire.
Elle montre un lampadaire couché sur la chaussée, en plusieurs morceaux.
WILLOW : Je veux bien, mais remets la capote, les pages n'arrêtent pas de s'envoler !
ANYA : Je ne sais pas comment la remettre, je viens à peine de comprendre à quoi sert la pédale de gauche (se tourne vers Willow et sourit) : c'est elle qui nous stoppe.
Anya appuie sur la pédale de frein et la voiture fait un brusque ralentissement et ses pneux crissent. Willow s'accroche à la poignée, pas rassurée.
WILLOW : Tu ne sais pas conduire ? Pourquoi tu n’as pas dit que tu ne savais pas conduire ?!
ANYA : Parce que je ne pouvais pas savoir que je ne savais pas conduire avant d'essayer !
Willow la regarde méchamment et secoue la tête.
WILLOW : Ça va vraiment très, très mal. Il y a un ogre dans la nature-
ANYA : Troll.
WILLOW : Comment ?
ANYA : Il y a un troll dans la nature. Accroche-toi, je vais appuyer plus fort sur la pédale de droite. (souriant et regarde Willow) Si j'ai bien compris, on devrait accélérer.
Anya s'exécute et la voiture prend de la vitesse. Willow est paniquée.
WILLOW : Il y a un troll dans la nature et on va avoir un accident !
ANYA (acquièsce) : C'est possible. On roule très vite. Tu aurais dû m’écouter et ne pas faire de magie. Giles m'a confié la boutique.
WILLOW : Giles est parfois stupide. Très brillant, mais stupide.
ANYA : Alex m'a soutenue.
WILLOW : Oh, c'est vrai. Alex n'a pas le droit au faux-pas.
ANYA (se tourne vers Willow, ne regarde plus la route) : Qu'est-ce que tu entends par là ?
WILLOW : Rien du tout.
Willow regarde devant elle et pointe du doigt quelque chose. Anya regarde à son tour et braque brusquement le volant. Elles manquent de rentrer dans une voiture garée au bord de la route. Une feuille de Willow s'envole.
ANYA : Dépèche-toi de trouver cette formule !
WILLOW : Oh, ça s'est envolé...
Au Bronze, Alex prend un bol de cacahuètes au comptoir et s'éloigne mais il ne regarde pas où il va et bouscule Spike, qui boit une bière.
SPIKE : Oh, mais faites attention ! (voit Alex) Oh, c’est toi.
ALEX : Spike, je ne voudrais pas t'empêcher de t'en aller.
SPIKE : J'étais là le premier.
ALEX : Ah. Vas-t'en.
Alex s’en va, Spike le regarde et le suit.
SPIKE : Non, je ne vais pas m'en aller, ça te ferait trop plaisir.
Il rejoit Alex assis à une table en train d'éplucher ses cacahuètes.
SPIKE : Ils font aussi des ailes de poulet. Et ils ont aussi des beignets à l'oignon en forme de fleur. Une merveille.
ALEX : Est-ce que tu me parles pour que le désespoir me pousse à m’empaler sur une fourchette devant tes yeux ?
SPIKE : J'adorerais voir ça. Si c'est pas moi qui te blesse, la puce ne s'activera pas et je pourrais boire ton sang. De quoi me faire oublier les oignons.
Spike se sert dans les cacahuètes d'Alex mais ce dernier le repousse.
ALEX : Hey ! Je partage pas.
SPIKE : Mais dis-moi, on est de mauvaise humeur ? (s'assied en face d'Alex et pose sa bière) Est-ce que tu fais cette tête là pour être solidaire de la Tueuse ?
ALEX : Quoi ? Euh, ça n'a rien à voir avec Buffy.
SPIKE : Alors, elle va bien. Elle n'a... aucun ressentiment ?
ALEX : De quoi est-ce que tu parles ? Qu’est-ce que Buffy vient faire là-dedans ? Quel ressentiment ?
SPIKE : Ah bon, d'accord, d'accord, alors n'en parlons plus. Elle doit joyeusement transpercer mes congénères et passer une bonne soirée.
Il observe la réaction d'Alex puis avale une gorgée de bière.
BUFFY (VO) : Je n'aime pas ça.
La Tueuse entre dans le Magic Box saccagé.
BUFFY (appelle) : Willow ? Anya ?
Tara arrive en courant de la salle d'entraînement.
TARA : Je vois personne derrière. (inquiète) Quelque chose est venu ici et Willow n'est plus là.
BUFFY : Ne t’inquiètes pas. On la retrouvera, c'est promis. (Tara acquièsce) Suis-moi. (lui attrappe le bras, elles partent) On n'aura pas de problème pour suivre sa trace.
De nuit, dans une ruelle, le troll défonce une grosse poubelle avec son marteau. Il rit tandis que la bène roule jusqu'à la rue voisine.
OLAF : Ah-ah ! De fragiles réceptacles !
Puis il envoie valser une boîte aux lettres alors que les passants sont effrayés. Il avance vers eux et les fait fuir.
OLAF : Rraahh ! Vous êtes bien avisés de fuir, bonnes gens ! Je vais piller votre bourgade et vos demeures ! Je vais brûler vos récoltes et faire un peu de sport avec vos plus belles vierges ! Ah ah ah ah ! Tremblez pour elles !
Il s’interrompt et hûme l’air.
OLAF : Bière !! Je sens une bonne odeur de bière !
Il part.
Retour au Bronze où Alex et Spike jouent au billard.
ALEX : Elles se disputent sans arrêt et elles veulent que je fasse l’arbitre. C'est comme... parfois, quand je parle d'Anya, Willow me jette un regard, du genre : "qu’est-ce que tu lui trouves ?".
SPIKE : Je connais ce regard. Très peu de gens appréciaient Drusilla.
ALEX : Parce qu'elle était cinglée. (Spike est offensé) Et moi, je... je suis tiraillé entre les deux. Parce que, Willow est ma meilleure amie et son opinion compte pour moi, mais Anya est ma petite amie.
SPIKE : Hmm. Et qu’est-ce que la Tueuse pense de tout ça ? Des frictions dans les rangs ? (il fait le tour de la table de billard et réfléchit à une tactique) C'est mauvais pour le moral.
ALEX : Aucune idée.
SPIKE : Elle doit être... préoccupée, j'imagine. Ca se comprend, avec toutes ces contrariétés, tous ces gens qui s'en prennent plein leur grade dans cette débacle.
ALEX : Quoi ?
SPIKE (s'approche d'Alex) : Elle préfère peut-être être prise pour une idiote ? Mais qu’est-ce que les gens sont censés faire pour lui plaire ? (Olaf le bouscule en passant) Hey, oh !
Spike se retourne et voit le troll géant face à lui. Alex et lui sont stupéfaits. Il se calme.
SPIKE : Euh, deuxième porte à droite.
Olaf hûme l'air.
OLAF : Bière ! Oui !
Il fonce sur un employé qui porte deux futs de bière en métal sur un chariot et en attrappe un qu'il vide sous le regard incrédule des clients.
ALEX (à Spike) : Euh... je cours chercher Buffy ?
Olaf jette le tonneau vide et grogne de plaisir tout en observant les clients.
OLAF : Aubergiste ! Apporte de la bière plus forte, et pour manger je veux quelques bons gros bébés !
ALEX : Je cours chercher Buffy. (tape sur l’épaule de Spike) Ou tu pourrais peut-être le combattre.
SPIKE : Ouais, je pourrais, mais il me paralyse, mais merci du conseil.
OLAF (montrant Spike de son marteau) : Vous là-bas ! (avance vers Spike et Alex) Où trouve-t-on des bébés ici ?
SPIKE (à Alex) : D'après toi, l'hôpital ?
ALEX (choqué) : Quoi ? Ferme-la ! (à Olaf) Euh... écoutez... euh...
OLAF : Je les trouverai tout seul, je meurs de faim. Et quand j'ai faim je n'ai aucune patience.
ALEX : On-on peut calmer votre faim, et si on s'asseyait sur l'une de ces... confortables chaises, et qu'on discute tranquillement... du menu.
OLAF : Y a des bébés au menu ?
ALEX : Non, pas vraiment, euh...
OLAF (déçu) : Oh...
ALEX : Mais pourquoi pas... un bon cochon grillé avec... du sanglier et... des pins de grog ! (sourit nerveusement)
SPIKE (doucement) : Ils ont aussi des beignets aux oignons.
OLAF (énervé) : N'essayez pas de m'amadouer ! Perte de temps ! (se retourne) De la bière !
Il attrape le second fut de bière tandis qu'Alex et Spike filent vers la porte. Mais Anya et Willow entrent à ce moment-là.
ANYA : Alex ! (elle lui caresse le torse) Ne reste pas ici. Il y a un troll.
ALEX : Euh, balèse ? Avec une masse ? (Anya confirme) Je l'avais remarqué. (il pointe Olaf du doigt)
Anya et Willow se tournent vers Olaf en train de vider le deuxième fut.
WILLOW (inquiète) : J’aimerais que Buffy soit là...
La porte s'ouvre et Buffy arrive en courant, suivie de Tara.
BUFFY : Je suis là.
Willow est surprise.
WILLOW : J’aimerais avoir un million de dollars. (tous la dévisagent) On ne sait jamais.
BUFFY (regarde Olaf) : Je peux savoir ce qui se passe ? D'où est-ce qu'il sort celui-là ?
Spike s’avance vers elle, nerveux.
SPIKE : Salut, Buffy.
Buffy le regarde sans comprendre.
ANYA (toujours enlacée avec Alex) : Willow a volé des ingrédients et elle l'a libéré d'un cristal. C’est un troll.
Spike digère le vent qu'il vient de se prendre et recule.
BUFFY (à Willow, surprise) : C'est toi qui a fait ça ?
WILLOW : Euh, moi ? Non, nous deux. Enfin, je veux dire, c'est... (montre Anya) elle... c'est... C’est très compliqué.
ANYA : On peut l'arrêter. Willow, la formule.
Willow ouvre son livre de magie pour la lire.
WILLOW : Euh... Que le sort soit inversé-
Olaf s'interrompt et fixe la sorcière.
OLAF : Stop !
Tous lèvent la tête vers le troll qui grogne.
WILLOW : On veut jamais me laisser finir !
OLAF : C'est toi qui l'a demandé à la sorcière, Anyanka. (Anya est nerveuse) Tu tenais absolument à gâcher mon plaisir comme tu faisais quand on se fréquentait !
Tout le monde se tourne vers Anya. Celle-ci ne sait pas quoi dire et baffouille.
ANYA : Euh, euh...
ALEX : Tu, tu le fréquentais ?
BUFFY : Tu fréquentais un troll ?
WILLOW : Ca ne devrait pas nous surprendre venant d'elle.
ANYA : Ce n'était pas un troll en ce temps-là ! C’était juste un... gros balourd.
OLAF : Ohf...
ANYA : Et quand il m'a été infidèle, je l'ai transformé en troll, c'est comme ça... (embarrassée) que j'ai eu le boulot... de démon vengeur.
Olaf hurle de colère et brise le comptoir en verre d'un coup de marteau. Les clients s’enfuient en criant.
OLAF : Je n’ai pas été infidèle ! Pas dans mon coeur. Il n'y a eu qu'une seule fille ! Et, et j'avais bu beaucoup d'hydromèle ! Et je me suis réveillé en troll ! Oh... ouh... (la pointe de son marteau) c’est toi qui as fait ça, Anyanka. Alors tu vas mourir !
ALEX : Mais, mais... apparemment, ça vous plaît. D’être un troll.
OLAF (rit) : Je m’y suis habitué. Et que se passe-t-il ? Les sorcières, (Willow est vexée) les cruelles, les répugnantes sorcières... elles m'ont capturé. J'ai été emprisonné dans ce cristal depuis des siècles. Ohohoh ! Maudites soient ces sorcières ! Qu'elles meurent toutes !
BUFFY (tape sur le coude de Willow) : Willow, recommence !
WILLOW : Euh, (lit) que le sort soit inversé. Que la bête reparte vers son lieu originel.
OLAF (s'avance vers eux) : Sorcière, arrête ta magie !
WILLOW (vite) : Reprenez-le auprès de vous à l'instant où le son de ma voix s'éteindra.
Olaf s’arrête et rit car rien ne se produit. Willow ne comprend pas et cherche dans son livre.
OLAF (rit) : Ahah ! Ton sortilège a échoué !
WILLOW : Je vais le redire : que le sort soit-
Elle n'a pas le temps de finir sa phrase car un combat entre Olaf et Buffy éclate. Tandis que Buffy évite un coup du troll, Spike se le reçoit et valse. La Tueuse lutte contre le troll qu'elle plaque sur la table de billard mais il la fait valser elle aussi... sur Spike. Olaf se relève et commence à démolir le Bronze avec sa masse, sous l'oeil terrifié des clients. Buffy, au sol sur Spike, tente de se relever mais le vampire la retient, il profite de l'instant. La Tueuse finit par retomber sur ses pieds et repart dans la bagarre. Spike la suit des yeux, un sourire aux lèvres. Pendant ce temps, Olaf contine de détruire les pilliers supportant la mezzanine un à un. Alex et Anya sont recroquevillés dans un coin. Soudain, l'étage s'effondre en un fracas incroyable, des clients chutent, d'autres s'accrochent à ce qu'ils trouvent. C'est la panique !!
Olaf continue à fracasser les piliers alors que les gens courent terrifiés. Alex et d'Anya se blottissent dans un coin. Olaf fracasse un autre pilier et l’étage entier du Bronze vient s’écraser, emportant des gens et des tables avec lui. Buffy se couvre la tête avec les mains alors que les débris tombent sur elle. Des gens parviennent à s’agripper aux balustrades, se balançant dans les airs, puis lâchant prise, tombent par terre.

ACTE 3
Retour au Bronze. Buffy est coincée sous un énorme morceau de mezzanine. Elle le soulève à bout de bras pour se dégager.
CLIENT : Vite, par ici !
CLIENT 2 : Aidez-moi !
Spike vient aider Buffy qui se relève aussitôt. Elle fonce retrouver Willow, Anya et Alex.
BUFFY : Où est-ce qu'il est ?
WILLOW : Il est sorti.
BUFFY : Alex, tu le suis. (Alex acquiesce) Anya et Willow, vous retournez à la boutique, trouvez une formule qui l'arrêtera vraiment.
Elles acquiescent aussi et ils partent. Buffy va aider Tara à dégager des clients coincés sous les décombres. Pendant ce temps, Spike s'occupe d'une jeune femme couchée à terre, il lui met un tissu sous la tête. Buffy est étonnée et va vers lui.
BUFFY (fronce les sourcils) : Qu’est-ce que tu fais ?
SPIKE : Je l'installe confortablement. (regarde Buffy) Ne fais pas cette tête, je ne vais pas la toucher. (regarde autour de lui) Regarde tous ces gens couverts d'un sang délicieux. Si je voulais, je pourrais, mais je n'en ai pas bu une seule goutte. T'aurais pas aimé.
BUFFY (dégoutée) : Tu veux une médaille parce que tu n'as pas profité de cette affreuse boucherie ?
SPIKE : Ben ouais.
BUFFY : Tu es écoeurant. (elle s’éloigne)
Spike la regarde partir, incrédule.
SPIKE (à lui-même) : Mais qu’est-ce qu'il faut faire ? (il soupire et s'occupe à nouveau de la blessée)
Au Magic Box, Willow prend des livres dans la bibliothèque.
WILLOW : Fais vite ! Je prends tout ce que je trouve sur les formules de transposition, les formules d'annulation et tout ce qui peut servir à endormir notre bonhomme parce que ça vaut mieux.
Elle pose les livres sur la table tandis qu'Anya dépose des fioles et tubes à côté.
ANYA : Voilà, j'ai apporté les mêmes ingrédients que tu as volés.
WILLOW : Je ne les ai- pourquoi tu fais ça ?
ANYA : Quoi ? (retourne vers le comptoir chercher d’autres ingrédients)
WILLOW : Tu es désagréable ! Je comprends, avant, tu étais un démon, tu ne connaissais pas les règles. Mais tu es là depuis longtemps, tu devrais les connaître.
ANYA (pose les ingrédients sur la table) : Les règles c'est débile.
WILLOW : C'est ça. Enfin bref... (elles s'assoient toutes les deux et ouvrent les livres) Je pensais que ça t'intéresserait d’agir comme un humain. C'est apprécié, en général. Oh ! Cherche aussi des formules sur les portails dimensionnels.
ANYA : Je suis humaine. Et... il y a plein d'humains qui sont plus bizarres que moi.
WILLOW : Hein-hein, mais, à moins que je ne me trompe complètement au sujet de Larry le maniaque, il y a très peu de chances qu'il transforme Alex en troll.
ANYA : Ca c'est très difficile, la procédure demande une... (s’interrompt, peinée) Oh... Tu crois que je ferais du mal à Alex ? Je ne ferais jamais une telle chose ! (Willow est sceptique) Tu crois que je lui ferais du mal ?!
WILLOW : Anya, c’est ta nature. Tu as passé quoi, un millier d’années à faire souffrir les hommes ? Tu as droit à une montre en or pour "bons et loyaux sévices".
ANYA : J'étais un démon quand j'ai fait ça, et je n'ai même plus de pouvoirs maintenant. (montre le livre à Willow) C'est ce que tu cherches ?
WILLOW (regarde) : Oui, si on veut qu'il double de taille, et qu'il lui pousse des bras supplémentaires, on va éviter... et puisque tu en parles, tu n'étais pas un démon quand tu as changé Olaf en forcené de la masse, et pourtant, tu l'as fait. (Anya penche la tête, reconnaissant qu'elle dit vrai) Il y a aussi d'autres façons de blesser Alex.
ANYA : Je ne fais plus de magie maintenant. C'est toi qui as ces pouvoirs-là. Je te rappelle que D'Hoffryn t’a offert mon ancien travail. Tu es plus près du démon vengeur que moi, peut-être qu'Alex devrait se méfier de toi.
WILLOW : Alex est mon meilleur ami !
ANYA : Oh, et tu ne veux qu’il soit à personne d'autre. Je sais pourquoi il a cassé avec Cordelia : à cause de toi et de tes lèvres !
WILLOW (outrée) : C'est pas vrai ! (se calme) Bon, d'accord, mais... c'était il y a très longtemps. Tu crois que je referais ça aujourd'hui ?
ANYA : Pourquoi pas ?
WILLOW : Parce que je suis gay maintenant.
ANYA : Mais tu profites de toutes les occasions pour me faire sentir que je ne suis pas des vôtres. Vous vous êtes connus quand vous étiez en couche-culottes. Tu le connaîtras toujours mieux que moi. Tu pourrais l'influencer et le monter contre moi.
WILLOW (choquée) : T'es dingue ! Il n'est pas question que je l'éloigne, je ne le ferais pas souffrir.
ANYA : Et bien, moi non plus !
Soudain, Olaf pulvérise la porte de la boutique d'un coup de marteau. Les filles se retournent et se lèvent tandis qu'il avance vers elles.
OLAF : Ahah, je le savais !
Il avance vers elles. Anya protège Willow en la mettant derrière elle.
OLAF : Vous essayez encore vos formules magiques. En ce moment, je pourrais piller, dévorer des petits bébés, m'amuser avec les vierges du cru, mais au lieu de ça, il a fallu que je revienne jusqu'ici pour vous tuer !
WILLOW (à Anya): Cours !
Elles tentent de s’enfuir mais Olaf les attrape par la taille, une à chaque bras. Elles hurlent. Il les soulève et les jette par-dessus le comptoir. Elles viennent fracasser la vitrine et tombent, tandis qu'il se réjouit. Alex arrive en courrant.
ALEX : Non, ne t'approche pas d'elles !
OLAF (son marteau levé, se retourne vers Alex et rit) : Ah-ah ! Je ne m'en approcherai plus quand je les aurai tuées.
Les filles se redressent, choquées et étourdies.
ALEX (en colère) : Je t'interdis de leur faire du mal.
Alex se lance sur Olaf, mais se heurte à son marteau. Il se cogne et tombe, souffrant. Olaf l'attrape par le col et le soulève en riant. Alex lui donne un coup de poing mais Olaf le lui rend x100 avec son marteau. Le jeune homme valse à travers la boutique. Il se relève sous les rires du troll.
OLAF : Tu en veux encore ? C'est courageux !
Alex fonce sur lui et recommence à le frapper, mais le troll l'assomme d'un coup de marteau puis le fait glisser au sol à travers la boutique. Une table se casse sur Alex mais il se relève et grimpe à la mezzanine. Olaf avance vers lui en riant. Alex tente de lui sauter dessus mais le troll l'attrape au vol et l'envoie à terre. Alex saigne de la bouche et souffre.
OLAF : Tu as bien combattu, pour un homme aussi petit. (rit et relève Alex) Pour ta récompense, une seule de ces femmes va mourir. (Anya et Willow sont toujours au sol, derrière le comptoir) Et c’est toi qui va choisir laquelle.
Zoom sur Alex subjugué.

ACTE 4
Même scène. Willow et Anya se redressent.
WILLOW (affolée) : Est-ce qu’il a dit-
OLAF (à Alex qu'il retient toujours contre lui) : Ah-ah, choisis ! (montre les filles) Anyanka ou la sorcière. Une de tes femmes doit mourir.
Les filles se lèvent tandis qu'Alex fait non de la tête.
ALEX : Non. Vous n'êtes qu'un cinglé de troll... je ne vais pas choisir entre ma meilleure amie et ma petite amie. C'est un raisonnement de troll.
ANYA (décoiffée) : Vas-y Alex. Je t’aime !
OLAF (rit, secoue Alex) : C’est bien petit. Tu es très loyal.
Soudain, Olaf attrape le poignet droit d'Alex et le lui brise. Alex crie tout comme les filles.
WILLOW : Alex !
OLAF : Maintenant. Choisis !
ANYA : Olaf, non !
ALEX (plié de douleur) : Je ne choisis pas.
OLAF : Alors c'est toi qui va devoir mourir ! (il lève son marteau en l'air tout en tenant Alex par les cheveux)
ANYA (se précipite, en larmes) : Non ! (Olaf la regarde) Tue-moi ! Mais épargne-le ! Epargne Alex !
Willow, située derrière Anya, jette une poignée de poudre vers Olaf.
WILLOW : E conspectu abeat... monstrum. (mais c'est la caisse enregistreuse qui disparaît) Râté...
Au même moment, Buffy et Tara accourent dans la boutique.
ANYA : Buffy !
WILLOW : Recule, Tara !
Olaf jette Alex et combat Buffy qui lui fonce dessus.
ANYA : Sa masse ! La force est dans la masse !
Les coups fusent et Buffy se retrouve à terre. Pendant ce temps, Willow se remet au boulot, aidée d'Anya.
ANYA : Qu'est-ce que je peux faire ?
Buffy et Olaf continuent de se battre.
WILLOW : Fais-une diversion, mets-le en colère.
ANYA : Oui, mais comment.
WILLOW : Anya, je te fais confiance. Tu peux mettre n'importe qui en colère.
Anya, toute fière, se place au centre de la boutique.
ANYA : Hey Olaf ! Tu es nul comme troll et aussi comme petit ami !
Olaf la regarde, irrité. Buffy continue de le frapper. Anya regarde Willow qui poursuit son sort, puis se retourne vers Olaf.
ANYA : Tu es poilu, et tu es si affreux et dégoûtant que même les femmes trolls ne supportent pas ton odeur !
WILLOW (murmure) : Instrumentum ultionis, telum fabuloso, surge, surge, terram pro voca.
Le marteau d'Olaf se met à briller d'une lumière verte. De sa main libre, le troll soulève Buffy par la gorge.
ANYA : Tes poses menaçantes ne sont presque pas effrayantes !
Olaf frappe Buffy de son marteau, elle vole à travers la pièce.
ANYA : Et tes grognements sont dignes d'un chaton !
OLAF (se tourne vers elle) : Silence ! (marche vers Anya) Oh, femme, plus de mille ans ont passé, et tu es toujours aussi castratrice et exaspérante que tu l'étais avant !
Il tente de lui donner un coup de marteau mais elle se baisse et l'évite.
WILLOW (doucement) : Vola cum viribus, dominum tuum nega. Vola ! (Olaf continue d'assaillir Anya)
Soudain, le marteau d'Olaf redevient vert et vole à travers la boutique, une fois au sol, il s'arrête de briller. Olaf regarde ses mains vides, incrédule, tandis que Buffy se relève. Anya fait de même et va vers Willow en souriant.
ANYA : Hey, beau travail !
WILLOW (lui tapotte le bras) : Oui, toi aussi, très agaçante.
ANYA : Merci.
BUFFY (à Olaf) : Alors, comme ça ton pouvoir est dans ta masse ?
Olaf grogne et Buffy lui fonce dessus, il l'envoie valser. Buffy se redresse, stupéfaite qu'il possède toujours sa force.
ANYA : Oh, il a dû garder sa force de troll.
Buffy se relève et aide Alex à se remettre sur pieds.
OLAF : Vous allez tous mourir ! Maintenant, plus de pitié !
Mais Buffy lui donne un coup de poing en pleine figure et se défoule sur lui. Puis elle lui tord le bras dans le dos, mais il se débat et l'envoie encore une fois à terre.
OLAF : Pour qui est-ce que tu te bats, blondinette ? Tes amis ? (montre Alex et Anya) Ces deux-là ? (rit) Ah-ah ! Ça ne durera jamais. (Buffy a soudain les larmes aux yeux et les lèvres qui tremblent) Anyanka est très difficile à vivre, et lui... (Willow et Anya réconfortent Alex) pfoua ! Il est insignifiant et beaucoup trop fragile. Leur amour ne va pas durer !
Buffy est très touchée et sur le point de craquer mais elle se redresse soudain et fait un saut périeux au-dessus d'Olaf, puis le combat à travers le magasin sous le regard de ses amis.
WILLOW : Elle a l'air remontée.
Anya acquiesce de la tête et regarde le poignet cassé d'Alex.
ANYA : Oh, pauvre bébé.
Ils continuent de suivre le combat tel un match de tennis.
ALEX : T’es sortie avec ça ?
ANYA (grimace) : Oui.
ALEX : Mais tu m’aimes plus que lui ?
ANYA (sourit) : Oui ! Oh, et Willow t’aime aussi, pas sexuellement, parce qu’elle est gay. (Willow sourit à Alex) Et elle essaiera pas de nous faire rompre, alors, tout va bien.
BUFFY (VO, tout en frappant Olaf) : Leur amour... (frappe) durera... (frappe) toujours ! (frappe, Olaf s'effondre)
Willow se tient debout au dessus d'Olaf inconscient.
WILLOW : Que s'accomplisse la transposition.
Olaf disparaît. Willow sourit, fière d'elle.
BUFFY : Tu l’as envoyé où ?
ANYA : Au pays des trolls. Ca lui plaira, c’est plein de trolls.
WILLOW : Difficile d'être précise, les univers alternatifs sont très mobiles. L’envoyer dans un endroit particulier c’est un peu... comme essayer d'atteindre un petit chien en lui lançant une abeille. (rit, les autres la dévisagent) Ce qui est une image très bizarre, mieux vaut l'oublier.
ANYA : Il peut très bien être dans le monde du mercredi perpétuel... ou dans celui qui dégouline ou bien dans le monde sans crevettes.
TARA (intéressée) : Y a un monde sans crevettes ? (Willow la regarde) J'y suis allergique.
WILLOW : Il est sûrement dans le monde des trolls.
BUFFY : Le principal, c’est qu’il ne soit plus ici, et j'ai un chouette souvenir.
Elle dépose le marteau d'Olaf sur la vitrine du comptoir qui s'effondre.
BUFFY : Oups...
ALEX : Oh, on n'est plus à une vitrine près.
BUFFY : Mais, regardez comment ça s'est terminé. (regarde Alex et Anya toute émue) Et regardez-vous, tous les deux. Un couple en vie, si uni et... et bien assorti. (recommence à pleurer) Un couple si uni et... en vie et... et... (des sanglots dans la voix) bien assorti. (se tourne pour ramasser un mouchoir) Oh... (en larmes) Je suis... je, je suis tellement heureuse pour vous que...
Elle fond en larmes et pose le mouchoir sur ses yeux.
Plus tard, Buffy et Giles sont assis à la table de la salle à manger des Summers.
GILES : Je frémis à l'idée de ce qui se serait passé si j'étais parti plus de trois jours.
BUFFY : On aurait peut-être eu le temps de le nettoyer. Avec l'aide de la magie de Willow.
GILES : Oui, parce que nous savons bien que c'est efficace.
Joyce arrive avec un plateau de thé.
JOYCE : Rupert, je ne comprends toujours pas... (Giles se lève et prend le plateau) Oh, merci... pourquoi les observateurs vous ont fait venir jusqu'en Angleterre alors qu’ils ne savent rien.
Giles se rassied tandis que Joyce s'assied à côté de Buffy.
GILES : Eh bien, ils ne savent rien pour l'instant. En effet, ils n'ont rien trouvé sur Gloria ou ceux de son espèce, mais à partir des informations que je leur ai donné, ils vont chercher, et ils finiront par trouver quelque chose.
BUFFY (Giles sert le thé) : Et pour la Clef ? Est-ce qu’ils savent ?
GILES (attend, puis) : Oui. (à Joyce) Vous êtes au courant ?
JOYCE : J'avais en partie compris, Buffy m'a expliqué le reste.
GILES : Il est certain qu'ils s'y interessent. Ils ont... différentes théories... (soulève sa tasse) dont la plupart sont absurdes.
La caméra glisse vers l'escalier où Dawn arrive et s'arrête pour écouter la conversation.
BUFFY (VO) : Ils ne savent pas que c'est Dawn ?
GILES (VO) : Non.
Retour dans la salle à manger.
JOYCE : Je n’arrive toujours pas à me faire à cette idée. Pour moi, c’est ma petite fille...
Dawn écoute toujours, stupéfaite.
GILES (VO) : C’est très déstabilisant.
BUFFY (VO) : Giles, que ce passera-t-il s'ils comprennent ? Qu’est-ce qu’ils feront ?
GILES (VO) : Je ne sais pas.
Dawn fronce les sourcils, sans comprendre.
Retour dans la salle à manger.
JOYCE : Oh, non... je ne veux... je ne veux pas y penser. C’est trop... Je vais chercher du lait.
Dawn est complètement perdue et ne sait pas quoi faire.