L'Inspection
Transcript par Marion pour Buffy VS. Interdiction formelle de recopier.
PRECEDEMMENT DANS BUFFY :
Flash-back de la saison 3
Episode 12, "Sans défenses" (Helpless).
QUENTIN : Quand une Tueuse atteint 18 ans, elle doit subir le rituel de passage.
GILES : C’est une épreuve archaïque et cruelle.
GILES : C’est terminé.
QUENTIN : Pas encore. Elle a réussi mais pas vous. J’ai recommandé au Conseil de vous relever de vos fonctions d’Observateur immédiatement. Vous êtes renvoyé.
Episode 21, "La Cérémonie" (Graduation Day).
WESLEY : Les ordres du Conseil sont de nous concentrer.
BUFFY : Il n’est plus question que j’obéisse aux ordres. Wesley, retournez voir votre Conseil. (Wesley essaie de la couper) Et dites leur de s’adresser à la prochaine Tueuse parce que je ne travaille plus pour eux.
Retour à la saison 5
BUFFY : Et pour la Clé, est-ce qu’ils savent ?
GILES : Ils sont intéressés.
BUFFY : Ils ne sont pas au courant pour Dawn. Ils ne savent pas que c’est elle.
Dawn est en train de les écouter.
GILES : Non.
PROLOGUE :
Vue sur la maison de Buffy. Le salon des Summers.
BUFFY : Donne, je vais le ranger. Je suis désolée. Maman est encore convalescente et je n’ai pas eu le temps de faire le ménage.
WILLOW : Ça ne se voit pas je t’assure.
Buffy continue de ranger un peu.
TARA : Et puis ça n’est que nous.
Buffy trouve un pull que Riley a oublié et le regarde tristement.
ALEX : Ha, ça devait être celui de… On ne devait pas faire une réunion ?
GILES : Oui, nous avons une raison d’être là. En fait il y a… il y a du nouveau. Il semblerait que le Conseil ait trouvé des informations qui… qui pourraient nous aider.
BUFFY : Au sujet de Gloria ?
GILES : Je présume. Nous… nous le saurons quand ils… quand ils arriveront. Ça pourrait être crucial.
BUFFY : Arriveront ! Ils viennent ici ? Maintenant ? Mais pourquoi ils ont besoin de venir ?
ALEX : C’est vrai ça, ils ont pas le téléphone ? Allô Buffy, voilà ce que nous savons bip, bip.
BUFFY : Oui, le téléphone ! J’aime qu’ils soient au téléphone.
TARA : Pourquoi ça vous embête qu’ils viennent ici, ils sont de notre côté ? Ces Observateurs se sont d'autres Giles pas vrai ?
BUFFY : Oui, ils sont effrayants et horribles.
GILES : Heu… J’admets qu’ils peuvent paraître un peu froid mais dans l’ensemble nous avons les mêmes objectifs. Ils veulent sauver le monde et tuer les démons.
ANYA : Seulement les démons actuels, les actuels démons ?
BUFFY : Giles, je ne veux pas qu'ils viennent. Je ne leur fais pas confiance. Empêchez-les de revenir.
GILES : Ils sont probablement déjà en route. Notre vieil ami, Quentin Travers, est en tête de délégation.
BUFFY : Ils m'ont fait passer un test qui a bien failli me tuer et ensuite quand j'étais Faith ils ont encore failli me tuer. Je vous le dis, je ne suis pas en état de manquer de me faire tuer.
ANYA : Ça ne me plait pas ce que vous dites. Ils n’ont pas l’air très compatibles avec un ex démon.
TARA : Vous êtes sûrs qu’ils sont Anglais ? Je croyais que les Anglais étaient plus modérés que les gens normaux.
WILLOW : Cette fois, ça ne sera pas aussi terrible. Je veux dire, ils pensaient vraiment que tu étais Faith la dernière fois, maintenant qu’ils savent que tu es toi, ça les intéressera peut-être plus de te tuer.
BUFFY : Il n’y a pas que ça. Ils risquent de tout chambouler. En ce moment c’est une période délicate, il faut que… que je veille sur Dawn et…
ALEX : Ça c’est pas nouveau, t’as toujours veillé sur elle !
BUFFY : Oui, c’est vrai. C’est vrai, je sais. Il y a aussi Gloria et… (Dawn descend l'escalier discrètement pour les écouter) et je n’ai pas envie que le Conseil s’en mêle alors que je ne sais pas à quoi on a affaire.
GILES : C’est précisément pour cette raison qu’on doit les voir.
JOYCE (Arrivant derrière sa plus jeune fille, dans l'escalier) : Dawn, chérie, qu’est-ce que tu fais debout à cette heure ci. Retournes dans ton lit…
DAWN : J’avais un petit creux.
BUFFY (Elle se retourne brusquement quand elle entend sa mère et sa sœur discuter derrière) : Dawn, tu as écouté ?
DAWN : J’ai bien le droit d’avoir un petit creux.
Dawn remonte dans sa chambre.
BUFFY (A ses amis dans le salon) : Elle nous écoutait.
WILLOW : C’est pas grave. Après tout, tu la vois dans la cours de récréation annoncer à tout le monde, woo, il y a une délégation qui va venir.
BUFFY : Non en effet, mais c’est que… il nous arrive parfois de dire certaines choses et … ça va aller. Giles, vous disiez… quelque chose ?
GILES : Oui que… si le Conseil a des informations concernant Gloria, que se soit sur ses projets ou sur ses origines, cela pourrait peut-être nous aider à connaître notre ennemi parce que pour l’instant nous ne savons que peu de choses.
L’appartement de Gloria. Cette dernière est appuyée sur son canapé à souffrir le martyre. Ses sbires entrent avec un facteur.
FACTEUR : Oh mon Dieu ! Non ! Non ne me fait pas de mal ! Je vous en supplie ! Si vous me laissez partir je ne dirais rien, je ne dirais rien à personne !
DREG : Aide-la.
JINX (Tout en traînant Gloria jusqu'au facteur) : Nous sommes là, Votre Grandeur.
FACTEUR : Mais, qu'est-ce que…
DREG : Buvez !
FACTEUR : Qu'est-ce que… Arrêtez, qu'est-ce que vous allez faire ?
Gloria enfonce ses doigts dans le cerveau de l’homme. Le facteur pousse des cris et tombe.
DREG : Parfait, délicieux !
Jinx s’approche de Gloria pour l'aider à se relever.
GLORIA: Non ça va, je vais bien
Le facteur se relève tout blanc avec les yeux rouges l’air perdu.
FACTEUR : Je sais que vous vous moquez tous de moi ! Je le sens, je sens ces choses là. Ma casquette, où est ma casquette ?
GLORIA : N’attendez pas la dernière minute, la prochaine fois. C’est compris Dreg ?
DREG : Oui ! Nous vivons pour vous servir !
JINX : En toute modestie.
Le facteur cherche toujours sa casquette.
GLORIA (S’adressant à Dreg) : Va mettre cette épluchure à la poubelle.
DREG : Tout de suite.
GLORIA (S’adressant à l’autre sbire, qui lui prend la main pour l'aider à se relever) : Et toi, tu as des choses à me dire ?
JINX : En effet, Votre Glorifissance.
GLORIA : Je suis impatiente.
JINX : Nous avons perçu des signes qui montrent que les alignements avancent plus vite que prévu.
GLORIA (Tout en se regardant dans son miroir) : Et après ?
JINX : Si vous voulez utiliser la Clé, il nous faut agir très vite !
GLORIA : Tant mieux.
JINX : Hein ?
GLORIA : Cela fait beaucoup trop longtemps que je fais le pied de grue dans cette *stupide* ville. (Sautant sur son lit) Il y a trop de démons à Sunnydale et pas assez (Elle se penche par terre pour prendre une paire de chaussures) de magasins de chaussures.
JINX : Il vous faut juste la Clé.
GLORIA : Oui et je parie que "Minnie, la Tueuse de vampires" *sait* où elle est.
JINX : Si je puis vous rappeler, Votre Eminence, que le temps vous est compté.
GLORIA : Chéri, s'il n’y a que cette fille qui me sépare de ma Clé, ça ne prendra pas beaucoup de temps.
GENERIQUE
ACTE 1
La boutique de magie.
GILES (A une cliente, en tenant deux livres) : Si vous voulez accomplir ce rituel, vous devez vous montrer très prudentes, respectez les consignes et pas d’improvisations !
TRAVERS : Oui, il a raison ! (Il prend l'un des livres que tenait Giles) Il ne faut pas courir de risques et transformer en blaireau… la mauvaise personne.
Travers est suivi de six de ses collègues.
GILES : Oh Quentin ! J’ignorais que vous étiez là ! (A la cliente, en lui remettant le livre qu'il a repris des mains de Travers) Je vous en prie.
TRAVERS : A l’évidence !
GILES : Ça faisait longtemps ! Je vois que vous… avez amené des collègues avec vous. Allez vous nous présenter ?
TRAVERS : Je pensais que vous pourriez me faire un résumer.
GILES : Oh oui, certainement ! Et bien ceci est notre boutique, c’est évident en soit. Elle heu enfin ce commerce est une excellente reconversion pour nous, elle fonctionne assez bien, je dois dire. Si vous le désirez, je peux vous montrer le reste ?
TRAVERS : Non, non ça ira, je crois avoir vu l’essentiel.
GILES : Oui, mais cette boutique n’accapare pas tout mon temps. Buffy et moi…
ANYA (Voyant l'un des hommes de Travers examiner les divers articles se trouvant sur les étagères derrière la caisse, elle s'adresse, le plus discrètement possible, à Rupert) : Giles !
GILES : … nous nous sommes beaucoup entraîné. (Pointant une pièce derrière lui, alors que Quentin s'assied devant le comptoir) Il y a derrière une salle, où nous avons…
Anya continue de regarder suspicieusement l'Observateur examinant les articles de magie à côté d'elle.
TRAVERS : Une salle ? C'est certainement là que vous entreposez les articles dangereux, qu'il n'est pas prudent de laisser entre toutes les mains. (Giles fronce les sourcils) A moins que cela ne vous soit égal.
GILES : Je suis très prudent.
NIGEL (Se trouvant derrière le comptoir avec Anya) : La plupart de ces choses sont inoffensives. De l'encens, de banals colifichets, mais… certains produits…
Il remet une fiole à Travers.
GILES : Excusez-moi, qui êtes vous ?
LYDIA (Examinant les articles se trouvant l'une des étagères au milieu de la boutique) : Il y a des articles extrêmement puissants. Des cristaux focalisants, des objets runiques, une amulette de Cauldis… (Prenant l'une des statues se trouvant sur l'étagère) Ainsi que cette statue. (Les rejoignant au comptoir) Cette icône vient de Birmanie. C'est du pillage de…
GILES (Alors que la deuxième Observatrice passe à côté de lui pour remettre la statue à Travers) : Vous ne…
LYDIA : … patrimoine. Quand elle est sollicitée, elle possède le pouvoir de faire fendre les yeux.
Elle s'éloigne pour retourner à son exploration du Magic Box.
GILES : Dans ce cas, je vais augmenter mes prix.
TRAVERS (Il fait un petit signe à Nigel) : Euh, navré, Giles, (Posant la statue sur le comptoir) ce n'est que pour la durée de notre séjour. Vous devez comprendre pourquoi.
Nigel prend le livre des mains de Giles.
GILES : De… Quoi ? Mais, qu'est-ce qui ne va durer que pendant votre séjour ?
Nigel, qui s'est placé au beau milieu de la boutique, prend la parole.
NIGEL (Parlant fortement pour que tous les clients puissent l'entendre) : Mesdames et Messieurs, les clients ! Nous allons vous demander de sortir. La boutique va… va fermer plus tôt, aujourd'hui.
Le troisième Observateur, Phillip, prend l'article que l'une des clientes avait en sa possession.
PHILLIP : Désolé pour ce désagrément.
Les clients commencent de sortir du magasin. Anya les regarde faire, inquiète.
ANYA : Hé ! Giles, qu'est-ce qu'ils font ? Clients ! S'il vous plaît, revenait avec votre argent.
Les Observateurs accompagnent les clients vers la sortie.
GILES (Jetant un regard noir à Travers) : Vous aviez pris cette décision avant même de voir l'endroit.
TRAVERS : Je suis désolée. C'est seulement pour la durée de l'inspection du Conseil.
ANYA : Conseil ? C'est vous, le Conseil ? (Affichant un sourire) Bienvenue dans notre boutique. Nous sommes fermés, maintenant. Vous me trouverez derrière.
Elle se dirige vers l'arrière boutique.
GILES : Quelle inspection, Quentin ? Prenons une minute et discutons de tout ceci.
TRAVERS (A Anya) : Mademoiselle, (Elle se retourne lentement vers Giles et Travers) vous travaillez ici ?
ANYA (Nerveuse) : Oui, en effet. J'ai commencé ici, depuis que je suis arrivée, dans l'Indiana où j'ai été élevée par un père et une mère.
GILES : Anya, tu peux t'en aller. Tu n'es pas obligée de lui parler. (Anya sort, soulagée) Oui, elle travaille pour moi. Au sujet de cette inspection, personne ne m'en a jamais informé.
TRAVERS (Se levant) : Asseyons-nous pour en discuter.
Tous les Observateurs suivent Travers pour s'installer autour de la table se trouvant dans le fond de la boutique, tandis que la quatrième Observatrice sert le thé, et que Giles les rejoint.
GILES : Vous pouvez remballer vos mines macabres. (Levant les yeux au ciel, quand ils n'en font rien) Oui, d'accord.
TRAVERS : Avant, vous nous respectiez, Giles. Vous étiez l'un des nôtres.
GILES : Oui, j'étais payé avant. Et, je vous rappelle que vous m'avez renvoyé.
TRAVERS : Touché. (S'asseyant à la table) Mais, vous connaissez notre fonctionnement. Vous savez de quelles ressources nous disposons.
L'un des autres Observateurs pose un attaché-case sur la table, l'ouvre, puis en sort quelques papiers qu'il dispose en face de Travers, au même moment où la quatrième Observatrice lui sert une tasse de thé.
TRAVERS : Nous avons trouvé des informations sur cette créature, votre Gloria… certaines d'une importance vitale, et d'autres particulièrement perturbantes. Et nous ne pourrons vous les délivrer qu'après nous être assurés que vous et votre Tueuse êtes prêts à les recevoir. D'où l'inspection.
GILES (Se penchant sur la table, en face de Quentin, tout en parlant doucement) : Je ne vous laisserai pas lui infliger un autre de vos tests cruels.
TRAVERS : Ce n'est pas un test. C'est une revue de ses méthodes. Nous voulons être sûrs que cette information sera en de bonnes mains.
GILES : Faites lui confiance. (Se redressant) Buffy a fait d'énormes progrès. Elle a acquis une *remarquable* concentration.
Amphithéâtre, à l'Université de Sunnydale.
Buffy, qui se trouve parmi les étudiants, bâille tandis que le professeur dispense son cours.
PROFESSEUR ROBERTS : Nous avons des preuves que Raspoutine était impliqué dans un culte obscur. (Buffy commence de tapoter sa tablette de son crayon papier. La fille assise à ses côtés lui lançant un regard noir, Buffy cesse de tapoter avec son crayon, mais continue de bouger sur sa chaise) Les membres de cette secte croyaient à l'absolution par le péché. Raspoutine épousa cette doctrine. Il commit des péchés en grand nombre et de façon répétée. La conviction que c'était un être démoniaque gagna en force des années plus tard (Buffy qui remue son crayon dans tous les sens, le fait tomber ; puis décidant de ne point le ramasser, hausse les épaules) quand des conspirateurs venus le tuer ont trouvé la tâche presque impossible.
BUFFY (A elle même) : Presque impossible ?
PROFESSEUR ROBERTS : Qui a posé une question ?
Les étudiants se tournent vers Buffy.
PROFESSEUR ROBERTS (Soupirant) : Mlle Summers, évidemment.
Buffy ferme les yeux un instant, puis comme le professeur lui fait signe de se lever, elle s'exécute.
BUFFY : Euh, voilà, euh, c'est sur le fait qu'on ne puisse pas le tuer… Regardez, d'abord, on l'a empoisonné, et puis, ensuite, battu, il a… même reçu une balle et il n'est pas mort.
PROFESSEUR ROBERTS : Jusqu'au moment où ils l'ont roulé dans un tapis et qu'ils l'ont noyé dans le canal.
BUFFY : Pourtant, plusieurs témoins affirment l'avoir vu en 1930 ?
PROFESSEUR ROBERTS : Je peux vous assurer qu'il existe un consensus dans le monde universitaire au sujet de la mort de Raspoutine.
BUFFY : Il y avait aussi un consensus à propos de Christophe Colomb, jusqu'à ce qu'on aille voir du côté des Vikings et qu'on réalise qu'en 1400, ils avaient découvert un continent de la forme de l'Amérique. (Son professeur semble passablement ennuyé par ses propos) Alors… je me dis que ça serait peut-être intéressant, si… si on essayait d'envisager les choses avec une perspective différente.
PROFESSEUR ROBERTS : Eh bien, je suis désolé que vous trouviez les faits si *ennuyeux*, Mlle Summers. Je devrais peut-être vous céder la place, pour que vous fassiez votre propre cours. "Spéculations en tous genres", par exemple ? (Les étudiants se mettent à rire) où "Introduction à l'histoire imaginaire" ?
Les étudiants n'en rient que davantage.
BUFFY : J'ai seulement dit que…
PROFESSEUR ROBERTS : Pourquoi nous aviez-vous interpellés la semaine dernière ? Les mystérieuses habitudes de sommeil des généraux Prussiens, je crois ? (Buffy ferme les yeux un instant) Certains d'entre-nous sont ici pour apprendre. Croyez le ou non, nous nous intéressons à ce qui s'est réellement passé. C'est ce qu'on appelle : "Etudier l'Histoire". Vous pouvez vous asseoir. Désirez-vous ajouter quelque chose, professeur ?
Buffy grimace, puis s'assied, les narines palpitantes.
Le cimetière, de nuit. Buffy se bat avec un vampire, tout en imitant son professeur. Elle est totalement remontée.
BUFFY (Frappant le vampire) : Mlle Summers ! Certains sont ici pour apprendre, professeur !
Après avoir échangé quelques coups avec lui, elle le projette contre l'une des pierres tombales.
BUFFY : Vous voulez peut-être faire votre propre cours ?!
VAMPIRE (Regardant autour de lui pour voir s'il y a quelqu'un dans les parages) : Tu parles à qui ?
Buffy s'approche de lui pour lui flanquer un nouveau coup, mais cette fois-ci, il est plus rapide et la frappe en plein visage. Buffy, qui s'est trouvée repousser, de quelques pas, par le coup, se retourne, pour voir Spike sauter sur le vampire, par derrière. Comme Spike se relève, il agrippe le vampire pour lui donner un coup de poing et lui enfoncer un pieu dans le cœur. Spike sourit à Buffy, comme cette dernière vient vers lui.
BUFFY : Spike… pourquoi t'as fait ça ?!
SPIKE : Pas pour de l'argent, si c'est ce que tu crois. Ton immense gratitude me suffit. (Il cesse de sourire) Ne te gène pas pour l'exprimer.
BUFFY : De la gratitude ? Pour m'avoir gênée ?
SPIKE : Je… je t'ai gênée ? Je t'ai sauvée, plutôt.
BUFFY : Je me regroupais.
SPIKE : Tu étais sur le point de te regrouper en plusieurs tas. Tu avais besoin d'aide.
BUFFY : Je n'ai pas besoin de toi. Je n'ai jamais besoin de toi, Spike.
Buffy passe à côté de lui pour sortir du cimetière.
SPIKE : Oh, j'y suis. (La suivant) C'est parce que c'est moi qui t'ai sauvée. Tu aurais préféré que ce soit ton fiancé. (Levant la tête vers le ciel, comme s'il était en train de réfléchir à une réponse plausible à sa question) Où est-ce qu'il est déjà ?
BUFFY : Je vais te dire… Je n'ai pas besoin de fiancé pour me défendre, ni pour autre chose.
Buffy se tourne vers Spike, puis s'arrête.
SPIKE : Tu ne peux pas les garder, surtout. (Il s'arrête en face d'elle) Tu as beau faire des encoches sur la tête de lit, pour finir, ils s'en vont tous, pas vrai ?
BUFFY (Très agacée par ses paroles) : Tu es *dégoûtant*.
SPIKE (Moqueur) : Oh, quelle insulte. (Ils reprennent leur chemin, côte à côte) C'est peut-être ça ton problème, tu les repousses sans arrêts. Où alors, c'est le contraire ? Tu t'accroches trop à eux. Où c'est peut-être… (Il se place devant elle, bloquant son chemin) que ta beauté se fane. Le stress de la Tueuse qui te vieillit prématurément. Ce n'est plus aussi haut, ni aussi ferme.
Spike sourit sarcastiquement, imitant de sa main droite, une poitrine plutôt tombante.
BUFFY : Tu sais, Spike ? Plus j'apprends à te connaître, et plus je regrette de t'avoir rencontré.
SPIKE : Où peut-être que tu n'es pas assez intéressante.
Il s'en va, laissant Buffy, derrière lui, bouche bée.
L'hôpital.
INFIRMIERE (Demandant un médecin par interphone) : Docteur McKeller, en pédiatrie. Docteur McKeller, en pédiatrie.
Alors que Ben enfile son manteau, l'un des sbires de Gloria, Jinx, sort de l'une des salles d'examen, pour l'agripper au passage.
JINX : Vous permettez qu'on discute, monsieur ?
Il introduit Ben dans la salle vide d'où il vient de sortir à l'instant même.
BEN : Ne me touche pas avec tes pustules. Qu'est-ce que tu veux ?
JINX : Non, non, pas moi, la somptueuse Gloria. (Ben roule des yeux) C'est elle qui veut. Elle veut plus d'informations sur la Tueuse. Elle sait que tu la connais.
BEN : La Tueuse ? Je ne connais aucune Tueuse. Ne m'approche plus et disparaît.
JINX : Je me permets d'insister. Elle est petite, symétrique, avec des cheveux. Buffy quelque chose.
BEN : Buffy Summers est la Tueuse ?
JINX : C'est bien elle. Vous avez été bien inspiré.
BEN : La Tueuse. Comment Gloria le sait-elle ?
JINX : Je n'en sais rien, elle ne me l'a pas dit. Mais *l'éblouissante* Gloria vous demande de nous indiquer le lieu où elle réside… le nom de ses amis…
BEN : Et pourquoi ? Pour qu'elle aille la voir, qu'elle la fasse souffrir ? Pourquoi je ferais ça ?
JINX : Comment le saurais-je. Elle m'a juste demandé de vous dire de le faire. Pour elle. C'était son message.
BEN : Ah oui ? J'ai un message pour Gloria, moi aussi.
La boutique de magie. Giles sort de la salle d'entraînement, suivi par Travers et les six autres Observateurs.
GILES : Nous avons développé une forme de combat hybride… Laissez-moi vous donner un aperçu de ses progrès et… et vous verrez que… que cette inspection n'a pas lieu d'être.
Buffy entre pour tomber nez à nez avec les Observateurs.
BUFFY (Marmonnant, tout en se tournant pour repartir) : C'est pas mon jour, c'est pas mon jour, non c'est pas mon jour…
TRAVERS : Mlle Summers… (Buffy se retourne vers Quentin) ravi de vous revoir.
Buffy entre à contrecœur dans la boutique, puis ferme la porte derrière elle.
BUFFY : M. Travers.
TRAVERS : Giles nous parlait de vos techniques de combat personnel. Peut-être nous ferez-vous l'honneur d'une démonstration ?
BUFFY : Maintenant ?
TRAVERS : A l'occasion.
GILES (Piteusement) : Ils vont rester plus longtemps que je ne le pensais.
TRAVERS : Nous avons déjà exposé notre programme à M. Giles. (Faisant un petit signe à l'un des Observateurs) Nigel ?
NIGEL : Il s'agit d'un examen approfondi de vos méthodes et de vos capacités. Nous allons vous observer, parler à vos amis…
BUFFY (Les bras croisés, incrédule) : Parler à mes amis ?
TRAVERS : Oui, dans la mesure où vous persistez à emmenez des civiles en patrouille.
BUFFY (Levant les yeux au ciel) : Oh, vous plaisantez, j'espère.
TRAVERS : Buffy… que vous soyez réticente, je peux le comprendre. (S'asseyant non loin d'elle) Il me semble qu'il y a longtemps que votre Observateur ne vous a pas rappelé les *règles* de notre petit jeu. Le Conseil combat les forces du Mal. La Tueuse est l'instrument du Conseil. Le Conseil reste, la Tueuse change. Il en a toujours été ainsi.
GILES (D'un ton dédaigneux) : Cette façon de voir a certes le mérite de vous donner bonne conscience.
TRAVERS : Giles, s'il vous plaît, je m'adresse à Buffy. Je sais qu'elle me comprend. (A Buffy) Gloria est plus forte que vous. C'est un instrument plus performant, si vous préférez. Ceci étant, nous pouvons vous aider. Nous disposons d'informations capitales. Passez cette épreuve avec succès, (Buffy lève les yeux au ciel, et secoue la tête, soupçonneuse) et nous vous les confierons. Si vous échouez, que ce soit par incompétence ou par refus de suivre nos consignes…
GILES (Furieux, il s'approche de Quentin) : Suivre vos consignes ?! (Rejoignant Travers) Si elle veut réussir, elle doit faire vos quatre volontés ! Vous nous prenez vraiment pour des pantins !
TRAVERS : Vous êtes libres de refuser notre aide ?
GILES (Pointant son index furieusement vers Travers) : Elle n'est pas (L'un des Observateurs le retient) votre instrument et vous n'avez aucun droit de faire ça !!!!
BUFFY : Giles !
Giles repousse violemment la main de l'Observateur qui le retient, puis se recule, frustré.
TRAVERS : Je conçois que vous trouviez cela injuste, cependant, certains arguments pourraient vous pousser à revoir vos positions. Ce ne serait pas de gaieté de cœur, mais nous pourrions ordonner la fermeture de cet endroit.
BUFFY : Vous ne pouvez pas faire ça. Vous n'en avez pas le pouvoir.
TRAVERS : Bien sûr que si, et même plus encore. Si vous refusez de collaborer, (Se levant) nous ferons en sorte que Giles soit expulsé sous vingt-quatre heures… et interdit de séjour dans ce pays. Vous êtes peut-être habituée aux menaces sans effets, et à l'indiscipline, mais à présent… vous avez affaire à des adultes. (Après un silence pesant) Me suis-je bien fait comprendre ?
Buffy regarde Travers, enragée. Un instant plus tard, elle tourne la tête vers Giles, qui détourne son regard. Finalement, elle repose ses yeux sur Travers, en lui lançant un regard noir.
ACTE 2
L'appartement de Gloria. Jinx entre dans la pièce où se trouve cette dernière, la tête baissée.
GLORIA : Jinx ? Hé ! Qu'est-ce que tu as au visage ?
Jinx lève la tête, révélant ainsi son visage sanglant. Gloria se tient en face de sa coiffeuse, enroulée dans une serviette.
JINX : C'est un message de Ben. Il… il refuse de nous aider.
GLORIA (Se versant de l'huile dans la main) : Il refuse… (Stupéfiée) Il ne nous aidera pas ?
JINX : Non.
GLORIA : Tout ce qu'on lui demande, c'est de nous livrer cette petite peste de Tueuse ! (Frottant ses bras avec l'huile) J'ai une affaire à régler avec elle. Elle est peut-être la seule à savoir où est ma Clé !
Elle se met les mains sur la tête, frustrée. Jinx la regarde faire, sans rien dire. Gloria se calme, puis s'avance vers lui.
GLORIA : Pourquoi il refuse ? Il la connaît. Il va la voir… il lui parle… (Désespérée) il la séduit et pan ! J'ai ce que je veux.
JINX : Il doit plaire aux filles.
GLORIA (Enervée) : Bien sûr qu'il plaît aux filles ! (Faisant la moue) Mais il me rend *dingue*. Tu comprends ?
JINX : Il… il vous rend dingue.
GLORIA : Oui ! Tu as tout compris ! (Elle se blottit alors, tout contre Jinx) Oh. Mon petit serviteur bancal. (Sanglotant) Il n'y a que toi qui me comprennes. (Relevant la tête, pensive) Peut-être parce que je ne t'ai pas encore aspiré la cervelle. (Jinx a un mouvement de recul) Il me donne des envies de *meurtres* ! Si je pouvais… (Elle commence à rétracter ses doigts, comme quand elle s'apprête à aspirer la cervelle d'un homme) si je pouvais enfoncer mes doigts… (Jinx recule encore un peu plus, complètement terrifié ; puis soudain, elle baisse les mains) Tu vois ? (Alors qu'elle s'éloigne, Jinx, pousse un soupir de soulagement) Je la trouverai toute seule.
Le Magic Box. Buffy et Giles sont seuls dans la boutique. Buffy est assise à la table, tandis que Giles fait les cent pas.
GILES : C'est le pouvoir, le véritable enjeu. Savoir qui le détient.
BUFFY : Apparemment, c'est eux. Pour une fois que je voulais jouer dans la cour des grands.
GILES (Se préparant du thé) : J'aurais dû te laisser leur flanquer une correction.
BUFFY : Giles, ce Travers doit avoir dans les… soixante ans. Je peux pas le frapper. (Relevant soudain la tête) Si ?
GILES : Je suppose que non. Mais, moi je peux. (Reposant la théière) Et je le ferai.
BUFFY : Ils peuvent vraiment faire ce qu'ils ont dit ? Vous faire expulser ?
GILES (Ôtant ses lunettes) : Oui, en deux minutes. (Essuyant ses verres avec un mouchoir qu'il vient de sortir de sa poche) Quand il s'agit de se battre sur le terrain, ils sont un peu *empotés*, mais disons qu'ils se débrouillent. Mais pour ce qui est de… de la bureaucratie, dans l'art de tirer les ficelles, ils sont champions du monde. Ils te tuent d'un simple trait de plume, ces technocrates de mer…
Giles cesse de parler, alors qu'il baisse la tête pour regarder ses lunettes, qui se sont cassées dans sa main. Les ayant astiquées trop fortement, l'un des verres est sorti de la monture.
BUFFY (Doucement) : J'ai une chance de réussir cette inspection ?
GILES (Se rapprochant d'elle) : Ce qui est certain… (S'asseyant à ses côtés) c'est qu'ils ne feront rien pour te faciliter la tâche. L'épreuve physique pourrait s'avérer ardue.
Giles met ses lunettes de nouveau, mais les retire aussitôt.
BUFFY : Ce n'est pas ça qui m'inquiète le plus. (Giles pose ses lunettes sur la table) C'est plutôt le reste. La remise en cause de mon jugement. Je veux dire… j'ai déjà affronté Gloria à deux reprises et les deux fois, elle m'a mise sur le carreau sans faire le moindre effort. Et je n'ai même pas été capable de découvrir quoi que ce soit sur elle, à part qu'elle veut la Clé que *je* possède, et je ne sais même pas si je peux en parler à quelqu'un.
GILES : Buffy, personne n'aurait pu faire mieux que toi.
BUFFY : Seulement, c'est moi qui suis censée répondre à un tas de questions. (S'énervant de plus en plus) Ils attendent de moi… que je me comporte comme une Tueuse et que je leur ressorte le manuel, mais je ne suis pas comme ça moi, je marche à l'instinct, alors ils vont s'en aller sans me dire comment combattre Gloria et je ne serais pas capable de protéger Dawn.
GILES : Buffy, calme-toi, voyons. Ce n'est pas ton attitude qui est en cause, ni tes erreurs éventuelles, mais leur comportement. Menacer de me faire expulser pour… pour te faire céder, c'est… c'est de la prise d'otage. (Il soupire) Et c'est très humiliant.
BUFFY : Et très malin. Ils ne pouvaient pas trouver mieux. Je serais perdu sans vu.
GILES (Doucement) : Merci.
BUFFY (Elle pousse un soupir) : Je devrais aller me préparer. Comment ça va se passer ? Ils vont commencer par quoi ?
L'appartement d'Alex. Anya est assise sur le canapé, à côté de son petit ami et en face de l'Observateur, dénommé Phillip. La quatrième Observatrice se trouve un peu plus loin dans l'appartement, près de la cuisine.
ANYA : Anya Christina Emmanuella Jenkins. J'ai tout juste vingt ans. Je suis née le quatre juillet, et quand on naît le jour de la fête nationale, on en entend des blagues ! On m'appelait "la petite patriote" quand j'étais plus jeune. Bien sûr, j'étais moins grande qu'aujourd'hui, à l'époque.
PHILLIP (Prenant des notes) : Bien. Votre nom s'épelle A-N-Y-A, c'est ça ?
ANYA : Oui, c'est ça.
PHILLIP : Très bien. Nous allons passer aux questions.
La chambre de Willow et Tara. Ces dernières sont assises sur l'un des lits, l'une à côté de l'autre. Nigel se tient debout en face d'elles, un bloc notes en main.
WILLOW : Des questions ? Chouette !
TARA (Acquiescant) : On répondra aux questions.
NIGEL : Parfait. J'ai besoin d'en savoir un peu plus sur la Tueuse, ainsi que sur vous deux. Vos relations, ce qui vous paraît important.
TARA : Euh… notre relation est simple.
WILLOW : On est amies.
TARA : Très amies.
WILLOW : Oui, des amies très tendres.
TARA : Oui, du genre "fiancées".
WILLOW : On est amoureuse. On s'aime… d'amour. On est lesbiennes… (Plaçant sa main sur le genou de Tara) et on forme un couple.
NIGEL : Je voulais parler de votre relation avec la Tueuse.
Les deux filles sont, soudain, très embarrassées. Willow retire, promptement, sa main de la jambe de Tara.
TARA : Euh, on est… juste amies.
Retour à l'interrogatoire d'Anya & Alex.
ALEX : Les *meilleurs* amis du monde. Buffy, Willow et moi. Depuis le début, on forme une équipe. On participe aux patrouilles, et… on va chasser les démons avec elle.
PHILLIP : Combien de techniques de combat avez-vous acquises ?
ALEX : Euh… aucune.
PHILLIP : Donc, vous n'avez aucunes dispositions, pouvoirs, ou connaissances particulières à mettre dans la balance, ni l'un ni l'autre ?
ANYA : Seulement notre enthousiasme à tuer les démons. On les déteste, ces sales bêtes.
ALEX : Je n'ai pas de pouvoirs, mais je l'aide quand même.
PHILLIP : Et de quelle manière ?
ALEX : L'an dernier, Willow, Giles et moi, on a donné notre énergie à Buffy. Ce n'est pas aussi bizarre qu'il n'y paraît. On a fusionné, et moi, j'étais le cœur de cette superbe fille. Et j'insiste, ça n'avait rien de bizarre.
ANYA : Je parie qu'ils ont été très professionnels.
PHILLIP : Dois-je comprendre que la Tueuse doit fréquemment faire appel à vous ?
Retour à l'interrogatoire de Tara & Willow.
WILLOW : Non, ça n'arrive que rarement.
TARA : Elle a pas besoin de nous. Il lui arrive même de partir en mission sans nous prévenir.
WILLOW : N'allez pas croire qu'elle est du genre chasseur solitaire.
TARA : Je suis pas sûre qu'on soit bien claires.
WILLOW : Vous voyez, ce qu'il y a, c'est qu'on peut l'aider parce qu'on fait de la magie. En ce moment, je travaille sur une boule de lumière solaire. En fait, j'ai une théorie.
TARA : Elle est géniale.
WILLOW : Et… et si ça marche, ce sera plus facile pour Buffy. Je ne dis pas que maintenant, c'est trop dur !
NIGEL : Intéressant. Quel niveau avez-vous ?
TARA : Niveau ?
NIGEL (S'asseyant finalement sur une chaise placée en face d'elles) : Votre niveau de compétences magiques ?
WILLOW : Oh ! C'est… c'est un niveau élevé. Très élevé. On est au… top niveau.
TARA : Neuf !
Tandis que Nigel écrit ce que Willow et Tara lui ont dit, celles-ci communiquent silencieusement entre elles, anxieuses, quant à ce qu'elles viennent de lui dire.
WILLOW (Murmurant à Tara, uniquement) : Neuf ?
Tara hausse les épaules en guise de réponse.
NIGEL (Relevant la tête de son bloc-notes) : Et cette activité de sorcellerie a été enregistrée auprès des services compétents ?
TARA : En-en-en-registré ?
WILLOW : Ah, oui bien sûr, qu'on est en-en-en…
TARA (Acquiescant) : …enregistrées.
Retour à l'interrogatoire d'Anya & Alex.
PHILLIP : Avez-vous entendu parler d'une Clé ?
ANYA : Non. Cette chose est sûrement démoniaque. J'ai horreur de tout ce qui est démoniaque. (Saisissant le petit panier contenant des muffins qui se trouve sur la table, et le présentant à Phillip) Un muffin ? Je les ai fait moi-même.
PHILLIP (Faisant non merci de la tête) : Donc, Buffy est amenée à vous protéger des *multiples* dangers liés à son travail ?
ALEX : Oui. Elle m'a sauvé la vie très souvent. Les vampires de cette ville la détestent.
La crypte de Spike. Tout comme Willow, Tara, Alex & Anya, le vampire se fait interroger par un Observateur. Il s'agit de la deuxième Observatrice, Lydia, qui est accompagnée de deux autres Observateurs, l'un armé d'une croix, l'autre d'une arbalète.
LYDIA : Mais nos rapports disent que… que vous aidez la Tueuse ?
SPIKE : Quand elle me paye, je lui donne un coup de main.
LYDIA : Elle vous paye ? Avec de l'argent ?
SPIKE : De l'argent, parfois un peu de sang prélevé sur les victimes, ça dépend.
LYDIA : Du sang ?
SPIKE : Elles allaient mourir de toutes façons. (Réfléchissant un instant) D'ailleurs, maintenant que j'y pense, je trouve ça *scandaleux*. Personnellement, ça me choque. Elle se ramollit.
LYDIA : Vous avez noté une baisse dans son travail ?
SPIKE : Oh, ouais. Elle est incapable de garder un homme, la pauvre chérie. Ça la déprime. A ce rythme, elle viendra bientôt pleurer sur mon épaule. C'est moi qui vous le dis.
Spike prend une bouffée de sa cigarette.
LYDIA (Fronçant les sourcils) : C'est ce que vous voulez ? Je pensais que vous voudriez la tuer. Vous en avez déjà tué deux autres.
SPIKE (Souriant en se rapprochant) : Je vois que vous me connaissais ?
Les deux autres Observateurs pointent leur arme sur lui, nerveusement.
LYDIA (Souriant, embarrassée) : J'ai… écrit une thèse sur vous.
SPIKE (Souriant) : Je suis flatté. C'est excellent ?
LYDIA : Oui.
SPIKE (Retrouvant tout son sérieux) : Alors dites-moi, maintenant qu'on est amis, comment va la Tueuse ? Ça se passe bien ? Elle a obtenu de bonnes notes ?
La salle d'entraînement du Magic Box. Alors que Nigel est en train de bander les yeux de Buffy, et que Giles et les autres Observateurs se tiennent, éparpillés, dans la pièce, Travers énumère quelles doivent être les qualités d'une Tueuse à Buffy.
TRAVERS : Vivacité, lucidité, endurance et force, ce sont les qualités qu'une Tueuse doit posséder pour sa mission.
BUFFY : C'était quoi après vivacité ?
GILES : Si vous voulez qu'elle attaque les mannequins…
TRAVERS : Non, non, non, non. C'est *Phillip* qui l'attaquera. (Ce dernier se tient à côté d'un mannequin. Il est vêtu de la tenue réglementaire des karatekas) Le travail de la Tueuse, c'est de le protéger. Vous comprenez ?
BUFFY : Protéger le… le mannequin ?
TRAVERS : Oui, comme s'il était précieux. Pour prendre l'avantage sur Phillip, il vous faudra de la vivacité. Suivre mes instructions simultanément fera la preuve de votre lucidité. L'endurance et la force vous permettront de gagner. Bonne chance.
BUFFY : Des instructions ?
TRAVERS : Oui, je vous dirai quoi faire pour parer aux coups de Phillip. Nous présumons que vous connaissez les noms japonais des mouvements d'Aïkido et de Jiu-jitsu ?
BUFFY : Japonais ?
LYDIA (Enclenchant un chronomètre) : Attention, top !
BUFFY : Hop, hop, hop, hop, hop, attendez ! Vous… vous savez, en Amérique, nous on… on ne pratique pas comme ça.
Phillip fait une petite courbette pour saluer Buffy. Il est armé d'une hache.
TRAVERS (En Japonais) : Shomen-ni-rei.
BUFFY : Hein ?
GILES : Il t'a demandé de saluer. Fais un salut.
BUFFY : Ah.
Elle s'exécute.
Comme Phillip tourne autour d'elle, Buffy suit ses mouvements. Alors qu'il fait mine de frapper le mannequin avec la hache, Buffy bloque ses coups. Elle tente ensuite de lui donner un coup de pied, mais il l'évite en se poussant à temps. Enfin, comme elle fait un demi-tour, elle bloque le coup qu'il lui destinait du bras droit.
TRAVERS (En Japonais) : Shomen-guki.
Phillip envoie son poing dans la figure de Buffy.
GILES : Frappe-le.
BUFFY : Merci, Giles.
GILES : Ah, désolé.
TRAVERS (Lisant son calepin, en Japonais) : Ushiro-geri ! Empi-uchi !
GILES : Euh… coup de pied, latéral.
Buffy flanque un coup de pied latéral à Phillip qui s'écarte juste à temps.
GILES : … genou… euh… coude…
Buffy lui donne un coup de coude dans la figure, qu'il parvient, là encore, à éviter.
GILES : Allez, vas-y, vas-y, mets-lui en une.
TRAVERS (Se tournant vers Giles, un instant) : Comment l'avez-vous entraînée ?
GILES : Eh bah (Retirant ses lunettes), je… je l'ai entraînée à gagner.
Buffy semble passablement agacée.
BUFFY : Vous savez quoi ? Je vais faire ça à ma manière.
Phillip brandit la hache pour frapper Buffy, mais celle-ci l'évite aisément en se baissant promptement. Il brandit de nouveau la hache pour la rabattre verticalement sur elle, mais cette fois-ci, Buffy lève les bras la retenant au-dessus d'elle. Tenant toujours la hache, Buffy envoie son pied dans l'estomac de Phillip, puis le repousse jusque contre le cheval d'arçon. Là, elle lui flanque un coup de coude dans la figure, puis le fait basculer par-dessus le cheval d'arçon, récupérant la hache et l'envoyant derrière elle. La force avec laquelle Buffy a projeté la hache derrière elle, fait que celle-ci, en s'enfonçant dans le torse du mannequin, le fait tomber par terre, Nigel avec, celui-ci se trouvant derrière le mannequin au moment du choc.
Buffy se retourne, en retirant le bandeau qu'elle a sur les yeux.
Lydia, après s'être agenouillée aux côtés de Nigel, qui se trouve coincé sous le mannequin, arrête le chronomètre.
BUFFY : Oh.
Les autres Observateurs aident Phillip à se relever.
PHILLIP (Cherchant à reprendre sa respiration) : Je crois qu'elle m'a cassé une côte.
TRAVERS : Oui, je vois.
BUFFY : Euh… je m'excuse. Euh… Vous savez, je… je peux faire mieux. Je suis sûre que je peux acquérir cette… cette oreille intérieure, si… si… si vous m'expliquez les noms… Je peux recommencer ?
TRAVERS : Non, non, ça suffira. Je crois que nous allons laisser de côté les tests physiques, pour l'instant. Passons à l'inspection proprement dite. Analyser vos stratégies, vos… vos plans d'attaque. (Comme il range son calepin dans la poche intérieure de sa veste, Giles remet ses lunettes) Essayer de comprendre ce qu'il y a dans cette tête.
BUFFY (Plutôt ennuyée, mais acquiescant tout de même) : Génial. Une prise de tête.
TRAVERS : Nous commencerons à dix-neuf heures. Cela vous donnera le temps de… (Regardant Buffy, puis Giles et de nouveau Buffy) faire… une préparation quelconque.
Les Observateurs sortent de la salle, à la suite de Travers. Buffy & Giles se regardent l'un l'autre, la mine plutôt lugubre.
La maison des Summers. Buffy rentre chez elle.
BUFFY (Posant son sac et ses clés sur le meuble à l'entrée de la maison) : Maman ?
Alors qu'elle se dirige vers le salon, elle tombe nez à nez avec… Gloria.
GLORIA : Dure journée, chérie ?
ACTE 3
Buffy regarde, appréhensive, Gloria en train de jeter un œil au salon.
GLORIA : Alors… c'est ici que la Tueuse dort, se nourrit, et… (Passant un doigt sur l'un des meubles pour voir s'il y a de la poussière) se coiffe les cheveux ? (Prenant l'une des photos) Mmmm… (Se tournant vers Buffy pour la lui montrer) que c'est mignon. (Elle repose le cadre) Et si écoeurant ! (Regardant autour d'elle) Personnellement, il me faut de l'espace, mais, euh… c'est bien pour toi, c'est… tellement… pittoresque et…
Alors que Gloria lui parle, Buffy se dirige, aussi discrètement que possible, vers la cheminée pour s'emparer du tisonnier. Mais, comme elle se redresse, Gloria se trouve juste derrière elle.
GLORIA : Pfft ! Buffy ? (Lui prenant le tisonnier des mains) Si je voulais me battre, tu serais déjà morte depuis longtemps. (Elle passe à côté d'elle, pour aller s'asseoir sur l'un des fauteuils) (Riant) On va être une gentille fille.
BUFFY (Croisant les bras) : Qu'est-ce que vous voulez ?
GLORIA : La Clé. Pourquoi d'autre serais-je venue ? Et toi, (Désignant Buffy du tisonnier) je crois que tu sais où est cette clé. Ce qui est parfait.
BUFFY : Contente que vous pensiez ça.
GLORIA : C'est la seule raison pour laquelle je ne t'ai pas tuée. Parce que tu es peut-être une petite reine dans le monde des vampires…
Dawn entre dans le salon derrière Gloria. Buffy regarde sa petite sœur, très inquiète, et essaye de lui faire signe de partir, rien qu'avec les yeux, de sorte à ce que Gloria ne se doute de rien.
GLORIA : … mais pour moi, tu es un moucheron. Tu devrais te prosterner à mes pieds !
Comme Dawn s'approche davantage, Buffy fait de gros yeux pour lui faire comprendre qu'elle doit à tout prix s'en aller.
GLORIA : Mais non, toi, tu crois encore en la puissance de tes pouvoirs. (Dawn fait "Quoi ?" avec ses lèvres, à l'encontre de Buffy) Hou ! Impressionnant ! Plus forte que les humains ! (Dawn commence de reculer le plus discrètement possible) Qui ne l'est pas ? Je pourrais t'exterminer sur place sans même me casser un ongle. Mais, j'ai besoin de la Clé.
Dawn arrive enfin à côté de l'escalier et s'apprête à monter dans sa chambre quand Gloria l'interpelle.
GLORIA : Petite !
Dawn s'arrête. Une grande crainte s'empare de Buffy.
GLORIA : Viens un peu ici.
BUFFY : Laissez-la en dehors de ça.
Dawn les rejoint.
GLORIA : Pourquoi le ferais-je ?
La petite sœur de Buffy se place derrière Gloria, en dehors de son champ de vision et surtout de sa portée.
BUFFY : Cela ne concerne que vous et moi.
GLORIA : Non. Ça me concerne moi et ma Clé. Toi, tu n'es qu'un obstacle.
Gloria lève la main, puis claque des doigts pour que Dawn se place en face d'elle.
GLORIA (Une fois que Dawn est devant elle) : Et toi, tu es la chose la plus adorable que j'aie jamais vue. Comment tu t'appelles ?
DAWN : Dawn.
GLORIA : Dawn ? Tu savais que ta sœur avait pris ma Clé ? Et, elle refuse de ma la rendre. Je parie que tu sais où elle est ?
BUFFY : Non, elle ne sait rien.
DAWN (Regardant Buffy, énervée) : Je sais quand même des trucs.
GLORIA : Je suis sûre qu'elle te prend sans arrêt tes affaires sans te le demander. J'ai raison ? Où est ma Clé, Dawn ?
BUFFY : Dawn, va dans ta chambre.
DAWN (A Buffy, furieuse) : Tu ne crois pas que je sais que tu me caches quelque chose ? (Gloria semble très intéressée par ses propos) Mais, je finirais par trouver ce que c'est.
Dawn s'en va.
GLORIA (Affichant un large sourire) : Hou, hou ! Je l'adore ! Elle a du *caractère* ! (Redevenant sérieuse) Je la tuerais. Je tuerais ta mère, tes amis… et je t'obligerais à regarder (Elle pousse un soupir) Alors, (levant la main) donnes-moi la Clé. Soit tu l'as, soit tu sais où elle est. (Elle se lève) Saches que c'est ta seule chance de traiter avec moi. La prochaine fois, qu'on se verra, quelqu'un que tu aimes auras une mort *atroce*. Tu sais que tu ne peux pas m'arrêter. Tu ne fais pas le poids.
Elle sort, laissant le tisonnier tomber par terre. Buffy la regarde partir, la mine sinistre.
Joyce entre dans le salon.
JOYCE : Buffy, qui était-ce ?
BUFFY : Prépare un sac.
La crypte de Spike. Celui-ci est endormi sur un cercueil. Un rayon de soleil tombe sur son visage comme quelqu'un ouvre la porte. Il crie en bondissant du cercueil pour tomber nez à nez avec Buffy.
SPIKE (Sarcastiquement) : Oh, c'est la Tueuse. Un moment j'ai eu peur.
Il se frotte les yeux en bâillant, puis s'arrête comme il aperçoit Joyce et Dawn à côté de la porte.
SPIKE (Surpris) : Vous faites une sortie en famille ?
BUFFY (Doucement, alors qu'elle se rapproche de lui) : J'ai besoin de ton aide.
SPIKE : Génial. J'ai besoin de ton argent.
BUFFY : Je suis sérieuse. (Encore plus doucement) Je veux que tu veilles sur elles.
SPIKE : C'est une énorme responsabilité de se retrouver bombardé chargé de famille. Qu'est-ce qu'il y a, Tueuse ? Tu as une petite faiblesse ?
BUFFY : Non.
SPIKE (Fronçant les sourcils) : Ils ne t'ont pas mis une puce dans la tête ?
BUFFY : Non !
SPIKE : Ce serait drôle.
BUFFY (Enervée) : Spike, il me faut une réponse. *Maintenant*. T'es d'accord ou pas d'accord ? (Doucement) Tu es le seul qui soit assez fort pour les protéger.
SPIKE (La regardant encore un instant) : C'est d'accord. (A Dawn et Joyce) Mesdames… (S'approchant d'elles, Buffy sur les talons) Installez-vous. Il y a du sang dans le frigo.
DAWN : Tu veux dire… que tu as du vrai sang ?
SPIKE : Tu pensais quoi ?
DAWN : Pour l'instant, je pense "Beurk".
BUFFY (Tenant les mains de sa mère) : Gardes bien Dawn à l'abri. Je reviens bientôt.
JOYCE (Acquiescant) : D'accord.
BUFFY (Rejoignant Spike) : Je n'ai pas besoin de te faire un dessin ?
SPIKE : Je sais, je sais. S'il leur arrive quoi que ce soit, tu me transformes en poussière. Change un peu de musique. Ça commence à devenir lassant.
Buffy s'en va. Spike, Dawn, et Joyce restent là où ils sont, inconfortables.
JOYCE : Je… je vois que vous avez beaucoup de goût… pour l'absence de décoration.
SPIKE : Si vous pouviez ne rien casser. (Il se dirige vers la télévision qu'il allume) Et ne faites pas trop de bruits. Ça va bientôt être l'heure de "Passions".
JOYCE (S'approchant de lui, soudain très intéressée) : Oh, "Passions" ? Vous croyez que Timmy est vraiment mort ?
SPIKE (L'invitant à s'asseoir sur le fauteuil en face de la télé) : Euh, installez-vous ! (S'asseyant tous les deux sur le fauteuil) Non, non, non, non. Elle va pouvoir le recoudre. Il est si gentil, puis il le mérite.
JOYCE : Et pour le mariage ? Je vois pas comment ils pourront s'en sortir.
Dawn fait la tête, exaspérée par leur discussion, puis s'éloigne d'eux, dans la crypte.
Le Magic Box, de nuit. Pendant que les Observateurs font les cent pas, examinent les livres de la boutique, et déplacent certains articles, Giles est assis sur l'une des chaises, à côté de la table, pensif. Anya, Alex, Willow et Tara sont assis à l'étage au-dessus, les pieds dans les airs, pour les observer à leur aise.
ALEX : Regardez-les. Des gros durs du Conseil qui confisquent des bouquins.
WILLOW : Fascistes.
TARA : Pourquoi M. Giles leur dit pas de s'en aller ?
ALEX : Parce qu'ils le feront expulser. Ils détruisent sa carrière, et… et en plus, le pauvre homme est condamné à manger toute sa vie de la panse de brebis marinée dans la menthe.
A l'étage en dessous, Travers rejoint Giles.
TRAVERS (Consultant sa montre à gousset) : Votre Tueuse à vingt minutes de retard sur l'horaire, Rupert.
GILES : Elle va venir, soyez rassuré.
TRAVERS : Mmm, sans doute, mais quand ?
Une sombre allée de Sunnydale.
BUFFY (Regardant sa montre) : La barbe.
Elle accélère le pas, quand soudain, quelqu'un se jette sur elle et l'attrape par la taille, la faisant tomber par terre. Ils se relèvent ensemble. Il s'agit d'un chevalier en armure, casque et côte de mailles à l'appui. Il envoie son poing dans la figure de Buffy, qui se trouve projetée en arrière, dans une pile de déchets. Comme elle se redresse, deux autres chevaliers font leur apparition. Le premier est armé d'une épée, tandis que les deux autres sont équipés de lances en métal. Ils commencent à encercler Buffy, tout en faisant tournoyer leurs armes.
BUFFY : Euh… les copains ? Est-ce qu'on pourrait pas… faire ça… plus tard ?
Les trois chevaliers ne l'écoutent guère et continuent de l'encercler.
ACTE 4
Le chevalier armé de l'épée abat cette dernière sur Buffy, qui se baisse, juste à temps pour ne pas être décapitée. Elle fait alors un demi-tour, puis envoie son pied dans l'estomac du chevalier, qui tombe en arrière. Les deux autres chevaliers l'attaquent alors en même temps avec leur lance. Elle leur donne chacun à leur tour un coup de pied dans l'estomac, mais ils reviennent bien vite à la charge. Elle évite grand nombre de leurs coups, et finit, après maints efforts par se débarrasser des deux chevaliers armés de lance. Après avoir récupéré l'une de ces armes, elle se retrouve face au chevalier armé de l'épée. Buffy lui fait lâcher cette dernière, d'un simple coup de lance, puis le fait tomber par terre, avant de lui monter dessus, et de le maintenir à terre avec la lance, qu'elle appuie contre son cou, menaçante.
BUFFY : Bon. (Retirant le casque du chevalier) Voyons voir à quoi j'ai affaire. (Une fois qu'elle a ôté le casque du chevalier, elle s'aperçoit qu'il s'agit en fait d'un simple homme, portant un symbole sur le front) Ou à *qui* j'ai affaire.
CHEVALIER : Je suis un soldat d'une *vaste* armée.
BUFFY : Quelle armée ?
CHEVALIER : Les Chevaliers de Byzantium, un ordre très ancien. Et votre nouvel ennemi.
BUFFY (Appuyant davantage la lance contre le cou du chevalier) : Vous travaillez pour Gloria ?
CHEVALIER : Vous croyez qu'on pactiserait avec la Bête ? Vous perdez l'esprit.
BUFFY : Pourtant vous avez essayé de me tuer.
CHEVALIER : Non, notre seule erreur a été de venir seuls. Mais s'il faut cent chevaliers, nous enverrons cent chevaliers ; et s'il en faut un millier, nous en enverrons un millier.
BUFFY : Un millier ?
CHEVALIER : Tant que vous protégerez la Clé, notre ordre ne s'arrêtera pas avant de l'avoir détruite avec vous. Vous êtes la Tueuse, nous avons une mission à remplir. Alors, qu'on en finisse. Tuez-nous et affrontez les *légions* à venir.
Buffy enfonce davantage la lance dans le cou du chevalier, mais finit par la lancer sur le côté, avant de se lever et de ramasser l'épée qu'il a lâché quelques minutes plus tôt, pour la pointer sur lui. Le chevalier se relève, puis comme elle baisse l'épée sur lui, tourne la tête, dans l'attente de la mort qui ne saurait tarder.
BUFFY (Après un instant de réflexion) : Partez.
Le chevalier la regarde, surpris, puis la contourne, avant de partir. Une fois qu'il s'est éloigné, Buffy commence de fixer l'épée du regard.
Buffy entre dans le Magic Box, épée toujours en main. Les Observateurs, ses quatre amis, Giles et Travers l'attendent depuis un long moment. Certains sont impatients, notamment Nigel qui consulte sa montre.
TRAVERS (Assis à la table de la boutique) : Vous êtes en retard.
BUFFY : Oui.
GILES (Voyant l'épée, il se lève de l'escalier où il était assis) : Et… il y a eu une attaque ?
BUFFY : Oui.
TRAVERS : Nous allons pouvoir, enfin, commencer l'inspection. Nous vous dispenserons des questions les plus évidentes… (Regardant les papiers disposés en face de lui sur la table) Mmmm… Qu'est-ce que…
Buffy pose l'épée sur les documents de Quentin.
BUFFY : Il n'y aura pas d'inspection.
TRAVERS : Pardon ?
BUFFY : Vous avez bien entendu. Pas d'analyse. Pas de questions dont vous *savez* que j'ignore les réponses. Pas de défis, pas d'épreuves… (Alors que Nigel s'apprête à parler) Pas d'interruptions.
Nigel se tait. Buffy parcourt la pièce du regard, puis commence de faire les cent pas.
BUFFY : J'ai dû écouter beaucoup de choses sur moi, ces derniers jours. Tout le monde cherchant à m'expliquer à quel point je suis *insignifiante*. (Regardant Travers droit dans les yeux) Et je viens de comprendre pourquoi. Le pouvoir. Je le détiens. Et pas eux. Ils ne le supportent pas.
Buffy se rapproche de la table, puis se débarrasse de son manteau, qu'elle pose sur l'une des chaises.
BUFFY : Gloria… est venue chez moi, aujourd'hui.
GILES (Inquiet) : Buffy, tu ne vas…
BUFFY : Pour discuter. (Marchant de nouveau de long en large) Elle m'a traitée de moucheron, de moustique, qu'elle pourrait exterminer en deux secondes… (Elle s'arrête, puis se retourne vers Travers) Elle ne l'a pas fait. Elle est venue dans *ma* maison, (Les mains sur les hanches) et on a parlé. Nous avons eu ce qui doit passer dans son esprit tordu pour une conversation civilisée. Pourquoi ? (Silence) Parce qu'elle attend quelque chose de moi. Parce que j'ai du pouvoir sur elle. (Se tournant vers les Observateurs se trouvant derrière le comptoir du Magic Box) Vous n'avez pas fait tout ce chemin depuis l'Angleterre pour vérifier si j'étais digne ou non de votre *soutien*. Vous êtes venus (Se tournant vers Nigel) pour me *supplier* de vous apporter *mon* soutien. (Se retournant vers Travers) De donner à vos emplois et à vos vies un vague semblant de raison d'être.
NIGEL : Ce n'est plus de l'insolence, c'est…
Buffy saisit l'épée, qu'elle a placée précédemment sur la table, devant Quentin, puis la lance devant Nigel, qui recule d'un bond, avant de baisser les yeux sur l'arme blanche, choqué.
BUFFY (Doucement) : Il me semblait avoir dit pas d'interruption.
ALEX (A Anya, Willow & Tara, qui sont assis à ses côtés, à l'étage) : Ça c'était *excellent* !
Willow et Tara lui sourient en réponse.
BUFFY : Vous êtes des Observateurs. Sans la Tueuse, vous n'auriez pas grand chose à observer. Gloria, vous ne pouvez pas l'arrêter. Vous ne pouvez rien faire de l'information que vous avez, à part peut-être la publier dans la gazette d'un asile psychiatrique. (Après un silence, elle se tourne de nouveau vers Travers) Voilà comment ça marche. Vous me dites ce que vous savez et vous vous en allez. Contactez-moi seulement si vous avez d'autres informations sur Gloria. La boutique de magie restera ouverte. M. Giles restera avec moi en tant qu'Observateur et retrouvera son salaire…
GILES (S'éclaircissant la gorge) : Rétroactif.
BUFFY : … à paiement rétroactif, depuis le moment où vous l'avez renvoyé. Je continuerai à travailler avec l'aide de mes amis…
LYDIA : Je… je… je ne voudrais pas… surtout pas recevoir une épée, mais des *civils*, ce sont pratiquement des enfants.
BUFFY (Levant les yeux vers ses amis, à l'étage au-dessus) : Moi, je vous parle d'un couple de puissantes sorcières et d'un ex-démon âgé de mille ans.
ANYA : Willow est un démon ?!
PHILLIP : Le garçon ? Il n'a aucun pouvoir.
BUFFY : Le garçon est monté en première ligne plus souvent que vous tous réunis. Il fait partie de l'équipe.
WILLOW (A Alex) : Riley n'aurait pas dit mieux.
ALEX (A Willow, avec un très large sourire) : Je suis monté en première ligne.
BUFFY : Bien. (Aux Observateurs) Vous faites tous sûrement de l'excellent travail. Le seul moyen de le savoir, c'est de travailler avec moi. Vous pouvez prendre le temps d'y réfléchir. (Se tournant vers Travers) Mais, je veux que Quentin me réponde tout de suite, parce que je pense qu'il me comprend.
Giles regarde Buffy, fier d'elle.
TRAVERS (Après un instant de réflexion) : Vos conditions sont acceptables.
ANYA, WILLOW, TARA & ALEX (Tout en applaudissant) : Ouais, hou, hou !
Giles affiche un immense sourire, alors que les quatre amis applaudissent. Buffy regarde ses amis, puis Giles, avant de prendre place en face de Quentin.
BUFFY : Vous voyez ? Je n'ai pas supplié.
TRAVERS (Il acquiesce) : Euh, Rupert.
GILES : Quentin ?
TRAVERS : En faisant l'inventaire de votre magasin, nous avons trouvé une… bouteille de scotch pur malt, derrière le… l'encens.
GILES : Oh, oui, mais, je n'ai jamais… pendant les heures de travail.
TRAVERS : J'aurais besoin d'en boire un verre.
GILES : Oh, eh bien, je suppose que pour une fois…
Giles se dirige vers le comptoir.
BUFFY (Se levant) : Non, une minute. (Giles s'arrête en chemin) Cette Gloria. Je veux savoir.
TRAVERS : C'est un… très vaste sujet.
BUFFY : Dites-moi seulement à quelle race de démons elle appartient.
TRAVERS : Ah, c'est justement ça le hic. Gloria n'est pas un démon.
BUFFY : Qu'est-ce que c'est ?
TRAVERS : Une déesse.
BUFFY (Après une longue pause, le temps de digérer ce qu'il vient de dire, les yeux écarquillés et d'une toute petite voix) : Oh.